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Le blog de Frédéric Delorca

François Hollande élu président de la République

6 Mai 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

hollande.jpgMonsieur François Hollande, candidat du parti socialiste, vient d'être élu président de la Répubique française. Ce faisant il met fin à cinq années de sarkozysme, cinq années qui furent parmi les plus noires de l'histoire de notre pays parce qu'ells furent notamment caractérisées par le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, son alignement systématique sur les thèses des néo-conservateurs américains, la ratification du traité de Lisbonne contre le peuple, un haut niveau de corruption politique et morale au sein du gouvernement de notre pays avec une surenchère dans la démagogie populiste (entre autre la xénophobie, mais pass seulement) et le mépris de la chose publique.

 

La fin du sarkozysme va assainir l'ambiance, car elle place au pouvoir un homme plus modeste, sans doute plus honnête, bien que son entourage soit loin de l'être toujours, et qui ne fera sans doute pas de l'entourloupe, et de méthodes marketing abjectes, une forme légitime d'exercice du pouvoir. Mais évidemment nous savons que le Parti socialiste reste un parti européiste, atlantiste et néo-libéral. Bien qu'il soit relativement plus à gauche que ses homologues européens, ses dirigeants ne sont pas en mesure à eux seul d'impulser une politique de résistance à la droite européenne, ni de défense de la relance économique.

 

Il va falloir que des forces politiques se structurent en France pour obliger M. Hollande à refuser le mécanisme européen de stabilité et imposer un logique de résistance au système bancaire.

 

Selon moi, le Front de Gauche peut être un facteur important de ré-orientation de la politique européenne. La bonne campagne de M. Mélenchon a arraché la gauche noniste à la logique de la fragmentation et rallié à la politique de nouvelles franges d'électeurs grâce à une revitalisation de l'imaginaire républicain. Mais le score électoral de cette coalition au premier tour ne peut suffire à peser sur le nouveau président, ni sans doute à créer un effet d'entraînement en Allemagne comme JL Mélenchon l'espérait. Une augmentation du nombre de députés FdG serait sans doute un atout supplémentaire à l'issue des élections législatives, mais cela ne peut remplacer l'absence de stratégie qui continue malgré tout à caractériser le FdG face aux institutions européennes, tout comme face au système financier et militaire occidental (on a trop vu pendant cette campagne M. Mélenchon improviser d'une semaine sur l'autre, et parfois d'une façon contradictoire, ses positions sur de nombreux dossiers, comme celui de la politique à l'égard de la Syrie).

 

Il faut que soit au sein du FdG (mais est-ce possible ?), soit en dehors de lui, se structure une force politique plus claire dans ses orientations stratégiques, qui, éventuellement en partenariat avec lui, pèse sur le nouveau président de la République pour exiger de lui la rupture nécessaire avec la logique  mortifère du système financier, de l'Union européenne, et de l'OTAN.

 

Pour ce faire, il faudrait que la mouvance souverainiste républicaine (MPEP, DLR, UPR) rompe avec la logique groupusculaire et sectaire qui l'inspire depuis plusieurs années, définisse un programme unitaire, et présente des candidatures communes aux prochaines élections législatives sans attendre les élections européennes qui n'auront aucun impact sur la vie politique nationale. Le pourra-t-elle à un mois de l'élection des députés ? On peut en douter, et cependant la France ne pourra pas durablement infléchir le cour des événements planétaires sans cet effort de fédération des forces antisystémiques.

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D
<br /> http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/9249598/Francois-Hollande-has-ten-weeks-to-avert-a-French-bond-crisis.html<br /> <br /> <br /> J'ai trouvé cet article assez intéressant. Je suis très sceptique par rapport à cette "victoire" qui, compte tenu des circonstances n'est pas si éclatante. Hollande est là grace à un certain<br /> anti-sarkozysme (justifié), la chute mythologique et anthologique de DSK, une campagne de presse globalement favorable à son égard et bien entendu, une crise économique comme on en voit rarement<br /> dans l'histoire (à ce titre je te conseille vivement la lecture de "Histoire mondiale de la spéculation financière" de Kindelberger que je lis actuellement).<br /> <br /> <br /> Tu développes un peu l'argumentaire que j'avais présenté sur ton blog il y a quelques mois, c'est à dire qu'il va falloir de la force politique pour peser à gauche du PS. Je pense que les<br /> mouvements souverainistes, qui, à peu de choses près, pensent fondamentalement la même chose ne sauront pas se réunir. L'UPR est, je crois, trop coincée dans l'idéal de "pureté" et le MPEP trop<br /> arcbouté sur la sortie par la "gauche". DLR est paradoxalement le plus susceptible d'ouvrir les alliances (c'est la caractéristique de ce parti). Les trois ensembles ne sont pas près à agir<br /> ensemble et c'est dommage car la force de frappe a un potentiel réel et permettrait entre autre à des électeurs comme moi, farouchement opposés aux deux partis cogestionnaires d'éviter d'être<br /> assimilés à une adhésion au FN. Très compliqué d'expliquer une position favorable à la sortie de l'UE, de l'euro, de l'OTAN et un certain protectionnisme...<br /> <br /> <br /> N'étant pas un fan d'interprétation historique style Hegel qui trouvent dans l'Histoire une espèce de chose génératrice de ses propres contradictions dans un style quasi métaphysique je dois tout<br /> de même admettre que nous sommes à la croisée des chemins. Mais je pense malheureusement que le PS n'est pas patriote pour un sou. Souillé depuis trop longtemps à un européisme et un<br /> internationalisme de bon sentiments qui l'empecheront de sortir du mythe du couple franco-allemand et de l'union européenne pour la paix.<br /> <br /> <br />  la sédimentation des structures sociales dans les structures mentales m'étonnera toujours. Je dis ça parce que je suis surpris de la force du social-libéralisme Delors-Mitterandien. et le<br /> front de gauche pourtant bien placé devra surmonter les législatives. Je me prononcerais après.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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F
<br /> <br /> Merci pour tes conseils de lecture. Assez d'accord avec toi. Possible que le FdG ait raté une occasion historique par excès de boboïsme. Mélenchon cette semaine rendait hommage à Cavanna qui le<br /> félicitait d'avoir ressuscité le rêve révolutionnaire. Quand on n'a fait qu'éveiller un rêve, ce n'est pas grand chose, et la banalisation de Méluche sur la fin de sa campagne a peut-être clos<br /> l'univers des possibilités ouvertes. Le FN a une dynamique derrière lui (le nombre de votes blancs en partie à l'instigation de ses leaders le montre). Et trouver une voie entre les européistes<br /> et ce parti sera de plus en plus difficile je te le concède. Comme tu le dis il y a la spéculation, et l'intransigeance allemande ; un pays qui cultive la haine de soi comme le nôtre n'a pas<br /> beaucoup de munitions morales pour y résister. Et la fragmentation groupusculaire des anti-système est un des symptômes de cette faiblesse. Il faudrait essayer de prouver l'existence du mouvement<br /> en marchant. Hélas je ne suis pas en position d'aider quiconque à avancer... Beaucoup des lecteurs de ce blog doivent ressentir ce même sentiment d'impuissance...<br /> <br /> <br /> --- ps : le communiqué de Dupont Aignan ce soir après l'élection d'Hollande, qui ne s'adresse qu'à des gens de droite prouve encore combien son parti n'est pas à la hauteur du devoir de<br /> rassemblement qui devrait lui incomber<br /> <br /> <br /> <br />