La difficulté des projets collectifs dans nos milieux
16 Octobre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien
C'est un problème que j'ai bien connu quand je dirigeais l'Atlas alternatif : quand on est investi dans des projets collectifs contestataires, il faut toujours composer avec des egos un peu fragiles de gens qui ont besoin de se mettre en valeur, de se rassurer en en faisant un peu trop dans l'ostentation etc. Et puis il y a l'éternel problème des gens qui lorgnent vers l'extrême droite ou qui relativisent le clivage-gauche droite, dans le choix même de leur vocabulaire et peuvent faire glisser vos textes vers le rouge-brunisme. On marche sur un fil, et dans ce contexte difficile le moindre petit malaise relationnel peut anéantir la confiance.
Je retrouve un peu ces problèmes dans le projet de livre sur l'Ukraine que j'avais lancé en août, et, pour cette raison, je vais probablement y mettre un terme cette semaine, car je suis devenu moins persévérant dans la gestion des relations à quarante-quatre ans qu'à trente-quatre, d'autant que j'ai beaucoup d'autres activités sur d'autres terrains. A la différence d'il y a dix ans, les constats d'échec dans les projets collectifs ne m'inspirent pas de rancoeurs. J'y suis presque habitué, pourrait-on dire. Ils me paraissent dans l'ordre des choses, compte tenu des conditions de vie complexes de la petite intelligentsia contestataire.
Samedi, un ami journaliste me parlait d'un sien ami et collègue qui l'avait trahi en dévoilant une de ses sources, ruinant ainsi un beau projet de journal alternatif (un de plus). Une question d'ego là aussi, à l'heure où tant de journalistes "alternatifs" se rêvent en nouveaux "Edwy Plenel" (si si, ne riez pas).
Je m'étonne juste d'avoir cédé à la tentation cet été de me lancer à nouveau dans un livre collectif alors que je m'étais promis de ne plus le faire. Heureusement je l'avais fait avec beaucoup de mesure et de détachement, juste dans l'esprit d' "aider un peu" (j'ai toujours aimé aider) mais sans trop d'illusion.
Ce petit égarement me rappelle qu'il y a un certain nombre de deuils que j'ai amorcés au début de cette année et que je n'ai peut-être pas suffisamment mené à leur terme. Je suis dans un processus de "recentrage" tous azimuts de mon regard... Beaucoup de scories des années précédentes sont à éliminer. Ma disponibilité mal pondérée pour des coups d'essais collectifs fragiles, avec des gens que je connais peu, fait partie, je crois, de ces petits résidus du passé à faire disparaître.
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