Les chemins droits
5 Janvier 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"
Allez, je continue à jeter sur ce blog les remarques qui me viennent à l'esprit. Ca ne sert à rien, mais c'est moins fatiguant que d'écrire un nouveau manuscrit de livre qui de toute façon ne trouvera pas d'éditeur.
Alors voilà, en deux mots:
1) Si vous n'avez rien à faire, écrivez à l'agence de presse qui a publié l'article sur Pétroplus ici que Pierre Mendès-France était radical-socialiste et pas socialiste. De mon temps c'était au programme de terminale, donc ça devrait faire partie du bagage de n'importe quel journaliste. Mais bon, on voit bien qu'aujourd'hui les propagandistes de nos agences n'ont plus aucune "bagage" d'aucune sorte.
2) Il faut être idiot pour refuser l'euthanasie d'éléphants qui peuvent refiler la tuberculose aux êtres humains, et plus idiot encore de croire qu'on traite mieux les animaux en Russie. Avec des ennemis comme Depardieu et Bardot, Hollande n'a pas à s'inquiéter.
3) Les écrivains réactionnaires, du moins ceux qui furent intelligents et honnêtes (c'est à dire pas beaucoup) ont raison de condamner toute forme de terrorisme, parce que le principe du terrorisme est la lâcheté. Car qui s'abandonne à approuver la lâcheté des autres n'aura pas de courage dans sa propre vie.
Je ne parle pas du terrorisme du désespéré sous armée d'occupation qui se fait sauter dans un lieu public, lorsque celui-ci n'a aucune arme suffisante pour affronter la force des occupants en surnombre. Je parle du terrorisme des bandes qui profitent de la faiblesse d'un Etat comme les sans-culottes dès 1790, ou du terrorisme d'Etat contre des opposants affaiblis et même contre des neutres (le terrorisme franquiste dénoncé par Bernanos appartient à cette catégorie).
J'approuve Châteaubriand quand, parlant de Mirabeau (Mémoires d'OT p. 399) il dit : "il laissa échapper quelques mots d'un souverain mépris contre ces hommes se proclamant supérieurs, en raison de l'indifférence qu'ils affectent pour les malheurs et les crimes", et encore : "il n'était corrompu que pour lui, son esprit droit et ferme ne faisait pas du meurtre une sublimité de l'intelligence".
De ces esprits minables qui se croient supérieurs "en raison de l'indifférence qu'ils affectent pour les malheurs et les crimes" j'en ai croisés pas mal dans les cercles anti-impérialistes, et il y en aura de plus en plus parmi les "cyber-militants" aux regards embrouillés devant leurs écrans d'ordinateurs. Ce sont ceux-là qui m'accusent d'être "payé par le système" parce que je ne suis ni pour ni contre le régime syrien (hé oui le Scientifique belge, on peut être niniste parfois !).
Parmi ces esprits hors du réel, qui seraient des extrémistes à la section des piques si le système capitaliste et Internet n'avaient coupé leurs mains, un certain nombre en ce moment continuent de se jeter sur la première rumeur qui passe, notamment celle selon laquelle la France aurait ordonné l'assassinat de Chavez en 2008. Les preuves sont minces, et le bon sens pour l'instant (sauf si d'autres éléments nous sont fournis) ne plaide pas en faveur de leur thèse : un agent français qui serait condamné à seulement quatre ans pour détention illégale d'armes à Caracas, qui peut croire qu'une peine aussi légère l'aurait frappé si, comme le prétend la ministre vénézuélienne sur Twitter, ils avait "avoué" vouloir tuer le président ?
Chateaubriand fut détourné de l'esprit de la Révolution (dont il approuvait les principes) par le terrorisme des extrémistes écervelés, et la vanité de ceux qui en faisaient l'apologie (parmi lesquels un bon nombre de transfuges de l'ancien régime), comme Bernanos fut détourné du franquisme par les mêmes causes. Mais combien de milliers d'aveugles, de lâches et de cyniques pour un seul de ces esprits justes et courageux ?
Lisons donc les justes, alors. Posons nous les questions qu'ils posent : qu'eût été la France si Mirabeau avait survécu, ou si Louis XVI avait abdiqué en juin 1789 comme certains le lui demandaient ? Suivons leurs réflexions lucides (tout en nous défiant de ce qui sous leur plume excède les bornes de la raison). Tachons de garder le parti de la culture, de l'intelligence, de la lucidité, qui n'implique nullement un ralliement aux pouvoirs en place mais permet au contraire de maintenir une ligne d'opposition irréprochable. Tout écart hors de ce chemin éthique compromet en réalité les résistances, et les discrédite sur le long terme.
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