Murray Bookchin
29 Octobre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"
Je hais les pédagogues, depuis toujours. Parce que celui qui instruit autruit à tout moment court le risque d'être un imposteur (d'enseigner des choses fausses), ce que ne manque pas de dénoncer son disciples lorsqu'il lui vient à l'esprit de se rebeller (et le ressentiment du disciple frondeur et ingrat doit être bien triste à vivre). S'il nous faut accepter de jouer ce rôle auprès de nos enfants, gardons nous de le tenir auprès de nos pairs (voilà pourquoi je plains par exemple ceux qui prennent dans la vie privée des compagnes et compagnons beaucoup plus jeunes qu'eux car la tentation d' "enseigner" doit y être omniprésente entre celui qui a eu le temps de beaucoup vivre et beaucoup penser, et celui qui est plus novice, ce qui expose la relation en permanence aux impasses redoutables du rapport pédagogique). Seule la pédagogie par l'exemple existentiel de ce qu'on est, pédagogie involontaire, vaut quelque chose.
Je ne vous expliquerai donc point en détail ce qu'est l'anarchisme écologique de Murray Bookchin. J'ai entendu parler de cet auteur uniquement à travers l'ethnologue David Graeber qui disait que le très stalinien Parti des travailleurs kurdes (PKK) en Turquie s'était converti à ses théories. En le lisant ces derniers jours, je découvre un penseur avant-gardiste, qui, déjà dans les années 1970-80, avait déjà poussé très loin sa réflexion sur la décroissance, la nécessité d'affranchir les individus du consumérisme obsessionnel et de l'angoisse "d'optimier leur vie", le retour à des communautés humaines mieux dimensionnées, la production de biens durables, la recherche de voies d'émancipation collective plus harmonieuses, dans le respect de l'environnement.
A-t-il raison après Bakounine de décrire le capitalisme sous la catégorie théologique du "Mal" ? Le choix du mot est peut-être trop américain, mais l'analyse de la perversion des rapports humains dans tous les domaines par ce système (déjà magistralement faute par Karl Polanyi) est juste. J'ai pensé aux idées d'Arnsperger sur un "yoga anti-consumériste" (voir la référence dans ce billet). Il est toujours bon de garder ces gens dans son paysage intellectuel.
NB : A propos de l'impossibilité de réformer le capitalisme dans le sens de l'écologie, voir cet article sur Naomi Klein.
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