Rapports ethniques dans nos "DOM-TOM"

Nos îles paridisiaques sous le soleil ne sont pas tout à fait des lieux féériques. Une Indienne qui vit dans un de ce qu'on appelait autrefois nos "DOM-TOM" me racontait récemment l'histoire suivante survenue il y a quelques années.

"Ma cousine qui était dans la politique du côté de gauche venait d'être élue à un poste intéressant et il y a eu un clash violent entre ses partisans et des ATSEMS (Agents Térritoriaux Spécilalisés des Ecole Maternelles) de l'école où ma mère est institutrice. Le lendemain des élections les ATSEMS étaient furax contre ma mère.

En parallèle un homme (un enseignant) venu de métropole commençait à lancer des remarques depuis un bon moment comme quoi ma mère étant indienne de race , elle n'avait rien à faire en France et surement pas occuper un poste de direction. Il voulait le poste de directeur et ne le cachait pas. Les ATSEMS étaient du coup ravie. Elles sont plus noires que nous mais elles n'ont pas été touchées par ces propos racistes on dirait. L'homme faisait de la propagande contre ma mère avec les enseignants et même les remplaçants. On l'a su par une remplaçante.

Bref les ATSEMS et ce Monsieur ça faisait beaucoup trop. L'Inspecteur de l'Education Nationale (IEN) a de toute évidence pris sa décision sans suivre la procédure habituelle. Quand on a reçu la lettre comme quoi elle était radiée alors que notre syndicat devait être reçu par l'IA pour parler de cette ambiance à la Germinal qui régnait à son école, ce fut le choc. J'en ai pleuré. Rapidement je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose. Il y avait des limites et là on nous en demandait trop. On nous répète qu'il faut laisser tomber et ne pas chercher les ennuis, tout mettre dans les mains de Dieu. Mes parents allaient laisser faire ... par découragement. Je veux bien mettre tout entre les mains de Dieu, ce n'est pas un soucis mais il faut aussi se battre quelques fois. Ce fut le procès et le temple :)

C'était pas marrant cela dit. Dans le privé l'IEN à fait savoir à ma mère par intermédiaire qu'un procès ce n'était pas bon pour la santé, elle risquait selon lui de se tirer une balle dans la tête ... lol. On a fait un 2ème procès juste après pour que le rectorat se décide à payer. L'IEN et l'IA (inspecteur d'académie) dans le privé ont fait circuler la rumeur qu'on avait fait de la sorcellerie ! mdr.

Il parait que le quartier au moment des faits faisait l'objet d'une étude ou venait de faire l'objet d'une étude universitaire sur la violence.

Au procès, les témoins et ceux qui nous ont soutenus étaient la quasi majorité de la population musulmane de la ville et la population métropolitaine. En face c'était des noirs de confession hindouiste autour de quelques métro. Ils ont tous témoignés à l'écrit au sujet de ce dossier diffamatoire et le fait de savoir que tous ces gens ont acceptés de le faire, c'est rassurant. C'était sur un point du dossier en particulier comme quoi ma mère aurait fait par le passé une grève de la faim connue de toute la ville. N'importe quoi. Dans ce dossier il a vraiment mis tout et n'importe quoi cet IEN. Je crois qu'il a voulu dresser l'image d'une folle, un truc du genre."

Je me suis procuré le jugement du tribunal. Il a annulé la décision de retrait des fonctions de directrice pour non respect de la procédure de communication du dossier mais au fond a estimé que le retrait "est fondé sur les troubles occasionnés par l’intéressée dans le fonctionnement de l’école et qui sont relatés dans le rapport de l’inspecteur pédagogique régional chargé de la circonscription", des faits que le tribunal qualifie un peu bizarrement de "non contestés" (alors qu'il semble bien qu'il y ait eu un débat au fond).

Il y a quand même quelque chose d'insquiétant dans le côté intercommunautaire qu'a pu revêtir ce qui n'était au départ qu'une affaire de rivalité personnelle.