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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

L'espion qui faisait croire que Bismarck voulait acheter un vignoble à Jurançon

13 Décembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn

Voici un récit d'Arthur Le Creps, un Normand orléaniste, aventurier, chasseur de lions, qui posséda de 1863 à 1867 un vignoble à Gelos près de Pau dans son livre "Pro patriâ ! Sus aux espions ! : pétition présentée au Parlement".

"En août 1868, après la bataille de Sadowa, arriva à Pau un jeune Hambourgeois de trente-cinq ans environ. Il portait le nom de Jonas, et il était le premier à rire de sa parenté biblique avec la baleine.

C'était un homme séduisant au possible, très instruit, parlant toutes les langues, excellent musicien, et riche' à pouvoir se passer d'avoir de l'esprit ; il n'en manquait pas, cependant.

C'était le fils d'un des plus gros armateurs de Hambourg. Je fis sa connaissance et tout Pau de ce temps l'a connu. Me Cassou, avocat à cette époque du barreau de cette ville, aujourd'hui membre de la Chambre des Députés, ne doit pas avoir oublié sa physionomie très saillante et il ne compte pas les poignées de main qu'il lui a rendues, comme à l'auteur de ces lignes d'ailleurs.

Jonas était venu à Pau, disait-il, parce que la vue d'un uniforme prussien lui donnait des attaques. Il avait en horreur le caporalisme berlinois, et rien ne paraissait plus sincère que sa haine teutonne, qui grattait déjà au bon endroit notre frivolité gauloise.

C'était le temps où M. Garette, membre du barreau de Pau, fondait l'Indépendant des Basses-Pyrénées. J'écrivais à cette époque dans plusieurs journaux et Jonas, qui m'avait ouvert la rédaction du journal la Situation qui se publiait à Paris avec une subvention du roi de Hanovre, venait chez moi lire les manuscrits de mes articles.

Le grand dada à la mode était alors celui du maréchal Niel voulant organiser sérieusement la garde nationale mobile. C'était le thème que je donnais le plus souvent à mes rabâchages, soutenant que la permanence de l'armée active était la cause du dépeuplement de nos communes rurales, où les soldats ayant goûté de la vie des villes ne voulaient plus revenir, peuplant les administrations de gendarmes, de cantonniers, de sergents de ville, tandis que leurs payses, fatiguées d'attendre, bifurquaient vers la prostitution.

On pense si ces articles écrits certes de bonne foi, signalés à Berlin par Jonas, y donnaient une note agréable.

En janvier 1867, je voulus vendre mon domaine de Gélos. J'étais dans le Calvados, mon département d'origine, quand je lus dans l'Indépendant des Basses-Pyrénées le fait-divers suivant :

« Le prince de Bismarck Schauenhausen, malade, veut se retirer de la direction des affaires étrangères de Prusse. On dit qu'il a l'intention d'acheter une propriété dans les environs de Pau. »

C'était immanquablement Jonas qui avait inspiré cette nouvelle.

Tous les ans, MM. de Bismarck et de Gortschakoff venaient à Biarritz ; ils passaient ensuite quelques jours ensemble à Pau, à l'hôtel de France, d'où l'on jouit de la plus belle vue sur la chaîne des Pyrénées, ayant devant les yeux l'élégant et majestueux pic du Midi d'Ossau, recouvert toujours de sa blanche crinière.

Je m'empressai, sur l'annonce des projets que l'on prêtait au chancelier de Prusse, de lui envoyer une description de Batz et je l'engageai à se faire rendre compte de mon petit domaine, d'une contenance de seize hectares. J'avais pour voisin, lui disais-je, le Ministre de la Guerre de Belgique, le général de Chazal, et d'autres grands personnages français et étrangers.

A vrai dire, je ne faisais pas grand fonds sur ma démarche ; aussi mon étonnement fut-il très grand quand je reçus au bout d'une dizaine de jours, à Caen, une longue lettré autographe d'une écriture très serrée, de M. de Goltz, ambassadeur de Prusse à Paris. Il m'écrivait par ordre du prince de Bismarck, et parlait de moi en termes élogieux qui me stupéfièrent. Quel homme charmant que ce M. de Goltz ! Aussi charmant, en vérité, que je fus naïf en ne voyant pas quelle main se cachait sous la sienne. Sa lettre, par ailleurs tournant à l'idylle, vantait le séjour enchanté de Pau, ses prairies en fleurs, ses cours d'eau délicieux, la fraîcheur de son éternel printemps. Le prince de Bismarck viendrait à la belle saison, il ne manquerait pas de faire ma connaissance, et patati et patata. Pour un ambassadeur en rupture de protocole, sa lettre était d'un abandon charmant. Je la montrai à Jonas, qui en attrapa une colère bleue de Prusse, et sacra pendant quinze jours tous ses jurons tudesques contre ces gueux de Prussiens.

Vous savez comment on attrape des mouches avec du miel, des merles avec de la glu, et des niais, comme je l'étais, avec de belles paroles !

En mai 1867, je vendis ma propriété à un Brésilien en l'étude de Me Rigoulet, notaire à Pau. Et oncques je n'entendis parler des projets du prince de Bismarck d'acheter un domaine sur les coteaux délicieux de Gélos ou de Jurançon.

Jonas resta dans les Basses-Pyrénées jusque dans les derniers jours qui précédèrent la déclaration de guerre. Il était là-bas la coqueluche de tout le monde, et dans ce milieu cosmopolite si accueillant,' si ouvert, il s'était fait une place à part. Reçu dans l'intimité du Préfet de l'époque, M. d'Auribeau recherché dans tous les salons de la société béarnaise, il ne pouvait pas, disait-il, supporter le désoeuvrement. C'est ainsi qu'il se fit attacher comme employé amateur à la préfecture des Basses-Pyrénées, puis, pendant de longs mois, à la Recette Générale (le Trésorier-Payeur général était alors M. O'Quin) ; enfin, à l'étude de Me Bonnemaison, avoué, près le Tribunal civil.

(...) Si l'on veut savoir ce que fit pour la Prusse ce farouche mangeur de Prussiens, qu'on lise les journaux belges de cette époque.

Le brillant cavalier de Pau, le séduisant meneur de cotillon, le désoeuvré charmant dépensant les loisirs de son temps dans les bureaux de nos administrations publiques, avait fait place à un administrateur ' à la poigne de fer, impitoyable aux vaincus et tenant à leur prouver qu'il ne se souvenait de notre hospitalité que pour avoir profité contre la France de ce qu'il avait appris chez elle."

 

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La paix par le glaive

12 Décembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #Grundlegung zur Metaphysik

Je me disais il y a quelques jours : si je dirigeais des services de barbouzes, pour dynamiter le mouvement social des gilets jaunes j'organiserais une petite opération sanglante, un attentat. Quoi ? vous croyez que ça ne se fait pas ? Regardez un peu sur Internet toutes les zones d'ombre qui entourent le 11 septembre 2001, le Bataclan, Manchester, Las Vegas. Toutes les opérations montées de toute pièce de la fausse attaque de la baie du Tonkin à Racak. Recherchez tout cela sur Google. Alors une fusillade de plus une de moins. Cette fois ci à Strasbourg un "fichier S" qui venait juste de faire l'objet d'une perquisition... Et voilà, les bonnes âmes demandent une "trêve des manifestations". Ben voyons... Il y a des petits malins (toujours les mêmes) qui sauraient bien faire bouillir un peu plus la cocotte minute façon Italie des années 70, stratégie de la tension, opération Gladio, histoire que les gens en viennent à supplier nos élus d'instaurer un état d'urgence en bonne et due forme. Les Macroniens ou ceux qui les manipulent auraient tort de se gêner. Le parti de notre président est encore crédité de 20 % d'intentions de votes aux européennes.  On est loin des 5 % totalisés reçus par beaucoup de présidents sortants au service de banquiers internationaux quand ils ont tenté de se faire réélire. Avec 20 % d'intentions de votes et beaucoup d'idiots dans les grandes villes pour vous soutenir on peut se permettre encore beaucoup de manipulations pour intimider l'adversaire, le diviser. La base électorale est suffisante. De toute façon en face qu'a-t-on ? La "France de Johnny", dit-on, celle qui bouffe chaque jour une news (sur YouTube, MSN, etc) sur un chanteur décédé il y a plus d'un an - un type qui se vantait d'avoir vendu son âme au diable. Macron fait des cornutos avec Trump, les gilets jaunes consomment des produits occultistes. Pas sûr qu'on avance bien loin dans cette dialectique...

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La couverture de The Economist

9 Décembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Les régimes populistes, #Débats chez les "résistants"

Comme tous les ans, la couverture de The Economist (la revue libérale anglaise qui appartient aux Rothschild), consacrée aux phénomènes phares inscrits à l'agenda de l'année à venir, du fait des  signes ésotériques qu'elle met en scène, nourrit beaucoup de spéculations. Certains avaient voulu voir dans celle pour 2015 une annonce de l'attentat du Bataclan. Voici aujourd'hui des réflexions sur celle de fin novembre 2018 qui fait sa "Une" sur le monde en 2019. Le luciférisme crève les yeux - les quatre cavaliers de l'Apocalypse, la référence à MeToo, la société sans monnaie, la manipulation de l'ADN. Certains éléments sont plus abscons. Voici par exemple dans la vidéo du 28 novembre ci-dessous une exégèse subtile (en anglais) des lettres qui entourent le portrait de Trump. L'auteure, "Relevant Truth" ("Vérité pertinente"), s'y lance dans une analyse de la signification de ces lettres en chimie pour rapprocher cela d'une possible politique de déversement de lithium contre la population visible dans les "chemtrails" aériens (une hypothèse sur laquelle j'ai déjà exprimé mon scepticisme il y a cinq mois dans ce billet).

On notera avec intérêt les nuances intéressantes apportées par les commentateurs de la vidéo sur You Tube.

"Je suis physicien, dit l'un, et je pense que vous confondez volatilité et réactivité. Le lithium est un métal alcalin et, comme tous les métaux alcalins (première colonne, tout en dessous de l'hydrogène dans le tableau périodique des éléments), il est très réactif. C'est pourquoi ces éléments ne se trouvent pas dans la nature et ne sont pas liés à quelque chose. Le lithium n'est pas volatil. S'il est vrai qu'on pulvérise dans le ciel du lithium ou des composés de lithium et d'autres métaux tels que le baryum, l'aluminium et le strontium, et il est fort probable que les rayons cosmiques soient absorbés et déviés lorsque nous descendons vers le Grand Minimum Solaire avec une faible protection contre les champs magnétiques. Et sans doute, il pourrait y avoir une intention à buts multiples. Le lithium aurait tendance à calmer la population et à la rendre plus docile quoi qu'ils aient prévu et quels que soient les niveaux de conscience au cours des prochaines semaines ou des prochains mois. (Effondrement économique, guerre, réinitialisation, cataclysmes à venir)"

Un autre plus radical et terre à terre note tout simplement : "La lettre signifie évidemment - C = chin menton (montrant son menton) M = mouth bouche (montrant sa bouche) N = nose nez (montrant son nez) E = eyes yeux (montrant ses yeux) H = hair cheveux (montrant ses cheveux) A = Arc P = Perspective, il s'agit d'une mesure de la profondeur utilisée classiquement par les artistes de la Renaissance. Je ne sais foutrement pas de quoi vous parlez avec votre p*tain de conspiration sur les antidépresseurs lmao"

Un cas d'école de surinterprétation contre-productive ?

Jusqu'à preuve du contraire, j'ai quand même tendance à penser que cette thématique des "chemtrails" rend un peu fous tous ceux qui l'abordent. Certains n'ont pas hésité à avancer qu'aux obsèques de George Bush Sr il y a peu les chaussettes enfilées sur les pieds du cadavre (en hommage à ses années de service dans l'armée de l'air - il y avait des bombardiers dessus) y faisaient implicitement référence...

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Notes rapides sur la répression des "gilets jaunes", les contradictions du mouvement, et sa force

2 Décembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Programme pour une gauche décomplexée, #Les régimes populistes, #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Des violences à Toulouse, à Paris, au Puy, à Calais, à la mesure de la colère légitime que les Gilets jaunes éprouvent à l'encontre de Macron (Ruffin rapporte même que beaucoup souhaitent qu'il "finisse comme JFK" -sic- mais ils ne doivent pas oublier que le système remplace facilement ses leaders-martyrs). Le système répressif français, lui, est toujours aussi brutal. Je l'avais déjà dénoncé sous Valls lors de la répression des mouvements estudiantins.  Les avocats demandent au ministère de l'intérieur de ne pas employer de grenades explosives. Les images à la TV montrent bien sur les Champs Elysées un CRS balancer une grenade lacrymogène en tir tendu. Je me souviens quand les gens jugeaient "barbare" que la police de Milosevic en décembre 1999 utilisent des canons à eau en plein mois de températures basses. Notre police fait de même. Elle bloque toutes les rues même à l'encontre de manifestants pacifiques, va les cogner dans les bistrots où ils trouvent refuge.

Au milieu de ce chaos de bonnes idées : les gilets jaunes demandent le référendum révocatoire, une mesure "vénézuélienne" que j'avais prônée dans mon livre "Programme pour une gauche française décomplexée" il y a 11 ans au Temps des Cerises et reparu récemment chez Edilivre.

Problème : où sont les porte-parole ? Les idées fusent, mais tous ne soutiennent pas les mêmes. Un paysan de 33 ans, qui élève de la blonde d'Aquitaine sur 130 ha en Béarn près de Navarrenx, et qui a été membre des "gilets jaunes" s'emportait samedi sur Facebook : "Je viens d'apprendre que la première revendication des gilets jaunes est le retrait du glyphosate. Je me marre!!! Le français moyen a souvent été collabo!!!Ou plutôt en temps  de crise comment faire porter le chapeau au voisin afin de sauver sa peau!!! Alors amis gilets jaunes dont je faisais partie jusqu'à ce soir, allez vous mettre un pistolet de gazole dans le c* pour faire l'avion. Tiens en parlant d'avion avez vous demandé d'instaurer la taxe carbone sur les billets d'avion? Ah non c'est vrai! Et avez vous demandé l'instauration de la taxe carbone sur le commerce maritime qui va ramener des jouets made un China a vos gamins, des consoles a vos ados et des smartphones pour vous ? Ah non bien sûr !A moi de faire des propositions, roulez en velo! arrêtez de boire du coca et de bouffer du Mc Do et du Nutella! Arrêtez de changer tout les ans vos vêtements. Cultivez votre jardin! Supprimez vos abonnements a canal ou be in sport! Repassez au 39h! J'en ai encore bien d'autres et plus con encore que les précédentes, vous voyez amis gilets jaunes moi aussi je peux dire n'importe quoi pour sauver la planète, et en plus ce que je dis je l'applique !!!"

Il a le mérite de pointer certaines contradictions. L'interdiction des glyphosates (que les tribunaux californiens condamnent maintenant que Monsanto a été racheté par Bayer), demandée par FI et la gauche au printemps dernier au parlement (ils durent se battre pour cela tôt le matin) est-elle économiquement viable pour les agriculteurs en ce moment ? Tout serait plus simple si le mouvement était encadré : il ne viendrait pas ainsi contredire les revendications de certaines de ses composantes. Mais avec un encadrement il perdrait de cette spontanéité qui fait sa force. Cela me rappelle un peu les remarques de Châteaubriand sur 1830 (les Trois glorieuses). A l'en croire le mouvement portait tant de thématiques contradictoires que même un Charles X avisé et courageux aurait pu le mobiliser à son profit. Espérons que celui-ci ne sera pas récupéré par quelque groupe mafieux sorti d'on ne sait-où, comme les puissants de ce monde savent les sortir de leur chapeau.

Pour l'heure je redoute moins la violence des manifestants que celle de nos gouvernants. Comme disait une de mes collègues sociologues bourdieusienne il y a 12 ans : "le coût de la vie en soi c'est déjà très violent"... L'arrogance de Macron et de Philippe n'ont pas fini d'exaspérer les Français et leurs obstination à dénier la souveraineté populaire est égale à celle que manifestèrent avant eux Hollande et Sarkozy. Quelles machinations l'Elysée, Bruxelles, Wall Street préparent-elles pour épuiser le mouvement populaire ou le tromper ? Le pire n'est jamais assuré. Qui sait, les "Gilets jaunes" vont peut-être réussir là où les agents de la SNCF ou les militants de la défense du code du travail ont échoué : refaire de la France un îlot de résistance. Nous ne sommes pas l'Islande (qui a remboursé ses dettes, comme la Hongrie, et chassé le système bancaire international de ses terres), mais nous avons peut-être plus de ressort que nous ne le pensions naguère pour dire "non" au Veau d'Or mondial...

J'aurais eu aussi un paquet de nouvelles à commenter, par exemple sur le débat que provoque la nouvelle par la NASA de l'arrivée d'un de leurs appareils sur mars (beaucoup aux Etats-Unis soupçonnent qu'il s'agit d'une fausse nouvelle, avec des acteurs payés pour filmer leur réouissance - un d'eux a un chapeau bizarre d'ailleurs - sur cette vidéo, alors qu'on ne voit rien de mars elle-même. Mais c'est un peu loin de nos préoccupations. Après tout, il ne s'agit que de l'argente du contribuable américain (parmi lesquels 10 % pensent qu'en réalité la NASA n'est jamais allée sur la lune). J'aurais pu aussi vous parler de la mort de George Bush Senior, le boucher de la première guerre du Golfe et de l'intervention au Panama (qui tua des milliers de civils), ex chef de cette structure très obscure qu'on appelle la CIA, peut-être époux de la fille du sataniste Aleister Crowley, et qui fut lui-même mêlé à une étrange et sanglante histoire de "call boys", le scandale de Franklin, révélé par le Washington Times en 1989 et aussitôt enterré. J'aurais voulu dire un mot de la nouvelle ligne de vêtements pour enfants de Céline Dion "Celinununu", avec des têtes de mort et la mention "New Order" dessus, une ligne présentée sous le slogan crowleysien de laisser nos enfants être ce qu'ils sont et ne pas les influencer car ils ne nous appartiennent pas (ils appartiennent à Big Brother). J'aurais aussi pu parler de l'humiliation rituelle publique de Julia Roberts sur une chaine de TV américaine. Mais le temps fait défaut pour expliquer tout cela.

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Le dossier noir de Bill Gates en Inde

29 Novembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

En 2016, un article sur le Net attirait l'attention sur le fait que, tout comme Monsanto (dont Soros était un actionnaire majeur) avait engagé des acteurs de Bollywood comme Nana Petakar pour promouvoir les semences de coton génétiquement modifiées auprès des agriculteurs illettrés (des paysans qui ont fini endettés, 250 000 se sont suicidés) , Bill Gates, qui a lui ausi fortement investi dans les OGM de Monsanto, ainsi que dans les vaccins, avait recruté l'acteur préféré des Indiens, Amitabh Bachchan, afin de promouvoir le vaccin oral contre la polio. Or ce vaccin en Inde entraine chaque année 4 500 cas supplémentaires de paralysie flasque aigue non poliomyélitique deux fois plus meurtriers que la poliomyélite (il y en avait même eu 47 500 en 2011), sans compter les cas où il provoque la polio elle-même, d'autant qu'il a favorisé l'apparition de souches plus résistantes.

Deux ans plus tôt Health Impact News parlait d'une action en justice contre la Fondation Bill Gates à ce sujet. En 2015 la cour suprême indienne a aussi eu à connaître de la façon dont la fondation Bill Gates a recruté des gens pour leur faire tester sans les informer de ce qu'ils faisaient des vaccins contre le cancer du col de l'utérus (Mail Online 16 jan 2015).

Bill Gates par ailleurs gère en Inde le programme d'identification biométrique Aadhaar qui incorpore tous les citoyens du pays. Il est aussi impliqué dans le projet de démonétisation qui a lui aussi causé le suicide de nombreux paysans en Inde, et dans une politique de diffusion de méthodes de stérilisation bon marché à un dollar (uniiject) également promues au Burkina Faso.

 

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Bill Gates, la dépopulation, le contrôle mental et la CIA

29 Novembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les Stazinis, #Colonialisme-impérialisme, #Avortement

En septembre dernier, j'ai attiré votre attention sur la remise de récompenses de la fondation Bill Gates en marge de l'assemblée générale de l'ONU. Je m'étais demandé pourquoi sa fondation récompensait les yézidis, une Indienne qui s'occupait des menstruations des adolescentes au Royaume-Uni, un spécialiste africain de l'énergie solaire, une enfant DJ sataniste ghanéenne en présence d'Emmanuel Macron etc. Des questions qui ne peuvent recevoir que des débuts de réponse. J'avais signalé aussi les convictions "New Age" de Bill Gates et sur ce que sa fondation doit au millionnaire Warren Buffet qui, lui aussi, aime bien faire des  pyramides avec les mains.

Je me suis un peu penché depuis lors sur ce que disent les conspirationnistes (qui n'ont pas raison sur tout mais ne se trompent pas non plus sur tout) sur l'empire Microsoft. Il y a les quelques propos du gnostique britannique Joe Atwill à ce sujet sur You Tube ici en 38ème minute. Il explique que Microsoft est le prolongement d'IBM dans les plans de la CIA pour contrôler l'esprit des gens. IBM était perçu comme une sorte de "Big Brother". Ils ont construit Apple pour l'opposer à IBM comme ils ont opposé les Rolling Stones aux Beatles (ou, pourrait-on dire, Prince à Michael Jackson), puis Microsoft comme des sortes de ferments de rébellion, un peu comme dans le film de 1984 (rempli de références occultistes) "Revenge of the Nerds" (en français "Les Tronches"). Bill Gates et Steve Jobs seraient de simples acteurs de cette mise en scène. Tout cela pour aboutir à l'I-phone et l'I-Pad (ou le téléphone Android et la TV Samsung) hackés par la CIA (voir les 8 000 pages de fuites de Wikileaks à ce sujet en mars 2017, présentées à l'époque comme aussi importantes que les révélations de Snowden en 2013).

Bill Gates a révélé dans une interview à Bill Moyers le 9 mai 2003 que ses parents William Henry Gates Sr. et Mary Gates étaient des leaders du programme pro-avortement (planned parenthood, qui a prolongé le mouvement eugéniste) dans les années 60 ce qui explique son action dépopulationniste dans le Tiers-monde (il estime que le développement fera diminuer la population, d'où son soutien à la vaccination et aux IVG - le dépopulationnisme a été lancé dans les années 1970 par le Club de Rome, lié au CFR selon"Final Warning" de David Allen Rivera). En 1980, à 25 ans, Gates a été consulté par IBM pour le lancement de ses ordinateurs domestiques. Personne à l'époque dans le milieu informatique assure Joe Atwill ne comprenait pourquoi IBM pouvait céder sa licence à quelqu'un qui ne savait pas coder. A l'époque Gates n'avait même pas de système opérationnel (operating system), qu'il a dû acheter à quelqu'un d'autre. Tout cela est lié à la Silicon Valley et au programme de la CIA MK Ultra affirme Atwill.

Stewart Brand, le père du Whole Earth Catalog qui listait toutes les productions écologiques (que Steve Jobs, le fondateur d’Apple Computers, décrivit comme « une des bibles de ma génération. ») et qui est à l’origine du terme « ordinateur personnel » (P.C.) était un agent du MK Ultra selon David Livingstone. Selon Livingstone, en 1974, Brand écrivit un essai annonçant : "Que nous soyons prêts ou pas, les ordinateurs débarqueront chez les gens" (à vrai dire Livingstone est approximatif sur ce point, l'article est paru dans la revue Rolling Stones du 7 décembre 1972 et non pas 1974, et la phrase "Ready or not, computers are coming to the people" est juste la première de l'article et non pas le titre, qui est "Spacewar" - voir ici). Il travaillait avec Ken Kesey le père des Merry Pranksters (joyeux lurons) à l'origine du mouvement hippie, alors que la CIA faisait des expériences d'extensions de la connaissance sous LSD.

Le lien entre écologie et dépopulationnisme : selon les environnementalistes il faut soulager la planète du poids de l'exploitation humaine - même un rejeton des Rothschild a créé une association prônant cela, on y reviendra un jour. Mais les ordinateurs ?

Tout cela se rattache peu ou prou au transhumanisme porté par le groupe Cybernetics, comme l'explique Livingstone dans son livre" Transhumanism" sorti en 2015. Il ne faut pas seulement débarrasser la planète de sa surpopulation (ses pauvres), mais aussi créer une élite de seigneurs très performants physiquement et intellectuellement capable de contôler complètement une caste de demi-serfs à la manière du roman "Le Meilleur des mondes". C'est un projet occulte, enraciné dans le rosicrucianisme et la franc-maçonnerie, et dérivé de la Kabbale, qui affirme que l’humanité évolue intellectuellement vers un point où l’homme deviendra Dieu. S'appuyant sur la légende médiévale du Golem et de Frankenstein, ils croient que l'homme sera capable de créer la vie elle-même, sous forme de machines vivantes ou d'intelligence artificielle. grâce à l'utilisation de «drogues intelligentes» et de ce que les transhumanistes appellent «téléchargement d'esprit», l'homme pourra fusionner avec Internet, qui est envisagé comme le point final de l'évolution kabbalistique. formation d'une conscience collective, ou cerveau global. Ce moment attendu est ce que Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google, appelle The Singularity (la singularité) un thème relayé à la TV par son disciple Jason Silva  (lequel d'ailleurs cite souvent le prêtre français Teilhard de Chardin, qu'avait préfacé le frère d'Aldous Huxley, l'auteur du "Meilleur des mondes" dont la famille était liée à l'eugénisme, et dont le grand-père était un des fondateurs du groupe de la Table ronde à l'origine du Council on Foreign relations-CFR, il serait très long d'expliciter toutes ces références qui se renvoient les unes aux autres).

Steve Blank, professeur à Stanford, Colombia et Berkeley, qui y a travaillé pendant 30 ans a, le 18 décembre 2007 dans une conférence au Google TechTalks intitulée ""The secret history of Silicon Valley: How Stanford and the CIA built the Valley", montré que toute la Silicon Valley est un produit de la CIA. Le professeur Frederick Terman, en 1946 , après avoir dirigé un laboratoire  de guerre électronique comprenant 800 employés à Harvard, est retourné à Stanford en tant que doyen de l'école d'ingénierie. Son objectif de Terman était de faire du département de génie électrique de Stanford un centre d'excellence axé sur les micro-ondes et l'électronique. Ayant déjà assemblé un des laboratoires électroniques les plus avancés de la Seconde Guerre mondiale, Terman était l'un des rares universitaires à pouvoir le faire. Il a utilisé ses contacts militaires pour obtenir un financement pour le laboratoire auprès de l'Office de la recherche navale, de la Force aérienne et du Corps des transmissions de l'armée. En 1947, l'armée américaine finançait la moitié du budget de l'école d'ingénieurs de Stanford. La CIA avec son programme de guerre électronique a poursuivi dans cette voie. Puis Terman poussa les étudiants de Stanford à développer leur business dans la Silicon Valley.

Le cordon ombilical avec la CIA et le complexe militaro-industriel n'est pas près d'être coupé.

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En Tanzanie un tour de vis moral contre les stars américanisées, comme contre les capitalistes

14 Novembre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Les rapports hommes-femmes, #La gauche, #Débats chez les "résistants", #Grundlegung zur Metaphysik, #George Soros

Il y a dix jours en Tanzanie la star (prostituée, à la manière des filles Kardashian) Amber Rutty a dû comparaître devant un tribunal pour après avoir été filmée en train d'avoir des relations sexuelles avec deux hommes. En vertu des lois tanzaniennes interdisant le sexe anal, Amber Rutty, de son vrai nom Rutfiya Abubakari, risque jusqu'à 30 ans de prison ou la perpétuité si elle est déclarée coupable du crime.

Amber Rutty multiplie les signes occultistes, dans un clip "kidogo" sorti en septembre 2018 (avec Davil, jeu de mot avec le "devil" diable, ce Davil est un enfant devant lequel elle prend des poses suggestives, le message pédophile est évident) elle s'affiche en 4e seconde avec des lunettes qui cachent son oeil gauche, sort la langue du serpent, en minute 1,01, le signe de a main avec deux doigts sur fond noir et blanc maçonnique.

Nous avions mentionné que l'imaginaire illuminati (sataniste) - et probablement les pratiques terribles qui vont avec - avait le vent en poupe en Afrique à l'occasion d'une remise de prix à New York par la fondation Bill Gates à une jeune DJ ghanéenne DJ Switch aux côtés de laquelle Emmanuel Macron s'est pavané en septembre .

Jusqu'ici c'étaient plutôt les stars masculines africaines qui faisaient ce genre de sex tape - voir celle du DJ Crème, sur ce site qui fait de la pub pour un bar à serveuses nues de Nairobi, pour la petite histoire DJ Crème, un dj kenyan à succès avait été accusé d'être un illuminati à cause de sa signature en triangle, ce qu'il a démenti, mais au vu de photos comme celles-ci, le démenti ne convainc personne). Ce genre de coutume va avec l'apologie de l'argent facile, de l'escroquerie, de la consommation et de l'hédonisme égoïste.

Le gouvernement tanzanien a aussi interdit de tournage au pays l'actrice Wema Sepetu (la miss Tanzanie de 2006, une autre adepte du noir et blanc, elle sort avec l'illuminati Diamond Platnumtz, un ami de Kanye West) après qu'elle eut publié une vidéo où elle embrassait son petit ami en octobre alors qu'elle aussi s'apprêtait à publier une sex tape.

La jeune vice-ministre tanzanienne de la culture Juliana Shonza - voir photo ci joint - , militante du parti Chama Cha Mapinduzi (Parti de la révolution, l'ancien parti de Julius Nyere) a annoncé des poursuites contre cette actrice. Cette dernière avait aussi été condamnée à un an de prison pour détention de drogue.

Le gouvernement tanzanien travaille avec le soutien du Conseil chrétien de Tanzanie et la Conférence épiscopale tanzanienne, ce qui lui vaut d'être un des pays-cibles de George Soros (qui contrôle les tours de diffusion téléphoniques du pays) sur les questions dites "sociétales". Il y a cinq jours deux activistes étrangères Angela Quintal et Muthoki Mumo du Comité de protection des journalistes (Committee to protect journalists) ont subi une brève interpellation. Ce comité est identifié par le Media Research Center comme une créature  de Soros.

Le président Magufuli (qui était un outsider au sein du parti de la Révolution, et par ailleurs ex ministre des infrastructures à la réputation d'incorruptible)  a parallèlement sur le plan économique des tendances socialisantes qui le poussent à aller contre la liberté du marché au profit des paysans : par exemple ce mois-ci il a fait acheter toute la production de noix de cajou de son pays pour que les producteurs puissent profiter d'un doublement des prix dans un contexte de chute des cours, au grand dam des négociants qui servent d'habitude d'intermédaires pour ces produits - une politique qui lui vaut les foudres de "The economist", le magazine néolibéral des Rothschild. Ne vous étonnez donc pas si se développe prochainement une campagne de presse internationale contre le gouvernement tanzanien, comme il y en eut contre le Burundi en 2015, d'autant que l'enjeu géopolitique de la construction de la liaison ferroviaire Grands Lacs-Dar es Salam est à l'arrière-plan.

Au fait, croyez vous qu'un jour dans une France sortie de l'Union européenne les pouvoirs publics achèteront les produits des petits paysans pour défendre les cours du pétrole, et interdiront Poppy et Ariana Grande sur le Net pour remettre la jeunesse dans le chemin du travail et du dévouement au bien commun ?

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L'affaire Khashoggi, le livre de McGowan sur les hippies, la "main gauche" de la CIA, l'aveuglement de la gauche française

25 Octobre 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Lectures, #Le monde autour de nous, #Les régimes populistes, #La droite, #La gauche

Il y a des choses mystérieuses dans le traitement de l'actualité. Par exemple celle-ci : quand un gouvernement exécute régulièrement ses opposants, méprise les femmes, réduit en esclavage ses bonnes philippines, pratique toutes sortes de turpitudes odieuses, finance les barbares l'Etat islamique et plonge dans la famine le peuple yéménite, ça ne fait réagir personne. Et puis, du jour au lendemain, parce qu'il coupe en morceaux un de ses journalistes dans son consulat à Istanbul, et alors même que celui qui nous fournit les informations à ce sujet est le fameux Erdogan qu'en principe personne n'apprécie dans la caste médiatique, tout le système de propagande s'enflamme et demande des sanctions... Quelle mouche les a piqués ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi sur cette affaire ? On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a derrière cela quelque chose. Mais quoi ? Une alliance entre certains princes saoudiens et les puissants de ce monde pour se débarrasser d'un Ben Salmane devenu trop ambitieux et incontrôlable ? un rapport avec la tuerie de Las Vegas en octobre 2017 où les Saoudiens avaient quelques "biens" à l'hôtel Mandalay Bay...

En tout cas c'est un délice, une fois de plus, de voir "Monsieur 66,06 % euh pardon 66,1 %" alias Macron-le-petit, s'accrocher à l'idée que, non, décidément on ne suspendra pas les ventes d'armes à Riyad. Il faut continuer à écraser le Yémen coûte que coûte, et aider nos entreprises du CAC40.

En ce moment je lis "Weird scenes inside the Canyon" de David McGowan (éditions Headpress 2014) une enquête bigrement rigoureuse et décoiffante sur la "Silicon Valley" du mouvement hippie dans les années 1960 où se trouvaient réunis dans un périmètre de 4 km2 les principaux artistes de la scène pop des 60s américaine. McGowan pose toutes les questions dérangeantes. Non seulement pourquoi Jim Morrisson et ses pairs de l'époque étaient dans une si large proportion des fils d'officiers supérieurs de la marine et du monde du renseignement américain (le père de Morrisson est l'amiral qui a monté de toute pièce "l'incident de la baie du Tonkin" pour provoquer le bombardement massif du Nord Vietnam) ? Pourquoi eux qui se disaient anti-guerre n'ont-ils jamais critiqué publiquement les fonctions de leurs ascendants ? Pourquoi ces petits privilégiés qui étaient largement liés entre eux (avaient grandi dans les mêmes casernes etc) se sont-ils retrouvés précisément à cet endroit, à quelques encablures d'une base secrète américaine dont certains avaient les badges d'accès ? Pourquoi tous les décès suspects (certains avec des aspects de meurtres rituels) dans ce milieu là, où l'occultisme crowleysien était à la mode, et pourquoi l'absence d'enquêtes sérieuses de la police sur leur compte ? On est loin du "ex fan des sixties" apologétique de Birkin et Gainsbourg (il faudrait d'ailleurs s'interroger sur le rôle de propagandiste en France de ce compositeur qui aura propulsé dans le business hollywoodien et ses arcanes ésotériques des gens comme Vanessa Paradis ou sa propre fille Charlotte).

Comme le disent les commentateurs, ça paraît "complotiste", mais la méthode d'investigation de McGowan est on ne peut plus conventionnelle, archi-précise sur les faits, affrontant à chaque étape toutes les objections possibles. On en ressort avec l'idée que décidément, oui, il y a de fortes chances que le mouvement beatnik soit au moins en partie une opération de la CIA pour affaiblir le mouvement anti-guerre du Vietnam, qui, comme le souligne McGowan, à l'origine reposait sur des gens sérieux (des profs de fac, des étudiants travailleurs et pas du tout portés sur le LSD). Opération visant aussi à abrutir les gens avec des idéaux égocentriques creux - sexe, drogue et musique -. Je ne sais pas ce que valent les thèses comparables qui existent sur les Beatles ou d'autres phénomènes culturels de la même époque (il faut toujours se méfier des extrapolations), mais l'enquête de McGowan sur Laurel Canyon mérite qu'on s'y arrête.

Ce livre pose aussi une question intéressante en philosophie politique. Le sociologue Bourdieu nous avait appris à distinguer la "main gauche et la main droite" de l'Etat (en gros les services sociaux et les services répressifs). Quand on se penche sur l'histoire du complexe militaro-industriel américain (qui est en train de devenir l'histoire de notre gouvernement mondial en gestation), on se rend compte que main gauche et main droite se mélangent beaucoup. On sait que dans les années 1940, si l'URSS a pu bénéficier très vite de la technologie nucléaire c'est parce que savants communistes et officiers conservateurs américains travaillaient main dans la main à Los Alamos, si bien que les premiers ont pu exfiltrer des documents vers le KGB. Dans les années 50-60, c'est encore plus complexe. La CIA travaille avec d'anciens nazis, mais a aussi ses hommes à l'extrême gauche. Il y a sur le Net des témoignages de transfuges qui expliquent qu'ils manifestaient contre la guerre du Vietnam tout en travaillant pour la CIA. Souvenez vous aussi du témoignage de Kay Griggs sur les sociétés secrètes dans l'US Navy et les unités d' "opérations spéciales". Pour l'Etat profond américain tout est bon à prendre quand il s'agit de préserver les intérêts de la caste dirigeante. Et on voit bien qu'en misant sur l'industrie du divertissement, la musique, la liberté sexuelle - et depuis le plus jeune âge, voyez l'utilisation de Walt Disney ou de Playboy - c'est toute une stratégie de conditionnement polysémique et pluridimensionnelle qui est à l'oeuvre utilisant le bâton répressif (de droite) et la carotte hédoniste (de gauche). Et c'est encore le cas aujourd'hui  : Soros et Kissinger (la gauche et la droite), le chanteur Marilyn Manson et le sénateur John McCain récemment décédé, malgré des différences de style, travaillent à la même cohérence oppressive. Et ce n'est pas qu'une complicité "dialectique" à un niveau très abstrait de réflexion : ça passe par une coopération pratique comme on la voyait déjà se dessiner dans le Laurel Canyon au cours des années 60. On n'est pas une simple reconversion hédoniste du capitalisme sous la houlette des publicitaires que repérait jadis Michel Glouscard. Il s'agit ici de programmes d'Etat, avec, derrière cela, des grandes familles qui se concertent pour les mener à bien.

La découverte de toutes ces choses sous la houlette de chercheurs indépendants, alors qu'Internet peine à en censurer la publication, explique en partie la méfiance croissante des gens à l'égard des artifices du clivage droite-gauche et la montée du populisme. Et évidemment, plus la gauche institutionnelle - du NPA au PS - fait l'autruche en refusant de traiter ces sujets là plus elle se disqualifie intellectuellement et moralement dans sa prétention à donner aux gens des clés d'émancipation. On ne peut pas prétendre aider les gens en ne voyant pas l'éléphant rose au milieu du couloir. On ne peut pas dire seulement "défendons les services publics" ou "donnons plus d'éducation populaire gratuite en renforçant nos écoles", si nos services publics, nos écoles, ne sont que les vecteurs d'un savoir pré-mâché dans des cercles restreints, destiné en réalité à conditionner les masses à l'hypnose consumériste (et même à un contrôle mental qui robotise l'individu). Apprendre aux enfants dans les écoles la musique classique pour qu'ils obtiennent un sens de l'harmonie, de la discipline intérieure et du perfectionnement, oui. Leur faire écouter les Beatles ou les Doors, des styles musicaux poussés par un système politique occidental qui cherche délibérément à les abrutir depuis 60 ans, c'est placer encore et toujours l'Etat français au services des banquiers. C'est "donner le dernier rire à Soros", comme disait le premier ministre hongrois... ou à Bill Gates, ou à la reine d'Angleterre, en tout cas, c'est nous ôter tout pouvoir réel sur nos vies.

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