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Combats anciens, combats modernes
Hier l'écrivain québecquois MIchel Tremblay à la radio racontait magnifiquement mené par les femmes de son pays volontairement pour franciser les expressions anglaises et maintenir leur particularisme à où les hommes auraient facilement cédé à l'anglicisation, parmi le prolétariat de Montréal à tout le moins. Il mentionnait aussi le combat des femmes plus subi que fut celui de la procréation : ces deux siècles où les femmes sous la férule catholique enfantaient vingt fois dans leur vie, sans quoi les québecquois seraient une minorité bien inférieure aujourd'hui.
Les femmes ont mené des combats, avec des mots, avec des enfants, les hommes avec des sabres, fusil, combats parfois sublimés dans le combat d'idées (je vous renvoie ici à Nietzsche) mais le geste reste le même.
Aujourd'hui quand les Turcs laissent une jeune femme inciter dans la langue des sultans une amante délaissée à recouvrer l'espoir, quand nous autres Français décidons que le vrai combat c'est "la lutte contre le chômage", quand un libraire me confie avec passion son bonheur de regarder des photos de filles nues, quand Mme Badinter recommande aux femmes intégralement voilées de partir au Qatar ou en Afghanistan (j'ai lu ça dans un journal tantôt), ce sont d'autres types de combats qui se font jour. Des combats non plus pour des grandes épopées nationales ou religieuses, mais pour des notions de justice ou d'efficacité, pour des styles de vie etc. Ces combats un peu disparates ne se valent pas. Certains sont carrément erronnés sur la forme comme sur le fond. D'autre simplement futiles comparés à d'autres qui sont plus importants.
Est-ce que les anciens combats, ceux qui étaient portés par les grandes épopées collectives, ont définitivement disparu ? Je ne le crois pas. Les grandes entreprises nationales et religieuses sont toujours susceptibles de ressurgir, même sous nos latitudes. Compte tenu de l'ampeur des moyens de destruction dont nous disposons mieux vaut les garder refoulés, je pense, et orienter les passions humaines vers d'autres fins.
Pour ceux que le combat pour la justice sociale intéresse, je recommande la lecture de l'article de Laurent Dauré de l'Acrimed sur le fondateur de Free... Capitalisme et proxénétisme... Lisez-le !
Assainissons l'ambiance de ce blog, Gecegece
Bon, ce blog a besoin d'un peu d'oxygène, on y respire mal. Donc replaçons les choses dans leur juste optique. Je ne suis pas un "analyste des relations internationales" (bien que je passe beaucoup de temps à lire des articles pour le blog de l'Atlas alternatif), ni un militant dévoué, du point de vue de diplômes j'en ai dans divers domaines (droit, philo, socio etc), et d'assez haut niveau, mais ce n'est pas vraiment non plus ce qui me caractérise (bien qu'il faille souvent citer ses diplômes pour ne pas être trop vite méprisé). Je crois que je suis juste un philosophaillon écrivaillon qui a fait voeu d'écriture, de style et d'honnêteté dans sa vie, sans être tout à fait sûr d'avoir poussé ces trois objectifs bien loin, mais tant pis.
Cette petite précision doit nous inciter à assainir l'ambiance de ce blog et le remttre sur de bons rails. Ce n'est pas un blog d'expert ni un blog militant, c'est un blog de recherche personnelle (ce qui explique d'ailleurs qu'il se déploie comme un long monologue sans vraiment inspirer de commentaire aux lecteurs, et sans être cité nulle part). Prenons les choses comme elles sont. Ce n'est pas non plus un blog de promotion de mes livres (puisque les promos que j'y ai faites n'ont servi à rien, pas même à pérenniser mes chances de continuer à publier).
Blog de création, ce blog doit être un blog libre, parfaitement indifférent aux avis des uns et des autres. Bien sûr cette liberté, dans la société totalitaire où nous vivons, est extrèmement relative. Par exemple, je ne peux pas exprimer ici toute la haine que pourrait m'inspirer telle personne, telle collectivité, telle institution, comme le faisaient jadis les surréalistes par exemple : on peut parfois cracher des haines hyperboliques, outrancières, comiques à force d'exagération, comme cela se trouve sous la plume de tant de polémistes. Les lois (sur la diffamation, l'insulte publique, l'atteinte à l'image etc) sont là pour punir quiconque attaque quelqu'un ou quoi que ce soit, et, même si vous n'enfreignez pas la loi, des petits mercenaires de la délation vous surveillent pour passer des coups de fil en douce des mails à tel ou tel. Les surréalistes n'avaient pas ce problème. Plus on les attaquait meilleur c'était pour eux, parce que de toute façon il existait une vraie culture de la dissidence dans l'intelligentsia, et des quartiers d'artistes vraiment humains (Montparnasse, Montmartre) pour les accueillir, ce qui bien sûr n'existe plus du tout !
Donc puisqu'on ne crache pas de haine hyperbolique, professons de l'amour démesuré, voilà, ça on ne nous l'interdira quand même pas. Ce soir, ce sera la marque de notre grande liberté d'aujourd'hui. Un grand élan d'amour débridé à cette chanson, à la langue qu'elle porte, aux accords musicaux qu'elle fait entendre. Elle est parfaite. Et je m'autorise à la faire entendre à la fin de dizaine, de centaines de mes billets si cela me chante. Le groupe s'appelle Gecegece. Il est turc.
Lyrics :
Rana dur gitme (Rana, ne t’en va pas)
Rana bak böyle (Regarde Rana)
Gitmez bu işler (Les choses ne vont pas)
Bırak artık üzme kendini.(Arrête d'être triste - üzme)
Kibrit kutusundaki (Dans la boîte d'allumettes)
isimsiz bir, numara gibi,(Comme un numéro sans nom),
Bak şimdiden, unuttun gitti. (Regarde déjà, il est oublié, c'est parti)
Saçlarını kestir kısacik, (Coupe tes cheveux - Saçlarını - courts)
Odanın şeklini değiştir (Réaménage - değiştir - ta chambre).
Çık dışarı, görsün şehir...(Sors,laisse toi regarder la ville - şehir)
Aslında bu çok zevkli bir iştir (En fait - Aslında -, c'est un travail très agréable - zevkli)
Saçlarını dik yukarıya, (Fixe tes cheveux avec du gel)
Biraz ufkunu geliştir. (Elargis ton horizon)
Çık dışarı, görsün şehir,(Sors dehors, laisse toi regarder la ville)
İstersen bize gel, (Si tu veux viens chez nous)
Bira da getir (Apporte aussi de la bière)
Rana bak şimdi (Regarde maintenant Rana)
deniz ne kadar mavi (Comme elle est bleue - mavi - la mer)
Islanmaktan korkma (N’aie pas peur de te mouiller)
okyanuslara bırak kendini (Laisse toi t’emporter par l'océan - okyanuslara.)
On se croirait sur les bords du Bosphore, non ? Oui, je suis d'accord avec vous : ce qui fait l'immense grandeur de cette chanson c'est qu'elle est joyeuse, douce et light, "sympa" comme on dit dans notre vocabulaire orwellien, complètement incluse à notre univers musical, avec cette splendide chanteuse qui pourrait être lombarde, et cependant, les accords orientaux sont là, les gestes de la chanteuse aussi (traîtresse !) dass sprechen kein Westlich, cette langue, langue de conquérants, de guerriers des steppes à cheval, et loyaux serviteurs du Prophète, de cet empire qui fit trembler nos aïeux, et dont le recueillement dans le sourire attendrissant de cette chanteuse, ne paraît être qu'une étrange marque de coquetterie. Quand l'histoire de l'empire ottoman s'abaisse à déboucher sur une chanson de midinette (et bien sûr une bonne chanson de midinette, avec de très bon sons, du style), comme quand les grandes épopées de nos ancêtres, français, espagnols, anglais etc, s'achèvent sur un éloge final de la dernière recette de guacamole aux crevettes, je ne suis pas enclin à y voir une capitulation nihiliste de l'humanité, mais plutôt un petit soupir élégant et un dernier "contrat de confiance" avec la vie, moins flamboyant que par le passé, mais d'autant plus méritant que chacun sait bien qu'au fond l'histoire n'a que trop duré...
Il y a tout ça dans cette chanson...
Et en prime : "Duymadin mi?"
Sen bunları hiç bilmedin. (Tu ne les as jamais connus)
Hatta belki hissetmedin. (Peut-être que tu ne le ressentais même pas)
Gerçekten mi istemedin? (Tu ne le voulais pas vraiment ?)
Nasıl oldu da sevmedin? (Comment n'as tu pas aimé)
...
Duymadın mı (N'as tu pas entendu ?)
Ağladığımı? (Je pleure ?)
Duymadın mı (N'as-tu pas entendu ?)
Bağırdığımı? (Je crie)
Bırak burada kalsın sesim. (Laisse ça, ici ma voix)
Yeterince buruk kalbim. (Assez de mauvais coeur)
Nasıl da hiç fark etmedin? (Comment as-tu remarqué)
Ben defalarca denedim. (J'ai essayé plusieurs fois)
Hıı hıı
"Propositions pour la politique étrangère du Front de Gauche"
Je mets à disposition du "grand public" ici un texte que le Temps des Cerises cette semaine a refusé de publier (je pensais pouvoir le publier dans le même format que le "Programme pour une gauche française" il y a 5 ans). C'est une contribution au débat actuel intitulée Propositions pour la politique étrangère du Front de Gauche. Vous pouvez aussi la lire ici :
Si elle vous intéresse, n'hésitez pas à la signaler à vos amis, ou à des cadres du Front de gauche et d'autres partis, à en débattre.
Pour ma part, n'étant pas vraiment un militant, mais simplement un humble sociologue, philosophe, et romancier, qui tente parfois de jouer son rôle de citoyen dans le débat collectif, je n'ai pas l'intention, comme le feraient les "grands intellectuels anti-impérialistes" que vous connaissez, d'envoyer des milliers de mails pour tenter de convaincre les gens de s'intéresser à ce texte. L'opuscule est là, maintenant faites en ce que vous voulez !
Négocier ou mobiliser
Mélenchon marque des points et Hollande ne faiblit pas au second tour malgré cette étrange affaire de Serial Killer qui a occupé les esprits cette semaine. C'est une bonne chose.
Grâce à sa personnalité, Mélenchon prend des voix un peu partout : au FN, aux trotskistes (de nouveaux cadres du NPA se rallient à lui), au PS, aux Verts. Peut-il se qualifier pour le second tour ? C'est peu probable. Et, si c'était le cas, ce ne serait pas forcément une très bonne nouvelle. Car, à supposer même qu'il puisse battre le président sortant (ce qui est assez douteux), il ne le fera que de quelques milliers de voix, ce qui n'est pas la meilleure formule pour la "révolution citoyenne". Sauf bien sûr si dans les 20 jours qui viennent le peuple français arrive à se convaincre de ce que le président du Parti de Gauche sait marcher sur l'eau comme le croit le petit peuple vénézuélien à propos de Chavez, ce qui offrirait à Méluche un potentiel de 60 %, mais celui-ci n'a pas a son actif autant d'héroïsme que le président bolivarien. Un Mélenchon vainqueur de Sarkozy par 50,1 % ne serait pas très bien armé pour affronter Mme Merkel et M. Monti, et, à supposer même qu'il aille à Berlin et Bruxelles défendre le programme du Front de gauche sur la base de sa "victoire" comme il s'engage à le faire, après une fin de non-recevoir de l'Allemagne, il agiterait en vain la menace d'une sortie de la France de l'Europe, car le "peuple de gauche", affolé par la propagande de la presse atlantiste, ne le suivrait pas.
Ainsi donc je ne crois pas que M. Mélenchon soit prêt pour un second tour. Sa base sociale n'est pas mûre. Mais qu'il approche les 20 % en continuant à faire passer dans la classe politique des idées comme celle de la poursuite des évadés fiscaux (comme il est en train de l'obtenir aujourd'hui), ou de la sortie de l'OTAN, serait hautement utile à notre pays, et c'est la moins mauvaise chose que on puisse espérer par les temps qui courent.
Est-ce qu'un Mélenchon à 18-20 % ferait perdre Hollande au second tour ? Si le candidat socialiste garde le cap de la sobriété, et ne gauchise pas son discours, il peut conserver une partie de l'électorat centriste, et, sûr du soutien des électeurs du Front de gauche qui se reportent de toute façon massivement sur lui, peut conserver son avance sur le président sortant - ceteris paribus, bien sûr, notamment pour autant que ne survienne pas dans le paysage un nouveau serial killer, une guerre ou toute autre calamité susceptible de raviver les réflexes de peur chez les électeurs.
Ensuite reste à savoir ce que le Front de gauche fera de ses 18 %... Je crois que le PC aurait tort de chercher des postes ministériels ou tenter un accord à tout prix avec le PS pour conserver son groupe à l'assemblée nationale, mais résistera-t-il à la tentation ? Mélenchon lui, devrait continuer à "mélenchoniser" les esprits, faire avancer l'idée d'une VIe république plus parlementaire et plus référendaire, faire de l'éducation populaire, et contribuer à blinder l'idéologie de ses troupes sur des sujets clés comme l'Europe et le non-alignement de la France (il y a encore beaucoup à réfléchir là-dessus). S'il s'agissait de négocier quelque chose à la veille des législatives, le plus important, je crois, serait qu'il tente d'obtenir par ce biais une dose de proportionnelle qui brise définitivement le lien de dépendance de la gauche à l'égard du PS. Mais qu'est-ce qu'il vaut mieux pour lui ? Entrer dans la négociation ou compter sur la mobilisation de ses troupes pour continuer les manifestations (voire lancer des grèves ?). Quand les socialistes sont au pouvoir les grèves faiblissent. La perspective de la VIe république (révolution citoyenne) peut-elle enrayer cette constante politique ? Le rassemblement de la Bastille a montré que les gens y croient et son prêts à se repolitiser. Cela sera-t-il vrai en septembre aussi ? Si Hollande devient président ,négocier ou mobiliser sera donc l'alternative ouverte à Mélenchon. En dernière analyse le choix de l'une ou l'autre option dépendra du degré de combattivité de la base sociale du Front de gauche (enseignants, petits fonctionnaires, étudiants, employés, voire ouvriers enlevés à l'extrême-droite et à l'abstention). Je ne suis pas très optimiste sur cette base après la débandade du dernier combat sur les retraites, mais qui sait. Parfois une certaine alchimie entre le leader et ses partisans produit des phénomènes inattendus.
Marché culturel
J'accompagnais tantôt un copain auteur (qui s'autopublie) à une séance de dédicaces chez un libraire. Le type n'a eu presque aucun "client", un peu comme lors de mes propres dédicaces, et pourtant il est sur un créneau de livre plus porteur que le mien (livre avec photos), malgré l'envoi de 38 000 mails dans la mailing list de son blog (dont seulement 10 % d'ouvertures de mails il est vrai) et la distribution de 5 000 flyers dans des commerces à Paris.
Le libraire lui donnait des conseils pour accéder à des diffuseurs, et aussi pour attirer le chaland : notamment de tuyaux pour modifier la couverture de son livre. C'était assez terrible, parce que je voyais bien qu'à mesure que le libraire parlait il remettait complètement en cause le projet de mon ami. Le message était : "si tu veux te vendre standardise toi, tant pis si tu dévoies ce que tu fais". C'était très violent.
En écoutant ça je songeais évidemment aux refus de publication auxquels je me suis heurté récemment. Au fond il n'y a rien d'original là-dedans. Nous sommes des milliers à créer, à avoir des projets dans tous les domaines (et encore on ne parle que de livres ici mais il y a aussi ceux qui font des films, qui se prennent pour des DJ etc). Chacun est dans sa petite bulle, à fignoler son concept, dans son rêve. Dans la vie réelle, tous ces projets, tous ces rêves, créent un effet de trop plein (il y a trop d'offre, et le libraire racontait notamment les efforts incroyables qu'il faut fournir pour être sur les étals d'une Fnac après avoir séduit une vendeuse, puis son chef de rayon, puis le chef au dessus etc). Dans ces conditions, les gens pour se faire connaître doivent à la fois 1) se montrer (dans les salons par exemple), 2) élaborer des statégies, 3) raboter beaucoup leur approche de leur propres projets pour entrer dans des "cases" calquées sur les attentes réelles ou supposées d'un public.
Bien sûr cette loi du rabotage est très cruelle, et de nature à tuer toute créativité puisqu'elle voue tout à la standardisation. C'est ainsi que le marché a de fait liquidé toute orginalité. On a beau le savoir dans l'abstrait, il est toujours intéressant de le vérifier à nouveau in vivo, dans un échange avec un professionnel.
De même j'ai découvert une fois de plus de choses que j'avais vécues précédemment mais qu'il est utile de voir se confirmer chez des tiers (car ça prouve que ce n'est pas lié à l'idiosyncrasie de tout un chacun), notamment sur le rapport des gens à la dédicace (leur façon de promettre sur Facebook qu'ils y seront, de ne pas venir ensuite, le rapport d'évitement que les clients de librairie ont souvent à l'égard de l'auteur qui dédicace dans son coin, ce qui rend assez vain l'exercice finalement).
Toute la folie de ce monde saturé de productions littéraires et artistiques vouées à ne trouver aucun débouché pourrait convaincre le créateur de rester finalement dans les délices du plaisir solitaire (de l'écriture, de l'expérimentation loin des foules) en faisant définitivement son deuil de l'idée-même d'avoir un public, tant il est vrai qu'il vaut mieux pouvoir se reconnaître dans ce qu'on fait que produire du vent bien adapté au conditionnement marketing.
Le Mali, victime collatérale de la politique française
En 2011la France s'investit dans une politique tape-à-l'oeil en Libye qui démantèle les structures étatiques de ce pays et y impose le règne des milices. Les armes de l'Etat libyen et les combattants touaregs qui travaillaient à sa défense se répandent dans le Sahel. Le mouvement autonomiste du nord du Mali qui jusque là n'usait que d'une voie politique trop heureux de voir ces nouveaux moyens militaires affluer se constitue en guérilla. L'armée malienne mal préparée est vite débordée et perd des villes. La France, par la voix de M. Juppé, hésitante, au début de 2012 appelle bizarrement les deux parties à un "cessez-le-feu" (comme s'il s'agissait par un gel des positions de valider les acquis de la guérilla sur le terrain). Aujourd'hui, l'armée malienne exaspérée vient de renverser le gouvernement démocratique et replonge ce pays pauvre dans la triste expérience dictatoriale qu'il a connue dans les années 1970-80. Perdants : la démocratie, la paix, les chances de développement, le peuple. Merci le gouvernement français !
Loi du silence
Il est clair que le fait que les éditeurs refusent mes manuscrits pour des raisons "commerciales" est lié à la loi du silence qui existe à l'encontre de mes productions sur le Net. Si l'on fait une recherche par mot clé sur le Yahoo par exemple, on se rend compte qu'à part un site "anti-conspirationniste" qui parle de moi (sur un mode diffamatoire et totalement infondé, ce qui justifierait une plainte en justice, mais j'ai d'autres chats à fouetter), seul le blog La Lettre volée évoque parfois ce que j'écris. Parmi les lecteurs de la Lettre volée, beaucoup sont des blogueurs anonymes, qui se citent beaucoup entre eux. Aucun n'a jamais pris la peine de me mentionner (prenez par exemple le cas du blog du soi-disant "Joe Liqueur" qui pourtant cite énormément de gens de cette mouvance sans dire un mot du mien).
La seule tentative de briser cette loi du silence l'an dernier fut le billet d'Evelyne Pieiller sur mon livre "Abkhazie" dans Le Monde Diplomatique. Mais c'est un article qui n'est pas référencé sur Google, ce qui laisse entendre que ce journal s'est arrangé pour qu'il n'ait pas de visibilité sur le Net.
Tout cela est d'autant plus absurde que, pour ma part j'ai créé un blog (celui de l'Atlas alternatif) qui passe son temps à citer les articles des autres (le livre lui même était conçu pour créer des dynamiques collectives inter-courants). Or au niveau de la réciprocité ce blog-là est à peine mieux servi que celui-ci, quoique cependant il soit quand même mentionné en lien par une dizaine de petits sites, et que ses billets soient souvent traduits par un site italien.
La loi du silence autour du présent blog m'a souvent arrangé car elle me conférait une certaine liberté et je n'ai pas cherché à la remettre en cause. Toutefois le fait qu'elle contribue aujourd'hui à bloquer mes possibilités de publication de livres est une donnée nouvelle (puisque pendant deux ans le Cygne n'en avait pas tenu compte). Je ne suis pas à même de juger de la perte que constituent pour mes contemporains ces obstacles mis à la diffusion de mes travaux, mais au moins il faut admettre que ces obstacles sont une réalité objective, dont je ne suis nullement l'inventeur.
Hypnotic Tango
Encore un refus de publication ce matin, de l'Harmattan dans une collection qui pourtant publie de sacrées nullités (dont le livre dont je parlais récemment qui confond Heidegger et Sartre). Eux, le Cygne, les Arènes sont déterminés à me foutre la tête sous l'eau et me pousser vers Edilivre. Il est épuisant de marcher contre le vent. Je suis bien conscient que, malgré mes efforts pour concentrer ce que j'ai à dire en seulement deux livres, ces deux ouvrages vont finir chez Edilivre. Les autres éditeurs avec leurs arguments commerciaux à deux balles me font gerber.
Mais tant pis, si c'est Edilivres, va pour Edilivres. Je m'en fous complètement.
De toute façon, il y a tellement de sujets plus importants. Par exemple la question de savoir si on va pouvoir bouffer Burger King ou Autogrill à Saint Lazare, hein ? ça c'est bigrement important. Comment les "marques" ont fait des annonces et des démentis - les "marques", parce que c'est bien la "marque" qui compte, pas ce qu'on bouffe ni le sourire de la vendeuse. Méditez, mes amis, méditez. Cet article capital est ici. A lire plusieurs fois, jusqu'à l'hypnose, comme tout ce que le monde de l'édition et des médias nous sert, c'est tellement plus planant !