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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Les salons de massage chinois et le fascisme ordinaire

12 Janvier 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

P1000173

Actualisation 2019 : Le massage dans le taoïsme chinois est identifié comme un moyen d'entrer en contact avec des démons par l'ouverture du troisième oeil. Il avait une fonction assimilable à la sorcellerie en Mésopotamie. De nos jours la plupart des masseuses européennes travaillent en partenariat avec des médiums spirites ou ont elles-mêmes des dons de médiumnité. Il en va de même des masseuses chinoises. Evitez donc ces pratiques qui vous mettent à votre insu en contact avec des forces obscures, et, en outre, encouragent en vous un démon de masturbation qui, sur le long terme, rend votre personnalité plus instable et crée une grave dépendance.

Qu'on me pardonne l'usage approximatif dans ce titre qui se veut être un clin d'oeil aux Sixties à l'heure où l'on ressort une interview de Pasolini, qui juge la société de consommation capitaliste pire que le fascisme italien.

 

Je voudrais dire un mot de l'article du journal 20minutes d'avant-hier et des réactions qu'il suscite. Je crois qu'il est utile de rappeler que les salons de massage des beaux quartier que l'on a déjà évoqués sur ce blog ne gènent absolument personne (ils sont plus discrets que le prostituées, et d'ailleurs la prostitution est légale en France), et remplissent une fonction d'initiation à des expériences sensuelles nouvelles (notamment un dépassement de la frontière sexualité génitale/reste du corps que contribue à instaurer le hardcore audiovisuel).

 

On aurait envie de commenter les réactions stupides que suscite cet article :

 

- Le petit con qui n'a jamais osé pousser une porte de salon de massage et qui déploie une argumentation raciste très semblable à l'argumentaire de Dupont-Aignan sur l'argent chinois par définition "sale".

 

"hcristian34

Il faut que les policiers fassent des investigations, quitte à donner de leur personne pour aller chercher des preuves, et fermer les salon qui font autre chose que des massages. Il en est de même pour les agents du fisc.
Ces salons de massages ont deux vertus pour ceux quilles tiennent, passer outre toute la législation sur la prostitution et travailler tranquillement sous couvert d'une activité légale, et blanchir de l'argent sale."

 

- Le même genre d'abruti, version juriste, qui s'imagine en plus qu'il se passe des trucs abominables derrière ces portes (alors qu'il semble que dans 80 % des cas ce ne sont que des "finitions manuelles"), mais apparemment la sexualité cachée nourrit toujours des terreurs.

 

"JDif

 

La loi française entretient l'ambiguïté et l'hypocrisie. Puisque la prostitution n'est pas interdite en France et que c'est seulement le racolage et l'argent gagné sur la prostitution des autres, c'est-à-dire le proxénétisme, qui sont sanctionnés, qu'est-ce qui interdit à une fille qui travaille dans un salon de massage de se prostituer pour son propre compte, ce qui ne constituerait pas un délit, et comment savoir si le tenancier des lieux n'en tire aucun profit, ce qui en serait un? Comment oser affirmer qu'un massage nu et avec les seins est dépourvu de toute connotation sexuelle?"

 

- La petite idiote frustrée d'être exclue de ce domaine de plaisir masculin (les "regards hostiles"), et qui préfèrerait qu'il y ait plus de magasins de fringues à Paris (comme s'il n'y en avait pas déjà assez), parce qu'il vaut mieux pour elle être esclave du système marchand (ce sont les soldes en ce moment !) plutôt que d'ouvrir ses horizons sensoriels (à moins qu'il ne s'agisse de réserver le sensoriel aux femmes : manucure, salons de beauté).

 

 

"MookieOne

 

Pfffff....
Jhabite justement du coté de cette rue, pareil pour les rues voisines....en 2 ans j'ai compté 5 ouvertures. Les devantures sont bizarres et le regard hostile quand on est une fille...
C'est d'autant plus chiant quand ce salon à remplacé un petit commerce..."

 

Ce genre d'expression de la bêtise totalitaire moderne, la bêtise lettrée qui s'étale dans les forums avec des arguments nobles et sans faute d'orthographe, me fait autant gerber en ce moment que les attaques du microcosme médiatique parisien contre la ministre plébéienne Nadine Morano. Dans tous les cas c'est toujours l'arrogance liberticide de cette petite bourgeoisie hypocrite, bardée de faux idéaux, de principes vermoulus, prête à lancer ses fatwa à tout vent, à voter Mussolini quand on la conditionne pour rêver à l'empire romain, à flinguer tout le monde et tous les plaisirs aujourd'hui au nom de la protction de la nature ou des droits de l'homme et des droits des victimes (victimes souvent imaginaires d'ailleurs, ici les "pauvres prostituées" alors que beaucoup de Chinoises travailent à leur compte), pour le droit à garder son magasin de fringues franchisé (et là , il n'y a pas d'exploitation ? et les Chinoises qui bossent 15 h par jour pour des salaires de misères à fabriquer vos robes sans voir leurs enfants, elles ne souffrent pas plus que les salariées de la finition manuelle ?) et surtout le droit sacré pour ces idiots de se glisser dans la peau du justicier. Leur vie est si vide, si plate. Il faut qu'ils s'en prennent à l'autre en nous mêmes, le truc mystérieux venu d'ailleurs, là, de l'autre côté de la rue, le truc qu'on ne voit pas et qui fait donc forcément des choses très sales avec de l'argent sale.

 

Quelle tristesse....

 

 

 

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Year of freedom

11 Janvier 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Mes amis,  ma décision est prise : j'ai décidé de rouvir ce blog. Je crois que j'ai atteint un assez grand degré d'indifférence à l'égard des réactions que je peux susciter et même à l'égard des non-réactions pour reprendre l'aventure bloguesque. Et j'ai remarqué qu'en écrivant sur des blogs secondaires plus anonymes, je n'étais pas référencé par les moteurs de recheche car je n'avais pas assez de lecteurs, de sorte que tout tombait dans le vide, donc autant écrire sur un blog référencé comme celui-ci.

 

Mais attention ! Je m'offre toutes les libertés désormais, y compris celle d'arrêter compètement ce blog à tout moment. Toutes les libertés sous réserves des lois en vigueur sur la diffamation, et autres censures multiples de notre époque pourrie qui feront par exemple qu'au lieu de dire "M. X est un con par exemple", je trouverai des périphrases pour rendre M. X méconnaissable sauf aux initiés du petit monde où je vis. Je serai libre et donc je m'autoriserai aussi à aller à l'encontre de l'opinion de mes amis, de ceux qui me prennent pour leur allié dans le combat pour les idées, et qui suivent ce blog (je le sais) toutes les fois où je trouverai leurs positions fausses.

 

Cela me sera sans doute d'autant plus facile que je suis moins impliqué dans des combats collectifs qu'autrefois. Cette césure de 3 mois sans blog m'a permis de réfléchir seul plus en profondeur qu'auparavant, j'ai écrit un nouveau livre, et pris beaucoup de distance avec notamment la notion d' "anti-impérialisme", dont j'ai mesuré toutes les limites. Beaucoup auront peut-être du mal à me suivre sur mes nouveaux chemins mais je m'en fiche. Je crois que j'ai le devoir de faire connaître aux gens ce que je vois et comment je le vois, plutôt que de ressacer pendant des lustres des idées fausses, ou des idées qui ont été justes à un moment donné (au moment où je les formulais) et qui sontDevenues inadéquates.

 

Nous vivons des temps troublés mes amis, des temps où des tas de groupes de pression, de micro- et de macropouvoirs tentent des "coups" un peu partout selon des modalités souvent nouvelles, inattendues. Par exemple qu'est-ce que la Fondation Adenauer dont on parle beaucoup dans le blog de l'Atlas alternatif ces derniers temps, fait réellement en Bolivie et en Egypte ? que fait la Fondation Bosch en Géorgie ? et la fondation des Hôtels Sandals en Jamaïque ? Attention, je ne prétends pas que ces fondations font toutes nécessairement (consciemment ou inconsciemment) des choses peu avouables ou nuisibles. Je ne suis pas complotiste et je ne pense même pas que si ces fondations avaient un agenda politique (ce qui n'est pas prouvé), cet agenda serait illégitime. Après tout, chacun a le droit de défendre ses idées ou ses valeurs, y compris dans les pays pauvres. Et nous mêmes avons le droit d'y défendre nos propres opinions, même si nous avons des moyens financiers bien moindres que ces fondations (mes opinions à moi concernant ces pays restent les mêmes : défense de leur souveraineté, c'est à dire défense du droit des peuples et de leurs représentants à conduire les expériences politiques qu'ils veulent, sans référence automatique aux préjugés occidentaux).

 

Non je ne condamne pas l'action de ces fondations. Je dis juste qu'elles se lancent sur des "marchés mondiaux" ou régionaux pour y mener des projets d'action, des "coups", qui ont leurs avantages et leurs inconvénients potentiels : par exemple l'avantage d'aider des pauvres, et l'inconvénient de renforcer souvent à leur insu l'image de modèles occidentaux pas forcément adaptés aux pays en cause.  Elles se lancent, comme se lancent sur les marchés mondiaux ou régionaux des tas d'acteurs : cela va des services secrets américains à mon cousin DJ qui essaie de vendre des morceaux de musique à l'étranger (pour prendre comme exemple des cas qui vont de la superpuissance politique à la micro-puissance individuelle). L'époque est faite de cela. Chacun, en lançant des actions, en menant des conquêtes, véhicule des idées, des façons d'être, il faut en être conscient, penser tout cela.

 

Moi je veux défendre une façon d'être tout autre, et le faire avec mes moyens. Je veux défendre des possibilités, des rythmes de vie, une esthétique qui me sont propres (bien qu'ils reflètent en partie des valeurs qui m'ont été données par d'autres tout au long de mon parcours, des valeurs collectives qui parlent en moi, comme la voix de la République espagnole baffouée, les chants des vallées pyrénéennes oubliées, les mots d'un musicien de Los Angeles croisé sur ma route en décembre dernier etc).

 

Voilà, je reviens avec tout ça, l'état de ma réflexion philosophique, l'état de mes envies, de mes projets autant que de mes déceptions et du passif que, comme tout un chacun, je traîne avec moi. On reparlera de tout ça peut-être en détail, ou peut-être pas, suivant ce qu'Internet m'inspire ou ne m'inspire pas (car il faut apprendre à avoir beaucoup de recul à l'égard de cette chose étrange qui envahit les esprits de notre décennie). J'espère que j'arriverai à toujours plus de liberté dans cet espace, même si je continue à le juger moins libre que beaucoup d'autres espaces d'écriture. Peut-être certains d'entre vous me suivront-ils. J'ai été heureux qu'une personne (une en trois mois c'est peu, mais c'est déjà bien car je sais que tout encourage à la passivité sur le Net) ait écrit un petit commentaire pour m'encourager à poursuivre. Heureux aussi de voir que le taux de fréquentation de ce blog n'a point diminué pendant ces douze à quinze semaines de silence. Je continuerai de lire les commentaire si vous en postez, sans doute aussi à y répondre quand ils le méritent, mais je m'attacherai moins à eux que par le passé. Encore une fois parce que je veux être assez indifférent à l'égard des réactions que je suscite ou que je ne suscite pas. Je dois juste avancer dans ma tête et continuer à rendre mes avancées publiques pour le cas où celles-ci puissent être utiles aux gens.

 

Pour finir ce billet deux bandes annonce de films que j'ai visionnés en DVD (rappelez vous Truffaut : visionner un DVD c'est comme feuilleter un livre qu'on a déjà Lu, à la différence de la découverte sur grand écran), ces derniers jours. Des films importants pour le rythme, le regard. Dans l'analyse politique comme dans le comportement éthique au quotidien, il y a une importance du rythme, une grande importance aussi du silence par lequel on parvient à accueillir ou non les êtres (je dis bien les êtres, et non pas l' "être" comme eût dit Heidegger). Je conseille à tout le monde, si vous voulez sortir de certaines folies de notre époque, de travailler sur le silence, et sur le rythme existentiel. Certains films nous y aident.

 

Très bonne année à tous.

 

***

1) Vidéo bande annonce de "Paris" de Depardon (dommage elle n'existe pas sur le Net qui n'a pas de mémoire des vidéos au delà de 2004, quelle connerie Internet). Je l'avais Vu au cinoche en 98, toute ma jeunesse est dans ce film.

----- Espace vide ----

 

2) Vidéo bande annonce de "Le Président" de Jeuland (film plus récent)

 


 

 

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Fermé

21 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca

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Cortina

21 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Bon, je crois avoir dit à peu près tout ce que je pensais sur tout (ou du moins le principal). Le support Internet (sur lequel n'importe quel petit geek peut balancer n'importe quoi sur n'importe qui, avec l'assentiment de quelques gogos) ne m'intéresse plus beaucoup. Je ne viendrai donc plus guère sur ce blog, sauf pour signaler quelques recensions de mes livres (s'il s'en publie) comme je l'ai fait cette semaine avec celle de "France Arménie".

 

Pour le reste, je ne vois plus du tout l'intérêt de traîner sur le Net. Sauf à tuer le temps. Mais il y a d'autres moyens de le faire.

 

Merci à tous de m'avoir lu.

 

J'ajoute à ce dernier propos deux vidéos. Deux femmes. Jeanne qui pleure, Jeanne qui rit. Photographies de notre époque.

 

"Pas d'images justes, juste des images"...

 

 

 

 

 

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Recension dans la revue France-Arménie

19 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie, #Actualité de mes publications

Recension-Abkhazie-dans-France-Armenie.jpgMon livre "Abkhazie" a fait l'objet d'une recension dans la revue France-Arménie d'octobre 2011 (p. 21) abkhazie

 

 

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Souvenirs souvenirs

18 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Photo010-copie-1.jpgLe samedi 12 octobre 1991 (il y a donc un peu plus de vingt ans), j'écrivais : "Ce que j'aime dans les cours de Bourdieu, c'est qu'ils m'aident à voir. Jamais je n'avais vu que la maison royale est une maison, comme la maison du paysan béarnais, une maison physque, et aussi symbolique (une famille, une lignée). Pendant 10 mn, jeudi dernier, Bourdieu nous a expliqué ce que signifie "être roi", ce que ça suppose de pouvoir imposer ses représentations aux autres. Le fait de dire "je suis roi" avec une forte chance d'être cru, et le fait que chacun est forcé de compter avec le fait que les autres le croient, et moi je puis aussi compter avec ce fait qu'ils le croient - notion de capital symbolique. Tout ça est évident, mais qui y songe vraiment ? Toute intégration suppose une exclusion. Qui voit toujours les deux faces de cette même pièce ? Qui pense à ses applications quotidiennes ? On a du mal à tout tenir à l'esprit de la sorte. Voilà notre myopie. Et quel spectacle de ces milliers de gens, dont la plupart nous gouvernent et font l'opinion du moment, ces gens souvent brillants, surdiplômés et bien intentionés, qui ne comprennent pas ce qu'ils disent, qui répètent des mots comme des machines sans voir les cas réels qu'ils recouvrent, les contradictions, les relations et les effets qu'ils impliquent"

 

Paroles d'un étudiant appliqué qui décortique les idées trois jours après un cours au collège de France.

 

Aujourd'hui j'ai un peu le sentiment que toutes ces réflexions sur la croyance, l'adhésion commune etc sont un peu tombées en déshérence avec l'échec de Bourdieu à faire vivre son système structural par delà son trépas physique (dont on commémorera bientôt le dixième anniversaire). Toutes ces "socioanalyses", tout comme la psychanalyse,  sont passées de mode. Le sociologue n'est plus quelqu'un dont on attend une réflexion sur ce que c'est que de croire ou d'imposer une vision des choses, mais des données factuelles du genre "fait-on plus ou moins confiance à des femmes quand elles sont maquillées ?" (je fais référence là à une enquête que j'ai vu ce matin traîner sur le Net...)

 

P1010396Cet après-midi, il fait dix degrés de plus à Pau qu'à Paris, mais je suis dans la mauvaise moitié de la France. Il paraît que le maire de mon village d'enfance veut que je lui téléphone (je l'ai fait mais je suis tombé sur son répondeur). Le weekend prochain ils célèbreront Henri IV avec de beaux chevaux blancs comme l'an dernier (en Béarn les gens célèbrent tout le temps ce roi, et en matière d'histoire ne savent célébrer que lui, ce qui est un grand tort, d'autant que le Bon roi, n'était pas un si grand homme que ça - la mode louisphilipparde leur a légué cela, comme des modes plus récentes leur ont inculqué le culte de F. Mitterrand ou de D. Balavoine, aujourd'hui celui de François Hollande...).

 

Ils ont bien de la chance d'avoir des chevaux. Quand j'étais enfant ils n'avaient que des majorettes. C'était du temps (les années 70) où les "barons du gaullisme" préservaient encore l'héritage du grand chef défunt, et où Bourdieu n'était qu'un trublion de seconde zone confiné dans les volutes de cigarettes de l'EHESS... Fluide Glacial sort un spécial années 80 cette semaine. Je devrais peut-être y jeter un coup d'oeil...

 



 

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Guilt by association et liste de liens

17 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

P1020404-copie-1.jpgJ'ai déjà indiqué à plusieurs reprises (notamment dans mes livres mais aussi sur ce blog) que je désapprouvais la collaboration avec la droite de la droite dans le combat anti-guerre, étant moi-même - faut-il le rappeler ? - fils et petit-fils de républicain espagnol (dont la famille a donc payé le prix de l'anti-fascisme, un peu plus que la plupart des petits délateurs à dix centimes qui sévissent sur le Net). Je respecte toutes les opinions mais la vision de "'l'empire" telle que la véhicule la mouvance FN par exemple se nourrit de complotisme et de beaucoup de paranoïa alors qu'il faut, selon moi, dans l'analyse de notre monde, faire preuve de rationnalisme et garder le sens des nuances. Ma grille d'analyse aux antipodes de celle de la droite dure m'a d'ailleurs valu d'être traité d' "universitaire proche de la gauche radicale très hostile au mouvement national" par le site de droite www.nationspresse.info.

 

De même j'ai raconté dans mes souvenirs de la guerre du Kosovo qui seront réédités bientôt qu'en 1999 je me suis engagé contre la politique de l'OTAN en n'ayant dans mes contacts yougoslaves que des opposants à Milosevic, ce qui m'a valu des frictions avec certains communistes au printemps 2000, puis en septembre de la même année. Il est donc difficile de trouver des points communs entre ma position et celle du gouvernement yougoslave de l'époque. Je regrette donc qu'un site qui polémique avec "Le Grand Soir" m'ait qualifié il y a peu de "grand fan de Chavez et de Milosevic" et m'ait inclus à ce titre dans une liste MacCarthyste. Ces listes sont fréquentes sur Internet. Elles ciblent parfois à juste titre de vrais complotistes irrationnels, parfois en revanche elles procèdent à des amalgames superficiels et simplistes au lieu de procéder à une lecture rigoureuse de ce que les uns et les autres écrivent.

 

Celle-là aura quand même eu un intérêt : elle m'a fait penser à détruire la liste de mes "sites amis" accessible sur la page d'accueil de ce blog. J'avais inclus dans cette liste toutes sortes de pages, depuis celles de Michel Collon jusqu'à celles de Znet, en passant par un ou deux blogs sans grande importance. Les trois lignes contre moi m'ont poussé à relire ces liens. Beaucoup d'entre eux me paraissent moins brillants que je ne les trouvais il y a 3 ou 4 ans. Le site "Les Indigènes du Royaume" par exemple, ou "Mondialisation.ca". Alors pourquoi laisser ceux-là, et ne pas en citer d'autres ? Il faudrait passer son temps à actualiser ce genre de "liens" en disant pourquoi on les apprécie, ce qu'on n'aime pas chez eux etc. Un travail fastidieux et sans intérêt. Donc je supprime la rubrique. Merci à mes détracteurs/calomniateurs de m'avoir fait penser à ça !

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Assez stupéfiant quand même

17 Octobre 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

train.jpg"Indignez vous" est un slogan assez idiot lancé par un grand-père rocardien il y a plus d'un an et qui semble avoir fait son chemin en inspirant quelques happenings assez inoffensifs aux quatre coins du monde occidental.

 

S'indigner est un verbe assez doux, élégant, et par là même décalé. En réalité, il y a lieu d'être plus qu'indigné : "absourdi". Le décalage entre les aberrations dont nous sommes témoins dans notre monde et le très faible écho qu'elles reçoivent dans le débat public (dans les discours de nos hommes politiques, sous la plume de nos journalistes) est proprement stupéfiant.

 

Prenons deux exemples.

 

La guerre en Libye. On nous annonce sur certains blogs des choses vraiment épouvantables. La dernière nouvelle tombée jeudi était celle selon laquelle le pseudo-gouvernement CNT avait tirer sur la foule tripolitaine qui manifestait à la sortie des mosquées à l'appel de Kadhafi. Si l'information est juste, il s'agit d'une mesure de répression pire que celles qu'on reprochait à Kadhafi du temps où il dirigeait la Jamahirya. Je veux bien qu'on me dise que ce n'est que de la propagande de guerre, que cela ne s'est pas produit. Mais la presse de le dit même pas. Elle le passe sous silence. Donc nous ne pouvons pas savoir si oui ou non le cryptogouvernement libyen a tiré sur la foule ou pas. Tout comme nous ne saurons pas si la ville pro-kadhafiste de Sirte a été pratiquement rasée comme l'indiquent certaines sources anti-guerre, ni si des villages de Noirs ont été vidés de leur population, ni s'il y a des troupes françaises et qataris parmi les hommes du CNT. Nous n'aurons droit dans la presse qu'aux communiqués triomphalistes habituels "les troupes du camp du Bien, du CNT avancent", le progrès est en marche...

 

 

 

Déjà pendant la guerre d'irak je m'étais étonné de constater que la presse française parle si peu des abominations commises par le gouvernement mis en place par les forces américaines et qu'Amnesty international a dénoncé comme étant un des plus répressif du Proche-Orient. Le même scénario se reproduit en Libye. Je ne demande pas qu'on valide les assertions des kadhafistes : juste que la presse fasse son boulot et fasse sérieusement la part du vrai et du faux dans cette affaire.

 

Et il y a plus grave encore, du point de vue égoïste du contribuable/consommateur français (qui d'ailleurs perd aussi beaucoup d'argent dans la guerre libyenne). Je ne connais pas grand-chose à l'économie ni à l'Union européenne. Toutes les fois où je veux lire quelque chose de court et de percutant là dessus, je me reporte au blog très respectable (même si ceux qui le fréquentent le sont bien moins) "La Lettre volée". Et j'y trouve des paragraphes comme celui-ci :  "s'il est normal que l'Union songe à défendre la monnaie dont elle a entendu se doter (pour 17 de ses membres), on peut s'étonner que la mise en place d'instruments (du Mécanisme européen de stabilité - MES) qui engagent des sommes aussi considérables - 144 milliards d'euros , une année de déficit budgétaire de la France, ou près de 10% de la dette publique - se fasse dans un silence aussi absolu, alors que prendre 250 millions d'euros de taxe sur les sodas suscite en France une tempête médiatique...  A croire que la classe politique française ayant décidé une fois pour toutes que l'Europe c'est la paix et rien d'autre, entend ne jamais avoir à tremper dans les décisions de plus en plus ubuesques qui doivent être prises pour défendre un système qui ressemble de plus en plus à un gigantesque château de cartes..."

 

Ce MES a l'air d'être une belle aberration construite par et pour les banques (voir l'explication technique ici) et la confiscation de la souveraineté populaire sur les finances publiques est à peu près complète à travers ce genre de mécanisme. Mais qui parviendra à replacer ce problème au coeur du débat public ? qui nous sortira de la politique spectacle (Hollande-Bayrou-Sarko) ?

 

Sur nos écrans de TV MM. Juppé, Coppé and co affirment avec aplomb "tout va bien, nous tenons le bon cap", et balaient d'un revers de main méprisant quiconque tenterait quelques objections rationnelles (je pense là à Zemmour dans son face-à-face récent avec le ministre des affaires étrangères). La raison est férocement exclue du jeu...

 

J'avais été frappé en lisant au printemps dernier Romain Rolland sur Jaurès par son tableau du gouvernement et du parlement de l'année 1900 : en gros une bande de fondés de pouvoir des grandes banques. Hé bien nous en sommes à nouveau là. Sauf que nous n'avons pas cette fois-ci, face à eux, la petite bande déterminée des socialistes, qui allaient quelques décennies plus tard arracher les compromis de l'Etat providence au grand capital. Nous n'avons même pas un troupeau de va-nu-pieds maoïstes comme au Népal (va-nu-pieds si aisément étranglés par le FMI et le danger sécessionniste). Nous n'avons qu'une poignée d'indignés qui font du camping...

 

Bon, il faudra aussi un de ces jours que je vous parle des gentilles mémoires de Jacques Chirac, que je lis à mes moments perdus...

 

 

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