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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Le sexe est en trop

16 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

C'est pas Dsk qui me contredira ce soir, depuis sa cellule newyorkaise : le sexe est en trop. Il oblige à s'intéresser charnellement à des tas de créatures moralement et intellectuellement dépourvues de tout intérêt qu'on regrette après coup d'avoir connues "bibliquement" car elles vous ont tiré vers le bas, et révélé toute la nullité humaine - quand elles ne vont pas jusqu'à vous créer de très sérieux problèmes avec leur sale mentalité.

 

kim-jong-il

Le pire bien sûr c'est quand, comme dans le cas de DSK, le sexe devient incontrôlé, se muant en fringale de consommation, détruisant tout chez ses victimes (on ne pense pas assez à la pauvre femme de ménage de l'hôtel de New York en ce moment qui, si elle dit vrai, mérite bien plus de compassion que le leader social-libéral déchu).

 

Dans le Diplo ce mois-ci un article affirmait que la moitié des hommes apaisent leurs tensions nerveuses en regardant du X. Un chiffre énorme, mais pas si surprenant que cela à la réflexion. Dans le X le moment inévitable où le partenaire ou la partenaire vous dévoilera ses côtés agaçants, déprimants, grotesques, cet instant qui vous fera regretter d'être né humain n'arrivera jamais. Point de problème de confrontation avec l'altérité. Tout est lisse et fictif. Le X c'est du sexe domestiqué, enfin !

 

Je ne sais plus qui disait que les jeunes de nos jours avaient "la flemme" de séduire. Et comme je les comprends ! D'autant que chaque être humain ayant été soigneusement réduit par la société libérale actuelle au rang de mouton à tondre, prié de ne croire en rien et donc de ne rien vouloir créer, les chances pour qu'autrui dans la relation sexuelle ne vous renvoie plus en miroir que le néant social auquel tout le monde communie deviennent proches de 99%. Eviter la rencontre sexuelle revient ainsi à éluder une source de déprime supplémentaire (n'en jetez plus la cour est pleine !). Probable donc qu'à l'avenir l'enjeu majeur devienne tout simplement d'éradiquer la sexualité en nous, soit par des procédés chimiques, soit en la virtualisant complètement.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais toutes ces considérations me font penser à ce qu'on dit en ce moment du livre de Peter Handke "La Nuit morave" que j'espère pouvoir lire prochainement, pour en dire un mot sur ce blog déserté...

 

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Dominique Strauss-Kahn en garde à vue pour agression sexuelle

15 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

strausskahn.jpgL'info est tombée dans le New-York Times cette nuit : M. DSK a été placé en garde à vue tout à l'heure  pour agression sexuelle (il aurait tenté d'abuser d'une femme de ménage dans un hôtel à la sortie de sa douche). L'article du New-York Times est ici.

 

Politiquement c'est plutôt une bonne nouvelle pour la gauche qui sera peut-être tentée de tenir un discours un peu moins social-libéral à l'élection présidentielle.

 

Je voudrais juste faire une remarque particulière sur la pathologie sexuelle dont était porteur le personnage et la façon dont les médias l'ont dissimulée pendant des années. Rue89 fait un dossier là-dessus. Ayantécrit récemment sur la conception qu'avaient les stoïciens de la liberté sexuelle, je crois que cette histoire me permet de préciser comment une réforme "néostoïcienne" des moeurs pourrait se définir par rapport à ce genre de comportement.

 

J'ai rappelé dans mon ouvrage combien les stoïciens se fondaient sur une conception du devoir comme structure profonde de tout être vivant, une structure immanente qui n'a rien à voir avec un impératif kantien. La jouissance sexuelle s'inscrit hamonieusement dans cette économie pour ouvrir la subjectivité au sentiment du devenir-commun de l'humanité.

 

Cela n'a strictement rien à voir avec un instinct de consommation et d'instrumentalisation d'autrui dont le directeur général du FMI avait fait sa spécialité, semble-t-il. C'est une très bonne chose que la justice étatsunienne se soit saisie de cette affaire car en France elle aurait été étouffée - voyez la mésaventure de Mme Tristane Banon  racontée par Rue89. L'américanophilie de M. Strauss-Kahn lui a joué un mauvais tour mais cette fois-ci - et cela arrive souvent dans divers domaines - les Etats-Unis donnent une leçon de civilisation à la France. Car autant le puritanisme étatsunien à juste titre peut déplaire, autant notre indulgence excessive pour l'instinct de conquête, annexé à tort au jeu de la séduction, doit être condamnée. La France doit cesser de considérer le harcèlement ou le viol comme des attributs "normaux" du pouvoir politique. C'est là un héritage de temps archaïques dont notre culture doit se débarrasser.

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Aristippe le Socratique

14 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Antiquité - Auteurs et personnalités

Lisons le livre XII des Deipnosophistes d'Athénée de Naucratis :

 

Disons-le, il y eut une floraison de sectes philosophiques qui firent de la volupté le principe de base de l'existence ; parmi ces sectes, citons celle appelée cyrénaïque dont le fondateur fut Aristippe le Socratique. Ce penseur enseignait qu'une vie tournée vers le plaisir était à l'origine du bonheur, et que ce plaisir était à saisir dans le moment présent ; de la même façon que les débauchés, il considérait que les jouissances passées n'avaient plus aucune pertinence, et que les espoirs des jouissances à venir n'en avaient pas plus, car il étaient bien aléatoires ; selon lui, le Bon par essence s'incarnait dans le seul présent. En fait, son raisonnement était en tous points semblable à celui des gens dépravés, qui estiment que le plaisir de l'instant importe plus qu'autre chose. D'ailleurs, sa vie fut conforme à sa doctrine, et il vécut dans un luxe outrancier, s'aspergeant de parfums coûteux, s'habillant de riches vêtements, et séduisant moult femmes. Il ne cacha pas le moins du monde sa liaison avec la courtisane Laïs, et l'on sait qu'il fut le complice des extravagances de Denys, bien que ce roi l'ait traité avec beaucoup de bassesse.

 

Hégésandros nous raconte qu'un jour, au cours d'un banquet, Denys le relégua dans un coin peu reluisant : néanmoins, Aristippe prit la chose avec philosophie ; et quand le prince lui demanda ce qu'il pensait de cette place, en comparaison avec celle qu'il avait eut le soir précédent, il eut cette répartie :

        « La place d'hier m'indiffère, vois-tu ! Elle est même tout à fait négligeable, puisque maintenant, elle est si loin de moi ; certes, elle était la plus honorable qui soit, puisque j'y étais installé alors ; mais celle d'aujourd'hui est la meilleure puisque je l'occupe ; en revanche, hier, ne l'occupant pas, elle était détestable. »

 

Aristippe aurait fondé l'école du Cyrénaïsme en 399 et sa fille Arété aurait pris sa succession.

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Roue libre

13 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Ah quel bonheur mes amis ! je suis dans la phase de fragmentation complète. Finis les grands récits censés expliquer les malaises dans notre civilisation (ces grands récits qui mènent si souvent aux paranoïas complotistes !). Fini même le grand récit de mise en cohérence de mon propre parcours, de ma pensée etc. Stop ! J'arrête tout ! Je fragmente.

 

Je prends les problèmes, par un autre bout. J'ouvre les livres par le milieu comme disait Deleuze.

 

Vous qui vous accrochez encore à ce blog laissez le ! Il ne vous sera plus utile, il ne vous apprendra rien. De toute façon si vous croyez encore que le savoir d'Internet vous est utile, c'est parce que vous n'avez pas compris dans quels abîmes de non-sens votre ordinateur vous aspire. Attendre un savoir de cette spirale est aussi naïf que ceux qui croyaient tirer un savoir de la Bible autrefois !

 

Fragmentons, fragmentons. Retour aux "petites choses", comme disait Nietzsche. Une impression. Comme ce mot de la Chanteuse célèbre cet après-midi sur son profil Facebook qui dit  que l'universalisme français devrait servir la cause de la paix. Elle a raison.

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Pour les 30 ans du 10 mai 81  elle pose à Ephèse. Retour à Héraclite l'obscur. Ou au peintre Parrhasios.  D'Héraclite à Parrhasios il n'y a qu'un pas, comme du Capitole à la roche tarpéienne, comme dit le proverbe. C'est dans les rapprochements de micro-images que surgit la vérité. La Chanteuse au pied des temples, le Che et Héraclite. La Stoa.

 

Ah oui, au fait, il va de soi maintenant que je n'ai jamais écrit aucun livre. Ma main les a écrits, mais aujourd'hui elle les oublie.

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Syrie

11 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

p1000121.jpgUn bon article dans le Monde Diplomatique ce mois-ci. J'en partage les analyses, et la conclusion empruntée au quotidien arabophone Al Quds : "La solidarité avec la résistance libanaise, l'accueil des secrétaires généraux des organisations palestiniennes alors que toutes les capitales leur avaiet fermé la porte au nez sont des positions respectables pour lesquelles nous savons gré au régime syrien, et pour lesquelles il a payé un prix élevé. Mais nous ne voyons aucune contradiction entre ces positions et la satisfaction des demandes du peuple syrien, et, s'il existe une contradiction, nous préférons que le régime suspende son soutien au peuple palestinien et à sa cause et qu'il réponde aux demandes de son peuple d'étendre les libertés et de combattre la corruption (...) Car les peuples opprimés ne sont pas capables de libérer les territoires occupés, et les armées des dictatures ne sont pas capables de mener une guerre victorieuse."

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Rien à dire

9 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Toujours rien à dire sur ce blog. Désolé. Ce sera désormais ma façon de faire de la résistance passive, de dire "niet" à la mauvaise qualité du débat démocratique contemporain.

 

Franchement tout est nul. Voyez cette histoire de l'assassinat de Ben Laden. Le beau manichéisme de nos médias. La chaine de TV qui invite Tariq Ramadan juste pour le plaisir de dire "ce jour là on a joué au jeu de massacre avec le petit-fils du fondateur des frères musulmans"... pitoyable...

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Et dans le style nul, aussi, cette façon dont nos journaux édulcorent le discours "couillu" d'Obama (ils font ça depuis 12 ans avec les déclarations washingtoniennes) - Edgar de La Lettre volée (très inspiré en ce moment) a saisi l'imposture.

 

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En face on apprend qu'un ministre iranien est sûr que Ben Laden était déjà mort depuis quelques années. Et puis un mec - je ne le cite pas - nous explique, dans ses délires habituels qu'en fait la mort de Ben Laden c'est pour légitimer l'enrôlement d'Al Qaida dans le camp des "freedom fighters" en Libye (allez comprendre).

 

Dans cette histoire la seule chose que j'aime c'est le témoignage d'une compagne soudanaise du terroriste qu'on a ressorti pour l'occasion (je ne sais plus trop où il se trouve sur le Net, recherchez avec des mots clés), selon laquelle celui-ci était fou de Whitney Houston et aimait baiser sous l'empire du hash. Les adversaires du système peuvent communier à ses valeurs. Comme on l'a souligné d'ailleurs un jeune aristocrate saoudien ne peut pas ne pas être un grand consumériste pro-occidental. Ce genre de truc vous poursuit ensuite, même quand  vous faites sauter les tours du grand capital.

 

Sur la Libye je n'en dirai pas plus que tout ce qui a déjà été étalé sur ce blog, sauf pour rappeler qu'il est lamentable de geler les fonds d'un Etat souverain, et encore plus de les utiliser pour financer une révolte en son sein comme le font les Occidentaux (radins) cette semaine. Les contribuables loyalistes de Tripolitaine apprécieront cette soudaine prise en main des recettes de leur impôt par les puissances étrangères au service des zozos de Cyrénaïque. La démocratie et le respect du Sud avancent à grands pas.

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Non, rien à dire. Je ne vois que des trucs glauques. Le Scientifique belge ressort sur son Facebook un passage d'un mec d'extrême droite qui se vante d'avoir "sauté" la femme d'un humoriste médiatique et lui promet qu'il ne niquera jamais la sienne (un grand bond en avant pour le respect de la femme et de sa liberté de choix). Du coup les gars qui appréciaient à la fois le misogyne et le Scientifique belge (ils sont nombreux) crient à la trahison. S'il voulait se facher avec les fachos, le Scientifique aurait pu quand même trouver un sujet plus substantiel... Je crois plutôt qu'il ne cherchait qu'à taquiner...

 

Dans le registre extrême-droite, je fais aussi une parenthèse : un blog de la mouvance publie une traduction d'un appel d'un général russe en tôle qui invite Kadhafi à mener des opérations de sabotage en France en s'inspirant des manuels militaires de la guerre froide. Sauf que l'URSS n'a pas osé le faire... il y a donc peu de chances que la Libye - 6 millions d'habitants divisés par 2 depuis la partition de fait - puisse s'y atteler. Le général d'ailleurs regrette que Milosevic n'ait pas tenté ça en 1999 (à la tête d'un pays un peu plus gros que la Libye, quoique moins pétrolifère).

 

A part ça, un petit groupe souverainiste m'a dissuadé de publier une petite étude sociologique sur les réseaux Facebooks de ses militants au motif que ça concernait peu de monde (normal, ils ne sont déjà pas nombreux) et que les mecs qui se réclament d'eux sur Facebook ont probablement de faux profils (sic). A part ça ils ont vachement confiance en leur aura. 

 

En parlant d'esprit de groupuscule et de mentalité clanique, un de mes potes de retour d'une conférence en Biélorussie à laquelle je devais au départ être invité (voir mon précédent billet) en revient ravi... parce qu'il y a rencontré des gens qui pensent comme lui. Sauf que ces gens (des Français, des Belges) sont tous cités dans mon livre "10 ans sur la planète", autant dire que c'est le microcosme, qui se retrouve lui-même 3 000 kilomètres plus à l'Est et célèbre ses retrouvailles... La "cause" progresse .

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Le commentaire d'un grand journaliste vendredi sur mon livre "Abkhazie" m'a donné envie de le relire. J'y ai trouvé vingt coquilles ce weekend. Déprimant. On essaiera de les effacer à la prochaine impression (on réimprime assez souvent avec les procédés modernes). J'ai presque regretté en relisant ces pages de n'avoir plus de contact avec les Abkhazes, mais bon j'ai tant de choses à faire... Je dis cela pour l'Internaute de Tbilissi qui s'est connecté à trois reprises à mon blog hier : il faut qu'il comprenne bien que je n'ai pas de contact avec Soukhoumi. Pas besoin donc de me ficher parmi les ennemis de la glorieuse nation géorgienne. Comme François Mitterrand pendant la première guerre du Golfe, je n'ai pas d'ennemi. Mon seul ennemi est l'impérialisme, mais c'est un phénomène si enraciné dans nos sociétés qu'il ne doit pas trop craindre mon opposition...

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A part ça je soigne mon patrimoine de pré-retraité de la politique en essayant de caser une version actualisée de mon livre "10 ans" chez des éditeurs. Demain je tenterai ma chance auprès de L'Harmattan... Bonne soirée !

 

 

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Dis kai tris to kâlon

5 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Chers discrets (et même fantômatiques) lecteurs de ce blog, je reviens à pas feutrés sur les lieux de mon forfait (ce blog), bien décidé à ne plus y écrire sur le même ton, ni dans le même style qu'auparavant (voilà à quoi auront servi mes dix jours d'absences du Net).

 

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Alors que vais-je vous dire aujourd'hui ? Trois fois rien : que la République serbe de Bosnie veut lancer un référendum pour dénoncer le pouvoir de la cour de justice nationale bosniaque sur son territoire. Ne m'en demandez pas plus, je n'ai pas creusé la question, c'est un journal australien qui en parle, et comme cela concerne notre continent, je voulais signaler ce fait. En parlant de notre continent, dois-je écrire un mot à propos des pressions des Etats-Unis sur le gouvernement bulgare pour refuser d'acheter des corvettes françaises (une compétition entre pays riches pour vendre à un pays pauvre des armements inutiles qu'ils mobiliseront artificiellement au service des objectifs de l'OTAN) ? Ou encore de cette réunion de MPEP à Paris sur l'Europe le 11 juin prochain sous le haut patronnage du député François Asensi ? Ou de l'habile manoeuvre de la Ligue du Nord italienne pour circonscrire l'engagement de son pays dans la guerre de Libye à quelques jours des élections municipales ?

 

Ou bien de la Syrie ? Triste la Syrie... Quand il faut faire le choix entre l'aspiration des peuples à la liberté et l'efficacité anti-impérialistes qu'on prête aux gouvernements des peuples je reste malgré tout enclin à soutenir l'aspiration à la liberté, même si, je le sais, notre culture MacDo n'aura pas son pareil pour étouffer le peuple quand les gouvernants anti-impérialistes seront renversés. Je ne serais pas de gauche sinon.  Un ami disait il y a peu : "le Front de libération de la palestine dans les années 1970 disait que le peuple arabe devrait en priorité renverser les monarchies du golfe, et peut-être les gouvernants socialisants d'Egypte et de Syrie, toute la nuance est dans ce 'peut-être' ". Mais je ne suis pas d'accord. Bien sûr le renversement des pétromonarchies est essentiel pour l'équilibre du monde - et notre soutien au peuple du Bahrein aussi, à ce titre justement.  Mais il n'y a pas de "peut-être" valable pour légitimer à tout prix le gouvernement du Baas à Damas. Bien sûr il faut développer de l'info alternative sérieusement (je dis bien sérieusement, c'est à dire pas à la manière des conspirationnistes) : il faut donner les arguments favorables au gouvernement syrien quand ils sont avérés, mais il faut aussi entendre les opposants. Je vois circuler des textes étranges sur le Net, sur les sites favorables à M. Bachar el-Assad. Une lettre en français - avec des fautes - qu'on dit écrite par une religieuse syrienne chrétienne qui prétend ne pas faire de la politique et qui ne fait que cela d'un bout à l'autre. Quelqu'un a-t-il vérifié l'authenticité de cette missive ? Connaissant les Internautes j'en doute.

 

Je devais me rendre en Biélorussie aujourd'hui même, tout acquis à la volonté de faire preuve d'ouverture et de sens des nuances. Sensible aux arguments de certains amis qui soutiennent que le système social biélorusse reste plus favorable aux pauvres que celui des Ukrainiens, et que ce pays est le seul membre européen du Mouvement des non-alignés. Sur Facebook j'ai rencontré une jeune enseignante à l'université de Minsk qui m'a dit en substance : "J'ignore si nous avons le meilleur système social de la région, mais ce que je sais c'est que tous mes amis et collègues ont fui à l'Ouest". Risquais-je alors de me trouver, comme à Belgrade en 2000, entre le marteau d'une petite bourgeoisie dans l'impasse qui rêve d'Europe et l'enclume des classes populaires qui votent pour le gouvernement ? On aura beau dire que ces clivages et ces impasses sont causés par l'ingérence occidentale, par les votes inlassables de M. Cohn Bendit - pauvre et pitoyable M. Cohn Bendit ! affalé sur les bancs de l'assemblée européenne, jouissant infiniment d'un Ego sans mérite, et avec lui les milliers de lecteurs de Télérama - pour l'isolement du régime de Loukachenko, franchement je ne veux plus mettre le doigt dans l'engrenage des choix impossibles "Empire occidental versus petites dictatures". Je laisse ces combats à d'autres, et je suis bien content que mon voyage à Minsk ait été finalement annulé.

 

Moi qui me suis souvent moqué d'Albert Camus - au point que cela m'a valu le vif mépris de camusolâtres du blog de la Lettre volée - je finis par le demander s'il n'y a pas dans le "entre la justice et ma mère je choisis ma mère" la promesse d'un programme politique plus fécond que l'anti-impérialisme classique.

 

Beaucoup annoncent aux Arabes les mêmes déconvenues qu'aux peuples d'Europe de l'Est (dont beaucoup selon divers sondages regrettent le communisme soviétique). La culture Coca Cola vous détruira leurs disent-ils. A cela certains Tunisiens répondent : "Nous voulons faire comme les Turcs" et il est vrai que la Turquie donne au monde en ce moment des drôles de leçons de souplesse et de singularité. Parfois il faut poser la plume, réfléchir, humer l'air, chercher ailleurs les solutions aux impasses. Quand le système politique vous demande "Israël ou Iran ?" il faut savoir répondre "Turquie". Quand il demande "Union européenne ou Biélorussie ?", il faut trouver une autre réponse. Une réponse qu'il faut construire.

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