Articles récents
Ils s'écharpent sur la Biélorussie
Il y a ceux qui affirment très sérieusement que la réélection du président biélorusse Loukachenko fut régulière, en tout cas pas plus irrégulière que celle de beaucoup de présidents en Europe de l'Est. Et puis il y a ceux qui considèrent que Loukachenko est un dictateur sanguinaire.
Les opinions sur ce pays, pas encore autant que sur Cuba (au coeur de l'attaque de Plantu contre Mélenchon) mais presque, deviennent des enjeux de politique nationale.
Premier acte, le propagandiste des européistes Quatremer attaque le "co-président" du Parti de Gauche JL Mélenchon sur son blog le 20 janvier sous le titre : "Jean-Luc Mélenchon opposé aux sanctions contre la dictature (rouge) biélorusse". Il explique : "La résolution du Parlement présentée aujourd’hui a pour but de soutenir les efforts d’Ashton. Le texte demande que les plus hauts dirigeants bélarusses ainsi que ceux « qui peuvent être tenus pour responsables des fraudes électorales ainsi que de la brutale répression et des violentes arrestations de membres de l'opposition » soient à nouveau interdits de visa et leurs avoirs gelés. Il réclame aussi des « sanctions économiques ciblées et le gel de toutes les aides macro financières » et que l’Union soutienne l’opposition, notamment les médias indépendants. Sous prétexte qu’ils sont opposés aux sanctions, les députés de la GUE (groupe politique où siège M. Mélenchon) ont refusé de voter ce texte qui, évidemment, est passé sans problème, la GUE étant largement minoritaire."
Deuxième acte, Mélenchon réplique : "Quatremer me prend en effet à partie spectaculairement. Mais sur la base d’un faux à propos d’une prise de position de la GUE-NGL sur le régime de Loukachenko et de la Biélorussie. Il le fait d’une façon professionnellement inouïe en disant qu’il n’a pu vérifier mon vote mais que ce sont les Verts du parlement qui le lui ont rapporté. Tel quel ! En quoi cela constitue-t-il une référence pour un journaliste que l’avis partisan d’un groupe qui passe son temps à me tacler ? Pourquoi n’a-t-il pas vérifié lui-même avant d’écrire ? Pourquoi n’est-il pas sorti de son bureau pour m’interroger à la sortie de l’hémicycle ? Ou était encore cet « observateur attentif », ce jour là ? La sieste s’est prolongée ? Pourquoi, alors qu’il s’agit d’une prise de position de tout le groupe GUE-NGL, me cibler personnellement dans le titre parmi les cinq députés français du groupe, et les trente quatre du groupe GUE NGL pour m’attribuer la responsabilité de ce qu’il dénonce ? Qui cherche à faire du buzz dans cette circonstance ? La vérité est donc que Quatremer est à l’information ce que Médiator est à la santé."
Puis Mélenchon reproche à Quatremer de n'avoir, lui, rien dit contre les accords avec la Libye (qui n'est pas non plus une grande démocratie), ajoute qu'il n'a pas voté contre les sanctions contre la Biélorussie mais qu'il s'est abstenu, et, qu'il a par ailleurs signé une pétition contre les victimes d'une répression le 19 décembre, enfin il remarque que "Quatremer l’ignorant qui parle de dictature « rouge » se garde bien de savoir et de dire que l’un des dirigeants et animateurs du parti des communistes de Biélorussie membre du PGE a été arrêté et embastillé par le régime de Loukachenko. Mais il est vrai que pour ce genre de « journaliste » un communiste en prison ça ne compte pas".
Personnellement ce genre de polémique me donnerait plutôt envie de faire la part du vrai et du faux, mais il est vrai que nous ne sommes pas très outillés sur le dossier biélorusse. Il est sûr en tout cas que le 17 janvier j'avais reçu ce document de décembre écrit en espagnol et traduit approximativement en français par Comaguer, repris par le Comité Valmy, dont l'auteur est inconnu qui disait ceci à propos des communistes biélorusses:
"Loukachenko est candidat indépendant, tout comme sont sans parti la majorité des députés au parlement qui le soutiennent. L’unique réalité organisée qui a soutenu la candidature présidentielle était le parti Communiste de Belarus (KPB), organisation marxiste-léniniste qui non seulement dispose d’un groupe parlementaire à l’assemblée nationale de la république ex-soviétique mais aussi d’une représentation dans le cabinet gouvernemental de Loukachenko, dont il est l’allié organique. La position des communistes - explique Igor Karpenko, premier Secrétaire du comité citadin de Minsk de KPB - est dictée par le fait que, sous la présidence de Loukachenko, le Belarus a été capable de faire front à la crise économique, en garantissant un développement soutenable et moderne du pays, de maintenir la légalité contre les organisations mafieuses, de préserver l’unité de la nation en la défendant des menaces de l’impérialisme USA (nous rappelons de que Bush avait tenté d’organiser une « révolution coloriée » contre Loukachenko (diffamé comme « le dernier dictateur d’Europe ») et, surtout de prévenir une grande disparité dans la distribution du revenu.
Le dirigeant communiste, qui a mis en garde contre la tentative de quelques forces libérales et nationalistes de « jeter le pays dans la tempête », a en outre affirmé que la politique du gouvernement vise « au renforcement du modèle de développement social et économique biélorusse, qui a permis l’amélioration du niveau de vie de la population”. Au côté de Loukachenko se trouvait aussi l’organisation juvénile de masse du pays, l’Union de la Jeunesse Républicaine, imposante organisation avec des cellules dans toutes les écoles du pays et héritière des « Komsomol », le nom qu’avait la Jeunesse Communiste aux temps du socialisme.
La gauche alliée de la… droite
La gauche au Belarus, en mettant de côté le Parti Communiste Biélorusse qui, ce n’est pas par hasard ne fait pas d’alliances en ce sens, ne jouit pas de soutien dans les classes populaires, mais plutôt presque exclusivement parmi les intellectuels d’extraction bourgeoise : outre les sociaux-démocrates qui considèrent le gouvernement de Loukachenko comme trop peu… « libéral” ; qui se trouvent dans l’opposition, dans une alliance à cinq avec la droite économique, conservatrice et ultranationaliste de caractère fasciste, même l’ex-parti des Communistes Biélorusses , conduit par son secrétaire Kalyakin, qui le 25 octobre 2009 - comme il le déclarait avec grande emphase deux jours plus tard à la jamais neutre « Radio Free Europe » - a modifié son nom en prenant celui de « Parti de Gauche (Monde équitable) » tout en maintenant la faucille et le marteau comme symbole. Le Parti de Kalyakin est inexplicablement reconnu comme véritable partenaire de partis européens comme DIE LINKE allemande et quelques secteurs de Rifondazione Communiste en Italie. Inexplicablement, car « Monde équitable » n’a pas vraiment les caractéristiques pour être défini de gauche : en effet son leader, outre le fait d’être un « ultra” de l’européisme, est connu pour avoir été en Février 2007 l’hôte des deux chambres du Congrès US auxquelles il a demandé d’influencer la dynamique politique interne au Belarus : en somme il s’en fallait de peu qu’il ne demande une intervention contre son propre pays afin d’y exporter la « démocratie »."
Il y a donc deux partis communistes en Biélorussie. Un qui soutient Loukachenko, un autre, dans l'opposition, qui est ami de Die Linke (et de GUE) et qui est favorable à l'interventionnisme occidental.
Pourquoi M. Mélenchon ne mentionne-t-il pas ce fait ? Par delà la véhémence de l'énervement contre Quatremer, je perçois tout de même sur le fond une certaine mollesse. En France les souverainistes de droite ont une position plus tranchante sur la Biélorussie, contre l'ingérence européenne, parce qu'ils ont souvent fait l'effort de s'y rendre.
On peut citer le témoignage de l'ex-député villiériste Paul-Marie Coûteaux cité sur Internet à côté d'un article de Bastille République Nations favorable à la Biélorussie :
"Il se trouve que lors des précédentes élections générales, je fis partie d’une délégation que le parlement européen envoya à Minsk pour s’incorporer à la mission d’observation électorale dépêchée par l’Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe (OSCE), mission présidée par un ambassadeur allemand. Éloquente expérience! Arrivés à Minsk le vendredi soir précédant le scrutin, je trouvai dans ma chambre d’hôtel un dossier préparé par l’OSCE, dont la pièce maîtresse était un «projet de communiqué» destiné à être discuté le lendemain samedi et diffusé le dimanche soir dès la proclamation des résultats. Or ce projet, avant même toute observation, déniait le caractère pluraliste de la consultation et la jugeait irrégulière ! Je protestai dès le samedi : à quoi bon « observer » si la conclusion était déjà prête ? Je passai le lendemain à visiter, en compagnie d’un de mes collègues italiens, plusieurs bureaux de vote dans une région rurale proche de Minsk. Dans chacun des cinq bureaux, nous constations que les panneaux électoraux et les bulletins respectaient une assez grande égalité entre les listes en présence ; partout des représentants des listes concurrentes, des isoloirs, etc. La participation semblait faible, certes, mais quant aux apparences au moins, il y avait une impression de démocratie naissante. Le soir, en réunion d’observateurs (dont tous les débats se tenaient en anglais…), mes protestations, solitaires hélas, ne servirent à rien, le communiqué préparé à l’avance n’étant que fort peu retouché. Ce n’est que le lendemain, lors de la conférence de presse dite finale, organisée par l’OSCE, que mes protestations publiques contre la partialité des dirigeants de la mission trouvèrent quelque écho, relayées par une association américano – britannique d’observateurs indépendants, la presse locale ainsi que les correspondants russes. Les remous furent tels que la conférence de presse tourna court."
Le moins que l'on puisse dire est que tout cela devrait éveiller nos soupçons à l'égard de la "pensée unique" sur le cas biélorusse (tellement unique d'ailleurs qu'on peut perdre son job à cause de ça), surtout quand on connaît par ailleurs le rôle actuel de Minsk dans la défense du non-alignement aux côtés de Chavez.
Histoire et mémoire
Edgar a lancé un joli sujet sur son blog, à propos de l'histoire et de la mémoire.
Il s'appuie sur Tony Judt.
Comme je l'ai dit dans un commentaire de son texte, on pourrait résumer les choses ainsi : Le péché des histoires nationales traditionnelles : leurs mensonges par action et par omission et leurs projections anachroniques (faire comme si la Gaule c'était déjà la France). Le péché de l'histoire actuelle en effet : la fétichisation du présent vers lequel tout doit converger (des tas de gens à droite le disent; de Renaud Camus à Finkielkraut). En réalité, dans les deux cas il y avait une négation de l'altérité du passé. Je vais publier bientôt le témoignage d'une résistante communiste parisienne, Denise Albert. On n'imagine pas combien son monde à elle est déjà radicalement autre par rapport au nôtre (je suis frappé de voir plus de points communs entre ses mots, les relations humaines qu'elle décrit, et ceux qu'a connu ma mère, 900 km plus au sud, dans une famille ouvrière de droite, qu'avec les communistes d'aujorud'hui), peut être plus radicalement "autre" encore que celui des Abkhazes, dans le choix des mots, dans la manière de raisonner. Et nous serons aussi très "autres" par rapport à nos petits enfants, et qui auront tendance à réduire notre propre altérité à leurs schémas à eux.
Toute la difficulté (ou l'art de vie) est d'approcher le passé en tant que passé (donc très différent de notre présent), avec toutes ses particularités, et en même temps reconnaître un lien affectif (et peut-être une dette ?) à son égard. Cela dit même si chacun considère son propre passé individuel (l'histoire de sa vie), il rencontrera la même difficulté. Amusez vous à relire ce que vous écriviez il y a 15 ou 20 ans, les caractéristiques de votre personnalité de l'époque et du monde dans lequel vous viviez alors, et vous vous rendrez tous compte que vous avez tendance spontanément à sousestimer tout ce qu'il y avait de différent dans ce monde là, dans cette époque là, dans ce que vous vous étiez, parce que la mémoire se reconstruit en permanence et plaque du contemporain sur le passé.
Amalgames sexualité/néo-libéralisme
Je suis un peu surpris par la tonalité très pudibonde des articles qui critiquent les soirées festives de M. Berlusconi, lesquelles rappellent les dépucelages de César Auguste, les soirées de Tibère, ou celles des Borgia. A croire que nos journalistes ont tous 60 ans ou écrivent pour des gens de cet âge.
Je préfère le commentaire de Rocco Sifredi : «La vérité, c'est que les Italiens sont fiers de quelqu'un comme Berlusconi qui a 74 ans, adore le sexe et a une bonne vie sexuelle, et je ne parle pas seulement des Italiens de la classe ouvrière.»
J'observe une confusion grandissante entre exploitation néo-libérale et liberté sexuelle, entretenue notamment par des gens comme Dany-Robert Dufour. Peut-être certains responsables politiques comme M. Nicolas Sarkozy et M. Frédéric Mitterrand encouragent-ils par l'étalage de leur libertinage à côté de mesures gouvernementales antisociales ce genre de confusion, mais je ne suis pas sûr qu'à terme la société y gagne. Tout ce à quoi peut aboutir ce genre d'amalgame c'est de nous faire avoir un libéralisme économique identitaire, familiariste et puritain façon parti républicain étatsunien en lieu et place du libéralisme économique de tendance moralement libertine que nous avons en France aujourd'hui, je ne crois pas que ce sera un grand progrès.
Il existe toutefois une bonne nouvelle au milieu de tout ça : la sortie des Simpson's en version hard core. Une grande contribution de la culture italienne au monde de notre époque, et la preuve que le X ne se réduit pas au Gonzo.
Amis pharisiens, amis dupes, amis journalistes
Conférence de presse aujourd'hui. M. Sarkozy déclare à propos de la Tunisie et de l'Algérie que la France ne doit pas verser dans l'ingérence néo-coloniale... Que ne l'avait-il point dit à propos de la Côte d'ivoire en décembre ? Et tenez, je lis encore sur Aporrea.org que Paris a préparé le terrain au retour de Duvalier à Haïti. Si ce n'est pas de l'ingérence ça... Et que dire des menaces d'interruption de l'aide économique que nos amis étatsuniens font planer sur le Liban pour le cas où le Hezbollah formerait le gouvernement ? De l'ingérence à la carte.
Ecritures de la semaine, Mélenchon et Plantu, arrestations au Maroc
Plus de commentaire sur ce blog depuis une dizaine de jours à part un petit clin d'oeil d'Edgar, voilà qui semble indiquer que mes petites considérations internautiques n'intéressent plus grand monde et me repose donc du lourd devoir de publier quelque chose de "sérieux" et de roboratif.
Tant mieux car, pour tout dire, je suis bien fatigué. Il y a eu tout le travail de relecture autour de mon dernier livre aux Editions du Cygne, avec les émotions ambiguës que peut véhiculer ce fignolage sur un texte ancien dont on ne sait plus trop s'il fallait le publier ni comment. Et puis il y a la campagne électorale pour les cantonales. Beaucoup de textes à produire. Il y a eu mes recherches sur le Liban pour le blog de l'Atlas alternatif, ma longue interview à la revue L'Arme et la Paix qui paraîtra bientôt. Et maintenant un autre éditeur qui m'appelle pour me pousser à relire très vite un manuscrit qui dormait chez lui depuis six mois. Je ne ressens plus l'écriture comme un plaisir mais comme une astreinte, mais il faut s'acquitter de son devoir jusqu'au bout...
Donc cela fait de nombreuses raisons pour ne pas chercher à faire "très long" sur ce blog. D'ailleurs l'actualité est si répétitive - dans le registre sombre et décourageant - que personne de mentalement sain ne devrait éprouver le moindre goût à la commenter. Une seule chose peut-être à signaler dans ce fatras de mauvaises nouvelles. Non pas la "révolution bolivarienne" islandaise vantée par certains (je n'ai pas encore eu le temps de l'étudier d'assez près pour me faire mon opinion), non pas le dernier débat sur la politique de santé au parlement iranien retransmise par Presstv en anglais (il paraît que c'était intéressant, dommage, je ne l'ai pas vu et il n'y a pas de redif). Je veux juste parler de Mélenchon, une fois de plus. Je veux bien qu'il fasse 15, 18, 20 % (à défaut d'un candidat plus performant à gauche de la gauche, il faut soutenir le moins mauvais qu'on ait). Mais je suis toujours sidéré par sa naïveté : allez voir ce qu'il dit de Plantu sur son blog - que naguère il collectionnait ses albums ! On croit rêver !!!! A force de se gorger de rhétorique, ce monsieur a donc passé les deux dernières décennies sans se rendre compte du monde médiatico-politique dans lequel il vivait ! Citez moi une seule guerre dans laquelle Plantu n'ait pas cautionné une position occidentale odieuse ... Pauvre monsieur Mélenchon qui collectionnait tous ces jolis dessins inoffensifs de l'illustrateur des diverses Pravda contemporaines ! Versons une larme.
A part ça je devais assister demain à un mariage musulman (le premier de ma vie, mais je ne suis pas trop mariages, ni enterrements non plus d'ailleurs). Le mariage est reporté, parce que des membres de la famille de la mariée (si j'ai bien compris) viennent d'être arrêtés au Maroc (sens approximatif du SMS que j'ai reçu mais qui n'était pas clair). Ils seraient adhérents d'un mouvement islamiste non-violent dont j'ignorais l'existence et qui se nomme Al Adl Wal Ihsane. J'ai fait une recherche sur le Net pour voir si quelque article parlait de ces arrestations. Je n'ai rien trouvé. Voilà encore un sujet qui mériterait le regard de journalistes un peu indépendants...
Un mail abkhaze
Bon, reconnaissez qu'il peut être sympathique le matin après s'être entassé dans un RER pour aller retrouver l'ambiance tristounette du boulot de trouver dans sa boîte mail, comme cela m'est arrivé aujourd'hui, le message suivant :
"Bonjour,
Je suis une traductrice Turque qui vit en Abkhazie. Mon mari est un Abkhaze rapatrié. J’avais vu la présentation de votre livre « Abkhazie » sur votre blogue, j’ai réussi enfin à le procurer et je l’ai lu avec intérêt. Je voudrais savoir quel sont les commentaires des lecteurs du livre en France.
A vrai dire, j’ai pensé un moment de le traduire vers le Turc mais le diaspora Abkhaze est aussi « fier » que le peuple d’ici :) Il est possible que certains parties du livre leur déplaisent. Et il y a un proverbe turque qui dit « Çerkes Abaza allah muhafaza », si on le traduit mot-à-mot : « Le circassien, l’Abkhaze, que dieu vous en garde ! » :)
Cordialement"
Voilà, c'est le genre de mail agréable, plein d'humour, de fraîcheur, et en même temps complètement improbable : un mail turc d'Abkhazie écrit dans un français presque parfait, sur un livre qui n'est pas encore vraiment connu en France, près d'un an après sa publication. Je n'ai pas seulement aimé ce mail parce qu'il vient d'un univers très éloigné de la culture française (la France ne connaît rien au Caucase), ni seulement parce qu'il était improbable, mais parce que c'est un regard turc sur un livre qui a approché Soukhoumi par le côté russe et que ça fait longtemps que j'essaie de deviner ce que peut-être l'Abkhazie du point de vue de la Turquie. Je dois dire que, de ce point de vue là, le proverbe cité sur un ton plaisant comble en grande partie ma curiosité à ce sujet !
Bref je trouve tout cela délicieux. Et ce genre de mail donne plus de raisons d'être à l'écriture de mes livres que mille recensions académiques aussi médiocres que prétentieuses, et aussi prétentieuses qu'ennuyeuses ! Mes amis Français vous avez tort de choisir des destinations banales comme Agadir, New York, Rome ou les Maldives pour vos vacances ! C'est à Soukhoumi qu'il faut aller !
Solidarité avec les usagers de la SNCF en grève
Un mouvement original d'usagers de la SNCF en grève s'est développé dans l'Ouest de la France et dans le Nord. Une pétition nationale peut être signée ici. J'espère qu'une confluence se réalisera entre ce mouvement d'usagers et les syndicats de salariés de la SNCF.
Comme on peut le lire dans Le Monde verson électronique : "Il y a un désengagement total de l'Etat, pour remettre à plat et améliorer l'organisation des réseaux ferrés français. On nous a pourtant bassiné avec le Grenelle de l'environnement, et incité à prendre davantage les transports publics. Ce qu'on constate plutôt, c'est qu'on se dirige peu à peu vers un système de type britannique pendant les années Thatcher, où les trains et les voies ferrées ont été abandonnés par l'Etat au détriment de la qualité et de la sécurité du service."