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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Gaza : Une mise en perspective très partielle du conflit et son extension au Proche-Orient

19 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

Le Courrier des stratèges aujourd'hui se fend d'une petite analyse qui remet en perspective les liens entre le Hamas et Israël puis débouche sur interrogation à propos du rôle de la Turquie.

Je vais tout d'abord développer un peu le propos de l'interview qui nous est livrée, en tentant de la recouper avec des lectures que j'ai pu faire il y a quelques années sur le Proche-orient.

L'analyste (qui s'était fait connaître en démystifiant certains aspects du "9/11" au début des années 2000) rappelle certains points importants, peu présents dans les médias : que c'est une opération qui engage non seulement le Hamas mais aussi le Djihad islamique (sunnite et khomeyniste), le Front populaire de libération de la Palestine (marxiste) et le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), bref toute la résistance palestinienne à Gaza ; que le Hamas  a construit six camps d’entraînement à Gaza et y a réalisé des films promotionnels (c'est CNN qui l'a révélé) ; qu'il avait informé la Russie en mars du fait que sa patience était à bout ; que le ministre égyptien du renseignement a prévenu Netanyahou d'une opération en cours dès le 30 septembre (source Ynet), et la CIA a fait de même le 5 octobre ; que l'armée israélienne est restée inerte pendant 5 heures.

L'interviewé rappelle que Netanyahou vit dans l'imaginaire de son père Benzion Netanyahou et du maître à penser de celui-ci, l’Ukrainien Vladimir Jabotinsky, nationaliste juif de droite (autrefois d'ailleurs allié aux nationalistes ukrainiens) qui décrivait la Palestine géographique comme « Une terre sans Peuple, pour un Peuple sans terre ».

Il souligne aussi que le  néoconservateur qui a organisé un génocide au Guatemala avec l'aide du Likoud israélien en 1982 ("Abrams is a criminal with blood on his hands" lisait-on dans Haaretz du 27 avril 2015 sous la plume du rabbin Eric Yoffie) Elliot Abrams est le cerveau du durcissement actuel du régime israélien. 

Ce que ne dit pas l'interviewé (qui est franc-maçon), c'est que Vladimir Jabotinsky avant de sévir en Palestine fut l'éditeur de la revue Jeune Turcs (cf David Livingstone, Black Terror White soldiers, p. 241), qui était la revue de l'organisation homonyme fondée dans les années 1890 par un séfarade de Salonique et par un officier du B'nai B'rith italien franc-maçon à l'origine du renversement du sultanat (Jabotinky lui-même était lié à la franc-maçonnerie italienne et admirateur de Mazzini). Jabotinsky était d'idéologie frankiste, c'est-à-dire de ceux qui prônaient l'amoralité et l'irréligion pour accélérer la fin des temps.

Les Frères musulmans comme on l'a déjà dit est quant à elle une organisation ésotérique internationale (qui vénèrerait en secret la déesse mère et non Allah) liée depuis sa création en 1929 aux services secrets britanniques. Le Hamas en est la branche palestinienne.

Le Hamas a utilisé des armes en provenance des États-Unis, d’Union soviétique et de la Corée du Nord. L'Iran ne peut les avoir fournies car elle n'interfère pas dans la sphère d'influence des Frères musulmans sunnites. La Russie ne peut pas être responsable, étant déjà trop empêtrée en Ukraine. Peut-être la Turquie (puisqu'Erdogan a des rapports étroits avec les Frères musulmans) ?

Pour mémoire, en ce qui concerne l'histoire du Hamas, le diplomate Talcott Seelye (1922-2006) rappelle dans une interview à Robert Dreyfuss (Devil's Game p. 205) qu'en 1982 les Frères musulmans avaient pris possession de la ville d'Hama en Syrie en y liquidant tous les membres du parti Baas. Hafez-el-Assad répliqua en noyant l'insurrection dans le sang. Mais Israël continuait à soutenir les Frères musulmans contre la Syrie.

Le Hamas a été soutenu par les services secrets israéliens pour affaiblir le Fatah de Yasser Arafat (Victor Ostrovsky ancien du Mossad en a témoigné dans By way of deception en 1990, et Patrick Lang de Defence Intelligence Agency l'a confirmé à Dreyfuss p. 206). Dans le Corriere della Serra du 11 décembre 2001, Arafat avait déclaré : "le Hamas est une créature d'Israël qui, à l'époque du premier ministre Shamir, leur a donné de l'argent et plus de 700 institutions : des écoles, des universités, des mosquées". C'était aussi un moyen de rende impossibles les négociations avec l'OLP.

Puis Israël l’a combattu quand il s'est rallié à la première intifada de 1987 et a assassiné son leader religieux, le cheikh Ahmed Yassine en 2012 (qui pourtant avait été suspect d'intelligence avec le Mossad quand, arrêté en 1983 pour détention d'armes, il avait été mystérieusement libéré au bout d'un an malgré une condamnation à 13 ans fermes). Puis, à nouveau, Israël a utilisé le Hamas pour éliminer cette fois les dirigeants de la Résistance palestinienne marxiste. Ainsi, des combattants du Hamas encadrés par des agents du Mossad et des djihadistes d’Al-Qaeda ont attaqué le camp palestinien de Yarmouk au début de la guerre contre la Syrie en décembre 2012. L'attaque du Hamas contre Israël a permis à Netanyahou de créer l'unité nationale autour de lui.

Il pourrait donc y avoir, selon cette interview, une collusion Turquie-Hamas-Israël pour provoquer cette guerre.

On peut avoir quelques doutes sur la pertinence de ces conclusions compte tenu des liens de l'intéressé avec l'Iran. Une complicité au moins objective Netanyahou-Hamas est probable, mais pour le reste, les mécanismes politiques qui ont conduit à cette escalade restent en tout cas très opaques. Il faudrait par exemple réfléchir aux subventions versées par le Qatar (les frères musulmans) à Nétanyahou et bhl ( une révélation du média blast).

Pour le reste, tandis que la population de Gaza vit toujours l'enfer, les facteurs d'une extension du conflit perdurent. Jeudi 19 octobre, des drones et des missiles ont attaqué la base aérienne d'Ain al-Assad, dans la province d'Anbar, à l'ouest de l'Irak (où se multiplient les manifestations de solidarité avec la Palestine), rapporte Reuters. De nombreuses explosions ont été entendues à l'intérieur de la base. La veille un drone avait attaqué la base militaire des forces d'occupation d'al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie, ainsi que le champ pétrolier d'Omar et le gazoduc reliant l'usine de gaz naturel de Koniko (du gaz que les USA volent à ce pays). Parallèlement un destroyer américain «opérant dans le nord de la mer Rouge» a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, et «se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël», annonçait le Pentagone.

Pendant ce temps l'écrivaine libanaise Dominique Eddé en appelle à E. Macron... aux abonnés absents...

Extrait de 1984 d'Orwell :

"La guerre n’est pas censée être gagnée ; elle est censée être permanente. Une société hiérarchique n’est possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. Par principe, l’effort de guerre est toujours planifié pour maintenir la société au bord de la famine."

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Wagenknecht en dissidence de Die Linke

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Cela fait longtemps que dans le cadre de ce blog je suis les engagements politiques de Sahra Wagenknecht, figure charismatique de Die Linke en Allemagne, en rupture avec l'évolution "sociétale" (notamment immigrationniste etc) et impérialiste (pro-Zelinsky) de son parti.

Il semble qu'elle ait enfin franchi le pas de créer son propre parti selon Junge Welt aujourd'hui, qui écrit : "Selon des informations concordantes dans les médias, la députée au Bundestag Sahra Wagenknecht a décidé de fonder un nouveau parti. C'est ce qu'ont rapporté mercredi soir le Spiegel et la ZDF , citant l'environnement de Wagenknecht. Interrogé, le bureau de Wagenknecht a déclaré qu'il ne pouvait ni confirmer ni commenter ces informations. Selon Spiegel, Wagenknecht souhaite présenter lundi la création de l'association «BSW - Pour la raison et la justice». L'association est susceptible d'être une sorte de précurseur à la création d'un parti."

Les sondeurs attribuent à un « parti Wagenknecht » un potentiel électoral "relativement élevé" selon ce journal. Dans une enquête YouGov fin septembre, près d'un électeur éligible sur trois (29 %) dans les Länder de l'Est de l'Allemagne a déclaré qu'il pouvait fondamentalement imaginer voter pour ce nouveau parti. En Allemagne de l'Ouest, c’était 19 pour cent. L'ancien chef du parti Die Linke (qui gravite autour de 4 % après avoir connu des heures plus fastes) Bernd Riexinger se console en pensant que du coup le départ de Wagenknecht, que le départ de cette députée pourrait attirer vers ce qu'il restera de Die Linke des bobos écolos jusqu'ici un peu refroidis par le côté "old school" (c'est moi qui emploie ce terme, pas lui évidemment) de Wagenknecht.

Le 9 octobre, 58 membres de Die Linke déposé une demande d'exclusion contre Wagenknecht auprès de la commission d'arbitrage du parti en Rhénanie du Nord-Westphalie. Le dernier président du parti communiste est-allemand (SED) avant la disparition de la RDA, Gregor Gysi, qui, à 75 ans se dit trop vieux pour militer mais soutient la ligne de Wagenknecht lui avait cependant déconseillé de faire sécession car d'après lui il n'y a pas de place dans le paysage politique allemand pour un parti qui emprunte des idées à l'AfD à la CDU et à la gauche.

La loi allemande permet à de simples clubs de se présenter aux élections européennes et aux élections nationales de 2024 dans le Brandebourg - à condition qu'ils remplissent d'autres conditions en tant qu'« association politique ». BSW n'a donc pas besoin d'être un réel parti pour l'instant.

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Le gouvernement socialiste vénézuélien attaque l'opposition de gauche

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #La gauche, #Colonialisme-impérialisme

Le Venezuela sous embargo américain aujourd'hui diffère beaucoup de celui de Chavez. Le régime de Maduro en effet, s'en prend maintenant au mouvement social sur sa gauche.

Cela a commencé par une mainmise sur le parti communiste du Venezuela (PCV), un parti qui fait moins de 3 % mais a un histoire riche depuis les années 1920. Ce parti en 2020 a cessé de soutenir le gouvernement socialiste.

A la fin de 2021,  le vice-président du parti socialiste (Psuv), Diosdado Cabello, a commencé a faire courir le brui qu'il existait une scission au sein du PCV. Comme cette scission ne se traduisait pas dans les faits, notamment au congrès du Parti, à partir de février 2023, le PSUV a embauché des personnes portant des vêtements et des symboles du Coq Rouge pour faire croire à l'opinion publique qu'il y avait un mécontentement à la base. "Les comédiens de cette troupe, explique le PCV, ont parcouru le pays pour développer des « assemblées » financées avec des ressources de l'État et ouvrir la voie à l'intervention du plus ancien parti politique du pays." Puis en mai, un faux congrès s'est tenu au théâtre principal de Caracas animé par des fonctionnaires, et de faux militants du PCV qui se sont autoproclamés dirigeants du parti. Au mois d'août le tribunal suprême de justice du pays a validé ce putsch, ce qui a suscité de nombreux messages de solidarité de "partis frères", de la Grèce au Kenya en passant par la France, au niveau international.

Radio Tropical, animée par le président du Mouvement populaire alternatif, est interdite d'antenne.  L'étudiant en anthropologie John Álvarez a été arrêté et reste détenu arbitrairement depuis septembre, certes l'individu a des sympathies pro-ukrainiennes, mais son arrestation est surtout due à ses liens avec les milieux syndicalistes et les ONG qui, de gauche comme de droite, sont depuis 2021 sous le contrôle de l'Office national contre la délinquance organisée et le financement du terrorisme. Le journaliste Luis Alejandro Acosta est sous un régime de liberté conditionnelle et doit pointer au commissariat depuis un mois pour avoir enquêté sur l'activité minière illégale dans l'Ouest du pays.

Cette évolution s'explique par le tournant néo-libéral de Maduro, salué par la grande presse européenne, dans le cadre de sa négociation avec l'opposition de droite. Un partisan du gouvernement d'ailleurs le reconnaît ici tout en cherchant à en nuancer la portée : "La décision de lever les restrictions en vigueur qui liaient l'évolution du taux de change aux pétrodollars que l'État recevait pour les exportations de pétrole, qui ont atteint des niveaux historiquement bas en raison du blocus de cette année-là, a été une mesure exceptionnelle et urgente, pour atténuer l’inflation et reconstruire la consommation familiale, ce qui a incité à accroître l’activité commerciale et productive.(...) Promouvoir le commerce, la production et l’investissement en ajustant les paramètres de contrôle de ces activités ne peut pas être qualifié de néolibéralisme. Le gouvernement a pris des mesures pour faciliter la maîtrise de l’inflation et stimuler la croissance économique en réponse à un ensemble de pressions qui ne laissaient aucune autre alternative." Mais le libéralisme de Maduro ne concerne pas seulement la politique de change. La loi anti-blocus a encouragé les acteurs privés de pays des BRICS a investir dans les entreprises nationales ce qui revient à provoquer une privatisation rampante. Le gouvernement a donné aux entreprises locales et étrangères davantage de contrôle sur les actifs gérés dans les champs pétroliers et les usines de compression de gaz et toutes sortes de pays sont en train de faire main basse sur les gisements de pétrole vénézuéliens, tandis que le salaire minimum, lui, reste gelé, ce qui bloque aussi les cotisations sociales et met en péril les prestations financées par ce biais.

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Les palombes de la Saint-Luc

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Divers histoire, #Souvenirs d'enfance et de jeunesse

"Saint Luc lou gran truc" disait-on autrefois dans les Landes, mais aussi en Béarn. Le 18 octobre, c'est le jour du pic de passage des palombes.

Le Mémorial des Pyrénées du 25 octobre 1895 en parlait :

"La campagne se poursuit pour nos chasseurs, comme toujours, avec des chances diverses, mais un écart considérable existe pour tous entre les prises actuellement faites et celles de période correspondante de l’an dernier. Cependant, le passage semble devoir bientôt prendre fin ; les froids sont arrivés. les grues ont commencé leur migration et les meilleures chasses n’ont pas encore la moitié de leur contingent habituel de palombes. La semaine dernière la majeure partie des vols sont passés avec les vents du nord, à perte de vue et en rangs serrés. Jeudi et vendredi jour de la Saint-Luc, ils se sont succédé sans interruption, mais sauf pour quelques chasses exceptionnellement situées, ces palombes passaient sans paraître voir les appeaux.

« Mauvaise campagne ; les palombes ne veulent pas poser » ; tel est le langage que tiennent tous les chasseurs de la contrée. Est-ce l’abondance des glands qui rend la chasse difficile? Il est certain que la faim est un des éléments qui manquent cette année au succès de la chasse au filet. D’un autre côté, la plupart des chasseurs ont débuté sans avoir pu remplacer les appeaux que la maladie leur avait enlevés, et c’est là, croyons-nous, la cause la plus commune de l’insuccès relatif de la campagne.

Le roi palombe, à l’occasion du grand truc, est, dit-on, passé hier sur nos chasses, au milieu de ses bataillons; mais il n’a certainement pas entraîné à sa suite toute son armée; espérons que la réserve, une réserve sérieuse, reste encore à venir, et qu’en dépit d’un mauvais début, il y aura des palombes pour tous."

Même constat 17 ans plus tard, le 28 octobre 1912 : " Les petits oiseaux ont terminé leur passage le long de I’Adour : les alouettes leur ont succédé. Il y a eu d'assez bonnes prises. Quant aux palombes, on les voit passer, c’est tout : elles dédaignent ou négligent de s’arrêter. "

"La palombe vaut la peine qu'on la tire, lisait-on dans L'Avenir d'Arcachon 1906, c'est un mets succulent que certains amateurs mangent comme la bécasse avec une rôtie au rhum. En la préparant, on trouve parfois des glands dans son gésier, comme on rencontre des grains de genièvre dans les grives de l'Aveyron ; et le gland est un fruit salutaire puisqu'on en fait un certain café. "

Pour ma part je la dégustais dans une sauce au vin au restaurant dans mon enfance, avec des cèpes à la persillade.

Il y avait autrefois des foire de la Saint-Luc de Brionne en Normandie jusqu'à Lourdes en Bigorre. On y mangeait peut-être aussi des palombes. C'était du temps où elles n'envahissaient pas nos jardins urbains...

A propos de chasse au pigeon ramier, je tombe sur cet amusant article du Mémorial des Pyrénées du 14 février 1845, compte-rendu d'un procès aux Assises de Pau :

" Si la chasse a ses douceurs', elle à bien aussi ses dangers, surtout depuis cette malencontreuse loi du 12 mai 1844, qui est destinée à éterniser la querelle des braconniers et des gendarmes. Le dimanche, 20 octobre dernier, était jour de loisir pour les gens de Làas, canton de Navarrenx , et le beau bois de Làas devait foisonner de palombes ce jour-là. Une partie de chasse était convenue entre Larrieu père, Larrieu fils, Jean Bartholou fils, François Crampe! et François Hounloun ; et dès l'aube du jour ces cinq paysans de Làas étaient postés à la palombière, sorte de cabane aérienne, au- dessus de' laquelle s’agite une palombe-appeau, qui attire, les palombes voyageuses. Nos chasseurs attendaient les palombes; ce furent; les gendarmes qui arrivèrent. Roussel, l’un d’eux, demanda aux délinquans le permis de chasse ; ils répondirent qu’ils n’en avaient pas. Ceci était croyable. Roussel demanda leur nom ; ils répondirent qu'ils n’en avaient pas. Ceci paraissait peu vraisemblable. Et comme les chasseurs étaient perchés sur l’arbre de la palombière, Roussel grimpe au haut de l’arbre. Ils se dispersent comme des oiseaux et disparaissent dans les branches ; l’un d’eux , cependant, Larrieu père, plus intrépide que ses compagnons, s’élance comme un écureuil , saisit le gendarme à la jambe, disant : « Veux-in tomber sur les pieds ou sur la tête ? — Ce serait « une lâcheté indigne de vous, » répondit le gendarme avec sang-froid et sans s’effrayer du terrible dilemme.— Ce mot presqu’héroïque  désarma Larrieu père. Le gendarme , descend ; tous les chasseurs le suivent; une fois au bas de l’arbre, les gendarmes somment les délinquans de dire leur nom ou de se rendre devant le maire de leur commune. Les chasseurs s’y refusent. Une mêlée s’engage , et le gendarme Roussel reçoit à la tête plusieurs blessures qui l'ont retenu au lit 17 jours. Ces faits n’ont pas paru au  jury réunir les caractères du crime de rébellion. Les cinq accusés ont été acquittés."

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Vers des pressions américaines pour modérer Israël ?

17 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Les Stazinis

13 représentants démocrates à la Chambre basse, dirigés par les représentants Cori Bush du Missouri, Rashida Tlaib du Michigan (elle est d'origine palestinienne et appartient à l'aile gauche du parti démocrate), André Carson de l'Indiana, Summer Lee de Pennsylvanie et Delia Ramirez de l'Illinois, ont présenté une résolution exhortant l'administration Biden à appeler à une « désescalade immédiate et un cessez-le-feu en Israël et en Palestine occupée » et à envoyer une aide humanitaire à Gaza.

"Ils n'ont plus de sacs mortuaires", a déclaré Tlaib en larmes lors d'une conférence de presse lundi.

« Ce que nous entendons en ce moment de la part des Démocrates est encore pire que le discours anti-palestinien typique que nous entendons toujours de la part du gouvernement. Les responsables israéliens ont ouvertement admis leur intention génocidaire, et les démocrates restent délibérément silencieux », a déclaré un membre du personnel démocrate qui a requis l’anonymat pour s’exprimer librement.

Par ailleurs la revue Foreign Affairs du Council on foreign relations déconseille à Netanyahou une opération militaire terrestre. Cela dit cette revue n'est pas toujours entendue (en juillet elle prônait un armistice à la coréenne en Ukraine, on attend toujours...).

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Quelques victoires conservatrices dans le monde depuis huit jours

16 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #La droite

Les causes "progressistes" ont reculé ces derniers jours dans divers pays. En Equateur la droite remporte l'élection présidentielle, comme elle a remporté les législatives en Nouvelle-Zélande contre le parti travailliste qui avait imposé une épouvantable dictature pendant le Covid. L'Australie a voté "non" au référendum sur les droits des aborigènes. Le gouvernement nigérien a fait savoir son intention de s'opposer à l'embrigadement de jeunes du pays sous la bannière LGBTQ par des ONG internationales. Les militants de gauche se consoleront probablement avec le recul des populistes en Pologne et la dépénalisation de l'avortement au Mexique.

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Arrestation d'une militante palestinienne : la France soumise

16 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Proche-Orient, #Grundlegung zur Metaphysik

La militante féministe palestinienne Mariam Abou Daqqa, 71 ans, docteure en philosophie, devait donner des conférences dans la France entière au mois d'octobre, organisées avant ce que certains appellent pudiquement "la recrudescence du conflit israélo-palestinien". L'Assemblée nationale a le lundi 9 octobre 2023, interdit l'entrée à cette personne invitée par le groupe de la France Insoumise. Il lui est reproché d'être membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation marxiste classée terroriste par l’Union Européenne.

Vendredi 13 octobre, à 18h, la Palestinienne a finalement pu donner à Martigues une conférence sur ses combats, où certains voulaient pourtant l'interdire, comme elle l'avait été à l'université Lyon II une semaine plus tôt, et, le 10, en Moselle dans un lieu privé... Ce lundi 16 octobre au matin, elle a été arrêtée à Marseille (où elle était hébergée à Marseille chez Pierre Stambul, porte-parole de l'Union juive française pour la paix), juste avant son départ pour Toulouse.

26 personnes de sa famille sont mortes sous les bombardements à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza la semaine dernière. Mais nos autorités n'ont guère été sensibles au deuil de la dame... pas plus qu'auparavant au sort de la mâchoire des Gilets jaunes ou à la détresse psychologique des gens confinés par le covidisme. What did you expect ? Nous sommes dans le temps du pingpong macronien, comme le Comet Pingpong washingtonien. 

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13 octobre : l'extrémisme anti-palestinien est devenu "tendance"

13 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Christianisme, #Proche-Orient, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE, #Les Stazinis, #La gauche

L’armée israélienne a ordonné aux Palestiniens du nord de Gaza d’évacuer leurs maisons et de partir vers le sud. Cependant, des avions israéliens ont bombardé des dizaines de Gazaouis pendant leur évacuation, faisant 70 morts. Même le personnel médical est ciblé.Les infrastructures agricoles et de pêche, essentielles à la production alimentaire, ont été attaquées sans pitié. Les responsables de l’ONU ont prévenu que le déplacement de 1,1 million de Palestiniens déclencherait une crise humanitaire « effrayante ». Evidemment, l'Egypte refuse d'accueillir les réfugiés. Comme souvent, la solidarité arabe est purement verbale : même le Hezbollah, vu la crise économique au Liban et compte tenu du deal gazier, n'a plus vraiment les moyens d'ouvrir un nouveau front en solidarité avec le Hamas, ainsi que l'explique dans L'Orient le jour un chercheur de la Fondation Carnegie Joseph Bahout.

Le régime israélien provoque aussi la Syrie. Les frappes de l'armée de l'air israélienne sur les aéroports syriens constituent « une violation flagrante de la souveraineté syrienne et des principes fondamentaux du droit international », a déclaré vendredi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

En Occident la répression contre les pro-Palestiniens se poursuit. Aux Etats-Unis le PDG du fonds spéculatif milliardaire Bill Ackman et plusieurs autres chefs d’entreprise exigent que l’Université de Harvard divulgue les noms des étudiants dont les organisations ont signé une lettre accusant uniquement Israël des attaques meurtrières du Hamas. Plusieurs autres chefs d'entreprise, dont les PDG du club commercial FabFitFun , de la startup de technologie de la santé EasyHealth et de Dovehill Capital Management, ont soutenu l'appel d'Ackman pour nommer les étudiants. Même l'ex-star de l'aile gauche du Parti démocrate (récupérée par l'AIPAC) Alexandria Ocasio-Cortez appelle à l'interdiction des manifestations pro-palestiniennes à New-York (tout en regrettant certes qu'Israël coupe l'électricité aux Gazaouis).

En France le sénateur "Les républicains" Stéphane Le Rudulier lance une pétition pour la dissolution de la France Insoumise « et des partis ayant fait l’apologie du terrorisme et du Hamas ».  Il va déposer une proposition de loi pour pénaliser l'antisionisme. L'attaque contre un enseignant dans le Pas-de-Calais qui coïncide avec l'appel du Hamas à une journée du djihad lancée par le Hamas pour ce 13 octobre (13 octobre en numérologie est l'inverse du 31 octobre, c'est le début des sacrifices rituels chez les occultistes, et le vendredi 13 est célébré par les nostalgiques des Templiers, notamment dans les milieux francs-maçons) accentue l'hystérie sur le sujet : le patron de LR Eric Ciotti à Emmanuel Macron « d’activer l’état d’urgence ».

La veille le ministre de l'intérieur ordonnait  l’interdiction systématique des manifestations pro-palestiniennes et l’interpellation des participants », au risque de nourrir le ressentiment et l'extrémisme. En application de cette directive, le 10 octobre le préfet de la Gironde a interdit le soutien à la cause palestinien, ce qu'a validé la justice saisie par le Comité Action Palestine en raison de l'itinéraire de la manifestation. A Paris les associations pro-palestiniennes ont dû annuler leur manifestation.

Les courants traditionnellement favorables à la Palestine sont cependant divisés. Par exemple, beaucoup de partis communistes à travers le monde ont exprimé leur solidarité avec celle-ci, et d'autres organisations de gauche comme Podemos, Sumar en Espagne ou le Parti socialiste d'Irlande (voir l'action de l'eurodéputée Clare Daly contre l'initiative de Von der Layen de pavoiser les institutions européennes aux couleurs d'Israël), mais ici ou là des nuances et des division sapparaissent sur la façon de traiter le Hamas. En France, après Ruffin, une autre alliée de Mélenchon, Clémentine Autain, s'est montrée critique sur la terminologie de La France Insoumise. Les lignes de fractures en France concernent aussi les Chrétiens. Les zemmouriens de Riposte Catholique, attaquent le bar associatif "altercatho" parisien le Dorothy (hommage à Dorothy Day) parce qu'il a reçu Houria Bouteldja des Indigènes de la République (qui est solidaire du Hamas) il y a quatre jours (je vous épargne la citation de ce que j'ai écrit sur ce mouvement dans "Au coeur des mouvements anti-guerre"). Riposte Catholique n'a pas compris le rapport qu'il y a entre la politique anti-palestinienne, la reconstruction du Temple de Jérusalem et le règne de l'Antéchrist. Ils devraient relire l'Apocalypse.

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