Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

L'Etat, et quelques autres circonstances qui m'éloignèrent de Pau

7 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn

A 40 ans, on ne peut pas s'empêcher de faire l'inventaire de tout ce qui aurait pu se passer "autrement" dans une vie, et vous conduire ailleurs...

 

Quand je vois ces jeunes gens, grâce à la grande braderie des diplômes, ont leur bac avec 20 sur 20 de moyenne (j'ai eu le mien avec 17,5 en 1988), je me dis qu'ils n'imaginent pas les obstacles qui les attendent. Ils disent "je serai ambssadeur", comme je le disais aussi, sans avoir lu sans doute l'appel désespéré de Védrine et Juppé pour sauver le Quai d'Orsay en pleine décrépitude.

 

Je suis sorti de l'ENA en 1996 à une époque où l'Etat occupait une place plus centrale dans la société qu'aujourd'hui. D'ailleurs les meilleurs élèves des lycées essayaient de faire Sciences Po pour être hauts fonctionnaires ou Normale Sup pour être agrégé de philo, plutôt qu'HEC ou le droit des affaires comme aujoud'hui. L'Etat, plus puissant (quoique déjà sur le déclin) exigeait aussi davantage de ses agents.

 

J'ai eu le malheur (ou la chance) d'avoir dans ma promo un Béarnais, ancien inspecteur des impôts entré à l'ENA par la voie interne, qui m'a piqué le seul poste de juriste qu'il y avait à Pau. A l"époque l'Etat exigeait des anciens élèves de l'ENA qu'ils restent 4 ans à leur premier poste. J'ai donc pris un poste près de Paris et y suis demeuré en sachant que je ne pourrais pas bouger avant 2000. Puis en 1997 j'ai rencontré ma compagne, en 1998 mon correspondant serbe, tout en reprenant contact avec Bourdieu à Paris. L'engrenage était lancé pour me tenir éloigné de Pau.

 

Qu'aurait été ma vie si j'étais retourné en Béarn dès l'âge de 26 ans ? aurais-je milité dans un mouvement occitaniste comme l'air du temps de l'époque m'y poussait ? me serais-je rapproché de l'Espagne ? Je suppose que j'eusse investi beaucoup moins dans l'intellect. Il n'y aurait pas eu de Régis Debray ni de Jean Bricmont sur mon chemin. Internet m'aurait moins attiré. J'aurais cultivé mes petites croyances de jeunesse, mon nietzschéisme de pacotille, sans m'intéresser à Chomsky, ni à la Yougoslavie. J'aurais continué à voter socialiste sans trop me poser de questions, ou peut-être même pour les Verts, en vitupérant bêtement contre les chasseurs d'ours. J'aurais peut-être essayé de faire une thèse à la fac, en lettres sans doute. Tout aurait été plus paisible. Peut-être plus aporétique aussi, car j'aurais subi davantage le poids de la vie familiale, la routine entre le pont du 14 juillet et le pont d'Espagne. Je n'aurais peut-être pas eu la grande sagesse de vivre ça sereinement. J'aurais rêvé de nouveaux départs, sans peut-être trouver la force de les tenter. Je me serais marié avec une sudiste. J'aurais eu des gosses plus tôt. Je serais divorcé ou cocu, amer, alcoolique, plus immature que je ne le suis, plus positif quand même. Allez savoir. Plus con, plus intelligent, je ne sais pas. Avec plus ou moins de regrets, allez savoir.

 

Tout cela parce qu'à l'époque, l'Etat plus inflexible, affectait en fonction de classements, et n'offrait pas de mutation avant quatre années. Ca fait drôle de penser à ça. Tenez, voici une petite vidéo de ma demeure à Jurançon (Béarn) il y a 14 ans.

 

Lire la suite

Bon qu'est-ce qu'on fait ?

7 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Etat des lieux de l'opinion publique :

- un dégoût à l'égard de la classe politique

- doublé d'une grande résignation sur les chances (et même sur l'opprotunité) de changer le système, résignation qui se transformer en grand enthousiasme médiatique façon 2007 pour Ségolène, Strauss-Kahn, Villepin etc.

 

grille.JPG

Etat des lieux à gauche - Une gauche de la gauche qui ne va pas au bout des analyses sur

- l'impossibilité de redevenir keynésien (a fortiori socialiste) si on ne sort pas de l'Union européenne

- la nécessité de soutenir des combats postcoloniaux justes pour la Palestine, contre l'islamophobie

Des petit intellos qui se sont trouvés des niches et des toutes petites rentes de situation morales (chomskysme, bourdieusisme) qui ne débouchent sur aucune action réelle

- des groupuscules dans les milieux populaires remplis de petits chefs qui se font croire qu'ils ont un grand potentiel mais n'arrivent à aucune unité, encore moins à un sens de la discipline qui puisse les rendre efficaces (au pire ils iront à la soupe quand ils se seront bien épuisés en rivalités intestines)

- une absence complète de souffle pour proposer autre chose, des voies de changements sociaux concrets (dans les rapports entre les personnes, les rapports de production etc) qui prépareraient véritablement une éthique anticapitaliste.

 

Une droite (y compris le centre-gauche d'ailleurs) de plus en plus effrayée par le reste du monde, la crainte du déclin de l'Occident, qui accepte le culte du veau d'or, la marchandisation de tout, en se disant que, de toute façon, on s'en sortira avec l'héritage de papa-maman, qui permet de se soigner dans des cliniques et d'inscrire le petit dernier à l'école privée, tandis que les pauvres, eux, s'englueront dans leur marasme à rêver de gagner des millions devant la TV. Et au sein de cette droite, une tendance, la plus intéressante : celle qui veut du gaullisme, de la refondation républicaine, du non-alignement sur les Etats-Unis. Mais a-t-elle la moindre chance d'être entendue par une opinion publique de plus en plus américanisée, qui fonctionne à l'émotion et qui ne sait même plus si Napoléon est né avant Vercingétorix ou après ?

Lire la suite

Sex and Art, Dirty Diaries

5 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Ayant écrit un roman dont l'héroïne est une star du X, je ne puis m'abstenir de m'intéresser aux évolutions de ce genre cinématographique. Je suis donc allé voir ce soir Dirty Diaries, projet collectif suédois dirigé par Mia Engberg (cf la bande annonce ci dessous).

 

P1000651-copie-1.jpg

Je ne comprends pas du tout les critiques sur Internet qui trouvent ces courts-métrages "peu excitants". Faut-il que les gens peinent à aimer le sexe pour réagir de la sorte ! Comme le disent certains commentaires sur le Net, "Skin" est le plus surprenant et le plus excitant : c'est une façon magnifique de filmer le sexe. Mais la scène SM avec la policière et la délinquante n'est pas mal non plus dans le genre, le dessin animé aussi. Bref on est vraiment dans une série d'ambiances originales qui rendent bien hommage au corps.

 

Certains courts métrages dans la veine des performances artistiques contemporaines (à la manière de Masha Sha) laissent plus perplexe. Il y a une forme d'académisme dans la façon de référer la nudité aux plantes, aux fruits, à la nature que je réprouve.

 

Au fait, pour ceux qui vivent dans le Sud et souhaitent participer à une oeuvre esthétique, l'artiste Enna Chaton, que j'ai interviewée il y a peu, cherche à rencontrer les 14 et 15 juillet du côté du Cap d'Agde "des hommes et des femmes pour échanger des points de vues sur le corps, la nudité, la sexualité, leurs images et leurs pratiques aujourd'hui, au quotidien". "Nous souhaitons faire des prises de sons, et peut-être des images" dit-elle sur son blog.

 

Lire la suite

La pétrification des rôles

4 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Marrant ce dernier commentaire d'actualité (http://www.dailymotion.com/video/xdnr50_alain-soral-actu-de-mai-2010-partie_news) où Soral inclut à deux reprises l'Iran et la Turquie parmi les pays arabes. Ca me rappelle ses imprécisions sur le cas Onfray. Bah, notre société est trop tolérante à l'égard du flou artistique.

 

A part ça une nouvelle : si vous voulez acheter des livres pas cher dans le quartier latin, allez chez Ishtar ils liquident tout jusqu'au 11 juillet - les pôôvres, ils n'avaient pas voulu parler de l'Atlas alternatif parce qu'il y avait dedans un article de Diana Johnstone sur la Serbie, ça ne leur a pas porté chance...

 

Au fait en parlant de Diana Johnstone, vous avez peut-être remarqué son récent exercice d'admiration de Noam Chomsky qui se termine en forme de clin d'oeil à Dominique de Villepin. Je crois savoir qu'elle s'est rapprochée récemment de la mouvance du parti de François Asselineau. Ce qui me frappe dans cette article, comme dans le livre de Pinto que je citais hier, c'est que rien ne me surprend en lui. Il se déroule comme un programme d'un logiciel informatique après quon ait cliqué deux fois sur "enter". C'est le problème de beaucoup de journalistes et d'essayistes : quand leurs idées sont fixées, ils peuvent pendant 10 ans répéter la même chose. Et c'est d'ailleurs souvent ce que leur public attend d'eux.

 

gas-20pipeline.jpg

Je pense que mes propos sur ce blog présentent le même défaut dans la mesure où ils répètent trop souvent les mêmes considérations, sur le bourdieusisme, le chomskysme etc. Mais cela tient aussi au ciblage initial du blog : il est conçu comme un prolongement des livres publiés, et donc il se trouve nécessairement enfermé dans leurs problématiques. Ce n'est que lorsqu'un nouveau livre sort que je puis normalement écrire quelque chose de vraiment nouveau dans son sillage. Sauf que le livre lui-même doit toujours être cohérent avec ce qui a précédé, donner l'impression de poursuivre une démarche. C'est là aussi un des pièges de la notion d' "oeuvre", qui fait qu'un Sartre a toujours fait du Sartre, un Finkielkraut a toujours fait du Finkielkraut. BHL n'écrira pas sur les films pornos ou sur la gastronomie sibérienne, Elisabeth Badinter ne s'intéressera jamais à la composition sociologique des légions romaines sous Trajan, Alain Badiou n'écrira pas une biographie de Kylie Minogue. Le piège de l'oeuvre, le piège du "rôle" social aussi, dans un sens. Plus on vieillit, plus cela se marque. Et c'est dommage, au fond. Cette incapacité à se renouveler qui finalement marque tout individu, mais plus encore l'intellectuel comme produit du marché littéraire, et fait qu'il devient aisément labellisable et caricaturable (quand il ne se caricature pas lui-même), quel piège effrayant. De sorte que les oeuvres, les articles et les blogs ne sont au fond que de mornes épitaphes tout juste bonnes à identifier nos futures tombes dans les cimetières.

 

Rimbaud avait résolu le problème par la fuite, en se faisant traficant d'armes. Mais la fuite aujourd'hui est identifiée à de la facilité. En plus il n'y a même plus d'ailleurs où fuir.

Lire la suite

Louis Pinto, Nathalie Heinich, DSK et "la gauche Marrakech"

3 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Ne lisez pas le dernier livre de Louis Pinto, Le café du commerce des penseurs. Vous y trouveriez tout ce qu'il y a de pire dans le bourdieusisme des années 2010. Un livre dont dès les premières pages on sait quel sera le contenu, quelles seront ses cibles (les néo-libéraux, le centre-gauche, les postmodernes), un livre qui manque d'honnêteté intellectuelle en ce sens que, prétendant analyser la pensée d'aujourd'hui sous un angle critique, il omet bien sûr d'auto-analyser son propre courant (comme si celui-ci était au dessus du lot, au delà de toute critique possible - ça me rappelle le temps où mes profs de socio notaient que les déconstuctions de la sociologie contemporaine par les bourdieusiens omettaient leur propre autodéconstruction). Surtout ce n'est même pas un travail sociologique, en ce sens qu'on n'y retrouve même pas une tentative d'enquête, d'exploitation statistique du sujet, ce n'est plus qu'un essai parmi 10 000 autres. Je trouve qu'une bourdieusienne dissidente comme Nathalie Heinich rend aujourd'hui mieux compte dans ses travaux de ce qu'a été la grandeur du bourdieusisme, des outils innovants qu'elle a par exemple apportés à la sociologie de l'art (son domaine). Preuve qu'on n'est vraiment fidèle aux grands héritages intellectuels qu'en les trahissant un peu, c'est à dire en les évaluant dans toutes leur dimensions, sous un regard critique, pour en faire autre chose, plutôt qu'en érigeant en dogme les écrits du maûtre. En ce sens Mahomet est le meilleur disciple du Christ.

 

Un ami attire mon attention sur l'expression "la gauche Marrakech" inventée récemment par le choniqueur Guy Carlier (cf ci-dessous) à propos de Strauss-Kahn. Il note à juste titre que le terme peut aussi s'appliquer à Bertrand Delanoë, Bernard Henry-Lévy, tous ces grands amis du roi du Maroc, porteurs des mêmes imaginaires, porteurs de la même vision des relations internationales à l'ONU et interculturelles en France, tous sociaux-libéraux of course, blairistes.

 

Lire la suite

Les blogs, le Diplo, Nils Andersson

29 Juin 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Danielle Bleitrach, ancienne membre du comité central du Parti communiste français, publie ceci sur son blog :

 

"Plus que jamais les raisons de la fermeture de ce blog sont là. Il suffit de cette activité narcissique où on se prend pour de grands stratèges alors que l’on n’a pas le moindre pouvoir sur son propre pays. Que face aux périls qui le menace on reste pétrifié chacun continuant sur sa lancée. Les seules choses d’intelligentes qui seraient à faire - c’est-àdire créer un grand mouvement de la paix, demander des comptes à NOTRE gouvernement sur la stratégie de l’OTAN sur les 3000 soldats en Afghanistan dans une débâcle totale et lui demander des comptes sur sa participation à l’ouverture d’ un nouveau front-  sont décidemment hors de notre portée. Alors il n’y a plus qu’à inventer n’importe quoi …que tout est la faute des juifs… Je dis bien les juifs et pas Israël, parce que s’il s’agissait d’Israël on placerait cet état voyou avec les Etats-Unis, et aussi et d’abord la France puisque c’est sur cet Etat là que nous pourrions et devrions agir en priorité. Il ne serait pas répété avec une jouissance suspecte cette connerie intégrale « Gaza c’est pareil qu’Auschwitz « mais on penserait au fait qu’un Hiroshima a été possible et que le renouvellement d’un tel crime est plus que possible y compris de la part d’Israël mais à la place des Etats-unis et avec l’appui de l’OTAN, donc de notre gouvernement, pendant qu’il nous amuse avec « l’honneur perdu des bleus ».

 

Mais comme tous les impuissants nous sommes dans le fantasme. Je le répète la seule chose qui aurait pu me faire continuer aurait été de participer à un grand mouvement de la paix pour protéger notre peuple et l’humanité, mais les fantasmes en politique très peu pour moi… Donc je vais voir ce que je peux faire hors virtuel.

 

Danielle Bleitrach

 

P.S par exemple cultiver mon jardin… A propos mon arbuste qui a survécu à Hiroshima s’appelle le Ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » ou « arbre aux mille écus » (银杏 yínxìng en chinois, maidenhair tree en anglais), nous nous sommes enfin présentées l’une à l’autre. C’est une très vieille dame venue de Chine,   de la famille des Ginkgoaceae. C’est la plus ancienne famille d’arbres connue, puisqu’elle serait apparue il y a plus de 270 Ma. Elle existait déjà une quarantaine de millions d’années avant l’apparition des dinosaures. Et c’est la seule végétation qui a survécu à Hiroshima, elle a sûrement des choses à nous apprendre…"

 

P1020404-copie-1.jpg

Je dois dire que je suis tout à fait d'accord avec ce billet, y compris d'ailleurs avec sa critique de la façon dont la question israélienne est traitée dans certains milieux. En tout cas je suis d'accord avec son constat sur l'inutilité des blogs. Je ne poursuis celui-ci qu'à titre d'exutoire, sans y attacher grande importance. Et notez bien que j'y aborde de moins en moins des sujets politiques. Je pourrais comme certains hurler à la guerre imminente parce que quelques navires israéliens et étatsuniens mouillent dans les eaux du détroit d'Ormuz depuis 48 heures (mais le scénario de l'initimidation se poursuit entre les Etats-Unis et l'Iran se poursuit depuis quatre ans - une fois qu'on en a dénoncé les mécanismes et les dangers une fois, à quoi bon y revenir ?), dépeindre sous un jour apocalyptique le monde à venir comme le font les esprits fragiles depuis des décennies les esprits fragiles. A quoi bon ?

 

Tous les jeunes gens qui ont lancé des grands blogs d'information alternative ont abandonné au bout de trois ans. Seuls ceux qui ont les moyens de collecter des fonds comme Antiwar.com, Coutenerpunch, Michel Collon ou le Réseau voltaire tiennent le coup. Les autres, comme le dit Danielle Bleitrach, se font croire qu'ils ont une influence sur le cours des choses mais ils n'en ont aucune.

 

Surtout ils arrivent rarement à trouver le ton juste, c'est-à-dire à la fois percutant et crédible, qu'on doit attendre d'une d'une bonne presse alternative.

 

Ce matin je lisais Le Monde diplomatique. J'ai souvent été critique à l'égard des prises de position de ce journal, pendant la guerre de Yougoslavie et celle d'Irak notamment. Mais aujourd'hui je dois dire qu'il est parmi les médias alternatifs français qui tiennent le mieux la route : du fait du spectre de sujet qu'il traite, et du sérieux des informations données. Schneidermann un jour a critiqué la longueur de ses articles qui lui donne un tour un peu académique et lourd. C'est assez vrai. Mais dans la galaxie antilibérale il reste au moins à l'abri de beaucoup de délires et de considérations inutiles dont la blogosphère nous abreuve.

 

Hier je prenais un verre avec un de ses contributeurs (et contributeur de l'Atlas alternatif), Nils Andersson, figure de la résistance intellectuelle à la guerre coloniale d'Algérie, et ancien chroniqueur à Radio Tirana, devenu un antiimpérialiste fort raisonnable, Coprésident de l'Association pour la défence du droit international humanitaire. Il faut absolument voir cette vidéo sur sa trajectoire : http://archives.tsr.ch/player/personnalite-andersson.

 

A part ça voici une autre vidéo interessante sur Vaulx en Velin et la Palestine :

 

 

 

Lire la suite

Je sécessionne, il sécessionne, nous sécessionnons

29 Juin 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

C'est beau le droit quand même. Voici ce qu'un député UMP (M. Yves Nicolin) a demandé au ministre de l'intérieur (question écrite du 6 avril 2010). Notez que je soutiens pour ma part que l'annexion du royaume de Navarre par la France en 1620 était illégale. La question de la légalité du traité d'annexion de la Savoie occupe quelques esprits oisifs dans le sud-est de la France. Des gens qui pensent qu'il serait bien de tenter des expériences politiques sur leur petit bout de terre, en s'affranchissant de la solidarité avec notre république fatiguée. "Ciao les mecs ! chacun pour soi et le FMI pour tous". Au fait la Savoie, elle fera comment pour échapper aux diktats du G20 ? En se mettant à l'école de l'Abkhazie ?

 

autruche-copie-1.jpg"M. Yves Nicolin attire l'attention de M. le secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales sur les risques juridiques, politiques et institutionnels majeurs qu'entraîne le traité d'annexion de la Savoie. À l'occasion du 150e anniversaire de l'annexion de la Savoie par la France, des cérémonies et diverses festivités et visites officielles sont programmées durant toute l'année 2010 notamment à partir du 24 mars puisque c'est par un traité signé à Turin le 24 mars 1860 que les arrondissements de Nice et la Savoie (les deux départements 73 et 74 actuels) ont été rattachés à la France du second empire. Sa question se pose pour deux raisons juridiques précises : d'abord et avant tout à l'échelle nationale parce que se pose sans doute une question d'intégrité territoriale susceptible en conséquence d'entraîner des effets internes importants. En effet, la question brutale de savoir si ce traité du 24 mars 1860 est bien toujours en vigueur se pose or ce traité est la clef de voute de tout l'édifice juridique et administratif français en Savoie. Le problème est simple : la France a enregistré à l'ONU sous le n° I-747 le traité de paix du 10 février 1947 dont elle est signataire et dépositaire. Ce traité comportait un article 44 faisant obligation à la France de notifier à l'Italie les traités antérieurs suspendus par l'effet des hostilités de la Seconde Guerre mondiale (traités au rang capital desquels se trouvait naturellement le traité de rattachement territorial de la Savoie et Nice de 1860). Cet article 44 comportait un 2e alinéa emportant l'obligation formelle d'enregistrer cette notification et ce traité auprès du secrétariat général de l'ONU, organisation créée deux ans auparavant en 1945. Cet enregistrement n'a pas eu lieu. Le même article 44 prévoyait un alinéa 3 stipulant qu'à défaut, la sanction encourue est l'abrogation (dans le texte : « les traités qui n'auront pas fait l'objet d'une telle notification seront tenus pour abrogés »). Il lui demande si le traité d'annexion de la Savoie du 24 mars 1860 a été ou non enregistré auprès du secrétariat général de l'ONU et, si cela n'est pas le cas, quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour traiter les problèmes subséquents au plan juridique interne ? La question se pose également à l'échelon international où elle rebondit sous l'angle de l'obligation de respect par la France des normes de droit international en vigueur et qu'il s'agit, en fait comme en droit, rien moins que de l'image et de la réputation de l'État français dans la communauté internationale. Il n'ignore pas que la charte de l'ONU de 1945, et notamment son article 1er, ainsi que de multiples résolutions adoptées par l'assemblée générale, ont enjoint les États à faire aboutir le processus général de décolonisation qu'avait initié dès 1941 la charte de l'Atlantique. Il se trouve que 2010 marque officiellement la dernière année de la deuxième décennie de la décolonisation onusienne. En 2010 pourtant, la plupart des ministères et des administrations projettent cependant de participer à des événements commémoratifs ou d'organiser des cérémonies officielles en Savoie ou à Nice. Cela apparaît paradoxal si ce traité d'annexion a été caché à l'ONU et qu'il est abrogé par l'effet d'un traité signé à Paris. Si le traité de 1860 est abrogé du fait de son non-enregistrement auprès de l'ONU, un processus de désengagement de la France aboutissant à un référendum local vis-à-vis de la Savoie et de Nice est inéluctable sauf à prendre le risque d'une condamnation de la France par la Cour internationale de justice de La Haye. Il ne s'agirait pas de voir la France internationalement sommée de fournir des explications qu'elle n'aurait pas ou aurait insuffisamment préparées, voire d'essuyer une grave condamnation puisque la zone territoriale concernée couvre deux départements et demi. Au lieu d'apparaître comme subissant une crise dans une affaire juridiquement délicate voire perdue d'avance et doublement aggravée par la découverte de la dissimulation grossière d'un territoire ayant fait l'objet d'une annexion et par des commémorations officielles défiant (au sens étymologique des termes) le droit international, ne pourrait-on imaginer une prise en compte immédiate et en amont de cette question mettant à l'abri la France de l'avalanche de questions juridiques et politiques internes et internationales délicates que ce défaut d'enregistrement risque d'engendrer et que l'annonce de festivités officielles durant toute l'année 2010 risquent de déclencher et d'aggraver encore ? Il souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour faire face et anticiper à l'ONU le risque certain de reconnaissance internationale de la Savoie par un ou plusieurs États étrangers ravis de brandir le traité de Paris de 1947 et reconnaître un nouveau micro-état géopolitiquement stratégique et juridiquement détaché de la France sans aucune préparation ni concertation."

 

Réponse du ministre :
"L'honorable parlementaire se demande si le traité franco-italien signé à Turin, le 26 mars 1860, qui a rattaché les arrondissements de Nice et de Savoie à la France est toujours en vigueur, compte tenu des dispositions qui figurent dans le traité de paix du 10 février 1947 (art. 44), concernant l'enregistrement auprès du secrétariat général des Nations unies des traités bilatéraux conclus entre la France et l'Italie antérieurement à la Deuxième Guerre mondiale. Le ministère des affaires étrangères et européennes confirme que ce traité est toujours en vigueur. S'il est exact que le traité de Turin du 26 mars 1860 doit être enregistré au secrétariat de l'Organisation des Nations unies en vertu de l'article 44 du traité de Paris du 10 février 1947, l'absence d'un tel enregistrement n'a aucune incidence sur l'existence ou la validité de ce traité. En effet, selon l'article 102 de la charte des Nations unies, l'absence d'enregistrement d'un traité au secrétariat de l'ONU n'emporte qu'une seule conséquence, à savoir l'impossibilité pour les parties à un tel traité de l'invoquer devant un organe de l'organisation. La rédaction de cet article diverge à cet égard sensiblement de celle de l'article 18 du pacte de la Société des nations qui disposait qu'aucun traité ne serait obligatoire avant d'avoir été enregistré. Dans la pratique, la sanction prévue par l'article 102 n'a, d'ailleurs, pas eu l'occasion de jouer bien qu'aient été invoqués à plusieurs reprises, devant la Cour internationale de justice, des traités non enregistrés. Dans son arrêt du 1er juillet 1994 dans l'affaire Qatar/Bahreïn, la Cour internationale de justice a d'ailleurs tenu à souligner que « le défaut d'enregistrement ou l'enregistrement tardif est sans conséquence sur la validité même de l'accord, qui n'en lie pas moins les parties » (Rec. p. 122). L'article 44 du traité de paix signé à Paris, le 10 février 1947, ne prévoit pas de son côté un régime de sanction en cas d'absence d'enregistrement différent de celui de l'article 102 de la charte de l'ONU puisqu'il précise seulement que seront tenus pour abrogés les traités bilatéraux conclus avec l'Italie par chacune des puissances alliées antérieurement à la guerre qui n'auraient pas été notifiés à l'Italie dans un délai de six mois à partir de l'entrée en vigueur de ce traité (17 septembre 1947). En revanche, il ne tire aucune conséquence de l'absence d'enregistrement au secrétariat de l'ONU de tels traités, ce qui renvoie donc au régime de droit commun défini par l'article 102 de la charte. Il convient enfin de relever que le traité de Turin du 26 mars 1860 a été notifié à l'Italie conformément aux stipulations de l'article 44, 1er paragraphe, du traité de Paris du 10 février 1947. La liste des traités notifiés à l'Italie a été publiée au Journal officiel du 14 novembre 1948. Le ministère des affaires étrangères et européennes a néanmoins pris, d'ores et déjà, toutes les dispositions utiles pour que le traité de Turin du 24 mars 1860 soit bien enregistré dans les meilleurs délais auprès du secrétariat de l'Organisation des Nations unies."
Lire la suite

Philosophical memories

27 Juin 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Mon directeur de recherche en maîtrise  (j'ai trouvé cette vidéo par hasard sur You Tube, mais bon mes pédagogues à cette fac n'ont jamais été mes boussoles):

 

 

La Sorbonne en 1996 (4 ans - seulement ! - après ma maîtrise), filmée par mes soins (par le jeune homme que j'étais) :

 

Lire la suite