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Du stoïcisme de François Asselineau
Je m'intéresse à tout ce qu'il y a de neuf en ce moment en politique, et ce qu'il y a de vraiment neuf est le plus souvent ce qui se nourrit aux sources de l'ancien, comme l'association Respaix qui boit aux fontaines du marxisme... ou l'Union populaire républicaine à celle du gaullisme façon "Conseil national de la Résistance".
J'ai regardé cet après midi sur You Tube la conférence en vingt petits clips de François Asselineau du 13 février 2010 dans son intégralité. M. Asselineau est un homme de droite, et un homme dont la vision de l'histoire n'est pas la mienne. Mais je lui reconnais outre une pertinence d'anayse de la situation actuelle des valeurs morales qu'on peut trouver proches du second stoïcisme antique (celui de Caton d'Utique si l'on veut) : attachement à la vérité, au courage, à la probité. J'admire sa lucidité sur la mainmise des Etats-Unis sur l'Europe (via notamment le projet de construction européenne), sa clarté dans la dénonciation des folies de notre époque, son intransigeance à l'égard du système politique. Il appelle à un rassemblement gauche-droite qui ne nie pas la pertinence du clivage entre les deux, mais demande sa mise entre parenthèses le temps que la France franchisse le pas d'une sortie de l'Union européenne. Tout cela sonne juste, car, en effet, tout projet politique est voué à l'échec tant que le préalable de la sortie de l'UE n'est pas posé, ainsi que je l'avais déjà écrit en 2007 dans "Programme pour une gauche française décomplexée".
L'aventure de l'UPR commence à séduire des gens autour de moi, y compris des socialistes et des communistes - des gens de qualité qui ne sont pas sensibles aux effets de mode et n'oublient jamais de réfléchir sur l'essentiel. Le discours de ce parti mérite sans doute un temps d'attention et de réflexion.
Moeurs politiques des groupuscules parisiens
Un ami m'écrit ce soir :
"Il y a une certaine Vesna ** qui a adhéré au parti que lance Tonneau. Elle se dit copine de Diana Johnstone et de Bricmont. Tu connais tous ces gens là non ?"
Tu parles si je la connais : j'en parle dans 10 ans sur la planète résistante, et je la croise, un peu trop souvent à mon goût, dans diverses conférences.
Je demande à cet ami d'où il tient son information.
"C'est Tonneau qui m'a annoncé son adhesion ", me répond-il...
J'imagine bien la scène. Vesna qui s'adresse à Toneau : ""Bonjour Monsieur Tonneau,Je m'appelle Olga Daric. Je suis l'amie de Jean Bricmont et de Diana Johnstone, vous devez être honoré de ma présence dans votre parti à cause de ça.". Et M. Tonneau qui écrit à la cantonade : "Une amie de Jean Bricmont et de Diana Johnstone vient d'adhérer à mon parti !"
Ainsi va la vie à Paris. Il suffit d'être "l'ami de". Cette Vesna n'est à peu près rien. Mais elle fait sa roue de paon avec son carnet d'adresse, et ça marche. M. Tonneau pense peut-être qu'il aura une place à "Ce soir où jamais" grâce à cette brillante adhésion. Vaste rigolade.
A part ça, vous avez peut-être vu ces tristes attentats en Russie. Le Caucase est un fruit pourri dans l'Empire russe. Je plains les gens qui n'ont pas fini d'en subir les conséquences.
Abkhazie, A la découverte d'une "République" de survivants
Le dernier livre de Frédéric Delorca, Abkhazie, A la découverte d'une "République" de survivants, paraîtra aux éditions du Cygne dans 15 jours. Vous pouvez dès maintenant le commander sur http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-abkhazie-decouverte-republique.html.
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Imaginez un territoire sous les palmiers et les eucalyptus, en partie montagneux, autrefois inclus dans la Géorgie, qui fut le théâtre d’une guerre féroce en 1992-93, et où partout les maisons détruites, les fenêtres cassées, les toits défoncés seraient restés dans le même état depuis presque dix-huit ans, faute d’argent, à cause d’un boycott international et aussi parce que 200 000 Géorgiens ont abandonné leurs maisons dans cette guerre civile. Les murs des écoles sont tapissés de dessins d’enfants qui évoquent la guerre, les terres encore collectivisées. Les Abkhazes, un petit peuple hanté par la crainte de disparaître, se sont récemment rendus aux urnes pour élire le président de leur République autoproclamée que seuls quatre pays reconnaissent.
Pour saisir les réalités de ce microcosme au carrefour des luttes entre Russes, Occidentaux, Géorgiens, Turcs et Arméniens, Frédéric Delorca propose ici trois angles d’approche : un carnet de voyage à l’occasion des élections, des interviews d’habitants d’Abkhazie et une analyse géopolitique. Il lève ainsi un coin de voile sur une zone de conflit méconnue, où se jouent pourtant le sort des voies d’acheminement du pétrole de la Mer caspienne, et l’avenir des marches orientales de la sphère d’influence de l’OTAN.
Moi et les médias
Pour le jeune homme qui, à la suite de ma remarque sur Mélenchon, me reproche de ne pas avoir compris la nocivité des médias pour notre monde. Je rappelle quelques faits.
1) Depuis 1999 j'organise des médias alternatifs sur Internet
2) En 2006 j'ai dirigé un livre "Atlas alternatif" explicitement orienté contre les versions officielles des médias
3) En 2007 j'ai publié "Programme pour une gauche française décomplexée" dans lequel je prône la nationalisation des grands médias
4) En 2008 j'ai raconté dans "10 ans sur la planète résistante" ma guerre contre les grands médias en 1999-2000 et dans les années qui ont suivi, et comment Régis Debray m'avait proposé de faire un livre contre lesdits médias
5) J'ai écrit dans le Cahier de L'Herne Chomsky sur Chomsky et Bourdieu qui ne sont pas des grands amis des médias
6) Tous mes livres prennent à rebrousse-poil les versions de nos médias les plus sérieux (y compris sur la Transnistrie ou l'Abkhazie)
7) Je suis tellement honni par les grands médias qu'un type qui a prétendu être contre eux comme Bricmont dissimule de sa bibliographie mon Atlas alternatif qu'il a pourtant préfacé (cas unique d'un préfacier qui renie le livre qu'il a préfacé pour garder ses entrées à la TV).
Mais en ce qui me concerne je n'aurais pas dénigré les médias sur les conditions de travail des prostituées.... Ca c'est sûr.
M. De Charette, Israël et M. Delanoë
Des milliers de palestiniens sont détenus dans les prisons et les camps israéliens sans jugement et sans droits. Que dit l’Europe ? Rien et toujours rien."
Qu'a répondu le Ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner: que malheureusement le tableau dressé par M. le député H. de Charette était exact!!
Et que fait la Mairie de Paris à votre avis?
- Elle décide de donner le nom de Ben Gourion à une esplanade!
- Elle propose d'inaugurer l'esplanade avec M. Shimon Peres le 13 Avril 2010 !!
- Elle fait la sourde oreille à la rumeur qui monte!!!
Toutes nos félicitations. Nous sommes fiers de vous. Vous resterez sans aucun doute dans l'Histoire.
Philippe AÏN "
Un peu de politique : écologistes, gaullistes, Indigènes de la République
Bon, juste quelques mots de politique politicienne.
D'abord, en réponse aux remarques de Gilles, quelques lignes assez justes que m'écrit un ami ce soir à propos d'Europe écologie (EE) :
"Avec EE on n'est pas franchement à droite mais en présence d'un OINI (objet idéologique non identifié) qui rassemble à la fois des centristes et des gens franchement à gauche de la gauche. La question qui se pose maintenant est, pour reprendre un vocabulaire rencontré pendant mes études, celle de la stabilité d'un tel précipité. La tentative d'OPA de Cohn-Bendit sur l'écologie politique et le rapprochement programmé avec Cap21 seront peut-être les catalyseurs qui activeront la dissolution du précipité. Sinon, DCB aura réussi avec EE à marier la carpe (altermondialiste) et le lapin (centre-droit) pour monter un mouvement politique bidon afin de bouffer son parti. Ségolène avait manqué de réussir la même opération avec le PS en créant Désirs d'Avenir en 2006. Peut-être que la posture d'ex-soixante-huitard subversif institutionnalisé est plus porteuse que celle de dame catéchiste de Royal à l'époque...

Diversité, religiosité et péché de laïcardise
A Brosseville des gens de couleur viennent me voir, pour monter des associations. Toutes leurs assoces ont pour but la "promotion de la diversité", le "dialogue interculturel" etc. Ce sont des gens qui veulent "positiver le négatif", qui veulent transformer la boue d'un mal être quotidien en or. Hier une dame antillaise me dit dans un même souffle : "Je veux monter une association multiculturelle, multiactivité. Les gens sont trop braqués sur le passé, les Français contre les Allemands, les Noirs contre les Blancs à cause de l'esclavage, des histoires de nos grands parents. Au supermarché la semaine dernière un caisse ouvre, j'y vais la première. Un monsieur qui faisait la queue à l'autre caisse m'uinsulte : 'y en a que pour eux, ils viennent manger le pain des Français', je lui ai dit : 'monsieur si vous étiez à l'hôpital et vous aviez besoin d'une transfusion sanguine vous ne voys demanderiez pas si le sang qu'on vous propose est celui d'un blanc ou d'un noir". Voilà, c'est dans l'esprit de ce que j'entends tous les jours : mélange confus de volonté de dépasser les ressentiments historiques, dépasser le racisme, communier dans un idéal d'arc-en-ciel. Par moments cet idéal se mêle à l'égalitarisme. Je me souviendrai toujours de cette phrase d'une élue d'origine algérienne : "La semaine dernière c'était une vraie fête du dialogue interculturel où il y avait des Français et des Maghrébins. J'étais assise à table à côté d'un PDG sans savoir quelles étaient ses fonctions. L'interculturel c'est aussi ça".
Ce matin, une employée du service me parlait d'une "Mère Teresa" de Brosseville (ce sont les propres termes qu'elle a utilisés), qui ne jure que par Dieu et qui fait don de sa personne dans les quartiers les plus déshérités de la ville. "Même les plus paumés des jeunes qui ne respecteront pas un policier armés la respectent elle, et même la craignent" m'a-t-elle dit. J'ai repensé à cette correspondante qui après une vie hautement gâchée dans tous les sens du terme ne parle que d'énergies cosmique, de Foi et de Rédemption.
Il est évident que la laïcardise est un luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir. M. Mélenchon devrait aussi réfléchir à ça...
Mélenchon s'énerve
Mélenchon est un sanguin. Il devient à l'égard des médias une sorte de Georges Marchais. A-t-il raison ? Le système médiatique est pourri depuis son invention à la fin du 19ème siècle. Mélenchon le découvre-t-il ? Gravitas et dignitas. Tu parles. On ne va pas rejouer la république romaine façon 1793. La République guerrière : car ces sénateurs graves, restés impassibles sur le forum quand les Gaulois envahirent Rome, étaient aussi des soldats. Tout cela n'a plus aucun sens aujourd'hui.
En plus balayer avec mépris le problème des conditions de travail des prostituées n'est sans doute pas la meilleure façon de tourner en dérision les journalistes. Comme le disait jadis une mienne amie trotskyste : "Mélenchon pue le mâle".
Depuis les dernières élections, je note que tout ce qu'il y a de révolté dans la société (notamment dans le réseau Atlas alternatif de Facebook) se dit écolo, et non Front de Gauche ou NPA. Ca permet à ces gens de se présenter devant la bourgeoisie en criant "sauvons la planète" plutôt que "sauvons le pouvoir d'achat". On fait mieux pleurer sur les pingouineaux que sur l'humiliation des classes populaires... Il est vrai que si l'on dit "pouvoir d'achat" tout le monde pensera "surconsommation", "surpollution"... Mais alors, les quartiers populaires, dont parle Mélenchon, qu'est ce que les écolos et les ex "refondateurs du PCF" qui les ont rejoints veulent faire pour eux ? Va-t-on leur enseigner le "yoga anticapitaliste" d'Arnsperger ? 75 % d'abstention. Par quel biais on les réinsère dans l'ordre social ? Ou bien fera-t-on comme au Mexique ? En laissant le narcotrafic et tous les opiums du peuple les gouverner ?