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Lévi-Strauss et Bourdieu

En effet Lévi-Strauss a influencé Bourdieu. Mais il faut voir comment Bourdieu fonctionnait. Au début des années 60, il est un jeune normalien agrégé de philo spécialisé dans l'épistémologie (formé par Bachelard). C'est un homme qui aime la polémique autant que les dissertations brillantes (comme les gens formés par son école) qui ne rechignent pas devant certains effets de manche. Il partage un mélange d'admiration et d'esprit de rivalité à l'égard des stars du monde intellectuel de son époque (notez que je n'emploie pas de vocabulaire bourdieusien pour décrire le phénomène, alors que je le pourrais). Sartre est une de ces stars qu'il admire et veut en même temps renverser (Frantz Fanon est dans un rapport voisin à l'égard de Sartre, mais avec moins de chances de notoriété dans le milieu intello parisien - Foucault aussi est dans ce rapport). Lévi-Strauss en est une autre. Bourdieu fait le choix des sciences humaines contre la philosophie, et plus précisément de l'ethnologie contre la philosophie sartrienne, et il choisit la Kabylie comme terrain d'observation, comme Germaine Tillon (notez que je cite toujours des cas "comparables" parce que les bios officielles oublien toujours les comparaisons).
Dans le cadre de son travail ethnologique, Bourdieu reprend les techniques lévistraussiennes de comparaisons des structures de parenté (qu'il développera dans sa thèse, puis dans son fameux Bal des Célibataires sur le terrain béarnais). Mais comme il n'est pas homme à singer bêtement son maître, et comme, ainsi que le remarque JD, il n'est pas issu du même milieu social que Lévi-Strauss, Bourdieu remarque que les stratégies matrimoniales sont l'occasion de mobilisations de capital, et de pratiques corporelles qui diffèrent beaucoup en fonction du positionnement hiérarchique des candidats au mariage. On a là les prémices de ce qui va être sa théorie de l'habitus et du capital.
Je me souvient qu'il disait au collège de France que la découverte en Kabylie de cet aspect éclairait à ses yeux son vécu social en Béarn et qu'elle le bouleversa très profondément. Il l'a d'ailleurs redit, je crois, dans son livre autobiographique posthume.
Cette sensibilité aux pratiques corporelles et aux inégalités était, disait-il, un moyen d'ancrer le structuralisme de Lévi-Strauss dans la chair, de le sortir de son abstraction de simple jeu d'études conceptuelles de systèmes de signes an-historiques. Il allait l'élaborer théoriquement encore plus par des emprunts à la linguistique pragmatique anglo-saxonne (Austin) qui pouvait déplacer l'intérêt pour le langage de la structure des signes vers les paroles en acte (voir Ce que Parler veut dire publié au début des années 80)
La transposition des études structurales du langage à l'anthropologie (Lévi-Strauss), à la psychanalyse (Lacan), au marxisme (Althusser), exerça une fascination profonde sur la jeunesse des années 60, et donc aussi sur Bourdieu qui avait ce tropisme du Quartier latin (malgré des tendances anti-intellectuelles fortes). Mais comme Bourdieu dut tenter de faire survivre son système aux critiques acerbes du structuralisme (qui apparaissent dans les années 1970), il va prétendre non seulement que son structuralisme est plus ancré dans la chair que celui de Lévi-Strauss, mais aussi qu'il permet de dépasser ce qu'on reproche le plus au structuralisme lévistraussien : son an-historisme. Avec la théorie de l'habitus et des luttes pour la domination symbolique, on peut expliquer, dit Bourdieu, comment on passe d'un système symbolique dans un autre, c'est à dire comment les valeurs dominantes des champs et des espaces sociaux évoluent dans le temps. Ainsi Bourdieu appellera-t-il sa théorie "structuralisme génétique", parce qu'il réintroduit de la genèse (ce qui a aussi quelque chose à voir avec les thèses de Piaget, si je me souviens bien, qui était aussi dans une démarche très "ontogénétique" d'étude des stades d'évolution des schèmes de perception chez le jeune enfant - toute la conception piagetienne et néo-kantienne des schèmes est importée dans la notion d'habitus).
Toute cette construction théorique est extrèmement scolastique et a nourri des débats à n'en plus finir sur l'habitus bourdieusien, ses conditions de formation et d'évolution, débats absolument dépourvus de base empirique évidemment.
Mais on voit bien là la dette à l'égard de Lévi-Strauss.
La dette s'inscrit en positif et en négatif. Je dois dire que je suis très sensible au versant négatif du structuralisme, car il a imprimé un style de réflexion anti-scientifique (sous couvert d'ailleurs de prétention à 'hyperscientificité par moments, Lévi-Strauss proclamant même sa volonté de chercher une mathesis universalis des mythes) qui pollue encore aujourd'hui le débat intellectuel. Le structuralisme repose sur un amour des grandes spéculations gratuites (en ce sens il a prolongé l'hégélianisme et le marxisme) qui a nui à la pensée du XXème siècle.
En ce moment on m'objecte que Lévi-Strauss a eu le mérite d'abolir l'évolutionnisme raciste qui voyait dans l'homme blanc l'oméga de l'histoire humaine. Je pense que ce travail de conquête de l'universalité du regard par l'ouverture à d'autres peuples avait déjà été entrepris par le maître de Lévi-Strauss (et neveu de Durkheim) Marcel Mauss, qui avait eu le mérite de l'inscrire dans un intérêt empirique pour les pratiques corporelles que le logocentrisme du structuralisme a oblitéré. Et c'est vrai Lévi-Strauss avait un côté grand bourgeois qui l'a fait débuter à la SFIO (comme Mauss), et terminer sa carrière dans une sorte de relativisme conservateur à la Montaigne (sauf que le relativisme de Montaigne était encore subversif au 16 ème siècle, et ne l'était plus au 20 ème) A côté de cela il gardait pas mal de préjugés de sa caste ou de sa culture d'origine, par exemple sur l'Islam.
Des esprits comme Lévi-Strauss, Bourdieu ou Sartre sont des particularités typiquement françaises, des produits de l'aristocratisme intellectuel français. Produits de grandes écoles où le savoir littéraire est sacré, ils se pensent eux-mêmes comme des grands prêtres. Ils puisent dans ce statut l'énergie de réaliser d'immenses synthèses de connaissances diverses cueillies ici et là. Des synthèses qui s'enracinent dans des intuitions originales, mais qui se montent comme de grandes cathédrales systématiques fascinantes, susceptibles de nourrir des exégèses complexes quand on les considère de l'intérieur, mais finalement assez fragiles et biaisées quand on les regarde de l'extérieur.
Trop de système tue le système.
Anthropologie et socialisme
Je viens d'apprendre le décès de Claude Lévi-Strauss, un anthropologue dont l'itinéraire commença à la SFIO comme Mauss et s'acheva dans les colonnes du Figaro. Je n'ai jamais été pas follement enthousiaste de son oeuvre, a recherche de la mathesis universalis dans les mythes des diverses civilisations sous le label du structuralisme fut largement un leurre. Mais elle aura eu le mérite, comme le bourdieusisme pour la sociologie, d'attirer de nombreux esprits brillants vers l'ethnologie.
Juste avant d'apprendre cette nouvelle je venais de faire l'apologie de l'anthropologie dans un mail à un ami qui m'écrivait qu'il faudrait "qu'un ouvrage soit écrit sur le communisme et le rapport au corps, au plaisir et à l'esthétisme plus généralement", "il y a l'homme integral (rappelons-nous que le libre developpement de chacun est la condition du libre developpement de tous), dont on ne saurait à mon avis exclure la dimension "plaisir" " ajoutait-il.
J'avais répondu à ce garçon : " A vrai dire il y a une longue tradition de réflexion sur le rapport au corps développée dans la mouvance du socialisme "utopique" (les fouriéristes par exemple) qui en effet a été occultée par le socialisme autoritaire, surtout par le stalinisme (mais déjà par le léninisme), ce qui n'a toutefois pas empêché à cette réflexion de percer dans le cadre de certaines révolutions. (...) On se souvient de la grande marche nue des femmes à Moscou et à Kiev en 1917 réclamant la liberté sexuelle. Cette marche rejoint plus directement nos interrogations sur le socialisme et le corps car elle était inspirée par Alexandra Kollontai et toute une frange du parti bolchévik qui pensait que le socialisme devait libérer le désir.
Wilhelm Reich père du freudomarxisme a beaucoup écrit sur la libération sexuelle qui eut lieu en Russie entre 1917 et 1922. Il y a dans ces réflexions beaucoup de naïveté souvent, mais aussi des choses justes. En outre comme tu le soulignes, il faut penser le rapports aux plaisirs et aux souffrances dans son ensemble, pas seulement sur le volet sexuel.
Il est clair que la pensée politique ne peut faire l'économie d'une anthropologie du corps. Par exemple si le socialisme suédois fut très différent de celui de Cuba ou de celui de la Corée du nord, c'est aussi parce qu'on est à chaque fois dans des schémas de rapport à soi-même et à autrui, des rapports qui se cristallisent dans les gestes du corps, les regards, les sensations, dont on ne peut faire abstraction en partant au niveau des concepts abstraits.
La sociologie s'est ouverte progressivement à la problématique du corps à travers Mauss, Bourdieu, et, plus récemment, l'apport de l'éthologie animale (on apprend à regarder l'humain avec le même regard que celui qu'on porte sur les autres primates). Il faudra bien que cela soit importé dans la réflexion politique à un certain moment.
J'ai écrit dans la revue Commune en 2008 un petit texte sur le socialisme qui présentait celui-ci comme un "fait politique total" ayant vocation aussi à porter une anthropologie du corps. Je suis heureux de voir qu'Arnsperger dont j'ai fait la recension il y a peu (cf http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=94&ida=11529 ) défende aussi une approche anthropologique de l'option anti-capitaliste. Le changement politique passe par un travail sur les corps. "
Day

Sur le versant lumineux, ma petite interview dans la presse bourgeoise vendredi où je cite pour le fun Kierkegaard à propos du collagène (normal que ça plaise à Neuilly, j'attends les courriers enthouisastes des lectrices), il y a ce groupe d'historiens qui décortique les mémoires de mon grand père sur la guerre d'Espagne pour reconstituer une micro-bataille en Aragon. Il y a des toutes, toutes petites choses. Ca ne tue pas la mélancolie de la fraîcheur automnale, des impasses de la vie personnelle, du midi de la vie. Mais ça existe tout de même.
Un pote me dit à propos du prix littéraire accordé à Beigbéder : "A ce qu'il raconte dans son bouquin, ses grands-parents étaient propriétaires de la Villa Navarre à Trespoey.Quand il est venu à Pau, il était accompagné et cornaqué par Patrick de Stampa, actuel propriétaire de la villa (qui est devenue un hôtel 4 étoiles) et président de la CCI Pau Béarn et Pays de l'Adour, ancien président du MEDEF et candidat RPR à la mairie de Pau en 2001". Il n'appelait plus à voter Robert Hue. De toute façon, Hue, lui, n'appelle plus non plus à voter Hue non plus et passe au Parti socialiste.
Et Marie N'Daye, c'est quoi ses réseaux à elle qui l'ont conduite chez Gallimard ?
La gauche anti-impérialiste peut-elle créer une alliance durable avec l'immigration postcoloniale ?

J'ai pensé qu'il y avait du vrai dans son analyse. Mais les réalités de terrain telles que je les découvre en banlieue parisienne me font toucher du doigt toutes les difficultés du projet. D'une part il y a toute une petite bourgeoisie (ou une aristocratie ouvrière) d'origine maghrébine qui a déjà rejoint le Front de gauche (notamment ses structures municipales) et qui est assez laïque de sorte qu'elle n'a pas forcément envie de voir celui-ci se rapprocher d'organisations confessionnelles. Ensuite il y a une grande complexité du positionnement des gens issus de l'immigration qui sont souvent très pragmatiques, et peuvent miser sur plusieurs partis politiques à la fois (à la fois le Front de gauche, le PS, et l'UMP) sans qu'aucune alliance stable puisse être envisagée. Il y a aussi un jeu très complexe dans lequel sont pris les mouvements communautaristes - musulmans, antillais etc - par rapport aux néo-conservateurs (l'UMP, le CRIF).
Des aventuriers comme Soral qui ont flirté avec l'extrême droite pour soi-disant échapper au communautarisme voulu par les néo-conservateurs s'en rendent sans doute compte aujourd'hui. Son frère ennemi Jean Robin le lui a reproché, mais si l'on étudie les liens de Soral avec l'UOIF, et les rapports de l'UOIF avec le CRIF, on voit bien quelle dynamique est en train de happer tous les communautarismes, de sorte que la gauche de la gauche a tout intérêt à rester éloignée de ces spirales.
L'idéal serait de pouvoir travailler avec des structures qui, à la fois prennent en compte la spécificité de la condition des immigrés (le racisme, l'islamophobie etc) non prises en charge par les partis "classiques", et en même temps continuent à cultiver un progressisme universaliste, des structures comme les Indigènes de la République. Mais cela n'est envisageable que si celles-ci ne sont pas de purs groupuscules, et surtout si elles ne s'enferment pas dans un intellectualisme décalé par rapport aux réalités sociales profondes de l'immigration.
Décès de Hamida Ben Sadia
Mes fonctions en banlieue parisienne m'ont conduit cette semaine à être informé très vite du décès de l'écrivaine Hamida Ben Sadia. J'avoue que je ne connaissais pas son oeuvre. Des alternatifs, les Indigènes de la République, Politis et d'autres lui rendent hommage. Dans des mails collectifs que je reçois j'observe qu'une communiste de Seine-Saint-Denis met en cause la façon dont elle fut traitée au cabinet d'un élu du PCF dont elle était la collaboratrice. Voilà un mail qui au moins souligne que le PCF l'employa pendant un certain temps, ce qui est à son honneur. Aucune biographie sur Internet ne le précise. Pour le reste il semble que l'itinéraire de cette personne fût à l'opposé de celui de Fadela Amera, ce qui la rend d'autant plus intéressante évidemment.
Mme de Perry à propos de mon livre sur la Transnistrie

FD
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Transnistrie - Voyage officiel au pays des derniers Soviets
[Transnistria - Official Trip to the Country of the Last Soviets]
Frédéric Delorca
Éditions du Cygne, Paris, 2009, 108p.
While much is said these days of Ossetian and Abkhazian independence, supported by Russia, other Eastern European regions who have also sought to succeed from the state where they found themselves after the fall of the USSR have been somewhat forgotten.
Responding to an e-mail inviting him to join an observation mission in the “troubled zones” of the former USSR for the Russian NGO Trans European Dialogue, Frédéric Delorca went to the Pridnestrovian Moldavian Republic or Transnistria, in July 2007 to see whether life in this region corresponded to Western clichés or not in his view.
Frédéric Delorca relates these few days spent in Pridnestrovia - the Russian name for Transnistria - in his book Transnistrie - Voyage officiel au pays des derniers Soviets, which has just been published by Éditions du Cygne. An analysis that incites a certain curiosity regarding the strange situation of this small self-proclaimed republic, stuck between Ukraine and Moldavia, where Soviet culture remains visible and Russian influence is particularly acute.
An actual travel log, accompanied by pictures, recounted visits, meetings, and the author’s impressions day by day; this work rich in experience is nevertheless disappointing with its descriptive character, profuse details without interest, and difficult writing style. While it is true that the purpose of this book is to show the reality of the situation observed in Pridnestrovia, it would have been better for the author to get to the point, that he stick to the essentials of his trip, and on the whole be more coherent. However, the story is no doubt an image of the slowness and incoherence of Frédéric Delorca’s trip. It simply follows the astonishment and incomprehension that he feels in the face of visits and encounters that he was not necessarily expecting as part of his observation mission.
It is only at the end, in the Appendices, that we get all the pertinent information regarding Pridnestrovia’s situation... and suddenly it all accelerates. The author provides us with a condensed version of his observations regarding the economy, social rights, democracy, inter-cultural relations, international relations, and the progress of the rule of law in the Pridnestrovian Moldavian Republic. It would, no doubt, have been preferable that this information be revealed throughout the book, in a more balanced fashion, in order to better retain our attention. Nevertheless we acknowledge that the author has chosen to begin by objectively painting, and with no prior judgments, what he experienced, before drawing more general conclusions. If we leave aside the details and considerations often devoid of interest regarding the mission performed, we pick up some particularly rich passages that paint us an interesting picture of the actual situation in Pridnestrovia.
Over the course of encounters arranged by the NGO, we discover Pridnestrovian institutions:
- the president of the Constitutional Court, established in 2002 (p. 29)
- the Republic’s mediator, who, despite his birth in Russia, feels at home here since “the land belongs to the one who works it, doesn’t it? And then, I am always at home in the former USSR.” (p.30)
- the chairman of the electoral commission, convinced of the electoral system’s perfectly democratic nature (p. 32)
- Vice-president Korolyov who, regarding conserving Lenin’s statues, responds “they will not topple the symbols of the past... Pridnestrovia finds its cohesion in adhering to the past, the Leninist period as well as the previous period...” he adds “on an ambiguous note that Pridnestrovia [is] the only country that has not succeeded from the USSR.” (p.47-48)
- the Chairman of the Foreign Affairs Committee in the single-chamber Parliament (Supreme Soviet) who explains that “land [is] still nationalized and it [is] leased to collectives and farmers for 99 years.” (p. 67)
- The Chamber of Commerce and Industry and major actors in local industry, whose statements do not allow for drawing a conclusion on whether the economy is privatized or still nationalized. “We were told of ‘public limited companies’ then they said they were ‘public.’” (p. 49) Moreover, a representative of the Sheriff group, who owns “the soccer stadium, the soccer team, stores, gas distribution, banks” (p. 45) states that the group “contributes 15% of the state’s budget” without knowing how that is calculated bemoans the author (p. 50). While visiting the Sheriff stadium, the interpreter reveals that according to a Central Bank official: “Sheriff grew with the support of [President] Smirnov’s son who, with the police’s complicity, benefits from various trafficking and then bought a large part of the Pridnestrovian economy. Today its future depends on the debt contracted with Gazprom...” (p. 73)
- a Russian Bishop, who tells Frédéric Delorca that the links between the Orthodox Church and the political powers remain strong. (p.64)
As for the tours organized by the NGO, they are, as the author and his companions are astonished to note in the beginning, very far removed from their mission. Indeed, how can tours of the Pridnestrovian History Museum, memorials, and a cognac production plant help understand the situation in the country? It was only after a firm discussion that observation mission members were allowed to meet ordinary people. In spite of everything it turned out to be difficult. When they finally approached, impromptu, people in the street, the author noted that “we did not perceive any particular tension in the lives of these people.”The very Soviet welcoming committee we had been subject to did not seem to have been hiding anything shameful.” (p.54)
It seems that, in spite of everything, they seek to counter Western lies that circulate regarding Transnistria by having them tour the airport - whose runway was sprinkled with weeds but where closed doors could mean airplanes had been hidden (p. 59) -, the company Elektromach - effectively showed no connection to the armaments industry (p. 60) and the militia (police) museum - designed to prove that drug trafficking was easily neutralized (p.72).
It must be said that Pridnestrovian authorities have difficulty in getting the information they want to Westerners. As evidenced in the remark of a journalist member of the observation mission: “They do not know how to be direct and summarize. [...] They are shooting themselves in the foot with that, even if their arguments are valid. Because they are competing against American agencies that produce “readymade” information, quick and easy for journalists.” (p.60)
A remark which is no doubt behind Frédéric Delorca’s desire to write this book. From his reports of his visits in Tiraspol, we come away with the image of a developed country, modern, clean, where passers-by say they don’t fear persecution or discrimination should they be unified with Moldavia (p. 72). However, the majority of Pridnestrovian authorities continuously recount the 1992 conflict. Moldavian nationalists had launched an attack against Pridnestrovia, Ukrainian land attached to Moldavia by Stalin in 1939, in order to require Ukrainians and Russians to speak Moldavian and impose the Latin alphabet on the Moldavian language (p. 30). However, with the support of the Russian army, they were able to defend their own culture and progressively organize their state, whose independentist constitution was promulgated in 1995. A state nevertheless hindered by the absence of official recognition at the international level, bemoaned by the Pridnestrovian authorities and entrepreneurs.
In the end, while the story is somewhat flat and not very scientific, it is not devoid of interest and has the merit of presenting Pridnestrovia’s current characteristics objectively. An apparently viable country and which is removed, according to Frédéric Delorca, from the Western view of it. “In the face of all these potential riches, we only saw that the myth of the rebel-state living on drug trafficking that circulated in the Western press did not stand up to scrutiny. I looked again at the map of Pridnestrovia, which I now think of as a sort of industrial island between Western Ukraine and rural Moldavia. [...] successful successions always start in rich regions, without which they are not viable on the long term.” (p.51-52).
Chloé de PERRY,
Responsible for university relations, training department
Médisances
Par trois fois j'ai tenté sur Facebook d'intégrer le réseau d'amis (900 personnes) de Sahra Wagenknecht sur Facebook mais en vain. Pourquoi ? Le Dissident internationaliste suppose que quelqu'un se sera chargé de lui dire du mal de moi. Mais qui et pourquoi ? J'ai posé la question à l'intéressée (ou plus probablement à son assistant parlementaire qui gère sans doute sa page Facebook. En vain. J'ai fait le tour des sites Internet. Je n'y ai pas trouvé de proos hostiles à mes textes. Peut-être en un sens mon manque de notoriété me protège-t-il. Si l'on médit sur moi, c'est sans doute sous cape. A la différence de ce qui arrive à Bricmont que je vois empêtré dans des polémiques dont bien des sites d'extrême-gauche se font l'écho. Polémiques habituelles, dont il ne se sort pas terriblement bien, je trouve. On touche un peu aux limites du voltairisme. J'en reparlerai à l'occasion.