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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Political correctness

27 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

Political correctness, esprit de censure, encore et toujours. La cible : le rappeur Oreslan et sa chanson "Sale p*". Sur les bancs de l'accusation, si je relève les noms de l'article de Libération repris par Yahoo : Valérie Létard, Christine Albanel, Marie-Georges Buffet (sans doute conseillée par Clémentine Autain).Sur le site de Libé concert d'indignations devant ce clip.

Que dire ? Musicalement c'est assez nul. Les paroles aussi. Faut-il pour autant le censurer. Comme je le dis toujours, dans ma veine chomskyenne, je ne censure que les appels au meurtre. En est-ce un ? Si je comprends bien cette chanson, elle est l'expression réaliste du désarroi d'un mâle que sa copine trompe. Le réalisme n'a pas bonne presse de nos jours, les hormones masculines encore moins. Il y a cent ans les mâles flinguaient leurs partenaires infidèles. Aujourd'hui beaucoup moins. Il chantent leur soif de vengeance sur des musiques lamentables. Les militantes de la cause féminine devraient se réjouir de ce progrès. Au lieu de cela elles veulent le silence radio. Cachez ce réel que je ne saurais voir, cachez les pulsions. Faisons croire aux mâles que nous sommes dans un monde de bisounours, de barbapapa, infantilisons-les comme le fait Sarah Palin. Et après, quand bien même on y parviendrait, empêchera-t-on certains jeunes gens d'épouver ce qu'Oreslan exprime dans sa chanson quand leur copine les quitte ?

On me dira qu'on reconnaît à chacun le droit d'éprouver ce qu'il veut pourvu qu'il ne passe pas à l'acte. Ce qu'on lui dénie c'est le droit à la représentation de ce ressenti dans l'espace musical, ou visuel. Eprouver sans représenter, éprouver dans les ténèbres. N'est-ce point la voie de la névrose et de la destruction ? Je suggère à Mme Autain et Mme Buffet de présenter à l'assemblée nationale une proposition de loi en vue d'obtenir l'éradication de la testostérone chez les hommes. Sans ce complément biologique indispensable, leur censure sur les mots et les musiques risque d'être bigrement contreproductive.

You Tube a eu une réaction saine : interdire le clip aux moins de 18 ans, et seulement à cela. Protéger les enfants, et les ados c'est légitime. Mais laissons aux adultes la liberté de symboliser comme ils le veulent leurs pulsions.
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La crise financière, l'Union européenne et ses oppositions de divers bords

27 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Les stats de fréquentation de mon blog explosent depuis deux jours à cause de mon article sur La journée de la jupe, qu'Alterinfo a repris. Mais cela ne signifie nullement que mes textes aient la moindre chance d'être lus au délà d'un cercle d'une poignée de personnes. D'ailleurs je ne souhaite pas être lu à grande échelle. Plus on est lu, plus il faut passer de temps à expliquer ce qu'on a voulu écrire. Un correspondant ce matin me disait que j'étais voué à être marginalisé par le contenu même de mon propos (l'idée d'uen alliance des forces anti-impérialistes de Russie, de Chine, et du Tiers-monde n'aurait de sens qu'au niveau des gouvernements, pas de la société civile). J'en laisse le lecteur juge.

A part ça, nouvelles du jour : l'ami Edgar ces derniers jours s'enthousiasme pour la proposition chinoise de monnaie de réserve alternative au dollar. Les Russes ont un projet du même genre depuis l'automne. J'observe que la crise financière provoque, dans les élites, dans les milieux "sciences po" une fronde importante contre ceux qui nous ont conduit à ce point, notamment contre les tenants du néo-libéralisme de l'Union européenne, comme M. Barroso. Je m'intéresse aux forces anti-systémiques populaires (le bolivarianisme, les mouvements qui apparaissent chez les gens issus de l'émigration), mais aussi à tous ces cercles contestataires qui apparaissent dans les élites, non que je sois forcément d'accord avec eux mais parce que je me demande dans quelle mesure ils auront entre leurs mains les moyens de renverser l'Ordre, qui nous est imposé depuis 25 ans, à commencer d'ailleurs par l'Ordre de l'Union européenne. La conjoncture actuelle leur est relativement favorable.

On voit depuis quelques jours que la chute du gouvernement tchèque en pleine présidence de l'UE, donne des ailes à la droite libérale thatchérienne anti-européiste. Le président tchèque Vaclav Klaus au début a déclaré son soutien au mouvement Libertas du milliardaire irlandais pro-américain Declan Ganley, un groupe que soutient aussi le MPF de de Villiers (quoique Paul-Marie Coûteaux autrefois proche du MPF accuse ce mouvement d'être fédéraliste "in disguise" et non souverainiste). Un think tank tchèque européiste affirme aujourd'hui que Klaus est manipulé par Vladimir Poutine. Poutine et Libertas, même combat contre les fédéralistes bruxellois ?

A gauche, les chevènementistes n'ont pas rejoint le Front de gauche. Sami Naïr négociait au nom du MRC, et les négociations ont capoté sur la souveraineté nationale et sur l'immigration. Naïr les accuse de manquer de clarté, d'être une sorte de "para-NPA". Vont-ils choisir l'abstention aux élections ? Affaire à suivre.
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Rivas la rouge, près de Madrid

26 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Découvert cet après-midi en écoutant France culture (une des rares fois où cette radio dit des choses intéressantes) l'existence en Espagne de Rivas (Rivas Vaciamadrid), une sorte d' "oasis rouge et républicaine" (selon les mots de Gaspar Llamazares) dans une communauté autonome madrilène qui a basculé à droite dans les années 1990. Une ville dirigée par Izquierda unida dont la population est passée de 500 habitants en 1980 à 60 000 aujourd'hui. Une  ville qui vante sa "différence" dans les clips électoraux de sa majorité municipale (cf ci-dessous). Le petit-fils de républicain espagnol que je suis ne pouvait manquer de lui rendre hommage en cette année qui marque les 70 ème anniversaire de la chute de la République espagnole.

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Littérature ou politique ?

25 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Dans une interview conjointe avec feu le professeur Choron qui traîne sur You Tube que je regardais le weekend dernier, le dandy Marc-Edouard Nabe (un personnage avec lequel je pense n'avoir rien en commun sauf un intérêt intellectuel pour le mysticisme chiite), déplorait que les gens soient trop superficiels pour s'intéresser aux entrailles de leur vie, et de la vie humaine, et, pour cette raison, s'intéressent à la politique qui n'est que la surface de la condition humaine (je résume son propos avec mes propres termes).

Je crois cette affirmation contestable.

La politique, le droit, les sciences humaines, les sciences dures, toute forme de discours rationnel sur des problèmes généraux suppose certes une sorte de neutralisation des aspérités (et des difficultés) de l'existence pour une mise en forme globale cohérente. Je ne pense pas cependant que ces discours soient si superficiels que cela, car il n'y a pas de bonne synthèse rationnelle sans un voyage aussi loin que possible dans l'irrationnel et dans des versants très ténébreux et problématiques du vécu : je songe aussi bien ici à la confrontation de Kant avec le mage Swedenborg, qu'à ce que le sociologie de Bourdieu par exemple ou la philosophie de Sartre (et subséquemment, et peut-être indissociablement, leur engagement politique) doivent aux tourments personnels de leur propre psyché, et aux tourments et souffrances (ou des grandes joies) de celles des autres. Mais il est vrai que l'effet de rationalisation, peut passer pour une remontée vers la surface après la plongée en eau trouble, et beaucoup ne voient pas, justement, combien celle-ci est irriguée par les courants du Styx.

A l'inverse une certaine littérature, de par les cristallisations affectives qu'elle occasionne sur des aspects dérisoires du quotidien ("la première gorgée de bière"), peut être vue comme la voie la plus superficielle de perception du monde, et, à maints égards, la plus stérile (mais Nabe dirait sans doute qu'il s'agit là de mauvaise littérature).

 

On voit cependant que la littérature offre une grande liberté d'approche du réel et de l'imaginaire. C'est pourquoi d'ailleurs je me suis fait romancier à certaines heures. Mais peut-on relever le défi de la littérature sans sacrifier celui de la politique et vice versa ? Dans ce blog même comment puis-je équilibrer les deux, combiner les deux. Prenons mes abonnés : peut-être attendent-ils des informations politiques en me lisant (comme dans le blog de l'Atlas alternatif). Dois-je leur imposer des considérations littéraires au milieu de mes résumés de dépêches ? Mais d'un autre côté comment ne pas aller sur des terrains littéraires plus personnels ? La politique ne devient-elle pas précisément stérile et vaine quand elle ne fait pas le détour vers ces espaces-là... Choix difficile. Je pressens que le détour par la littérature peut me condamner à ne plus être lu ni cru quand j'écris sur la politique. Un exemple : une amie qui avait lu mon roman s'est exclamé devant la quatrième de couverture de mon livre sur la Transnistrie : "c'est un pays qui existe vraiment où c'est une histoire que tu inventes ?". Autre exemple : ce soir, dans une veine littéraire je pourrais me perdre dans des considérations hasardeuses, expérimentales sur un échange épistolaire de quelques lignes que j'ai eu avec une jeune femme maghrébine qui joue un rôle intéressant dans un mouvement anti-colonialiste (pour aller vite). Mais écrire sur elle dans cette veine non seulement compromettrait mes chances de pouvoir travailler politiquement d'une manière sérieuse avec son groupe, mais aussi risquerait de m'éloigner personnellement de l'esprit militant, qui est ce dont nous devons faire preuve, d'une manière responsable, face aux difficultés de ce monde.

Je me souviens en rédigeant ces lignes que j'avais écrit à peu près la même chose, sur ce même blog, à l'été 2007, à la sortie d'une conférence à l'ambassade cubaine de Paris. En fait je n'avais pas posé la question "littérature ou politique" mais "vie de militant ou vie d'intellectuel", mais ces problématiques se recoupent largement. A l'époque une amie (qui avait voué toute sa vie au militantisme LCR) avait craché sur ce billet en disant : "Ce genre de question ne m'intéresse absolument pas. C'est tout ce que j'ai combattu chez mon père qui se prenait pour un intello." C'est peut-être ce que songeront nombre de mes lecteurs "branchés sur la politique" lorsqu'ils liront le présent billet.

Je n'ai trouvé de bon mélange de la politique et de la littérature que dans Chien blanc de Romain Gary. Peut-être aussi chez Céline. Mais l'un et l'autre étaient des nihilistes, et leur message politique ne se raccrochait à aucun esprit de responsabilité (Céline voulait la destruction de tout, et Gary n'échappait à cette extrémité que par une passion émotionnelle pour sa mère et pour De Gaulle). Cela rendait chez eux la cohabitation de la politique avec l'audace littéraire bien plus facile.

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Paris des années 80

25 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Souvenirs d'enfance et de jeunesse

J'écoutais tantôt une interview de Soral sur sa jeunesse parisienne. Je ne parlerai pas de politique ici - les aventures de Soral et Dieudonné chez Le Pen, toutes ces histoires pas terribles, leurs dérapages verbaux, ces fourvoiements en cascade, tout cela ne mérite guère qu'on s'y attarde. Ce qui était intéressant dans le récit de Soral, c'était l'évocation du Paris "bohème" des années 70. Une de mes amies de naguère avait connu aussi cela, dans le Saint-Germain-des-Près de l'après 68, baisant avec Tabarly, Giraudeau, se cuitant avec Roland Topor. J'ai déjà fait référence à cet univers dans un billet sur Genet et Dominique Eddé. J'ai souvent essayé d'imaginer ce que ça avait pu représenter pour ce genre de minettes nées dans des familles conservatrices. Toute cette fluidité des rencontres, des comportements. Une effervescence parisienne. Soral en parle très bien.

Quand je suis arrivé à Paris en 1988, il y avait encore une queue de comète de tout ça. J'avais des potes de Sciences Po, qui connaissaient beaucoup de gens dans les milieux artistiques, grâce à cette facilité des échanges. Je ne pense pas qu'ils le devaient seulement au "capital social" de leurs parents. Pas tous. Moi je me sentais assez étranger à ça, et d'ailleurs personne ne m'a jamais proposé de m'introduire dans ces cercles. De toute façon, je n'en avais pas le temps. J'avais des études sérieuses à faire.

Je ne suis pas sûr que cela m'aurait apporté grand chose du reste, ni humainement ni intellectuellement. Cela m'aurait lassé, comme le salon de l'Ecrivain engagé que je décris dans 10 ans sur la planète résistante. Car au fond tous ces échanges, ces verres partagés avec l'un, avec l'autre, entretenaient chez ceux qui jouaient ce jeu là un esprit très superficiel. Cela faisait partie de la vanité parisienne, de ce que j'ai toujours détesté à Paris. Au fond ce n'était pas différent de la vacuité de la cour versaillaise au siècle de Louis XIV.

Soral fait l'éloge de ces rencontres, de ce qu'elles lui ont apporté. Je me demande si elles ne l'ont pas entretenu dans une culture publicitaire, une culture des effets de manche, comme Dantec et bien d'autres auxquels il s'oppose. Une culture qui le conduit à choisir les slogans sans nuance et les jugements à l'emporte-pièce, à porter au pinacle des penseurs sans grande envergure, à en rejeter en bloc d'autres, dont l'oeuvre ne se peut réduire à des clichés rapides.

Aujourd'hui la fluidité sociale a disparu nous dit-on. Les artistes ou intellectuels connus ne frayent plus qu'avec leurs pairs et les gens riches, il n'y a plus de bohème et les jeunes talents déshérités se suicident en banlieue. C'est possible. Il est vrai en tout cas que les échanges se font plus sur Internet que dans le réel, et qu'il manque à ces échanges "le contexte", la "situation" qui en faisait le sel, les inscrivait dans un récit, un récit charnel autrement plus parlant pour l'imagination que : "j'étais dans ma chambre, j'ai allumé mon ordi, j'ai eu un échange de trois lignes avec Emmanuel Todd dont un ami m'a donné l'adresse email, et puis j'ai éteint mon ordi et je me suis couché"... Mais peut-être aussi cette nouvelle sècheresse des rapports entre individus médiatisés par l'écran de l'ordinateur, toute cette solitude dont on nous parle tant, nous débarrasse-t-elle aussi de beaucoup de conversations stériles dont ma jeunesse fut saturée et qui ne faisait que m'engluer dans les stéréotypes inutiles d'une époque, moi et toute ma génération. Chacun dans sa solitude brasse peut-être, au fond, plus d'idées et de connaissances que nous ne le faisions. Tellement d'idées et de savoir, du reste, que nous ne savons plus quoi en faire ni comment les structurer. Nous avons perdu en poésie, en plaisir d'être ensemble, mais peut-être nous sommes-nous aussi, par là même, débarrassés d'une vanité, et d'une forme de bêtise.
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Boboïsme et berlusconisme

25 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

L'Italie a amené à l'Europe le meilleur et le pire : l'Empire romain, la Renaissance... et  le fascisme.

Il est donc utile de savoir ce qu'il s'y passe.

Je vous ai déjà parlé de mon amie anthropologue à Rome. Appelons-la Francesca... Une fille qui connaît beaucoup de choses sur l'immigration en Italie, la vie des Capverdiens, des Guinéens, des Somaliens. Elle m'en apprend tous les jours sur la "droitisation" des mentalités en Italie, la fermeture à l'égard des cultures du Sud.

Ce matin elle m'explique (en anglais car c'est ainsi que deux peuples latins dialoguent entre eux désormais)

"The real problem now is that with this government (which reflects also on a local level, as Rome has got a fascist mayor Gianni Alemanno) money for integration and intercultural projects are fewer and fewer.

While a ridiculous amount of money is spent to celebrate Italian roots, Italian traditions, Italian identity etc etc

just one example.

In the last ten years the City Council of Rome, traditionally on the left, funded a big initiative, a festival of one week dedicated to schools who elaborated projects about integration and interculture

It was called "Intermundia", and became one of the main features of the intercultural calendar in the capital

last year the council changed its colour and a bloody fascist gained the chair.

And from this year the same festival, in the same days, will be called "Festival of the Schools "Fratelli d'Italia" (Scuole dei Fratelli d'Italia - Scuole di solidarietà) "Fratelli d'Italia" is the title of our national anthem.

The festival will be aimed at valuing the schools which have made projects about national identiy

and traditions.

My friend is Pierluigi Taffon wrote his PhD dissertation on Intermundia.


That festival was inserted in the wider strategy of the left wing Council to create an image of the capital that was inclusive and positive with migrants and other cultures.
The new mayor Gianni Alemanno has a long story of participation to far right activities in the capital especially when he was young and Rome was the centre of daily fights between red and black extremists back in the 70ies and in the first half of the 80ies.


Since he is in charge he was protagonist of some discussed initiatives, first of all the campaing of criminalization of people from Romania, portraited as a people of rapers and criminals after two dreadful episodes of rape in Rome "



Nous avons eu en France des débats dans le sillage de Lasch, Michea et d'autres sur la société de spectacle, les festivités inutiles, l'idéologie bobo Delanoë interculturelle qui dissimulait en réalité une politique de répression à l'égard des immigrés et de mépris pour les intérêts du Tiers-Monde. Mais l'exemple italien montre que, quand cette devanture s'effondre, quand cette fausse gauche bobo perd toutes les élections, quelque  chose de très inquiétant peut s'y substituer... Ne le perdons pas de vue...
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La caravane gaulliste

24 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La droite

M. Dupont-Aignan lance une caravane gaulliste à travers le pays. En lisant cette nouvelle j'ai pensé à Caton d'Utique : un homme jeune qui arrive dans les années 60 av JC comme une bénédiction pour une aristocratie romaine conservatrice qui ne croyait plus elle-même en ses propres valeurs.

Sauf que Caton avait un talent, un charisme, que n'a pas Dupont-Aignan. Mais le profil de jeunesse dans la maison de retraite des vieux gaullistes que présente ce dernier fait un peu cet effet-là. Je doute donc qu'il puisse contrecarrer la sarkozysation de la droite. Car que représente le gaullisme pour les jeunes générations ? Certains en défendent tel ou tel aspect (même Bayrou a tenté de capter une part de l'héritage récemment). Mais pour ce qui est du message dans son ensemble, personne n'en peut rien faire. Le gaullisme sans de Gaulle était déjà bien peu de chose (comme le bonapartisme sans Napoléon), le gaullisme sans les barons du gaullisme n'est plus rien du tout.

Il y a peu j'ai eu une conversation avec Edgar du blog la Lettre volée, qui, en ces temps d'intégration du commandement de l'OTAN, en serait presque à troquer son mendésisme pour le gaullisme. Lui aussi présente peut-être un aspect "catonien". J'ai remarqué notamment combien il voulait croire en un gaullisme émancipateur des peuples, ce que la doctrine du général n'a jamais été. Elle était encore impériale et coloniale à l'époque de la guerre du Biafra, et, à l'intérieur des frontières, le mythe du héros salvateur n'a jamais émancipé personne.

Voilà donc où en sont mes considérations devant l'initiative de M. Aignan. Mais peut-être les militants de DLR démentiront-ils mon sombre pronostic sur l'avenir de leurs croyances.
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Voix émiettées

22 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Ce matin, pour m'informer, je parcours les sites des mouvements qui, dans les années 2000, ont pu porter dans notre pays la voix des peuples autrefois colonisés ou victimes de l'impérialisme. Je découvre un grand émiettement, comparable à celui de la gauche de la gauche (ou à celui de la droite souverainiste). Je découvre que le Mouvement des indigènes de la république est devenu un Parti. Que la République islamique d'Iran a créé un parti politique en France : le Parti anti-sioniste de Yahia Gouasmi. Dieudonné a trouvé semble-t-il les 150 000 euros nécessaires pour présenter des candidats aux élections européennes dans la région Ile de France. Europalestine qu'elle a présenté des candidats en 2004 et espère "ne pas avoir à le faire cette année" et appelle les candidats à se prononcer pour le boycott d'Israël.

Parallèlement les partis de gauche susceptibles de pencher occasionnellement ou structurellement pour la cause des peuples victimes de l'impérialisme sont crédités dans les sondages de scores honorables - 7 % pour les Verts (à supposer qu'on puisse encore situer les Verts, partisans de l'ingérence humanitaire, dans la mouvance anti-impérialiste), 9 % pour le NPA qui a mené une campagne courageuse pour Gaza, et un petit 4 % pour le Front de Gauche qui pourrait toutefois améliorer son score au terme de la campagne (il faut 5 % pour avoir un élu).
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