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Qui finance qui ?
Certains se sont demandés naguère qui avait financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy concoctée par le Boston Consulting Group.
Maintenant Kouchner est sur le grill, avec des accusations de commissions reçues de chefs d'Etat africains. Evidemment, comme nous sommes en France, Martine Aubry, secrétaire générale du principal parti d'opposition, a tout de suite dit qu'elle n'entrerai pas dans la polémique ni ne chercherait à savoir si notre ministre des affaires étrangères a des choses à se reprocher ou pas.
Et Ségolène... Mon ami Edgar, récemment se demandait qui "l'aidait" à s'afficher à Santiago, à Washington. C'est aujourd'hui Eric Woerth, ministre du budget, qui s'interroge. Affaire à suivre...
Promenade politique...

J'ai aussi jeté un coup d'oeil au blog d'Alain Soral, par pure curiosité. J'y ai découvert sa rupture avec le FN. Toujours ce problème de "l'union sacrée" avec les conservateurs, et les réacs. Ca ne pouvait pas marcher. Aujourd'hui Marine Le Pen renvoie Soral à sa rhétorique "communiste" qu'il aurait essayé, selon elle, d'imposer à son mouvement. La conclusion que Soral et ses amis devraient tirer de cette mésaventure, c'est qu'il ne sert à rien de tenter d'allier des passéites aux idées de gauche, et même, plus radicalement, qu'il faut bannir tout passéisme du discours de gauche.
Certes le défi intellectuel est difficile à relever. Espérer façonner la société telle qu'elle est : individualiste, consumériste, vulnérable, téléphage, saturée de technologies informatiques, génétiques, robotiques, et tenter malgré tout de la fédérer autour de notions de pouvoir étatique fort, de participation civique responsable, réaliste et solidaire, de limitation drastique de l'activité capitaliste, de résistance aux logiques de guerre à l'intérieur des frontières et à l'extérieur. Opter pour cela sans espérer revenir au monde des flonflons, des bals musettes, à cette douce ignorance qui, au fond, caractérisait toutes les sociétés "fermées" au sens bergsonien du terme, des années 60-70. Il faut être imaginatif.
N'y a pas arren de Coupat
Hier, un ami me rappelait que tout parti révolutionnaire qui se respecte est doté d'une structure clandestine en plus de la structure officielle, et que c'est même l'existence de cette structure qui est le signe de sa vocation révolutionnaire. LO et même d'autres partis à gauche de la gauche auxquels on ne s'attend pas en ont une. Le PC a liquidé la sienne dans les années 80, ce qui est significatif, disait-il.
Le même jour des gens manifestaient pour Coupat. J'avoue avoir du mal à me faire une opinion sur cette affaire. Si la demande de libération a été rejetée en appel, c'est bien qu'il doit y avoir quelque chose au dossier. Les articles de profs du Quartier latin sur ce sujet en défense de Coupat ne sont pas vraiment convaincants. A chaque fois ils relèvent un ou deux faits qui peuvent aller dans le sens de Coupat et caricaturent la position des pouvoirs publics, mais ce n'est pas ainsi qu'on défend utilement une cause. Il faudrait reprendre point par point l'acte d'accusation et le démonter. Je n'ai pas l'impression que les défenseur de Coupat soient en mesure de le faire, ni dans la presse ni - c'est plus grave - dans les enceintes judiciaires. Cela ne signifie pas que Coupat soit coupable, mais simplement qu'il reste des ombres au dossier. Voilà pourquoi il est difficile d'arrêter une position sur ce sujet.
La tendance des organisations de gauche à caricaturer l'accusation, et à passer sous silence certains faits gênants plutôt que d'en discuter rationnellement (jusqu'à même montrer qu'ils ne sont pas si gênants qu'on veut bien le penser au départ) est une tendance habituelle de la gauche de la gauche. Dans "10 ans sur la planète résistante", je l'ai mentionnée à propos de l'affaire Bishara. C'est aussi lié au fait que les gens de tous bords n'aiment pas les vérités argumentées. Ils voient dans les arguments quelque chose d'ennuyeux et de violent dont il ne faut user qu'à dose homéopathique à des fins rhétoriques. Ce qui permet ensuite à leurs adversaires de les taxer de malhonnêteté et de sectarisme.
En outre, en ce moment, peu de gens à gauche ont envie d'examiner sérieusement les arguments pro- ou anti-Coupat, parce qu'à travers Coupat ils se mobilsient pour autre chose : pour ceux qu'ils appellent la "criminalisation" du mouvement social (les arrestations et intimidations de syndicalistes, de défenseurs des sans-papiers etc). Dans l'affaire Coupat ils tiennent un intellectuel (comme Batisti) qui en plus ne se voit pas reprocher des crimes de sang (et auquel donc on n'a pas besoin de demander 20 ans de repentance avant de le juger défendable).
J'ai répondu hier à mon correspondant que de toute façon, les structures clandestines ne servaient sans doute pas à grand chose dans nos sociétés vu que, de toute façon, aucune des conditions ne sont réunies pour une résistance armée efficace (à commencer par la formation des jeunes à la discipline). La formation du NPA a posé ce genre de question, notamment quand un ancien d'action directe a voulu adhérer à ce parti sans dénoncer la lutte armée. Je me souvient de Cohn Bendit expliquant il y a deux mois que Besancenot en fait croyait en la lutte armée puisqu'il soutient le Che. Sans doute aussi la résistance armée au Proche-Orient (Liban, Palestine) donne-t-elle des idées à certains révoltés, mais je pense que ces gens sont vraiment décalés par rapport à la réalité sociale européenne. Sans doute le mieux qu'on puisse espérer en Europe en ce moment serait la victoire en France par les urnes et non par les armes d'une coalition de gauche comme celle du mouvement bolivarien en Amérique latine, une victoire qui déboucherait sur une sortie de l'Union européenne et de l'OTAN et une alliance avec les pays progressistes. Mais comme me le disait quelqu'un l'an dernier, nous manquons de leaders charismatiques pour pouvoir espérer cela. Nous manquons aussi de cadres moyens réellement formés à une culture de gauche à la fois radicale et réaliste (ce qui aussi le cas en Amérique latine, et cela y paralyse les avancées démocratiques). Notre "génération Casimir" ne les fournira pas.
Sarko au Congo

(Courrier International 22/01/2009)
Le président français a jeté un pavé dans la mare en proposant une restructuration de la région des Grands Lacs en faveur du Rwanda et au détriment de la république démocratique du Congo. Celle-ci n'apprécie guère." (http://www.africatime.com/Rdc/nouvelle.asp?no_nouvelle=442352 - http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=93652). L'article a été publié dans Le Potentiel (quotidien de Kinshasa - http://www.lepotentiel.com)
Pendant ce temps L'oeil du Patriote écrit :
"Au moment où la classe politique congolaise est divisée par la succession des événements à l’Est de notre pays, nos envahisseurs, eux, accélèrent l’exécution du schéma d’occupation et d’annexion de la partie Est de notre pays, la République Démocratique du Congo. En l’espace d’un mois seulement, les Congolais ont assisté, hébétés, à l’exécution rapide des scenarii de la fin d’un processus savamment conçu par Kagamé à Kigali, et soigneusement exécutés en RDC par son digne représentant, «Joseph Kabila»: dissidence de Ntaganda, destitution de Nkundabatware de la présidence du CNDP, annonce de la fin de la rébellion par le nouveau patron du CNDP, Bosco Ntaganda, normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali et amorce d’une négociation pour mettre fin à la présence des rebelles hutus rwandais de FDRL, signature d’un accord (secret ?) entre la RDC et le Rwanda autorisant l’entrée de l’armée rwandaise en RDC, d’abord comme «simple observateur» (dixit ministre Tambwe Mwamba, relayé par son collègue Mende), ensuite comme « forces amies pour combattre le FDRL et les milices locales » , et enfin, annonce pompeuse de l’arrestation de Nkundabatware au…Rwanda. Ouf ! Les Congolais n’y ont vu que du feu! Certains, comme des automates, ont même applaudi et remercié le maître de Kigali (et de Kinshasa ?). Les pauvres! Heureusement qu’il y a aujourd’hui des patriotes congolais qui se sont débarrassés des effets soporifiques de cette morphine ! La grogne gagne du terrain. Dieu merci !"
Le Potentiel laisse entendre qu'Obama ne serait pas sur la ligne de Sarkozy sur la balkanisation de la RDC (http://www.africatime.com/rdc/nouvelle.asp?no_nouvelle=443313&no_categorie=). Du wishful thinking ?
Le retour des options nucléaires

"La déclaration sur le déploiement éventuel de cette arme (les missiles iskander) dans la région de Kaliningrad s'explique très facilement : l'implantation du système de défense antimissile américain en Pologne et en République tchèque constitue une menace directe pour le potentiel nucléaire russe. Certes, 10 missiles intercepteurs GBI qu'il est prévu d'installer en Pologne à la première étape, et même 50 de ces missiles, ne pourront parer une attaque de grande envergure des Troupes de missiles stratégiques russes (RVSN) et de porte-missiles sous-marins, mais l'importance de ces missiles intercepteurs s'accroîtra incommensurablement après le premier coup nucléaire éventuel porté par les Etats-Unis à la Russie. Dans ce cas, les intercepteurs d'ABM feront face à un nombre très réduit de missiles russes restés intacts après le premier coup, ce qui permettra aux Etats-Unis de compter sur un succès et de remporter, pour la première fois après les années 50, la victoire dans une guerre nucléaire. " (http://fr.rian.ru/analysis/20090130/119896009.html)
L'Europe, les Sudètes, les enjeux mémoriels

"Est-ce l'Europe ou la loi du plus fort ? En décembre 1989, le responsable des amitiés franco-tchécoslovaques avait publié une tribune dans Le Monde qui disait en gros "Français investissez en Tchécoslovaquie et épousez des tchécoslovaques, ne laissez pas l'Allemagne occuper seule le terrain dans ce pays". Aujourd'hui je me demande quelle est la part respective de l'Allemagne et de la France dans les investissements en République tchèque.
D'un point de vue géopolitique, il y a deux visions de l'Europe centrale : une vision française qui y soutient les peuples slaves, et la formation de fédérations respectables sous leur égide (la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie), et la vision allemande selon laquelle tout ce qu'il y a entre l'Adriatique et les Carapathes constitue une sorte de "Galilée des nations" dans laquelle les Allemands ont leur place (et qui soutient aussi les revendications des non-slaves Hongrois, des Turcs, des Albanais).
Evidemment le souvenir du nazisme permet de dénigrer le point de vue allemand mais plus pour très longtemps. Mais sur la question de l'Europe centrale je ne suis pas convaincu que le souverainisme "classique" (c'est à dire la défense de l'héritage de 1945 qui reproduisait celui de 1918 favorable à la France) soit complètement réaliste, sauf à considérer qu'un peuple déraciné (les Alllemands des sudètes) doit faire le deuil de sa mémoire et se recréer une identité ailleurs.
Il y a autour de ces questions mémorielles des difficultés considérables : les Sudètes veulent revenir en Tchéquie, les Juifs sionistes en Palestine, les Pieds-noirs en Algérie. Des tas d'enjeux coloniaux se greffent là dessus (car Pieds noirs et Sudètes par exemple étaient des colonisateurs là où ils vivaient). Le progressisme du 20 ème siècle (la foi en l'avenir), justifiait que les peuples opprimés expulsent les colons pour créer un avenir meilleur. Le pessimisme écolo-conservateur de notre époque qui fétichise le passé, valorise le droit au souvenir et ouvre la voie au retour des colons partout".
Le roman, le blog d'Edgar

Comme tout un chacun je dois vouer le plus clair de mon temps au boulot - ma chef m'ayant d'ailleurs sonné les cloches lundi (j'ai appris par la même occasion qu'elle appartenait à la RPR, la "religion prétendument réformée" comme on disait jadis, ce qui explique que le travail sous son autorité ne soit pas du tout drôle - il faudrait faire une étude sociologique sur les protestants dans les professions juridiques).
Mon interview à Radio Pais a reçu des échos favorables d'amis dans le Sud-Ouest, mais mon roman est très loin de pouvoir faire son chemin en Béarn : il faut d'abord que les libraires le commandent et le mettent sur leurs étals. Ce n'est pas gagné d'avance quand on ne s'appuie pas sur un réseau de diffusion solide.
J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur ce roman mais il est trop tard ce soir pour ce faire.

A défaut d'écrire sur ce blog, je traine souvent du côté du blog d'Edgar, La lettre volée (http://www.lalettrevolee.net/), un site sympathique où l'on trouve des gens qui à la fois lisent un peu des livres et ne sont pas dogmatiques. On peut y lancer quelques idées, expérimenter. Edgar a fait une recension plutôt sympa de mon "Programme pour une gauche" (http://www.lalettrevolee.net/article-27116505.html). Pas trop de réactions dans les commentaires (normal : les gens ne connaissent pas ce livre dont seul le mouvement de Nikonoff a signalé l''existence sur le Net), mais bon, peut-être auront-ils quand même jeté un coup d'oeil. Edgar m'a dit que sa feuille électronique avait l'audience d'un "journal paroissial". Ce n'est pas si mal.
Interview sur Radio Païs-Pau
Ci-joint une interview de Frédéric Delorca diffusée à 12 h 30 aujourd'hui sur Radio-Païs Pau (http://www.radio-pais.com/) à propos de La Révolution des Montagnes. A signaler aussi une recension de ce livre sur Le Mague (http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article5708) .