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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #billets divers de delorca tag

Un petit air de XIX ème siècle

4 Décembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Quand "Le Monde" s'efforce de penser les différences entre les peuples, cela donne ceci :

"c'est la grande différence avec la situation chinoise -, le boom actuel en Russie est fondé sur une économie de la rente, pas sur la construction d'une économie moderne. L'exportation de produits énergétiques ou miniers rapporte des devises dont une partie peut être redistribuée. Elle ne favorise pas les réformes économiques. Elle n'encourage pas non plus la diffusion de l'esprit d'entreprise dans un pays où le climat et l'histoire ont entretenu l'apathie des masses.

Ce n'est pas un hasard, pas plus qu'une fatalité, si l'on ne trouve pas sur le marché international inondé de produits chinois des biens de consommation made in Russia. Ce n'est ni un hasard ni une fatalité si, aux confins de la Sibérie, des millions de Chinois cultivent des terres dont les Russes n'ont jamais rien su tirer. C'est une réalité.

Daniel Vernet"

(Le Monde 5 décembre 2007)

Les "vaillants" Chinois, les Russes "apathiques". Ca a un petit air de pensée du XIX ème siècle, vous ne trouvez pas ?
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Au fil des lectures

22 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Quand Régis Debray se déplace que se soit au Kosovo (1999) ou en Palestine (2006), les papiers qu'il en retire méritent toujours le détour. Voyez le dernier en date dans Le Monde Diplomatique d'août dernier : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/DEBRAY/14996.  
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Résistance difficile

21 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

La méchanceté idiote et gratuite des grands médias de droite d'une décennie à l'autre est toujours la même, à l'égard de Bourdieu (voir le dossier d'ACRIMED sur le traitement médiatique du dernier livre de Nathalie Heinich - http://www.acrimed.org/article2762.html), comme à l'égard des agents des transports publics en grève (nous en avons la preuve tous les jours) et de tout ce qui résiste à l'essor du pouvoir financier en France et du pire darwinisme social.

Il faut endurer chaque jour le venin de toute cette mauvaise foi, qui se diffuse à grande vitesse sur le ton de l'évidence dans des couches vastes de la société. Dans mon entourage professionnel, il ne se trouve pas une seule personne qui ne trouve la grève des trains "absurde" et qui n'attende (comme le leur annoncent les journaux) la reprise du trafic pour le lendemain. Pour eux, il faut absolument que la grève s'arrête, que la parenthèse se referme, pour que l'on passe à autre chose (c'est à dire à liquidation du statut de la fonction publique - alors qu'eux mêmes sont fonctionnaires - et à l'allongement de la durée de cotisation des retraites dans le secteur privé). Les forces de résistance vont-elles tenir le choc comme elles y parvinrent en 1995 ? Mélenchon sur son blog évoquait la nécessité de mettre en place des collectes au profit des grévistes. Il a cent fois raison. Ce serait l'occasion d'exprimer la solidarité des usagers.
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Chavez à Paris

20 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Chavez va-t-il pousser les Farc à réintégrer le système politique colombien ? C'est ce qu'il a laissé entendre hier soir à Paris (cf video), affirmant même qu'Uribe était son ami...

Il faut en tout cas saluer ici la très grande habileté de Chavez, qui débarque en France en libérateur potentiel d'Ingrid Betencourt, et vient ainsi couper l'herbe sous le pied des bobos delanoïstes et sarkozistes (et notamment de Reporter sans frontières) qui hurlent à la tyrannie vénézuélienne. Chavez libérateur d'otages en Colombie rencontre Sarkozy libérateur d'otages au Tchad, c'est en ces termes  que se pose la visite du président vénézuélien, qui ajoute l'image à l'image pour mieux aveugler nos médias (qui adorent ça), ce qui lui permettra ensuite de négocier tranquillement en coulisse les contrats de Total.

Chavez l'a dit : il veut vendre du pétrole à tout le monde - y compris à la France - mais pas aux Etats-Unis qui le gaspillent (dans l'interview ci dessous il les qualifie de "Dracula"). Peut-il contribuer à décrocher un peu Sarko de Bush, notamment sur le dossier iranien ? L'avenir le dira.
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Stockholm

15 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Paul Veyne explique quelque part que le besoin de vénérer la famille impériale et la personne de l'Empereur, qui a émergé dans les provinces (plus qu'à Rome même) sous Auguste provient peut-être du syndrome de Stockholm qui pousse les otages à aimer le ravisseur : parce que ce processus psychologique aide à accepter les dominations les plus absurdes. grille.JPG

Faut-il voir du syndrome de Stockholm dans le vote massif des Français pour Sarkolène en mai dernier ? dans l'ardeur de la CGT à casser le mouvement de grève en ce moment ? dans le fait qu'en Espagne seul le député Francisco Garrido parmi les élus aux Cortes ose attaquer frontalement la petite phrase du Roi contre Chavez au dernier sommet ibéro-américain ? (cf http://www.elmundo.es/elmundo/2007/11/15/espana/1195097477.html?a=ec9044ef44bb19edf923daddc3d9108b&t=1195116376)
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Chavez et l'OPEP

14 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Je n'approuve pas toutes les dimensions de l'aventure "bolivarienne", au Vénézuela ou ailleurs en Amérique latine. J'y décèle souvent des faiblesses : du désordre, de l'incantation verbeuse, des formes de culte de la personnalité déplorables, une façon aussi inquiétante de noyer les institutions sous le pouvoir des masses (c'est-à-dire des citoyens certes débarrassés de l'individualité bourgeoise, mais qui peuvent verser dans une irrationnalité collective dangereuse). Mais je me garde de faire la fine bouche : pour une fois que des peuples brisent le darwinisme social et renouent avec les idéaux  d'émancipation collective, il les faut soutenir. J'apprécie notamment chez Chavez son sens aigu de la géopolitique et des rapports Nord-Sud. Il racontait il y a peu qu'Aznar en 1999 lui avait proposé de rejoindre le "premier monde" auquel il pouvait se rallier avec son pétrole et de ne plus chercher à défendre les miséreux d'Haïti (http://www.cooperativa.cl/p4_noticias/antialone.html?page=http://www.cooperativa.cl/p4_noticias/site/artic/20071110/pags/20071110160054.html). Chavez a refusé. 

Chavez c'est le courage, physique, intellectuel, politique et c'est un Verbe qui se déverse généreusement sur son peuple (dans l'émission "Allo présidente" notamment). Il y a peu à l'ambassade du Vénézuela à Paris quelqu'un a demandé si la réforme constitutionnelle de décembre limiterait les pouvoirs du président, et le sociologue qui tenait une conférence là a répondu quelque chose comme "on ne peut pas arrêter le verbe de Chavez". Le glissement de la notion de "pouvoir" à celle de "verbe" était significatif. On a le sentiment d'un pays qui coule sous un flot de paroles, des paroles de vérité comme il n'en avait jamais reçu auparavant, c'est ce qui est touchant dans le Vénézuela chaviste (d'où d'ailleurs le côté absurde du "por qué no te callas" espagnol dont on parlait hier). Or quand ce verbe, parle des rapports Nord-Sud, il va tout de suite à l'essentiel. Je lisais ce soir un article sur Aporrea à propos des projets de Chavez autour de l'OPEP. S'il gagnait son pari, la face du monde en serait changée. chavez.jpg

Lisez plutôt :

"Le président Chavez a annoncé qu'il apportera plusieurs idées au sommet de l'OPEP, qui aura lieu les 17 et 18 novembre à Ryad, pour changer la méthode de mesure des prix du pétrole, bien qu'il n'ait pas donné de plus grands détails. Il a indiqué que la production de West Texas Intermediate (WTI), brut utilisée comme référence à la Bourse de New York, est très petite par rapport à la production mondiale de pétrole, "donc ce n'est pas l'indicateur le plus adéquat". Il a souligné l'importance d'accorder des prix préférentiels aux pays les plus pauvres : "Nous proposerons des mécanismes de protection pour que le prix à 100 dollars ne se transforme pas une bombe destructive pour les sociétés affaiblies du Tiers Monde". Il a publiquement
considéré que les prix doivent osciller entre 80 et 100 dollars le baril. "Je crois que nous devons retourner à l'OPEP originaire, avec une forte charge géopolitique. Nous travaillons sur quelques idées pour faire des sondages entre les chefs d'états de l'organisation. J'ai dit qu'il serait formidable de vendre le pétrole à 200 dollars et à cinq pour les pauvres, ce serait un mécanisme pour la croissance de l'économie. Si les prix arrivent à 100 dollars on pourrait destiner quelque 100 milliards de dollars pour combattre contre la misère en Afrique, les Etats-unis et tous les pays, à travers un fonds de développement social ", a continué le mandataire dans
son discours."
(http://www.aporrea.org/tiburon/n104676.html)

Au fait, je conseille aux gens qui s'intéressent à Chavez de jeter un oeil à cette vidéo :


 

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Un truc amusant sur les Balkans

5 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Un échange de raps entre Serbes et Albanais sur le Kosovo :


Un rap pro-Serbe (http://youtube.com/watch?v=wtmsNb685D0) :


Un rap-pro-Albanais en réponse (http://youtube.com/watch?v=T1TmBYnL65g)
  

La réplique serbe (http://youtube.com/watch?v=bTxSBWq1DUw) :

 
Les Albanais reviennent à la charge (http://youtube.com/watch?v=Lo7xulxp-qo)


Réponse serbe (http://youtube.com/watch?v=fcW4I2hcMDE)

 
Un Albanais à nouveau... (http://youtube.com/watch?v=7oHIAQ3H0pw) :

 

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La violence revancharde du journal "Le Monde"

3 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Lisez l'éditorial ci-dessous et vous sentirez la haine affleurer sous la plume de nos si modérés et distingués "grands journalistes".

FD

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Chronique
Cristina contre Lula, par Eric Le Boucher

  

Le populisme fait un puissant retour dans les pays en développement dotés de matières premières. Pas uniquement dans ces pays, notez, il monte aussi au nord sous la forme de la démocratie d'opinion ; mais c'est un autre sujet.
De Poutine à Chavez, les dirigeants de ces pays, enrichis à milliards par la manne de l'or noir, des métaux, des denrées agricoles, croient mener de bonnes politiques. L'Etat remet la main sur la production en assurant que le "peuple" doit en obtenir une juste part. Les gouvernements redeviennent autoritaires au nom d'un "social" redistributif. Dans le grand balancier des doctrines, après les décennies libérales, ils repartent dans l'autre sens vers des renationalisations, des contrôles publics et une fermeture relative des frontières.
Ces politiques sont des illusions. Elles séduisent, sans doute. Mais elles font vite fi de la démocratie, d'abord. L'autoritarisme s'auto-renforce toujours, exemple la Russie. Ensuite, elles confondent les largesses avec le social durable.
Point de départ : il est nécessaire de corriger les insuffisances, voire les échecs des années libérales, à commencer par le fait que les sacrifices ont été demandés exclusivement aux classes défavorisées dans ces pays. Mais faut-il les corriger en les amendant profondément ou en leur tournant le dos ? L'Amérique latine en offre un cas d'école : le Brésil a choisi la première voie post-libérale, celle de la social-démocratie ; l'Argentine a préféré la seconde, celle du néo-péronisme, celle du populisme. Qui gagne ?
A première vue, l'Argentine. Cristina Fernandez tirant profit des bons résultats de son mari, Nestor Kirchner, a été élue facilement, dès le premier tour de l'élection présidentielle, le week-end dernier. Après l'humiliante crise monétaire de 2001, qui a forcé le pays à faire défaut sur sa dette, à diviser la valeur du peso par trois par rapport au dollar, ce qui a ruiné des milliers d'épargnants (pas les plus riches, qui avaient placé leur fortune à Miami ou à Genève), le président Kirchner, élu en 2003, est revenu sur beaucoup des préceptes libéraux. Il conserve une politique budgétaire orthodoxe, mais il s'en prend aux multinationales (comme Suez) et au Fonds monétaire international, avec lequel il rompt. Il renationalise la politique économique avec deux lignes de conduite : exporter grâce au peso faible et ne plus dépendre des capitaux étrangers.
La remontée des prix mondiaux des matières premières est une aubaine : l'Argentine, puissance agricole, accumule les excédents commerciaux (6 % du PIB), et une taxe sur les exportations emplit les caisses de l'Etat. De 2003 à 2007, l'économie comble son affaissement précédent au rythme d'une croissance de 8,5 % l'an. Le chômage recule de 21,5 % à 8,5 %. L'argent distribué divise par deux la pauvreté, de 54 % à 23 %.
En face, le Brésil peine. Lula da Silva a été réélu l'an passé, mais beaucoup plus difficilement. Le président syndicaliste développe depuis 2002 une politique orthodoxe pour reconquérir une "crédibilité" vis-à-vis des capitaux étrangers. Il doit visser ses dépenses budgétaires malgré les besoins de tous types. La croissance tarde à décoller, sursaute et puis retombe. Le Brésil souffre de maux profonds, comme le note Jérôme Sgard, du CEPII : des infrastructures vétustes qui font buter l'exportation sur le manque de routes et de ports, une pression fiscale très forte, un secteur public bureaucratique, alourdi encore par la structure fédérale.
Pourtant, la politique de Lula, longtemps ingrate, semble enfin payer. "L'économie brésilienne est entrée dans le cercle vertueux. La politique, stable sur le long terme, apporte ses effets positifs sur les décisions d'investissement et de production", se félicite l'IPEA (rapport trimestriel, juin 2007, Instituto de Pesquisa Economica Aplicada). Sans doute l'environnement extérieur est-il favorable au Brésil comme à son voisin du Sud. Mais les " fondamentaux", comme disent les économistes, vont dans le bon sens : les taux d'intérêt qui punissent le Brésil pour son laxisme passé retombent à 12 %, l'investissement repart (+ 9 %), l'emploi aussi (+ 4 % sur un an), le chômage recule (8,5 %). Rien n'est réglé, loin de là, mais le terrain se dégage, l'orthodoxie semble payer.
Cristina, la "reine d'Argentine", a au contraire une montagne levée devant elle. En clair, elle va devoir rompre avec la ligne de son mari. Pourquoi ? Parce que les prix flambent : 9 % officiellement, en vérité le double. Le gouvernement tente de le camoufler en truquant les statistiques, mais les syndicats ne sont pas dupes : ils réclament 20 % de hausse des salaires. Engrenage prix-salaires connu dont la fin est certaine : une nouvelle crise.
L'Argentine a cru se passer des capitaux étrangers (et des technologies qu'ils apportent), elle manque d'investissements. Les coupures de courant électrique limitent l'industrie. Il va falloir benoîtement refrapper à la porte du FMI pour "recrédibiliser" la signature du pays. Ce ne sont pas les achats, pour 5 milliards de dollars, de bons du Trésor par Hugo Chavez venu avec empressement à l'aide qui suffiront. Bref, l'économie va devoir ralentir vers les 5 %, et l'Etat va devoir dire non aux syndicats et couper pas mal de ses largesses.
Le match Brésil-Argentine ne peut être simplifié. Les deux ont une visée sociale ; pour les deux, l'Etat est un moyen nécessaire. Mais un Etat réformé, rigoureux, est différent d'un Etat qui achète l'électeur.
Article paru dans l'édition du 04.11.07.
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