Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #divers histoire tag

Les murs de Thèbes

18 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Je ne sais presque rien sur Thèbes. "The first cut won't hurt at all" : j'apprends qu'Epaminondas assura l'hégémonie à Thèbes en réfléchissant sur les mains dans le pythagorisme. "The second only makes you wonder" : je lis quelque part qu'un historien dont j'ai oublié le nom a écrit que Thèbes était une ville diffamée et je me souviens que la courtisane Phryné, traduite en justice à Athènes, avait proposé de financer seule la reconstruction des murailles de cette cité détruites par Alexandre le Grand. "The third will have you on your knees"... Bon, pas envie de finir déçu, donc je ne cherche pas à en savoir plus sur cette ville. Mais il y a sûrement quelque chose de très étrange autour de tout cela. Il paraît que les touristes ne s'y arrêtent pas, nos livres d'histoire non plus. Probablement une bonne raison pour que des esprits plus malins que moi, plus forts, plus courageux, moins crétins que je ne le suis, se penchent sur cette question...

Lire la suite

Les gaullistes étaient-ils des fascistes ?

7 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Au milieu de tant de traits profondément antipathiques dans le journal de Morand, quelques saillies vraiment drôles, comme celle-ci, le 15 septembre 1969 :
de-gaulle-copie-1.jpg
"Le syndicalisme a pris, samedi, l'offensive. Le Parti communiste est le seul parti : il va essayer de faire sauter le gouvernement. Mais chez les gaullistes, les durs (style "Debré") vont prendre la tête de la résistance (à cet égard, très dangereux d'avoir confié l'armée à Debré). Ce sont des fous ; ils sont très capables de se démasquer fascistes et de casser le Parti communiste syndicaliste avec leurs groupes d'action civique, troupes d'Allemagne, etc. Retour de de Gaulle, Malraux compris, etc. Bref, je pense qu'on est fort près de l'affrontement."

L'amateur d'histoire fiction (de "what if history") que je suis est comblé.

Morand n'aimait pas Debré qu'il trouvait idiot. J'aime aussi quand il se moque de la bouche "en cul de poule" de De Gaulle, de ses airs bonnasses, de sa manière de récupérer les idées à la mode, de flatter la vanité des Français tout en détruisant le pays tout autant qu'il le construit (comme Louis XIV, Napoléon et Clemenceau dit-il). Morand comme Céline fut un vichyssois anti-patriote, une curiosité pour entomologiste.
Epaminondas.png
Pour ma part plus j'y pense plus je crois que la grandeur de Bonaparte tint à son côté Epaminondas, et seulement à cela : c'est à dire que comme Auguste il tenait sa puissance d'ailleurs, d'un prodige. Chateaubriand l'a très bien senti.

Lire la suite

Regards croisés

17 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Je n'aime pas connaître les grands hommes à travers les historiens, car ceux-ci ne sont la plupart du temps que des archivistes médiocres. Je préfère les découvrir à travers le regard qu'un autre grand homme, de préférence contemporain, porte sur eux. Par exemple j'aime découvrir Caton d'Utique à travers Cicéron, Napoléon à travers Châteaubriand, Gandhi ou Zweig à travers Romain Rolland. Parce que le grand auteur a toujours des raisons plus intéressantes que l'historien d'aimer ou détester un de ses contemporains, en outre il baigne plus dans l'ambiance de l'époque, et en connaît mieux les enjeux même inconscients, et puis, même si ce grand auteur se trompe, ses erreurs et les raisons de ses erreurs sont toujours plus intéressantes dans leur visée philosophique que celles de l'historien.

Lire la suite

Francisco Primero

13 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

L'Amérique latine pleure encore Hugo Rafael Chavez Frias. Mais peut-être trouvera-t-elle un semblant de réconfort dans le spectacle des gestes simples de ce nouveau pape argentin qui choisit le nom du saint qui parle aux oiseaux et, au balcon de la place Saint Pierre, commence son pontificat par un humble Pater Noster, la plus sobre des prières, celle de la modestie. Je ne connais rien de ce pape. Mais ces premiers gestes me plaisent.

 

Bon, au fait, pour les moins de 25 ans qui tombent sur ce blog et n'ont aucune formation religieuse (et pour la traductrice de TF1 qui visiblement n'a jamais récité aucune des grandes prières catholiques, cf ci dessous), voici un cours de rattrapage en images, qui résume en 15 mn les Evangiles, signé Olaf Encke et Claudia Romero... (après on dira que je ne fais pas d'efforts pour éduquer la jeunesse...). Bon on n'est pas obligé d'aimer cette histoire de l'agnus dei dont Marie de Magdala est la véritable héroïne, bien-pensance féministe oblige (un des auteurs allemands du court-métrage s'en explique ici)... Moi personnellement dans le genre romanesque je préfère les évangiles apocryphes, chacun son truc...

 

   
Lire la suite

Suite de la visite de l'histoire de France à travers les yeux de la droite

16 Décembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Est-il vrai que, comme le soutient Bernanos sur la base d'une interview de Werlé, maire de Ferrières, dans Le Figaro Bismarck n'aurait pris à la France que 5 km le long du Rhin et Strasbourg si celle-ci avait accepté l'armistice plus tôt en 1870 ? Bernanos a en tout cas des mots intéressants - un peu les mêmes que Flaubert - quand il décrit cette fièvre révolutionnaire républicaine un peu théâtrale qui s'empare du peuple français après la chute de Napoléon III. Les raisons de la chute de l'empereur d'ailleurs sont d'ailleurs évoquées en des termes convainquants par l'auteur : cette idée que l'il entretenait à la France le rapport d'un amant illégitime à une maîtresse qu'il couvre de cadeaux et demande régulièrement "m'aimes-tu ?" à travers ses plébiscites, en sachant qu'il ne pourra jamais l'épouser. Un pouvoir illégitime, mal assuré.

 

fusiltab.jpgTout de même cet imaginaire de la levée en masse, cette conviction quasi-religieuse qu'elle aboutira à un Valmy miraculeux, à l'image de cet ouvrier français qui se jette avec une baïonette sur les flancs d'une soldats prussien. Bernanos (qui esquisse aussi une comparaison intéressante avec la résistance espagnole des années 1810) décrit magistralement cette superstition comme Flaubert le fait de la Commune (d'ailleurs saluons l'honnêteté avec laquelle Bernanos dénonce, comme Flaubert, la bassesse de la répression versaillaise). L'Histoire se répète sur le mode de la comédie comme l'avait noté Marx (un peu comme, si l'on veut, le hollandisme aujourd'hui est une répétition comique du mitterrandisme de 81, nous y reviendrons un jour), et il n'y eut pas de second Valmy. La fièvre de 1870, nos professeurs nous apprirent à la considérer comme une résurgence "normale" de l'instinct républicain de notre peuple, pourtant le phénomène n'a rien de normal, et il n'y a rien de normal dans le fait de voir un Gambetta, un homme fraîchement naturalisé comme le note Bernanos, envoyer des tas de pauvres bougres au casse-pipe avec des "fusils à tabatière"...

 

Etrange que la mystique révolutionnaire ait si bien fonctionné en France en 1870, alors que les Républicains étaient si minoritaires dans le pays. Tout le monde y a vu l'effet d'un fond chimérique de l'esprit français, en retard à maints égards sur le "positivisme" prussien. La création de Sciences Po est née de là, à l'époque, la volonté de remédier à la bêtise d'un peuple à travers la regénérescence de ses élites.

 

Etrange a contrario que cette mystique-là n'ait pas du tout marché en 1940, pas même dans les rangs des marxistes, alors qu'il y eut un appel dans ce sens lancé par le communiste Charles Tillon à Bordeaux le 17 juin. On peut pousser plus loin encore l'étonnement philosophique : pourquoi n'y eut-il pas de sursaut révolutionnaire à Bagdad à la chute de Saddam (qui était le Napoléon III de son pays) en 2003, face à l'invasion US ? Question faussement naïve, bien sûr, qui nous aide juste à mesurer le fossé entre le monde actuel et celui de 1870.

Lire la suite

Bernadette Chirac

3 Octobre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

"Bernadette Chirac" ce titre est aussi incongru en tête d'un de mes billets que "Jacques Derrida" dans le répertoire de Scritti Politi. Mais c'est peut-être l'époque qui veut ça. L'âge venant je suis enclin à avoir la plus grande indulgence, voire la plus grande mansuétude à l'égard de la vieille aristocratie française. Alors après Jean d'Ormesson, rendons hommage à l'ancienne première dame. Elle a représenté tout ce que je détestais en France. Et voilà que ce soir, en l'entendant parler à la TV, quelque chose en elle me surprend, m'intrigue, m'accroche. La sobriété du verbe, le stoïcisme, la force de la volonté. Elle parle de sa première année à Sciences Po (qu'on appelait à son époque et à la mienne "année préparatoire"), de ces tables en carré en conférence de méthode, de son futur mari qui agitait les jambes face à elle et dont elle se disait qu'il devait boire trop de café, du moment où elle s'est portée volontaire pour les exposés en histoire et en droit constitutionnel (en 1988 nous avions encore les mêmes matières). En arrière plan il y a une photo d'elle en noir et blanc à 18 ans. Je me demande si dans mon souvenir il y avait des "Bernadette Chodron de Courcel". Je trouve dans ma mémoire des femmes avec des noms à rallonge, mais pas de celles qui assumaient leur rang comme le faisait celle-là. De mon temps les filles aristos cherchaient déjà à faire "peuple".

 

On peut comprendre que Chirac ait été attiré. Elle avait du tempéramment, en plus du prestige de sa noblesse. Ils ont vécu une belle aventure personnelle tous les deux (quoiqu'il ne soit pas sûr que notre pays en soit sorti grandi). Elle a une belle façon de l'évoquer, avec beaucoup de retenue, comme quand Mitterrand parlait. Certains vieux sont immenses quand ils racontent ou jugent le passé. En même temps elle a toujours le même regard que la sciencepoteuse de 18 ans. Sans doute les mêmes qualités et les mêmes défauts aussi.

 

Elle s'indigne qu'on ait pu vouloir traduire en justice "comme un citoyen ordinaire" son mari, juste à la sortie de ses fonctions, comme un malpropre, sans égard pour tout ce qu'il avait fait pour l'Etat (et c'est vrai que le procès des emplois fictifs était absurde). Je pense à la démocratie athénienne. Elle a passé son temps à faire ça : porter au pinacle ses chefs, et les traduire en justice. Mais il est vrai que Bernadette n'eût pas été "première dame" dans ce sytème-là. Je pense au Père C qui se pignole en rêvant au Parthénon (vous savez, le prof d'économie qui donnait un cours à Annecy le 23 septembre...). Je pense surtout à Périclès et Alcibiade... Mon esprit vagadonde sur ces rivages là. Mince. Il a perdu en cours de route Bernadette Chodron de Courcel. Zut, que disions-nous d'elle déjà ? Je ne sais plus. Elle glisse déjà vers le passé, comme son mari, avec son lot de possibilités non réalisés, de choses ui auraient pu se faire ou ne pas se faire. C'est un instantané poignant. Tous ces gens du XXe siècle, qui se sont maintenus dans le XXIe un peu par hasard. Ils sont dans leurs vieux meubles et dans leurs souvenirs. Ils ne sont plus là que par erreur. On se sent un peu comme eux parfois. Savez-vous qu'il y a une belle citation de Chateaubriand sur le fait de survivre au passé alors qu'on aurait dû mourir avec lui. Ce grand homme se sentait comme ça, étranger au nouveau siècle qu'il avait vu naître. L'actuel siècle me fait un peu peur. Avec toutes ses lumières. De la lumière artificielle, des effets spéciaux, un grand soin accordé à des enveloppes vides.

 

Mais bon, rassurez-vous, je ne vais pas chanter "I love you Bernadette" comme Scritti Politti entonnait "I'm in love with you Jacques Derrida". Il y a des limites quand même.

 

Lire la suite
Lire la suite

Les Grands Hommes

29 Juin 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Je vous recommande la revue Books de juillet-août qui propose des articles de grande revues intellectuelles anglosaxonnes sur de moments emblématiques de l'histoire de France du règne de Charlemagne à la seconde guerre mondiale. Le regard d'outre-Manche ou d'outre-Atantique sur notre pays a toujours quelque chose de décapant, pas forcément juste, mais jamais compètement faux.

 

En l'occurrence sur nos grands moments historiques, il a le mérite de souligner l'importance des hommes qui critallisent les antagonismes sociaux et/ou permettent de les dépasser, et de poser la question "pourquoi eux ?"

 

Pourquoi Mirabeau comme champion du Tiers-Etat au début de la révolution ? Pourquoi Robespierre au moment de la Terreur ? Que se serait-il passé si Mirabeau n'était pas mort prématurément ? quid de cet "empereur démocrate" voie plébéien, Napoléon, malgré sa manière risible de singer la noblesse, qui fait rois des garçons de café ou l'équivalent de l'époque...

 

Un homme avec ses défauts, sa médiocrité, joue des cartes, parfois dangereuses (Robespierre qui joue la carte des milices sans-culottes), et parvient à faire adhérer les gens au mythe qu'il construit autour de lui-même. Ma formation de sociologue m'a un peu fait perdre de vue le mystère qu'il y a dans ces fortunes et infortunes des individus.

 

Concernant la Révolution force est de constater aussi que les gens de ma génération ont été déformés par l'orientation marxisante de leur enseignement. Pour nous il est évident que sous la pression populaire la Révolution ne pouvait aller qu'en "s'approfondissant" (alors qu'elle fit l'inverse en 1848), et que la violence n'était qu'une réplique d'autodéfense aux agressions des monarchies européennes. Mais à y regarder de plus près (et le regard anglo-saxon est utile pour comprendre cela), le scénario était loin d'être écrit d'avance, et le choix fait de laisser peser la violence populaire sur les assemblées à chaque étape du processus avait quelque chose de véritablement vertigineux...

 

180px-Robespierre.jpgDonc oui, les hommes, leurs forces, leurs faiblesses. Oui, Robespierre a sans doute lui-même choisi Thermidor en s'enfermant dans sa déprime dans les derniers mois de son "règne" sur le Comité de Salut public, comme Mélenchon a choisi le suicide à partir du discours du Prado (et aujourd'hui il n'est plus qu'un marionnette, le "Mélenchon la grosse gueule que critiquaient ses adversaires, qui ose dire à la minute 10'34 du la vidéo ici qu'il s'abstiendra sur l'austérité plutôt que de voter contre, parce qu'il ne veut pas "faire tomber le gouvernement", alors que Bourdin lui fait remarquer à juste titre qu'il n'en a pas les moyens de toute façon !).

 

Car vous voyez où je veux en venir. Les hommes, quel est leur pouvoir aujourd'hui ? Y en a-t-il encore pour nous sortir de l'enlisement "systémique" dans lequel nous nous enlisons depuis 30 ans. La rouille a gagné tous les mécanismes de la société avec la bénédiction des médias. L'Allemagne a obtenu le contrôle des budgets des pays européens et la destruction de toute souveraineté populaire, PSA Aulnay va fermer ses portes tandis que le gouvernement se contente d' "attendre les propositions du groupe" (vous allez me dire, bien fait pour la population d'Aulnay qui a voté massivement socialiste dès le premier tour des deux élections, ils n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes...)...

 

A un moment donné les gens étaient presque 18 % à vouloir voter Front de Gauche  (FdG) - si l'on en croit les sondages -, puis plus que 6.... Un homme neuf (ou un Mélenchon rénové s'il daigne prendre quelques vacances d'ici là) va-t-il redonner du souffle à un mouvement vraiment alternatif pour les élections européennes ? Les plus optimistes du FdG veulent voir dans le signe que le courant "anti-capitaliste" du NPA (40 % à leur dernier congrès) va rejoindre le FdG. Allez savoir...

 

Aujourd'hui, dans ma mairie, une petite dame, black, est venue voir les élus. C'était une ouvrière, une vraie, qui construisait de ses mains des petites pièces à ressort dans une usine du coin pour la fabrication d'avions de guerre (cela ne s'invente pas). Je ne croyais plus qu'on exerçât encore ce genre de métier en France... La dame venait demander un travail dans une école (à la cantine, ou pour la surveillance des enfants) parce que le boulot à l'usine c'est "physiquement épuisant". Bah oui, quand on voit que sa voisine de pallier à qualification égale gagne autant en glandant dans l'animation scolaire... Commentaire d'un ami : "on peut tout délocaliser vers la Chine, plus personne en France ne veut se fatiguer au boulot"... Bon, on va me trouver un tantinet réac sur ce coup là. Disons c'est juste une de mes objections aux gens qui nous sortent du "c'est la faute à l'euro". Refermons cette parenthèse.

 

Alors quels grands hommes dans le marécage actuel ?

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>