Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #ecrire pour qui pour quoi tag

Plus littéraire

21 Décembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Divers aléas de ma vie m'ont poussé à faire un doctorat en sociologie et à publier chez un éditeur plutôt orienté vers les essais (et une des raisons à cela tient aussi au goût de notre époque pour le savoir "positif" que fournissent les "experts"), alors pourtant que mes penchants initiaux me portaient vers l'écriture de romans et vers la philosophie. Il s'agit bien d'aléas. La rencontre de Bourdieu en fut un. Le fait que j'aie été publié par les éditions du Cygne en anthropologie plutôt que sur la Yougoslavie aux éditions La Différence, comme il en fut question en 2002, tout cela tient à des hasards.

 

chreibenAujourd'hui, la pauvreté de mes échanges avec les milieux universitaires (qui sont bien souvent nuls), l'indifférence complète du public à l'égard de mes livres (de quelque nature qu'ils soient), comme la relative ouverture des éditions du Cygne à l'égard du versant littéraire de ma personnalité, me permettraient sans doute de donner une dimension moins académique à mes écrits. C'est bien mon intention en ce qui concerne la façon dont je vais remanier le "tome 2" de "12 ans". Je pense que j'appliquerai aussi cette tournure d'esprit à l'écriture des ouvrages qui viendront dans la foulée. L'indifférence qui m'entoure entretient mon indifférence à l'égard de la réception de mes écrits, et donc une certaine liberté dont je vais tenter de profiter.

Lire la suite

Ach !

30 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Copie-de-P1010708-copie-1.jpgUn lecteur m'écrit : "Tu es "trop inclassable" comme tous les gens que tu admires c est dans l ordre des choses cette impopularité"... Nous voilà bien

Lire la suite

Imago mundi

23 Octobre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

magasin.jpgL'image a une valeur très importante, pour nous primates dont 80 % de l'information sensorielle cérébrale provient de la vue. Une image arrêtée peut condenser une univers entiers, un ensemble de rapports et de rapports de rapports comme disaient les structuralistes (mais chassez vite la référence structuraliste de vos esprits, ce n'était qu'un clin d'oeil humoristique).Elle peut même prendre vie (songez aux travaux de cet anthropologue sur la hantise de l'Afrique du Nord depuis le néolithique de voir les images s'animer, bien avant Galatée).

 

D'où la nécessité qu'il y en ait peu. Notre société démultiplie l'image, comme elle démultiplie l'offre de nourriture, l'offre sexuelle etc. Tout se dénature en se démultipliant.

 

creation.jpg

L'image peinte ou dessinée a une valeur subjective, charnelle. C'est une main d'os, de muscle, de sang qui l'a composée, c'est un cerveau. Elle est le réel, et autre chose : un regard sur le réel. C'est moins évident avec la photographie, où la médiation de le machine est très (trop ?) présente. Et cependant l'assistance de la machine (qui se vérifie aussi de plus en plus dans les autres arts) aide encore à saisir autre chose du réel que l'oeil du peintre. La froideur de la machine, sa "neutralité", son extranéité en tout cas, apportent une "information" supplémentaire sur ce que le monde offre, sur la façon dont on peut le voir.

 

Une image peut être un support extraordinaire de réflexion, de rêverie, de méditation (faut-il oser le mot ?), et soutenir une sorte de mysticisme laïque auquel, malgré tout, je tiens (et qui n'est pas antagonique de la rationalité scientifique, bien au contraire). On me propose de travailler avec de la photo, sur de la photo, et avec le talent (ou le génie, qui sait ?) d'un homme qui a un sixième sens pour ça. Je suis partant. Bourdieu a fait de la photo, Pasolini aussi. J'en ai glissé quelques une (purement informatives, sans visée artistique) dans mon livre sur la Transnistrie naguère. Mon "oui dyonisiaque" à la photographie, pour parodier Nietzsche, ne sera pas un "yes we can", ni un "yes we scan" (comme disent en ce moment les amis de Snowden). Ce sera un choix de rependre le chemin "malgré tout".

Lire la suite

Le passé devenu ridicule

26 Août 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Quand en 1968 Romain Gary au milieu des événements de mai et de leur ivresse spécifique (cf "Chien blanc") dans le Quartier latin, prend une bombe aérosol et écrit sur un mur des slogans de sa jeunesse des années 30 du genre "Libérez Teruel", il le fait sans état d'âme, sans honte. Aujourd'hui j'éprouve une gêne à témoigner des rêves et des réalités des années 1970 ou 80, comme si l'écoulement du temps avait rendu le passé ridicule. Pourquoi ? A cause de l'absolutisme du présent, de la dictature totalitaire de l'actualité ?

Lire la suite

Soif d'erreur

7 Août 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Je déjeunais hier avec un éditeur à Paris qui me disait : "Vous faites partie du troisième cercle du pouvoir intellectuel, si l'on admet que le premier est composé des grands éditorialistes parisiens. Le troisième cercle ce n'est déjà pas si mal : des gens vous lisent, certais journalistes vous interviewent. Par rapport à ma femme de ménage..." Par rapport à une femme de ménage, certes... Moi je dirais plutôt que nous sommes la cinquième roue de la charette. Affaire d'appréciation je suppose.

Plus intéressant : il me parlait d'une imposture littéraire que je n'avais pas suivie. L'histoire du sans-papier Omar Ba qui dans le livre "Soif d'Europe" expose un récit bidon. "Les journalistes ont besoin de faux, tout le monde s'est rué sur cette histoire sans la vérifier" me disait-il. Sans doute une problème hormonal. Les médias aiment les émotions fortes. Il y a trop d'hormones dans les "cercles du pouvoir intellectuel".

Lire la suite

Ce qu'un élu du peuple devrait faire en matière de relations internationales

23 Juin 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

assnatJe me suis souvent demandé si je ne ferais pas mieux d'essayer de militer dans un parti politique plutôt que de rester une voix dans le désert. Faire tous les compromis qu'il faut, avaler toutes les couleuvres, jusqu'à me retrouver dans quelque assemblée officielle comme l'avait fait Galloway en se retrouvant à la Chambre des Communes au Royaume Uni, et, du haut de cette tribune là, jouer les poils à gratter, fournir un travail quotidien de témoignage au service des sans-voix, plutôt que de rester avec les intellos antiguerre égocentriques qui ne savent que défendre leur chapelle et se tirer mutuellement dans les pattes (et plus souvent encore s'ignorer mutuellement).

Un type comme Nigel Farage au Parlement européen par exemple a la tribune idéale. A sa place je passerais mon temps à harceler les pouvoirs en place : pour les pousser à prendre fait et cause pour des solutions négociées en Syrie, pour des enquêtes internationales sur les crimes commis par les Occidentaux et leurs alliés en ex-Yougoslavie, en Irak, en Libye, en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, pour une alliance avec les pays non alignés, pour la défense des droits des Rohingyas en Birmanie, pour celle des Mapuche eu Chili, pour un travail sérieux de la défense de la souveraineté du Congo, pour un abandon du soutien aux fantoches au pouvoir au Libye et pour une politique réaliste à l'égard des milices. Je défendrai toutes sortes de positions hétérodoxes mais cohérentes entre elles et qui peuvent réellement faire avancer l'intelligence collective au niveau européen et mondial, et tant pis si on ne m'accorde à chaque fois que deux minutes pour m'exprimer ou si je n'ai qu'Internet pour diffuser les documents relatifs à mes interventions. Et je créerais des réseaux autour de ce poste de député, qui me feraient remonter en permanence de l'info dans une logique de contre-information, et à partir desquels on mettrait en place de vrais systèmes de solidarité internationale.

Bon, on ne peut pas dire que des cohortes de gens me poussent à faire ça en ce moment (litote), mais c'est bien sûr ce que je ferais si une nouvelle vie m'était donnée.

Lire la suite

Défense nocturne de la "Grande culture" d'antan

14 Juin 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Je viens d'un monde où la "culture respectable" formait un tout cohérent. Les gens dans ce monde-là n'allaient pas glaner des connaissances ici et là sur le Net, puis collectionner des savoirs pointus dans une logique de "distinction" (un savoir de geek). La culture était un bloc canonique avec ses points de passage obligés : Goethe, Balzac, Shakespeare, Flaubert, Kant, Platon, que sais-je encore. On n'était pas forcés d'aimer ces références, mais on était forcés de les respecter et de "tenter de les lire" si l'on voulait être soi-même respectable. Elles formaient un tout, inspiraient un style, fournissaient des images à nos vies. Tout le monde était d'accord là dessus.

 

Il y a peu je regardais des DVD de la série Magnum (années 80), qui est empreinte d'un regard un peu distancié, amusé, mais très déférant au fond à l'égard de cette "grande culture". C'était un monde où aucune journaliste de Canal + ne se serait permis d'émailler son propos, comme je l'entendais récemment de ponctuations du type "souvenez vous, nous vous en avions déjà parlé le mois dernier", parce que l'actualité ne nous imposait pas sa dictature, et aucun journaliste ne se serait senti autorisé à imposer à son public de se souvenir de ce qu'il y avait dans cette futile actualité un mois plus tôt.

 

vrcg-copie-1.jpgCette "grande culture" était discriminatoire, machiste et raciste, mais elle gardait une vocation universaliste comme celle de l'Empire romain, qui, ne l'oublions pas, unissait autrefois les deux rives de la Méditerranée (il y eut des empereurs gaulois, ibères, mais aussi arabes). Elle entretenait dans les élites beaucoup d'hypocrisie, de mépris, et de sentiments détestables, mais proposait aux plus jeunes une Forme, une façon d'être tournée vers l'exigeance et la beauté.

 

Moi qui étais un fils d'ouvrier, à moitié métèque, je risque de survivre dans le monde d'aujourd'hui comme un  dernier témoin et peut-être un ultime serviteur de ce monde culturel qui, à l'époque, me prenait de haut et auquel j'inspirais au mieux de la condescendance paternaliste, un peu comme ces supplétifs des légions romaines francs, goths, burgondes qui, après avoir mis à terre l'Empire, firent rouvrir les arènes et restaurèrent les institutions qu'ils avaient détruites parce qu'elles étaient au fond pour eux le seul moyen de former une société digne de ce nom.

 

J'ai beaucoup écrit sur ce blog au cours des dernières années sur des grands personnages du 19e et du 20e siècle. J'ai même ressorti Etiemble, ce vieil érudit des années 70 qui nous faisait sourire (parce qu'il était "has been" et parce que son culte des lettres à l'époque me faisait violence) quand il apparaissait sur les plateaux de TV d'Apostrophes de Pivot, et dont j'ai redécouvert, il y a peu, le phrasé, et les combats politiques ô combien nobles. Hier soir je jetais un coup d'oeil à une nouvelle série d'Arte, "Odysseus" qui, plus que de nous parler du monde d'Homère, utilisait celui-ci comme prétexte aux projections de notre époque. "Plus belle la vie chez Ulysse", tel aurait dû en être le titre. Avec une scène de coucherie toutes les 5 minutes (parce que c'était français, en version américaine c'eût été trois décapitations par quart d'heure), et entre les deux pas grand chose, ou plutôt oui : le vide sidéral qui emplit la tête des scénariste, et de la plupart des créateurs parce qu'il n'y a de toute façon plus rien à dire ni plus rien à penser. "Français encore un effort" pour vous réapproprier la culture moribonde à laquelle le siècle dernier croyait encore un peu, voilà le défi qu'on voudrait lancer. Hé quoi, vous avez 28 ans et écoutez sur You Tube "REM", "Kim Carnes" et autres veilleries chéries par vos parents. Pourquoi ne vous feriez vous pas un devoir, aussi, de lire et de respecter tout ce qu'eux mêmes ont dû se coltiner ? Allez, chiche. On verra bien si après, quand vous aurez fait cela, il y a encore autant de vide sur Internet et sur la TNT...

Lire la suite

Julien Benda aux faux intellectuels médiatiques de notre époque

1 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

"Quand Gerson monta en chaire de Notre-Dame pour flétrir les assassins de Louis d'Orléans, quand Spinoza vint, au péril de sa vie, écrire sur la porte des meurtriers des Witt : "Ultimi barbarorum", quand Voltaire batailla pour Calas, quand Zola et Duclaux vinrent témoigner dans un procès célèvre, ces clercs étaient pleinement, et de la plus haute façon, dans leur fonction de clercs ; ils étaient les officiants de la justice abstaite et ne se souillaient d'aucune passion pour un objet terrestre. Au reste il existe un critérium très sûr pour savoir si le clerc qui agit publiquement le fait conformément à son office : il est immédiatement honni par le laïc, dont il gêne l'intérêt (Socrate, Jésus). On peut dire à l'avance que le clerc loué par des séculiers est traître à sa fonction" ("La trahison des clercs", p. 172)  

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>