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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #grundlegung zur metaphysik tag

Ce qui retient

11 Septembre 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

Ce qui retient

Dans le christianisme, il y a toujours quelque chose qui "retient", qui "retarde". Dans sa révélation aux enfants de La Salette la Vierge dit qu'elle "retient" le bras courroucé de son fils. Saint Paul avait parlé d'un Katechon qui retardait la venue de l'Antéchrist avant l'Apocalypse. Et, dans les visions de la mystique Sainte Anne-Catherine Emmerich qui semble avoir été autant en prise directe avec la vie des contemporains de Jésus que la voyante de Malraux avec celle d'Alexandre le Grand celle-ci raconte que la naissance de la Vierge Marie a été longtemps "retenue", "retardée" dans sa propre famille d'Esséniens qui l'attendaient depuis plusieurs générations comme calice qui porterait le Messie, par les péchés des hommes. On se demande quels péchés. Ceux du peuple élu trop complaisamment hellénisé ? Ou ceux de l'ensemble de l'humanité ? Si les Républicains romains avaient été moins hypocrites et moins vaniteux, les Ptolémée d'Egypte moins corrompus etc, la Vierge Marie et Jésus seraient-ils nés un siècle plus tôt ?

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Les villes françaises dans un livre de Péguy

2 Septembre 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités, #Philosophie et philosophes

Les villes françaises dans un livre de Péguy

Je ne prétends pas connaître ni comprendre Charles Péguy, grand écrivain socialiste révolutionnaire et chrétien du siècle dernier. J'ai juste l'image d'un normalien austère, monacal, respecté, qui fut un peu une sorte de Surmoi de Jaurès, comme Bernard de Clairvaux le fut de Suger 800 ans plus tôt. J'ai bien des livres sur lui qui trainent dans ma bibliothèques, mais que je n'ai pas eu la force de lire.

Alors c'est un peu "vierge" que j'ouvre au hasard, comme je le fais si souvent avec tous mes ouvrages, un de ses livres, "Le Mystère de la Charité de Jeanne d'Arc".

Je tombe sur ces passages de la complainte de la bergère Jeanne (qui pour moi évoque la bergère Bernadette Soubirous à Lourdes), lorsqu'elle dit que Bethléem seule rayonne encore sur cette terre, quand toutes les villes de France sont enterrées. C'est un très beau passage sur les promesses divines devenues lettres mortes. On pense à ce que disent les occultistes sur la lettre vouée à rester morte, à devenir pierre (comme l'Eglise de Saint Pierre - "tu es petrus") tandis que seul l'Esprit (fait d'eau) la peut vivifier. C'est une méditation mélancolique sur le "ne plus". Elle passe en revue les grands foyers de spiritualité français : Chartres, Paris, Orléans, Reims, Rouen, Nancy (même si Nancy est beaucoup moins française que les autres, elle fait partie de la "Krajina" française), avec leurs saints attitrés. Bizarrement elle les traite un peu comme des machines industrielles à produire des saints, ce qui me semble être une erreur psychologique et littéraire : le divin n'aurait pas parlé à une bergère qui raisonne de la sorte. Mais l'évocation a le mérite de condenser le "vortex" ou le réseau de vortex spirituels qui composait la Francie historique.

On commet beaucoup de fautes de goûts. Quand on présente Jeanne d'Arc en combattante en armure plutôt qu'en bergère, on manque le sublime chrétien bien vu par Chateaubriand : que les saints faiseurs de miracles et les briseurs de sceptres restent des va-nu-pieds, et tirent précisément leur pouvoir de cela. L'armure n'est qu'un gadget. Pensez à Ste Agnès qui n'avait pas besoin d'armures et à tant d'autres. Et je commets moi-même une faute de goût en parlant des saints français comme de "vortex", c'est-à-dire en empruntant le vocabulaire très "Disneyland" du new age internautique, mais c'est simplement pour rappeler que ce qui se réalise dans l'ordre spirituel n'est pas spatial : les forces (je ne parle pas d' énergies) se condensent dans un seul lieu qui est en même temps un non-lieu, et ce n'est pas la question de savoir "Le Vatican combien de divisions".

Péguy recense les "vortex" sur le mode du "ne plus", du message caduc, un peu comme tous les Français aujourd'hui peuvent saisir la France comme une réalité obsolète, quelque chose qui n'a plus rien à dire au monde, un sanctuaire aux oracles muets, comme ceux du paganisme finissant.

La Jeanne de Péguy a la forme d'un immense "pourquoi ?". Pourquoi y a-t-il eu un Saint Martin à Tours, un Saint Aignan à Orléans, un Saint Ouen à Rouen, une Sainte Geneviève à Paris, un Saint Nicolas à Nancy si c'est pour que tout cela meure ? Pourquoi ces cathédrales qu'aujourd'hui nos architectes seraient bien incapables de bâtir et qu'ils savent à peine restaurer ?

Je ne suis pas nationaliste et ne pense donc pas que la France "dans l'absolu" vaille mieux et renferme un meilleur héritage que d'autres pays. Elle a juste été choisie historiquement pour sauver certains héritages grandioses (sur le plan spirituel) et les faire fructifier. Quand je parle de la France, je signifie cette alliance entre Loire et Somme entre gallo-romains et Francs qui va du VIe siècle au XIVème, alliance sans laquelle probablement ni les gallo-romains seuls ni les Francs de leur côté ne seraient arrivés à rien. En tant que demi-espagnol, je suis sensible par exemple au rayonnement de Saint Jacques en Galice, ou à celui de Saint Vincent à Saragosse (il faut lire Grégoire de Tours pour voir ce que les habitants de cette ville doivent à l'aura de ses reliques). Mais force est de constater que le mot "France fille ainée de l'Eglise" ne fut pas un vain mot pendant la séquence de huit siècles que j'évoque ici, quand elle produisit les Clovis, Charlemagne et les premiers capétiens, et dont Napoléon et De Gaulle furent les héritiers.

On me pose des questions en ce moment sur la vocation "spirituelle" de la France face à des pays comme l'Allemagne. Les catholiques français ont beaucoup réfléchi sur l'abandon de la Germanie du Nord à l'hérésie luthérienne, ses liens avec les médiums, les convulsionnaires (donc le diable) jusque sous la plume de Hegel, de Nietzsche, sa fascination pour l'Islam, pour le zoroastrisme, ses alliances japonaises, les répercussions de tout cela dans le nazisme (et peut-être dans l'imaginaire américain qui doit au protestantisme et à la Prusse). Moi qui ai beaucoup lu et aimé les philosophes allemands, et qui suis le contraire aussi bien d'un doctrinaire que d'un chauvin, je n'ai aucun début de réponse à ces questions, et ne me presse pas d'en avoir.

J'apprécie seulement que Péguy, à travers Jeanne, interroge ce "réseau de vortex" français sur le mode d'un possible "ne plus"(et pourtant Péguy le fait peu après Lourdes, peu après La Salette et la rue du Bac... "Et vous flèche de Chartres et tombeaux de Saint-Denis, saintetés du royaume de France, vous n'êtes rien".

Je me rends compte que nos médiums New Age, avec leur doctrine qui cherche des "vortex" hérités du paganisme dans des cathédrales seraient bien incapables de prononcer des mots aussi tragiques, car dans leurs pseudo-sciences physiques "énergétiques" façon théosophie orientale, il y a toujours des "énergies" à récupérer quelque part, rien ne se perd jamais, le tragique de l'Histoire, est complètement évacué (et donc la problématique poignante de la rédemption aussi, puisqu'on n'est jamais que dans de la gestion placide et bourgeoise des forces de l'au-delà). Péguy, lui, est dans la tragique, quand il montre Jeanne d'Arc indignée par le fait que les soldats "font manger l'avoine à leurs chevaux sur l'autel vénérable" et "boivent dans les très saints calices le vin qui les soûle" (p.39) elle nous plonge dans cette scène du Fantôme de la Liberté de Bunuel où les soldats athées de Napoléon en Espagne dans les églises se nourrissent avec les hosties et boivent le vin de messe dans des calices. Il campe la déchéance de l'absolu, sans laquelle "l'épistrophe" (le retour à l'unité de l'être) pour parler comme les néo-platonicien manquerait de sa dimension sublime. Mais faut-il parler le langage du néo-platonisme que Chateaubriand lie au socialisme ou aux hérésies (voyez mon billet* ici) et dans lequel Barrès voyait la matrice du mépris pour le peuple à l'œuvre aussi bien dans la secte des Assassins (hashashim) ancêtre au Proche-Orient de l'actuel Etats Islamique que dans le nietzschéisme ? Le socialisme de Péguy était peut-être anti-platonicien, mais je ne connais pas assez bien ce sujet pour pouvoir me prononcer là-dessus.

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* Billet qui renvoie à un passage des Mémoires d'Outre tombe, dont il faut aussi lire cette suite car elle nous servira pour l'avenir :

"Il était impossible que les vérités développées dans le Génie du Christianisme ne contribuassent pas au changement des idées. C’est encore à cet ouvrage que se rattache le goût actuel pour les édifices du moyen âge : c’est moi qui ai rappelé le jeune siècle à l’admiration des vieux temples. Si l’on a abusé de mon opinion ; s’il n’est pas vrai que nos cathédrales aient approché de la beauté du Parthénon ; s’il est faux que ces églises nous apprennent dans leurs documents de pierre des faits ignorés ; s’il est insensé de soutenir que ces mémoires de granit nous révèlent des choses échappées aux savants Bénédictins ; si à force d’entendre rabâcher du gothique on en meurt d’ennui, ce n’est pas ma faute. Du reste, sous le rapport des arts, je sais ce qui manque au Génie du Christianisme ; cette partie de ma composition est défectueuse, parce qu’en 1800 je ne connaissais pas les arts : je n’avais vu ni l’Italie, ni la Grèce, ni l’Égypte. De même, je n’ai pas tiré un parti suffisant des vies des saints et des légendes ; elles m’offraient pourtant des histoires merveilleuses : en y choisissant avec goût, on y pouvait faire une moisson abondante. Ce champ des richesses de l’imagination du moyen âge surpasse en fécondité les Métamorphoses d’Ovide et les fables milésiennes. Il y a, de plus, dans mon ouvrage des jugements étriqués ou faux, tels que celui que je porte sur Dante, auquel j’ai rendu depuis un éclatant hommage."

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Sainte Geneviève

21 Août 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Antiquité - Auteurs et personnalités, #La gauche

Sainte Geneviève

Ceux qui suivent ce blog le savent, et je l'ai confirmé il y a peu à Bricmont (qui est bien embêté par la nouvelle version de poche du livre sur Chomsky auquel j'avais collaboré) : je ne suis plus rationaliste et matérialiste au sens orthodoxe du terme. Le 18 février 2014 j'ai rencontré un homme qui sans me connaître ni d'Eve ni d'Adam m'a présenté quelques traits saillants de mon enfance que personne ne pouvait deviner, et m'a dit que mon grand père était mort quand j'avais 14-15 ans (ce qui est vrai, il est mort à la veille de mon 15ème anniversaire), il m'a exposé tout cela au nom "des esprits" qui avaient coutume de lui parler, selon lui. Cette rencontre, et les événements qui lui ont succédé, que je raconterai dans un livre qui paraîtra prochainement, m'ont fait renoncer au rationalisme.

Ce qui ne signifie pas que je ne continue pas de soutenir le rationalisme dans le cadre bien déterminé de la recherche scientifique moderne, ainsi que dans le cadre politique, en ce sens qu'un fait objectif est un fait objectif, et qu'un raisonnement cohérent autour des faits est différent d'un raisonnement boiteux, en cela je raisonne comme Pascal. Côté sciences il faudrait quand même libérer un peu plus de crédits des budgets scientifiques au domaine appelé à tort "paranormal" et l'intégrer un peu à nos conceptions de la matière (je pense par exemple à la théorie des champs morphogénétique de Sheldrake, qui m'a fait revenir de l'allergie que j'avais développée à l'encontre de la notion de champ après Bourdieu), mais je reconnais que c'est compliqué.

J'ai hésité à parler de mon évolution religieuse pour des raisons tactiques. Mais il faut cesser de se laisser impressionner par les esprits vides qui aux Inrockuptibles, à Libé, au Figaro, chez l'Obs, dans Le Monde, tiennent à jour leurs listes de proscription. Mon lectorat est si faible que je ne puis tomber plus bas. Malgré mon doctorat en sociologie je n'ai aucune tribune universitaire, donc je n'ai rien à perdre. Et puis il faut cesser de laisser la religion aux extrémistes, comme il ne faut pas leur laisser le monopole de l'histoire de la France. J'ai déjà vanté ici nombre de nos figures historiques, y compris de droite, comme Chateaubriand, sans renier ce qu'il y eut de grand aussi dans les mouvements révolutionnaires et socialistes.

Je pourrais aussi bien ici parler de Sainte Geneviève. Patronne de Paris et de la Gaule. "De qui la Gaule tiendrait-elle ses troubadours, son esprit naïf et son penchant aux grâces, si ce n'est du chant pastoral, de l'innocence et de la beauté de sa patronne ?" (Chateaubriand, GDC p. 241). Je trouve regrettable des manifestations qui lui sont consacrées comme celle-ci qui sentent la peur et le repli identitaire.

Ces manifestations sont stériles parce qu'elles manquent l'essence du personnage qu'elles invoquent. Son essence ésotérique, surnaturelle. L'Eglise aussi la manque, ainsi que tout le nationalisme de l'entre-deux-guerres (cette formidable "trahison des clercs" dont parlait Benda, mais sans saisir la portée de ses propres mots). Quand je lis son hagiographie, qui, bien sûr, est émaillée de légendes comme toutes les vies de saints, je trouve aussi des éléments que connaissent bien les médiums contemporains comme par exemple le "voyage astral" (qui dans son cas dura trois jours), la clairvoyance, le don de guérison. Et je ne puis douter que cette sainte fût un grand personnage. Je pense que nous avons eu la chance d'en avoir un certain nombre ainsi entre la Loire et la Somme au moment de la chute de l'Empire romain : ils ont sauvé ce qui devait l'être de la culture antique et de l'amour chrétien (qui, je suis désolé, ne mérite nullement l'opprobre qu'on lui inflige en ce moment, surtout celle que tous les étés le pauvre Onfray balance aux frais du contribuable sur une radio publique*). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si tant de saints ont eu ces dons à ce moment-là, comme ce n'est pas un hasard que tant de grands hommes aient vécu autour de 50 av JC (comme le notait Montaigne) et bien moins cent ans plus tôt ou plus tard. Comme c'est une chance et ce n'est pas un hasard, si des forces surnaturelles ont choisi les chefs francs pour sauver les Gaules à l'époque des invasions, puis pour amorcer une première renaissance sous Charlemagne etc. La France en tant que collectivité humaine a une mission historique sur 2 000 ans à jouer au regard des forces surnaturelles, comme l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne, la Russie, la Chine, l'Iran etc, et cela ne peut pas être oublié.

Je reste profondément un homme de gauche, héritier des républicains espagnols, anti-monarchiste etc. Mais cela ne peut m'interdire de reconnaître la dette de la France d'aujourd'hui à l'égard de Saint Geneviève, et de bien d'autres héros chrétiens. Les Soufis musulmans sont fiers à juste titre de la figure de Roumi qui, à Konya, affrontait les flèches des Mongols. Nous devons l'être de Geneviève la patricienne gallo-romaine qui fit reculer la barbarie chamanique d'Attila (car le chamanisme n'est peut-être pas si bon que les spécialistes du "développement personnel" le croient, même s'il eut son utilité, chez Pythagore par exemple) et dont la vertu était telle que Siméon le Stylite près d'Antioche prenait de ses nouvelles (il ne la connaissait pas de réputation comme l'a cru Kundera mais par clairvoyance, comme l'homme de 2014 mon enfance).

Il y a tout à faire pour réconcilier la gauche avec l'au-delà, comme le tentèrent Péguy, Gandhi ou Chavez, et avec ses racines nationales... sans complexe aucun !

~~ * Onfray tout à l'heure disait à la radio que c'était "chrétien" de dire qu'on trompait sa femme seulement quand on couchait et pas quand on regardait. Belle ignorance de ce pseudo-philosophe qui ne connait même pas ses ennemis et ignore que justement Jésus disait que l'adultère était dans le regard (voir Mathieu 5.27-30), une affaire de chakra inférieur qui le dépasse évidemment.

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Dawkins, Sheldrake, Deepak Chopra

3 Juin 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes, #Grundlegung zur Metaphysik

Il y a sur You Tube des débats intéressants entre Dawkins et Deepak Chopra (en face à face) et entre Dawkins et Sheldrake (par des voies plus indirectes). Je vous invite à les regarder. Ayant été longtemps un admirateur de Dawkins, je me garderai de le critiquer et de condamner le rationalisme militant, qui garde son utilité. Mais il faut reconnaître que dans un univers composé de 95 % de matière noire dont on ne sait rien, la défense des lois de la physique telles que nous les connaissons doit rester prudente, plus prudente que celle que mène Dawkins. Pour le reste Dawkins a raison de tenir à "séparer" les registres, la séparation étant, comme l'a souligné Benveniste, la raison d'être de la science au risque de l'enfermement dans l'ultraspécialisation, mais je suis enclin à penser que cette cause de la séparation doit être conçue en des termes plus dialectiques, plus hégéliens, plus dynamique, et donc finalement inclusive (jusqu'à inclure la foi aussi), mais ce serait un peu difficile à expliquer ici.

Je découvre (honte à moi !) Sheldrake. Son panthéisme est séduisant, mais instruit par GW Hegel et Jakob Böhme (je suis indécrottablement germanophile), je pense, à la différence de Sheldrake, que Dieu est dialectiquement au delà du monde, tout en étant dedans, ne serait-ce que du point de vue historique (il est nécessairement hors du temps). La passion de l'immanence chez Sheldrake le conduit d'ailleurs à nier que la mémoire puisse exister sans support matériel et hors des interactions (il condamne par exemple l'idée d'une mémoire akéshique). En cela (et dans sa manière par exemple de créditer les astres d'une conscience, mais de refuser la conscience à l'immatériel), on le situerait plutôt sur les rivages du stoïcisme qui, sur le terrain de l'épistémé, me paraît un peu faible. Encore un effort !

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La Source

10 Avril 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

 

 

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Lourdes

5 Avril 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

J'étais à Lourdes aujourd'hui. Vous savez, tout comme je suis indulgent avec le Parti communiste d'Union soviétique auquel je reconnais le mérite d'avoir fait survivre une révolution dans des conditions très difficiles (je suis plus indulgent envers lui qu'envers les jacobins français de 1793), autant je suis aussi indulgent envers l'Eglise catholique sur de nombreux points. Quand je suis devant la grotte de Lourdes je ne m'exclame pas comme le font certains partisans américains du New Age : "voilà une institution fasciste qui a confisqué le vrai message du Christ et de la Vierge Marie". Je me dis plutôt : "L'Eglise a eu le mérite de construire ce sanctuaire et de l'entretenir autour des apparitions de la petite Bernadette - en plein coeur de la modernité positiviste ce n'était pas facile". Et je trouve que par exemple la RATP ferait bien d'avoir la même tolérance humaine à l'égard de l'Eglise romaine plutôut que d'oser, comme elle l'a fait récemment, interdire une affiche en faveur d'un concert de solidarité avec les chrétiens d'Orient.

Ma compréhension à l'égard du catholicisme ne signifie pas que j'adhère à son bureaucratisme qui rend souvent sa foi superficielle, et elle ne m'empêche pas de garder par ailleurs une grande sympathie à l'égard du New Age. Si les médiums que j'ai rencontrés voient des apparitions qui sont compatibles avec l'imaginaire du New Age (notamment avec la pluralité des "Guides"), c'est sans doute parce que cette forme religieuse est la plus adaptée à l'expression de la transcendance en ce moment, qui en épouse spontanément la forme, du moins dans les pays riches. J'encourage seulement l'imaginaire New Age à s'ouvrir davantage à des univers qu'il exclut, tels que le pré-socratisme et l'Islam.

Pourquoi faudrait-il dénigrer le New Age, ou son ancêtre la théosophie ? Parce qu'ils sont synchrétiques ? Mais l'isiacisme issu de la réforme de Manéthon aussi était syncrétique à l'époque hellénistique, ce qui ne l'a pas empêchée de devenir un des sédiments les plus pertinents de la spiritualité païenne de l'empire romain. Parce qu'il a un côté kistch et populaire ? Mais quelle grande religion ne l'a pas ? La simplicité est un vecteur de force dans le domaine religieux.

Je n'ai aucun doute sur le fait que la Vierge Marie est apparue à Bernadette à Lourdes, comme à Thérèse à Lisieux et aux enfants de Fatima. Je ne sais pas évidemment qui est la Vierge Marie, et je pense que toute divinité de toute religion recèle nécessairement un côté inaccessible et incompréhensible. La Vierge est-elle un écho des énergies isiaques ou d'autres énergies féminines de systèmes religieux éloignés du christianisme ou n'est-elle à appréhender que sous l'angle chrétien rigoureux ? Je préfère ne pas me poser cette question. Je n'aime pas faire de la théologie. Ce n'est pas ma vocation. Je respecte ce qui est inconnaissable.

Au dessus de la statue de la Vierge, dans la grotte sacrée, l'inscription "Je suis l'immaculée conception" figure en gascon de Bigorre, avec ses vieux articles pyrénéens pré-romans. Je ne l'avais point remarqué auparavant. La Vierge a parlé en gascon.

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Déesse de l'érection

11 Mars 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

Difficile de s'enthousiasmer pour la politique en ce moment, n'est-ce pas ? Le spectacle écoeurant de la lâcheté du centre-gauche transformé, comme sous la IIIe République (ou comme toujours), en fondé de pouvoir des banques. Nos sociétés sont vieilles. Les jeunes sont voués au béni-oui-ouisme, ils ne comptent pour rien. La précarité est leur avenir pour que les babyboomers retraités puissent continuer à jouir de leurs placements bancaires. Babyboomers, grandes fortunes, banquiers et Medef même combat, sous le parapluie de l'Union européenne.

 

La Grèce ploie, se plaint d'avoir été trahie par l'Espagne. Pas sûr qu'une Espagne dominée par Podemos la soutiendrait plus efficacement dans le bras de fer avec Merkel. Ni notre Front de Gauche non plus. Voyez les se liguer contre Mélenchon dès que celui-ci a une parole un peu conciliante pour le gouvernement russe - et pas seulement conciliante, mais juste, car il est très vrai que cet opposant assassiné n'était qu'une sbire du néo-libéralisme sous Eltsine, qu'il ne représentait presque rien, et qu'on ne voit pas bien quel intérêt Poutine aurait eu à l'éliminer. On parle peu dans nos médias des tentatives de coup d'Etat au Venezuela, comme des tensions américano-israéliennes autour d'un possible accord entre Washington et Téhéran (nous avons tant besoin de l'Iran pour combattre l'Etat islamique). Nos médias se passionneraient plus pour la politique étrangère si nous pouvions à nouveau filmer nos bombardier partant à l'assaut de quelque régime "ennemi des droits de l'hommes". Mais la situation géopolitique ne nous permet plus de "rêver" de cela... au moins jusqu'à la prochaine élection présidentielle américaine.

 

isis.jpgLoin de cette navrante médiocrité politique, je relisais cet après-midi un passage de D'Isis au Christ aux Sources Hellenistiques du Christianisme de Jean-Pierre Chevillot (ed L'Harmatten). Il y souligne opportunément le lien que les Egyptiens faisaient entre Isis et l'érection masculine. Puisque quand son défunt frère et époux Osiris fut démembré, la belle déesse ailée réunit le cadavre, mais le pénis manquait. Isis en façonna un nouveau qu'elle colla sur le cadavre qui ressuscita en bandant, et elle en "profita" pour s'accoupler avec lui et donner naissance à Harpocrate/Horus. Il paraît que la Gnose imagina quelque chose de semblable autour de la résurrection du Christ avec Marie-Madeleine ("imagina" ou "rapporta" car tout un courant du New Age tient la chose pour véritable).

 

Cette histoire d'Isis colorait sans doute d'une teinte divine l'érection chez les Egyptiens, et non seulement chez les Egyptiens mais encore chez les Grecs et les Romains jusqu'à notre Gaule profonde (il y avait un temple d'Isis à Angers) et dans tout l'Empire, qui s'éprirent de la Reine des Cieux. Il peut sans doute paraître ridicule aux yeux de beaucoup de nos contemporains de rapporter l'érection ou tout autre phénomène physique, tout sentiment, toute plante, tout animal, à quelque chose de divin comme pouvaient le faire les Egyptiens. Nous préférons tant railler, dénigrer, objectiver, réduire à de la positivité scientifique, pour tout mieux adapter à notre ennui existentiel et au vide du quotidien... Moi je trouve quand même que ce regard égyptien sur la virilité ne manque ni de profondeur ni de charme. Mais bon, cette tournure d'esprit reviendra peut-être sous nos latitudes, et ce sans forcément faire des détours par les tibétaineries ou par les massages "ayurvédiques", encore que ceux-ci contribuent à "réancrer" nos sensations dans des émerveillements concrets, ce qui n'a rien de superflu...

Actualisation 2019 : Toutes ces pratiques de Yoga, médecines douces etc sont porteuses de démons et son liées à la spiritualité luciférienne New Age qui ne peut vous attirer que des ennuis. Evitez les.

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Pour se distraire

29 Novembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

C'est made in Corsica.

 

 

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