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L'occultisme de droite français dans le Donbass

C'est une histoire étrange que j'ai trouvée sur le site "Chronique de la haine ordinaire". De prime abord on peut croire qu'elle illustre ce que j'écrivais naguère sur l'extrême-droite et l'occultisme. Cela parle de divers occultistes qui se sont rendus récemment dans le Donbass. En 2016, le groupe musical les Brigandes dirigé par le théoricien ésotérique Joël Labruyère, se rend à Donetsk (elles baignent dans les cultes scandinaves et sur Radio Brigandes en novembre 2015 vantaient la "franc-maçonnerie chrétienne" sans craindre la contradiction dans les termes... ).
D'après le site, ce voyage aurait été organisé par la responsable de la branche francophone de Donipress, Christelle Néant alias Ulfdis Haraldsdóttir ou Sorcière Morigane, également active au sein de la chaîne ou Tube "Eveil français TV" (fondée en 2014 par Thomas Aldrin, qui était raélien en 2000), spécialiste de géodynamique reconvertie dans la recherche documentaire, et accessoirement (ou principalement ?) médium chamanique wiccane adepte du néo-paganisme viking (Asatru) et de la magie sexuelle.
Christelle Néant, qui, en novembre 2016, dans un commentaire sur Agoravox, se disait "communiste" et a été promue par Sputnik en 2017, aurait été recrutée dans le Donbass par Laurent Brayard, historien bourguignon de la révolution journaliste à La Voix de la Russie. Erwan Castel, ancien officier français engagé aux côtés des sécessionnistes, lui-même néo-païen, a dit ce qu'il pensait de cette dame en septembre ici.
Brayard, responsable des accréditations des journalistes français à Donetsk (sous les ordres du nationalistes finlandais Janus Putkonen), avait lui-même été recruté par Svetlana Kissileva de Novorossia Today. En novembre 2017 tout ce petit monde a lavé son linge sale en public, mais on ignore si les dernières personnes citées avaient des liens avec l'occultisme.
Les Français ne sont pas les seuls dans ce cas à adhérer au néo-paganisme nordique dans le Donbass. En 2014 Rafael Marques Lusvarghi, mercenaire milicien brésilien en "Nouvelle Russie, ancien du 2e regiment étranger de parachutistes basé en Corse. déclarait au site Vice.com : "Dans mes croyances (asatru), si je meurs au combat, je vais à notre paradis, Valhalla". Mais ledit mercenaire s'est ensuite converti à l'orthodoxie russe semble-t-il...
Le néo-paganisme scandinave (asatru) s'est mélangé à l'enseignement de la sexualité magique luciférienne d'Aleister Crowley à travers la sorcellerie de la Wicca de Gardner dans les années 1970. Beaucoup de conservateurs français de tradition chrétienne notamment ont consommé pendant trois ans la musique des Brigandes et les infos de Donipress sans savoir quels mouvements spirituels étaient à l'arrière-plan. Cela ne signifie pas évidemment que les infos diffusées soient fausses, ni qu'il ne faille pas avoir de la sympathie pour les insurgés du Donbass, victimes de la politique violemment anti-russe impulsée par le nouveau régime pro-Soros de Kiev allié aux néo-nazis. Mais l'occultisme est une activité dangereuse, sa présence au sein d'une cause politique quelle qu'elle soit (et on le rencontre aussi bien chez nos grands banquiers mondialistes que chez leurs opposants) n'est jamais sans effet et provoque beaucoup de dérives. Il est donc utile de l'identifier.
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PS du 11 juin : Ce jour j'ai demandé à un journaliste qui a fait des reportages dans le Donbass s'il savait que Christelle Néant faisait partie de milieux occultistes néo-païens. Il me répond : "Oui c'est DONI press qui m'a donné l'accréditation pour Donetsk. Néant était ma seule interlocutrice francophone. Le chef de Doni était un Norvégien.C'est quoi ça les occultistes néo-païens? C'est un courant pseudo religieux d'extrême droite les occultistes ?" Voilà qui prouve qu'il faut absolument instruire les gens sur ce qu'est le monde de l'ésotérisme, sans quoi il leur manque des clés pour comprendre certains rouages de ce monde (et peut-être même les rouages principaux...).
Les partis politiques français sur la pente occultiste ?
Ce que l'on va exposer ici est complètement contre-intuitif, comme disent les scientifiques, et va heurter les esprits cartésiens attachés à la valeur du débat rationnel coupé de toute transcendance. Pour autant ce ne sont pas spéculations gratuites. Si l'on admet que les symboles dont les gens célèbres, les marques publicitaires etc nous bombardent à longueur de journées (l'œil omnivoyant, les cornutos, le 666 formé avec les doigts etc), hérités de l'occultisme - et probablement encore liés à celui-ci - ont une efficacité sur l'esprit humain et participent même à des rituels destinés à conditionner cet esprit, alors, il faut admettre aussi que, d'un point de vue spirituel, c'est à dire, du point de vue de l'association avec les forces invisibles à l'œuvre dans le monde, tous les partis politiques française, si l'on en juge par le langage visuel qu'ils utilisent, paraissent de plus en plus liés à l'occultisme, et, du point de vue des prophéties chrétiennes, ils sont à ce titre condamnés au regard des commandements divins.

J'ai déjà attiré votre attention par le passé sur le fait que les partis proches de la finance internationale ou du moins compatibles avec elle sont très liés à cette symbolique. On a parlé d'E. Macron s'exprimant devant la pyramide du Louvre, faisant un grand V avec les bras qui correspond au compas et à l'équerre lors de son investiture, puis l'an dernier de sa nomination comme "champion de la Terre" dans un happening organisé par Bill Gates à l'ONU où il posait aux côtés d'une jeune DJ presque "transgenre" (on va dire "gender neutral") ghanéenne dont la dernière chanson invoque les démons et affiche une pyramide dans son clip. On peut relever le pentagramme sur le sigle de l'UDI ou le geste de M. Wauquiez, leader des républicains, qui consiste à afficher deux "666" (nombre de la Bête) en parlant. Pendant longtemps j'ai pensé que cela pouvait être fortuit, mais cela, à la réflexion, est peu probable. Aux Etats-Unis, on a reproché au chroniqueur "complotiste" pro-Trump patron d'Infowar.com Alex Jones d'afficher ce signe. Celui-ci ne s'est pas défendu en disant "je le fais inconsciemment". Il a seulement dit : "Ca ne représente pas le 666 mais le 8 couché symbole de l'infini et de la victoire interdimensionnelle" (sic). Or la justification n'a convaincu personne car Alex Jones tient souvent un discours gnostique très anti-chrétien et a avoué dans un clip en octobre 2015 que sa famille était rosicrucienne (cette branche de la maçonnerie - certains diraient même que c'est le sommet même de la franc-maçonnerie - engagée dans le processus d'unification antéchristique du monde et de la divinisation de l'humain). Les symboles utilisés par Sarkozy, l'engagement au Grand Orient de France des membres du gouvernement Valls assumé par Hollande, ou le fait qu'Alain Juppé ait subventionné à Bordeaux une artiste occultiste en résidence maintenant au Centre européen de recherche nucléaire, tout cela en dit assez sur les accointances obscures des partis dominants avec les sociétés secrètes internationales.

Les signes que produisent beaucoup de partis "anti-système" sont tout aussi inquiétants. A gauche, on a déjà parlé ici de l'inspiration pythagoricienne du sigle Phi utilisé par La France Insoumise. J'ai été étonné de voir le Parti communiste français troquer la faucille et le marteau (inventée par les Macchabées de la Bible et remis au goût du jour par les artistes soviétiques) contre un pentagramme pythagoricien (encore et toujours Pythagore, le sage apprécié de la maçonnerie - même si bien sûr, on dira que l'étoile rouge représente depuis un siècle la conscience révolutionnaire, mais son origine est bien le pentagramme, et, vu son design rappelle plus l'étoile de l'UDI que celle du Kremlin). J'ai cru ce choix innocent... jusqu'à ce que je constate que ma cinéaste Josiane Balasko était la "star" du clip de campagne du parti communiste pour les élections européennes. Or peu de temps auparavant l'ex-actrice arborait un T-Shirt avec l'œil omniscient de la franc-maçonnerie. Il y a des limites à l'innocence... Toutes ces coïncidences ont quelque chose de suspect...

A droite, ce n'est guère mieux. On a découvert hier une étrange polémique autour d'un 666 effectué avec les doigts sur Twitter par la leader du Front national Marine Le Pen. Celle-ci est coutumière du fait. Elle l'a fait en Estonie, puis, bizarrement, les médias (l'Obs par exemple) le lui ont reproché parce que c'était un signe "suprémaciste blanc" (car au lieu d'un 666 ils voient un WP de "white power" - sauf que c'est oublier qu'avant d'être récupéré par cette mouvance le signe était archi-galvaudé par toutes les stars d'Hollywood l'arborent -pour moi c'est un signe occultiste, antéchristique, que tous les leaders de toutes tendances politiques liés aux sociétés secrètes arborent,en l'utilisant les suprémacistes cherchent à se rattacher à une souche ésotérique commune mais le fond est religieux). La femme politique s'est alors fendue d'une justification d'un plus bas niveau encore que celle d'Alex Jones annonçant qu'elle pensait que cela voulait dire "OK" , ce qui est justement l'explication que fournissent toujours les stars d'Hollywood (il est vrai que c'est le cas dans le langage des sourds-muets, sauf que son inventeur Charles-Michel de l'Epée était un franc-maçon et beaucoup de signes de cet alphabet empruntent à l'occultisme maçon donc la racine est ailleurs, et d'ailleurs pourquoi tout le monde dans le star système se mettrait-il à parler e langage des sourds-muets, notamment en combinant le soi-disnat OK avec l'oeil omnivoyant puisqu'ils le mettent aussi devant leur pupille ?).

La polémique est très bizarre. On a le sentiment que les médias veulent alerter les gens, mais pas sur ce qu'ils dénoncent officiellement - une collusion avec les néo-nazis. C'est la logique du "hidden in plain sight" (caché mais visible par tous) comme on dit aux Etats-Unis : il faut montrer aux gens, pour qu'ils acquiescent, c'est nécessaire à l'efficacité du rituel, mais on ne leur dit pas vraiment ce qu'on leur a montré. Ici, sous couvert de prétendue collusion de Mme Le Pen avec le WP on leur a en réalité montré celle-ci faisant un 666 dans un pays assez... spécial dans le Nouvel Ordre mondial : l'Estonie. Cette nation balte est souvent louée dans les avant-gardes médiatiques pour sa politique en faveur des LGBT et des transgenre, certains esprits malins suspectant même sa présidente d'en être une. Le transgenre est une thématique obligatoire de nos jours pour rétablir l'androgynie originelle et alchimique du mythique Adam originel et inverser le commandement biblique qui interdit le travestissement et l'homosexualité (cf Epitre de Paul 1 Cor 6:9 "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels"). Lorsque l'Eglise catholique française s'est empressée de livrer au "Met Gala" de New York l'an dernier pour l'exposition "Heavenly bodies" les chasubles conçues par l'occultiste de Castelbajac pour le pape et les évêques en 1997, l'universitaire Alain Rauwel a remarqué, ironique : "L’enthousiasme de la hiérarchie ecclésiastique à promouvoir ces manifestations prête un peu à sourire. Tout se passe comme s’il n’y avait là qu’une aimable rencontre entre culture religieuse et culture profane. On voit bien pourtant que les enjeux dépassent les questions de vitrines. Ces hommes en robes fleuries dont les gants brodés et les menus souliers inspirent les tenues de soirée des élégantes ne parlent que du trouble dans le genre dont le catholicisme a été, en Occident, le principal vecteur" (Art critique sept 2018). La ligne de vêtements "gender neutral" (neutre du point de vue du genre) de Céline Dion (avec toute l'imagerie maçonnique qui allait avec sa promotion) et l'engagement du couple royal (de la famille Winsor très engagée dans la maçonnerie et l'occultisme) Harry et Meghan Markle à élever leur enfant d'une manière "fluide du point de vue du genre" en dit long sur la volonté d'imposer ce mot d'ordre aux masses.
Donc c'est là que Mme Le Pen fait son 666. Est-ce un hasard ? Son acolyte qui fait le même signe, Ruuben Kaalep, sait parfaitement ce qu'il affiche avec ses doigts. Dans une conférence du 8 avril 2018 à Helsinki, organisée par des fascistes locaux, il déclarait dans une veine parfaitement ésotérique et occultiste : "Au plus profond de nous, nous connaissons la magie de notre peuple, de notre nation, de notre tribu, de notre race, de notre culture, de nos ethnies. Ce que nous sommes est magique, parce que toutes nos chansons folkloriques, légendes, mythologies, tous les mystères de nos ancêtres vont dans le sens de quelque chose" et sur Twitter le 3 octobre 2016 il accusait la nouvelle présidente européiste Kersti Kaljulaid d'être une sectatrice d'Amon-Ré. Impossible qu'un tel "initié" ne sache pas ce qu'est le signe du 666. Sa culture est bien plus du côté des trois siècles de franc-maçonnerie qui ont nourri aussi bien les Lumières françaises que le Ku-klux-klan, que dans le cercle étriqué du "white power" actuel. Et il est peu probable qu'il ait oublié de "briefer" Mme Le Pen avant de prendre cette photo. Une dialectique bizarre s'est nouée alors entre cette coterie et les grands médias qui ont feint de dénoncer un signe de ralliement d'extrême droite, alors qu'ils savent très bien - parce que leurs idoles et leurs patrons le font aussi - que c'est un signe maçonnique. Quel est le message caché ?
Au même moment, on apprend que le FN qui, dans les années 1980, était financé par la secte Moon, commence à recevoir les attentions bienveillantes de Steve Bannon, si l'on en croit un reportage d'Envoyé spécial qui suscite des polémiques depuis quelques jours. Qui est Steve Bannon ? Ex-conseiller de Trump, il a choqué aux Etats-Unis pour avoir cité Satan parmi ses sources d'inspiration. Il se réclame de l'ésotériste italien néo-païen Julius Evola et a apprécie le livre "Occult America" de Horowitz. On ne sait pas trop si cette affaire a un rapport avec le goût de Mme le Pen pour le 666. Y a t il une fraternité secrète entre tous ces gens qui a voulu se manifester à Tallin avec la complicité de la grande presse ? Je vous renvoie aussi à mes remarques sur les disciples du mage sataniste Aleister infiltrés dans l'extrême-droite. On ne peut jamais jurer qu'un leader politique est conscient des forces visibles et invisibles qu'il mobilise à son service, mais; à l'évidence, pas plus à droite qu'à gauche les partis "anti-système" ne sont spirituellement bien inspirés.
En tout cas dans ce contexte trouble on ne saurait trop conseiller aux gens de rester à l'écart des bureaux de votes aux prochaines élections, histoire de ne pas se rendre complices de toutes ces stratégies sulfureuses.
L'affaire Khashoggi, le livre de McGowan sur les hippies, la "main gauche" de la CIA, l'aveuglement de la gauche française
Il y a des choses mystérieuses dans le traitement de l'actualité. Par exemple celle-ci : quand un gouvernement exécute régulièrement ses opposants, méprise les femmes, réduit en esclavage ses bonnes philippines, pratique toutes sortes de turpitudes odieuses, finance les barbares l'Etat islamique et plonge dans la famine le peuple yéménite, ça ne fait réagir personne. Et puis, du jour au lendemain, parce qu'il coupe en morceaux un de ses journalistes dans son consulat à Istanbul, et alors même que celui qui nous fournit les informations à ce sujet est le fameux Erdogan qu'en principe personne n'apprécie dans la caste médiatique, tout le système de propagande s'enflamme et demande des sanctions... Quelle mouche les a piqués ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi sur cette affaire ? On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a derrière cela quelque chose. Mais quoi ? Une alliance entre certains princes saoudiens et les puissants de ce monde pour se débarrasser d'un Ben Salmane devenu trop ambitieux et incontrôlable ? un rapport avec la tuerie de Las Vegas en octobre 2017 où les Saoudiens avaient quelques "biens" à l'hôtel Mandalay Bay...
En tout cas c'est un délice, une fois de plus, de voir "Monsieur 66,06 % euh pardon 66,1 %" alias Macron-le-petit, s'accrocher à l'idée que, non, décidément on ne suspendra pas les ventes d'armes à Riyad. Il faut continuer à écraser le Yémen coûte que coûte, et aider nos entreprises du CAC40.

En ce moment je lis "Weird scenes inside the Canyon" de David McGowan (éditions Headpress 2014) une enquête bigrement rigoureuse et décoiffante sur la "Silicon Valley" du mouvement hippie dans les années 1960 où se trouvaient réunis dans un périmètre de 4 km2 les principaux artistes de la scène pop des 60s américaine. McGowan pose toutes les questions dérangeantes. Non seulement pourquoi Jim Morrisson et ses pairs de l'époque étaient dans une si large proportion des fils d'officiers supérieurs de la marine et du monde du renseignement américain (le père de Morrisson est l'amiral qui a monté de toute pièce "l'incident de la baie du Tonkin" pour provoquer le bombardement massif du Nord Vietnam) ? Pourquoi eux qui se disaient anti-guerre n'ont-ils jamais critiqué publiquement les fonctions de leurs ascendants ? Pourquoi ces petits privilégiés qui étaient largement liés entre eux (avaient grandi dans les mêmes casernes etc) se sont-ils retrouvés précisément à cet endroit, à quelques encablures d'une base secrète américaine dont certains avaient les badges d'accès ? Pourquoi tous les décès suspects (certains avec des aspects de meurtres rituels) dans ce milieu là, où l'occultisme crowleysien était à la mode, et pourquoi l'absence d'enquêtes sérieuses de la police sur leur compte ? On est loin du "ex fan des sixties" apologétique de Birkin et Gainsbourg (il faudrait d'ailleurs s'interroger sur le rôle de propagandiste en France de ce compositeur qui aura propulsé dans le business hollywoodien et ses arcanes ésotériques des gens comme Vanessa Paradis ou sa propre fille Charlotte).
Comme le disent les commentateurs, ça paraît "complotiste", mais la méthode d'investigation de McGowan est on ne peut plus conventionnelle, archi-précise sur les faits, affrontant à chaque étape toutes les objections possibles. On en ressort avec l'idée que décidément, oui, il y a de fortes chances que le mouvement beatnik soit au moins en partie une opération de la CIA pour affaiblir le mouvement anti-guerre du Vietnam, qui, comme le souligne McGowan, à l'origine reposait sur des gens sérieux (des profs de fac, des étudiants travailleurs et pas du tout portés sur le LSD). Opération visant aussi à abrutir les gens avec des idéaux égocentriques creux - sexe, drogue et musique -. Je ne sais pas ce que valent les thèses comparables qui existent sur les Beatles ou d'autres phénomènes culturels de la même époque (il faut toujours se méfier des extrapolations), mais l'enquête de McGowan sur Laurel Canyon mérite qu'on s'y arrête.
Ce livre pose aussi une question intéressante en philosophie politique. Le sociologue Bourdieu nous avait appris à distinguer la "main gauche et la main droite" de l'Etat (en gros les services sociaux et les services répressifs). Quand on se penche sur l'histoire du complexe militaro-industriel américain (qui est en train de devenir l'histoire de notre gouvernement mondial en gestation), on se rend compte que main gauche et main droite se mélangent beaucoup. On sait que dans les années 1940, si l'URSS a pu bénéficier très vite de la technologie nucléaire c'est parce que savants communistes et officiers conservateurs américains travaillaient main dans la main à Los Alamos, si bien que les premiers ont pu exfiltrer des documents vers le KGB. Dans les années 50-60, c'est encore plus complexe. La CIA travaille avec d'anciens nazis, mais a aussi ses hommes à l'extrême gauche. Il y a sur le Net des témoignages de transfuges qui expliquent qu'ils manifestaient contre la guerre du Vietnam tout en travaillant pour la CIA. Souvenez vous aussi du témoignage de Kay Griggs sur les sociétés secrètes dans l'US Navy et les unités d' "opérations spéciales". Pour l'Etat profond américain tout est bon à prendre quand il s'agit de préserver les intérêts de la caste dirigeante. Et on voit bien qu'en misant sur l'industrie du divertissement, la musique, la liberté sexuelle - et depuis le plus jeune âge, voyez l'utilisation de Walt Disney ou de Playboy - c'est toute une stratégie de conditionnement polysémique et pluridimensionnelle qui est à l'oeuvre utilisant le bâton répressif (de droite) et la carotte hédoniste (de gauche). Et c'est encore le cas aujourd'hui : Soros et Kissinger (la gauche et la droite), le chanteur Marilyn Manson et le sénateur John McCain récemment décédé, malgré des différences de style, travaillent à la même cohérence oppressive. Et ce n'est pas qu'une complicité "dialectique" à un niveau très abstrait de réflexion : ça passe par une coopération pratique comme on la voyait déjà se dessiner dans le Laurel Canyon au cours des années 60. On n'est pas une simple reconversion hédoniste du capitalisme sous la houlette des publicitaires que repérait jadis Michel Glouscard. Il s'agit ici de programmes d'Etat, avec, derrière cela, des grandes familles qui se concertent pour les mener à bien.
La découverte de toutes ces choses sous la houlette de chercheurs indépendants, alors qu'Internet peine à en censurer la publication, explique en partie la méfiance croissante des gens à l'égard des artifices du clivage droite-gauche et la montée du populisme. Et évidemment, plus la gauche institutionnelle - du NPA au PS - fait l'autruche en refusant de traiter ces sujets là plus elle se disqualifie intellectuellement et moralement dans sa prétention à donner aux gens des clés d'émancipation. On ne peut pas prétendre aider les gens en ne voyant pas l'éléphant rose au milieu du couloir. On ne peut pas dire seulement "défendons les services publics" ou "donnons plus d'éducation populaire gratuite en renforçant nos écoles", si nos services publics, nos écoles, ne sont que les vecteurs d'un savoir pré-mâché dans des cercles restreints, destiné en réalité à conditionner les masses à l'hypnose consumériste (et même à un contrôle mental qui robotise l'individu). Apprendre aux enfants dans les écoles la musique classique pour qu'ils obtiennent un sens de l'harmonie, de la discipline intérieure et du perfectionnement, oui. Leur faire écouter les Beatles ou les Doors, des styles musicaux poussés par un système politique occidental qui cherche délibérément à les abrutir depuis 60 ans, c'est placer encore et toujours l'Etat français au services des banquiers. C'est "donner le dernier rire à Soros", comme disait le premier ministre hongrois... ou à Bill Gates, ou à la reine d'Angleterre, en tout cas, c'est nous ôter tout pouvoir réel sur nos vies.
L'honneur assassiné de Léontine de Villeneuve

Dans le livre qu'il a écrit contre Deleuze "Apocalypse du désir" mais que je ne vous recommande pas car je le trouve un peu trop labyrinthique, Boutang voit dans le cavalier blanc du chapitre 6 de l'Apocalypse de Jean la figure du désir immédiatement adhérant à l'instant et sans but, désir pur et enfantin, à la différence du désir de guerre, du désir de mathématisation des rapports humains et du désir de néant qu'incarnent les trois autres cavaliers.
Châteaubriand éprouve à l'égard de cette forme de "désir pur" la même méfiance que Boutang. Il dit l'avoir vécu à 60 ans en 1829, dans sa vieillesse, sur le chemin de Cauterets (en Bigorre) et le compare au "repos inopiné" de Palinure dans l'Enéide qui s'était mal fini.
Il allait rencontrer dans la station thermale une de ses admiratrices de 26 ans, Léontine de Villeneuve, qui le lisait depuis deux lustres et entretenait une tendre correspondance avec lui depuis deux ans. Hélas pour le grand écrivain (que je soupçonne d'être un peu mythomane comme comme Malraux), celui-ci n'hésita pas à la diffamer dans ses Mémoires d'Outre-tombe en faisant croire qu'elle l'avait forcé à la raccompagner chez elle dans ses bras alors qu'elle n'avait que 16 ans (sic). Boutang dit que la plénitude de l'instant précède souvent un meurtre. Là c'est l'honneur de Mlle de Villeneuve (devenue ensuite comtesse de Castelbajac) que Châteaubriand tua.
La petite fille de Léontine a publié plus tard en 1925 ses lettres sous le titre Le roman de l'Occitanienne et de Chateaubriand, et tenté de rétablir la vérité.
"Il a fallu l'étrange passage des Mémoires de M. de Chateaubriand pour troubler mes souvenirs, écrivait à plus de 40 ans Léontine après être tombée sur cet extrait des mémoires dans un journal. En présence de ce vrai et de ce faux.ainsi mêlés, et je puis ajouter ainsi travestis, l'effroi m'a saisie (*). Je me suis demandé si je me trouvais réellement vis-à-vis de moi-même dans cette personne dont je ne reconnaissais pourtant ni les sentiments, ni les actions. Mais ma fierté a pu se relever lorsque j'ai traduit chaque ligne de cette page au tribunal de l'exacte vérité. "
Elle expliquait plus loin que la différence d'âge (puisqu'il pouvait être "deux fois son père") l'avait poussée à vivre à Cauterets en toute innocence son amitié avec le grand homme et lui faire lire sa poésie, elle qui ne voulait vivre que de cet imaginaire là, et pour cette raison n'était toujours pas mariée. Chateaubriand qui apprit à ce moment-là qu'il était évincé du pouvoir, fit miroiter à Léontine la perspective qu'elle pourrait intégrer à titre permanent le cercle d'amis qu'il comptait fonder à Rome. Après avoir refusé cela parce qu'elle devait tout de même à son père de se marier, Léontine, le lendemain même, propose quand même d'aller attendre l'écrivain à Rome tandis qu'il irait règler des questions politiques à Paris. L'attendre, mais en tout bien tout honneur, pour intégrer ce groupe d'amis qu'il voulait réunir. Car, elle le dit dans son texte, elle est légitimiste, et politiquement plus à droite que Châteaubriand (trop libéral à son goût). Et dans ce milieu là on ne badine pas avec l'honneur !
"Vous me retrouverez entre les murs d'un couvent, sous la sauvegarde de la protection religieuse. Là, ma réputation sera mise à l'abri... Je ne parle pas de mon honneur : personne n'aura jamais le pouvoir d'y porter atteinte. Vous pourrez venir me voir tous les jours dans cet asile où nous nous donnerons hautement le nom d'amis, même en présence de Mme de Chateaubriand. Et, plus tard, lorsque les années seront venues pour moi comme pour vous, pourquoi ne deviendrais-je pas une nièce d'adoption qui se consacrerait à soigner et à consoler votre vieillesse?" lui aurait-elle dit... Et Chateaubriand refusa ce beau projet sacrificiel puis quitta Cauterets. Ils allaient s'écrire plusieurs fois encore (alors que dans ses Mémoires Chauteaubriand fait comme s'il connaissait à peine la jeune sylphide). Ils se revirent même en 1838 à Cauterets, puis rue du Bac à Paris juste avant la mort de l'auteur du Génie du christianisme. La correspondance publiée montre bien que la version de Léontine était la bonne.
Notre époque qui aime ajouter le crime au crime, le mensonge au mensonge, en 2008, sortit le film "L'Occitanienne", dans lequel Châteaubriand et Léontine s'enlacent et se caressent longuement au milieu d'images suggestives du flot rageur du gave qui roule ses galers (j'aurais encore préféré une version avec Rocco Siffreddi et Clara Morgane...). Tant pis pour ce qu'était réellement Léontine de Villeneuve, son idéalisme littéraire, et sa vertu royaliste rigide. L'important n'est pas de rendre justice aux gens du passé, à ce qu'ils ont vécu ni ce en quoi ils ont cru. Léontine n'est plus ici qu'une jeune fille de notre époque qui aurait abusé d'une correspondance sur Facebook, et, arrivée dans la chambre de l'écrivain auquel elle était prête à se donner et même à qui elle voulait donner un enfant (ce qui, suivant les critères du XIXe siècle, est le comportement d'une catin...) réaliserait que tout est plus compliqué qu'elle ne l'avait initialement pensé. Notre époque n'aime pas rendre justice aux êtres, ni au passé... seulement idolâtrer ses propres valeurs, sa propre médiocrité...
Le réalisateur du film a le culot d'écrire en postface du film dans le générique que Léontine fut profondément blessée de "l'entrefilet" que Châteaubriand lui consacra dans ses mémoires ! (comme si lui, l'homme de notre époque, prétendait lui rendre justice et réparer l'offense faite à la jeune femme de 1829 en lui versant à son tour un pot de chambre sur la tête). Mais qu'eût elle dit du film alors ! Léontine n'avait pas été blessée du peu de place que l'écrivain lui accordait dans son livre mais du fait qu'il ait laissé entendre qu'elle voulait coucher avec lui, comme une fée des forêts un peu follette, alors que, comme ils étaient membres de la bonne société aristocratique tous les deux, et ayant de nombreux amis en commun (elle y insiste pour éclairer l'arrière-plan de leur rencontre), elle avait placé leur complicité littéraire à un tout autre niveau... Est-ce si dur à comprendre de nos jours ?
(NB : je n'ai pas le temps de développer ce point, mais il faut bien voir que notre temps aveuglé par sa fascination pour le désir charnel, et soucieux de rendre justice aux femmes - mais pas à la femme idéaliste, seulement à la femme sexuellement disponible, et mécontente de n'avoir pas assez de pages dédiée à son égo dans les mémoires d'un écrivain - non seulement ne comprend rien à l'honneur aristocratique et la vertu chrétienne qui le soutenait - à la différence de l'aristocrate romaine païenne antique qui selon Paul Veyne se donnait au noble le plus offrant dans un adultère sans état d'âme -, mais encore ne comprend rien à toute la beauté dont l'art littéraire se parait au début du XIXe siècle, beauté que Châteaubriand ne croyait pas ternir en se vantant d'avoir séduit une sylphide, mais qu'une aristocrate encore vierge aurait bien sûr anéantie en vautrant sa délicate poésie dans une sombre coucherie prénuptiale avec l'idole de son tabernacle épistolaire).
(*) c'est moi qui souligne
A droite toute...
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Après avoir dit que la sortie de l'euro était une option "maréchaliste", M. Mélenchon twitte aujourd'hui que le "plan B" c'est "toutes les options pour sortir de la domination allemande, y compris la sortie de l'euro" - c'est à dire aussi bien le fédéralisme de l'Europe sociale que la sortie de l'euro. Allez comprendre...
M. Attali appelle à faire "comme le patronat belge", et soutenir l'accueil maximal d'immigrés : c'est à dire piller les "ressources humaines" des pays pauvres, les surexploiter en Europe, baisser les salaires de la population "de souche" et détruire nos Etats pour le plus grand profit des banques.
En attendant, impossible de voir clair sur la situation des réfugiés. Qui sont-ils ? Mme Le Pen affirme que ce sont en majorité des hommes, et des migrants économiques. La presse de centre gauche prétend qu'elle ment, mais comme la presse de centre-gauche s'est spécialisée dans le mensonge depuis 15 ans, on ne sait plus qui croire. La jeune syrienne qui à Belgrade (voir vidéo plus bas) disait que les réfugiés de son pays avec l'argent des passeurs pourraient s'offrir une maison en zone sûre le long de l'axe Damas-Alep a-t-elle raison ?
Si nous renonçons à nos frontières cet été pour 300 000 migrants, n'aurons-nous pas un million de réfugiés vrais ou faux supplémentaires dans 3 mois, d'autres pays, qui auront compris comment prendre d'assaut une gare ou un poste de police ?
La Hongrie habituée à être à la charnière des invasions dans l'histoire, commence vraiment à s'affoler. Elle n'a pas tort. M. Sarkozy appelle à remettre en cause Schengen, redresser les frontières et recréer des camps d'accueil dans les pays périphériques de l'Europe, sur le modèle de ceux de M. Kadhafi qu'il a fait renverser...
La Pravda en anglais, journal communiste russe, se réjouit de la victoire prochaine de la droite dure en France (Sarkozy ou Le Pen) qui selon elle va casser l'axe atlantiste. Les communistes russes n'attendent plus rien de la gauche de la gauche française. Il est vrai que pour croire en celle-ci il faut vraiment avoir la foi du charbonnier.
Le retour de Sarkozy a de quoi inquiéter. Je ne lui ai trouvé d'appréciable pendant son mandat que son attitude modérée à l'égard de la Russie. Mais il est clair que l'atlantiste Juppé ne ferait que poursuivre la politique de Hollande dans l'alignement sur Washington (et le Washington belliqueux de H. Clinton, pas celui d'Obama) et l'affaiblissement de l'Etat en France.
J'ai voté Mélenchon au premier tour de 2012 et me suis abstenu au second tour. Je crois que si en 2017 le choix est entre Sarko, Le Pen, Hollande, Mélenchon (qui a fort mal évolué) et Juppé, je m'abstiendrai dès le premier tour.
Fonte
Un vieux monsieur dans un bistrot disait hier : "Dix-neuf tonnes de fonte volées au château de Versailles, les canalisatons des fontaines, c'était dans le Parisien, la presse nationale n'en a pas dit un mot, un réseau de cambrioleurs roms a été démantelé le mois dernier en Moselle. Il est soupçonné d’avoir volé environ 15 tonnes en Lorraine. L'histoire de Versailles au moins aurait dû faire la 'une' du journal TV. Ce n'est pas le cas. Preuve que le journal TV sur toutes les grandes chaînes est de gauche".
La gauche trouve la TV de droite, la droite trouve la TV de gauche.
Le sarkozysme selon Camille Pascal
Dans mon milieu professionnel de juriste, un de mes chefs à lancé dans un repas il y a quinze jours : "Lisez 'Scènes de la vie quotidienne' à l'Elysée de Camille Pascal, c'est très marrant, et c'est très bien écrit, comme deu Saint-Simon moderne". Par souci de changer mes lectures habituelles, j'ai acheté le livre.
A la différence de mon interlocuteur, je n'ai pas été fan du côté "chronique d'un monde de courtisans", ni de ces tableaux de la vie des conseillers du pouvoir que, personnellement, je préfère lire en BD dans Quai d'Orsay (peut-être d'aileurs cette BD a-t-elle définitivement disqualifié la littérature comme outil de témoignage dans ce domaine allez savoir).
J'ai préféré trouver chez Camille Pascal (ancien prof à l'EHESS qui était une des plumes de Sarko dans le domaine culturel) la vision du sarkozysme que pouvaient avoir les rares intellectuels comme lui et Patrick Buisson placés au coeur de la machine élyséenne. Pas le sarkozysme comme moment de l'exercice du pouvoir présidentiel, mais le sarkozysme comme vision de la France. J'ai combattu la philosophie du président de l'époque dans ce qu'elle avait d'hystériquement néo-libéral, de foncièrement populiste en tant que refus absolu des corps intermédiaires (et de la justice). Et je l'ai dénoncée, qui plus est, comme une trahison du gaullisme et de l'intérêt national avec la réintégration humiliante de la France dans l'OTAN (juste après notre flamboyante opposition à la guerre d'Irak), l'envoi de troupes dans les zones de combat en Afghanistan, et une réhabilitation ubuesque du néocolonialisme (en Guinée, au Burkina, en Cote d'Ivoire, en Iran, en Libye, et en Syrie, juste après le soutien ridicule de Sarko à Ben Ali et Kadhafi) au mépris des règles fixées par l'ONU (notamment la résolution sur la "no-fly zone" en Libye).
Certes sur le volet politique étrangère j'ai aussi su reconnaître quelques timides signes de non alignement dans le rapprochement (en pointillé) avec Poutine, avec Chavez, ou dans son vote de dernière minute à l'UNESCO pour la reconnaissance de la Palestine mais je n'aurais jamais cru quun type comme Camille Pascal pourrait ensuite écrire un livre exposant le sarkozysme comme une authentique expérience gaulliste !
Au fond le gaullisme, ils le trouvent surtout dans la vaine ostentation de l'expérience libyenne (on sait en vérité ce qu'il faut en penser) et plus profondément, dans le "courage" qu'aurait eu Sarkozy de renouver avec les racines chrétiennes de la France en inversant l'idéologie post-soixante-huitarde. La France ne pouvant être sauvée, selon Pascal, comme selon Buisson, qu'en assumant l'héritage catholique que ces auteurs connaissent sur le bout des doigts. Moi cela ne me gène pas qu'il existe une droite catholique, une droite qui ne veut pas faire d'aggiornamento, qui veut lire Bossuet et qui connaît son catéchisme. Moi je ne laisse pas "les morts enterrer les morts" comme dit l'évangile, et je ne décris pas le christianisme comme un simple égarement de l'humanité. Mais que ces proches de Sarko aient cru que, simplement parce qu'ils rappelleraient à la République sa dette culturelle à l'égard de l'Eglise, ils "sauvaient" la France et participaient à son redressement, cela me dépasse complètement. J'ai de ce point de vue préféré Villepin qui plaçait le redressement dans les actes, c'est à dire dans l'opposition à l'hégémonisme atlantiste, davantage que dans les références culturelles. C'était peut-être nietzschéen, mais cela parlait plus au monde. C'était une autre France qui était portée là.
Moi-même j'ai été parolier de politiciens à Brosseville, je sais combien on peut s'enfermer dans les mots qu'on leur fait prononcer et quel fossé ensuite sépare ces mots de ce qu'est leur politique réelle. Pascal est un type qui s'enferme doublement, dans son rôle d'auteur de discours, et dans son rôle d'intellectuel abstrait qui croit poursuivre à l'Elysée ce qu'il faisait à l'EHESS : apprendre à la France son histoire. En pensant transformer Sarko en prof d'histoire il croyait servir le pays et faire du "gaullisme" alors qu'il n'offrait qu'un cache-sexe dérisoire au lâche alignements sur la politique des plus forts et des plus riches. Sa "scholastic view" est une erreur répandue dont bien d'autres aussi, au service d'autres souverains, devront à l'avenir se méfier dans leur propre pratique.
Les "postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide" de M. Hollande
C'est l'ancien Premier ministre M. Fillon qui le dit aujourd'hui dans Le Parisien à propos de la politique de M. Hollande en Syrie :
"«Que notre président normal comprenne qu'il n'y a rien de normal dans le monde dont il est désormais l'un des principaux responsables. Qu'il prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide», insiste-t-il. Au passage, l'ancien Premier ministre se démarque de Nicolas Sarkozy, qui a récemment fait un rapprochement entre la situation en Syrie et celle en Libye avant la chute de Kadhafi, semblant privilégier une intervention étrangère. «J'ai toujours pensé qu'une telle intervention militaire serait une très grave erreur stratégique», écrit François Fillon qui craint «un nouvel Irak»."
Fillon chasserait-il sur les terres de Villepin désormais ?