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On strike
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Les lecteurs de ce blog qui savent quelle a été ma position pendant la crise des gilets jaunes et celle du Covid, peuvent deviner aisément la mienne aujourd'hui à l'égard de la situation actuelle et du peuple français qui subit une nouvelle persécution dramatique. Mes comptes Facebook, Twitter et You Tube ont fait l'objet d'une attaque en règle et ont été bloqués. Je n'ai pas cherché à les réactiver, préférant m'imposer un certain sevrage en la matière (je ne les utilisais déjà guère, et ne naviguais sur Twitter que pour nourrir certains billets du présent blog). Quant à ce blog, qui a maintenant très peu de lecteurs, je ne crois plus très utile de lui consacrer du temps. La cure de silence a parfois des vertus. En tout cas, vous qui aimez votre pays et voulez contribuer positivement à l'avenir de l'humanité, pensez à abonder les cagnottes de grévistes qui auront du mal à ancrer leur mouvement dans le temps. Il y en a une ici.
Tentative d'assassinat du président transnistrien
Selon le ministère de la Sécurité d'État de Transnistrie, les forces de sécurité ont arrêté un homme aux ordres du régime de Kiev qui aurait tenté d'assassiner le président Vadim Krasnoselsky (une bombe placée sous sa Land Rover, avec 8 kg d'explosif). Il aurait plaidé coupable. L'individu a eu des démêlées avec la justice pour proxénétisme et vivrait pour cela sous le nom de sa mère. Né en 1979, il aurait été recruté par le SBU ukrainien et se serait installé en 2011 à Odessa.
Au même moment une statue de Lénine est vandalisée à Anenii Noi, bourgade de 11 000 habitants en Moldavie.
"L'Ukraine sera un grand Israël"
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Dans son discours du 5 avril 2022, Volodymyr Zelensky avait déclaré qu'il s'inspirera d'Israël et non de la Suisse à la suite de l'invasion russe en ce qui concerne les questions de sécurité nationale.
"Je pense que tout notre peuple sera notre grande armée. Nous ne pouvons pas parler de la" Suisse du futur "- probablement, notre État pourra être comme ça longtemps après", a-t-il précisé Zelensky. "Mais nous deviendrons définitivement un 'grand Israël' avec son propre visage."
"Nous ne serons pas surpris d'avoir des représentants des Forces armées ou de la Garde nationale dans toutes les institutions, supermarchés, cinémas, il y aura des gens avec des armes. Je suis sûr que notre problème de sécurité sera numéro un dans les dix prochaines années. " (Jerusalem Post du 5 avril 2022). Il avait ajouté que son pays ne sera donc absolument "pas libéral (de gauche), pas européen" (Haaretz 5 avril 2022).
L'ancienne comédienne et présentatrice Katie Halper, qui est elle-même juive, quatre jours plus tard (cf The Hill) avait trouvé étrange cet appel à la militarisation de la culture ukrainienne appelant à ce qu'il y ait des gens en armes dans les cinémas et les supermarchés. Elle y décelait un possible clin d'oeil aux Ukrainiens de droite. Mais Daniel B. Shapiro ex-ambassadeur d'Obama en Israël (donc de gauche), maintenant membre de l'Atlantic Council, avait lui, ainsi que le remarqua judicieusement Alexander Rubinstein en septembre 2022, approuvé cette perspective d'un Etat-policier de citoyens en armes, bastion de l'OTAN, et commencé à définir comment cette société militarisée pourrait se mettre en place, sur un mode analogue aux propos d'Alexander Haig, au temps de Ronald Reagan, qui présentaient Israël comme un "porte-avions insubmersible" des Etats-Unis.
Et de fait le plan Shapiro fonctionne : comme pour Israël, l'aide militaire américaine pleut sur l'Ukraine : plus de 100 milliards aujourd'hui, soit autant que l'aide américaine à Israël depuis 1948, le double du budget de défense russe, et plus qu'aucun Etat américain n'ait jamais reçu du gouvernement fédéral (l'Ukraine prime sur la politique domestique, même chose d'ailleurs que pour certains pays européens comme la Pologne qui doit nourrir plus d'un million de réfugiés ukrainiens sur son sol).
Au cas où l'association mentale Ukraine-Israël ne serait pas assez claire dans les esprits européens, L'Express titrait le 16 février 2023 : "Bernard-Henri Lévy : "L’Ukraine d’aujourd’hui, par bien des points, me rappelle Israël" ", 6 jours avant la sortie du second documentaire sur l'Ukraine "Slava Ukraini" du soi-disant philosophe qui visite le front en chemise blanche. Du reste une très grande partie des news produites sur l'Ukraine en faveur de la guerre à outrance proviennent de journalistes liés au lobby pro-israélien en Occident (voyez par exemple l'analyse de certains numéros de l'Express), et les cerveaux de la guerre d'Ukraine à Washington sont des néo-conservateurs sionistes comme Victoria Nuland - même si on ne peut nier (et cela complexifie un peu les choses) qu'il y a eu des
Certains anti-sémites à tort pensent que la "communauté juive" internationale est impliquée dans cette opération. En réalité, comme on l'a déjà vu, sur ce blog, le lien n'est pas automatique entre le soutien à Israël et le bellicisme en Ukraine (cf les tensions entre Kiev et Tel Aviv depuis un an). Le phénomène est plus recentré autour du groupe des néo-conservateurs juifs comme Victoria Nuland (les mêmes qui étaient des enthousiastes de la guerre contre la Serbie autrefois). A côté de cela certaines personnalités juives comme Arnaud Klarsfeld ou Edgar Morin on souligné le danger de défendre un régime nostalgique de l'antisémite Bandera, et, qui plus est, enclin à conduire le monde dans un cataclysme.
On ne peut impliquer tous les Juifs dans cet engagement, et l'on ne peut pas non plus incriminer une "une mafia khazare" comme le faisait récemment Riccardo Bosi, ancien lieutenant des forces spéciales de l'armée australienne qui déclarait : "Les Russes combattent la mafia khazare dans leur patrie" (d'ailleurs on peut douter que le pouvoir moscovite soit lui-même affranchi des mafias mondialistes - voyez le lien du Parti des régions ukrainiens avec le parti républicain américain). J'expliquerai un jour pourquoi ce terme "khazar" me paraît impropre.
En tout cas la connexion Kiev Tel-Aviv existe et doit être étudiée avec ses diverses ramifications en Occident. Elle repose notamment sur des oligarques israélo-ukrainiens (qui ont d'ailleurs souvent une troisième ou quatrième nationalité), notamment Ihor Kolomoiski, président de Privat Group, l'homme qui a quitté Israël pour faire élire Zelensky à Kiev a aussi employé le fils de Joe Biden, Hunter par l'entreprise de son groupe Burisma Gas. Il est accusé d'avoir volé 5 % du PIB ukrainien et financé les bataillons Aïdar et Azov (dans un mail saisi sur l'ordinateur portable de Biden fils - parmi ceux que décortique le groupe Marco Polo -, celui-ci demande à la veuve de frère des images d'enfants brûlés à Donetsk ce qui peut signifier qu'il cherche des photos de sévices sur des enfants victimes de ces bataillons).
Il est lié à l'actuel président ukrainien depuis 2012, lorsque Zelensky et ses coreligionnaires Serhiy et Boris Shefir ont commencé à créer du contenu pour les chaînes de télévision de Kolomoisky via leur société de production, Kvartal 95. L'ascension politique de Zelensky a commencé dans ce cadre après son rôle principal dans la satire politique "Serviteur du peuple" en 2015 sur la chaîne 1+1 fondée par un autre Juif, Alexander Rodnyansky. Le sketch mettait en vedette Zelensky dans le rôle d'un enseignant dont la diatribe anti-corruption en classe est filmée par un élève. L'acteur s'est tourné vers la politique du monde réel, a capitalisé sur la colère généralisée du public face à la corruption et a fini par remporter facilement la présidence trois ans et demi seulement après le lancement de l'émission.
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En plus de fournir un soutien financier lors des élections ukrainiennes de 2019, Kolomoisky a fourni des voitures à Zelensky, et la Mercedes Zelensky à l'épreuve des balles utilisée pendant la campagne électorale appartenait à l'associé de Kolomoisky, Timur Mindich - qui siège au conseil d'administration de la communauté juive de Dnipropetrovsk, présidée par Kolomoisky. Zelensky était en fait son petit ami a révélé le Kyiv Post en avril 2019, et il a accompagné son mentor 11 fois à Genève et 2 fois à Tel-Aviv en compagnie aussi de Kolomoisky Gennadiy (Zvi Hirsch) Bogolyubov ,et les frères Hryhoriy et Ihor Surkis.
Pour obtenir une assistance internationale à la suite de « l'opération militaire spéciale » de la Russie, Zelensky a beaucoup fait pour donner l'apparence de lutter contre la corruption tout en faisant très peu. Il a notamment mis en scène un raid des services judiciaires dans une résidence de son ex-mentor, mais comme l'a remarqué le commentateur politique Yuriy Vishnevskyi «les détectives savaient parfaitement qu'ils n'y trouveraient probablement rien, car Kolomoisky n'était pas un fonctionnaire [des organismes gouvernementaux soupçonnés d'évasion fiscale]. Il est douteux qu'il ait laissédes documents chez lui qui prouveraient son implication dans des stratagèmes criminels. Les rumeurs selon lesquelles Zelensky a dépouillé Kolomoisky de sa citoyenneté ukrainienne, ainsi que la citoyenneté ukrainienne des oligarques juifs Hennadiy Korban et Vadim Rabinovich, ont suscité des contre-rumeurs selon lesquelles ce n'est rien de plus qu'un tour de passe-passe intelligent conçu pour libérer ces chiffres d'anti déjà faibles -les lois sur les oligarques adoptées en 2022.
Kolomoisky n'est pas seulement ami des Biden. Il l'est aussi de Bernard-Henri Lévy. En août 2014, celui-ci était présent au lancement de la chaîne Ukraine Today propriété de ce milliardaire. Les actifs de son groupe Burisma étaient contrôlés par Sunrise Energy dans le Delaware dont le conseil d'administration était nommé par un membre la galaxie de Trump. Et la holding Privat qu'il dirige était approvisionnée en dollars par Daniel Freifeld, ex envoyé spécial d'H. Clinton pour l'Eurasie.
L'ancien député Victor Pinchuk est aussi cité (mais cette fois-ci plus positivement que Kolomoisky, bien qu'il ait été lui aussi accusé de détourner des millions) parmi les oligarques amis des Clintons susceptibles de faire le lien entre Israël, les Etats-Unis et l'Ukraine.
Dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 3 mars 2015, le député chrétien-démocrate allemand Karl-Georg Wellmann (CDU) expliquait : "L’Ukraine a besoin d’un plan Marshall s’élevant peut-être à quelques centaines de milliards d’euros ". L’homme était cofondateur, avec Bernard-Henri Lévy et le député conservateur britannique Lord Risby of Havervill, de l’Agence de modernisation de l’Ukraine (AMU). La raison : « En l’état actuel [du pays], personne n’est prêt à investir », il fallait donc toujours plus d'argent... Victor Pinchuk, et le sunnite tatar Ronat Achmetov étaient derrière cette opération. BH Lévy en novembre 2014 rendait hommage au premier à la Sheptytsky Award Ceremony (cf ici).
Et récemment dans le Jérusalem Post du 7 novembre 2022, Pinchuk "suppliait" Israël de procurer une défense anti-missiles à l'Ukraine.
Déjà en 2009 la Jewish Telegraphic Agency notait que trois des quatre principaux oligarques ukrainiens étaient juifs. Cette situation nourrissait d'ailleurs une sourde hostilité à leur encontre avant la guerre - voyez cette déclaration en 2010 de Serhiy Ratouchniak ancien maire d'Uzhhorod (à l'Ouest de l'Ukraine) "Cinquante familles juives détiennent 80 % de toutes les richesses ukrainiennes. Où voyez-vous l'oligarque ukrainien ? Je n'en connais aucun. Ils sont tous juifs. Leur richesse trahit leurs propres droits de vantardise : Rolls-Royce, avions, châteaux, hôtels, casinos possédés à Monte Carlo. Avions et yachts sous pavillon étranger. Et, bien sûr, ils ne paient pas d'impôts. Et les usines et les usines ont été achetées par eux non pas à un prix réel, mais volées à tout le peuple ukrainien".
Ces réseaux qui constituent la base de la solidarité israélo-ukrainienne et des relais puissants du nationalisme ukrainien dans les milieux économiques et journalistiques occidentaux mériteraient une étude approfondie.
La Transnistrie menacée ?
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Moscou annonce une prochaine opération sous faux drapeau ukrainienne contre la Transnistrie avec des saboteurs du bataillon Azov déguisés en troupes russes. Kiev accuse Poutine de préparer une attaque depuis Tiraspol contre la Moldavie ou contre l'Ukraine.
Dans Junge Welt le spécialiste de l'Europe de l'Est Reinhard Lauterbach analyse : la Russie ne peut réaliser aucune jonction avec la Transnistrie tant qu'Odessa reste entre les mains de Zelensky. L'Ukraine peut-elle être tentée de "régler" par l'invasion le problème transnistrien ? Sans l'aval de Chisinau c'est peu probable. Et la présidente moldave Maia Sandu donnerait cet aval seulement si elle pensait pouvoir rester au pouvoir (mais l'opinion publique dans son pays reste très partagée entre pro-européens et pro-russes). "Et puis, la Moldavie a jusqu'à présent bénéficié du fait d'être sur le même gazoduc que la Transnistrie et d'y puiser son électricité, produite à partir de gaz russe impayé". Mais l'esprit aventurier de Kiev pourrait trouver quelque avantage à tenter malgré tout quelque chose, d'autant que les forces russes stationnées sur les bords du Dniestr ont un armement assez ancien.
La Rand corporation, conseillère du gouvernement américain, en 2019 trouvait peu rentable pour Washington de renverser le régime pro-russe de Transnistrie. Mais aujourd'hui une opération ukrainienne permettrait à Zelensky de compenser ses revers sur le front oriental. Chisinau pour l'instant dément que Kiev puisse tenter un sabotage et parle de "psy op" de la part de Moscou.
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Cependant le démenti est-il crédible alors que le gouvernement de Chisinau lui-même s'enferme dans une rhétorique de plus en plus guerrière ? Au début de ce mois, le parlement moldave a adopté une loi qui introduit dans le code pénal des sanctions des délits de « séparatisme », « complot contre la Moldavie », « création d'une structure d'information illégale » (ce qui cible clairement la Transnistrie), et le 13 février Maya Sandu en déplacement en Roumanie a accusé Moscou de chercher à la renverser. Un durcissement sur fond de crise économique qui a provoqué dimanche la descente dans la rue de milliers de manifestants avec le soutien notamment de Shor, le parti de l'oligarque Ilan Șor (un des 3 poids lourds de la politique moldave, et qui monte dans les intentions de vote), lequel vient de sortir du collimateur des juges moldaves.
Sapir à propos de l'Ukraine, point sur la situation
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J'écoutais tantôt l'économiste spécialiste de la Russie Jacques Sapir sur la chaîne "Livre Noir". Il est toujours très intéressant à entendre : nuancé sur l'impact des sanctions occidentales sur l'économie russe, instructif et convaincant sur l'affaiblissement du parti anti-guerre russe par l'intransigeance occidentale, sur les candidats potentiels à la succession de Poutine (il nous rappelle par exemple que Medvedev est plus anti-occidental que Poutine comme il l'avait montré pendant la guerre en Géorgie) etc.
Il récapitulait les phases du conflit ukrainien depuis un an : le grand bluff initial (avec l'assaut sur Kiev alors que seulement 150 000 soldats engagés alors qu'on ne peut conquérir un pays comme l'Ukraine qu'avec 300 000), la bonne résistance de l'armée ukrainienne et de la défense territoriale, avec un soutien moral de la population (hors Donbass) au régime de Zelensky (du fait largement que les russes avaient construit un mythe sur un régime nazi dont le pays accepterait d'être débarrassé), la réorganisation sur une base plus rationnelle des objectifs russes après l'échec des négociations avec Kiev (échec provoqué par l'OTAN), l'effondrement de l'armée ukrainienne à la fin du printemps, son remplacement ex-nihilo grâce aux armes et à l'encadrement occidentaux, leur offensive à l'été, les effets de rééquilibrage provoqués par la conscription russe, dans un contexte de supériorité de l'artillerie, avec un conflit très meurtrier côté ukrainien (peut-être jusqu'à 1 million de pertes pour un pays de cette taille ce qui est considérable).
On comprend bien dans ce contexte l'empressement de Zelensky à obtenir des armements modernes (chars lourds, avions), même si on peut moins pardonner à ce cinglé (ça c'est mon point de vue personnel) de vouloir entraîner l'OTAN dans une guerre nucléaire (et je ne parle pas seulement de ses actions délirantes contre la centrale nucléaire de Zaporijia...).
Sapir rejoint Bauer (que j'écoutais il y a 2 semaines sur RMC : vous voyez que malgré mon parti pris anti-franc-maçon, je les écoute, même si je ne souscris pas à l'intox de Branco, tête de gondole de la Fnac, quand il prétend qu'ils sont marginaux) sur le fait que les Occidentaux n'ont presque pas de chars à donner, et que de toute façon l'acheminement sera long : le réel résiste...
J'ai l'impression que cette pénurie militaire occidentale pourrait hâter le processus de paix en Ukraine, mais la difficulté est que tant que la Pologne (qui a des visées stratégiques sur l'Ukraine) et les pays de l'Est (la fameuse "nouvelle Europe" de George W. Bush fer de lance de l'impérialisme pendant la guerre d'Irak) sont considérés par les oligarques otanistes et leurs porte-parole (Von der Leyen, le Forum économique mondial) comme des héros au point de pouvoir humilier la France et l'Allemagne et les réduire au silence (voir l'enquête du très célèbre Seymour Hersh sur le sabotage de Nord Stream 2), on voit mal comment on peut revenir à une rationalité. Il faudrait que les faucons néo-cons du Pentagone aient intérêt à la paix. Le moins que l'on puisse dire est que Kissinger n'a pas eu leur oreille à l'automne dernier (mais le voulait-il vraiment ?).
A supposer même d'ailleurs que des pourparlers de paix puissent s'engager cette année, on voit bien que cette guerre sert à préparer les esprits à désirer la remilitarisation de l'Europe (réclamée à grands cris par les Etats-Unis depuis longtemps), et donc à de nouveaux conflits ultérieurs. Macron veut augmenter d'un tiers le budget militaire français dans les années qui viennent (il est vrai que nous n'avons même pas assez de munitions pour tenir une guerre intensive comme celle d'Ukraine pendant plus d'un jour et demi). L'ex président Hollande chez Apolline de Malherbe sur RMC (18e minute) le 6 février, proposait un impôt de guerre (en fait l'expression était avancée par la journaliste, Hollande a approuvé en l'insérant dans un propos plus large, et de Malherbe a remis les mots dans sa bouche devant Zemmour le 9 février - min 5'32 )- : des milliards de recettes à percevoir, alors qu'on force les Français à avaler une réforme des retraites pour quelques milliards (milliards que d'ailleurs on a ne serait-ce qu'avec le fonds de réserve pour les retraites - FRR et les fonds des complémentaires privées, je referme la parenthèse). Même le Sénat (censé faire preuve d'un peu plus d'indépendance d'esprit par rapport aux modes du temps, comme il l'a fait pendant quelques jours - seulement - sur la question de la constitutionnalisation de l'avortement) appelle à préparer une guerre de haute intensité...
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En attendant, l'Occident perd clairement la bataille politique sur la scène internationale, et ternit son image, même s'il y a toujours des majorités à l'ONU pour condamner l'agression russe. Lavrov était en tournée cette semaine au Mali (où le gouvernement se fédère avec la Guinée et le Burkina) et au Soudan. Même au Pérou dans les villes andines où ils sont majoritaires, le 6 février, les partisans de l'ex-président de gauche Castillo incarcéré, victimes d'une répression sauvage, réclamaient l'intervention russe à leur secours et brandissaient d'immenses drapeaux de ce pays. Du reste habilement la Russie continue d'aider les pays pauvres (notamment en leur fournissant du blé gratuitement), alors que l'Occident, lui, pousse le cynisme jusqu'à refuser de lever les sanctions contre la Syrie pour permettre d'aider les victimes du tremblement de terre (voir l'article de Wa'el Alzayat du groupe sioniste néo-conservateur Emgage et ex-conseiller de Samantha Power dans le Washington Post du 9 février 2023 - idem pour le caniche français).
Tour d'horizon
Début d'année assez difficile pour les peuples.
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Les responsables du "Big five" (les grandes puissances occidentales) débarquent à Belgrade pour dire aux Serbes "Reconnaissez le Kosovo, laissez le entrer à l'ONU, ou nous retirons nos investissements de chez vous". Le président de ce pays lance des appels pathétiques pour dire qu'on l'étrangle à la table des négociations (il est même allé à Davos, certains estiment qu'il en fait trop). Au Nord-Est de l'Europe l'Estonie menace de bloquer Saint Petersbourg en modifiant sa frontière, et les fous furieux polonais ainsi que Washington pressurisent Berlin pour les livraisons de chars Léopard. Macron bien sûr n'a rien à dire, sauf qu'il est d'accord pour débloquer un projet d'approvisionnement en hydrogène de l'Europe du Sud-Ouest.
L'Union européenne se tire plutôt bien pour l'instant sur le plan énergétique de son engagement délirant en Ukraine grâce aux températures hivernales clémentes de début janvier, mais tout repose sur le charbon et sur des contrats gaziers à court terme (donc les prix resteront volatiles)
On assiste à un intéressant rapprochement par delà le clivage droite-gauche : le premier ministre croate de gauche soutient Orban à Budapest contre l'Union européenne. Tandis que les alliés de Washington, eux, jouent des coudes pour profiter des tensions Est-Ouest : la Bulgarie qui revend son pétrole (russe, raffiné par Loukoil) à Kiev, l'Albanie qui crée son petit Kosovo en Epire.
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On suit avec intérêt le déclin de la présence française en Afrique (Ouagadougou met fin aux opérations des forces spéciales de l'ancienne puissance coloniale) et le déplacement de Lavrov en Afrique du Sud (qui provoque une levée de bouclier de l'opposition dans ce pays), avec un projet d'entrainement militaire russo-chinois au large du Cap. Egalement la réunion de la Celac en Argentine, organe à l'origine anti-impérialiste, mais auquel le président argentin a convié Biden par vidéo (et des hauts fonctionnaires américains seront présents). Diaz-Canel de Cuba (au fait, je serai bientôt dans ce pays), Lula et quelques autres y seront : au menu le développement d'une monnaie régionale le "Sur".
Sur l'Asie je recommande cette petite interview de Cao de Benos sur la Corée du Nord, y compris la 31ème minute où il dit que le sécessionnisme catalan était très soutenu par Israël (je l'avais signalé dans mon livre sur les régimes populistes).
En Europe les socialistes espagnols s'accrochent à leur culte de Moloch en faisant barrage à Vox qui voudrait que les femmes avorteuses puissent entendre le battement de coeur de leur bébé comme en Hongrie.
Au niveau social, il y a 6 mois le système médiatique délirant voulait nous faire paniquer pour une "variole du singe" ultra-minoritaire. Cet hiver tout le monde a des virus plus baroques les uns que les autres. Certains (pourtant jeunes) sont terrassés par des grippes qui les conduisent même à l'hôpital. Mais les médias n'en disent rien. Allez comprendre...
Une bonne nouvelle en France : alors que Micron déjeune avec les dix principaux éditorialistes pour leur dicter leurs éléments de langage, la mobilisation massive pour la sauvegarde de la retraite à 62 ans. Pourvu que cela se confirme...
Sahra Wagenknecht va-t-elle quitter Die Linke ?
Comme LFI (La France Insoumise) en France, Die Linke, fusion de l'ancienne parti communiste est-allemand et de la frange de gauche du SPD, est en plein alignement sur les bobos urbains, en se coupant des classes populaires. Du coup, le parti n'a même pas atteint les 5 % aux dernières élections législatives.
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Dans son livre à succès Die Selbstgerechten, Sahra Wagenknecht, membre du Bundestag de Rhénanie du Nord-Westphalie, dont je vous parle depuis 2009, qui en est une figure phare, accuse ce parti d'avoir délaissé les "gens ordinaires" au profit de ce qu'elle appelle une "clientèle universitaire" citadine. Elle dit que sa préoccupation pour des problèmes tels que "un langage sensible au genre et des produits biologiques coûteux" plutôt que des problèmes de pain quotidien tels que "lutter contre les bas salaires" l'a rendu étranger à sa base de soutien populaire de la classe ouvrière.
Alors que Wagenknecht en reste quand même membre, son mari, Oskar Lafontaine, ancien ministre des Finances sous Gerhard Schröder et ancien chef social-démocrate qui en fut un co-fondateuri, l'a quitté en mars. Le journal atlantiste de gauche britannique The Guardian la soupçonne de vouloir faire "le jeu de l'extrême droite" en créant prochainement son propre parti. Franchira-t-elle le pas ?
En tout cas elle continue de défendre des positions non-conformistes, notamment sur l'Ukraine - elle encourage Scholz à refuser de livrer des chars Leopard au régime de Zelensky, et à résister à l'alignement sur Washington qui ruine l'Europe - et sur les politiques migratoires, et cela lui vaut un très grand succès dans l'opinion publique (elle est la deuxième personnalité la plus populaire du pays).
Les ghettos que Davos nous prépare
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Les milliardaires sont réunis à Davos en ce moment comme tous les ans dans le cadre du Forum économique mondial. Ils réquisitionnent tous les logements de la petite bourgade suisse, emploient une police spéciale pour les protéger, et, à l'abri des regards indiscrets, préparent votre avenir.
Malgré leur volonté de se dissimuler, leurs discussions sont au coeur des débats chez les chercheurs de vérité. Aujourd'hui même la presse russe discutait de leur volonté de développer les thérapies géniques (2 000 seraient en cours de développement en 2022, et cela pourrait représenter un marché de 20 milliards de dollars en 2027), avec toutes les manipulations qui vont avec, dont le génome DRD3 code pour les récepteurs dopaminergiques D3 qui sont la clé du bonheur des individus. Si vous ne coopérez pas, ils vous rendront malades, explique Pravda.ru, Mais, ajoute ce média, Poutine a vaincu le Covid sans les thérapies à base d'ARN et la Chine aussi a suivi sa propre voie si bien que les scientifiques chinois ont boycotté Davos cette année (mais le vice premier ministre Liu He lui y était).
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On comprend d'ailleurs que les Russes soient de plus en plus agacés par Davos, vu que le président ukrainien Zelensky s'y est encore rendu pour demander toujours plus de tanks et d'argent pour financer sa très sanglante guerre, guerre dont son ministre de la défense Reznikov a avoué le 5 janvier qu'elle était faite pour le compte de l'OTAN, une guerre qu'il faut mener sans fin jusqu'à la victoire ukrainienne selon la première ministre finlandaise, une guerre qui peut-être aussi joue un rôle de sacrifice rituel (il faut que du sang soit versé pour qu'une cause politique comme celle du mondialisme l'emporte).
Aux Etats-Unis, une intervention suscite des réactions : avant-hier celle de Bastien Girod, membre du parti des Verts siégeant au Conseil national suisse. Il y a expliqué comment amener la population à renoncer à son véhicule personnel et décrit un monde « idéal » basé sur ce qui ressemble à un « quartier de 15 minutes », ainsi que cela se fait déjà à Zurich. On appelle cela des "fifteen minutes cities" - les "villes du quart d'heure". Ce n'est pas une gloire pour la France : le terme a été inventé par un professeur de la Sorbonne, Carlos Moreno, et d'ailleurs Paris est sur les rangs pour adopter le modèle, comme Cleveland aux Etats-Unis, Séoul en Corée du Sud etc.
Le but est clair : jouer sur l'intox des émissions de carbone à l'origine du réchauffement climatique pour réorganiser les villes de sorte que les gens aient tous les services à 15 minutes de chez eux. Rien de révolutionnaire, direz-vous : on généralisera simplement l'envie que peuvent avoir les gens de diminuer les longs trajets fastidieux. Sauf que, dans ce modèle, couplé avec l'identité numérique et l'indexation de vos comptes bancaires à votre empreinte carbone comme Doconomy, on ne vous autorisera à sortir de ces périmètres de 15 minutes qu'exceptionnellement, en fonction de votre crédit social comme en Chine. Il ne s'agira plus d'envie mais d'obligation. Vous ne pourrez même plus aller visiter des proches à 200 kilomètres de chez vous, ou alors quand vous le ferez, vous devrez ensuite compenser en restant cloîtrés le reste de l'année, ou vous serez privés de viande pendant trois mois etc. Ce seront simplement des formes de confinement indolores dans des ghettos high-techs où les gens auront eu le cerveau tellement lavé par la propagande écologiste qu'ils ne verront même pas le problème.
Vous serez concernés, "tracés" comme du bétail, mais, évidemment, pas vos maîtres de Davos qui, déjà sont venus à leur réunion avec des jets privés conduits par des pilotes non vaccinés... (rien à faire : ils seront toujours au dessus des lois qu'ils vous imposent).
Vous ne vous en rendrez pas compte, quand cela arrivera, parce que, selon leurs projets, les dissidents taxés de "complotisme" ou d'être "d'extrême droite" auront été complètement marginalisés, de sorte que plus personne n'écoutera plus leurs avertissements. Richard Edelman, PDG de la société de communication Edelman (la première firme de relations publiques au monde), l'a redit aujourd'hui à Davos : il faut lutter contre la "droite" et la "désinformation" qui font diminuer la confiance de l'opinion publique dans les "ONG", ainsi qu'on l'a vu pendant la crise du Covid. Par ONG, il faut entendre les milices de jeunes globalistes financées par les milliardaires comme One, Global Citizen, ou Global Shapers (le "hub de Paris" de Paris organisait un happening avant hier, avis aux sociologues qui veulent étudier le profil des intervenants de cette soirée). Que nous concoctent Richard Edelman et ses amis des ONG pour continuer à conditionner nos cerveaux à grands coups de psy ops traumatisantes ? Nous le saurons bientôt...
La lutte continue...