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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #peuples d'europe et ue tag

L'amitié serbo-azerbaïdjanaise

26 Novembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

L'Azerbaïdjan n'a pas bonne presse en France du fait de son conflit avec l'Arménie (voye par exemple la prise de position de M. Estrosi ici). Pour autant, si la guerre qui oppose ces deux pays autour de l'avenir du Karabakh présente des aspects très violents que l'on n'a pas manqué de dénoncer sur ce blog, on ne peut négliger le fait que la donne est assez complexe. Il n'y a pas d'un côté les gentils et de l'autre les méchants. Les Arméniens qui se sentent à l'étroit dans leurs frontières actuelles ne sont pas dépourvus de visées expansionnistes, du côté du Caucase notamment. Et, si l'Azerbaïdjan présente l'inconvénient sérieux d'être une dictature, son rôle ne peut être réduit à celui de simple valet de l'impérialisme américano-sioniste comme parfois l'Iran l'a laissé entendre.

Un élément de nuance au thème de l'alignement de Bakou sur Washington est par exemple la grande amitié qui lie la Serbie à l'Azerbaïdjan. Les visites mutuelles de chefs d'Etat entre les deux pays se sont multipliées, et celle du président Ilham Aliev à Belgrade cette semaine fut l'occasion de le rappeler, avec l'inauguration le 23 novembre d'un monument à la mémoire de son père, Heydar Aliyev, ex dignitaire soviétique qui avait visité la Yougoslavie au nom du Politburo du PCUS en 1986. L'amitié entre les deux peuples remonte notamment à la participation de la 223e division de l'Armée rouge, formée d'Azerbaïdjanais, à la libération de Belgrade de l'occupation fasciste en 1944. Les deux pays sont engagés dans un partenariat stratégique pour un couloir énergétique, et Bakou refuse toujours de reconnaître le soi-disant Etat du Kosovo.

On notera aussi que Bakou, qui, comme Belgrade, entretient de bons rapports avec Poutine pour le maintien de la paix au Karabakh, n'a pas pris part aux votes de l'ONU sur l'Ukraine en mars et en octobre.

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Crise énergétique en Moldavie et Transnistrie

22 Novembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Transnistrie

Le président transnistrien Vadim Krasnoselsky, a adressé ce jour 22 novembre aux secrétaires généraux de l'ONU et de l'OSCE une lettre dans laquelle on lit notamment :

"En octobre 2022, pour des raisons indépendantes de la volonté de la partie pridnestrovienne, les volumes d'approvisionnement en gaz naturel de la Moldavie et de la Pridnestrovié ont été réduits. Dans ces conditions, les dirigeants moldaves, en violation flagrante des obligations contractuelles, ont pris la voie du retrait illégal d'une partie du gaz naturel fourni destiné à la Pridnestrovié. Donc, à l'heure actuelle, au lieu des 3,9 millions de mètres cubes prévus par le contrat. m de gaz par jour, notre république ne reçoit pas plus de 2,3 millions de mètres cubes. m par jour.

Dans le cadre des actions illégales du gouvernement moldave, depuis le 21 octobre 2022, l'état d'urgence dans l'économie a été introduit en Pridnestrovié, les entreprises industrielles de base ont été arrêtées, les transports publics ont été arrêtés et la température dans les locaux des équipements sociaux a été abaissé dans les conditions du début de la saison de chauffage. L'approvisionnement en électricité de la Moldavie, qui était la source de revenus la plus importante pour le budget transnistrien, a été contraint de s'arrêter."

Krasnoselsky y souligne aussi que la frontière transnistro-ukrainienne est fermée depuis février et que Tiraspol reste neutre dans le conflit entre Kiev et Moscou.

La crise énergétique est loin de ne frapper que la Transnistrie/Pridnestrovie. La situation de la Moldavie n'est pas non plus reluisante.

L'électricité fait défaut. La Roumanie a déjà fixé un prix plafonné à 450 RON par MWh pour l'électricité vendue à la Moldavie dans le cadre de contrats bilatéraux - mais de tels contrats sont rares, et finalement, le négociant en électricité moldave Energocom a dû exploiter le marché journalier plus cher afin d'acheter de plus gros les montants. En octobre, une capacité de transfert vers la Moldavie (Isaccea-Vulcanesti) a été mise en service, tandis que la Roumanie dispose également d'une capacité de 125 MW vers l'Ukraine, qui peut être allouée à la Moldavie, mais elle a été suspendue provisoirement le 15 novembre du fait du bombardement des infrastructures ukrainiennes par les russes.

Du côté du gaz, le russe Gazprom n'a livré en novembre que 51% des montants contractuels, et la part dédiée à la Moldavie proprement dite (la région sans la Transnistrie) est d'environ un tiers - 54 millions de mètres cubes - quelque 36% du montant contractuel. Le prix du gaz a été multiplié par 7 en un  an. La présidente moldave était hier à Paris pour une réunion de la plateforme de soutien à son pays, organisée par la France, l’Allemagne et la Roumanie.

Les hommes d'affaires et politiciens en fuite Vlad Plahotniuc (Parti démocrate en ce moment plutôt à gauche) et Ilan Shor (qui finance la droite), eux, tirent profit, dit la presse roumaine, des pénuries pour organiser des rassemblements de masse contre le gouvernement pro-UE à Chisinau, prétendument sous la coordination d'agences russes. Signe des temps, Marcel Ciolacu, du parti social démocrate roumain, président de la chambre des députés, en compagnie de l'ex-ministre de la défense Vasile Dîncu ont assisté hier au congrès du Parti démocrate moldave de Plahotniuc qui fait bloc derrière le maire de Chisinau Ion Ceban, officiellement pro-européen, mais qui pourrait être plus proche de Moscou que l'actuelle présidente moldave Maia Sandu.

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L'inquiétante ruée vers le lithium

30 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #George Soros, #Bill Gates, #Peuples d'Europe et UE

Le lithium est partout : dans les smartphones, les voitures électriques, les panneaux solaires, et même les sous-marins chinois. Résultat : la demande mondiale de lithium était d'environ 350 000 tonnes en 2020, elle sera six fois plus importante en 2030.

La filière lithium-batteries est un El Dorado, et pourrait le rester, sauf si une alternative à ce métal est trouvée - George Soros, grand financeur du Parti démocrate américain, de la woke culture, et des révolutions de couleur, a investi 4,6 milliards de dollars dans une start up qui travaille sur les batteries à semi-conducteurs en 2021, avant d'acheter des parts dans l'entreprise Tesla de son soi-disant adversaire politique Elon Musk (lequel vient de racheter Twitter), qui construit des voitures électriques, ce que Bill Gates se refuse toujours à faire. D'ailleurs Soros ne se contente pas de financer la recherche : il a aussi des parts dans la firme minière australienne Piedmont lithium Inc fournisseur de Tesla qui travaille au Ghana, en Caroline du Nord,  au Québec (il sera intéressant de parler dans un autre article de son bras de fer avec un géant israélien du diamant autour de la mine de Simandou en Guinée, mais c'est un autre sujet). La Chine qui raffine 65 % du lithium mondial mais moins de 25 % des ressources en minerais cherche à acquérir des mines en Amérique du Sud (Ganfeng a investi en Argentine) et en Afrique (Sinomine Resource au Zimbabwe).

Problème : il faut extraire le lithium des cailloux ou des fluides, et cela ne va pas sans poser de grosses difficultés.

La mine de lithium de Jadar (cédée à Rio Tinto) en Serbie (qui vient de recevoir 160 millions d'euros de l'UE en remerciement de son vote anti-russe le 12 octobre à l'ONU sur l'Ukraine), provoque le scandale vu le risque de destruction d'un écosystème et d'expropriation des paysans.

Aux Etats-Unis (2 % de la production mondiale), on l'exploite au Nevada, le nouveau projet minier de lithium le plus proche d'aboutir, Thacker Pass, dans le même Etat se trouve sur une terre sacrée des Indiens et nuirait aux éleveurs locaux. Des actions en justice sont en cours.

Au Chili, en Argentine, en Bolivie (qui prétend fabriquer des batteries et pas seulement fournir des minerais), pour extraire 1 tonne de lithium, il faut 1 million de litres d'eau (2 millions dit même Euronews), et pour une batterie d'une voiture électrique Zoe il faut la consommation d'eau de 500 personnes pendant un an, selon François-Xavier Piètri, éditorialiste Economie sur divers grands médias. Dans cette partie du monde en effet (près de 60 % de la production mondiale de lithium brut), il est extrait de salines (et non de la pierre comme en Australie).

Au sein de l'Union européenne qui dépend beaucoup des importations transocéaniques en la matière (ce qui est aussi funeste pour l'environnement), les réserves commencent à être évaluées avec la publication en 2021 par le projet GeoERA de cette carte.

La Tchéquie est en pointe. En France, la presse officielle vante ses propres réserves de lithium : " La France compte être plus vertueuse (que l'Amérique du Sud), explique France Info, avec notamment un projet dans l'Allier sur une ancienne carrière, ou en Alsace (qui ne figure pas sur la carte ci-dessus), où la solution pourrait venir de la géothermie (...) Aujourd'hui, l'eau chaude des sous-sols est puisée, transformée en énergie et réinjectée. Une technologie à l'étude permettrait de capter les atomes de lithium, avant de renvoyer l'eau dans le sol."

A supposer que le problème du coût en eau puisse être résolu, il y a aussi celui du recyclage. En ce moment la réglementation européenne n'oblige à recycler qu'à hauteur de 50 % d'une batterie, ce qui ne rend pas le recyclage viable économiquement. La question va devenir épineuse en 2030 quand la politique autoritaire en faveur des voitures électrique conduira la France à devoir recycler 2 millions de tonnes de batteries. Aujourd'hui après calcination et destruction, ces batteries laissent toujours 2 % de résidus que l'on finit par enterrer. On voit le risque environnemental quand cela portera sur des millions de tonnes.

N'y a-t-il pas là un effet pervers de l'emballement politique pour le tout-électrique et la diabolisation du carbone alors que rien n'est prévu pour la gestion à long terme des conséquences de ces investissements désordonnés ?

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Rishi Sunak et le modèle chinois

28 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #coronavirus-vaccination-big pharma, #Les régimes populistes, #Le monde autour de nous, #Peuples d'Europe et UE

Lundi 24 octobre, 28 villes chinoises ont mis en place divers degrés de confinement dans  le cadre de la soi-disant lutte contre le Covid 19, avec environ 207,7 millions de personnes touchées. La ville de Pékin notamment a annoncé samedi dernier qu'après cinq jours de mini-vacances, l'accès aux espaces publics continuera d'être restreint. À partir du 5 mai, un test COVID négatif effectué  dans les 8 jours précédents sera obligatoire pour entrer dans "de nombreux lieux publics et prendre les transports en commun", selon une annonce sur le compte WeChat de la capitale.

Ces entraves à la circuler s'ajoutent à celles qu'imposent le système de crédit social qui en 2019 interdisait à 23 millions de Chinois de voyager.

Croyez-vous que l'Europe est à l'abri de cela ?

La nomination du nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak, ancien ministre des finances, qui est non seulement un ancien de Goldman Sachs mais aussi et surtout l'homme du Forum économique mondial devrait vous mettre en garde.

Le père de  l'épouse de Sunak (donc son beau-père),  Akshata Murthy (qui n'est pas citoyenne britannique), est le  fondateur  d'Infosys, une société indienne de technologie de l'information qui fournit des services à une foule d'entreprises et de banques Fortune 500. L'un des principaux services de l'entreprise est Finacle, une plateforme bancaire numérique.

Infosys est répertorié comme  partenaire officiel  du  Forum économique mondial/Forum de Davos (WEF) , qui a été accusé de chercher à développer l'infrastructure technologique pour mettre en œuvre un système mondial de "score de crédit social" à ravers le monde. Le président d'Infosys, Mohit Joshi, a rédigé des articles pour le site en faveur de la banque numérique, qui fournit le cadre technologique du système de « score de crédit social ». Pour défendre le modèle chinois sur le chemin d'une "cashless society" (société sans espèces)  il écrivait en août 2020 : "Qui peut alors blâmer la Banque populaire de Chine (PBOC) lorsqu'elle a annoncé en février qu'elle détruirait  les espèces collectées dans des environnements à haut risque , tels que les transports publics, les marchés ou les hôpitaux ?". Dans un article d'avril 2021, sur le site du Forum de Davos, il préconise d'accorder à chaque personne une "identité numérique unique" pour effectuer des transactions financières. Il cite le Parti communiste chinois comme un exemple réussi de cette politique. Dans la même veine il y a un an Sunak vantait les Central Bank Digital Currencies (monnaie numérique de banque centrale). Global Times, organe officiel chinois, le 14 juillet dernier vantait le pragmatisme de Sunak dans ses rapports avec Pékin.

Si vous ne voyez pas où cela nous mène pensez aux expérimentations de Deconomy ici. Un épisode de série d'animation "Stretch Armstrong & The Flex Fighters" (2017) sur Netflix en donne aussi un aperçu.

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Elon Musk contre Bill Gates ?

19 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #Peuples d'Europe et UE, #Les Stazinis, #Donald Trump, #La droite

Réelle opposition ou façon artificielle de monter un pseudo-rivalité comme autrefois entre Steve Jobs et Bill Gates ? Voici en tout cas qu'on nous présente un affrontement entre le fondateur de Tesla Elon Musk et celui de Microsoft Bill Gates.

On a déjà évoqué l'idéologie du contrôle des naissances de Bill Gates, et son projet de traçage par la luciférase sous un brevet qui compte 666 dans ses chiffres. Elon Musk, lui, se vante d'avoir eu dix enfants, et affirme que le surnombre de l'humanité peut être absorbé par la conquête de Mars à 54,6 millions de km de la Terre à bord du "Starship".

Bill Gates n'ayant pas adhéré au projet de Tesla (voitures électriques) sur le changement climatique, Musk en avril dernier a refusé une offre d'action philanthropique commune avec sa fondation. Gates n'a pas caché non plus qu'il ne croit pas en l'option de la conquête de Mars. Le chinois Jack Ma fondateur d'Alibaba, en août 2019 lors de la conférence mondiale sur l'IA où il avait rencontré Musk a souligné qu'il croyait plus lui aussi aux actions sur la Terre. Bill Gates croit à l'hydrogène comme source d'énergie, Elon Musk au solaire.

Les prises de position de Musk sont appréciées par la droite américaine et européenne, et par les défenseurs des libertés individuelles, malgré le contenu clairement transhumaniste de beaucoup d'entre elles. Beaucoup ont cultivé de faux espoirs quand Musk a annoncé vouloir racheter Twitter et assouplir sa censure. Mais l'heure est plutôt au refroidissement autour de Musk en ce moment, et Trump cet été a rappelé dans un meeting que Musk lui mangeait jadis quasiment dans la main quand Tesla et SpaceX avait besoin des milliards de dollars du budget fédéral américain.

Les adversaires de la guerre en Ukraine ont aussi eu un élan de sympathie récemment en voyant Musk proposer la paix dans ce pays, et se faire blacklister par le régime de Kiev.

Depuis le printemps dernier 20 000 unités satellites Starlink fabriqués par SpaceX d'Elon Musk ont ​​été mises à disposition de l'Ukraine, permettant à son armée de rester connectée même si les réseaux de téléphonie cellulaire et Internet ont été détruits par les Russes. Mais l'opération a coûté 80 millions de dollars à SpaceX et dépassera les 100 millions de dollars d'ici la fin de l'année, ce qui est trop pour SpaceX a fait savoir la firme. En juillet le général Valerii Zaluzhniy, a demandé 8 000 terminaux Starlink supplémentaires. SpaceX demande au Pentagone de payer l'addition.

Musk a déclaré que, ce faisant, il ne faisait que suivre à la lettre la recommandation de l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne, Andrij Melnyk, qui a répondu plus tôt ce mois-ci au plan de paix revendiqué par Musk pour la guerre de la Russie en Ukraine en disant sur Tweeter: "F *** off est ma réponse très diplomatique à vous @elonmusk." (preuve du niveau de vocabulaire des diplomates du régime de Kiev). Le fonctionnement de Starlink est marqué par diverses pannes sur le terrain au coeur de la contre-offensive ukrainienne.

Les pays de l'Union européenne, toujours stupides, envisagent de mettre la main au porte-feuille.

Musk, le fléau des Papous, va-t-il rentrer dans le rang dans l'affaire ukrainienne comme il l'a fait sur le projet d'achat de Twitter ? Ce n'est pas impossible. Comme le rappelait George Webb récemment, Musk est un ancien de la Mafia de Paypal au passé peu reluisant qui a aussi engendré le patron de YouTube.

Shalom Girl qui dit être rescapée des Illuminati et avoir été employée de maison chez les Musks en Californie. Selon elle, le vrai nom est El Elyon du fondateur de Tesla et a vocation à présenter la marque sans laquelle selon l'Apocalypse on ne pourra ni acheter ni vendre. Mais cette femme n'a pas l'air très crédible et ses affirmations sont assez gratuites et peu circonstanciées.

Quoi qu'il en soit le fait que Musk soit le principal co-contracteur du Département de la défense, comme l'a confié Kash Patel, ancien collaborateur de Trump sur Fox News, est en soi suffisamment significatif sur ses liens avec l'Etat profond. Et les petits éléments ci-dessous aussi. Il n'ira pas contrebalancer Bill Gates.

-- Posté sur Tweeter puis retiré juste après, hier (dans la série "art des fausses alertes")

--- Posté par un observateur : le parfum de Musk qui évoque l'enfer

 

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L'Ukraine reconnaît la République tchétchène d'Itchkérie et combat l'Iran

18 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

La Rada (parlement ukrainien) a reconnu la «souveraineté étatique» de la République islamique tchétchène d'Itchkérie, qui a existé de facto de 1991 à 1999 sur le territoire de l'actuelle Tchétchénie russe. L'administration de l'actuelle République autonome Tchétchénie, dirigée par Ramzan Kadyrov , a été mise hors la loi par l'assemblée qui qualifié la situation actuelle en Tchétchénie de "génocide du peuple tchétchène par la Fédération de Russie" (sic !). Déjà sous l'oligarque Porochenko, en 2016, il y avait eu une cérémonie en l'honneur de l'Ichkeria. Ont voté pour le parti de Vladimir Zelensky, et "Solidarité européenne" de Porochenko ainsi que le parti "Voix" de Svyatoslav Vakarchuk (287 députés sur 351, personne n'a osé voter contre ou s'abstenir).

L'opération rentre dans la thématique des think tanks américains pour "décoloniser la Russie" c'est-à-dire la faire éclater (cf ci-dessous).

Par ailleurs le parti de Porochenko a fait adopter un projet de loi pour rompre les relations diplomatiques entre l'Ukraine et l'Iran qualifié de « pays terroriste » parce qu'il livre des drones à Moscou pour bombarder l'électricité mais aussi un bâtiment résidentiel le 17 octobre à Kiev (l'Iran aurait aussi l'intention de livrer des missiles sol-sol - un argument que Kiev utilise aussi pour demander une défense anti-missile à Israel).  Le régime de Zelensky essaiera de faire passer cette terminologue au sein de l'OSCE, de l'OTAN, de l'ONU. Téhéran nie avoir livré des drones à Moscou. Kiev fournit une photo de drone démantelé dans la capitale ukrainienne dont on ne peut voir avec certitude s'il est iranien.

En août le député ukrainien Oleksiy Goncharenko (qui est aussi responsable de l'association  "Pour le Caucase libre") avait également soumis au parlement ukrainien un projet de résolution proposant la reconnaissance de l'indépendance déclarée unilatéralement du Kosovo, mais le projet n'a pas abouti. Goncharenko qui est aussi depuis janvier dernier vice-président de la commission de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) sur les migrations, les réfugiés et les personnes déplacées, l'assemblée qui a voté le 13 octobre pour déclarer la Russie "Etat terroriste" (seul un délégué turc sur les 100 membres a voté contre) - rhétorique reprise par le parlement estonien aujourd'hui. Il y a fourni un discours enflammé appelant l'Europe à devenir une superpuissance.

Sur la question du Kosovo Goncharenko ne se décourage pas : il y a une semaine il avait demandé que ce "pays" intègre l'APCE, dans un appel que la présidente de l'entité Vjosa Osmani avait repris dans un tweet.

L'Ukraine essaie de capitaliser diplomatiquement en ce moment sur l'impopularité des frappes russes sur ses villes et celle de l'annexion de sa partie orientale, qui n'a été soutenue le 12 octobre à l'ONU que par la Corée du Nord, la Syrie, le Nicaragua et la Biélorussie, tandis cependant que les grandes puissances asiatiques et beaucoup de pays africains s'abstenaient ainsi que la Bolivie et Cuba.

 

Pour terminer ce tour d'horizon mentionnons une lettre ouverte d'universitaires ukrainiens au Pr Noam Chomsky accessible ici avec un traducteur automatique datant du 22 mai dernier que je découvre aujourd'hui, et qui pose des questions intéressantes (même si je ne suis pas du tout sur leur position globalement : on retombe, comme en 1999, sur le problème de ces petits nationalismes, pas forcément illégitimes en eux-mêmes, mais qui sont mobilisés au service d'une dangereuse déstabilisation globale qui les dépasse).

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Le sanctuaire d'Aglona en Latgalie

16 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Christianisme, #Grundlegung zur Metaphysik, #Actualité de mes publications

Toujours dans le cadre de la préparation de mon livre sur la Lettonie, je jette ici quelques remarques sur le sanctuaire catholique d'Aglona en Latgalie (province orientale de la Lettonie).

La basilique d'Aglona, construite dans le style baroque tardif, est le principal sanctuaire catholique romain de Lettonie. Les pèlerins affluent vers Aglona le 15 août de chaque année pour célébrer l'Assomption. Il s'y trouve une icône qu'on ne sort qu'au 15 août "Notre Dame Miraculeuse d'Aglona".

Une tradition raconte qu'un jour un paysan nommé Kristaps Mateisāns du village de Spīku emmenait autrefois son enfant à Aglona pour le faire baptiser. Une tempête éclata alors qu'il ramait son bateau sur le lac Cirisu et renversa son bateau.

Son enfant tomba à l'eau. Mais comme il invoquait Notre Dame d'Aglona il émergea miraculeusement de l'eau et fut sauvé par des gens sur le rivage.

On prête des vertus curatives surnaturelles à l'eau qui coule d'une source sur la rive du lac d'Egle près de la basilique.

Un sanctuaire païen aurait précédé celui des chrétiens dont la première mention remonte à 1263 lorsque le roi lituanien Mindaugas et ses deux fils, Ruklys et Rupeikis, ont été tragiquement tués à Aglona.

En 1525 l'Ordre teutonique opte pour le luthéranisme, mais la Lettonie reste quand même "Terra Mariana" comme l'avaient décidé l'évêque saxon Albert de Buxhoeved (1165-1201) et son Ordre des Frères de l'Epée.

"Il ne serait pas sans intérêt de constater ici, expliquera Hugo Vitols dans sa thèse de 1935, que ceux qui étaient placés en Livonie pour défendre l'Eglise romaine la trahirent sans scrupules dès que la Réforme se déclencha. L'Ordre, qui avait été créé par un évêque apostolique et confirmé par le Pape, abjura la cause de la religion pour des motifs peu avouables. Le Grand-Maître Plettenberg lui-même, le grand homme de l'âge d'or de la domination allemande en Livonie qui fut élevé à la dignité de prince d'empire (1527), favorisa le protestantisme pour miner la puissance des évêques. Les nobles en grande partie feudataires des évêques embrassèrent aussitôt la nouvelle confession et renièrent leurs anciens bienfaiteurs, pour devenir propriétaires allodiaux des domaines qu'ils avaient occupés à titre de fief. Les bourgeois firent de même pour se débarrasser de l'autorité gênante des prélats, et les prélats eux-mêmes ne cherchèrent qu'à s'enrichir et qu'à abandonner la cause dont ils eussent dû être les champions.

De tous côtés l'on ne connaît ni amour véritable de la religion, ni délicatesse de conscience, dit le comte de Bray : évêques, chevaliers, nobles et bourgeois, tous ne se sont occupés que d'assurer leurs intérêts temporels, d'augmenter leur autorité et de sauver leurs revenus".

L'aspect du protestantisme comme arme contre les paysans a été souligné par un avocat letton protestant de Mitau/Jelgava A. Sterste :

« Le clergé catholique de Livonie et de Courlande a commis beaucoup de fautes; il a montré plus d'attachement pour les biens terrestres que pour sa mission spirituelle; mais on doit lui rendre justice sur ce point qu'il ne fut jamais servile ni lâche. Il fut toujours suffisamment indépendant pour intervenir avec autorité dans les conflits entre la noblesse et les paysans. Sans être un défenseur ardent des droits des classes inférieures, il respectait les coutumes et les intérêts populaires. A la suite de la Réforme, les terres ecclésiastiques furent confisquées et partagées entre les nobles. Les nouveaux directeurs des âmes, les pasteurs, étaient trop sous la dépendance des nobles pour que leur courage fût réellement chrétien. A quelques exceptions près nous voyons le clergé évangélique appuyer servilement les exigences de la noblesse ».

Le développement du commerce (l'exportation de son excellent blé capable d'être conservé 8 ans vers l'Europe, du bois, du chanvre pour les cordes) a favorisé les regroupements latifundiaires et la population balte est réduite au servage, qui avait déjà été l'arme de domination germanique par les chevaliers sur les populations de la région jugées non assimilables depuis deux siècles avouera Heinrich von Treitschke .

Le comte de Nassau commandant des troupes suédoises en 1601 en parle ainsi : « Il est impossible de décrire l'état lamentable de ce malheureux pays, jamais et nulle part je n'ai vu rien de pareil... les paysans dépouillés de leur blé, de leurs chevaux et de leur bétail se sont enfuis ou sont morts, victimes de diverses épidémies. »

Cela fait écho au malheur de ses peuples déjà au XVe siècle dont parla Herder a posteriori :

" Le sort des peuples sur les bords de la Baltique constitue une triste page de l'histoire de l'humanité... L'humanité frissonne d'horreur devant le sang qui a été ici répandu, dans des guerres longues et sauvages, jusqu'à ce que les Vieux-Prussiens aient été presque anéantis, jusqu'à ce que les Koures et les Lettons aient été réduits en un esclavage sous le joug duquel ils languissent encore maintenant. Peut être que des siècles s'écouleront, jusqu'à ce qu'ils.en soient délivrés, et que, comme compensation des atrocités par lesquelles on a ravi à ces peuples paisibles leur pays et leur liberté, on les forme de nouveau, par respect pour l'humanité, à la jouissance et à l'usage d'une liberté meilleure " (Herder, Ideen zur Philosophie der Menscheit, ouvrage a paru de 1784 à 1791, IV° partie, XVI° livre, éd. de 1853, t. xxx, p. 14,15, 16)

Après l'effondrement de la ligue hanséatique, et la prise de Narva par Ivan le Terrible la Pologne de Sigismond  Auguste était devenue le rempart contre la conquête de la Baltique par les Russes. Elle annexa la majorité de la Lettonie (Livonie) en 1561 en laissant une autonomie à ses protestants. Puis en 1621 elle passait sous domination suédoise (alliée à la France de Richelieu qui organisa la paix entre la Suède et la Pologne contre l'Autriche), puis en 1657 à nouveau sous une occupation russo-polonaise, avant leur retrait en 1660 après une intermédiation française. La Latgalie (peu peuplée :  200 000 habitants au 19e siècle, contre 1 million dans le reste de la Lettonie) toutefois restait polonaise depuis 1559 et en 1585 à Vilnius était sorti le premier livre en langue lettone : le Cathecismus Catholicorum, publication jésuite traduite par Peter Canisius (1521-1597), tandis qu'en 1687 les Suédois protestants allaient faire traduire la Bible.

En 1697, la noble polonaise locale, Jeta-Justina Sastodicka, soutenue par l'évêque livonien Mikolaj Poplawski (1636-1711), invita les dominicains de Vilnius à établir un monastère et une école à Aglona qui, dans la langue locale signifie "la pinède". Le dominicain Remigius Mosokowsky du monastère de Vilnius vient choisir le lieu de construction du monastère d'Aglona en 1688.

On fait alors sortir du monastère de l'île de Trakai en Lituanie une peinture exécutée selon la tradition au 1er siècle par l'apôtre saint Luc, que l'empereur Manuel II de Byzance (qui régna de 1391 à 1425) avait envoyé au grand-duc de Lituanie Vytautas le Grand en cadeau pour sa conversion au catholicisme.

À ce jour, on ne sait pas ce qui s'est réellement passé : si la peinture originale est revenue à Trakai ou est restée à Aglona, ​​comme c'est courant dans le pays. On en parle beaucoup. Ce qui est curieux, c'est que les deux images ont accompli de nombreux miracles. Cependant, les partisans de la peinture d'Aglona soutiennent qu'en fait, cette image est la plus connue et la plus populaire, attirant les pèlerinages des catholiques russes et biélorusses.

Le sanctuaire a résisté à la tentative de fermeture grâce notamment à l'action énergique de l'évêque Kazimirs Dulbinskis qui fut déporté deux fois.

La notion de "Terra Mariana" (Maras Zeme) pour la Livonie historique (englobant la Latgalie, et allant jusqu'au nord de Riga) est assez mystérieuse, et est très exploitée dans le monde balte en ce moment, surtout estonien d'ailleurs. Gints Skutans explique ici : "Les astrologues mal aimés du clergé, quant à eux, confirment que toute la région des États baltes est sous le signe de la Vierge, qui détermine la mentalité et les caractéristiques ethniques des Lettons, des Estoniens et des Lituaniens. Et il existe une autre légende complètement douteuse selon laquelle Marie, la mère de Jésus, s'est enfuie dans les pays baltes à la fin de sa vie, évitant la persécution des disciples du Christ par les Romains. Cependant, cette histoire ne peut être prise au sérieux"

La Chronique d'Indrikis est la première à parler plus en détail de l'utilisation de ce nom, lorsque lors de la réunion de 1215 de l'Église du Latran, le pape Innocent III a annoncé qu'il soutiendrait également la Terre mère Livonie ainsi que la Terre fils Palestine. Ce fut un tournant à l'époque des croisades, car vu la situation désespérée en Terre Sainte, l'accent fut mis sur les rives de la mer Baltique. Avec ce vocable "Terre de Marie" le christianisme en Livonie a pu entrer en résonance avec un passé païen.

Les moines catholiques allemands travaillaient dans la Baltique orientale depuis au moins 20 ans et ont appris à connaître la langue, la mentalité et les caractéristiques religieuses des populations locales. Ils ont dû rencontrer des chansons folkloriques lettones dans lesquelles Dieu le Père et sainte Marie étaient chantés. La similitude avec la tradition chrétienne était évidente, seul le fils de Dieu - Jésus-Christ - manquait. Afin de promouvoir la mission de la foi chrétienne, ils ont eu recours aux moindres parallèles avec la Bible et la Terre Sainte.

"Par conséquent, conclut Skudans, ce nom pourrait avoir fusionné deux traditions, à la fois le païen local et le catholique nouvellement arrivé. Bien sûr, il y aura des incroyants qui contesteront l'influence de la païenne Mara sur ce symbole. D'une part, ils ont raison - nulle part ailleurs, à part les chansons folkloriques, la déesse Mara n'apparaît. Son nom ne se retrouve pas dans les diverses sources écrites, ni dans les œuvres des romantiques nationaux du XIXe siècle (Auseklis, J. Alunāns, A. Pumpurs, etc.). Et ce n'est qu'en connaissant mieux le contenu des chansons lettones que nous pourrions nommer notre propre Sainte Marie. Par conséquent, seule l'intuition des chercheurs en folklore permet d'attribuer l'image de Mara à une époque bien plus ancienne que les croisades médiévales dans les pays baltes."

A noter qu'il existe un livre estonien qui essaie de fédérer Lettons et Estoniens sous la déesse Maras. En juillet 2018, celle-ci fut convoquée pour célébrer l'identité lettone dans un spectacle de danse de 18 000 danseurs introduit par le président et le ministre de la culture. Un parti politique letton nommé "Maras Zeme" en décembre 2005 avait demandé que la vieille religion païenne Dievturs/dievturiba, se voit reconnaître par l'Etat et soit enseignée dans les écoles. Mais l'amendement en ce sens avait été rejeté par le Parlement.

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Un terme prochain à l'extrémisme de Von der Leyen ?

16 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Colonialisme-impérialisme, #coronavirus-vaccination-big pharma

Les masques tombent. Pfizer, par la voix d'une représentante devant le comité spécial de la pandémie de Covid 19 du Parlement européen le 10 octobre, avoue ne pas avoir évalué l’efficacité de son vaccin sur la transmission virale, ce que la Haute autorité de santé française avait déjà admis en décembre 2020.

Mme von Der Leyen commence à avoir des problèmes du fait d'une enquête du parquet européen sur ses conditions de passation du marché de vaccins avec Pfizer et du fait de l'accord du 25 mars dernier de communication des données numériques des citoyens européens aux Etats-Unis (même un député Modem trouve à s'en indigner dans La Tribune du 10 octobre). 

Cela s'ajoute aux rémunérations douteuses de McKinsey, à la politique ultrabelliciste en Ukraine sans en assumer les conséquences pour la consommation européenne d'énergie, à l'accord avec l'Azerbaïdjan au milieu de sa guerre avec l'Arménie, à la maltraitance des migrants.

Commentaire de l'eurodéputé allemand satiriste Martin Sonneborn : "Quand vous avez commencé votre service ici je pensais que vous étiez juste incompétente et un peu criminelle Je sais aussi maintenant que vous êtes d’une liberté morale impressionnant Il ne faut pas laisser l’Europe à Leyen" (une façon pudique de parler de sa profonde immoralité).

Pour autant les euro-bureaucrates sont loin de s'apprêter à faire leur Mea Culpa.

Dans la meilleure veine impérialiste, Josep Borrell, haut représentant aux affaires étrangères de l'Union européenne, déclare le 13 octobre devant l'académie diplomatique européenne de Bruges : "L'Europe est un jardin... le reste du monde n'est pas vraiment un jardin. La plus grande part du reste du monde est une jungle et la jungle pourrait envahir le jardin. Les jardiniers devraient prendre soin de lui, mais ils ne protègeront pas le jardin en l'entourant de murs... Le jardin doit aller vers le jungle".  La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, dans la nouvelle veine anti-colonialiste du discours de Moscou répond le 14, "L'Europe a construit ce 'jardin' par le pillage barbare de la 'jungle' ".

Il est vrai qu'on s'en souvient en Afrique, notamment au pays de feu Thomas Sankara, le Burkina où après le coup d'Etat d'Ibrahim Traoré du 30 septembre des jeunes ont manifesté avec les drapeaux russes.

Le langage impérial reste aussi celui de Von der Leyen qui appelait le 15 septembre à contrer le projet chinois de "Route de la soie". Et, même si cette présidente passait à la trappe, il y a toujours dans la classe politique européenne des candidats à sa succession prêts à mener une politique aussi dure si Washington le leur demande. Il y a peut-être plus d'espoir du côté des prochaines élections de mi-mandat américaines qui, en cas de victoire des Républicains (moins compromis avec le régime de Kiev que les Démocrates), pourraient pousser Biden à négocier avec Poutine, ce qui limiterait un peu la casse pour notre continent. Un peu comme l'accord Obama-Poutine avait jadis laissé la France de Hollande-Fabius seule à gesticuler sur les dossiers syrien et iranien pendant quelques semaines encore. Quand le maître se calme, le roquet finit par retourner à la niche.

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