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Du G7 à l'affaire Bourdain : l'Italie à l'honneur

On parle beaucoup de l'Italie en ce moment. Au G7 Trump au Canada entame le bras de fer avec l'Europe sur les tarifs douaniers. Il arrive aussi avec l'idée de réintégrer la Russie dans la groupe (ce qui peut vouloir dire valider l'annexion de la Crimée). Pour cela il courtise le nouveau premier ministre populiste italien dont il a dit du bien sur les réseaux (Merkel aussi courtise Rome en félicitant Conte pour l'action de son pays en Libye). Macron fait face à Trump en réunissant les trois pays européens qui refusent la réintégration de la Russie. Conte qui s'était pourtant engagé devant le Sénat italien dans la semaine à assouplir la politique de son pays à l'égard de Moscou s'aligne sur la position européenne. Mr Micron joue les gros bras en disant que le G7 peut bien se passer des Etats-Unis. La perspective d'une déclaration commune coule et Trump annonce qu'il avance son départ pour rencontrer Kim Jong-Un à Singapour.
Fin de l'acte 1. On ne sait pas vraiment si Trump a cru qu'intégrer Poutine dans le G7 l'aiderait à peser face aux Européens (si c'est le cas, ça signifierait que la fissure au sein du bloc atlantiste est vraiment très profonde, et ça pourrait avoir une influence sur le maintien des relations euro-iraniennes - Bruxelles vient de demander à être partiellement exemptées de sanctions) et peut-être face à son propre "Deep State" (Etat profond : la CIA, le FBI, le Département d'Etat, le Pentagone, les médias, les universités) qui refuse la normalisation avec les Russes (McCain et quelques représentants républicains l'ont vertement rappelé sur Twitter). Tout comme on ne sait pas ce que signifie la présence du représentant du pape pro-cubain (mais soutenu par Soros) et de la très pro-russe premier ministre serbe Mme Brnabic au sommet du groupe de Bilderberg à Turin cette semaine (il faudra que je reparle des harcèlements antiserbes qui reprennent au Kosovo, le président serbe a souligné le risque que Pristina envahisse l'entité autonome du Nord).
En tout cas les populistes italiens (qui justement étaient au menu de Bilderberg) déçoivent déjà. Ils reculent devant Macron, et ils se ridiculisent dans une sombre histoire d'avions: ayant fait campagne comme beaucoup de démagogues en France sur le thème que les ministres devraient voyager sur des lignes aériennes ordinaires, leur délégation découvre qu'elle ne pouvait se rendre au G7 autrement qu'avec des avions spéciaux (sans doute notamment pour des raisons de sécurité). Je ne serais pas étonné qu'ils finissent comme Syriza en Grèce.
L'Italie fait aussi parler d'elle à travers l'actrice Asia Argento, dont le compagnon est le chef cuisinier Anthony Bourdain vient de se suicider en Alsace à 61 ans. Elle avait fait parler d'elle notamment en accusant de viol le cinéaste hollywoodien Harvey Weinstein.Trois heures avant le décès de son amant Bourdain Asia Argento a posté sur son compte Instagram une image d'elle portant le T-Shirt "F-- Everyone" avec le sous-titre "vous savez qui vous êtes", qu'elle a ensuite supprimée. Est-ce que cela signifiait qu'elle savait quelque chose d'inavouable ?
Sur Internet des gens remarquent que le suicide de Bourdain fait suite à celui de la créatrice de sacs à main (en forme de chouettes...) Kate Spade à New York (une dame qui parlait beaucoup de pizzas sur les réseaux sociaux, comme l'a fait remarquer la journaliste aguerrie Liz Crokin) et à celui d' Inés Zorreguieta soeur de la reine Maxima des Pays-Bas (dont la famille fut active dans la fondation du célèbre club des élites mondialistes Bilderberg en 1954) en Argentine à l'âge de 33 ans. Tous des suicides par pendaison.
Les commentaires vont bon train. On remarque qu'Asia Argento est la fille de Dario Argento connu pour avoir réalisé des films d'horreur sataniques comme Suspiria en 1977. Souvent ceux qui font des films d'horreur à connotation occultiste sont souvent des pratiquants, ce qui laisse entendre qu'Asia Argento aurait pu avoir un passé agité (pour ne pas dire plus) bien avant de rencontrer Weinstein contrairement à ce qu'elle déclare dans Envoyé spécial ci dessous ce qui expliquerait son goût pour les films "borderline" (par exemple dans un film de 2004, elle jouait le rôle d'une mère prostituée aux côtés d'un autre sataniste connu Marilyn Manson). " "Sorcières, préparez les plus forts sortilèges de protection que vous ayez pour notre soeur Asia Argento aujourd'hui. Je vous en prie soulevez là avec tout votre amour et la lumière que votre pouvoir de canalisation est capable de jeter" a tweeté à propos du décès de son compagnon Bourdain Amber Tamblyn, contributrice du New-York Times (“Witches: please prepare the strongest protection spell you have for our sister Asia Argento today. Please lift her up with all the love and light your conjuring is capable of casting. #AnthonyBourdain.") Tout un programme (en harmonie avec les posts d'Argento qui par exemple en 2013 promouvait sur son compte le grimoire rosicrucien Magia Rossa - Magie rouge - et se qualifiait elle-même de "sorcière rouge").
Quant au chef cuisinier, qui se vantait de manger du coeur de cobra vivant, il avait fait une émission étrange filmée au Vietnam (où il allait souvent) en mai 2016 et diffusée en septembre 2016, avec le président Obama qui s'y était fendu d'une déclaration bizarre sur le fait qu'il ne faut pas mettre de ketchup sur les hot dogs quand on a plus de 8 ans. Quand on sait que le décryptage des mails de Podesta et Obama fuités dans Wikileaks à propos du Pizzagate indique que Hot dog pourrait vouloir dire "petit garçon" dans leurs rituels sexuels (les connexions troubles d'Obama sur ce thème ont été rappelées par QAnon récemment),il y a de quoi s'inquiéter.
Tout ce petit monde avait eu une prise de bec dans l'affaire Weinstein en octobre 2017 : Bourdain s'était indigné de la prise de position d'H. Clinton à ce sujet. Et, chose peut-être plus grave, le 6 mai, un mois avant son suicide le chef cuisinier twittait : "il y a une symétrie nauséeuse : à la fois Trump et Weinstein ont utilisé AMI (l'enquêteur) et Black Cube (le service d'espionnage privé israélien) pour leur sale boulot." Est-ce une référence au fait que Weinstein avait eu recours à d'ex agents du Mossad pour suivre les actrices comme l'avait avancé Ronan Farrow dans The New Yorker du 6 novembre dernier ("Harvey Weinstein's army of spies") ? Selon l'article de Farrow, en décembre 2016, Weinstein avait demandé à Asia Argento de pouvoir la rencontrer avec ses enquêteurs israéliens, et Bourdain lui avait conseillé de ne pas y aller. Tout cela est étrange.
Bourdain ne ratait jamais une occasion de dénoncer les crimes de Kissinger (qui à 95 ans était à la réunion de Bilderberg cette semaine) en Asie du Sud-Est. Et Trump s'était rapproché de Kissinger pendant sa campagne électorale. Alors qui pouvait vouloir la peau de Bourdain ? quel gang ? celui de Clinton ? celui de Weinstein ? celui de Kissinger ? Tous les paris sont lancés sur le Net.
Et au fait, pourquoi Trump utilise-t-il Black Cube pour enquêter sur les conditions de négociation de l'accord d'Obama avec l'Iran ? Une idée de Kushner pour contourner la CIA ? Les services israéliens ont démenti avoir travaillé pour Trump. On n'aura sans doute jamais le dernier mot de ces sombres histoires.
Pardon pour le côté très lapidaire et dense de ce billet (qui va sans doute convaincre d'autres lecteurs de se désabonner), mais je ne suis pas un blogueur professionnel. Il s'agit d'une simple prise de notes cursive et rapide, que je soumets aux internautes par devoir civique (ou "citoyen"). Je ne peux pas tout détailler, tout sous-titrer. Si vous avez un peu de temps n'hésitez pas à explorer par vous mêmes les pistes de lecture et de réflexion que je ne fais ici qu'esquisser pour mieux comprendre le monde où nous vivons.
ps : le 14 juin un ajout de "A call for an uprising" - le 3 mai 2013 Argento avait publié "Thank you Lord fr Satan XOX sur son compte Instagram. Un site en mai 2013 écrivait sans rire à propos des tatouages d'Argento "May 2013, Asia Argento got this tattoo on her left forearm of the Patriarchal cross (☨) and “Firmeza” — a Portuguese word meaning firmness or stability. It represents her steadfast belief in Christ. Both the cross and the writing are upside down so that they face inwards towards her when she looks at them." Le 6 juillet on lisait sur l'Instagram d'Argento "Mamma red witch reunits with teenage red witch annhunny3 h happy day"
En 2007 elle avait joué dans un film de son père "Mother of tears" (la Terza madre) le rôle d'une étudiante en art transformée en sorcière.
Rose Mc Gowan leader du MeToo a pris la défense d'Argento. Rose McGowan avait écrit sur son compte Instagram du 16 octobre 2017"I'm a witch. And I will hunt wrongdoers. In Hollywood, in government, in business. Stop hurting us or there will be consequences". Rose Mc Gowan a joué la sorcière dans Conan le Barbare et dans Charmed. Elle a été la petite amie de Marilyn Manson de 1997 à 2000.
Todd, Corbyn, la Syrie, Tolbiac

Emmanuel Todd a raison dans cette déclaration (voir ici) : l'Occident est parano et délirant, les diplomates russes sont bien plus intelligents que les nôtres, la Russie n'est pas un monstre tentaculaire, elle est dix fois moins peuplée que l'Occident, mais bien plus rationnelle, et d'ailleurs le taux de suicide et d'homicide y est en chute libre, signe de santé de sa société civile.
Et Corbyn a raison aussi quand il dit qu'on devrait bombarder l'Arabie Saoudite (que nous fournissons en armes) pour la punir d'avoir utilisé des bombes au phosphore interdites par la convention de Genève plutôt que la Syrie où la preuve de l'utilisation d'armes chimiques par le régime d'Assad n'est toujours pas apportée.
En tout cas, sur le plan du rapport de force militaire, on a noté que dans la nuit du 16 au 17 avril le régime israélien a tiré 9 missiles contre Damas et Homs, tous interceptés par la DCA syrienne. N'ayant pas osé prendre des risques et pénétrer l'espace aérien syrien, les avions de combat israéliens se sont bornés à faire feu depuis le ciel libanais, rapporte Al-Masdar News. Équipée d'armements dernier cri, l'armée de l'air israélienne vient de subir donc un nouveau revers par de vieux S 200 soviétiques désormais guidés par d'excellents radars. Sans même que la Russie n'ait eu à utiliser ses S 400. Lors du bombardement du 13 avril contre un labo de recherche pharmaceutique 71 des 100 missiles tirés par les Occidentaux avaient été interceptés (voir aussi d'intéressantes remarques sur ce bombardement ici). En outre deux n'ont pas explosé et ont été remis aux Russes par Damas pour en analyser les secrets de fabrication (et les défauts...).
Par ailleurs, information étonnante du 12 avril deux unités chinoises, les Tigres sibériens et "Nimri al-Layla" sont sur place en Syrie avec les Russes pour combattre un groupe islamiste ouïgour (Parti du Turkestan) à Idlib où ils sont protégés par les Turcs. Il est vrai que cette guérilla ouïgour a paradé à Idlib avec des tanks pris à l'armée syrienne ce qui n'est pas pour rassurer Pékin.
Alors qu'on ne sait toujours pas d'où provient le poison qui a visé l'ex agent double Serguei Skripal (la Grande-Bretagne s'enferme dans l'opacité et personnellement je vois mal quel profit Poutine pouvait tirer de cette affaire dans un climat déjà tendu, donc je ne le crois pas responsable de l'affaire), le Figaro à propos d'un colloque sur la Russie, se livre à une dénonciation des collusions "rouges-brunes", vieille antienne du débat public français depuis 30 ans (vous vous souvenez comme j'avais eu du mal à empêcher des gens de droite à écrire dans l'Atlas alternatif, donc le rouge-brunisme n'est pas ma tasse de thé, mais on sait que les médias dominants se refont une virginité morale à peu de frais tous les six mois en dénonçant les "collusions entre les extrêmes", ça fait partie du jeu médiatique comme la célébration annuelle des oeufs de Pâques et d'Halloween, complètement sans intérêt)...
Au Parlement européen Macron, mécontent de la réélection d'Orban en Hongrie appelle à la réforme de l'Europe dans une logique de "guerre civile" contre le nationalisme. Je me demande ce qui arriverait à Orban s'il se mettait à parler de "guerre civile" contre Macron et Merkel. Au niveau du langage, les fondés de pouvoir des grandes banques comme notre président ont tous les droits. Au passage celui-ci refuse l'entrée des pays balkaniques, alors que Juncker la réclamait de peur de voir ressurgir les guerres des années 1990. Là dessus je suis plutôt d'accord avec lui. On a assez de problèmes comme cela sans élargir encore l'UE. Pour le reste, le petit marquis ne me fera pas prendre les armes pour son Europe qui liquide notre service public ferroviaire. Je suis du côté des cheminots... et des étudiants. Samedi dernier au soir (14 avril), la fac de Tolbiac occupée depuis trois semaines organisait une « Fête de soutien aux cheminotEs » qui permettait de recueillir 6 000 euros pour ces derniers. Un beau geste. Hier on apprenait que 150 universitaires ont dénoncé la répression policière sur les campus. Je ne crois pas qu'on soit à la veille d'un nouveau mai 68, mais construire la convergence des luttes est utile pour entretenir la résistance des consciences et empêcher nos gouvernants de livrer complètement notre pays aux oligarques du monde.
Catalogne : la stratégie de la tension
Les indépendantistes qui n'ont eu que 47 % des voix prétendent toujours avoir gagné les élections. Toujours en dehors de toute réalité ils tiennent à mener à bien leur processus sécessionniste pour accroître les tensions, ne pas entrer dans une logique gestionnaire et, au passage, dissimuler la corruption qui gangraine le gouvernement autonome.
Catalogne : la main de Soros
Sous la pression des capitalistes de sa région et des instances internationales, et au grand mécontentement de ses alliés communistes radicaux de la CUP (avec lesquels il ne s'était pas concerté), Puigdemont hier a fait une cote mal taillée : une déclaration d'indépendance informelle à en-tête de la Generalitat signée par les députés de la coalition majoritaire mais qui n'engage pas le Parlement, dont l'application est "suspendue" pour négocier avec Madrid, dans un délai fixe, ce que le parti de Puigdemont appelle une "voie slovène"...

Un lecteur m'ayant demandé si le sécessionnisme catalan était une révolution de couleur, je voudrais apporter les éléments suivants au débat. Je les tiens de l'article de Diego Pappalardo publié sur les sites de Radio Ya et Espacio geostrategico (qui a l'ai d'être pro-Trump, mais ne raisonnez pas en termes d'étiquettes, vérifiez juste la vérité des faits) et de l'article d'Andrei Kononov paru sur La Verdad Oculta.
Le prédécesseur de Puigdemont, Artur Mas avait en son temps cherché un appui dans les réseaux du groupe Independent Diplomat pour donner plus de vigueur au sécessionnisme. Ce groupe fondé par le britannique Carne Ross qui reçoit un soutien financier et politique de l'Open Society Foundation de Soros. Independent Diplomat, entre autres œuvres, a conseillé les partisans de l'autodétermination du Sahara occidental, ainsi, depuis Mars 2013, les rebelles syriens. ID a reçu en deux ans 1,6 million d'euros de la Generalitat, mais ses services ont été abandonnés lors de l'investiture de Puigdemont.
Toutefois ce dernier garde aussi des liens avec Soros. En 2016, il a payé 50 000 euros pour une conférence du sociologue et écrivain Jeremy Rifkin, et il a subventionné et promu au rang de quasi délégataire de service public l'Académie catalane de la gastronomie et de la nutrition présidée par Carles Vilarrubí Carrió, un entrepreneur vice-président de la Banque Rothschild en Espagne et du club de football de Barcelone. Carles Villarrubí est aussi lié à la Fondation séparatiste CATmón qui fait le pont entre l'indépendantisme catalan Israël, les États-Unis et l'Allemagne. Son épouse la femme d'affaires Sol Daurella Comadrán, présidente de Coca-Cola European Partners et actionnaire de Banco Santander. Sol Daurella était membre jusqu'au mois de janvier de cette année, d'un Conseil Consultatif créé par Diplocat pour collaborer à l'insertion de la Catalogne dans un plan mondial. Dans les registres de l'Open Society Foundations Diplocat figure parmi les entités qu'elle subventionne. Elle a organisé à hauteur de plus 27 000 euros son atelier sur la xénophobie et l'euroscepticisme à Barcelone en 2014.
Même si en Israël il y a des réticences face à la sécession catalane, les régionalistes dès l'époque de Jordi Pujol dans les années 1990 étaient liés à des intérêts économiques de ce pays, et la Banca Catalana a commencé à travailler avec les apports financiers du diamantaire Moses David Tenennbaum, ami de Jordi Pujol.
Dès le début de son mandat Artur Mas à la suite de Pujol, a utilisé ces réseaux. L'an dernier, le consulat honoraire israélien fermé pendant 19 ans à Barcelone a été rouvert. Les Mossos d'Esquadra (la police catalane) ont reçu des conseils du Mossad et ACCIÓ - l'agence pour la compétitivité de la Generalit - a signé des accords avec des acteurs israéliens. En tant qu'observateur international du référendum, la député de l'Union sioniste (travailliste) Ksenia Svetlova (qui est aussi active auprès des yézidis) était présente sur le sol catalan au moment du pseudo-référendum de septembre.
Le Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCC) , un think tank indépendantiste maintient quant à lui une coopération étroite avec Jordi Vaquer, directeur régional pour l' Europe des Fondations Open Society et co - directeur de l'Initiative pour l' Open Society Europe.
Jordi Vaquer a précédemment occupé le poste de président (de 2008 à 2012) du Centre d'études et de documentation internationales de Barcelone (CIDOB), un groupe de réflexion qui a également reçu de l'argent de Soros. La politique catalane de régulation de la consommation de cannabis début 2017 est un copié-collé des recommandations des Fondations Open Society en la matière. De même sa politique anti-castriste et anti-Assad (voir ici).
Un autre personnage qui se tient depuis des années derrière le processus d'indépendance : David Madí, petit-fils de l'homme d'affaires catalan Joan Baptista Cendrós, fondateur de l'Association culturelle omnium, fanatiquement sécessionniste. Cette organisation a été créée par des businessmen de la Catalogne et parmi ses fondateurs figurait Lluís Carulla, représentant des intérêts de Rockefeller dans la région. David Madí, membre Convergence Democratique de Jordi Pujol a été l'inventeur du slogan « droit de décider » qui a suscité l'hystérie de la base sécessionniste et satisfait les pro sécessionnistes bourgeois.Madí conseillait Arturo Mas (prédécesseur de Puigdemont) et il est très proche de Tatxo Benet, lequel est le bras droit del'homme d'affaires catalan Jaume Roures, partenaire commercial du groupe britannique WPP et de George Soros (Gala Capital) au sein du groupe Mediapro.
En 2013, une étude exhaustive de l'Izbork Club, un groupe de réflexion russe influent, a révélé l'origine et la complicité internationaliste-globaliste dans la fondation des Insoumis puis de Podemos.
Le portail Geopolitica.ru a publié en Mars 2017 une liste de 24 députés aux cortés espagnols qui sont dans la sphère de Soros. Ceux-ci se recrutent dans tous les partis. Pour Esquerra republicana de Catalunya c'est Josep Maria Terricabras (Esquerra Republicana de Catalunya), de convergence démocratique de catalogne c'est Ramon Tremosa . Même le responsable de Gauche Unie à Madrid Pablo Garzón, avoue son admiration pour Soros et de ce fait est févorablement cité par Acces Info Europe, une organisation qui prétend défendre les droits de l'homme et qui compte parmi ses donateurs: Open Society Health Program, Open Society Human Rights Initiative, Open Society Information Program... Sera-t-il un allié objectif des catalanistes comme l'est Podemos ?
Il reste dans les organes mondialistes des adversaires du sécessionnisme comme le trilateraliste Antonio Garrigues Walker, ou en Angleterre The Economist, qui appartient à la section britannique de l'empire Rothschild. L'opposition entre eux et la branche Soros sera intéressante à suivre...
Petite synthèse sur la crise catalane

Un lecteur fidèle de ce blog de résumer mon point de vue sur la crise catalane.
Voici un aperçu global. Le comté de Barcelone, comme celui d'Aragon et celui de Navarre sont des création de Charlemagne qui, selon la légende, appelé à libéré St Jacques de Compostelle des "infidèles" par un ange (suivre "la voie lactée") organisa à cet effet une "marche" de son empire en Ibérie. Culturellement l'identité catalane est de la même branche que celle du Languedoc et de Provence, elle ne s'en est guère distinguée pendant des siècles, le comté de Barcelone a d'ailleurs longtemps appartenu au comté de Provence dont elle a adopté les couleurs (le drapeau jaune et rouge) puis son sort fut lié à l'Aragon.
Comme tous les nationalismes du XIXe siècle, celui de Catalogne fut le fruit d'une relecture sélective et mythique de l'histoire par des petits grammairiens de province (des "intellectuels dominés" dans le vocabulaire sociologique). Je vous renvoie sur ce point au célèbre "Imagined Communities" de Benedict Anderson que Bourdieu citait beaucoup dans ses cours sur l'Etat au Collège de France en 1990.
La première expression politique du nationalisme catalan fut la création d'un self-government sous la IIe république espagnole dans les années 1930. Il était l'expression des intérêts économiques d'une bourgeoisie industrielle et économique qui était le fer de lance, comme la bourgeoisie basque, de la modernisation de l'Espagne qui était restée au XIXe siècle, malgré des guerres civiles entre progressistes et traditionalistes, à l'égard du reste de l'Europe une sorte de "Corée du Nord" catholique conservatrice résistant aux influences du libéralisme anglais et du jacobinisme français (voir le témoignage de Custine). Cette bourgeoisie qui n'était pas exempte de tendances fascisantes et avait ses milices organisées par Josep Dencas dans les rues proclama l'Etat catalan en 1934 sois la présidence de Companys mais cette proclamation fut étouffée par la garde civile, et Dencas se réfugia en Italie mussolinienne.
En 1936, face au coup d'Etat de Franco soutenu cette fois par Hitler et Mussolini, le mouvement anarchiste, des militaires socialistes (marxistes ou franc-maçons) et le gouvernement autonome catalan se coalisèrent contre l'insurrection. Après la liquidation des milices anarchistes la République espagnole, dont la capitale était à Valence mais dont les troupes se battaient essentiellement autour de la Catalogne et de Madrid devint une sorte de République populaire armée par l'URSS (qui seule la soutenait activement) qui, derrière un parlementarisme de façade, reposait en fait sur le pouvoir des commissaires politiques communistes (en Catalogne le Parti socialiste unifié de Catalogen PSUC).
Après 38 ans de dictature franquiste, la question s'est posée de la nouvelle gouvernance en Catalogne durant la transition démocratique. Comme en témoignait récemment l'ex leader du PC espagnol Julio Anguita, les partis au pouvoir à Madrid dans le nouveau cadre de la monarchie constitutionnelle préférèrent installer à la tête de la Catalogne les nationalistes catalans exilés en France plutôt que de laisser s'installer au pouvoir une majorité socialo-communiste (malgré la conversion des communistes à l' "eurocommunisme").
Le gouvernement socialiste (PSOE) de Felipe Gonzalez et celui conservateur (PP) de José-Maria Aznar firent le choix de s'allier avec ces nationalistes catalans "modérés" (Convergencia i unio - CiU - de Jordi Pujol), tandis qu'émergeait peu à peu un nationalisme indépendantiste autour d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Au début des années 1990 à Sciences Po Paris il était de bon ton de louer la vertu bourgeoise des nationalistes catalans industrieux et "éclairés" face à l'obscurantisme extrémiste du nationalisme basque.
Ceci permit aux nationalistes catalans de monopoliser le discours institutionnel sur l'histoire du pays, utiliser beaucoup de fonds publics au service de leur propagande, obliger les habitants de Catalogne, y compris ceux qui n'étaient pas originaires de cette région, à apprendre le catalan dans les écoles, marginaliser la culture espagnole, avec la bénédiction de l'Union européenne qui voulait promouvoir une "Europe des régions" et de la majorité de l'intelligentsia européenne (par exemple à l'occasion des Jeux olympiques de Barcelone).
Dans les années 2000, la nationalisme "modéré" catalan compromis par les scandales financiers comme la classe politique madrilène, s'est trouvé en perte de vitesse et n'a trouvé une planche de salut que dans l'alliance avec Esquerra Republica de Catalunya (les deux ensemble ont eu 39 % des voix) , et même depuis quelques années, avec un groupuscule communiste indépendantiste, la CUP (8 %), tandis qu'en son sein émergeait un indépendantisme plus rural que le nationalisme de Jordi Pujol, incarné aujourd'hui par le président de la Generalitat Carles Puigdemont. L'ensemble des nationalistes ne représente en 2015 qu'une petite moitié des électeurs.
Cette coalition est opposée à des partis loyalistes, dont le principal maintenant est le mouvement de centre-droit Citoyens dirigé au parlement de Catalogne par une ex-cadre d'entreprise privée née en Castille de 36 ans, Ines Irrimadas, tandis que Podemos (version espagnole des Insoumis) joue une jeu ambigu dans ce dispositif (la mairesse Podemos de Barcelone a voté "blanc" au référendum illégal de 2017).
Puigdemont, largement otage des partis minoritaires de sa coalition (ERC et CUP), a lancé un programme sécessionniste offensif, axé successivement sur l'organisation d'un référendum illégal semblable à celui organisé en 2014 par son prédécesseur Arturo Mas, dans une atmosphère de cynisme qu'avait déjà révélé la manifestation de recueillement au lendemain des derniers attentats islamistes, où les indépendantistes au mépris de la plus élémentaire décence avaient accaparé le devant de la manifestation avec des banderoles chargées de slogans sécessionnistes. Le référendum de septembre 2017 a été qualifié à juste titre de "carnaval politique" puisque, sans l'appui de l'Etat espagnol pour en garantir la validité, il a été organisé dans des conditions de fortune et dans une ambiance d'intimidation (obligation faite aux écoles de collaborer à son organisation, méconnaissance des droits des électeurs à la confidentialité de leurs opinions , dénonciation comme traîtres de ceux qui n'y participeraient pas etc). Le gouvernement espagnol a dépêché des milliers de gardes civiles pour empêcher la tenue du scrutin. Ceux-ci ont largement échoué à faire fermer les écoles, se heurtant à une forte résistance passive - population bloquant les rues, l'accès aux écoles etc. Comme avec la police de Manuel Valls à l'époque du CPE il y a eu quelques tirs de balles en caoutchouc et des coups de matraque distribués, mais assez peu par rapport au nombre de points d'intervention où la garde civile devait intervenir et compte tenu de l'ambiance électrique qui régnait alors (beaucoup de gardes civils ont été blessés).
Le scrutin fut une farce : seuls 42 % du corps électoral y a participé (c'est comparable au référendum illégal organisé au Vénézuela par l'opposition), c'est à dire principalement les partisans de l'indépendance les gens ont pu voter, sous la protection de la police autonome catalane, qui, pour l'occasion, se comportait en police politique, avec des bulletins confectionnés chez eux, et mettre plusieurs bulletins dans différentes urnes d'autant que le blocage d'Internet par la police espagnole perturbait la comptabilisation des votes.
Toutefois la presse internationale - tout d'abord la presse anglo-saxonne, puis, en France, les grands médias de centre-gauche (Le Monde, Libération) et la télévision ont pris fait et cause pour les indépendantistes, montant en épingle les quelques cas de violence policière, souvent en en forgeant de fausses à partir d'images vieilles de plusieurs années, en gonflant le chiffre des blessés et donnant une image positive de la "jeunesse indépendantiste" catalane, sans dire un mot des millions de Catalans loyaux à l'égard de l'Espagne qui restent chez eux assaillis par un sentiment de crainte, et sans rappeler que le mouvement catalan repose avant tout sur un égoïsme sacré à l'égard des régions espagnoles plus pauvres, alors que la région bénéficie déjà depuis 40 ans toute l'autonomie culturelle qu'elle peut souhaiter. Des politiciens de la mouvance populiste de droite comme l'Anglais Nigel Farage, ou des francs-tireurs d'habitude identifiés comme pro-russes comme Assange et Snowden sur les réseaux sociaux ont aussi soutenu avec véhémence les sécessionnistes, laissant même suspecter chez les médias dominants espagnols une sympathie du Kremlin pour Puigdemont - mais à l'inverse la Serbie, habituellement considérée comme pro-Russe et qui considère que la Catalogne est le Kosovo de l'Espagne a apporté son soutien à Madrid, tout comme, formellement, l'ensemble des pays européens et l'Union européenne).
Sans doute paralysé par l'image négative de lui qu'entretien la presse internationale (et il est vrai qu'il accumule des casseroles depuis longtemps), le premier ministre espagnol Mariano Rajoy hésite à mettre en oeuvre l'article 155 de la constitution qui lui permettrait de destituer le gouvernement sécessionniste de Catalogne qui a enfreint la loi espagnole malgré les condamnations prononcées par les tribunaux et bafoué toutes les règles démocratiques. Cette destitution, demandée par Ciudadanos (et dans un sens implicitement par le roi d'Espagne lui-même qui a prôné la fermeté) ouvrirait la voie à des élections qui rendraient à l'ensemble du peuple catalan la parole et aboutiraient peut-être à la mise en minorité de la ligne extrémiste de Puigdemont. Toutefois le secrétaire général du PSOE Pedro Sanchez, dont Rajoy dépend pour sa majorité aux Cortes, est hostile à cette option et préfère une solution négociée, laquelle pourrait déboucher une solution bancale d'indépendance-association dont on a vu dans les cas soviétique et yougoslave qu'elle n'est souvent que l'anti-chambre d'une indépendance en bonne et due forme. Mais le PSOE lui-même est divisé sur cette option, Alfonso Guerra, ancien ministre de la défense de F. Gonzalez s'est clairemennt prononcé cette semaine pour la mise en oeuvre de l'article 155.
L'argument de l'argent pourrait peser dans la balance : face aux tensions, des grandes entreprises et des banques commencent à déplacer leur siège hors de Catalogne. Arturo Mas, prédécesseur de Puigdemont à la tête de la Generalitat, a laissé entendre hier que la Catalogne n'est peut-être pas prête à assumer les conséquences d'une déclaration unilatérale d'indépendance que son successeur sous la pression d'ERC et de la CUP veut lancer la semaine prochaine sur la base du soutien de moins de la moitié du corps électoral...
Pourquoi cette flambée de soutien international au putsch anti-démocratique catalan ? Nous n'avons pas encore toutes les clés factuelles pour analyser les causes de l'avalanche d'intox qui tombe sur les citoyens du monde entier à travers Internet et les médias audiovisuels depuis 8 jours. Pour d'autres éléments d'infos je vous renvoie à cet article en français d'une prof à l'université d'Etat de Moscou Karine Bechet-Golovko que j'approuve très largement.
Déclaration de presse d'Inés Arrimadas
Très bonne déclaration d'Inés Arrimadas contre le putsch populiste de la Generalitat de Catalogne (ou des staliniens de la CUP qui sont derrière Puigdemont). Contrairement à ce que disent les incultes, la Catalogne n'est pas en 1936. Elle est au 6 octobre 1934, proclamation de "l'Etat catalan" par Lluis Companys et des sympathisants de Mussolini du genre du Dr José Dencás Puigdollers...
Je crois que Ciudadanos a une assez bonne proposition pour la Catalogne : mettre en oeuvre les pouvoirs spéciaux (une sorte d'équivalent de notre article 16), dissoudre le gouvernement de la Generalitat qui s'est rendu coupable de forfaiture et organiser de nouvelles élections où une majorité anti-catalaniste (PSC+Ciudadanos pourrait l'emporter avec une neutralité de Podemos). Mais le PSOE à Madrid, qui est le faiseur de rois en ce moment, est sur une ligne plus molle de négociations avec Puigdemont. Mais que vont-ils négocier ? un référendum "légal" que les nationalistes (avec toute la pub internationale que Rajoy leur a donnée dimanche en leur envoyant la garde civile) gagneront avec 55 % des voix, et, finalement une indépendance injuste (car on ne fait pas sécession avec seulement un demi-peuple) à laquelle notre cher - et minable - journal Le Monde est déjà en train de préparer les esprits ?
Ah si Madrid avait à ses côtés Pékin et Moscou comme l'a Belgrade (qui vient d'obtenir que le Kosovo retire sa candidature à Interpol) !
Le référendum catalan

J'avais salué en 2015 le charisme d'Inés Arrimadas. Aujourd'hui elle a fait ce qu'elle a pu contre la loi inconstitutionnelle d'organisation d'un référendum sécessionniste votée aujourd'hui en dénonçant l'ambiance de menaces et de tension qu'entretiennent les nationalistes catalans. Ce référendum ne servira à rien car seuls les indépendantistes iront aux urnes. Déjà aujourd'hui le PSC, Ciudadanos, le PP et une partie du Podemos catalan ont quitté l'hémicycle avant le vote. Cela me rappelle l'indépendance de l'Abkhazie qui n'avait été votée en son temps que par une moitié des députés, car les élus partisans du maintien dans la Géorgie n'avaient pas siégé (encore les Abkhazes étaient-ils plus légitimes à s'opposer aux loyalistes géorgiens que les catalanistes aux hispanistes, car en Abkhazie ces sécessionnistes se battaient pour rester fidèles à une fédération multiethnique utile à l'équilibre mondial, l'URSS, quand les catalanistes ne se battent que pour leur nombril). Dans le Caucase, tout cela se paya d'une guerre civile sanglante. Ce genre de guerre est improbable en Europe, mais l'intolérance des sécessionnistes est la même.
Et l'intolérance nourrit la haine. Voulez-vous une preuve : à propos d'Inés Arrimadas, justement. Le 3 septembre à 23 h 07, une femme de Badalona (près de Barcelone) de 45 ans, qui se décrivait comme "philologue réceptionniste" et qui a été gestionnaire de qualité dans un grand groupe, écrivait sur Facebook après avoir vu Arrimadas combattre le référendum catalan à la TV : "Je sais que les critiques vont me tomber dessus de tous les côtés, je sais que ce que je vais dire est machiste et tout ce que vous voulez, mais en écoutant Arrimadas dans le débat de T5 tout ce que je puis lui souhaiter c'est que quand elle sortira cette nuit, elle soit violée en groupe parce que c'est tout ce qu'elle mérite cette chienne dégoutante". Peu de temps après Tinsa la principale société d’évaluation des prix de l’immobilier en Espagne qui l'employait par interim a fait savoir qu'elle mettait fin à son job chez elle. Je me suis demandé ce qui a pu passer par la tête de cette femme visiblement dans une situation économique précaire d'imaginer ce genre de truc sur la présidente du groupe Citoyens au Parlement catalan. Est-ce un effet de la culture porno ? Un effet qui toucherait même les femmes ? Hélas on peut supposer que la dame exprimait le point de vue de beaucoup de beaufs catalanistes. Un site la qualifie de feminazi... Un souvenir du temps où le président de la Generalitat au début des années 30 était un admirateur de Missolini ? (avant que la Catalogne ne défende vaillamment la République en 36).
Bon il faudrait aussi que je parle de la pitoyable tournée des premiers ministres est-européens initiée par Macron en août mais d'autres l'ont fait mieux que moi sur You Tube.
Justice ou injustice : des Kurdes au Botswana...
Justice divine, justice terrestre... Moi qui travaille beaucoup sur l'histoire des religions en ce moment, je ne peux manquer de m'interroger sur l'articulation entre les deux. Prenez les Kurdes : du point de vue terrestre leurs cause paraît juste, et d'autant plus depuis qu'ils remportent de belles victoires militaires contre Daech. Pourtant bien des éléments les condamne au regard des textes sacrés. Leurs sites sur Internet à la gloire de Marx ont des liens avec des sites pornos (si si, j'ai vu ça il y a huit jours !). L'activiste Nurcan Baysal (dont on a déjà parlé ici) écrivait la semaine dernière sur le site T24 un billet contre l'atteinte au patrimoine historique de la capitale du Kurdistan turc Dyarbekir / Amed que représenterait le projet d'Erdogan de réaménager la ville à la mode ottomane. L'article défend les statues assyriennes de lions à tête humaine, tout comme beaucoup de sites kurdes irakiens prônent le retour au zoroastrisme. Voilà qui place Erdogan dans le sillage abrahamique et les Kurdes dans le camp de l'idolâtrie... Tout comme la promesse de Mélenchon d'inscrire le droit à l'avortement dans la constitution ne doit pas le placer très haut dans l'échelle de la justice divine, c'est le moins qu'on puisse dire, même si sa défense des pauvres le situe haut dans la justice terrestre... Cela me rappelle les mots de Claudel qui reconnaissait dans son journal que les bolchéviques malgré leurs horreurs anti-chrétiennes avaient au moins rêglé son compte au démon de l'argent comme le catholicisme n'avait jamais pu le faire...
Notez que, du point de vue de la seule justice terrestre elle-même, on peine aussi à faire la part du bon et du mauvais. Prenez la cause sahraouie. Le Maroc qui a quitté l'Union africaine (ou son ancêtre) en 1984 à cause de cette question postule à une réintégration malgré l'hostilité de l'Algérie et de l'Afrique du Sud. Est-ce une cause juste ? Presque tous les Marocains pensent de bonne foi que les Sahraouis ne sont pas un peuple, comme les Israéliens considèrent que les Palestiniens n'en sont pas un. Qu'est-ce qu'un peuple ? Les Californiens allergiques à Trump prétendent de plus en plus en être un et l'on parle de sécession à San Francisco. Le patron de Facebook qui a exproprié des indigènes d'Hawaï avait l'air de ne pas considérés les pactes ancestraux qui régissaient leurs terres comme émanant d'un "peuple" sujet de droit...
Question complexe que celle du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Bertrand Russell dans un livre d'histoire des idées, rappelait que Wilson n'avait pas été jusqu'à le reconnaître aux habitants d'un quartier qui prétendaient faire sécession de leur pays pour ne plus y payer d'impôts... Cette semaine le Petit Quotidien, journal pour les enfants, bourre le crâne de nos chères petites têtes blondes en faisant sa "une" sur une info de la plus haute importance "un cerf mange du maïs dans une forêt au Kosovo". Le seul but de l'info apparemment est d'apprendre aux enfants où se trouve le Kosovo et leur faire croire que c'est bien un Etat. Promis si vous m'élisez président un jour j'obligerai le Petit Quotidien à faire se "Une" sur les belettes de Transnistrie...
En parlant de Transnistrie, avez-vous vu que le nouveau président socialiste moldave dont on a déjà parlé dans ces pages, en visite à Moscou cette semaine, laisse entendre qu'il pourrait dénoncer le traité d'association avec l'Union européenne en 2018 après les élections législatives ? La Moldavie regarde vers l'Est, Trump dénonce le traité trans-pacifique et soutient le Brexit, le Kenya s'apprête à emboiter le pas de la Gambie, du Burundi et de l'Afrique du Sud dans le retrait de la cour pénale internationale (CPI). Les institutions transnationales pro-occidentales ont du plomb dans l'aile. Même si Soros arrivait à renverser Trump ou Poutine il n'est pas sûr que cela suffirait à inverser la tendance.
Bien sûr ce n'est pas parce que l'on dynamite ces bureaucraties ou ces clubs inféodés à l'oligarchie que le monde ira mieux. La manie des murs des populistes au pouvoir à Washington et à Budapest n'annonce pas forcément des lendemains meilleurs pour l'humanité, bien au contraire. Mais on ne sait plus à quelle info se fier pour l'évaluation des bienfaits des politiques publiques. Un institut privé cette semaine publie un palmarès de la corruption et prétend que les régimes populistes nationalistes sont plus atteints par ce fléau que les pays sous contrôle des organismes internationaux. Elle explique qu'en Afrique le pays le plus vertueux est le Botswana... Comme par hasard c'est "l'élève" le plus pro-occidental du continent avec le Sénégal (notamment sur la question de la coopération internationale). Pour savoir si le Botswana est vraiment très intègre et si les régimes "populistes" ne le sont pas, il faudrait peut-être savoir si Soros (ou un de ses semblables) a financé ce palmarès. Mais même si le palmarès est acheté (donc corrompu) est-il faux pour autant ? De même un régime réputé corrompu comme celui de la Biélorussie (dont les syndicats étaient en visite à Cuba cette semaine) est-il nécessairement injuste alors qu'il maintient, par exemple, des niveaux de loyer très bas pour les pauvres ?