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La belle victoire de M. Trump
Bien que je ne partage pas un certain nombre de ses idées (sur la légalisation du port d'armes, sur l'assurance médicale etc), je salue la victoire électorale claire, nette et précise de M. Trump (dont j'ai déjà dit du bien ici et ici notamment), laquelle va apporter un ballon d'oxygène à la démocratie américaine et constitue un meilleur gage de pacification des relations internationales que les projets de la diabolique Mme Clinton. J'espère que cette dernière fera l'objet des poursuites pénales annoncées par son adversaire républicain pendant la campagne du fait des nombreuses forfaitures dont elle s'est rendue coupable. Sa défaite, comme celle des adversaires du Brexit il y a quelques mois, est celle du système médiatique et financier international tout entier qui musèle les peuples depuis trop longtemps, mais je doute que ce système délirant, drogué au mensonge et à l'imposture, se remette en cause... Il est à craindre au contraire qu'il mette beaucoup de bâtons dans les roues de M. Trump, lequel va sans doute peiner à former une équipe performante après avoir été lâché par une bonne part de l'Establishment républicain. Pourvu que les néo-conservateurs n'en profitent pas pour lui remettre le grappin dessus !
Formons des voeux néanmoins pour que la défaite de Mme Clinton augure d'un rapprochement américano-russe, d'une diminution des tensions au Proche-Orient et autour de la Chine, peut-être aussi de la fin du traité de libre-échange transatlantique et du réveil des peuples d'Europe, à l'exemple des peuples américain et britannique, contre la pensée unique dominante.
Des nouvelles de la guerre froide...
Paul Craig Roberts (dont j'ai parlé parfois sur ce blog et dans mon livre sur mon engagement) existe encore et attire l'attention des internautes ici sur le fait que la Russie considère désormais l'OTAN comme une menace depuis qu'Obama s'obstine à installer un dispositif anti-missile (en fait lanceur de missiles) à sa frontière. Il s'inquiète du risque de guerre. Pepe Escobar (un autre vétéran des débats géopolitiques des années 2000) est plus rassurant : en cas de guerre nucléaire les Russes sont protégés, Washington le sait, et en Syrie H. Clinton ne pourra pas imposer sa no-fly zone où la Russie a déjà la sienne. L'Espagne menace de ne pas laisser les navires de guerre russes en partance pour la Syrie faire une halte à Ceuta, mais au fond, tout cela ne serait que du bluff... sauf si H. Clinton tente le "regime change " à Moscou, comme l'en accuse Diana Johnstone dans "Counterpunch".
En Bosnie les Serbes font marche arrière après leur référendum pour le 9 janvier fête nationale. Le chef du FSB russe (les services secrets) Nikolai Patrushev en visite à Belgrade offre une collaboration au ministère de l'intérieur serbe. Chacun avance ses pièces. C'est le jeu d'échecs mondial.
Si vous n'avez pas connu les charmes de la guerre froide du XXe siècle, vous allez les découvrir maintenant...
Situation confuse au Vénézuela après que la cour constitutionnelle ait invalidé la première collecte de signatures pour l'éviction de Maduro. Le Parlement de droite lance un procès en trahison contre le président mais l'armée ne suit pas, les menaces de violences dans la rue sont dans les deux camps, le pape offre ses bons offices. Malgré l'inflation, une grande partie du peuple reste mobilisée derrière le chavisme. Une résistance qui compte.
Allez, pour finir la palme de l'ignominie imbécile revient cette semaine à Boris Johnson, ministre des affaires étrangères britannique, pour sa sortie dans The Independent que les yéménites et tous les défenseurs de l'éthique apprécieront à sa juste mesure : "Si nous ne vendons pas d'armes à l'Arabie Saoudite, quelqu'un d'autre le fera à notre place".
Les pro-OTAN en mauvaise posture en Moldavie
Alors que les pro-OTAN ont gagné de peu et dans des conditions plutôt troubles les élections au Montenegro, ils risquent de les perdre en Moldavie. Igor Dodon, leader du parti des socialistes de Moldavie, souvent présenté comme le candidat de Moscou (dans un débat télévisé il vient d'ailleurs de valider le rattachement de la Crimée à la Russie) est crédité selon un sondage publié lundi dernier de 41% d'intentions de vote aux prochaines élections présidentielles du 30 octobre contre 14 % pour Maia Sandu, leader du Parti de l'Action et de la Solidarité, supposée être la candidate des Etats-Unis, et 11 % pour Marian Lupu du Parti démocrate de Moldavie, selon un sondage de lundi dernier.
De quoi réjouir les Transnistriens qui pourraient bénéficier d'une fenêtre d'ouverture pour la normalisation comme à l'époque de Voronine. En revanche cela ne fera pas l'affaire du régime de Porochenko à Kiev. On peut compter sur lui, en alliance avec le gang Clinton-Nuland-Biden si tout ce petit monde est porté au pouvoir à la Maison Blanche, pour déployer des intrigues à Chisinau, avec la bénédiction du très atlantiste Alain Juppé...
Avant d'oublier, je conseille à mes lecteurs anglicistes la lecture du bon article de Cockburn sur le parallèle Alep-Mossoul, même si c'est hors sujet par rapport à la Moldavie (quoique...). On peut aussi en trouver un résumé en français ici.
Espagne, Arabie Saoudite, Alep, Congo-RDC, Caracas, Cuba
Le parti socialiste espagnol éclate sur la question du "non à Rajoy" qui est aussi celui de l'unité de l'Espagne, car le blocage voulu par le secrétaire général Sanchez de l'accès au pouvoir du PP pour ménager une alliance possible avec Podemos implique une adhésion à l'Espagne fédérale, Podemos étant complètement allié aux indépendantistes catalans. Pour une fois je suis plutôt d'accord avec l'aile droite des socialistes : la voie de l'alliance avec Podemos signerait la disparition de l'Espagne.
Concernant les autres nouvelles internationales et nationales, je note que Mme Clinton a ressorti son savoir-faire de politicienne dans son débat avec Trump, mais comme l'a noté Nigel Farage cette semaine cela ne préjuge pas de l'impact du débat sur l'opinion publique. Je note que le Congrès américain a rejeté à une très large majorité un veto du président Barack Obama sur une loi autorisant les proches de victimes du 11-Septembre à poursuivre en justice l’Arabie saoudite et que cela a agacé les autorités du Bahrein, si j'en crois Al Manar. Voilà qui peut aussi faire plaisir au pauvre peuple yéménite (d'ailleurs John Kirby a regretté "l'imprécision" des bombardements saoudiens au Yémen, ce qui est peut-être un début de condamnation de l'horrible guerre menée par Riyad dans ce pays). L'Arabie saoudite a menacé la présence militaire sur son sol de représailles. Dans l'ordre du fait divers révélateur les lecteurs de ce blog auront peut-être vu qu'un artisan venu effectuer des travaux au domicile d'une princesse saoudienne aurait été frappé, ligoté et mis en joue durant quatre heures.
Je remercie Proche&Moyen-orient.ch d'avoir bien voulu publier un mien billet sur les tensions entre les yezidis et le gouvernement régional kurde d'Irak. En ce qui concerne la bataille d'Alep où les Russes et l'armée légale abusent des armes incendiaires chargées de compositions aluminothermiques – plus efficaces encore que le phosphore quand il s’agit d’allumer des foyers – sur des quartiers résidentiels, on ne comprend pas bien pourquoi les civils n'ont pas fui comme à Mossoul ou Fallouja. Même si la liquidation du foyer islamiste de l'Est d'Alep est nécessaire au retour de la paix en Syrie, nous devons avoir une pensée morale pour les civils qui paient un prix élevé en ce moment. L'armée russe aura-t-elle un jour la culture de la proportion dans la répression ?
Ayrault à Sciences Po agite le spectre de la guerre civile en RD du Congo (qui a déjà beaucoup donné sur ce volet : des millions de morts en dix ans). François Hollande avait accusé l'État congolais de s'être rendu coupable "d'exactions" contre son peuple les 19 et 20 septembre à Kinshasa. Le porte parole de Kabila Lambert Mende, réplique : "le Congo n'est pas un département d'outre mer".
La démocratie reste impossible en Afrique à quelques exceptions près comme le Bénin. Au Gabon les élections sont volées. En Somalie elles sont indéfiniment reportées.
En Amérique du Sud, on peut espérer que l'accord de l'OPEP va redonner un peu d'oxygène au régime chaviste qui a reporté le référendum révocatoire. L'Argentine, le Brésil, le Paraguay, le Mexique, le Chili et le Pérou sont vent debout contre Caracas, notamment pour l'expulser du Mercosur. Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a dit samedi qu'il a l'intention de former un « groupe de soutien » dans la région pour favoriser une « transition dans l'ordre » pour le changement de gouvernement au Venezuela. Maduro invite Kerry à Caracas.
L'ingérence à Cuba ne faiblit pas non plus. Les étudiants de la Fédération estudiantine universitaire se mobilisent contre la campagne de bourses de l'organisation "non gouvernementale" Learning World liée à l'agence fédérale américaine USAID qui court-circuitent les rectorats universitaires et dont le contenu viole les principes éthiques nationaux cubains.
Faux référendum d'indépendance à Banja Luka, vrai indépendantisme en Catalogne
La république serbe de Bosnie-Herzégovine organise le 25 septembre prochain (dans deux semaines) un référendum annoncé depuis un an et que a presse analyse comme un référendum de sécession. La première ministre de l'entité serbe Premier ministre serbe Zeljka Cvijanovic s'en défend pourtant : non ça ne sera pas une sécession façon Kosovo ou Crimée, il s'agit seulement de se prononcer sur les prérogatives de la cour constitutionnelle de Sarajevo, accusée d'être au main des étrangers, au sein de la fédération de Bosnie. Le scrutin est une réponse à l'annulation par la Cour fédérale bosniaque de la loi décidant que le 9 janvier serait déclaré journée nationale de l'entité serbe.
"Le référendum est consultatif et ne contient pas d'agenda caché" a-t-elle martelé. Le président Milorad Dodik a confirmé cela hier.
Belgrade a fait savoir qu'elle ne veut pas influencer le fonctionnement démocratique de l'entité serbe en Bosnie et ne se prononce donc pas sur le référendum, bien que le premier ministre Vucic ait assisté aux célébrations du 9 janvier dernier. Le conseil de mise en oeuvre des accords de Dayton a conseillé aux Serbes de Bosnie de ne pas l'organiser. La Russie ne s'est pas associée à ce conseil.
Aujourd'hui en revanche Carles Puigdemont, président de la Généralité de Catalogne, est devenu le premier officie de ce rang à participer à une marche indépendantiste, dans une Espagne dépourvue de gouvernement.
Brexit
Mauvaise nouvelle pour l'hyperclasse mondiale hier : le Brexit. Je m'attendais un peu au résultat, mais bien sûr c'était "touch and go" jusqu'à la fin. Moi qui ai prôné la sortie de la France de l'Union européenne dès 2007 dans "Programme pour une gauche française décomplexée", et suis avec intérêt les discours de Nigel Farage depuis longtemps, j'espère bien sûr que d'autres pays imiteront le Royaume-Uni et quitteront l'Union européenne dans les années qui viennent. Comme l'a dit Farage, il faut ouvrir la porte à une Europe des nations reposant sur des traités d'amitié signés en toute liberté par des gouvernements élus, sans la dictature d'une bureaucratie bruxelloise incompétente. J'espère que la France aussi reprendra prochainement confiance en elle pour s'affranchir de cette dictature.
Moldavie
Les Occidentaux ne comprennent pas que dans l'ex-URSS, à l'exception des pays baltes, les régimes pro-européens s'abiment dans la corruption et ne sont pas viables. On l'a vu avec le régime de la première révolution orange en Ukraine. Le régime "Euromaïdan" actuel pourrait bien suivre le même chemin.
Autre illustration : la Moldavie. C'est le magazine libéral The Economist qui l'expliquait le 21 novembre dernier : le 29 octobre dernier, la coalition gouvernementale européiste a éclaté quand le businessman israélien de 28 ans Ilan Shor a dévoilé que le premier ministre Vlad Filat lui avait extorqué 260 millions de dollars de commission. Shor est au centre d'un système de détournement d'1 milliard de dollars (un huitième du PNB moldave) avec toute une opération de blanchiment à laquelle a été associée une compagnie britannique et une banque lettonne. Aujourd'hui les Moldaves qui gagnent 200 euros par mois en moyenne sont prêts à revoter majoritairement pour les partis pro-russes (dont le parti communiste).
En Moldavie plus aucun indicateur économique n'a la moindre valeur tant l'économie parallèle est reine. Le pays a perdu un quart de sa population (comme les pays baltes).
Les nationalistes roumains en tirent argument pour réclamer l'annexion du pays, oubliant qu'il compte 40 % de russophones et que la Moldavie comme nation n'est pas plus artificiel ni plus récent que la Roumanie.
A quand un audit de l'Union européenne sur les aides versées par les Occidentaux (aux frais du contribuable européen) qui ont fini dans les circuits de l'argent sale en Moldavie ?
Réfugiés
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"Ils viennent jusque dans nos bras doigter nos fils nos compagnes" pourraient chanter les gens qui se souviennent encore de leur hymne national.Une centaine d'agressions sexuelles ont été commises la nuit du Nouvel an en gare de Cologne en Allemagne. Une jeune femme sur Euronews hier expliquait comment elle avait été doigtée par derrière sous sa culotte par plusieurs types sans pouvoir se défendre.La police a laissé entendre que les types venaient du Proche-Orient. L'extrême-droite (avec ses excès habituels - repris par cette dame, mais les excès n'effacent pas le réel) montre du doigt les réfugiés de Syrie, dénonce l'irrespect des règles d'hospitalité, et comme toujours la classe ajoute sa petite couche de politiquement correct pour que personne ne se penche sérieusement sur les faits.
Ca me rappelle le temps où certains Kosovars saccageaient les appartements mis à leur disposition (quand on a l'effet de masse pour soi...).
Hier Quatremer sur la même chaîne déplorait que Viktor Orban fasse des émules chez les gouvernements d'Europe centrale. Il a d'autres solutions à nous proposer, lui, Quatremer aux quatre vents ?
A part aider les Kurdes, les forces gouvernementales syriennes et leurs supplétifs, et rompre avec la Turquie, lui imposer un embargo pour qu'elle cesse d'aider Daech et cesse de jouer avec les réfugiés, il n'y a pas d'autre solution.