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Les aspects peu connus de l'histoire
Il est toujours bons de s'intéresser à des aspects peu connus de l'histoire. A la Cop2 on découvre que l'Arabie saoudite n'est pas seulement le royaume du fouet et de la lapidation mais aussi un grand émetteur de CO2 de ce monde. En lisant Atlantico on découvre que si l'on reproche à Kagamé sa main de fer au Rwanda, certains le louent d'avoir maîtrisé la natalité là où tout le continent africain bascule dans l'explosion démographique.
Mêmes découvertes sur l'histoire médiévale. Lisez le comte de Montalembert, chrétien libéral pair de France sous la Restauration. Il vous dépeint les cathares en persécuteurs, autant qu'en persécutés, et prend Michelet pour référence là dessus ; il campe une monarchie française sous Philippe Auguste et Saint Louis en modèle de résistance vertueuse au cynisme des Empereurs germaniques, et l'Eglise anglaise (celle de Saint Thomas Beckett, de saint Edmond de Cantorbéry, de saint Richard de Winchester, et celle du fils de Simon de Montfort premier combattant pour les droits des communes) comme le rempart contre la fourberie des rois de la dynastie normande. Formés ou déformés par les dogmes républicains nous n'avons pas coutume de voir dans la "Magna Carta" qui est l'ancêtre des constitutions européennes, "une réhabilitation des lois de saint Edouard, une confirmation du droit public de toute l'Europe de cette époque, fondé sur le respect des droits anciens et individuels" (saint Edouard, homme pieux qui détestait faire verser le sang fut écrasé par Guillaume le conquérant). Et l'on ignore que c'est un roi très pieux et catholique, le roi d'Ecosse Guillaume, ami du grand pape Innocent III qui inventa le weekend (en permettant aux pauvres de se reposer dès le samedi à midi, en 1202). Toujours intéressant aussi de voir les écrivains catholiques attristés par les haines qui ravagèrent l'Italie pendant tout le Moyen-Age et s'enthousiasmer pour les vertus de l'Espagne de la reconquête. L'enthousiasme du XXe siècle pour ce qui est anti-chrétien nous a fait oublier ce point de vue là.
La démocratie dans l'Ukraine pro-européenne va mal
Un député de la majorité présidentielle Oleg Barna essaie d'arracher de la tribune le premier ministre Arseni Iatseniouk. Le député du bloc présidentiel Igor Kononenko estime que les jours d'Iatsenyouk sont comptés ce qui devrait ouvrir la voie à de nouvelles élections législatives. L'ancien président géorgien ami des républicains américains Saakachvili devenu gouverneur d'Odessa et allié du président Porochenko organisait un grand show anti-corruption pour dénoncer le détournement de 5 milliards de dollars par an (presque l'équivalent de l'aide du FMI, ce qui est une manière pour lui de se positionner en successeur possible d'Iatseniouk (mais Saakachvili, bien qu'il ait placé ses hommes à Odessa et brisé le monopole de l'oligarque Kolomoisky sur les lignes en partance de l'aéroport local, n'est pas forcément en position de force ayant échoué à imposer son poulain Sacha Borovik à la mairie d'Odessa le 25 octobre face à Sergueï Kivalov, le tombeur de Ianoukovitch en 2004).
Iatseniouk qui recevait mardi le vice président américain Biden (pour sa 5ème visite dans l'Ukraine pro-OTAN depuis le coup d'Etat de début 2014) est un proche de l'administration démocrate américaine. Nuland, la sous-secrétaire pour l'Europe et l'Eurasieaux droits de l'homme américaine dans une conversation piratée avait déclaré pendant le mouvement Euromaidan que "Yats" était leur homme. Biden devant le parlement ukrainien a tenté de convaincre le Bloc Porochenko de ne pas faire exploser la majorité afin que des lois puissent être votées permettant aux régions sécessionnistes de voter dans le cadre des accords de Minsk conclus avec les belligérants du Donbass et leur allié russe, mais il n'est pas sûr que le pari de la stabilité puisse être tenu dans ces conditions.
Le régime ukrainien (pays où 50 magnats contrôlent 85 % du PIB) est décidément bien malade.
Le jour même du pugilat au parlement, on apprenait qu'un dossier contenant la signature de 127 députés (il en faut 150 pour obtenir l'inscription d'une résolution à l'ordre du jour) en vue d'obtenir la révocation du procureur général Victor Chokina a été tout simplement volé dans l'enceinte du parlement. La guerre entre le parlement (Verkhovna Rada) et le Procureur général dure depuis avril dernier. Seulement 6 des 112 députés convoqués par ce procureur ont jusqu'ici accepté de comparaître.
Les attaques contre la police et la justice sont presque quotidiennes. Le 2 novembre un inconnu a tiré sur le bureau du Procureur général à un moment où il tenait une réunion avec ses subordonnés. Le lendemain, le procureur militaire du pays Anatoli Matios déclarait que les tirs provenaient d'un sniper, qui a utilisé une caméra thermique. Par ailleurs dans la région d'Odessa une bombe explose de temps en temps devant un commissariat de police sans que l'on sache si elle a été posé par un gang de corrompus ou par des alliés des séparatistes du Donbass qui cherchent à établir un lien avec la Transnistrie (sur les opérations récentes de déstabilisation par les pro-Russes ailleurs qu'à Odessa voir ici).
Le PC ukrainien, première force d'opposition sous le règne du parti des régions avant 2014, lui, pâtit toujours des lois de "dé-communistisation" adoptées par le nouveau pouvoir, de sorte que les élections à venir seront de toute façon faussées. Le 5 novembre, l'audience du procès du Parti communiste de l'Ukraine contre le ministère de la Justice en vue de l'annulation du décret prononçant son interdiction a été reportée par le régime de toute urgence pour cause de maladie "soudaine" du juge. En fait, le régime craignait la présence annoncée des politiciens et des avocats européens de gauche qui auraient pu vérifier de leurs propres yeux qu'il n'y a pas de justice en Ukraine. Le PC considère qu'il s'agit d'une petite victoire qui prouve en tout cas l'intérêt de la solidarité internationale et de la présence de militants étrangers à ses côtés.
UPR
Je croyais que l'UPR appréciait les compétences des hauts fonctionnaires. Je me suis trompé. Voilà deux mois que j'ai adhéré à ce parti en cochant la case "prêt à prendre des responsabilités en matière rédactionnelle", j'en ai informé un de ses cadres nationaux. Asselineau qui est énarque comme moi et avec qui j'ai dîné à deux reprises il y a 5 ans (quand l'UPR ne comptait que 200 adhérents) n'a pas fait l'effort de me téléphoner. Le correspondant du parti dans les Pyrénées Atlantiques n'a répondu a aucun des trois mails que je lui ai adressés. L'UPR a la nostalgie de la France gaullienne. A l'époque (dans les années 60) aucun parti politique de 10 000 adhérents n'aurait laissé un énarque en jachère comme l'UPR le fait avec moi ... Mais peut-être n'y a t il de la place que pour un seul énarque dans ce parti : leur grand chef.
Kosovo, Burundi, Inés Arrimadas
Le Kosovo manque à deux voix près la majorité des deux tiers pour être admis à l'Unesco.
A ce jour, le Kosovo a été reconnu par 111 pays. Ici un site consacré aux arguments contre l'entrée du Kosovo à l'Unesco.
La Chine et la Russie font obstacle à une résolution imposant des sanctions au Burundi.
Bon, à part ça je pense que personne parmi mes lecteurs ne regrettera la disparition d'André Glucksmann.
Pour finir, une vidéo d'une de mes politiciennes espagnoles préférées... Une vidéo qui n'a rien à voir avec la nouvelle de 2013 "el 'conseller' de Empresa i Ocupació, Felip Puig, preguntó a la diputada de Ciutadans Inés Arrimadas si en el futuro posará desnuda en un cartel electoral, en referencia al desnudo protagonizado en el 2006 por el líder de Ciutadans, Albert Rivera, durante la primera campaña electoral en la que concurrió el partido". Sévillane, elle fait partie des politiciens "mas atractivos" selon El Mundo. Son discours contre Mas est bon (à part le volet européiste). Entre elle, et les leaders d'Izquierda Unido et de Podemos, il faut reconnaître que l'Ibérie a un don de produire des politiciens jeunes que nous n'avons pas.
NOUVEAU : en ligne "le Programme pour une gauche française"
Publié au Temps des Cerises en 2007. Mais puisqu'ils ne le vendent plus en format papier, le voici in extenso :
"Europarlement" : IU sur la Monarchie et la Syrie
Le 7 octobre la porte-parole de Gauche unie (Izquierda unida) au Parlement européen, Marina Albiol, a présenté une motion d'ordre au début de la session le mercredi à Strasbourg pour retirer de l'ordre du jour le discours du roi Felipe de Bourbon qui selon son groupe n'a pas de légitimité démocratique pour intervenir dans cette enceinte.
Au nombre des bonnes prises de position de Gauche unie aussi, l'intervention de Javier Couso le même jour déclarant à propos des appels des Occidentaux à Poutine pour qu'il ne bombarde que Daech : "Il est insultant que les États-Unis et de l'OTAN demandent de ne pas attaquer Al-Qaïda et Al-Nusra".
Œufs et lacrymos au "parlement" du Kosovo
"L'avenir de l'Europe se joue au Kosovo" avait dit Cohn-Bendit en 1999. Dans la grande démocratie que nous y avons créée, on se jette des œufs en plein parlement, et plus si affinités.
Le "premier ministre" Isa Mustafa avait déjà reçu une coquille sur la tête parce que l'opposition volait l'empêcher de faire un discours sur le dialogue avec la Serbie. Cette fois-ci (hier) les œufs ont encore volé, puis une bombe lacrymogène - deux députés femmes se sont retrouvées à l'hôpital. Le chef du Mouvement pour l'auodétermination Vetëvendosje, Albin Kurti, que Libération en 2007 présentait comme un "non-violent" (sic) a lui même lancé un des projectiles au gaz lacrymogène.
En cause un projet de dévolution de pouvoirs aux municipalités serbes, impulsé par l'Union européenne. Washington et Bruxelles ont protesté.
Le Kosovo essaie en ce moment d'adhérer à l'UNESCO avec entre autre le soutien de la Grèce de Tsipras qui, depuis son accord avec Merkel, a aussi "légèrement" trahi Belgrade. Autre nouvelle kosovare il y a quelques mois déjà (l'agence albanaise en langue anglaise n'est pas à jour) : le champion de boxe thaï natif de ce pays Valdet Gashi a rejoint les rangs de l'Etat islamique en Syrie qui a menacé d'attaquer les Balkans...
5 pays de l'Union européenne ne reconnaissent toujours pas le Kosovo : la Grèce, Chypre, l'Espagne, la Slovaquie et la Roumanie.
Catalogne, Syrie, Afghanistan
La politique est bien imprévisible. Les partis ne respectent pas leur programme, voilà d'ailleurs pourquoi les électeurs s'en détournent. Du coup, les pronostics deviennent hasardeux.
En Grèce A. Tsipras a trahi son électorat en signant le pacte d'austérité, ce qui n'empêche cependant pas le peuple grec, peu rancunier de revoter pour lui (mais avec 44 % d'abstention).
En Catalogne, je croyais que Podemos introduisait du flou dans le scrutin, mais c'est finalement Candidature pour l'unité populaire, parti indépendantiste d'extrême-gauche, qui apporte de la confusion en refusant de s'associer à Artur Mas, ce qui peut enrayer le processus d'indépendance (d'ailleurs que vaut un tel processus auquel 48 % des Catalans sont opposés ?).
Les Talibans reprennent Kunduz en Afghanistan. François Hollande joue les anti-Assad bornés à l'AG de l'ONU et se réjouit des frappes que nous menons sans mandat de l'ONU (vivement qu'il sombre dans l'oubli en 2017).