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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #peuples d'europe et ue tag

11 novembre 2013, en France et à Belgrade

11 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Après que j'aie assisté à une commémoration (pour l'éducation de mon fils), pitoyable commémoration du 11 novembre, dans une capitale régionale française (le plus pitoyable y était peut-être l'éloge des déserteurs fait par les enfants des écoles sur instruction de leurs pédagogues), l'homme de gauche "vertueux", pacifiste, d'origine immigrée, aussi antifasciste que ma famille de républicains espagnols, et exempt de tout rouge-brunisme que je suis, mais attaché à l'existence de la nation française comme facteur de résistance à l'hégémonie américaine et à la logique de la lutte des blocs Occident/Chine, ne peut s'empêcher de faire un clin d'oeil ici à un pays allié des Occidentaux en 14-18 et qui y perdit un sixième de sa population : la Serbie, qui commémorait aujourd'hui aussi son 11 novembre (cf dépêche de Tanjug ci-dessous). Le drapeau serbe flottait sur la Maison blanche en 1918 et ce pays passait pour un pays martyr aux yeux de tous.

 

Comme le rappelle JP Chevènement dans son dernier livre, la guerre de 14-18 ne fut pas une simple "folie" de dirigeants européens. C'est le résultat d'une agression du reste de l'Europe par l'impérialisme allemand qui a pris la décision de déclarer la guerre à la Russie après que les sociaux-démocrates allemands aient trahi l'idéal pacifiste de l'internationale socialiste (voir le billet ici). Et  même un pacifiste internationaliste endurant comme Romain Rolland, dans "Au dessus de la mêlée" que je lisais récemment, ne cherche nullement à minimiser la responsabilité allemande dans le déclenchement de la guerre, ni les actes de piraterie internationale impardonnables qu'ont été aux yeux de leurs contemporains le viol de la neutralité de la Belgique et le bombardement de la cathédrale de Reims. Rappelons aussi que la France était à cette époque la seule République du continent et qu'elle a résisté à l'attaque impériale allemande au nom de l'idéal de Valmy.

 

Qu'il y ait eu des absurdités de l'état-major (encore que toutes les offensives ne furent pas absurdes car elles devaient rendre service aux Russes pour soulager l'autre front, les Russes 3,3 millions de morts, premier pays pour le nombre de victimes, vous les auriez oubliés ?), que les Africains mobilisés sous notre drapeau aient été trop mal récompensés de leur sacrifice,qu'après 1918 la France ait traité sottement son ennemi vaincu (les Allemands), c'est certain. Mais cela ne justifie pas que l'on dissolve ce passé dans une nuit où toutes les vaches sont grises. Les raisons et les torts ne sont pas également répartis.

 

Aujourd'hui des factions d'extrême-droite s'en sont pris à M. Hollande, oubliant quel terreau d'unité nationale était le 11 novembre. Sans doute M. Hollande serait-il plus fondé à invoquer cette unité s'il s'était montré moins autiste dans l'exercice du pouvoir au cours des derniers mois (sur l'amnistie des syndicaliste, comme sur le mariage "pour tous") et si (entre autre) il ne pliait pas honteusement le genou devant l'Arabie saoudite et M. Netanyahou aujourd'hui, comme il le faisait devant le Qatar naguèreau détriment de la paix au Proche-Orient. Mais il est regrettable que cet esprit d'insurrection parfaitement dépourvu de repères et potentiellement très dangereux pour notre vivre-ensemble se nourrisse du fourvoiement moral de nos institutions. Il faut vraiment que tout un chacun individuellement et collectivement se mobilise, pour réapprendre l'histoire de notre continent, et refonder une République au service de valeurs de résistance éhique dans l'intérêt général de l'humanité. Des commémorations comme le 11 novembre devraient servir à cela.

 

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BELGRADE -- President Tomislav Nikolić on Monday took part in Armistice Day commemorations by placing a wreath at the Tomb to the Unknown Hero on Mt. Avala.

 Nikolić
Nikolić is seen at Mt. Avala on Monday (Tanjug)

After the ceremonial laying of the wreath, inscribed with the words, "To the heros of the Great War - proud descendants," Nikolić wrote in the memorial's guestbook:

"Many owe to Serbia, Serbia owes to you, without you this would be someone else's country, a foreign language would be spoken, foreign songs sung. On behalf of a grateful Serbia, which remembers and respects."

Nikolić was accompanied by Defense Minister Nebojša Rodić and Serbian Army chief Gen. Ljubiša Diković.

Serbia, along with other countries that emerged victorious from the First World War, is today marking Armistice Day.

The central gathering to mark the day was held at the Memorial to the Defenders of Belgrade, attended by Prime Minister Ivica Dačić, other government officials, and foreign diplomatic and military representatives.

Dačić noted in his address that Serbia "chose the right side" in both world wars, and that the country "believes that it needs to, in peace, strengthen its natural place, a place that it has in the family of equal and united European nations."

He said that it was necessary to, as we remember "our common ancestors" who were the innocent victims of war, make an effort and strengthen the awareness of the need to forgive, and a constant affirmation of life in peace.

The prime minister also stated that Serbia lost one third of its population in the First World War and suffered irreparable material destruction, and that it "did not completely recover from those consequences to this day."

Dačić reminded those gathered that the war started with "an attack on a kingdom in the Balkans, the Kingdom of Serbia," and according to reports, spoke with reverence about the Serbian victories in the battles of Cer and Kolubara, the country's heroic resistance in 1915, and the military's withdrawal through Albania - followed by the "resurrection" of the Serbian army, the breakthrough at the Macedonian Front, and finally the liberation in 1918.

He remarked that "history has been built up and enriched all these years with new findings, but also with stereotypes which put the spotlight on the numerous victories in the battlefield and the glorious heroic commanders, but also neglect the enormous losses and destruction."

According to the Serbian prime minister, it is courageous to fight for freedom, "that is an honor and a virtue," but, he said, "according to all yardsticks Serbia gave too much in the First World War."

Dačić said that it was the obligation of all, "regardless of ethnicity and religion" to "persevere" in the dignified memory of the war, but that it was also the obligation of everyone "to leave our descendants a better arranged, more stable, democratic and tolerant society, based on the principles of understanding, equality, cooperation, and non-violence."

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Pour la libération de Piotr Ikonowicz

1 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

piotr-copie.pngOn trouvera ci-joint une pétition pour la libération de Piotr Ikonowicz, ancien journaliste membre de l'aile gauche de Solidarinosc, ancien député de la gauche antilibérale polonaise, et membre actif du mouvement social polonais, dont j'ai parlé dans mon livre sur la Transnitrie puisqu'il faisait partie de notre délégation à Tiraspol. Vous pouvez également signer cette pétition.

 

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Nous nous adressons au Président de la République de Pologne pour lui demander de faire libérer Piotr Ikonowicz qui a été emprisonné pour avoir défendu un couple de personnes agées menacé d'être expulsé de leur logement et jeté à la rue.

 

Piotr Ikonowicz a été condamné pour des événements qui ont eu lieu en 2000, lors d'un procès où les règles démocratique d'un Etat de droit n'ont pas été respectées, alors même que plusieurs témoins des deux parties confirmaient la fausseté de l'acte d'accusation et que le jugement s'est appuyé sur la seule version présentée par l'accusateur. Protester contre l'expulsion en utilisant des méthodes brutales contre des personnes agées, invalides ou en état de grande précarité a poussé plusieurs citoyens respectueux des principes constitutionnels de justice sociale à agir, parmi lesquels Piotr Ikonowicz. Depuis cette époque, le Tribunal constitutionnel a d'ailleurs considéré que les expulsions de locataires étaient inconstitutionnelles.

 

Piotr Ikonowicz a fait après son arrestation la déclaration que nous reproduisons ici :



« 1. j'ai été condamné lors d'un procès biaisé puisque le jugement a été prononcé à l'encontre des preuves accumulées. Ce jugement visait à stigmatiser toute action fondée sur le droit à la désobéissance civile, pour la défense des personnes expulsées de leur logement en allant à l'encontre des principes constitutionnels. Par conséquent, je me considère comme un prisonnier politique.


2. Je demande aux autorités de la République de Pologne de prononcer un moratoire de cinq ans sur l'exécution des décisions d'expulsions des citoyens de leur logement.


3. Je commence à partir de maintenant une grève de la faim illimitée pour exiger l'application du principe énoncé au point deux. »

 

Nous, soussignés, appelons tous ceux et celles qui sont soucieux du respect des libertés fondamentales inscrits dans la Charte des droits de l'Homme des Nations Unies à s'adresser, où qu'ils soient, auprès des autorités polonaises pour exiger la libération de Piotr Ikonowicz qui fut un militant contre la dictature franquiste en Espagne, un militant pour les droits des travailleurs polonais qui a participé à la fondation du syndicat « Solidarnosc », qui fut arrêté à plusieurs reprises avant 1989 et qui se retrouve à nouveau en prison pour la cause de la défense des droits des opprimés, des exclus et des exploités. Il est inadmissible d'emprisonner des personnes pour la seule raison qu'ils s'élèvent publiquement contre la brutalité et pour exiger la modification d'une loi contraire aux droits humains et aux principes constitutionnels garantissant le caractère social d'un Etat.

 

Jean-Pierre Page, Syndicaliste, France

 

Raoul Marc Jennart, Essayiste, France

 

Jacques Berthelot, Economiste, France

 

Barbara Garson, Writer, USA

 

Frédéric Delorca, Essayiste, France

 

Susan George, Présidente TNI, USA, France

 

Samir Amin, Economiste, Egypte, France, Senegal

 

Yves Vargas, Philosophe, France

 

Jean-Louis Martinoty, Metteur en scène, ancien Directeur de l'Opéra de Paris, France

 

Tamara Kunanayakam, ancienne Ambassadrice de Sri Lanka auprès des Nations Unies, Sri Lanka

 

Domenico Losurdo, Historien, Italia

 

Catherine Samary, Economiste, France

 

François Houtard, Prêtre catholique, Belgique, Equateur

 

Jacques Kmieciak, Association des Amis d'Edward Gierek, France

 

Vladimir Caller, Journaliste, Belgique

 

Charles Hoareau, Dirigeant syndical, France

 

Jacques Cossart, Economiste, France

 

Claude Calame, Directeur de recherches à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales,  Centre Anthropologie et Histoire Monde antique, France

 

Edith Balantyne, ancienne Présidente de WILF (Women's International League for Peace and Freedom), Canada

 

Joanne Landy, Peace and Democracy, USA

 

Virginia Montes, Historienne, Brésil

 

Christian Celdan, ATTAC-CS, France

 

Annie Pourre, Réseau international Droit au Logement

 

Georges Menahem, Directeur de recherche CNRS - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord, France

 

Michel Hoare, Enseignant, Cinéaste, France

 

Anne Morelli, Historienne, Belgique

 

Jacques Bidet, Economiste, France

 

Solange Odiot, SOS Soutien ô sans papiers, France

 

Jean-Baptiste Eyraud, Droit au Logement, France

 

Gus Massiah, Economiste, France

 

 

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Mr Mélenchon et le "désastre dans la civilisation"

23 Septembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

mélenchonJe lis "Allemagne, un vote d'égoisme national" sur le blog de JL Mélenchon au sujet de la réélection de Mme Merkel : "Après tout, si le peuple l’a voulu que dire de plus ? Ceci : cette politique prépare un désastre dans la civilisation européenne. Il encourage les Allemands à croire que les millions d’Européens déjà soumis au talon de fer de la politique imposée par leur pays vont continuer à subir leurs mauvais traitements et leurs insultes avec gratitude et reconnaissance."

 

Et je me dis ceci : soit la réélection de Mme Merkel "prépare un désastre dans la civilisation européenne", vraiment (réfléchissez bien à ce que peut être un désastre dans un civilisation), et alors, il est criminel de rester ami d'un pays qui oeuvre à ce genre de cataclysme (la complicité d'un désastre est un crime contre l'humanité non ?), et il faut, d'urgence, briser toute alliance avec lui, et ré-occuper la Ruhr. Soit M. Mélenchon, exagère, n'a pas bien pesé ses mots. Et alors, je ne vois pas pourquoi je continuerais à le lire, ni à croire ce qu'il écrit, car je ne peux plus savoir quand ses propos sont dignes de foi et quand ils sont de purs artifices rhétoriques.

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Face to face, and back to back

17 Juin 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Ce soir un homme s'est arrêté à 20 h en face de l'AKM (Centre Culturel d'Atatürk) à Istanbul. D'autres personnes l'ont rejoint.

 

Canan me dit que l'image est plus forte que tous les rassemblements syndicaux qui étaient prévus.

 

La révolution turque est pleine de belles images. Je soupçonne beaucoup d'Occidentaux de penser que justement ce ne sont "que" des images, que, comme les "Indignados", ça n'ira pas au delà du symbole. Qui peut le savoir après tout ? Mais je sais que c'est ce que les gens pensent ici.

 

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Todd, le PS, la banque et l'Allemagne

12 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Extrait d'une interview de Todd dans Marianne :

 

"La réforme bancaire a été neutralisée par la toute fraîche députée PS Karine Berger, qui, je cite Wikipédia, avait auparavant travaillé pour Euler Hermes, filiale du groupe allemand Allianz, aidée par son associée, Valérie Rabault, venue, elle, de la Société générale et de BNP Paribas. Ensemble, elles ont signé un livre au titre visionnaire : Les Trente Glorieuses sont devant nous.

On pourrait aussi citer des gens comme Emmanuel Macron, jeune secrétaire général adjoint de l'Elysée, venu de la banque Rothschild. Le passé de ces personnes, et sans doute leur avenir, à partir de 2017, quand il n'y aura plus qu'une poignée de députés PS à l'Assemblée, sont dans le système bancaire. L'opération « mains propres » est donc un scandale. (...) L'incarnation totémique du système français, c'est Michel Pébereau, devenu le parrain de ce petit monde. "

 

En revanche je suis en désaccord complet avec Todd sur l'Allemagne, à la fois quand il présente Merkel comme une simple fondée de pouvoir des banques (c'est une fondée de pouvoir de son électorat) et quand il lance des anathèmes délirants du genre "La social-démocratie allemande, historiquement et géographiquement, est dans la continuité du protestantisme, donc du nationalisme.", ou "Mais l'Allemagne, qui a déjà foutu en l'air deux fois le continent, est l'un des hauts lieux de l'irrationalité humaine. Ses performances économiques « exceptionnelles » sont la preuve de ce qu'elle est toujours exceptionnelle. L'Allemagne, c'est une culture immense, mais terrible parce que déséquilibrée, perdant de vue la complexité de l'existence humaine."

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Pristina mon amour

12 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Konstantin Katchaline, journaliste à la Voix de la Russie, écrit dans Ria Novosti : "Fin mai-début juin, la 525ème brigade de renseignement et de guerre électronique (BRGE) sera [américaine] projetée au Kosovo. " - J'ai pas mal écrit sur les Balkans dans mes  bouquins.

 

RaptorA propos du Kosovo Le Monde dit encore sur le volet environnemental : "Cours d'eau contaminés, voitures vétustes, bords de route jonchés de détritus faute d'un système de collecte : le pays est une poubelle au milieu de l'Europe. Le coût annuel de la pollution a été estimé par la Banque mondiale à environ 221 millions d'euros. Elle cause chaque année, en moyenne, 835 décès prématurés, 310 nouveaux cas de bronchite chronique, 600 hospitalisations. Dans ce bilan catastrophique, le poids des deux centrales thermoélectriques nationales pèse lourd."

 

"L'avenir de l'Europe se joue à Pristina" écrivait Cohn-Bendit en 1999, pour nous inciter à bombarder Belgrade. Aujourd'hui qu'est-ce que l'Europe a produit au Kosovo ? Et pourtant elle prétend forcer la main à Belgrade pour mettre fin à l'autonomie du nord serbe. Vu le penchant des ex leaders de l'UCK pour l'homogénéité ethnique, les Serbes ont raison de se méfier. En plus il y a des tendances sécessionnistes chez eux du gouvernement autonome de Voïvodine. Grosse manif à Novi Sad hier.

 

Il faudrait que la gauche (dans mon vocabulaire c'est la gauche de la gauche) ose dire quelque chose là dessus. Mélenchon a essayé en 2008. Pourquoi tant de silence ? C'est à 2 h de chez nous.

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EADS aux banquiers

3 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

moneyC'est Mélenchon qui l'explique sur son blog "En septembre 2012 déjà, il était question d’une fusion entre le géant franco-allemand et le britannique BAE, héritier de British Aerospace. On avait craint les conséquences stratégiques désastreuses du tropisme libéral de Thomas Enders, le remplaçant allemand de Louis Gallois. Finalement, cette fusion ne s’est pas faite. C’est l’Allemagne qui a stoppé le processus. Pour un motif que les Français n’avaient même pas imaginé formuler : parce qu’elle redoutait une perte de souveraineté industrielle et stratégique. Mais le pire était à venir. Depuis décembre 2012, avec l’aval du gouvernement Ayrault, la finance n'a cessé de conforter son emprise sur EADS. Cette attaque se matérialise par « un accord de gouvernance ». Il fait suite à la sortie d’actionnaires privés du capital d’EADS. Cet accord entérine un recul des parts des Etats français, allemand et espagnol. Dès lors ceux-ci sont empêchés dorénavant de bloquer les décisions stratégiques qui pourraient leur nuire. De cette façon, EADS est un peu plus mis dans la main de la finance internationale. Cette mascarade à un prix. Elle oblige EADS à racheter une partie de ses propres actions aux actionnaires privés. Ceux-là même qui s’enfuient. Au premier rang desquels on trouve Arnaud Lagardère. Et il lui faut encore vendre le reste au plus offrant sur les marchés financiers. A l’annonce de cet accord absurde, l’action valait 25 euros. A peine 3 mois plus tard, elle vaut 40 euros ! EADS ayant annoncé longtemps à l’avance le rachat des actions, il était évident que le cours monterait et que l’opération de rachat qui était alors estimée à 3,3 milliards d’euros serait largement plus coûteuse. Résultat : le rachat d’actions pourrait coûter deux fois plus cher que prévu. Un gigantesque gaspillage financier au détriment de la stratégie industrielle pour l'aéronautique. Et à la table de ce gaspillage, l’assemblée générale des actionnaires tenue le 27 mars a décidé que Lagardère serait prioritaire sur les autres actionnaires pour accéder au programme de rachat d’actions."

 

Aujourd'hui EADS est entre les mains des banquiers Pébereau et Trichet et de M. Mittal...

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Mélenchon sur le budget, sur le différentialisme, et sur l'Allemagne

23 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Mélenchon a raison sur son blog de condamner la timide abstention des députés du Front de gauche sur le budget d'Ayrault :

 

assnat"C’est dans ce contexte qu’est intervenue, écrit-il, notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas un secret : le Parti de Gauche, comme la totalité des représentants des  partis du Front de Gauche à la coordination, sauf ceux du PCF, étaient partisans de voter contre ce budget. Ce n’est pas une affaire de posture plus ou moins frontale vis-à-vis du PS et de son budget. C’est d’abord une appréciation sur le fond : c’est un mauvais budget pour le pays et dans le contexte de récession commencée. C’est le budget de la plus grande contraction de la dépense publique depuis plusieurs décennies. C’est aussi le budget d’une RGPP aggravée dans tous les ministères non sanctuarisés. Enfin parce que nos groupes parlementaires ont voté contre la loi de programmation budgétaire pluriannuelle. Dès lors il est normal d’en refuser la première application. Mais le fond est aussi politique : il s’agit de la mise à distance qu’il faut affirmer avec tout le système et la politique du nouveau gouvernement. Bien-sûr, aucune voix des nôtres n’a soutenu ce budget. Pas un parlementaire du Front de gauche n’a voté le budget des socialistes. C’est le point clef. Il n’y a donc pas de fracture politique dans le Front de Gauche à propos de l’autonomie face au gouvernement et au parti qui le dirige.

 

Le groupe à l’assemblée s’est donc abstenu. Mais pourquoi pas de vote contre ? Croyons-nous réellement qu’il peut se passer quoi que ce soit qui inverse la politique du nouveau gouvernement hors des clous de la loi de programmation budgétaires contre laquelle nous avons voté ? L’orientation n’est-elle pas affichée sans ambages ? Nos amendements n’ont-ils pas tous été rejetés ? Et cela alors même qu’ils étaient exactement rédigés comme ils l’étaient à l’époque où nous étions dans l’opposition et que les socialistes les avaient votés avec nous ?  Cette ligne n’est-elle confirmée et approfondie depuis par le plan Gallois et la déclaration de la conférence de presse du président ? Je sais très bien que nous partageons tous cette appréciation. Que veut dire alors l’abstention dans ces conditions ? Selon nous c’est une source de confusion pour les nôtres et un signal de souplesse que la violence du gouvernement Ayrault interprète comme un aveu de faiblesse et l’affichage d’une divergence interne au Front de gauche. Tout cela parce que les socialistes et leurs journalistes jouent le petit jeu de répéter que nous votons avec la droite ? Qui est-ce que cela trouble à part ceux qui sont déjà troublés de toute façon ? Le PS faisant la leçon sur les votes avec la droite après sa collusion avec le traité de Sarkozy ?"

 

Il y a aussi des remarques intéressantes de Mélenchon à propos du "différentiaisme" de Hollande, même si je suis en désaccord avec la défense du "mariage pour tous" par le leader du PG (en ce qui me concerne je suis pour l'abrogation du mariage).

 

Jeu damesJ'aime bien aussi ce paragraphe réaliste sur l'Allemagne :

 

"C’est sans doute même le problème fondateur. C’est pour contenir une propension allemande à toujours vouloir pousser les murs que les politiques européennes ont été construites. La première union européenne, n’en déplaise à la légende dorée, n’a pas d’autre but que d’empêcher un retour de l’antagonisme franco-allemand inacceptable dans le cadre de la confrontation avec le glacis soviétique dont la point avancée sur l’ouest était… l’autre Allemagne. Quand la réunification s’est faite, on a su immédiatement que l’histoire ne s’était pas effacée autant qu’on le croyait. Comme les Français l’exigeaient, le gouvernement allemand mit un mois à reconnaitre la ligne Oder-Neisse comme frontière intangible à l’est. Mais il la reconnut. Ce ne fut pas la même musique quand, sans attendre les garanties que les Français avaient demandées sur les droits de minorités, Berlin reconnu l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en quarante huit heures, aggravant le sentiment d’impunité des dirigeants croates d’alors. Ces souvenirs nous font rappel au réel. L’Allemagne est une puissance politique en premier lieu. Souvent les dirigeants français pratiquent un angélisme très bêta à ce sujet. Comme ils sont travaillés à mort par le déclinisme ambiant et très intrusif de la bonne presse des élites françaises, ils commettent deux erreurs. La première est de croire que les dirigeants allemands sont complexés comme eux. La seconde d’oublier que l’esprit de capitulation est une tradition des élites françaises. Comment oublier l’ampleur de la collaboration de celles-ci pendant l’occupation nazie ? Ni combien et quels journaux durent être confisqués à la libération."

 

Puis après avoir observé que l'objectif de Mitterrand à Maastricht (encadrer l'Allemagne), a échoué (c'est l'Allemagne qui nous a encadrés), Mélenchon conclut : "Tout cela doit nous aider à évaluer correctement le rapport de force avec l’Allemagne au lieu de nous traîner à la remorque de la chancelière, des retraités et des trouillards."

 

On connaît le choix stratégique de Mélenchon dans ce but : "l'autre Europe". Je préfère personnellement celui de Nikonoff que celui-ci énonce à nouveau avec brio dans un billet récent en critiquant au passage son propre choix terminologique il y a quelques années en faveur du concept flou de "désobéissance". Reste à ce dernier à penser l'option géopolitique par laquelle la sortie de l'Union européenne ne rimerait pas avec confrontation ouverte avec l'Allemagne, et donc à définir une confédération franco-allemande alternative à la sortie "sèche" de l'Union européenne...

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