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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #peuples d'europe et ue tag

L'héritage français et le problème de l'inquiétude de l'esprit

21 Juillet 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Comme Diogène promenait sa lanterne dans les rues d'Athènes à a recherche d'un homme ou de ce qui mériterait cette appellation, je continue d'agiter la mienne au dessus des vieux livres en essayant de comprendre ce que l'héritage historique de la France peut signifier aujourd'hui de positif pour un esprit de gauche ancré dans le XXIe siècle. C'est un exercice intellectuel auquel nos élites rechignent car elles le suspectent de passéisme et de fermeture aux apports extérieurs de notre époque. Etant moi-même largement d'origine étrangère, et ayant montré à travers l'Atlas alternatif notamment mon ouverture à tout  ce qui se passe aux quatre coins du monde je me sens à l'abri de ces accusations, et simplement je ne vois pas pourquoi je m'interdirais de comprendre en profondeur l'héritage français, alors que d'autres (certains dignitaires de l'UMP) s'autorisent à imposer l'usage de l'anglais dans leur ministère, ou encore (sur les sites comme MSN ou Yahoo) nous infligent l'actualité des stars étatsuniennes comme si nous étions obligés de connaître par coeur leur pédrigrée. Que chacun se sente libre de connaître ce qu'il veut.

 

Dans le cadre de ma petite enquête, j'ai envie tout d'abord de revenir à ce numéro de 1919 de la NRF et plus particulièrement à l'article du sociologue durkheimien Raymond Lenoir intitulé "La pensée française devant la guerre".

 poilus

La France est victorieuse mais exsangue. La NRF juge utile de réfléchir à la singularité de la pensée française, à la fois ouverte aux apports extérieurs, mais différente de ses concurrentes allemande et anglo-saxonne par son refus de la religiosité.

 

Certains passages de Raymond Lenoir, le choix de ses mots, retiennent l'attention (même si on a le sentiment d'avoir déjà lu cela ailleurs).

 

A propos de l'Allemagne romantique postkantienne il note : "Telle est la sensibilité allemande. Tout en elle traduit le trouble, l'inquiétude violente, le désir de vivre insatisfait. On sent ses religieux, sesmusiciens, ses philosophes à la poursuite de la vie. Mais elle est impétueuse et brutale ; c'est une chasse plutôt qu'une recherche. La vie se dérobe. Ils voudraient l'enserrer, la contenir dans un mouvement du coeur, dans un thème ou dans une formule, car ils croient encore à la puissance magique des formules. Ils apprêtent un piège dialectique. La vie mobile et fuyante contourne les appareils formidables des mots sans laise d'elle davantage qu'un reflet. Ils essaient lors de l'imiter ; ils se eulent multiples et universels comme elle. Ne voyant plus dans le réel que conflits, contradictions, antagonismes, ils demandent à l'imagination distendue le secret des métamorphoses. Le même mouvement d'idéalisme traverse Hegel, Fichte, Schelling et Wagner. Ils n'ont jamais su trouver la forme harmonieuse et aimée en qui la vie suspendue s'évanouit et s'achève. Leur métaphysique ne trahit qu'un mauvais esprit de révolte et leur inquiétude ne s'apaise que dans un rêve d'orgueil mystique. Ils ne savent que l'art de rêver".

 

Nietzsche le francophile, et Norbert Elias quinze ans après Lenoir écrivirent des choses semblables.

 

Lenoir estime qu'après le vide créé par l'échec de l' "aventure impériale" en France, la philosophie française à travers le spiritualisme s'est laissée envahir (parallèlement à l'occupation militaire) par cet esprit allemand. Ainsi, "la philosophie est devenue une manière d'art quand elle n'est pas une théologie bâtarde. La religiosité, le moralisme, le mysticisme sont les qualités auxquelles se reconnaît un "esprit phioophique". Tout est vu sous l'espèce du bien et sous l'espèce du beau (...) La dissociation de la sensibilité et de l'intelligence, la prééminence de la sensibilité, la confusion des idées, qui s'ensuivirent, coïncidèrent avec une méconnaissance de l'esprit français".

 

Lenoir n'est pas beaucoup plus tendre avec l'esprit anglo-saxon :"Nous avons des affinités avec la pensée anglo-américaine : même positivité, même goût du détail concret, même sentiment de l'expérience ; dans notre passé, les contacts avec l'Angleterre furent féconds (...) Mais là doit s'arrêter l'échange. Car nous ne tendons pas depuis tant de siècles à nous affranchir de toute tutelle religieuse pour remplacer la religiosité allemande par la religiosité anglo-américaine (...) Aussi les résistances que le Pragmatisme a rencontrées en France sont légitimes ; elles doivent être maintenues. Car le peuple américain fait l'apprentissage de la pensée. Il vient de s'apercevoir que la pensée matérielle n'est pas tout ; que l'homme n'épuise pas, même en des labeurs gigantesques, son activité ; qu'il existe aussi une vie spirituelle. Sa religiosité, son inquiétude morale, son idéalisme sont l'expression lyrique et confuse de cette découverte. (...) Et l'Amérique est vraisemblablement appelée à connaître, maintenant que son union nationale se fait au sortir de cette guerre, une crise intellectuelle qu'elle soupçonne à peine".

 

Que serait alors l'esprit français entre ces deux modèles ?

 

Lenoir le caractérise ainsi : "Sans désapprendre de pleurer et de rire, il a apris la mesure dans l'expression des sentiment. Jamai il ne s'abandonne à l'ivresse de sentir. C'est qu'un plaisir d'intelligence rend plus intense encore son émotion. (...) Car l'esprit français n'est ni très sensuel ni très mystique. Il ignore la sensualité inquiète, énigmatique et pesante des pays protestants. Amoureux des lignes, des couleurs et des formes, il goûte dans les sensations une joie pure et subtile. Il est trop mobile pour être sentimental. Il y a en lui un besoin de précision et de netteté par quoi il répugne, jusque dans sa musique même, qui est musique de danse, aux inquiétudes prolongées. Pour lui le monde extérieur existe. Et, comme il est curieyx, le spectacle des choses l'empêche de méditer trop longtemps et de se perdre dans la contemplation mystique du moi. Il ignore le tourment infini, car il sait que là où sont les raisons véritables de vivre est aussi la joie de vivre. Sa tristesse est dans la nostalgie, dans le regret des horizons accoutumés. Depuis Ronsard, son lyrisme intérieur et sans fièvre dit la fluctuation des désirs précis et le retour des saisons".

 

Selon Lenoir cet esprit va avec le mélange de scientificité et de scepticisme qui caractérisait le 18ème siècle.

 

On peut se demander si la pensée française des années 60-70, 50 ans plus tard, en utilisant Nietzsche, Heidegger et Freud contre le rationalisme n'a pas en quelque manière prolongé l'inquiétude morale à laquelle le style français de la grande époque devait être, selon Lenoir, l'antidote. Elle l'aurait prolongé, en lui ôtant son horizon mystique, remplacée par une sorte de bougisme politique dont Bernard-Henri Lévy et la croisade pour les "droits de l'homme" seraient un des ultimes avatars.

 

A la lecture de tout cela, on voudrait partir en quête de cet art de vivre et de penser vers lequel la NRF voulait faire signe pour reconstruire la France, en savoir plus sur son compte (même si l'on n'est pas tout à fait novice en la matière et qu'il nous suffit de nous souvenir de notre enfance il y 30 ans pour en reconnaître certaines traces). Il se trouve que par hasard, je me suis procuré un numéro de la revue La Vie parisienne de mai 1957. La revue alors a presque cent ans. Bien que marquée, au sortir de la seconde guerre mondiale, par la culture anglo-saxonne encore plus que ne l'était l'époque de Raymond Lenoir, elle se veut encore la vitrine d'un art de vivre français : cette civilisation du vin, du café-théâtre et des femmes légères qui faisait encore de Paris à l'époque une capitale légendaire dans le monde.

 

A sa lecture il est évident que le monde qu'elle dépeint et défend n'est plus le nôtre, et trouverait difficilement un moyen de s'imposer ou de revivre parmi nous.

 

Je lisais hier soir dans les pages de cette revue une évocation par Roland Dorgelès de l'académie Goncourt de ce qu'était le Montmartre de 1910-1920, quartier de pauvreté et de Bohème, où l'on enterrait un jeune camarade chaque années, mais où les "vingt francs" pour boucler les fins de mois "finissaient toujours par tomber du ciel" et où il y avait "de vrais jardins que Pâques fleurissait de lilas". Un quartier d'art et d'amour libre "à part le mariage, toutes les liaisons nous semblaient légitimes". Dorgelès a la bonne idée de décrire l'amour à Montmartre en ce temps-là, le rite des idylles comme il dit (de ces idylles dont l'espérance de vie n'excédait pas six mois).

 montmartre.jpg

Il détaille qui étaient les proies des artistes et écrivains de l'époque : "les petites de là-haut, trottins, dactylos, modèles, ingénues de dix-huit an, qui se mettaient à aimer, sans désir et sans fièvre, tout bonnement parce qu'elles atteignaient l'âge". Il raconte comment ils voyaient ces gamines grandir, simples enfants auxquelles ils ne prêtaient pas attention, jusqu'au jour où les seins se formaient, les hanches, et alors toujours la même chose, ils leur offraient un verre, parlaient de choses artistiques auxquelles les filles ne comprenaient rien, les embrassaient sur la bouche, puis un jour les faisaient monter chez eux. Dorgelès raconte notamment une histoire singulière qu'il eut avec une pauvrette de cette classe qui travaillait dans la couture et vivait chez sa tante dans un tout petit logement. Par respect et affection pour elle il se garda de coucher avec elle, mais un jour se laissa aller à sauter sa meilleure amie. Ladite amie lui demanda de l'aider à avoir une promotion sociale, et lui la fit entrer comme danseuse dans un cabaret. Au final celle-ci allait devenir une "poule" comme il dit, c'est-à-dire une quasi-prostituée, alors que la jeune première avec qui il avait toujours refusé de coucher lui en voulut toute sa vie de ne pas lui avoir assuré le même avenir. Il eût beau lui dire qu'il avait voulu préserver sa vertu, il était plus enviable alors pour une femme de se prostituer dans les cabarets que de rester couturière. La prostitution était le seul avenir désirable pour elle.

 

On découvre en lisant ces pages que l'art de vivre de Montmartre reposait profondément sur la prostitution généralisée de la gent féminine, comme le style français se nourrissait du quasi-servage de mes ancêtres ouvriers agricoles dans le Sud-Ouest. C'est à ce prix là que le "génie français" cultivait sa sensibilité propre.

 

On ne peut pas souhaiter que renaisse ce mode de vie-là, pas plus qu'on ne pourrait vouloir le retour de la consommation de vin des années 1930 à l'heure où tout le monde a une voiture et où l'alcool peut causer tant de décès sur les routes.

 

Est-il possible de repenser un "esprit français", en prise avec un certain art de vivre et une certaine sensibilité tels que les décrit Raymond Lenoir en 1919, sa quiétude intellectuelle, son "mol oreiller du doute" et son hédonisme délicat, sans toute l'infrastructure sociale - et toutes les injustices atroces - qui, il y a cent ans, en constituaient le fondement ? Voilà la grande question sur laquelle me laissent ces lectures.

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Le débat islandais

27 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Le militant d'Attac Islande Bjarni Gudbjornsson  nous ayant fait l'honneur de s'abonner au blog de l'Atlas alternatif, j'en profite pour mentionner ici son courrier public repris notamment sur ATTAC 78 en février dernier et qui avait le mérite de relativiser une trop rapide idéalisation des réformes politiques sur son île. Une manière aussi de rappeler qu'un débat approfondi existe sur ce qu'il se passe dans ce pays, même si, on s'en doute, ce débat ne passera jamais le filtre de nos grands médias.


iceland.png"J'aurais préféré pouvoir répondre "oui" à la thèse qu‘il y a  en Islande une "révolution non-médiatisée anti-capitaliste et démocratique"  mais, malheureusement, la conclusion  de Pascal Riché est plus proche de la réalité si l’on ignore sa mauvaise foi et ses simplifications : "On est donc  loin du conte de fée qui circule sur le net. L'Islande ne vit pas une alternative réussie et harmonieuse au capitalisme, mais une suite de tâtonnements confus, douloureux et résignés… en restant dans les rails du FMI. "

 

Nous sommes en pleine crise économique, politique, sociale, financière sous la tutelle du FMI qui en Islande, comme partout ailleurs, suit son orientation néolibérale et ne fait qu’approfondir la crise.

 

Après la révolte on a voté à gauche, mais le nouveau gouvernement est resté bon élève du FMI et fait la politique de droite.

 

Deux des trois banques nationalisées d'urgences ont  été reprivatisées sans réforme; le taux de chômage tourne autour de 9 %, et autant de monde a émigré ; augmentation des impôts ; baisse du pouvoir d’achat ; les dettes insupportables ; des scandales infinis liés à la finance et la politique; les mouvements sociaux désorientés...

 

L'un des objectifs du plan FMI-gouvernement est de ramener le déficit public à zéro en trois ans durant l’année  2013, ce qui entraînera d’énormes coupes dans les dépenses les plus indispensables que sont l’éducation, la santé publique, la sécurité sociale ; et de finir la dispute sur IceSave, le troisième version de l’accord est en discussion à l’Assemblée ces jours-ci.

 

Le patronat et la confédération des syndicats font pression pour qu'on ouvre les portes aux investisseurs étrangers pour nous sauver de la crise...

 

Des fois il est difficile de rester optimiste mais la lutte continue pour que l'Islande ne devient pas le sujet d'un nouveau chapitre dans la réédition du livre de Naomi Klein "La Stratégie du choc" -

le capitalisme de désastre frappe à la porte.

 

Avec mes meilleures salutations.

 

Bjarni            Attac Islande"

Rappelons quand même que depuis lors près de 60%  ont dit "non" par référendum, le samedi 9 avril, à la finance internationale et à leur gouvernement, leur refus de payer les pots cassés de la Grande Crise.Tout n'est pas perdu.
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Très mauvais débat Le Pen Mélenchon

14 Février 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Ce que je peux voir du débat Mélenchon-Le Pen sur le "best of" de BFM TV me déprime.

 

JL Mélenchon ridicule dans son invocation d'un "SMIC européen" dont chacun sait très bien qu'il ne verra jamais le jour, Marine Le Pen qui accapare au service d'une idéologie islamophobe agressive l'idée d'un protectionnisme national pourtant nécessaire pour faire avancer un programme de gauche dans ce pays. JLM a ainsi montré, contre la caste médiatique, qu'il n'était pas sur la même longueur d'onde que le FN (et même qu'il était plus proche qu'il n'y paraissait des idées du parti socialiste ! ouf !), et Marine Le Pen montre aux ouvriers qu'elle est de leur côté... mais contre l' "infâme immigré" transformé en cheval de Troie des multinationales (il lui sera de toute façon plus facile de taper sur les musulmans que sur les entreprises du Cac40).

 

grille.JPG

Splendide ! le débat politique est ainsi gelé pour les 20 ans qui viennent, et Sarko-DSK se feront toujours élire brillamment avec 50 % d'abstention.

 

On attend toujours, à gauche, le politicien courageux et clairvoyant qui défendra à la fois le protectionnisme économique national et la solidarité avec les immigrés, seule solution pour sortir le pays du naufrage européiste programmé...

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Balkans

13 Février 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Félicitations à Edgar pour son obstination à faire connaître le scandale de la création d'un Etat peu recommandable sous le haut patronnage de l'Union européenne du côté de Pristina. Il prend ainsi le relai d'autres esprits courageux et indépendants que j'ai connus avant lui qui écrivaient aux rédactions des journaux, et faisaient circuler des textes. Ces esprits se sont heurtés au mur de l'indifférence et se sont lassés. Ceux qui ont essayé d'écrire sur le sujet ont été confinés chez des éditeurs très à droite. Et ceux qui ont échappé à ce destin n'ont pas été lus : mon livre 10 ans sur la planète résistante est resté chez Thélès (donc aucune bibliothèque ne l'achète), et le livre de Diana Johnstone La Croisade des fous au Temps des Cerises est épuisé. Je regrette que, du coup, les lecteurs d'Egar qui veulent plaider en son sens recommandent là dessus une vidéo de Michel Collon. Collon est percutant mais assez schématique sur ce sujet comme sur d'autres. Lui seul surnage parmi les auteurs que le système a coulés. Un peu dommage quand même.

 

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Aujourd'hui à propos des Balkans il y a du nouveau. Il y a eu des manifestations de masse en Serbie contre le gouvernement européiste il y a 8 jours. Pour la première fois depuis 10 ans les Serbes ont dépassé leur fatalisme pour battre le pavé. Hélas les gens qui ne lisent pas le serbe doivent se contenter des infos de la très européiste radio B92, autant dire que nous ne savons rien. De même que nous ne savons presque rien de l'Albanie où le gouvernement en place est si illégitime que pendant des mois le parlement n'a pu siéger (j'en ai parlé sur le blog de l'Atlas alternatif l'an dernier). On annonçait une possible révolution du Jasmin aussi dans ce pays, mais qui sait quoi que ce soit de ces pays à deux heures et demi de chez nous en avion et fermement tenus en main par des amis de la Commission européenne ?

 

Et que sait-on d'ailleurs de la récente révolution égyptienne à part quelques images passées en boucle ? Que s'est-il passé dans les provinces ? Qui sait quel rôle la classe ouvrière a joué dans ces événements ?

 

Il y a dix ans Michel Collon me proposait à moi et quelques autres de faire un portail de l'info alternative sur Internet qui aurait pu pallier la cécité de nos médias. On croyait en Internet. Huit ans plus tard quelqu'un a dit "une fondation de contre-information ça ne peut marcher qu'avec 1 million d'euros de mise de départ". C'était la voix de la sagesse, le juste bilan des années 2000, qui explique qu'au fond plus personne ne cherche à s'unir sur un projet alternatif et chacun préfère cultiver ses petits billets et ses petites traductions dans son coin, avec son mini-réseau de diffusion. Assez dérisoire tout ça quand même. Médias partout informations nulle part !

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La montée de l’Extrême droite en Europe de l’Est

28 Décembre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Un texte de moi circule un peu chez les militants en ce moment : une "oeuvre de commande" comme on dit, en fait un article "La montée de l'Extrême droite en Europe-de l'Est" écrit un peu vite à la demande de l'Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) pour leur journal, mais il faut croire qu'il répond à un besoin d'information. L'article est disponible ici.

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Mensonges, mentiras, lies

16 Décembre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Lisez cette nouvelle qui fait la Une de la presse serbe aujourd'hui. Demandez vous pourquoi notre presse n'en parle pas et dans quel monde nous vivons...

 

FD

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Kosovo.jpg

 

Marty: Everyone knew about shocking crimes

 

16 December 2010 | 19:19 | Source: B92, Tanjug 

 

PARIS -- Council of Europe (CoE) Rapporteur Dick Marty addressed reporters today as his draft report on human organ trafficking was adopted.

 

The Swiss, known for his exposure of illegal CIA-run prisons in Europe, put together a damning report on allegations that Serb and other civilians in Kosovo were kidnapped in the wake of the 1999 war, and taken to Albania where their organs were removed and sold in the black market.

 

The document names current Kosovo Albanian PM Hashim Thaci, formerly one of the leaders of the so-called Kosovo Liberation Army (KLA), as being responsible for these, and other serious crimes.

 

As the CoE Legal Affairs and Human Rights Committee met today in Paris to adopt the report and draft acresolution that is expected to be debated in late January, Marty spoke to journalists during a news conference.

 

He stressed that he was "particularly shocked" to find out during his two-year investigation that a large number of people, and organizations, knew about the crimes but "did not wish to talk about it".

 

Marty noted that his report "said nothing new", and that "everybody knew about the crimes of the KLA".

 

What is new, the Swiss explained, "is that someone has said it, and put it in writing".

 

Marty told reporters that his task was to determine the facts related to a book written by former Chief Hague Prosecutor Carla Del Ponte - who first publicly mentioned the organ trafficking allegations in early 2008 - and that his job was "very delicate", because many people chose not to talk to him or his associates.

 

"The report simply determines that disturbing things have happened, that there is serious evidence that indicates the crimes did happen, that the crimes were committed by KLA members, and that to this day, these crimes have not been punished," Marty said.

 

The CoE rapporteur added that "these crimes have never been the subject of a serious investigation."

 

"Another revelation is that they include the territory of Albania. In that absolutely chaotic period in 1999 and 2000, that is, after the end of (NATO) bombardment and establishment of UNMIK, the KLA exercised power in the entire territory (of Kosovo), and that is when the crimes were committed. People were kidnapped, deported to Albania. You are aware that EULEX has opened an investigation related to secret prisons, Kukesh in northern Albania is mentioned there."

Marty went on to say that some parts of his report document "open ties between organized crime and politics, including representatives of the government", and that he was "not guided by rumors, but described the crimes based on many testimonies, documents and objective findings".

 

"Finally, we arrived at the conclusion that these events were known to many intelligence services from many countries. This was known to the police, to a large number of people, who would privately say, 'yes, I am aware of that', but who, for the sake of political opportunism, would decide to remain silent," he continued.

 

"What has shocked me is that most facts in this report were known to a large number of organizations, and yet that there was silence about it until this day. I believe that a future of a country cannot be built without truth, without insisting on truth and memory. There will never be peace between various communities if the principle of 'not wanting to know' continues," Marty warned.

 

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Post scriptum : Le Monde a enfin daigné commenter l'info mais le 17.12 (le lendemain) et surtout pour dénigrer le rapport de Dick Marty en se fondant pratiquement sur le seul avis... de mon ancien maître de conf' à Sciences Po Jacques Rupnik qui s'était déjà distingué en 1999 dans de brillantes analyses du genre "Milosevic est un fou suicidaire qui laissera anéantir son pays plutôt que de signer la paix avec l'OTAN". Circulez y a rien à voir on vous dit !!!!!

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Sortir du Traité de Lisbonne : mode d'emploi

5 Décembre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

C'est Mélenchon qui l'explique dans cette vidéo et cela semble tenir la route : pour lui, sortir de l'UE serait absurde, mais il promet que, pour récupérer la liberté de nationaliser les services publics, il demandera un droit "d'opting out" du traité de Lisbonne et, si les partenaires européens refusent, il soumettra sa politique à référendum et, si le peuple l'approuve, il retirera la signature de la France du traité de Lisbonne.

 

Je pense cependant que ce programme intéressant ne peut fonctionner que si par ailleurs on crée des collectifs "ras le bol de l'Europe" un peu partout (des lycées aux maisons de retraites), qui redonnent à la France une forme de confiance en elle-même dans un esprit non-chauvin et non-xénophobe, un peu comme les collectifs du "non" au traité constitutionnel en 2005. Ce travail à la base est fondamental.

 

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Nikonoff, Hemet, le M'PEP, l'Union européenne et les partis politiques

12 Novembre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Je répercute ici une information que m'envoie Gilles, un lecteur de ce blog. Patrice Hemet et Jacques Nikonoff du Mouvement pour une Education Populaire (M'PEP), un mouvement issu d'Attac, et qui avait bien voulu faire de la pub en 2008 pour mon Programme pour une gauche française décomplexée, viennent de publier un rapport important qui dénonce l'européisme de la plupart des partis politiques et organisations syndicales de ce pays. De cet unanimisme européiste, Nikonoff et Hemet retranchent le Mouvement politique d’éducation populaire, l’Arc républicain de progrès,

 

Debout la République (DLR), le Mouvement républicain et citoyen (MRC), et le Front national (FN), tout en montrant que DLR est insuffisant sur la question, et que le FN est en fait dans le registre de "l'arnaque" (je cite) sur ce sujet.

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Dans une liste complémentaire ils examinent les positions du journal mensuel Bastille-République-Nations, des Clubs « Penser la France », du Collectif républicain des gaullistes de gauche (CRGG), du Comité Valmy, de la Fondation Copernic, du Front syndical de classe, de la Nouvelle action royaliste (NAR), du Parti ouvrier indépendant (POI), du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), du Rassemblement des citoyens pour la République (RCR), de Résistance et renouveau gaulliste, de l’Union populaire républicaine (UPR). 

 

Ce recensement est sans doute utile en ces temps où le totalitarisme soft euro-atlantiste a du plomb dans l'aile.

 

Gilles attire aussi l'attention des lecteurs sur le règlement n°2004/2003 du parlement et du conseil européen du 4 novembre 2003 relatif au statut et au financement des partis politiques au niveau européen analysé par feu-Raymond Morvan. Ce règlement impliquerait que les partis subventionnés par l'UE doivent être subordonnés aux traités et principes de l’Union européenne, soumis à des vérifications régulières confirmant qu’ils sont bien un « facteur d’intégration » au sein de cette Union, et qu'ils peuvent être financés, dans ce cadre, à hauteur de 75%. En tout état de cause, dit-il, les cotisations des adhérents jugées « admissibles » ne peuvent excéder 40% du budget annuel, ce qui signifie clairement que l’équilibre financier de ces partis dépend de l’UE, que le financement des « partis européens » ne peut en aucune manière reposer sur les seules cotisations des adhérents...

 

Je n'ai pas pu vérifier le bien-fondé de ces dernières informations en me plongeant dans la lecture du réglement en question. Je laisse au lecteur le soin de le faire.  

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