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Je sécessionne, il sécessionne, nous sécessionnons
C'est beau le droit quand même. Voici ce qu'un député UMP (M. Yves Nicolin) a demandé au ministre de l'intérieur (question écrite du 6 avril 2010). Notez que je soutiens pour ma part que l'annexion du royaume de Navarre par la France en 1620 était illégale. La question de la légalité du traité d'annexion de la Savoie occupe quelques esprits oisifs dans le sud-est de la France. Des gens qui pensent qu'il serait bien de tenter des expériences politiques sur leur petit bout de terre, en s'affranchissant de la solidarité avec notre république fatiguée. "Ciao les mecs ! chacun pour soi et le FMI pour tous". Au fait la Savoie, elle fera comment pour échapper aux diktats du G20 ? En se mettant à l'école de l'Abkhazie ?
"M. Yves Nicolin attire l'attention de M. le secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales sur les risques juridiques, politiques et institutionnels majeurs qu'entraîne le traité d'annexion de la Savoie. À l'occasion du 150e anniversaire de l'annexion de la Savoie par la France, des cérémonies et diverses festivités et visites officielles sont programmées durant toute l'année 2010 notamment à partir du 24 mars puisque c'est par un traité signé à Turin le 24 mars 1860 que les arrondissements de Nice et la Savoie (les deux départements 73 et 74 actuels) ont été rattachés à la France du second empire. Sa question se pose pour deux raisons juridiques précises : d'abord et avant tout à l'échelle nationale parce que se pose sans doute une question d'intégrité territoriale susceptible en conséquence d'entraîner des effets internes importants. En effet, la question brutale de savoir si ce traité du 24 mars 1860 est bien toujours en vigueur se pose or ce traité est la clef de voute de tout l'édifice juridique et administratif français en Savoie. Le problème est simple : la France a enregistré à l'ONU sous le n° I-747 le traité de paix du 10 février 1947 dont elle est signataire et dépositaire. Ce traité comportait un article 44 faisant obligation à la France de notifier à l'Italie les traités antérieurs suspendus par l'effet des hostilités de la Seconde Guerre mondiale (traités au rang capital desquels se trouvait naturellement le traité de rattachement territorial de la Savoie et Nice de 1860). Cet article 44 comportait un 2e alinéa emportant l'obligation formelle d'enregistrer cette notification et ce traité auprès du secrétariat général de l'ONU, organisation créée deux ans auparavant en 1945. Cet enregistrement n'a pas eu lieu. Le même article 44 prévoyait un alinéa 3 stipulant qu'à défaut, la sanction encourue est l'abrogation (dans le texte : « les traités qui n'auront pas fait l'objet d'une telle notification seront tenus pour abrogés »). Il lui demande si le traité d'annexion de la Savoie du 24 mars 1860 a été ou non enregistré auprès du secrétariat général de l'ONU et, si cela n'est pas le cas, quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour traiter les problèmes subséquents au plan juridique interne ? La question se pose également à l'échelon international où elle rebondit sous l'angle de l'obligation de respect par la France des normes de droit international en vigueur et qu'il s'agit, en fait comme en droit, rien moins que de l'image et de la réputation de l'État français dans la communauté internationale. Il n'ignore pas que la charte de l'ONU de 1945, et notamment son article 1er, ainsi que de multiples résolutions adoptées par l'assemblée générale, ont enjoint les États à faire aboutir le processus général de décolonisation qu'avait initié dès 1941 la charte de l'Atlantique. Il se trouve que 2010 marque officiellement la dernière année de la deuxième décennie de la décolonisation onusienne. En 2010 pourtant, la plupart des ministères et des administrations projettent cependant de participer à des événements commémoratifs ou d'organiser des cérémonies officielles en Savoie ou à Nice. Cela apparaît paradoxal si ce traité d'annexion a été caché à l'ONU et qu'il est abrogé par l'effet d'un traité signé à Paris. Si le traité de 1860 est abrogé du fait de son non-enregistrement auprès de l'ONU, un processus de désengagement de la France aboutissant à un référendum local vis-à-vis de la Savoie et de Nice est inéluctable sauf à prendre le risque d'une condamnation de la France par la Cour internationale de justice de La Haye. Il ne s'agirait pas de voir la France internationalement sommée de fournir des explications qu'elle n'aurait pas ou aurait insuffisamment préparées, voire d'essuyer une grave condamnation puisque la zone territoriale concernée couvre deux départements et demi. Au lieu d'apparaître comme subissant une crise dans une affaire juridiquement délicate voire perdue d'avance et doublement aggravée par la découverte de la dissimulation grossière d'un territoire ayant fait l'objet d'une annexion et par des commémorations officielles défiant (au sens étymologique des termes) le droit international, ne pourrait-on imaginer une prise en compte immédiate et en amont de cette question mettant à l'abri la France de l'avalanche de questions juridiques et politiques internes et internationales délicates que ce défaut d'enregistrement risque d'engendrer et que l'annonce de festivités officielles durant toute l'année 2010 risquent de déclencher et d'aggraver encore ? Il souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour faire face et anticiper à l'ONU le risque certain de reconnaissance internationale de la Savoie par un ou plusieurs États étrangers ravis de brandir le traité de Paris de 1947 et reconnaître un nouveau micro-état géopolitiquement stratégique et juridiquement détaché de la France sans aucune préparation ni concertation."
Hic Rhodus, hic saltus !
Je lis ceci sur Le Post :
"C'est une idée qui fait son petit bonhomme de chemin en Grèce. Pour renflouer les caisses de l'Etat, quelques îles parmi ses 6 000 actuelles pourraient bien être vendues nous rapporte le Guardian.
C'est un député allemand qui avait proposé cette idée en mars, en déclarant dans un entretien accordé au tabloïd Blid: "La Grèce possède des bâtiments, des entreprises et des îles inhabitées qui pourraient tous être utilisés pour résorber la dette".
L'île de Mykonos, "l'une des destinations les plus touristiques du pays" pourrait faire partie du lot. La Grèce recherchant de sérieux investisseurs pour cette île afin de développer un tourisme de "luxe".
Toujours d'après Le Guardian repris par Lefigaro.fr, l'île de Rhodes, dans la mer Egée, attire les convoitises de milliardaires russes et chinois"
Si je me souviens bien l'île de Rhodes était déjà restée colonie britanique longtemps après l'indépendance grecque - colonie de l'Angleterre (du temps où le monde entier dépendait des financements de la city) ou colonie des banques mafieuses c'est du pareil au même...
Et nous, on vendra quoi pour renflouer nos banques et renforcer l'euro ? Antibes ? Collioure ? de toute façon nous leur avons déjà un peu vendu notre âme non ? Le pacte faustien de notre douce France signé en 1984-85.
Identitarisme et nationalisme
Dès qu'un leader émerge pour prôner la sortie de la France de l'Union européenne, il attire à lui des gens d'extrême-droite et n'évite pas que son discours prenne une coloration identitaire ethnique et religieuse (la France blanche, la France chrétienne).
Pour ma part je crois qu'il y a urgence à détacher la question nationale de la question de l'identité et assumer une fois pour toute que les nations deviennent des villages-mondes en miniature. Si demain l'Union européenne éclate, il faudra à tout prix éviter que l'horizon national français débouche sur un repli indentitaire.
Or on voit bien qu'il existe une pente sociologique forte pour que la question nationale soit récupérée par des identitaristes. Et cet identitaritarisme est lui-même voué à entrer dans le grand plan du "choc des civilisations" - d'où le ralliement de De Villiers, de Marine Le Pen, et même de Dupont Aignan si j'en crois certaines vidéos à diverses formes d'atlantisme (c'est à dire au combat Occident contre reste du monde, sous le parapluie américain).
Ceux qui à gauche veulent la sortie de la France de l'Union européenne, doivent clairement dire que c'est au nom d'une conception politique de la nation, et que le retour aux frontières nationales françaises, s'il se fait, s'effectuera dans un esprit multiethnique, multi-religieux, conscient de la pluralité des histoires de notre pays, étranger aux divers slogans islamophobes, sinophobes, russophobes etc.
Adelante senor Barroso !
Nos voisins européens ont quelques phénomènes politiques que nous pouvons leur envier.
L'Angleterre a M. Galloway, auquel je me réfère souvent. L'Espagne a José Antonio Barroso. Maire d'une ville de 40 000 habitants. Un homme qui dirigeait un tout petit parti dans les années 1980 sans que cela l'empêche de gagner les élections municipales de manière systématique (et qui a intégré le PC en 2008 à l'heure où beaucoup, par opportunisme le quittent). Un homme qui est traîné devant les tribunaux en ce moment en reprenant les arguments de l'ex-colonel Amadeo Martínez Inglés contre le roi. Un homme surtout qui fait l'éloge de Cuba sur un ton que peu de politiciens français (sinon aucun) seraient capables d'adopter. (Dommage que les videos ne soient pas sous-titrées, mais you tube n'a pas de service de traduction...)
FD
(Accessoirement, voilà aussi avec ce billet ma contribution au débat politique espagnol, à l'heure où l'Espagne, depuis deux ans, me refuse sa nationalité à laquelle pourtant j'ai droit par mon père...)
Du stoïcisme de François Asselineau
Je m'intéresse à tout ce qu'il y a de neuf en ce moment en politique, et ce qu'il y a de vraiment neuf est le plus souvent ce qui se nourrit aux sources de l'ancien, comme l'association Respaix qui boit aux fontaines du marxisme... ou l'Union populaire républicaine à celle du gaullisme façon "Conseil national de la Résistance".
J'ai regardé cet après midi sur You Tube la conférence en vingt petits clips de François Asselineau du 13 février 2010 dans son intégralité. M. Asselineau est un homme de droite, et un homme dont la vision de l'histoire n'est pas la mienne. Mais je lui reconnais outre une pertinence d'anayse de la situation actuelle des valeurs morales qu'on peut trouver proches du second stoïcisme antique (celui de Caton d'Utique si l'on veut) : attachement à la vérité, au courage, à la probité. J'admire sa lucidité sur la mainmise des Etats-Unis sur l'Europe (via notamment le projet de construction européenne), sa clarté dans la dénonciation des folies de notre époque, son intransigeance à l'égard du système politique. Il appelle à un rassemblement gauche-droite qui ne nie pas la pertinence du clivage entre les deux, mais demande sa mise entre parenthèses le temps que la France franchisse le pas d'une sortie de l'Union européenne. Tout cela sonne juste, car, en effet, tout projet politique est voué à l'échec tant que le préalable de la sortie de l'UE n'est pas posé, ainsi que je l'avais déjà écrit en 2007 dans "Programme pour une gauche française décomplexée".
L'aventure de l'UPR commence à séduire des gens autour de moi, y compris des socialistes et des communistes - des gens de qualité qui ne sont pas sensibles aux effets de mode et n'oublient jamais de réfléchir sur l'essentiel. Le discours de ce parti mérite sans doute un temps d'attention et de réflexion.
Mise au point de l'association "Initiatives citoyenneté défense"
"Notre association a vocation de susciter et favoriser l'implication citoyenne (et notamment des progressistes...) dans les questions de défense; comme l'indique l'objet de ses statuts. Largement ouverte à toutes les bonnes volontés républicaines, il se peut qu'elle comporte parmi nos adhérents des citoyens se reconnaissant dans ce courant de pensée du "patriotisme de gauche". Au risque de faire un peu simple, disons qu'il peut donc y avoir des "miettes de cette option là" - ce qui est tout à fait légitime - parmi nos adhérents, mais l'association ne saurait être en tant que telle "une miette de cette option là".
Peut-être la phrase de Jaurès en exergue sur notre site: "l'organisation de la défense nationale et l'organisation de la paix internationale sont solidaires" peut-elle prêter à confusion (mais elle est à considérer dans son contexte historique), et nous en prenons bonne note dans le cadre de la refonte en cours de notre site."
Les lecteurs de ce blog sont donc priés de bien vouloir corriger ma remarque un peu rapide du précédent billet en fonction de cette utile mise au point.
Servitude volontaire : 40 % de sarkozystes en France
On a beau se répéter que les partis politiques ne font plus recette et que Sarkozy est discrédité, l'UMP représente encore une force dans ce pays (elle l'a prouvé aux dernières européennes, malgré le taux d'abstention dont on ne peut rien déduire), et 40 % des Français continuent d'approuver l'action du président de la République. 40 % d'opinions favorables, ça veut dire presqu'un Français sur deux qui cautionne un homme politique inconsistant, qui leur ment de façon grossière (certains sites se sont même spécialisés dans les plaisanteries autour de ses bobards dans le registre du "plus c'est gros plus ça passe"), qui aligne lâchement sa politique sur la loi du plus fort, qui renonce à tout ce qui a fait la noblesse de la République française. J'ai tendance à rapprocher ce triste constat de la lâche sympathie qu'éprouvent bon nombre de Français par exemple pour les Etats-Unis d'Amérique, un pays qui est en train de les humilier à Haïti en interdisant tantôt à ses ressortissants de quitter le pays, tantôt à ses avions d'atterrir, ou certauns de leurs alliés les plus agressifs comme le régime de Kigali ou celui de Tel Aviv tout aussi prompts à mépriser le drapeau et les diplomates français.
On ne peut pas prétendre qu'il s'agisse là seulement d'un défaut d'information. Les gens savent. Ils ont tous les moyens de savoir. On ne peut pas non plus imputer la situation à l'absence d'alternative : en Ukraine non plus les alternatives ne sont pas reluisantes, et pourtant depuis des années le président sortant n'était crédité que de 5 % de bonnes opinions.
Le chiffre à peu près incompressible depuis plus d'un an de 40 % de sarkozystes en France est sans doute un des symptomes des changements accomplis autour de nous par le néo-libéralisme enrobé d'idéologie "sympa" médiatique, ce mélange d'esprit petit-bourgeois et de consumérisme effreiné. On aurait envie de rapprocher ce chiffre du recul général des valeurs humanistes que provoque ce système politico-économique : recul du sens de l'honneur, de la parole donnée, de l'amour entre hommes et femmes, du respect des ainés etc. La roublardise et le calcul personnel érigés en étalon de ce qu'il faut faire et de ce qui doit être. En un sens Mitterrand et Chirac nous avaient déjà bien préparés à cela. Comment on tire un peuple vers le bas. Une partie de l'intelligentsia italienne face aux 70 % de berlusconistes est confrontée au même constat.
On peut se demander parfois s'il y a encore dans le peuple français quelque sujet de fierté qu'on puisse mettre en avant, autre chose qu'un héritage des siècles passés. Peut-être est-il encore un peu plus "de gauche" que certains peuples. Dans son aptitude encore à défendre ses services publics comme il l'a montré lors du pseudo-référendum sur la Poste (mais il ne descend déjà plus dans les rues comme à l'époque de Villepin). Peut-être aussi dans son ouverture aux peuples étrangers. Une question très débattue. Je crois que c'est Bricmont qui disait récemment que le fait que l'expression "vous êtes raciste" puisse faire mouche de nos jours est le signe que le racisme est devenu minoritaire. Tout dépend où l'on place la barre. Sans doute une bonne moitié des gens sont relativement ouverts à l'autre (les mariages mixtes en attestent), l'autre moitié ronge le frein de sa xénophobie en silence... Mais si l'on entend par "absence de racisme" la disposition à abandonner tout préjugé, tout ethnocentrisme, tout paternalisme, alors cela ne doit concerner qu'un Français sur mille, et encore...
Bref tout cela pour dire donc que l'atmosphère n'est pas très saine dans notre "douce France". Mieux vaut ne pas trop savoir sans doute de quoi ces 40 % de sarkozystes "sont le nom", comme dirait l'autre. Mais force est de constater qu'on peine de plus en plus à trouver des vertus à ses compatriotes.
Retour de la directive Bolkestein et recul du souverainisme du Conseil d'Etat
