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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #revue de presse tag

Après Gaza

5 Mars 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

La chanteuse israélienne a dû se retirer de la scène du Théâtre Victoria Eugenia, à Donostia, après l’intervention de militants du comité pour la solidarité internationale Askapena.

"A peine le concert de Noa commencé, quatre personnes membres du comité pour la solidarité internationale Askapena sont montées sur scène, jeudi à Donostia, pour protester contre la situation au Proche- Orient, drapeaux palestiniens en main et une pancarte indiquant "Israël ? Ez, eskerrik asko" ("Israël ? Non, merci ").

La chanteuse israélienne a dû se retirer de la scène du Théâtre Victoria Eugenia.


En pleine agression des forces israélienne à Gaza, Noa avait rendu publique une lettre afin de soutenir les soldats israéliens, alors qu’un millier de Palestiniens avaient péri sous les bombes et balles israéliennes.


Quelques minutes avant le concert de jeudi, la chanteuse avait déclaré à une agence espagnole que "les fanatiques palestiniens avaient réussi à tromper les européens". "Israël est un état démocratique qui a le droit de se défendre face aux bombes palestiniennes qu’elle subit depuis huit ans" avait-elle déclaré.

Avant d’arriver au Pays Basque, ses concerts à Barcelone et Séville avaient également été boycottés (http://www.paysbasqueinfo.com/fr/component/content/article/56-culture/1009-la-chanteuse-noa-contrainte-dannuler-le-concert-a-donostia.html).

On peut se reporter au site de la Capjpo, entre autres, pour les autres actions de solidarité avec la Palestine.

Je découvre aussi d'un site l'autre une campagne de signatures d'une pétition pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes . On y retrouve des noms connus, y compris d'ex-parrains de l'Atlas alternatif (du moins des parrains "sur le papier", même s'ils se sont bien gardés ensuite de soutenir le livre, mais ça c'est la loi du milieu : les vieilles "stars" n'aident pas les jeunes initiatives, certains de mes jeunes amis qui font des trucs au Vénézuéla ont en ce moment le même problème avec des pontes altermondialistes).

A noter aussi l'interview du journaliste libanais Walid Charara sur Gaza :

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Vidéos du microcosme politico-médiatique

11 Février 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Pas le temps de commenter ces petits choses. Pierre Carles et ses amis qui poursuivent leurs petits règlements de compte. Et le ministre des affaires étrangères qui a trouvé une arme contre ses accusateurs. Anecdotes en vidéos.









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Qui finance qui ?

4 Février 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Certains se sont demandés naguère qui avait financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy concoctée par le Boston Consulting Group.

Maintenant Kouchner est sur le grill, avec des accusations de commissions reçues de chefs d'Etat africains. Evidemment, comme nous sommes en France, Martine Aubry, secrétaire générale du principal parti d'opposition, a tout de suite dit qu'elle n'entrerai pas dans la polémique ni ne chercherait à savoir si notre ministre des affaires étrangères a des choses à se reprocher ou pas.

Et Ségolène... Mon ami Edgar, récemment se demandait qui "l'aidait" à s'afficher à Santiago, à Washington. C'est aujourd'hui Eric Woerth, ministre du budget, qui s'interroge. Affaire à suivre...

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Concours de vacuité médiatique

20 Janvier 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse, #Barack Obama

Difficile de dire ce qu'il y a eu de plus con dans les dépêches d'aujourd'hui.

Est-ce celle-ci de l'AFP "Obama induit en erreur en récitant son serment d'investiture" dans laquelle s'exprime toute la vacuité de cette non-information bruyante qui entoure l'investiture d'Obama ?

"Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir les fonctions de président des États-Unis fidèlement, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis", a déclaré le 44e président, répétant petit à petit les mots prononcés par le président de la Cour suprême, John Roberts.
Mais ce dernier a commis une petite erreur en employant le mot "fidèlement" après "président des Etats-Unis", alors que ce terme doit précéder "les fonctions de président".

Constatant apparemment la bourde, Barack Obama s'est interrompu pendant un bref instant de gène, avant que M. Roberts ne répète le morceau de phrase, à nouveau dans le désordre. Le nouveau président a dû obtempérer et finir son serment tel qu'il l'avait entendu.

La foule de 2 millions de personnes rassemblée devant le Capitole a ressenti le malaise, une femme criant "Oh non, non, non, non!", couvrant le murmure des spectateurs.

Interrogé par l'AFP, le professeur de droit constitutionnel Jeffrey Rosen a toutefois assuré que le faux-pas du président de la Cour suprême n'entachait en rien la validité de l'investiture de M. Obama.

Durant le déjeuner qui a suivi la cérémonie, M. Roberts a paru s'excuser auprès de M. Obama qui a ri et lui a serré la main.

Ou encore celle-là, dans laquelle s'exprime une autre vacuité, celle de notre président bien aimé, qui n'a plus qu'un don : celui d'escamoter les négations de la langue française.

"Sarkozy: "J'écoute mais je tiens pas compte""

Nicolas Sarkozy s'est rendu mardi à Sourdun, près de Provins (Seine-et-Marne), commune durement touchée par le départ du 2e régiment de hussards. Les 900 hommes du régiment sont en voie de transfert à Haguenau (Bas-Rhin). En compensation, le site doit abriter dès la rentrée 2009 un internat d'excellence, accueillant quelque 150 élèves boursiers venus de la région parisienne dans le cadre du plan "espoir banlieue". Ils devraient être 500 en septembre 2010.

Doivent également s'y installer d'ici 2010 les 330 personnels du Service d'étude sur les transports, les routes et leurs aménagements (SETRA), actuellement basés à Bagneux (Hauts-de-Seine). Un transfert que contestent les intéressés.

"Ils ont tort", a rétorqué Nicolas Sarkozy lors d'une table ronde. "Ce transfert, il se fera. Et je suis désolé, c'est un magnifique cadre". "Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme se mobilisent pour l'empêcher", a-t-il déploré. "J'étais préparé à ça. J'écoute mais je tiens pas compte", a-t-il lancé.

Nicolas Sarkozy a plus largement défendu sa volonté de poursuivre les réformes en France. "Sur la ligne, sur la stratégie, sur la volonté d'aller de l'avant, on n'a pas d'états d'âme, parce qu'il n'y a pas d'autre stratégie", a-t-il affirmé. "En plus, je dois le faire en maintenant la cohésion sociale", a-t-il ajouté. "C'est très difficile. C'est pour ça que je verrai les banquiers cet après-midi. J'ai deux ou trois choses à leur dire".

La crise est "une opportunité pour en sortir plus forts" et "j'ai pas été élu pour subir", a martelé Nicolas Sarkozy. "Je veux changer les choses. Je ne suis pas là pour commenter les problèmes mais pour essayer de les résoudre".

La réforme de la justice? Elle fait "un petit peu débat", mais "y a-t-il une personne qui pense que ça va tellement bien qu'il faut rien changer?". La réforme de l'audiovisuel? "Tout le monde est content maintenant. On se demande qui a eu l'idée". Les radars? "Je l'ai fait deux ans et demi avant l'élection présidentielle" et "on a quasiment divisé par deux le nombre de morts sur les routes".

Dans le cadre de l'adoption du nouveau Livre blanc redéfinissant les objectifs de la défense française, le gouvernement a annoncé en juillet dernier la fermeture de 83 sites militaires, dont 11 dès 2009, le quart Nord-Est de la France subissant de véritables coupes claires.

Le départ des militaires a eu "une conséquence catastrophique sur les finances locales", avec la perte "d'un tiers du budget", a souligné le maire de Sourdun Eric Torpier. Il signifie aussi la "fermeture possible de deux classes". Et "pour nos commerçants, (c'est) une baisse en moyenne de 30% de leur chiffre d'affaire".

Le président PS du conseil général de Seine-et-Marne Vincent Eble a dénoncé la faiblesse de l'aide de l'Etat pour son bassin d'emploi, de 10 millions d'euros. "C'est la qualité des projets qui nous intéresse (...) Ca se fait pas au poids!", a rétorqué Nicolas sarkozy. "Et elle veut un rôti de combien, la petite dame? C'est pas ça!".

"Il fallait revoir la carte militaire", a martelé le chef de l'Etat, qui a rappelé que l'armée comptait 471 sites en France. "Il y avait des régiments français en charge de s'assurer que nous ne serions pas envahis par l'Italie", a-t-il ironisé. "Ils ont fait un boulot remarquable. On voulait pas l'armée italienne, on a eu Carla (Bruni-Sarkozy, NDLR). C'est quand même plus agréable, notamment pour moi". AP

Tout ce que l'on peut souhaiter à l'humanité, c'est qu'un jour elle retrouve suffisamment d'intelligence pour avoir le tournis devant la vacuité de notre époque, quand elle en étudiera les productions, et notamment les dépêches...

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Revue de presse

27 Décembre 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Déclaration du chef de la Défense antiaérienne de l'Armée de terre Mikhaïl Krouch le jour de Noël à propos de la guerre russo-géorgienne en août dernier : "Le plus désagréable est le fait que l'Ukraine ait fait la guerre contre la Fédération de Russie pour la première fois de l'histoire moderne" (http://fr.rian.ru/world/20081225/119165770.html)

Autre nouvelle en lien avec la guerre géorgienne : Saakachvili aurait lancé son téléphone à la figure de son premier ministre Grigol Mgaloblishvili - source le journal géorgien Alia (http://en.rian.ru/world/20081225/119170881.html). La présidence géorgienne dément, mais le site vénézuélien Aporrea reprend l'info, trop content de pouvoir prouver une fois de plus la démence du président géorgien. Aporrea annonce aussi que la monnaie chinoise pourrait devenir une monnaie de réserve internationale. La Russie, la Mongolie, le Myanmar et le Vietnam ont déjà signé des accords dans ce sens (http://english.people.com.cn/90001/90776/90884/6562117.html)/ Par ailleurs la Russie a livré des batteries anti-aériennes Pechora 2-M au Venezuela. L'Egypte, la Syrie, la Libye, la Birmanie, le Vietnam, et le Turkmenistan sont aussi parmi les clients des livraisons de Pechora 2-M (http://www.aporrea.org/actualidad/n126100.html).

Le 21 décembre on apprenait que l'Iran recevra des systèmes antiaériens russes S-300 prochainement (source l'agence de presse officielle iranienne IRNA http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/22/content_783950.htm), qui permettraient de sécuriser les installations nucléaires de ce pays, ce qui a suscité les protestations de l'émissaire du  ministre israélien de la Défense Amos Gilad, lors de sa visite à  Moscou. Le 23, sans doute après des tractations en coulisse entre Israël et la Russie, le ministre iranien démentait la livraison des S-300 (http://news.xinhuanet.com/english/2008-12/23/content_10544758.htm). L'Iran devra donc se contenter des Tor-M1. La Russie avait aussi fait marche arrière le 20 novembre dernier sur la question de la vente de missiles Iskander SS-26 Stone à la Syrie, aux Emirats arabes unis et à l'Inde après un voyage éclair d'Ehud Olmert à Moscou en octobre pour contrecarrer le projet de contrat russo-syrien intitalement destiné à équiper les bases russes sur la côte syrienne (http://www.jpost.com/servlet/Satellite?pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull&cid=1226404792967).

Notez cette remarque amusante dans le Christian news from Jerusalem :

"While some Israeli leaders, including president Shimon Peres, predicted that falling oil prices would inhibit the two radical allies’ arms shopping plans, our military sources note this paradox: Iran has scarcely been affected by the international financial crisis because international sanctions have long isolated its financial system from international banking and taught the Islamic republic to live with an economy on the ropes" (http://www.thejerusalemgiftshop.com/israelnews/conflict/82-conflict/324-russian-missiles-for-syria-may-be-payback-for-us-fbx-t-radar-to-israel-.html)
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Les bourdes du Monde sur l'ex-Yougoslavie

3 Septembre 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Nous y avons eu droit pendant toutes les années 1990, et cela continue. Décidément Le Monde ne sera jamais le "journal de référence" sur la guerre de Yougoslavie. Voici ce qu'un mien ami vient d'écrire à un de ses journalistes à propos d'un article récent sur Karadzic. Une fois de plus, Le Monde mélange tout - le Parti socialiste de serbie, les radicaux, les nationalistes du parti de Karadzic -, se trompe sur les faits et les dates. Confusion voulue, évidemment (avec en plus toujours les mêmes sottises sur ce Mémorandum de l'académie des sciences que le journaliste n'a pas pris la peine de lire, bien qu'il existe en version française). Rien de neuf sous le soleil...

FD
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> Cher Ourdan
>.
> Je me permets de vous signaler (avec retard) que votre article du 22
> juillet consacré à Radovan Karadzic « fourrier du nationalisme serbe »
> contient de graves erreurs d'interprétation en raison d'une chronologie
> défaillante, tout particulièrement dans le passage concernant Dobrica
> Cosic. Ainsi vous écrivez :
>
> « Lorsque le président serbe, Slobodan Milosevic, lui ordonne d'accepter
> un plan de paix international, _en 1994_, Radovan Karadzic refuse, et
> humilie son maître. Encouragé par le président yougoslave, Dobrica
> Cosic, écrivain qui avait allumé la mèche du nationalisme serbe dans les
> années 1980 en inspirant un Mémorandum de l'Académie des sciences et des
> arts de Belgrade, Karadzic se voit en futur dirigeant de la "Grande
> Serbie". _Milosevic, trahi, organise la destitution de Cosic à Belgrade
> _et, s'il continue d'approvisionner l'armée de Mladic, rompt
> politiquement avec Karadzic. »
>
> La destitution de Cosic (par le parlement fédéral) date en effet de
> _juin 1993_ (et pas de 1994). Elle s'est faite à l'initiative des
> radicaux du SRS (et non des socialistes du SPS). Le parti de Seselj
> soupçonnait en effet Cosic de mener une négociation secrète avec Tudjman
> en vue de la restitution de la Krajina à la Croatie.
>
> D'autre part, Cosic n'a rien à voir avec la rédaction du Mémorandum SANU
> à laquelle il n'a pas participé, et il n'a pas non plus encouragé
> Karadzic à refuser le plan Vance-Owen (rejeté par le parlement
> bosno-serbe_ en mai 1993_). Soucieux d'obtenir une lévée des sanctions
> de l'ONU contre la RFY, Cosic (président fédéral) et Milosevic
> (président de Serbie) s'étaient d'ailleurs tous deux prononcés en faveur
> de ce plan et ont désapprouvé la position intransigeante de Pale (à
> l'époque, en Serbie, seul le SRS a approuvé cette décision du Parlement
> bosno-serbe).
>
> En espérant que vous ferez preuve de plus de rigueur dans vos futurs
> articles sur le sujet, je vous adresse mes salutations.
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Géorgie : Je l'ai vu comme si j'y étais

27 Août 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Comme prévu, non seulement les intellectuels médiatiques français ne se bousculent pas pour dénoncer les massacres massifs commis par l'armée géorgienne dans la nuit du 7 au 8 août 2008 (2000 personnes en une nuit sur une population de 98 000, on voit ce que cela aurait donné sur une semaine si la Russie n'était pas intervenue...), mais en plus ils versent comme d'habitude dans le n'importe quoi pour discréditer l'adversaire russe. A preuve cette enquête sur les propos d'un intellectuel connu publiée par Rue89 :

"www.rue89.com
 
 
Contrairement à ce qu’il a écrit dans Le Monde, le philosophe n’a pu se rendre dans la ville de Gori. Ce n’est pas la seule affabulation.

Qu’on l’apprécie ou non, il faut reconnaître que Bernard-Henri Lévy, qui s’est rendu la semaine dernière en Géorgie, ne manque ni de courage, ni de convictions. Mais BHL n’est pas un journaliste, et le récit qu’il a rapporté pour Le Monde <http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/19/choses-vues-dans-la-georgie-en-guerre-par-bernard-henri-levy_1085547_3214_1.html> , titré « Choses vues dans la Géorgie en guerre », est à prendre avec des pincettes. Ainsi, lorsque BHL déclare qu’il est arrivé à Gori mercredi 13 août et qu’il a vu une ville « brûlée », il affabule. Il n’a pas réussi à entrer dans la ville.
 
Rue89 a entrepris de faire ce que les confrères anglo-saxons appellent un « fact-checking », une vérification des informations livrées par un reporter. Ce que BHL n’est pas : il est présenté dans le quotidien comme « philosophe et essayiste » et son récit a été prudemment rangé sous l’étiquette de « témoignage ». Il n’en reste pas moins que ce récit occupe deux pages au centre d’un journal jouissant d’une autorité certaine en matière d’information internationale.
 
Deux jours et demi de balade, dans la confusion de la guerre
 
Commençons par ce que ne raconte pas le « témoignage » de BHL : les conditions de la balade. Mercredi 13 août, rendez-vous est pris à l’aéroport du Bourget devant l’aérogare de Darta, une compagnie d’aviation privée. Le philosophe a loué un jet pour rallier Tbilissi, qui n’est plus desservie.
 
Il est accompagné par son vieux complice, l’éditeur Gilles Hertzog, le documentariste Raphaël Glucksmann et un journaliste de France Culture, Omar Ouamane. Plus un garde du corps. Le jet se pose vers midi en Géorgie, « juste pour le déjeuner », précise Raphaël Glucksmann. Prévenue par son ambassadeur à Paris, la présidence géorgienne a dépêché l’un de ses traducteurs pour accompagner BHL durant tout son séjour.
 
Celui-ci sera court, puisque Bernard-Henri Lévy repartira samedi matin, à 8 heures, de Tbilissi. Il aura donc passé deux jours et demi en Géorgie. L’équipage descend au Marriot Tbilissi, un hôtel cinq étoiles fréquenté par les journalistes et les diplomates.
 
Plusieurs journalistes français, surpris par sa présence, interrogent dès son arrivée l’intellectuel qui ne cache pas les motifs de son voyage : défendre la liberté en Géorgie contre l’ogre russe. Plusieurs radios, comme France Inter, France Info ou RFI, diffuseront des extraits de ces interviews.
 
La multiplication des chars
 
Dans un minibus blanc climatisé, direction Gori, l’une des villes occupées par les troupes russes. Première « chose vue », sur la route :
 
« Le fait est que la première présence militaire significative à laquelle nous nous heurtons est un long convoi russe, cent véhicules au moins, venu tranquillement faire de l’essence en direction de Tbilissi. »
 
L’envoyé spécial du Nouvel Observateur, Christophe Boltanski, qui emprunte la même route, le même jour, a compté les véhicules de cette colonne. Il en a recensé trente: six camions de troupes, six camions citernes, sept blindés APC, trois camions essence, six chars, deux ambulances.
 
Encore quelques kilomètres et l’équipage retrouve un groupe de journalistes, bloqués à un barrage tenu par la police géorgienne. Les journalistes ont suivi Alexandre Lomaia, le conseiller géorgien pour la sécurité nationale, qui avait décidé courageusement de se rendre à Gori, accompagné de l’ambassadeur d’Estonie. Le convoi est bloqué à quelques kilomètres au sud de la ville. BHL descend alors de sa camionnette blanche.
 
Vincent Hugeux, grand reporter à L’Express <http://www.lexpress.fr/actualite/monde/gori-ville-fantome-et-cite-interdite_550120.html> , s’étonne :
 
« J’ai reconnu sa silhouette. Il était accompagné de Gilles Hertzog et Raphaël Glucksmann. BHL a même lancé à un journaliste français : ‘Ah, mais nous sommes confrères !’ »
 
Ne pas voir Gori, mais en parler quand même
 
BHL franchit le barrage, dans des conditions sur lesquelles nous reviendrons, et racontera dans Le Monde la scène suivante :
 
« Nous arrivons à Gori. Nous ne sommes pas au centre-ville. Mais, du point où Lomaia nous a laissés avant de repartir, seul, dans l’Audi, récupérer ses blessés, de ce carrefour que contrôle un char énorme et haut comme un bunker roulant, nous pouvons constater les incendies à perte de vue. Les fusées éclairantes qui, à intervalles réguliers, illuminent le ciel et sont suivies de détonations brèves. Le vide encore. L’odeur, légère, de putréfaction et de mort.
 
« Et puis, surtout, le bourdonnement incessant des véhicules blindés et, une fois sur deux à peu près, des voitures banalisées remplies de miliciens reconnaissables à leurs brassards blancs et à leurs cheveux retenus par des bandanas.
 
« Gori n’appartient pas à cette Ossétie que les Russes prétendent être venus « libérer ». C’est une ville géorgienne. Or ils l’ont brûlée. Pillée. Réduite à l’état de ville fantôme. Vidée. »
 
Problème : BHL n’est jamais « arrivé à Gori », et les Russes n’ont pas « brûlé » la ville.
 
Que s’est-il passé ? Avec son équipe, il s’est débrouillé pour passer ce premier barrage en compagnie d’Alexander Lomaia et de quelques autres personnes (l’ambassadeur estonien, la députée européenne Marie-Anne Isler-Béguin et la journaliste du Washington Post Tara Bahrampour).
 
Deux heures plus tard, vers 22h30, dans la nuit noire, BHL est de retour au premier barrage où attend la presse. Il sort du véhicule, le visage grave, et avec sa voix de Malraux, il témoigne devant les journalistes:
 
« La ville est nettoyée, Gori est une ville fantôme, il y a des flammes partout ; apparemment pas âme qui vive, Gori a été vidée de sa population. C’est ce que les Russes appellent la pacification. »
 
L’eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin intervient alors pour démentir : « mais non, on n’était pas à Gori », dit-elle aux journalistes, « on a été bloqués à un barrage à 1,5 kilomètre de la ville ». Elle connaît cette région depuis huit ans. Seuls les champs brûlaient, ajoute-t-elle. Les armées brûlent parfois les champs pour éviter le risque des snipers embusqués.
 
Plusieurs témoins confirment : BHL n’était pas à Gori
 
Déléguée du Parlement européen pour le Caucase Sud, Marie-Anne Isler-Béguin revient sur l’épisode pour Rue89:
 
« Je viens de découvrir son témoignage. Je suis un peu surprise qu’il n’ait pas tout à fait dit comment ça c’était réellement passé. Mais il a peut-être oublié… J’ai vu Bernard-Henri Lévy pour la première fois lors de ce voyage au check-point où étaient bloqué tous les journalistes, à cinq kilomètres de Gori.
 
« Si Bernard-Henri Lévy est monté avec Lomaia et moi, c’est parce que j’ai intercédé en sa faveur. C’est lui qui m’a demandé : « Madame la députée, je voudrais me joindre à la délégation. » Et c’est moi qui ait obtenu l’accord de l’ambassadeur d’Estonie. Dommage qu’il ait oublié ce petit détail… En plus, c’est le seul qui soit monté dans la voiture avec son garde du corps.
 
« Et il y a d’autres approximations. S’il arrive à distinguer les militaires des paramilitaires, il est plus doué que moi. S’il a senti une odeur de putréfaction, moi pas. Il écrit aussi que Gori a été brûlée, pillée et réduite à l’état de ville fantôme, mais à ce moment-là, on ne pouvait pas le dire, tout simplement parce que personne n’y était encore allé. Enfin, nous nous sommes arrêtés à 1,5 kilomètre de Gori. »
 
Gilles Hertzog, fidèle compagnon de route de BHL, confirme lui aussi la version de l’élue :
 
« Non, on n’est pas rentrés dans la ville, on est resté à l’orée de la ville, je ne sais pas à combien de kilomètres de Gori. Il faisait nuit, on apercevait vaguement des bâtiments quand il y avait des fusées éclairantes, mais on n’était que sur le bas-côté d’une route. Il y avait des champs qui brûlaient autour de nous, on nous a dit que c’était du ‘farming’ [des feux allumés par des cultivateurs, ndlr], mais je ne l’ai pas cru. »
 
Et même divergence avec BHL sur l’odeur de putréfaction :
 
« Personnellement, je n’ai rien ressenti, mais peut-être que mon ami Bernard-Henri Lévy lui l’a ressentie. »
 
Dans son reportage, la journaliste du Washington Post raconte elle aussi cette virée <http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/08/13/AR2008081303759.html> , mais en précisant bien clairement, en début de l’article, qu’elle n’a pas vu la ville. Le « byline », l’indication du lieu et de la date du reportage placée au début du texte, est très clair : « OUTSIDE GORI, Georgia, Aug. 13 » [« En dehors de Gori, en Géorgie, le 13 août »].
 
Vendredi 15 : un « braquage » qu’il n’a pas vu
 
Et que penser de la seconde tentative pour se rendre à Gori le vendredi ? BHL écrit dans Le Monde :
 
« Vendredi matin. Nous décidons, avec Raphaël Glucksmann, Gilles Hertzog et la députée européenne, de revenir à Gori que, suite à l’accord de cessez-le-feu rédigé par Sarkozy et Medvedev, les Russes auraient commencé d’évacuer et où nous sommes censés rejoindre le patriarche orthodoxe de Tbilissi en partance, lui-même, pour Shrinvali, où des cadavres géorgiens seraient livrés aux porcs et aux chiens.
 
« Mais le patriarche est introuvable. Les Russes n’ont rien évacué. Et nous sommes même, cette fois, bloqués vingt kilomètres avant Gori quand une voiture, devant nous, se fait braquer par un escadron d’irréguliers qui, sous l’œil placide d’un officier russe, fait descendre les journalistes et leur arrache caméras, argent, objets personnels et, finalement, leur véhicule.
 
« Fausse nouvelle, donc. L’habituel ballet des fausses nouvelles dans l’art duquel les artisans de la propagande russe semblent décidément passés maîtres. Alors, direction Kaspi, à mi-chemin entre Gori et Tbilissi, où l’interprète de la députée a de la famille et où la situation est, en principe, plus calme. »
 
Le documentariste Raphaël Glucksmann conserve un souvenir différent de ce « braquage ». Le convoi de trois voitures est stoppé au dernier barrage de la police géorgienne où on leur déconseille fortement de continuer :
 
« Les policiers nous ont raconté qu’une voiture de l’UNHCR [le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ndlr] venait de se faire dépouiller au barrage russe. Nous avons donc rebroussé chemin. Je n’ai pas vu cette scène. C’est simple, la route fait un coude et juste après, à 500 mètres environ de là où nous sommes, il y a le barrage russe, mais on ne le voit pas. »
 
La version de l’eurodéputée sonne, elle aussi, bien différemment de celle de BHL. Contrairement à ce qu’affirme l’intellectuel, elle n’était pas à ses côtés à ce moment précis :
 
« Le jeudi, les autorités géorgiennes m’ont assuré que je pourrais aller le lendemain à Gori avec un convoi humanitaire. Mais, le vendredi, on attend une heure, deux heures, et on n’obtient toujours pas d’accord des Russes pour faire partir le convoi humanitaire.
 
« Je n’ai donc pas pris de voiture en direction de Gori avec Bernard-Henri Lévy. Je n’ai pas non plus cherché le patriarche, qui a eu l’autorisation de se rendre à Shrinvali pour aller récupérer des corps de Géorgiens, car je savais où il était, mais j’ai seulement regretté de ne pas l’avoir contacté avant.
 
« Je n’avais toujours pas bougé de Tbilissi quand, avec mon assistante géorgienne, on décide alors de se rendre au village de Kaspi, qui n’est pas en zone occupée. Et c’est là que Bernard-Henri Lévy revient vers moi et me dit : « On a fait équipe hier, est-ce qu’on continue à faire équipe ? »
 
Gilles Hertzog, n’était pas non plus avec BHL :
 
« Moi, je ne sais pas, je n’étais pas dans la même voiture que lui. Je ne sais plus exactement… Vous savez, on laisse faire nos chauffeurs, ce sont eux qui décident, qui savent où on peut aller. »
 
Les autos partent en fait à Kaspi pour constater la destruction d’une usine électrique que filmera Glucksmann.
 
Dernière soirée à Tbilissi, Sartre et la pureté dangereuse
 
Vendredi, seconde rencontre du philosophe avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili. Bloqué depuis plusieurs jours dans sa résidence, le chef d’Etat interroge BHL et Raphaël Glucksmann :
 
« Il nous a demandé comment c’était à Gori et Kaspi. Puis, ils ont un échange sur le thème : « Pourquoi l’Occident ne répond pas ? »
 
Dans le récit qu’il a rapporté pour VSD, Hertzog raconte :
 
« Bernard-Henri Lévy tente de leur remonter le moral. Pourquoi ne pas inciter les pays de l’Otan qui ont appuyé la demande de la Géorgie à se prononcer solennellement ? Pourquoi ne pas tenir vos conseils des ministres dans une ville menacée ? Saakachvili retrouve un instant le sourire. ‘Très bonnes idées !’, lance-t-il. »
 
Ensuite, selon Glucksmann, les deux hommes parlent philosophie :
 
« Saakachvili a lu ‘La Pureté dangereuse’ et puis il a eu une prof de philo, ancienne correspondante de Sartre, et comme BHL a écrit sur Sartre… »
 
Retour à l’hôtel à l’aube, fin de l’escapade, tout le monde reprend l’avion vers 8h du matin. Direction Nice, où BHL a un rendez-vous. La folle vie continue.
 
Le journal britannique The Independant <http://www.independent.co.uk/opinion/columnists/pandora/pandora-bernardhenri-lvy-french-gift-to-georgia-900650.html> ne s’est pas trompé sur la leçon à tirer de toute l’histoire. Dès lundi 18 août, ils écrivait:
 
« Les Américains ont envoyé des couvertures, les Estoniens des médecins, mais ce sont les Français qui, assurément, sont venus au secours des gens de l’Ossétie du Sud en proposant d’envoyer leur ‘nouveau philosophe’ [en français dans le texte, ndlr] Bernard-Henri Lévy. »
 
Julien Martin, Pascal Riché et David Servenay"

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Les mauvaises tribunes du Monde

24 Juin 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Un prof de l'IEP d'Aix écrit dans Le Monde : "Autrement dit, pour revenir à une logique d'intervention, de promotion, d'aide en direction des pays de la rive Sud : faire de la Méditerranée non pas un centre en lui-même, le coeur d'une nouvelle dynamique, mais une périphérie, une sorte de lac européen, une banlieue, une mare nostrum ainsi que la voyaient les Romains à l'époque impériale "... La  méditerranée simple "banlieue" pour les Romains ? Il faut être bien idiot pour écrire ça.
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