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Nicaragua, un papier de Libé, la robe de Kate Middleton
Encore quelques nouvelles en lisant les journaux.
La vague de manifestations au Nicaragua contre une réforme des retraites, depuis abandonnée, a fait 34 morts en six jours fin avril. Les manifestations ont été menées par des secteurs de l'opposition de droite et les actions violentes ont été l'oeuvre de petits groupes d'étudiants d'universités privées suivant le modèle des «guarimbas» vénézuéliens générant des crimes de haine. Même dans le cas du Nicaragua, des groupes de groupes armés étroitement liés et orientés par des secteurs de la droite nicaraguayenne ont attaqué des petits et moyens commerçants et pillaient leurs locaux de vente d' appareils électroménagers, brûlant et endommageant des hôpitaux et des centres éducatifs. Une forte mobilisation des partisans des sandinistes et la médiation de l'Eglise catholique ont permis d'enrayer cette logique.
En parlant d'Amérique latine, avez vous vu le reportage de Russia Today sur la commune de sans-abris qui s'est constituée dans la Tour de David à Caracas ? C'était très instructif.
Du côté des bien-pensants, une nouvelle supplétive du Big Business médiatique (celui qui nous a fait avaler ses mensonges sur le "génocide" du Kosovo, les "armes de destruction massive" en Irak etc et qui ne se repent jamais après avoir laissé les peuples exsangues), sœur d'une co-fondatrice du fantômatique Conseil national syrien, est employé par la grosse machine à laver le cerveau sur un mode "cool" Libération, en ce début du mois de mai pour flinguer les soi-disant "fake news" de la presse pro-russe. Il y a quelques vérités dans son papier (par exemple sur une ONG suédoise qui semble n'exister que pour servir les plats à Moscou), mais aussi beaucoup de propagande gratuite (de "Libé" on ne pouvait rien attendre d'autre...). En tout cas n'espérez pas que la dame vous dira que les "casques blancs" qui sont la principale source sur les crimes de guerre d'Assad sont souvent des djihadistes reconvertis, ni que Trump vient d'interrompre pour des raisons obscure son financement de cette organisation.
Maintenant continuons notre sociologie des élites, de leurs fétiches et croyances "bizarres". Vous serez sans doute d'accord avec moi pour dire que lorsqu'une altesse royale comme la duchesse de Cambridge Kate Middleton présente au monde pour la première fois son fils potentiel héritier du trône du Royaume Uni, son service de communication ne choisit sûrement pas sa robe à la légère. Alors pourquoi ce jour là, 23 avril, pour la présentation du prince Louis, sur les marches de l'hôpital Ste Marie, ladite duchesse portait-elle exactement la même robe que le personnage de Rosemary Woodhouse, héroïne du film de Polansky "Rosemary's baby" joué par Mia Farrow en 1968, c'est-à-dire la femme qui, après s'être accouplée avec le diable, va donner naissance à l'Antéchrist ?

Les spéculations vont bon train : quelle était l'intention des communicants de la couronne ? Montrer aux initiés qu'ils savent que l'enfant sera l'Antéchrist ? Faire croire qu'ils l'espèrent ? Faire de la provoc' contre les chrétiens "complotistes", pour ensuite se moquer d'eux et dire "Ha ha, voyez comme on les fait marcher facilement, ils partent au quart de tour !" ? A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'un mauvais tour joué par une des ses proches à la duchesse ?
On ne prête qu'aux riches, or la famille royale britannique a un passé plus que sulfureux. Selon le Dr Richard Sugg de l'université de Durham, jusqu'au 18e siècle consommait de la chair humaine à titre thérapeutique. Et le prince Charles, grand-père du nouveau né de Kate Middleton, a avoué en 2011 que la reine Marie de Teck, la grand mère d'Elizabeth II, descendait de deux des fils de Vlad l'Empaleur, le chef de guerre roumain du 15e s qui a inspiré le personnage de Dracula. Sans remonter à Elizabeth I qui avait associé à son pouvoir le sorcier John Dee, En 2013 la reine Elisabeth a été vue accompagnée d'une infirmière de l'hôpital King Edward VII qui portait à la ceinture d'une boucle de l'ancien Hôpital royal maçonnique qui a fermé en 1992 (mais les infirmières d'élite gardent cette boucle). Le duc de Kent est grand maître de la Grand loge unie d'Angleterre. Son frère le prince Michael est grand maître de la loge de Mark Master Masons. Le prince Philip, époux de la reine a été initié par la loge de la marine (Freemasonry at Navy Lodge No 2612, London) le 5 décembre 1952 , le prince Charles est un adepte du New Age. Bien que chef de l'Eglise anglicane, la reine Elizabeth II n'a jamais fait référence à la divinité du Christ, même dans ses messages de Noël où elle le présentait plutôt comme un exemple de sagesse à la manière du New Age et de la maçonnerie. Sans parler des accusations de pédo-satanisme qui pèsent sur la couronne... Le philosophe Hubert Humdinger l'avait soupçonnée de cannibalisme...
Les rois d'Angleterre prétendent avoir un morceau du trône de David sous leur fauteuil. Ils ont en tout cas une histoire bien chargée, comme on dirait d'une pile électrique ou d'un médium qu'il est "chargé"...
Kirkouk, Afrin, les chrétiens orthodoxes de Jérusalem, Duterte

Petite revue de presse. Antiwar.com ces derniers jours décrit une situation compliquée au Proche-Orient. A Kirkouk en Irak l'Etat islamique continue de tendre des embuches aux milices chiites du Sud du pays dépêchées par Bagdad pour y maintenir l'ordre. A Afrin en Syrie l'accord entre le YPG et Damas impliquerait que l'enclave puisse être livrée aux Turcs (qui de fait sont entrés dans sa capitale le 26 février sans toutefois encore la contrôler) en échange de quoi les forces gouvernementales iraient aider le YPG à Manbij sur l'Euphrate (sauf que là bas, il y a aussi des troupes américaines qui ont tué plus d'une centaine de soldats syriens loyalistes récemment, on ne voit pas trop comment tout ce beau monde pourrait cohabiter...).
Je suis affligé de voir Boris Johnson proposer à nouveau le soutien britannique à des frappes contre Assad. Il y a une complaisance occidentale à s'embourber dans les logiques d'ingérence stériles et dangereuses. Tout cela pour plaire au lobby médiatique qui défend les ultimes poches de résistance djihadistes dans ce pays... Je sais bien que les chances de démocratisation du régime syrien sont minces. Mais je ne vois pas pourquoi au nom de cela on devrait préférer que les takfiristes imposent leur loi dans certaines parties de la Syrie.
Je lis aussi cette polémique autour des biens de l'Eglise orthodoxe à Jérusalem parce que la municipalité lui impose de payer des impôts et que l'Etat envisage une loi d'expropriation (contre indemnité) rétroactive. Le président chrétien libanais pro-Hezbollah Michel Aoun relayé par Al Manar accuse Israël de vouloir en finir avec le christianisme au Proche-Orient. Accusation un peu excessive : certes l'impôt municipal n'a pas l'air très conforme au droit international, mais il ne vise que les biens non cultuels de l'Eglise, et le gouvernement a reporté le vote de la loi d'expropriation. Encore une tempête dans un verre d'eau purement idéologique comme celle qu'avait déclenchée le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.
Aux Philippines le président Duterte le 7 février a déclaré devant un auditoire masculin qu'il fallait tirer sur le vagin (bisong) des combattantes de la guérilla maoïste la Nouvelle armée du peuple qui ne s'occupent pas de leurs enfants. Aujourd'hui il précise que c'était de l'humour. En avril 2016 il avait affirmé à propos d'une missionnaire australienne de l'Assemblée de Dieu Joyeuse (Jacqueline Hamill, 35 ans) prise en otage, violée et tuée pendant une émeute de prison à Davao en 1989 qu'elle était si belle que le maire (il était alors maire de Davao) aurait dû la violer en premier. Duterte est décidément un personnage détestable qui a beaucoup de sang sur les mains (il s'était vanté d'avoir tué personnellement des criminels quand il était maire de Davao pour stimuler la police locale), dont le seul mérite selon moi est d'être hostile à Soros et au nouvel ordre mondial... Les déclarations de Duterte suscitent à juste titre des réactions féministes hostiles, mais ni la Russie ni la Chine n'ont exprimé de regret de lui livrer des armes automatiques gratuites (alors que Washington a suspendu ses livraisons depuis son élection).
Du côté de ce blog, en ce moment des gens s'abonnent puis ce désabonnent. Une inconstance assez étrange. Le monde d'Internet est ainsi fait...
Jérusalem, Népal, Honduras, Ukraine et relations afro-coréennes

J'espère que l'on pardonnera au commentateur indépendant que j'essaie d'être de ne pas verser dans la fièvre anti-Trump qu'a suscitée la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu au cours des derniers jours. On peut, comme le fait l'Europe, vouloir attendre l'issue du processus de paix pour reconnaître cette ville comme capitale à la fois des Etats palestinien et israélien, mais le fait que les USA prennent une initiative unilatérale dès maintenant en faveir d'Israël qui n'a pas forcément vocation d'être très suivie à court terme (à part peut-être par la République tchèque) lèse-t-elle de quelque manière que ce soit les Palestiniens ? Il semble qu'on leur ait laissé entendre que cela pourrait entraîner la démolition de la mosquée d'Al-Aqsa. Voilà une menace bien démagogique destinée à agiter gratuitement les foules, mais jusqu'ici la gestion des lieux saints des trois grandes religions monothéistes par l'armée israélienne n'a pas compromis de façon rédhibitoire la liberté des cultes, et l'installation d'une ambassade états-unienne à Jérusalem n'est pas de nature à remettre en cause le statut d'extraterritorialité du mont du temple dont le sommet reste sous autorité jordanienne.
A part ça, petite revue de presse : il n'est pas sûr que cela serve à grand chose vu la faible souveraineté économique de ce pays mais signalons tout de même que le parti communiste népalais a gagné 28 sièges aux élections législatives du 9 décembre. Avec les 12 pour les maoïstes cela fait une majorité confortable sur les 49 sièges au total. C'est un cas de figure intéressant de persistance communiste qui n'a d'équivalent que dans des points assez rares du globe.
Dans la presse internationale non-alignée sur Wall Street, on commence à reconnaître que les troubles au Honduras (où la gauche demande désespérément le recompte des voix de l'élection présidentielle), sont la bombe à retardement généreusement léguée par Hillary Clinton à ce pays, puisque c'est elle qui avait favorisé un putsch contre le président Zelaya à Tegucigalpa en 2009.

Autre cadeau empoisonné celui des démocrates américains au peuple ukrainien : le président Porochenko et son allié le procureur général Lousenko sont en guerre ouverte contre le bureau national anti-corruption (soutenu par Washington) - pas question de ramener le pays à la probité. Le peuple paie cher : le pays a remboursé au FMI 270 millions de dollars de plus qu'il n'en a reçu et la croissance reste plafonnée à 2 %. Mais tant que le magnat du chocolat tiendra un discours anti-russe, les USA lui fourniront des armes. Donc tout va bien. On se consolera en voyant l'aventure Sakachvili finir dans un fourgon de police. C'est déjà ça.
Sur la Corée du Nord un article bizarre de l'AFP hier expliquait " les statues ou palais staliniens dessinés par les architectes nord-coréens écrasent l'horizon à Windhoek, Dakar, Maputo et Kinshasa. " L'agence en charge de la Propaganda Staffel de notre pays sur les cinq continents explique qu'un rapport onusien publié en septembre pointe du doigt onze pays africains soupçonnés de poursuivre un partenariat militaire avec le régime de Kim Jong-Un, avec à a clé des livraisons d'armes légères à l'Erythrée et à la République démocratique du Congo (RDC), des missiles sol-air au Mozambique, des modernisations de missiles et radars en Tanzanie, l'entrainement de soldats en Angola et en Ouganda, tandis que deux sociétés nord-coréennes, Mansudae Overseas Project et Komid, ont construit le siège des services de renseignements et une usine de fabrication de munitions en Namibie. Le papier pointe avec dégoût cette collusion entre Pyongyang et les régimes d'inspiration marxiste qui ont gardé une petite fibre anti-impérialiste sur le continent noir. L'internationalisme prolétarien, nos médias n'ont jamais apprécié cela...
Barcelone, Irbil, Amazonia, Las Vegas et une petite facétie...
Les violences contre le siège de Ciudadanos, la grève sur commande avec des préavis illégalement signés par des syndicats minoritaires, l'obligation faite aux grands commerces de fermer. Quand je vous dis que le régime de Barcelone est fascisant !

Mais, on le sait, la Catalogne n'est pas le seul pays sécessionniste à avoir des problèmes. C'est aussi le cas du Kurdistan irakien sous embargo aérien depuis peu. Un bon article de Cockburn dans The Independent à ce sujet. Il explique que Trump n'a plus besoin des Kurdes et que l'armée de Bagdad s'est considérablement renforcée en reprenant Mossoul tandis que l'économie kurde sombre avec les cours du pétrole.
Et puis, puisqu'on parle de sécessionnisme, ici un bon billet sur celui des camerounais anglophones (l'Ambazonia, ça fait un peu amazoniaque mais bon...).
Sur la fusillade Las Vegas, comme naguère sur les Eagles of Death Metal et sur Ariana Grande lors des précédents attentats, les spéculations sur le lien avec l'occultisme vont bon train (la présence de la pyramide de Louxor dans le décor..). Mais il y a tellement d'occultisme dans la pop culture (pop, rock, country etc), comme, semble-t-il, au sommet de la maçonnerie (et parfois l'un allant de pair avec l'autre comme chez Crowley), que ça finit par relever du lieu commun... Une amie m'écrit que son cancer l'a détournée de la pop music. Si seulement les gens pouvaient en sortir sans passer par ce genre d'extrémité...
Bon, on se détend avec une bonne blague de DPRK News Service sur Twitter ? ils publient la photo ci-dessous avec pour commentaire : Nouveau tableau, d'une grande valeur idéologique, représentant le prophète hébreu Jésus de Nazareth se bagarrant en vain pour corriger les erreurs de Donald Trump / New painting, of high ideological value, depicts Hebrew prophet Jesus of Nazareth struggling in vain to correct the errors of Donald Trump...
(un détournement plaisant de certains excès de confiance des évangéliques dans le leadership de Trump, me semble-t-il, même si leur thèse Trump=Cyrus reste à mes yeux assez juste, dans l'ordre de la "common grace", celle qui préserve du spirit cooking de Podesta, et non de la "saving grace", celle qui tirerait vraiment les Etats-Unis vers le haut, comme ils le précisent eux-mêmes).

Vénézuéla, Yézides, Assemblée, Cristina
Dans la série "Les médias vous manipulent" les Vénézuéliens font remarquer ceci : on vous parle de la crise économique chez eux à longueur d'année. Mais chez leur voisin colombien 1 000 enfants meurent de faim par an, alors qu'aucun ne meurt au Venezuela. Lequel des deux pays mériterait-il le plus de ce fait que les caméras de nos chers journalistes soient braquées sur lui ?
Mardi 27 juin à Caracas un hélicoptère de la police vénézuélienne a lancé des grenades sur le siège du tribunal suprême de justice et mitraillé le ministère de l’intérieur, à part ça l'opposition est très pacifique, Mais oui mais oui. (On avait parlé d'un meurtre de juge il y a peu, il y aurait aussi beaucoup à dire sur les attaques de journalistes). Les forces spéciales de la Force Armée nationale bolivarienne ont été déployées pour arrêter ce groupe factieux.
Il y a une sorte d'acharnement invraisemblable dans la cruauté en ce moment au Proche-Orient. Les 25-26 juin, les troupes de Daech à Mossoul ciblaient la base médicale de la Yazidi American Women Organization d'Adlay Kejjan dont on a déjà parlé sur ce blog.
Bon à part ça, on constate un fort lobbying du journal Le Monde en ce moment pour la PMA. Méluche, lui, préfère s'en prendre aux couleurs mariales du drapeau européen à l'Assemblée, nourrissant une dialectique théâtrale avec l'ex-écolo arriviste de Rugy qui fait office de président (mais bon, on a déjà eu Bartolone, donc on est habitué à voir le perchoir choir et déchoir).
Pour finir pour travailler votre espagnol une interview de Cristina sur l'élection de Macron en France, la social-démocratie, la situation de l'Argentine.
Venezuela : Courrier de Maurice Lemoine à Radio France
Bon allez, je sais que ça ne sert pas à grand chose, mais bon, comme je n'ai pas moi-même l'énergie de dénoncer chaque jours les inepties que nous sortent les grandes chaines de TV, les stations de radio, les grands journaux et les agences de presse, il faut bien que je signale de temps en temps les efforts que fournissent d'autres personnes pour remettre les pendules à l'heure.Dans cette série voici un courrier désabusé mais vigoureux de Maurice Lemoine à Radio France à propos du Venezuela.
Réaction envoyée par le journaliste Maurice Lemoine le 16/11/2016 au médiateur de Radio France, suite au traitement de la crise vénézuélienne dans la matinale (16/11) de France Culture / invitée : Paula Vasquez (EHESS / CNRS).
PODCAST > https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/venezuela-bresil-la-democratie-en-crise
Au nom de la droite et de l'extrême droite vénézuéliennes, merci à M. Guillaume Erner pour son traitement de la crise vénézuélienne, à travers une seule intervenante, représentante (assez caricaturale, je vous l'accorde, mais universitaire, vous avez eu raison de le souligner) de l'opposition.
Merci d'avoir caché les responsabilités bien réelles de cette opposition dans la crise – en particulier dans le report (et non l'interdiction) du Référendum révocatoire.
Merci d'avoir occulté que se déroule actuellement un "dialogue", sous les auspices d'individus extrêmement douteux – M. Ernesto Samper, secrétaire général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) ; les ex-présidents panaméen et dominicain Martin Torrijos et Leonel Fernandez ; l'ex-chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero ; le représentant du Pape, Mgr Emil Paul –, dialogue auquel s'oppose la partie la plus "droitière" de l'opposition, représentée ce matin sur votre plateau.
Merci d'avoir innocemment introduit une petite séquence "Jean-Luc Mélenchon" dans votre lynchage des présidents Chavez et Maduro.
Merci encore de ne pas avoir mentionné, en évoquant les "pénuries" et la "famine", les similitudes étonnantes qu'elles présentent avec le phénomène constaté au Chili durant les mois qui ont précédé le renversement de Salvador Allende.
Merci surtout d'avoir laissé raconter qu'on ne trouve plus un journal dans les rues de Caracas – les occasions de rire sont tellement rares que, lorsqu'il s'en présente une, il faut en profiter à fond.
Merci, mille fois merci, de participer à l'affaiblissement du service public en lui ôtant toute crédibilité – ceux qui rêvent de le démanteler vous en seront gré.
Maurice Lemoine *
Journaliste indépendant, spécialiste de l'Amérique latine - ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique
* Auteur de "Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d'Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation" (ed. Don Quichotte, 2015).
Encore un mot sur la victoire de Trump
En France, les grands "merdias" s'appesantissent sur l'amertume que provoque chez eux la victoire de M. Trump. Mais c'est oublier l'espoir que celle-ci provoque à travers le monde parmi les gens qui ont tant souffert des compromissions de Mme Clinton avec le Qatar.
La presse russe par exemple cite un député au parlement syrien et président de la chambre de commerce d'Alep Fares Shehabi qui explique que les habitants de sa ville sont tous heureux de l'élection de Trump car pour eux Mme Clinton (avec son projet de zone d'exclusion aérienne) c'était le soutient américain Al Nosra...
Sur Twitter la directrice de l'Organisation des femmes américaines yézidies écrit sur Twitter "Ma tante chante des prières pour Trump depuis 2 heures dans l'espoir qu'il nous débarrasse de Daech et que les yazidis puissent vivre en paix à nouveau".
En Serbie bien sûr on se réjouit, parce que Trump pendant la campagne avait dit que les bombardements de 1999 avaient été une erreur, et parce que sa femme slovène a des amis serbes. Le système clinton (Bill-Hillary) dans les Balkans reste synonyme d'ingérence barbare et de soutien aux mafieux, ce que Nuland l'adjointe de Clinton a renouvelé en Ukraine en 2014.
Diana Johnstone dans Counterpunch intitule son article "Ding Dong la Sorcière est morte", qualifiant Trump de "magicien d'Oz".
La manière dont Clinton en fin de campagne s'affichait avec Beyoncé et Jay Z, après avoir eu le soutien de Lady Gaga et Madonna lui donnerait raison...
Et qu'on ne vienne pas nous dire que Trump a eu moins de voix que Clinton. C'était arrivé aussi à GW Bush en 2000. Et surtout, n'oublions pas que les libertariens plus à droite que lui lui ont piqué des voix tout en étant d'accord avec une partie de son programme. Et sans les campagnes de diffamation menées par tous les grands médias (il n'avait que Fox News avec lui) Trump aurait fait beaucoup mieux. Donc sa victoire n'est pas volée.
Des nouvelles de la guerre froide...
Paul Craig Roberts (dont j'ai parlé parfois sur ce blog et dans mon livre sur mon engagement) existe encore et attire l'attention des internautes ici sur le fait que la Russie considère désormais l'OTAN comme une menace depuis qu'Obama s'obstine à installer un dispositif anti-missile (en fait lanceur de missiles) à sa frontière. Il s'inquiète du risque de guerre. Pepe Escobar (un autre vétéran des débats géopolitiques des années 2000) est plus rassurant : en cas de guerre nucléaire les Russes sont protégés, Washington le sait, et en Syrie H. Clinton ne pourra pas imposer sa no-fly zone où la Russie a déjà la sienne. L'Espagne menace de ne pas laisser les navires de guerre russes en partance pour la Syrie faire une halte à Ceuta, mais au fond, tout cela ne serait que du bluff... sauf si H. Clinton tente le "regime change " à Moscou, comme l'en accuse Diana Johnstone dans "Counterpunch".
En Bosnie les Serbes font marche arrière après leur référendum pour le 9 janvier fête nationale. Le chef du FSB russe (les services secrets) Nikolai Patrushev en visite à Belgrade offre une collaboration au ministère de l'intérieur serbe. Chacun avance ses pièces. C'est le jeu d'échecs mondial.
Si vous n'avez pas connu les charmes de la guerre froide du XXe siècle, vous allez les découvrir maintenant...
Situation confuse au Vénézuela après que la cour constitutionnelle ait invalidé la première collecte de signatures pour l'éviction de Maduro. Le Parlement de droite lance un procès en trahison contre le président mais l'armée ne suit pas, les menaces de violences dans la rue sont dans les deux camps, le pape offre ses bons offices. Malgré l'inflation, une grande partie du peuple reste mobilisée derrière le chavisme. Une résistance qui compte.
Allez, pour finir la palme de l'ignominie imbécile revient cette semaine à Boris Johnson, ministre des affaires étrangères britannique, pour sa sortie dans The Independent que les yéménites et tous les défenseurs de l'éthique apprécieront à sa juste mesure : "Si nous ne vendons pas d'armes à l'Arabie Saoudite, quelqu'un d'autre le fera à notre place".