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Le blog de Frédéric Delorca

Récemment posté sur le blog de l'Atlas alternatif

26 Février 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Samedi 24 Février 2007

Le système de défense anti-balistique - Missile Defense System (MDS) - que les Etats-Unis envisagent d'installer, en Pologne et en République tchèque, vise officellement à contrer "la menace nucléaire iranienne et nord-coréenne",  c'est ce qu'a déclaré au cours d'une récente visite, à Moscou, le Conseiller-adjoint à la sécurité nationalee américaine, Stephen Hadley.

Ni l'Iran ni la Corée du Nord ne sont pourtant susceptibles de tirer des missiles nucléaires sur l'Europe dans les années qui viennent.

L'historique de ce projet remonte en réalité au vote du National missile Defense Act ) par les Démocrates et les Républicains au Congrès en 1999. Il s'inscrit en réalité dans le cadre d'un projet plus vaste tendant à assurer aux Etats-Unis la maîtrise des armes les plus avancés et la création d'un déséquilibre stratégique en leur faveur (http://www.wmaker.net/editoweb/Bouclier-Anti-missiles_a1131.html)

Le Commandant des forces de la défense balistique russe a annoncé, pour sa part, que si les deux pays autorisaient l'installation, sur leur sol, du système anti-missile américain, les dites installations seraient intégrées dans la liste des cibles stratégiques des missiles russes. D'autre part, le Chef d'état-major de l'armée russe a averti, lui aussi, que son pays pourrait se retirer du Traité conclu, en 1987, avec le gouvernement américain de l'époque, sur les missiles à moyenne portée (cf IRIB http://www.alterinfo.net/La-face-cachee-du-plan-americain-d-installation-d-un-systeme-anti-balistique-sur-la-territoire-europeen_a6896.html?PHPSESSID=d8cd57bbef6d8b4aada6b02e6037398b).

L'empressement de l'administration Bush à installer son radar en Europe de l'Est est critiqué même par le ministre des Affaires étrangères allemand (http://www.euronews.net/index.php?article=407372&lng=2). D'autres pays membres de l'OTAN comme le Canada sont très réservés sur ce projet qui remet en cause les accords de désarmement conclus au cours des trois dernières décennies, notamment le traité sur la limitation des systèmes anti-missiles balistiques (ABM) entré en vigueur en 1972 (http://www.rfi.fr/actufr/articles/062/article_34378.asp)

Le PC de Bohème-Moravie fin janvier faisait état d'une pétition contre l'installation du radar américain réunissant déjà plus de 50 000 signatures en République tchèque (http://www.kscm.cz/article.asp?thema=2666&item=33250). Et seul un tiers des Polonais seraient favorables à l'installation du dispositif anti-missile sur leur sol (http://www.swietapolska.com/news/swpolska770.html). Mais, comme pendant la guerre d'Irak, les clients de Washington en Europe de l'Est ne semblent guère enclins à écouter leurs opinions publiques.


 
publié par Atlasaltern publié dans : atlasalternatif
 
Mercredi 21 Février 2007

Le trés pro-américain chef du gouvernement de centre-gauche Romano Prodi vient de donner sa démission au président de la République après avoir été mis en minorité sur sa politique étrangère au Sénat par l'aile gauche de sa majorité. Il paye ainsi son refus de retirer les 1 900 soldats italiens présents en Afghanistan et son accord à l'extension de la base de l'OTAN à Vicenza où 100 000 personnes ont manifesté samedi dernier (Reuters).

En Espagne aussi la bataille contre l'OTAN se poursuit. Le coordinateur général d'Izquierda Unida hier a accusé le gouvernement socialdémocrate de vouloir installer sans vote du parlement l'Ecole des pilotes de chasse de l'Alliance à Albacete (Castille-la-Manche) et de vouloir augmenter les effectifs espagnols en Afghanistan. Un engagement atlantiste peu compatible avec les promesses pacifistes de Zapatero au début se sa législature (http://larepublica.es/spip.php?article4197  ).

Selon un rapport du Sénat canadien, sur les 37 000 soldats de l'OTAN stationnés en Afghanistan seuls les Etats-uniens, les Néerlandais, les Britanniques et les Canadiens sont engagés dans les combats, les autres se consacrant plutôt à des tâches de reconstruction. Une douzaine de membres de l'OTAN derrière l'Allemagne préfèrent ces missions civiles à l'action militaire face à des Talibans renforcés par la crise économique du pays (http://www.radionetherlands.nl/currentaffairs/nat070220 ). La coalition occidentale est profondément divisée sur cette question.

Sur le front irakien, les affaires ne vont pas mieux pour les atlantistes. Pour faire face à la chute de sa popularité au Royaume Uni, le premier-ministre Tony Blair a annoncé à la Chambre des communes le début du retrait du contingent britannique déployé dans le sud de l'Irak, dont les effectifs passeront en 2007 de 7100 à 5 500 soldats environ. Les Danois ont annoncé le retrait de leurs troupes basées dans le sud de ce pays (Reuters - http://fr.news.yahoo.com/21022007/290/tony-blair-va-reduire-les-effectifs-en-irak-les-usa.html ).

Cet affaiblissement du parti de la guerre en Europe comme aux Etats-Unis pourrait bien encourager a contrario, dans une logique de fuite en avant, l'administration Bush à allumer un nouveau brasier en Iran. Nombre de ses soutiens dans l'opinion publique européenne s'emploient à légitimer cette perspective (cf par exemple http://www.denoel.fr/Denoel/collections/meilleur_edito_n2.jsp ou http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=8339&returnto=accueil/main&artyd=2 ).

 
publié par Atlasaltern
 
Samedi 03 Février 2007

Durant la guerre d'Irak, l'opinion publique occidentale avait au moins appris ceci : il faut s'opposer aux guerres impériales, même si les régimes politiques qui en sont la cible ne nous inspirent aucune sympathie.

Il semble que cette fois la leçon soit oubliée. Une guerre étatsunienne se prépare, apparemment dans l'indifférence générale.

Comme le note JM Vernochet sur un site catholique de droite dans son analyse des préparatifs de guerre contre l'Iran " la France est assommée par une campagne présidentielle consternante de médiocrité et de platitude" et "Nous sommes loin du discours historique de Villepin du 14 février 2003 qui déclencha un véritable séisme diplomatique dans l'enceinte très politiquement correcte du Conseil de Sécurité. Loin, très loin de l'alliance franco-allemande contre la guerre." (http://www.univers-cifc.com/articles.php?lng=fr&pg=719).

Pourtant la menace d'attaque contre l'Iran se précise. Le Sunday Herald du 28 janvier 2007 annonce le début des opérations militaires pour fin avril, selon des informations provenant de fuites autour des bases de l'OTAN en Roumanie et Bulgarie qui pourraient servir de têtes de pont pour une attaque contre l’iran. Selon le Times du 30 janvier en revanche l’attaque pourrait partir de la base britannique de Diego Garcia dans l’Océan indien, à condition que Londres donne son accord. Elle pourrait avoir pour cible la plateforme d’enrichissement d’uranium de Natanz à défaut d’autres sites, la CIA n’ayant pas encore la liste exhaustive des centres d’enrichissement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le président Chirac a pourtant avoué cette semaine que le programme nucléaire militaire iranien, à supposer même qu'il puisse un jour déboucher sur la possession d'une arme atomique opérationnelle, n'est guère de nature à menacer les autres pays de la zone. A supposer que l’Iran acquière d’ici quelque temps « une bombe nucléaire, peut-être une deuxième un peu plus tard, cela ne lui servira à rien », a dit le président français. En effet, a-t-il poursuivi, « Où l’Iran enverrait-il cette bombe ? Sur Israël ? Elle n’aura pas fait 200 mètres dans l’atmosphère que Téhéran sera rasée ».

Le vrai risque stratégique du nucléaire iranien serait d'encourager des pays arabes comme l'Arabie Saoudite et l'Egypte à se doter eux aussi de la bombe atomique, mais ce risque est déjà l’œuvre du seul fait qu’Israël possède l’arme nucléaire et menace ses voisins..

La Capjpo en se fondant sur les déclarations du vice-ministre de la défense israëlien explique quel avantage aurait pour Israël une attaque des Etats-Unis contre l'Iran : redonner confiance aux candidats à l’immigration pour qu’ils viennent en Palestine contrebalancer le poids démographique des arabes.

Autres avantages accessoires de l’attaque impériale contre l’Iran :   -     rappeler aux peuples du Tiers Monde qui commande et qui est le plus puissant -     leur montrer que la possession du nucléaire même civil dépend du bon vouloir de Washington  -     dissuader d’adopter l’euro comme monnaie de commerce international à la place du dollar (l’Irak de Saddam Hussein en 2002, le Venezuela plus récemment ont fait de même).

Dans ce contexte belliciste on comprend que la candidate du parti socialiste français S. Royal, trouve un intérêt à transformer sa bourde initiale (son hostilité au programme nucléaire iranien « civil », même si le traité de non prolifération l’autorise) en une sorte de slogan dans la surenchère impérialiste ambiante. Ce qui lui permettra de se rendre la tête haute, ainsi que les principaux candidats, à la conférence du CRIF organisée le 13 février sur le thème « contre la menace iranienne » (http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2501 ).

Comme toujours l’ardeur guerrière se nourrit de clichés et de petites phrases. Celle qui a fait fureur dans nos médias est la prétendue déclaration du président Ahmadinejad selon laquelle il faut « rayer Israël de la carte ».

M. Arash Norouzi  décortique la version initiale de cette déclaration. Les mots dans la version persane d’origine étaient : « L’Imam (Khomeiny) disait que ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps.» (en persan : « Imam ghoft een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shavad. » - http://www.quibla.net/protocoles2007/pfs6.htm )

Pourquoi l‘agence de presse officielle iranienne a-t-elle elle-même contribué à la déformer ? Pourquoi Ahmadinejad a-t-il préféré ensuite répondre aux journalistes par des dissertations grandiloquentes sur les principes plutôt que de rappeler le contenu exact de ses propos ? Signe peut-être de la mauvaise maîtrise des techniques de communication occidentales par certains gouvernements du tiers-monde, et du fossé existant entre les angles d’approche.

La citation initiale montrait qu’il ne s’agissait pas de détruire Israël dans le sang, mais d’obtenir l’effondrement du régime sioniste, comme s’est effondré le régime soviétique. Il y a peu de chances que les grands médias rectifient le tir sur ce point, tout comme il est peu probable qu’ils relaient les nombreux déclarations du régime iranien qui rappelle aussi souvent qu’il le peut qu’il est hostile au projet sioniste, mais pas antisémite.

Une attaque contre l’Iran serait un crime supplémentaire des pouvoirs occidentaux : crime contre la paix au sens du tribunal de Nuremberg, crime de guerre car elle viserait des installations à usage civil.

Tout comme la guerre d’Irak, elle provoquerait une nouvelle instabilité, en Irak même (à cause du risque d’insurrection des mouvements chiites sympathisants de l’Iran) et dans l’ensemble du monde. Le Jérusalem Post, du 31 janvier (http://www.jpost.com/servlet/Satellite?pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull&cid=1167467856230 ), qui relate les avis des experts, rappelle le risque d’attaque des puits de pétrole koweitiens et saoudiens par un régime iranien qui jouerait ainsi sa survie, avec toutes les conséquences que cela impliquerait sur l’économie mondiale. On peut aussi parler des risques de radicalisation des peuples musulmans, et des autres peuples cibles de l’impérialisme. Un risque que les leaders occidentaux, actuellement aveuglés, semblent prêts à assumer.

 

 
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