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Le blog de Frédéric Delorca

Révolutionnaires montagnards

29 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Un lecteur de mon roman "La révolution des montagnes" qui m'avait déjà contacté en 1999 quand je tenais un site d'info sur la guerre du Kosovo et qui aujourd'hui a rejoint une communauté anarchiste connue du côté de Sisteron m'écrit ceci cet après-midi après avoir lu ce livre :

"Adessias lo Béarnais

J'y suis depuis 5 ans dans la montagne et le maquis; hote d'une petite communauté "Jansiac" qui essaye de s'y maintenir depuis 30 ans sur une base écolo-libertaire.

Je dois dire que les conditions d'hébergement sont sommaires et que la vie y est des plus frugale. Celà dit les alternatifs et les décroissant ne se bousculent pas pour rejoindre de tel lieux. J'ai l'impression que je vais passer l'hiver seul à la cabane avec les bêtes.

Pourtant 300 Hectares isolés c'est plus grand que la principauté de Monaco ; mais je ne me vois pas initier une lutte pour l'indépendance.

Ton bouquin m'intéresse au plus haut point.

Durant le grand "monome" de 1968 ; nous fumes une douzaines de gamins de 17 à 22 ans à prendre le maquis avec armes et bagages dans les hautes vallées du comté de Nice notre zone d'opération nous permetant de passer réguliérement en Italie pour échapper aux poursuites. Nous nous sommes ainsi "battu" jusqu'à fin Octobre 68. La neige, le froid, et le manque de vivre, nous ont obligés à déposer les "armes".

Il ne reste que la nostalgie d'avoir vécue une aventure dans une zone libérée avec l'appuis des populations locales.

Les montagnes sont certainement les derniers espaces de liberté que nous pouvons partager."


Ce mail sympathique me va droit au coeur. Evidemment pour tous les esprits de gauche désolés de voir les espoirs de changement social confisqués par telle ou telle caste, telle ou telle nomenklatura, le retour à des communautés villlageoises égalitaires façon Sparte est toujours une tentation. Il y a 5 ans, avant la naissance de mon gamin, un ancien pote de Sciences Po qui avait acheté une grande maison (un ancien établissement religieux) dans l'Ardèche pour y contituer une communauté avait tenté de me mettre sur cette voie là. J'avais découvert à travers lui toutes sortes d'expérimentations auxquelles des ingénieurs et toubibs écolos se livrent dans le désert français disons entre le Périgord et les Alpes. Evidemment, tout cela mérite l'attention de l'observateur politique, même si la limite de ce genre d'expérimentation est évidente (limitation géographique, à des franges très particulières de la société). Je pense que ces tentatives (sous réserve qu'elles soient menées honnêtement, et je vois sur certains blogs des critiques acerbes contre l'esprit des organisateurs de Jansiac), sont une sorte de poumon de l'esprit de gauche : des espaces où des choses s'inventent, se testent, des laboratoires.
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Pensées solidaires

29 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Je lis la presse israélienne ce matin, en quête d'infos sur un incident survenu sur l'esplanade des Mosquées dimanche (des extrémistes juifs aidés par la police ont frappé des arabes, la violence de l'occupant en Palestine reste omniprésente). Je trouve dans ses pages de nombreuses interrogations sur le moyen d'améliorer l'image d'Israël dans le monde, et notamment cet article d'Haaretz qui se demande si le porno gay peut sauver Israël. Un rapprochement entre communautarismes gay et sioniste qui peut plaire à Paris (où les deux sont soutenus), mais aussi peut-être l'occasion d'une réflexion encore une fois sur le rapport entre la politique et le corps. Sur Facebook un garçon proche des Indigènes de la République écrivait : "Les mêmes qui trouvent la burqa indécente (inhumaine etc) en France vont promener leurs gros culs dénudés sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem sans aucun espèce de complexe". Ce commentaire lui était inspiré par la dépêche de Reuters : "Mais la police a indiqué que les heurts ont été provoqués par des Palestiniens rendus furieux par la tenue vestimentaire, à leurs yeux indécente, de certains touristes étrangers sur le lieu saint. " Mais après discussion avec lui il m'a indiqué qu'en fait il est plus probable que ce soit une provocation des colons juifs qui ait conduit aux affrontements plutôt qu'une exhibition de nudité. En tout cas, nous savons bien que le rapport au corps est au centre désormais de beaucoup d'enjeux de "coexistence pacifique" en Europe comme en Occident. Et c'est un problème que nos politiques devraient prendre "à bras le corps" si j'ose dire, et sans ethnocentrisme.

A part cela je pense à l'OTAN chérie de notre centre-droit bien aimé. Va-t-elle mourir dans le piège afghan qu'elle avait initialement tendu aux Soviétiques (il y a trente ans) sous les armes de ceux qu'elle a armés telle l'arroseur arrosé (merci M. Brzezinski) ou, un jour sous les missiles de cette "OTAN des pays du sud" que le colonel Kadhafi a promis de promouvoir au dernier sommet afro-latino-américain de Margarita ? A moins que ce ne soit dans le cadre d'une apocalypse nucléaire avec la Chine ? Who knows. Nous avons semé la guerre, nous la semons encore (voyez notre discours irresponsable à l'égard de l'Iran). Nous ne pouvons que récolter le pire en retour.

Je suis d'accord avec ceux qui affirment que l'Occident n'est pas belliqueux uniquement parce qu'il est capitaliste. Il y a un colonialisme spécifique au judéo-christianisme européen, qui n'a pas eu d'équivalent ailleurs (notamment pas du côté de la Chine, qui, pourtant, au début du XIVeme siècle s'était  lancée dans une conquête des océans à laquelle elle a su mettre fin, à la différence des puissances européenne). La culture joue une rôle. Et tout ce qui peut nous guérir du bellicisme et de l'intégrisme de notre culture sera bon à prendre.

Après notre pensée pour le peuple palestinien, une pensée pour le peuple hondurien dont la dictature ferme les médias indépendants et qu'il soumet à l'état d'urgence. Le Honduras est une pièce de la reconquête réactionnaire de l'Amérique centrale. Ne comptez pas sur nos médias pour vous en parler.

Une pensée aussi pour les Guinéens. Après l'échec des démocraties fantoches issues du processus de La Baule initié il y a vingt ans, voici revenu le temps des dictatures en Afrique. A quand un processus "bolivarien" sur ce continent ?

Triste époque. En Europe obsession sécuritaire, xénophobie, paranoïa de la grippe A sont notre lot quotidien. Rien qui puisse aider nos concitoyens à réfléchir. Qui s'étonne ensuite que Sarkozy, Berlusconi et Merkel fassent de bons scores à chaque élection, tandis que des partis au service du néo-libéralisme comme le FDP en Allemagne, les Verts et le Modem en France récupèrent les décombres de l'effondrement des sociaux-démocrates ? Et n'est-il pas dérisoire de se consoler en disant que Die Linke passe de 8 à 12 % (dimanche dernier en Allemagne), que le bloc de gauche au Portugal progresse ou que la gauche de la gauche marque des points à Corbeil-Essonnes ?

Je trouve incroyable que le suicide des cadres de France Télécom dont on parle aujourd'hui ne donne pas lieu à un grand débat national sur le totalitarisme des nouvelles formes de management, que l'on tolère avec la même placidité que le recul des avantages sociaux des salariés et les cadeaux énormes faits aux entreprises et aux banques. Le déficit public français atteint les 8 % cette année, qu'attend-on pour mettre fin aux exonérations fiscales des entreprises, et contraindre celles-ci à cesser de détruire le tissu social ? Quand nationalisera-t-on les banques pour les empêcher de reconstituer leurs bulles spéculatives au lieu d'endetter nos enfants pour leur survie ? Quand ponctionnera-t-on sur leur bénéfice l'argent nécessaire alphabétiser les populations les plus pauvres du tiers-monde et leur donner les moyens de se nourrir ? (évidemment nous ne le ferons pas, si les opinions publiques européennes s'étaient réellement souciées un jour du tiers-monde cela se saurait et le FMI n'existerait pas). Tout le monde se résigne chaque jour davantage à voir nos sociétés glisser vers les logiques les plus destructrices. Il faut laisser le business faire son beurre, toujours, et que les Etats jouent les pompiers, à la marge.  Les européistes béats étaient ravis au colloque de l'école militaire  jeudi dernier de voir nos armées patrouiller au large des côtes de Somalie (l'opération Atalante). Aucun ne se demandait s'il n'eût pas été plus judicieux d'éviter la destruction par les multinationales du poisson au large des côtes somaliennes (et des autres pays du Sud) et d'aider à la reconstruction du tissu social somalien plutôt que de maintenir la population de ce pays dans la dépendance alimentaire et de la pousser vers la piraterie. Tant qu'il y a des gens pour payer leurs impôts à des Etats superflics nationaux et planétaires, pourquoi se gêner ?
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Expérimentations

28 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

J'étais censé aider une hardeuse dissidente à publier son autobiographie fin septembre. Mais elle est passée à Paris en "oubliant" de me contacter, et en ne répondant pas à mon SMS. Parallèlement comme je rencontrais une blogueuse très introduite dans la com' des multinationales qui veut bien contribuer un peu à donner de la "visibilité" à mes bouquins, du coup j'ai proposé à cette dame de l'aider à publier ses nouvelles érotiques, ce qui ne me permettra plus d'aider la hardeuse et éloigne la perspective (un peu folle, mais qui avait sa logique interne) que j'avais envisagée cet été de devenir le préfacier d'un livre d'une star du X. Ainsi va la vie.

Des "amis" remuent le couteau dans la plaie en me demandant en ce moment si je vais faire qualifier ma thèse devant le Conseil national des universités. Une fois de plus, la troisième depuis 2006, je reporte l'échéance. C'est peut-être suicidaire moi qui viens de passer mon 39ème anniversaire. Mais de toute façon n'ayant même plus de contact avec mon ex directeur de thèse, à quoi bon chercher la moindre reconnaissance de ce côté là ? Tous les universitaires que j'ai croisés, y compris les membres de mon jury de thèse, me voient comme un diplômé des grandes écoles qu'ils envient un peu, qui est venu s'amuser chez eux, mais dont la présence parmi eux les gènerait plutôt qu'autre chose, alors à quoi bon ? A quoi bon monter sur leur Titanic ? Ma nouvelle vie professionnelle en Seine Saint Denis ne sera peut-être pas rose, mais le choix est entre faire ça où aller candidater d'une fac à l'autre pour devenir maître de conf, être payé deux fois moins qu'aujourd'hui (avec tous les problèmes pour l'éducation du gamin) et enseigner Durkheim... Ce serait une forme de stabilité oui (alors que la Seine Saint Denis offre un avenir très précaire). Mais l'entrée à l'université présente un rapport coût/avantage bien plus défavorable encore, me semble-t-il.

Pour le moment, tout est suspendu à ma prise de fonctions dans le 9-3 jeudi prochain, y compris la publication de mon prochain livre "Incursion en classes lettrées" que mon éditeur adressera à l'imprimeur à ce moment-là. Je n'ai aucune visibilité sur mon emploi du temps au delà du 1er octobre (à part ma participation au salon du premier roman de Draveil et à une conférence universitaire sur la nudité à Cannes en novembre).

Je sais gré à certains lecteurs d'entretenir la flamme de ma réflexion par des suggestions de lecture comme les livres de Christian Arnsperger (dont je vais peut-être tenter de faire une recension pour Parutions.com, au moins pour le plus récent d'entre eux). Je suis voué, je crois, à rester dans l'expérimentation en free lance.

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Honduras : les putschistes, le droit international et l'argent

28 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Barack Obama

L'histoire hongroise a gardé le souvenir des tanks de Khrouchtchev tirant sur l'ambassade de Hongrie en 1956 où s'était réfugié le président légitime Imre Nagy. L'histoire latino-américaine retiendra celle du gouvernement putschiste de Tegucigalpa, probablement encouragé par les secteurs conservateurs de l'appareil d'Etat américain (ceux qui traitent Obama de "singe" en ce moment) balançant des gaz toxiques dans le locaux l'ambassade du Brésil où s'est réfugié le président légitime et Manuel Zelaya, et menaçant le Brésil de faire perdre à cette ambassade son immunité diplomatique "Si dans les dix jours le statut de Manuel Zelaya n'a pas été défini".

En Occident on n'entend toujours aucun appel au respect du droit international, ni à la mobilisation de la "communauté internationale" (qui pourtant à l'ONU la veille avait condamné l'usage des gaz à l'ambassade du Brésil). L'AFP ce jour intitule juste placidement sa dépêche "le gouvernement putschiste du Honduras hausse le ton face à l'opposition". Le mot de "provocation" qu'on emploie à tout bout de champ à propos de Kadhafi ou d'Ahmadinejad ne ressort jamais quand on parle de la droite hondurienne ?

Aux Etats-Unis le Miami Herald, relève que le président "de facto" Micheletti se sent "appelé par Dieu dans le cadre d'une mission divine". In God we trust. Pour le moment, ce sont surtout les milieux d'affaire qui soutiennent Marinetti. Les businessmen américain qui soutiennent Micheletti ont été privés de visas par le gouvernemen états-unien dit-on. Mais on ignore lesquels. On sait qu'au Honduras le coup d'Etat a été financé par dix grandes familles honduriennes recensées par la chercheuse Leticia Salomón.

Les soutiens aux Etats-Unis sont plus obscurs. Dans le champ académique, parmi les supporters de Micheletti, Susan Kaufman Purcell, directrice du Center for Hemispheric à l'université de Miami. Une enquête sur le Net situe ce centre dans le champ d'influence de Valero Energy Corporation, société texane, premier raffineur pétrole aux USA très en pointe dans les biocarburants. Elle contribue au financement de candidats des deux bords politiques aux Etats-Unis, mais penche plus du côté des républicains. Au Honduras, le pétrole est raffiné par Texaco mais Valero en 2006 était partie prenante d'un projet de création en consortium avec d'autres sociétés d'une nouvelle raffinerie dont le Honduras pouvait être un des sites d'accueil, et cette entreprise est aussi intéressée par l'investissement du Honduras dans les biocarburants.

FD

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Le spécialiste dans les médias

25 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Actualité de mes publications

J'ai publié il y a un an un article Puppet on a string qui m'avait valu les foudres de JD à l'époque. J'ai déjeuné tantôt avec une fille qui présente les mêmes caractéristiques à quelques détails près que celle que je décrivais l'an dernier, dans le registre "femme d'influence, qui a fait sciences po" (quatre ans après celle de l'an dernier), qui se trouve à un noeud relationnel important au coeur du système capitaliste parisien et qui, mécontente de "faire la pute" au service de ce système dans la journée (ce sont ses propres mots), écrit des blog "dissidents" sous pseudos. La comparaison s'arrête là, car je crois que celle-ci a bien plus de valeur morale que la précédente. Je l'apprécie beaucoup en tout cas. Elle m'a donné des clés pour que je me vende aux grands médias comme spécialiste de l'anthropologie du corps. C'est étrange. Ca a l'air tout simple finalement. Tout simple, et en même temps cela fait un peu peur. On voit bien le truc : on devient un agent de communication comme un autre, dans un système où tout n'est que flux. On vend son image jusqu'à ce que le système s'en lasse et vous préfère d'autres "spécialistes". Entre temps vous aurez bénéficié de cette mélasse pour être publié par de plus grands éditeurs... dont les livres se distribuent par milliers.... et finissent au pilon... rien ne restera de cette aventure.

Je pourrais être tenté d'accepter, parce que je n'ai rien à perdre. J'ai mon statut de juriste, ma légitimité universitaire avec mes diplômes et mes livres qui dorment dans les réserves de Yale, Harvard, la Sorbonne. Le système peut se servir de moi comme d'un kleenex, je retrouverai toujours ma recherche personnelle in fine. C'est peut-être un coup à tenter pour comprendre mieux le monde où je vis...
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