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Le blog de Frédéric Delorca

Nos Frangins de Rachid Bouchareb

24 Décembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Souvenirs d'enfance et de jeunesse, #La gauche, #Cinéma, #Béarn

Sur les conseils d'un ami béarnais avec lequel je manifestais dans les rues de Pau en 1986 contre la loi Devaquet, je suis allé voir le film "Nos frangins" de Rachid Bouchareb  sur les affaires Oussekine et Benyahia qui ont éclaté au milieu de notre mouvement.

Je n'ai pas regretté d'être allé le regarder. C'est un bon film documentaire même si, comme le relèvent les critiques, cela manque un peu de ressort dramatique. J'ai été de ceux qui ont manifesté en hommage à Malik Oussekine, et pourtant il y a des choses que je ne connaissais pas à son sujet, notamment sa conversion au christianisme. Je n'avais pas non plus entendu parler de l'affaire Benyahia. En tout cas, elle ne m'a pas marqué. Je ne savais pas non plus que les voltigeurs des la police ont été réintroduits en 2018 au moment de la crise des Gilets Jaunes. L'ex-patron du Raid devenu Macronien en mai 2019 avait lui même télescopé les deux époques d'une manière sensationnelle... Il y avait un gros problème de racisme dans les forces de l'ordre en 1986... et il a perduré...

Le dimanche 7 décembre 1986, 254 114ème jour de ma vie (j'avais fait le décompte), j'écrivais : "La tournure que prennent les événements est préoccupante... Avec une incroyable intransigeance , nos dirigeants ont attendu que le mouvement s'essouffle de lui-même.

Hélas jeudi soir les manifestants pacifiques des universités ont été débordés par des éléments extrémistes qui ont enclenché un cycle de violence dans le cadre des grèves ; les forces de l'ordre ont adopté une attitude totalement indigne, à la limite de la barbarie. Les seules victimes de la répression furent évidemment les étudiants non-violents, tandis que les marginaux se sont appliqués à entretenir durant tout le weekend un climat insurrectionnel dans la capitale.

Pendant ce temps, les grévistes modérés qui portent le deuil d'un des leurs tué par un policier dans la nuit de vendredi à samedi radicalisent leurs positions tandis que le gouvernement se refuse toujours à retirer le projet de loi qui a suscité l'apparition du mouvement contestataire il y a plus de dix jours.

En jouant la politique de l'attente sereine, le gouvernement prenait le risque de voir les jeunes grévistes politiser leur action ou même rejoindre l'état d'esprit de mai 68." Je noircissais ensuite quelques pages dans un style un peu convenu sur la jeunesse qui ne veut plus des sacrifices ni du désengagement de l'Etat.

En novembre 86 j'avais aussi tenu la chronique de ma participation aux grèves et aux manifestations dans mon lycée. L'adolescent que j'étais n'avait visiblement bien écouté les informations, puisque je prenais Malik Oussékine pour un gréviste alors qu'il ne périt que comme un passant qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Les réalités parisiennes, à ce moment-là, étaient à 900 km de mon quotidien...

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Une nouvelle expérimentation épidémique en Chine ?

24 Décembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #coronavirus-vaccination-big pharma, #Bill Gates, #Le monde autour de nous

Après les manifestations (circonscrites dans quelques villes seulement, mais cela incluait quelques milliers de personnes à Shanghaï) qui ont abouti au relâchement officiel de la politique du zéro Covid en Chine, les médias de la Matrice nous expliquent que 250 millions de Chinois ont le Covid et 1 million pourraient mourir dans les mois à venir. Un air de propagande alarmiste comme en janvier 2020 quand on parlait de Chinois qui mouraient dans les rues (ce qui rappelle certains propos de Bill Gates dès 2018).

Le journaliste George Webb pense que les autorités et les forces mondialistes diffusent délibérément dans l'Empire du Milieu un nouveau variant ou carrément un nouveau virus atténué ; il écrit sur Twitter  : "Je pense que l'exercice sert à récolter des anticorps monoclonaux. Vous défiez la population, vous suscitez des anticorps, récoltez les plus forts et analysez comment les reproduire. Et oui, et la dépopulation peut aussi être à l'ordre du jour d'une certaine façon. Il faut comprendre qu'on peut faire des entrainements (drills) avec un virus réel, vivant et atténué. C'est un exercice en live ".

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Répression contre la gauche et le peuple au Pérou

17 Décembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Les Stazinis, #Colonialisme-impérialisme

Je vous conseille de regarder cette très bonne vidéo de Ben Norton sur Multipolarista, qui explique que, quand bien même il existerait un doute sur le plan juridique, quant à la question de savoir si les conditions étaient réunies pour que le président de gauche Pedro Castillo tente de dissoudre le parlement, le 7 décembre dernier, la veille même l'ambassadeur des Etats-Unis à Lima, Lisa Kenna, qui a travaillé pendant 9 ans comme officier de la CIA avait rencontré le ministre du pays, préparant ainsi la destitution du président, de sorte que ce dernier était en légitime défense. Le Parlement dominé par la droite financée par les oligarques, qui, selon les enquêtes d'opinion, est largement discrédité dans le pays, n'avait aucune base constitutionnelle pour destituer le président.

Les autres gouvernements de gauche latino-américains (à l'exception du Chili) ont condamné le coup d'Etat du parlement et les partisans du président de gauche, notamment les paysans indiens des Andes (qui ont subi des siècles d'humiliation et une stérilisation forcée), les mineurs et les ouvriers se mobilisent pour soutenir Castillo aujourd'hui en prison. Du coup, ils subissent une répression militaire très violente alors que les pays occidentaux ont reconnu à tort la nouvelle présidente (une politicienne opportuniste qui était vice-présidente de Castillo (une ancienne élue socialiste qui avait été expulsée de son parti en janvier dernier et en avait renié les valeurs). La droite n'a aucune légitimité pour diriger le pays explique Norton, et ceux qui soutiennent ce nouveau régime fantoche au nom d'une soi-disant "démocratie" trompent l'opinion publique mondiale.

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Réunion de la Conférence des Peuples ouest-africains au Ghana

14 Décembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

150 militants issus de partis politiques, de syndicats, d'organisations communautaires, de groupes de femmes et d'autres mouvements sociaux notamment de 16 pays d'Afrique de l'Ouest se sont réunis à Winneba, au Ghana, du 8 au 10 décembre pour élaborer une stratégie commune de lutte dans le cadre de la Conférence des Peuples ouest-africains pour un nouveau monde. La conférence s'est ouverte sous la présidence de Philippe Noudjenoume, premier secrétaire du Parti communiste du Bénin et chef du Comité préparatoire intérimaire de la conférence, qui a invoqué l'esprit du premier Premier ministre du Ghana et icône du panafricanisme, Kwame Nkrumah qui avait déclaré en son temps que l'indépendance du Ghana n'avait de sens que lorsqu'elle était liée à la libération totale du continent africain. Il positionne le combat panafricaniste à la fois contre le djihadisme et contre l'OTAN.

Philippe Noudjenoume, natif de la sous-préfecture d'Athiémé Iokassa, au sud-ouest du pays, est diplômé de droit public de la Sorbonne. Il a été parmi les fondateurs sous la direction de Pascal Fantodji en 1977 du Parti communiste du Bénin, parti clandestin sous la dictature marxisante de Mathieu Kérékou (et qui se disait alors pro-albanais). Le PCB a refusé la nouvelle constitution du Bénin dans les années 1990 et en 2011 Noudjenoume n'a pu présenter sa candidature à l'élection présidentielle.

Avant la conférence, dans une interview à Peoples Dispatch, le journaliste Kwesi Pratt Jnr., secrétaire général du Mouvement socialiste du Ghana, avait déclaré que les délégués examineraient les facteurs qui ont conduit au sous-développement de la région, ainsi que les moyens de mobiliser les peuples d'Afrique de l'Ouest pour s'assurer qu'ils peuvent contrôler leurs propres ressources. Il a noté que la réunion avait lieu à un moment où la métropole capitaliste tentait de provoquer la Russie et la Chine dans une guerre thermonucléaire qui aurait des conséquences dévastatrices. Dans ce contexte, a-t-il dit, la conférence serait solidaire des victimes de l'impérialisme et chercherait à renforcer le mouvement pour la paix.

Des diplomates de Palestine, du Sahara occidental, d'Algérie, d'Iran et de Russie, entre autres, étaient également présents à la conférence inaugurale. La conférence a aussi rendu hommage au juge récemment décédé Akuffo Hanaku directeur du département des relations internationales du Mouvement socialiste du Ghana.

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La censure des réseaux sociaux en débat en Afrique de l'Est

14 Décembre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants", #Les Stazinis, #Le monde autour de nous

Une organisation non gouvernementale (ONG) kényane et deux particuliers éthiopiens ont porté plainte, ce 14 décembre à Nairobi, au Kenya, contre la maison mère de Facebook et Instagram pour n'avoir pas retiré à temps des discours haineux de leur plateforme. Un des plaignants est un universitaire éthiopien d’origine tigréenne, Abrham Meareg, dont le père, Meareg Amare, professeur de chimie à l’université de Bahir Dar (capital de la région Amhara où les Tigréens sont une minorité) a été abattu le 3 novembre 2021 à la suite de publications calomnieuses. Un autre plaignant est un membre éthiopien d’Amnesty International, Fisseha Tekle, vivant au Kenya depuis 2015.

 

Abrham Meareg est aujourd'hui réfugié à Minneapolis (USA), après un passage par la France. Une page Facebook appelée "BDU Staff" (qui n'a en fait rien à voir malgré les apparences avec l'université), qui compte 50 000 abonnés, a publié une photo de son père le 9 octobre 2021, disant qu'il se "cachait" à l'université et avait "commis des abus". Le lendemain, un autre message a été publié dans le même groupe. Celui-ci présentait également la photo du père de Meareg ainsi que le quartier où il vivait à Bahir Dar. Et cela comprenait de nombreuses fausses déclarations sur son père sur sa participation prétendue à des massacres, sur sa prétendue fuite aux Etats-Unis (alors qu'il était seulement à Addis-Abeba pour s'occuper de proches malades du Covid). Meareg a déclaré avoir signalé les deux messages immédiatement après avoir été alerté par un ami, mais Facebook n'a pris aucune mesure avant le meurtre de son père. Le premier de ces messages est resté en place le 8 décembre. Facebook a supprimé l'autre message, selon les documents. 

Dans un pays comme l'Ethiopie (120 millions d'habitants) où beaucoup  de gens ont un smartphone et un compte sur Facebook, les réseaux sociaux jouent un grand rôle. La femme du professeur décédé (qui ne sait même pas où son mari est enterré) a expliqué à la correspondante washingtonienne de Die Zeit , Kerstin Kohlenberg, dépêchée sur place, dans quelle angoisse elle avait vécu quand elle a su que cette page Facebook se déchaînait contre son mari dans le contexte de guerre civile. "Après le déclenchement de la guerre, les voisins (amharas) ont cessé de nous dire bonjour. Quand nous nous croisions, ils devenaient soudainement silencieux"... C'étaient nos amis ! Elle a demandé à son mari de rester à Addis pendant un certain temps. "Mais Meareg ne voulait pas. Il a dit que de toute façon il n'était pas engagé politiquement." La journaliste qui a interrogé une employée de la plateforme Facebook à Nairobi précise que ces employés gagnent 800 euros par mois et ont 50 secondes pour décider sur chaque demande de retrait de contenu.

"Il serait facile, accuse la journaliste, de supposer que Facebook se noie simplement sous le flot de publications. Mais un document de l'ancienne employée de Facebook et dénonciatrice Frances Haugen montre que la plateforme sait exactement qui a alimenté le conflit en Éthiopie. DIE ZEIT est en possession du document, qui était uniquement destiné à un usage interne chez Facebook et n'a jamais été destiné à être publié. Il décrit un réseau de comptes Facebook avec une chose en commun : ils sont tous connectés à la milice Fano. Ce réseau, indique le document, "fait la promotion de l'incitation à la violence et des discours de haine en Éthiopie".

Malgré sa prise de conscience, Facebook n'a vu aucune raison de supprimer les comptes."

Elle allègue aussi l'existence de documents selon lesquels "Mark Zuckerberg est cité comme disant qu'il prend en charge des algorithmes supplémentaires pour supprimer, ralentir la propagation et bloquer les contenus dangereux. Mais il revient ensuite sur sa déclaration en disant que ces algorithmes ne doivent pas affecter la croissance de la plate-forme."

L'affaire pose beaucoup de questions. A n'en pas douter le développement des réseaux sociaux nourrit effectivement une atmosphère de guerre civile. Et dans certains pays où la guerre est effective, cela provoque des morts (comme en provoquent aussi les simples diffusions de rumeurs "classiques" qui ne passent pas par les réseaux sociaux). Ici il y a quelques points un peu étranges, par delà l'émotion légitime que peut susciter la tragédie vécue par la famille Meareg : comment ce fait-il que le cas débouche sur une "class action" judiciaire ? quelles sont les forces financières qui ont accepté de le monter en épingle ? On voit que la presse libérale (centre gauche et centre droit) comme le Monde s'en emparent pour stigmatiser une fois de plus les réseaux sociaux et soulever des questions techniques sur l'usage des langues africaines.  On perçoit là une volonté d'aboutir à toujours plus de finesse dans la censure. On a déjà vu à quel totalitarisme cela aboutissait en période de Covid ou sur la question climatique. Cette flambée émotionnelle, même si elle est en partie légitime, autour du cas éthiopien n'est donc pas forcément une bonne nouvelle pour nous. Enfin une dernière question : pourquoi est-ce un journal allemand qui envoie sa correspondante aux Etats-Unis enquêter en Ethiopie, alors que d'autres officines de presse se sont contentées de recopier les dépêches ? La correspondante semble s'être spécialisée dans les articles sur Facebook. Si Die Zeit lui paye le billet d'avion, est-ce que cela peut avoir un rapport avec le fait que les Allemands sont en de moins bons termes que les Français avec Biden depuis la crise ukrainienne et le sabotage de Nord Stream 2 (comme on l'a vu avec le dernier déplacement de Macron aux USA et avec le voyage de Scholtz en Chine ? ) ? Est-ce que l'Allemagne n'en profite indirectement pas pour régler quelques comptes au passage ?

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