Derechef : comme c'est chic !

Comme c'est chic ! Une phrase du livre de Frédéric Delorca "Abkhazie" est citée par le Wiktionnaire comme illustration de l'emploi du mot "derechef" aux côtés d'Honoré de Balzac, Alexandre Dumas et Paul Nizan...
Vril dans le Sud-Ouest

Si beaucoup de recherches se développent sur Internet autour des sociétés secrètes en ce moment, c'est entre autre parce que beaucoup d'artistes, avec la complicité des journalistes, ont une façon très peu crédible de répondre aux questions qui leur sont posées.
Voyez cette artiste qui a vendu à la communauté d'agglomération de Bordeaux un triptyque pour 1 million et demi de dollars (dont probablement 80 000 euros pour elle). En novembre 2015, le président de l’Association de défense des intérêts du quartier de Bacalan, Luis Diez, descendant de Républicain espagnol, s'est indigné de ce que la sculpture représentant une soucoupe volante qui constituait une partie de ce triptyque portait le nom de la société secrète Vril qui fut au coeur du programme de fusée du régime nazi (et aussi de beaucoup de ses spéculations occultistes) - voir rue89Bordeaux du 4 novembre 2015. (Les deux autres parties sont un mémorial dans une bibliothèque et une bibliothèque de science fiction près d'un observatoire - l'ensemble composera un triangle magique avec l'aide de un architecte local).
En réponse aux critiques qui la soupçonnaient de sympathie pour le nazisme, l'artiste répondait dans une interview à Sud-Ouest qui a été ensuite republiée en 2017 l'artiste posant sous un parapluie rose (couleur chargée de sens dans l'ésotérisme actuel, et pas forcément d'un sens positif...) :
"J’espère sincèrement que les intentions de ce projet pourront être expliquées à chacun, que l’on pourra écarter la crainte qu’il s’agisse là d’un projet ‘nazi’. Ce n’est réellement pas mon intention, et je suis horrifié que l’on puisse l’interpréter de cette manière. Ma propre famille a souffert elle aussi à cette époque, mes grands-parents paternels, des juifs polonais, ont été déportés en camp de concentration, avec d’autres membres de ma famille. Mon père était venu à Paris dans les années 1930. Il avait étudié à l’école de sciences politiques et était ensuite devenu membre de la résistance française à Paris, puis en zone occupée. Ma tante elle aussi était dans le maquis, dans le sud de la France. Par leur action, ils ont aidé à sauver de nombreuses vies.
Le nom Vril, que j’ai utilisé pour l’une des trois parties de mon projet, vient d’un livre qu’on considère comme le tout premier roman de science-fiction, Vril: the Power of the Coming Race écrit en 1871 par un anglais, Sir Edward Bulwer-Lytton. On retrouve dans ce livre plusieurs des problématiques abordées par mon triptyque. Le roman décrit une société imaginaire rendue possible par la technologie, sous la surface de la terre, dont les habitants possèdent un pouvoir leur permettant de contrôler la matière sous toutes ses formes. C’est une vision, une hypothèse de ce que pourrait être notre avenir, un futur où chacun devrait vivre heureux et en paix, conscient des conséquences de son propre pouvoir.
Il n’y a pas de fondement à la rumeur qui prétend que les nazis auraient utilisé le nom Vril pour un supposé programme spatial au cours de la Deuxième Guerre Mondiale. Il faut éviter tout amalgame entre le concept nazi de race dominante et le sous-titre du livre, ‘the Power of the Coming Race’ (la puissance de la race à venir). On sait aujourd’hui que les nazis ont repris et/ou détourné de nombreuses idées, de nombreuses théories, pour soutenir leur programme de domination mondiale ; ils ont emprunté à la philosophie, à la science, aux technologies, mais aussi à la fiction. Tous ces concepts ne sont pas intrinsèquement nazis. Ce sont des idées fortes, que l’on peut utiliser – et que l’on a utilisé sous différentes formes – pour le bien ou pour la destruction de l’humanité. La médecine, la psychologie, les sciences sociales, la guerre sont autant d’exemples d’application."
Finalement, le projet a changé de nom pour devenir simplement « Le Vaisseau spatial ».
L'artiste se borne à mettre en scène une histoire connue de tous : les nazis contre les résistants, sa famille était elle-même résistante donc il n'y aurait aucune ambiguïté. En réalité, le problème ne se situe pas là. Ce n'est pas dans le conflit visible entre nazis et résistants. C'est dans la continuité entre les sociétés secrètes à l'oeuvre en Allemagne au coeur du nazisme et les programmes poursuivis ensuite en Occident sur la base du même crédo, et souvent avec les mêmes personnes exfiltrées du régime hitlérien. C'est un mensonge éhonté que de dire que Bulwer-Lytton (célèbre lord auteur des "Derniers jours de Pompei" et membre de la société secrète maçonnique Aube dorée, Golden Dawn à laquelle appartiendra aussi le mage sataniste Aleister Crowley) n'avait pas les mêmes objectifs que le nazisme et cherchait simplement à engendrer une civilisation où les vivraient "heureux et en paix". La revue Dissidences expliquait plus justement à propos de "The Power of the Coming Race" : "Fidèle à une vision évolutionniste, Bulwer-Lytton imagine un stade plus élevé de la machinerie sociale, sorte de synthèse entre des idées d’extrême gauche et des notions aristocratiques ou réactionnaires (...) Pour autant, la civilisation du Vril-ya ne cache pas son mépris pour les peuples qui lui sont inférieurs, car encore au stade démocratique de la bêtise de masse et dépourvus de la maîtrise du vril, clef de tout progrès collectif. (...) " Il faut être soit borné, soit de mauvaise foi, pour ne pas voir une similitude entre cette race supérieure mêlant les idéaux socialistes et réactionnaires dans un projet totalitaire avec le nazisme...
L'ancien militaire autrichien devenu universitaire du nom de Karl Haushofer voulut mettre en pratique l’intuition de Bulwer-Lytton et chercha concrètement le moyen de développer en l’homme la mystérieuse force psychokinétique censée faire des Vril-ya des êtres comparables à des dieux. Il fonda au début du siècle dernier la Confrérie du Vril ou Loge Lumineuse. La Société aurait enseigné des exercices de concentration conçus pour éveiller les forces de Vril, une force d'énergie sexuelle Shaakti, plus forte chez les femmes aux cheveux longs, qui alimentait l'énergie magnétique de la Terre vers le cerveau. Leur objectif principal était d'atteindre « Raumflug », le vol spatial inter-dimensionnel basée sur les révélations psychiques d'extraterrestres aryens vivant sur Aldébaran, l'Oeil du Taureau,... Adepte des rituels de l'Aube Dorée anglaise (Golden Down), et connecté, après un voyage en Inde et au Tibet, avec la société himalayenne des Chapeaux jaunes, Haushofer, ayant rencontré en 1917 la médium croato-autrichienne Maria Orsic fit converger l'entourage d'Orsic, la société de Vril, et la société de Thulé (embryon ésotérique du parti nazi actif à Munich en 1919 dont l'imaginaire touche encore la Nasa). Des membres de ce groupe louèrent en 1919 une petite maison de garde forestier près de Berchtesgaden (dans les Alpes bavaroises) où ils se rencontrèrent, accompagnés de Maria Orsic et d'une autre médium qui était seulement connue sous le nom de Sigrun. Selon Jürgen Ratthofer et Ralf Ettl, dans Das Vril Projekt (1992), Maria prétendait avoir reçu des transmissions médiumniques dans un script templier allemand secret puis dans une langue tout aussi inconnue d'elle contenant des données techniques pour la construction d'une machine volante. Il s'est avéré que la langue apparemment mystérieuse de la seconde canalisation était en réalité du sumérien ancien et donc la langue des anciens fondateurs de la culture babylonienne. Sigrun aida à traduire la langue et à déchiffrer les étranges images mentales d'une machine volante circulaire. En mars 1922 fut terminé, grâce au financement par de riches industriels, le premier prototype de Jenseitsflugmaschine (ou machine volante en forme de soucoupe). Mais le premier vol d’essai fut un échec. D'autres tentatives allaient avoir lieu ensuite puis le savoir accumulé allait être repris dans les programmes de recherche du régime nazi après 1933.
C'est bien dans la lignée des soucoupes volantes de la Société Vril que se situait l'oeuvre de l'artiste à Bordeaux qui porte son nom. La présentation initiale de ce projet n'existe plus sur son site (voir ici), mais Rue89Bordeaux a eu la bonne idée de le recopier en novembre 2015. L'auteure y déclarait avoir « été frappée d’apprendre que de nombreux bateaux allemands datant de la Seconde Guerre mondiale se trouvent toujours au fond de la Garonne » et explique que la transformation de l’un d’eux constitue « la métamorphose d’une chose en une autre, pour donner chair au processus physique de mutation dans la ville ».
Dans l'interview précitée à Sud-Ouest l'artiste déclarait : "J’ai eu l’idée de sortir une épave de la Garonne pour la transformer en quelque chose d’autre, par une sorte d’alchimie, la transformation d’une matière en une autre, pour incarner le processus physique de transformation à l’œuvre dans la cité. J’ai imaginé qu’un de ces navires de guerre français en décomposition puisse devenir, des décennies après la défaite des Allemands, un vaisseau spatial étincelant. Rien à voir avec le fantasme de puissance et de contrôle d’une guerre nazie. Le renouveau d’un vaisseau spatial français, qui emporterait l’histoire jusqu’à aujourd’hui et vers un avenir hypothétique, tout à la fois un rappel de la guerre et un encouragement à imaginer et construire un avenir différent."
"The narrative changed" (la narration a changé) comme diraient les Anglo-saxons : initialement c'est une épave allemande que l'artiste voulait transformer en soucoupe volante, puis, sous la pression des polémiques, on invente une volonté d'utiliser au contraire une épave française pour se tourner vers un avenir meilleur. Mais qui peut être dupe ? (à part les journalistes qui évidemment n'ont pas relevé ce "détail", interrogé l'artiste à ce sujet ou mené une enquête pour savoir finalement si le navire fut français ou allemand...).
Changement de narration, mensonge sur le message de Bulwer-Lytton, on ne peut pas penser que tout cela procède de simples maladresses. L'artiste est une grande initiée. Le jeu de tarot Hexen 2 qu'elle a créé a été présenté par le Science Museum de Londres en 2012 comme "basé sur le système de la Golden Dawn" ce qui a valu à l'artiste en 2018 d'avoir une résidence de trois mois au CERN (semble-t-il prolongée jusqu'à maintenant cf Instagram)... Elle a publié en 1999 une sorte (si on en juge par la quatrième de couverture) de roman (mais dans les milieux occultistes les romans comme les films servent souvent à faire passer des réalités sur le mode du "hidden in plain sight") intitulé "Hexen 2039 : New Military-Occult Technologies for Psychological Warfare, a Rosalind Brodsky Research Programme" (prolongé par une expo au British Museum sept ans plus tard) qui "révèle ou construit des liens entre les théories du complot, les groupes occultes, Tchernobyl, la sorcellerie, l'industrie cinématographique américaine, les agences de renseignement britanniques, le lavage de cerveau soviétique et des expériences de contrôle du comportement menées par l'armée américaine et son commandement des affaires civiles et psychologiques (PSYOP), à la lumière de nouvelles recherches alarmantes dans les neurosciences contemporaines". A la lumière de tout cela la thèse d'un art qui n'aurait "rien à voir avec le fantasme de puissance et de contrôle", n'est tout simplement pas crédible.
bibliographie : Jan Von Helsieg, Secret societies
Vladimir Terziski, Nazi Ufos
Nick Cook, The Hunt for zero point
Timothy Good, Above Top Secret, The Worldwide Ufo Cover-up
On notera que l'ex (ou encore ?) franc-maçon Leo Lyon Zagami dans Invisible Masters (2018) en p. 203 en réponse à Wikipedia en allemand qui nie l'existence de la société Vril cite un article du savant allemand Willy Ley (1906-1969), publié dans le magazine Astounding Science Fiction sous le titre "Pseudoscience in Naziland" qui évoque une société qui recherchait le Vril sous le titre de Wahrheitgesellschaft. Il précise que l'énergie Vril (dont bizarrement la structure se comprendrait à partir d'une pomme) était peut-être maîtrisée par l'empire britannique et par l'empire romain sous la forme de boules métalliques appelées lares. Zagami précise un peu plus loin que la Golden Down elle-même avait des origines allemandes en la personne de la comtesse rosicrucienne bavaroise Anna Sprengel, fille naturelle de l'Electeur Louis Ie, mais l'existence de cette comtesse prête elle-même à caution...
Sur l'importance d'Aldebaran chez les occultistes voir aussi (p. 137 du même livre) le fait qu'à San Leo dans la province de Rimini en Emilie Romagne, en octobre 1969 un convent martiniste s'est réuni pour créer un égrégore sous la présidence du comte Gastone Ventura (1906-1981) dont le pseudonyme était Aldebaran.
Le CERN et l'hindouïsme

Beaucoup de discussions existent chez les chercheurs de vérité (truth seekers) autour des expériences du CERN, Organisation européenne pour la recherche nucléaire, qui sont censées, selon certains, tenter de créer des portes interdimensionnelles (des vortex comme on dit dans le langage du New Age) pour agir sur l'espace-temps ou entrer en communications avec diverses entités invisibles (toutes sortes de théories peuvent être échafaudées là-dessus). L'accélérateur de particules Grand collisionneur de hadrons, Large Hadron Collider (LHC) en anglais, situé dans un tunnel de 27 km de circonférence à la frontière franco-suisse qui a validé le boson de Higgs en 2013 servirait à cela.
Deux vidéos filmées le jour de la St Jean Baptiste (24 juin) 2016 (une fête importante pour les francs-maçons et occultistes de tout poil) au dessus de LHC au moment où le CERN réalisait une nouvelle expérience (du nom de Awake) pour briser des particules entre elles montraient d'étranges nuages au dessus du tunnel. Elles ont alimenté beaucoup de rumeurs à ce sujet. Deux mois plus tard, le Guardian publiait une dépêche de l'AFP annonçant que le CERN ouvrait une enquête sur une vidéo filmée la nuit sur son campus de Genève, illustrant un simulacre de sacrifice humain devant une statue de la divinité hindoue Shiva exposée en permanence dans le complexe abritant le Grand collisionneur de hadrons . Le CERN estimait que cette vidéo clandestine d'un rituel qu'elle présentait comme purement humoristique (un peu comme l'Eglise de Satan d'Anton LaVey réclame le droit à la plaisanterie...) donnait une image négative de ses recherche. A tout le moins, elle rappelait au monde que le centre d'expérimentation où se trouve le LHC abritait ce genre d' "oeuvre d'art" (en face du bâtiment 40 précisément).
L'hindouisme spécule beaucoup sur les conflagrations que provoque la rencontre sexuelle entre Shiva-le-destructeur et Kali. La statue qui symbolise la danse cosmique de Shiva (on peut la voir ici) est un cadeau du gouvernement indien de 2004 (qui est membre associé du CERN comme Israel et la Serbie depuis 2017). Sa plaque renvoie explicitement aux travaux du physicien autrichien propagandiste New Age Fritjof Capra (son livre de 1975 "The Tao of Physics") qui explique que la danse de Shiva métaphorise la danse de la matière subatomique, en ces termes : "Chaque particule subatomique non seulement exécute une danse énergétique, mais est également une danse énergétique; un processus palpitant de création et de destruction… sans fin… Pour les physiciens modernes, la danse de Shiva est la danse de la matière subatomique. Comme dans la mythologie hindoue, il s'agit d'une danse continuelle de création et de destruction impliquant tout le cosmos; la base de toute existence et de tous les phénomènes naturels. "
En 2016 j'avais mis l'accent sur ce passage de Romain Rolland à propos de la rencontre entre Tesla et Vivekananda à New York "Nicolas Tesla fut surtout frappé, dans l'enseignement de Vivekananda, par la théorie cosmogonique Samkhya et par ses rapports avec les théories modernes de la matière et de la force." (voir aussi ici p. 75) - mais on s'éloigne là peut-être du sujet car la samkhya est une option rationaliste de l'hindouïsme qui ne reconnaît pas l'autorité du Véda). On peut aussi citer l'enthousiasme de Schrödinger pour la sagesse indienne.
La connexion entre la science et l'hindouisme est intrigante, et l'on ne sait jamais ce que l'on peut obtenir en tirant ce fil.
Dans The Alchemy of Rainbow Heart Music : How Paranormal Sonofusion Subverts the Matrix Conspiracy d'un certain Moose Dung (sûrement un pseudonyme, je ne trouve rien sur lui), je lis que les travaux du Professeur de mathématiques à Berkeley, Abraham Seidenberg (notamment son article (“The Ritual Origins of Geometry”) ) ont " fait l’objet d’une attention particulière dans les recherches récentes d’Advaita Vedanta parce qu’il fait remonter les origines du théorème de Pythagore jusqu'en 3000 av. J.-C. en Inde védique - via les autels de sacrifices rituels. Seidenberg (1916-1988), dans plusieurs essais publiés dans des revues universitaires de premier plan, déclare que le concept d'incommensurabilité ou le paradoxe de l'infini, a été établi dans le monde entier à travers les rituels de sacrifice humain sur des autels qui ont maintenu la création par la séparation cosmique du ciel et la terre. (par opposition à l'union du ciel et de la terre par l'humanité - le but explicite des vraies Harmoniques pythagoriciens-taoïstes et du non-dualisme OM)". La vidéo du sacrifice du CERN rendrait-elle compte de quelque chose de plus profond qu'une parodie de potaches ?
Il faudrait développer ici le point du rapport du CERN à l'occultisme. Il y a un an, en mars 2018, le magazine Forbes a annoncé la remise du prix international Art Collide Residency Awards que le CERN décerne à des artistes en collaboration avec la Fondation britannique pour l'art et les technologies créatives (FACT) : la lauréate a été Suzanne Treister qui, grâce à cela, a pu bénéficier d'une résidence au CERN pour trois mois (au même moment elle recevait d'ailleurs une belle commande de la métropole de Bordeaux alors dirigée par Juppé, dans le cadre d'un projet initialement appelé "Vril", une organisation secrète occultiste d'où sortirent Hitler et le nazisme, certaines inspirations de nos rockers, mais aussi la NASA à travers Wernher von Braun - un copain de Disney -, Vril était aussi très liée à l'hindouisme elle aussi, but that's another story for another day, comme dirait l'autre). En juillet 2012, le journal Libération avait fait l'éloge du jeu de tarot (divinatoire) créé par Treister qui retrace l'histoire des technologies de l'information en 78 cartes : le magicien Timothy Leary (l'inventeur du LSD), l'impératrice qui sont les agences de renseignement, l'ermite est le mathématicien "Unabomber" etc. "Reconnaissante de l'héritage des précédents jeux de tarot comme le Rider-Waite ou le tarot de Thot d'Aleister Crowley, Suzanne Treister a inventé ici un nouveau Tarot, qui permet à un lecteur, ou à un groupe de lecteurs travaillant en collaboration, d’utiliser les cartes pour reconfigurer l’histoire et / ou cartographier de futurs récits hypothétiques"nous explique-t-on sur Amazon... Reconfigurer l'histoire et le temps, une idée qui titille les "Supérieurs Inconnus" du CERN ... On y reviendra peut-être ultérieurement.
Remise de prix à l'UNESCO
J'étais invité hier (parmi beaucoup de personnes) à une remise annuelle à l'UNESCO (à Paris) du Prix UNESCO-Roi Hamed Ben Isa Al-Khalifa pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’éducation, prix qui récompense des associations méritantes (voir vidéo ci-dessous). Je m'y suis donc rendu.
Je sais que la situation des droits de l'homme au Bahrein est plus que délicate, à l'encontre des militants chiites, et cela est dû à un contexte géopolitique très difficile depuis longtemps : Albert Londres déjà dans les années 1930 (dans Pêcheurs de perles), soulignait qu'une bonne partie de la population se considérait comme persane. Et je ne suis pas enthousiaste pour le pro-américanisme de ce royaume (qui héberge la Ve flotte étatsunienne), mais je ne suis pas sectaire, et donc je suis prêt à reconnaître les efforts constants de modernisation de la dynastie des Al Khalifa, qui d'ailleurs fête le centenaire de la première école pour garçons Al-Hidaya Al-Khalifia en 1919, comme l'expliquait l'exposition à l'entrée de l'auditorium de remise des prix.
Il est frappant de lire justement dans Pêcheurs de perles dans quel état de misère se trouvait toute la péninsule arabique, jouet des impérialismes turc et anglais, avant le pétrole. Le Bahrein et ses pêcheurs de perles ne faisaient pas exception.
Evidemment il est facile de se développer quand on exporte des hydrocarbures, mais il est légitime qu'un pays mette en valeur ce qu'il a fait, et de toute façon, même si beaucoup de Chiites souhaiteraient être dans l'orbite iranienne, les Sunnites fidèles au souverain sont aussi nombreux. Peut-être même beaucoup de Chiites soutiennent-ils les Al-Khalifa aussi (mes recherches sur les dernières élections législatives m'avaient montré que beaucoup de Chiites étaient en fait empêchés de voter par des extrémistes violents). Rien n'indique donc que le gouvernement du Bahrein serait en soi illégitime, et, pour ma part, je n'ai rien vu à l'UNESCO qui mérite une désapprobation, même si la directrice générale Mme Azoulay, l'amie de François Hollande, ne m'est pas nécessairement sympathique.
Ce petit tour à l'UNESCO m'a rappelé mon passage à l'ambassade d'Ouzbékistan il y a onze ans. Il faut bien sortir un peu de ses livres de temps en temps...
L'épouse de Bernard-Henri Lévy pond un film "inspiré"

Une affiche digne des spectacles de Messmer (qui provoque parfois quelques effets secondaires "bizarres" chez leurs spectateurs) dans les familles, surmontée comme il se doit de l'oeil omnivoyant maçonnique. Et, dans la distribution, Asia Argento, co-fondatrice de Me-too, et surtout, fille d'un réalisateur de films d'horreur "initié", et elle-même très versée dans la sorcellerie et le rosicrucisme comme elle l'affiche sur les comptes de ses réseaux sociaux. C'est le dernier film d'Arielle Dombasle, l'épouse du propagandiste belliciste Bernard-Henri Lévy, « Alien Crystal Palace . "Mon film est complètement libre" a-t-elle déclaré sur Europe 1 le 27 janvier dernier. Quand on connaît un peu le monde des sociétés secrètes et de l'occultisme, avec une affiche pareille, on n'y mettrait pas sa main à couper...
Le WWF colonialiste et meurtrier

Dans le cadre d'une investigation très détaillée et (pour une fois) relayée par les grands médias (un règlement de comptes entre oligarques ?), le site américain Buzzfeed News (4 mars 2019) accuse l'ONG WWF (World Wildlife Fund, Fonds mondial pour la nature) de "financer des forces paramilitaires brutales" qui ont "torturé et tué des gens" en Asie et en Afrique. Les deux enquêteurs auteurs de l'article citent le cas d'un paysan népalais, Shikha Ram Chaudhari, torturé en 2006 par les gardiens d'un parc naturel pour avoir été soupçonné d'avoir caché chez lui une corne de rhinocéros (le WWF s'est mobilisé en 2007 pour faire échouer les poursuites en justice). Il expliquent qu'à la suite de cette affaire Buzzfeed a lancé une enquête dans six pays. Les résultats sont accablants : en Asie et en Afrique, des villageois ont été fouettés avec des ceintures, attaqués avec des machettes, battus inconscients avec des bâtons de bambou, agressés sexuellement, abattus et assassinés par des unités anti-braconnage payées par le WWF. Le personnel de l'organisation sur le terrain a organisé des missions de lutte contre le braconnage avec des troupes de choc notoires et les directeurs des parcs ont approuvé l'assassinat de dizaines de personnes. Le WWF a fourni aux forces paramilitaires des salaires, une formation et du matériel - y compris des couteaux, des jumelles de vision nocturne, du matériel anti-émeute et des matraques - et financé des raids sur des villages. En République centrafricaine, ils ont été impliqués dans l'armement de soldats qui, à Bouar, en 2008 ont défilé avec des têtes coupées qui, selon eux, appartenaient à des bandits de la route qu'ils avaient abattus.
"L'organisme de bienfaisance, ajoute Buzzfeed, a fonctionné comme un maître-espion mondial, organisant, finançant et dirigeant des réseaux d'informateurs dangereux et secrets motivés par la «peur» et la «vengeance», y compris au sein des communautés autochtones, afin de fournir des renseignements aux fonctionnaires du parc, tout en niant publiquement le travail avec des informateurs. "
Le WWF, qui promeut ces "rangers" sanguinaires comme des défenseurs de la "planète en danger" et en fait même des poupées pour enfants, a été créé à Zurich en 1961 par des Britanniques.
Dans les années 1970-80, tous les petits Français ont été endoctrinés par cet organisme. La célèbre émission "Caméra au poing" lancée en 1968 était présentée par Christian Zuber, petit fils du pionnier de l'écologie Théodore Monod... et cadre du WWF. En 1987 la revue Pif Gadget (qu'en 2015 l'AFP présentait comme un "mythique magazine pour enfants des années 1970-80) offrait à ses lecteurs un "jet balloon j'aime les animaux WWF" (n°961 de la revue).
Leonardo DiCaprio, le prince Charles ou le prince Albert de Monaco font partie de ses généreux donateurs.
Mais derrière cette façade reluisante, les origines et l'histoire de l'association sont plus sombres. Comme l'a révélé au grand public en 2011 le documentaire publié sur Arte du journaliste allemand renommé Wilfried Huismann (auteur du best seller "Le silence des Pandas"/Pandaleaks en 2012) , intitulé « Le pacte avec le panda» , cette organisation est une émanation de l'Empire britannique : le mari de l'actuelle reine d'Angleterre (dont les quatre soeurs avaient épousé des dignitaires nazis), le Prince Philip Mountbatten, et feu le Prince Bernhard (1911-2004) des Pays-Bas, ancien membre du Parti Nazi, sont ses véritables fondateurs et ont été parmi ses présidents . Le même Prince Philip n'a jamais caché qu'il considère la surpopulation humaine comme une menace pour la planète ("Je dois avouer que je suis tenté de demander à être réincarné en tant que virus particulièrement meurtrier" a-t-il écrit en 1987 dans une préface au Fleur Cowles "If I Were an Animal") . Il fait partie du courant des élites qui veut faire diminuer drastiquement la population humaine. Bill Gates et les Rothschild s'y rattachent aussi.
Un des principaux fondateurs affichés du WWF Sir Julian Huxley (apôtre du transhumanisme et frère de l'écrivain très connaisseur des sociétés secrètes Aldous Huxley - voir sa célèbre fiction "Le Meilleur des Mondes") était lui aussi un malthusien : "Depuis le début du siècle, l’équilibre écologique du monde a été profondément dérangé et sa structure écologique bouleversée par le redoutable accroissement de sa population et la surexploitation non moins redoutable de ses ressources naturelles." écrivait-il en 1960. Huxley avait auparavant fondé en 1948 l'IUCN, Union internationale pour la conservation de la nature, rattachée à l'ONU, dont les statuts ont été rédigés par le ministère des affaires étrangères britanniques et selon les archives de la No Cancer Foundation le WWF avait été initialement créé pour financer l'IUCN.
Aujourd'hui le WWF est fortement imbriqué avec le "big business" de la finance mondialisée.
Dans l’organigramme de l'association (qui emploie 4 000 permanents) en 2008 (il y a peu de chances que ça ait changé depuis lors) apparaissaient les noms de deux vice-présidents. Le premier, Lawrence H. Linden, était aussi directeur à la banque américaine Goldman Sachs, ; le second, Roger W. Sant, était le président de AES («Applied Energy Services ») une société américaine qui vend de l’électricité dans 26 pays du globe et fait un chiffre d’affaire de 16 milliards de dollars par an, une des 51 entreprises les plus polluantes des États-Unis selon une étude réalisée par l’Université du Massachusetts, en 2002 - les écologistes ne sont pas à une contradiction près. Le conseil d'administration comptait d'anciens dirigeants de multinationales et des membres du Council on foreign relations (un think tank mondialiste financé par les grands banquiers). Le président du WWF-France de 2001 à 2008 fut Daniel Richard, ancien PDG des Trois Suisses et de Sephora (l'entreprise du groupe LVMH qui a envisagé de vous vendre des cartes de tarot et des pierres de sorcellerie en plus du maquillage), lequel a succédé à Luc Hoffmann, ancien vice-président du groupe pharmaceutique Hoffmann-Laroche (aujourd'hui c'est la navigatrice Isabelle Autissier).
D'où le sens des affaires de l'organisation qui se reflète dans la manière dont elle a obtenu depuis 1993 le monopole de l'écocertification à travers le Forest Stewardship Council, un business juteux à défaut de permettre une protection effective des forêts. Cela a notamment valu au WWF de remporter en 2017 le prix de “l’écoblanchiment de l’année”, remis par Survival International, pour sa collaboration avec sept entreprises exploitant près de 4 millions d’hectares de forêts qui appartiennent aux “Pygmées” baka et bayaka d’Afrique centrale.
Tout cela s'est fait en collaboration avec les leaders religieux employés à préparer la religion mondiale unifiée : en 1986, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du WWF, le prince Philip a organisé à Assise (Italie) une rencontre internationale de trois jours, réunissant des représentants de cinq religions mondiales – le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, le judaïsme et l’islam – qui se sont engagés à renforcer la prise de conscience à l’égard de l’environnement. D’autres religions et spiritualités se joindront à cette initiative, générant de nombreux projets de conservation. Comme le rapporte Rob Soutter, directeur du WWF-International, « notre idée était que, par ce biais, nous pouvions atteindre beaucoup plus de gens que cela n’eut été possible par nous-mêmes, et d’une façon plus vraie qu’à travers des communiqués de presse et des mailings de masse », tout en ajoutant : « Mais, nous pensions qu’il nous fallait coordonner le tout. » Pour coordonner tout cela, le WWF crée l’Alliance pour la religion et la conservation (ARC), mis en place lors d’un nouveau « sommet religieux » organisé en 1995 par le prince Philip au château de Windsor. Selon un communiqué du WWF de mars 2004, « le WWF a été un instrument clé pour créer une organisation mondiale qui pourrait placer jusqu’à 1000 milliards de dollars dans des investissements socialement responsables d’ici les dix ans à venir. » En effet, l’ARC, en partenariat avec le WWF, a fondé l’International Interfaith Investment Group (3iG) composé au départ de 27 organisations représentant les membres de sept religions mondiales et différentes banques. Martin Palmer, le secrétaire général de l’ARC, estime qu’« à terme, 3iG pourrait devenir l’un des plus importants blocs de puissance économique au monde. » Et le WWF d’ajouter : « Le WWF sera un partenaire séculier, offrant ses conseils sur les questions d’environnement comme les énergies renouvelables ou le changement climatique. » (Nous empruntons ces éléments au très bon dossier d'Alerte Environnement sur ce sujet, les citations n'ont pas été vérifiées, mais la bibliographie a l'air sérieuse).
Les patrons britanniques de la conservation ont une grande expérience du massacre des humains pour défendre la nature.
Les premières réserves en Afrique ont été mises en place par le président sud-africain Paul Kruger en 1889. L'une d'entre elles était la réserve de Sabi, aujourd'hui appelée parc Kruger, créée le long de la frontière avec la colonie portugaise du Mozambique.
En 1902, Lord Milner membre du groupe maçonnique de la Table ronde fondé par Cecil Rhodes, qui voulait faire de l'Empire britannique un gouvernement mondial, rétablit le parc après que l'Afrique du Sud est devenue une colonie britannique. Le premier gardien du parc, le major James Stevenson-Hamilton , avait été en service actif pendant la guerre génocidaire des Boers sous le 6e régiment de Dragon.
Lord Milner lui ordonna de nettoyer le parc , ce qu'il allait faire, jusqu'à sa retraite en 1946, Stevenson-Hamilton d'une manière impitoyable en mettant en œuvre une "campagne anti-braconnage" militaire. Même les indigènes qui n'ont pas été expulsés ont dû partir car la chasse était leur principale source de viande; ils se sont déversés dans les villes et les mines, où ils sont devenus de virtuels travailleurs esclaves pour le nouveau régime britannique. À la suite de cette politique, le major a obtenu l’épithète «skukuza» («le balayeur»). Le siège social, Skukuza, du parc Kruger a été nommé en son honneur (voir l'article de Joseph Brewda de 1994 ici).
Cela a continué après la décolonisation : le système de guerre de Stevenson-Hamilton contre la population autochtone, sous couvert de protection de la faune, est devenu explicitement la source d'inspiration du colonel britannique Mervyn Cowie , qui créa le premier parc colonial au Kenya en 1946 et y appliqua pendant vingt ans les mêmes méthodes.
Dans les années 1980, plus précisément en 1988, selon des accusations d'EIR (le groupe d'investigation de L. LaRouche) reprises par Huismann en 2012 (cf The Guardian du 4 octobre 2014), les princes Bernhard et Philip, ont constitué un escadron spécial au sein du WWF sous le nom d'"Operation Lock", officiellement chargé d'arrêter le braconnage des éléphants et des rhinocéros en Afrique du Sud. L'Operation Lock a embauché la société de sécurité privée Kilo Alpha Services (KAS), dirigée par le lieutenant-colonel Ian Crooke. Crooke était un commandant du 23ème SAS (Special Air Service forces spéciales britannique), une unité à temps partiel composée d'officiers de réserve et de soldats fréquemment employés dans les entreprises de sécurité privées du SAS. Son frère Alastair, vice-consul britannique au Pakistan, a aidé à superviser l'armement des moudjahidines afghans.
L'Opération Lock fut au coeur de la guerre fratricide en Afrique du Sud opposant le Congrès national africain (ANC) à l'Inkatha, qui a fait 10 000 victimes entre 1990 et 1995. KAS a supervisé la formation de commandos de zoulous membres de l'Inkatha du chef Mangosuthu Buthelezi, qui étaient employés comme gardes dans plusieurs parcs nationaux sud-africains. Il a également entrepris la formation de partisans de l'ANC de Nelson Mandela appartenant à la tribu xhosa, dans différents parcs. En août 1991, le ministre zimbabwéen de la Sécurité nationale, Sydney Sekerayami, a accusé le KAS de "couvrir la déstabilisation de l'Afrique australe". En 1993, les enquêtes de son gouvernement déterminèrent que le massacre de Boipatong contre les Zoulous en 1992 avait été perpétré par le "groupe Crowbar", une unité namibienne de lutte contre le braconnage créée et formée par le KAS.
Le WWF est aussi une puissance politique importante au Brésil où il été à l'origine de la création en 1991 d'une réserve grande comme l'Uruguay pour les Indiens Yanonamis à la frontière du Brésil et du Venezuela à l'initiative des princes Charles et Philip et des lobbies mondiaux qu'ils ont pu mobiliser. En 2010, il avait mis en avant contre Dilma Rousseff la candidature "verte" de Marina Silva qui avait un Comité des finances de campagne dirigé par Alvaro de Souza, président du WWF-Brésil. Dans cette région, il fait aussi de l'écoblanchiment du soja Monsanto (qui a eu George Soros comme deuxième principal actionnaire en 2014) dans le cadre d'une Table Ronde sur le Soja Responsable (RTRS), large coalition comprenant de grands groupes industriels et des groupes environnementalistes liés à la grande finance qui a des équivalents lancés par le WWF dans d'autres domaines : Table Ronde sur l’Huile Palme Durable (RTSO), l’Initiative pour une Meilleure Canne à Sucre (BSI) et la Table Ronde sur les Biocarburants Durables (RTSB).
On pourra lire avec intérêt les démentis des travaux de Huismann par le WWF ici, qui selon nous sont très loin de parvenir à invalider ce que l'on vient d'exposer.
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"Venezuela: empêchons d'urgence la nouvelle guerre annoncée !"
Une pétition que j'ai signée la semaine dernière et qui est en ligne ici et a aussi été publié à Bruxelles par le journal mainstream Le Soir (apparemment hélas elle n'est plus ouverte à la signature...)
Le Président Donald Trump a annoncé qu'il n'excluait pas une intervention militaire au Venezuela. La Colombie et le Brésil ont promis leur appui. M. Mike Pompeo vient d'annoncer que son pays allait "passer à l'action" et que les jours du Président Nicolas Maduro "étaient comptés". Nous sommes donc face à des menaces d'une nouvelle guerre qui peut enflammer toute la région, alors que l'on connaît bien le bilan désastreux des autres aventures guerrières soi-disant libératrices lancées par les Etats-Unis, avec la complicité de pays européens, en Afghanistan, en Irak, en Libye ou au Moyen-Orient, entre autres.
Pour éviter ce nouveau désastre humain et écologique, et quelles que soient les opinions des uns et des autres sur l'administration du pays par le Président Maduro et sur l'état de la démocratie au Venezuela, nous devons tout faire pour préserver la paix en exigeant le respect du droit international.
L'inacceptable embargo économique et financier du Venezuela est accompagné de menaces d'intervention militaire au Venezuela en violation flagrante du droit international. Il n'est pas du ressort des pays tiers, -en ce compris les Etats-Unis et les Etats membres de l'Union européenne-, de déterminer qui doit être le Président du Venezuela. Les pays reconnaissent des Etats et non des gouvernements, et le contrôle de l'Etat du Venezuela est clairement exercé par le Président Maduro. Les Etats-Unis et l'Europe appuient du reste des gouvernements dont la légitimité est bien plus discutable que celle de M. Maduro. Pensons au Honduras, où la réélection est interdite par la Constitution et des irrégularités graves ont été constatées par l'OEA lors des dernières élections; ou au Brésil où a eu lieu un impeachment express et donc illégal contre Mme Dilma Rousseff, présidente élue, ainsi qu'un procès monté de toutes pièces contre M. Lula da Silva, pour l'empêcher de se porter candidat à la présidence, alors que les sondages le donnaient gagnant.
Des canaux existent pour réclamer le respect des droits humains et l'amélioration de la démocratie dans les pays tiers. L'Union européenne était engagée dans de tels processus avec le Venezuela, mais sa position commune a été spectaculairement renversée en trois jours (entre le 23 et le 26 janvier 2019) sous l'influence de l'administration du Président Trump et sa reconnaissance aventureuse du député Juan Guaido qui s'est auto-proclamé président du Venezuela. Personne de sensé ne peut croire que l'action des Etats-Unis est motivée par une préoccupation sincère pour les droits humains, la démocratie, ou la situation économique et sociale des Vénézuéliens. Les déclarations de M. Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis, prouvent qu'il s'agit avant tout de mettre la main sur les réserves de pétrole, de coltan, d'or et autres métaux rares que renferme le sous-sol de ce pays. La politique de défense des droits humains et de la démocratie de la Belgique et de l'UE ne peut conserver sa crédibilité que si elle ne se traduit pas par une approche à géométrie variable, appliquant deux poids deux mesures. A ce sujet il serait par exemple urgent d'enclencher la clause démocratique pour suspendre l'application provisoire du traité de libre-échange entre l'Union européenne et la Colombie, puisque dans ce pays il y a plus de 80.000 disparus, plus de 8 millions de paysans déplacés, et parce plus de 400 représentants des mouvements sociaux et 80 anciens guérilleros ont été assassinés depuis la signature des accords de paix entre le gouvernement et les FARC.
Monsieur Juan Guaido, député du parti le plus extrémiste de la droite, "Volonté populaire", est devenu député à l'Assemblée nationale lors d'élections organisées sous le gouvernement de M. Maduro. Il a ensuite été élu président du Parlement. Mais cela ne fait pas de lui le président du Venezuela. L'article 233 de la Constitution du Venezuela prévoit que le président de l'Assemblée nationale remplace le président de la République dans des cas très précis : en cas d'abandon de fonction, de décès, ou d'incapacité du président constatée par la Cour suprême. Ce n'est pas le cas. Si de telles circonstances devaient survenir, permettant au président de l'Assemblée nationale d'assurer par interim la fonction de chef de l'Etat, M. Guaido devrait obligatoirement convoquer des élections dans les 30 jours, ce qu'il n'a pas fait à la suite de son auto-proclamation comme Président.
Le gouvernement du Venezuela reconnaît qu'il passe par une situation économique difficile qui affecte gravement le bien-être de la population, et qui est due en grande partie à la chute spectaculaire du prix du pétrole et à l'embargo économique. Le prétexte de l'aide humanitaire ne doit en aucun cas être utilisé, -comme le font les Etats-Unis et la Colombie en ce moment-, comme moyen pour déstabiliser le gouvernement du pays que l'on prétend aider. La Comité international de la Croix-Rouge s'est prononcé clairement à ce sujet. Si l'on veut vraiment aider le Venezuela, il faut restituer à ce pays 1,6 milliards d'euros dérobés par la chambre de compensation EUROCLEAR basée à Bruxelles (impliquée aussi dans le vol des fonds libyens), ainsi que 1,2 milliards de dollars en réserves d'or du Venezuela volés par la Banque d'Angleterre au Venezuela, et les plus de 30 milliards de dollars provenant des comptes bancaires et des avoirs de l'Etat du Venezuela et des sociétés vénézuéliennes PDVSA et CITGO qui ont été récemment dérobés par les Etats-Unis.
Nous appelons les démocrates belges et européens de tous bords, à tout mettre en oeuvre et à se mobiliser pour éviter cette nouvelle guerre qui serait dévastatrice, en exigeant le respect du droit international et de la souveraineté des Etats, et à exiger que cesse immédiatement l'embargo économique et financier afin de permettre au gouvernement du Venezuela de subvenir rapidement aux besoins urgents de la population.
Premiers signataires:

Pierre Galand, ancien Sénateur et président du Mouvement de la Paix / Rafael Correa, économiste, ancien président de la République de l'Equateur / Anne Morelli, Historienne, Professeure honoraire de l'U.L.B. / Céline Delforge, députée de la Région Bruxelloise (ECOLO) / Alexis Deswaef, avocat au Barreau de Bruxelles et à la CPI, président d'honneur de la Ligue des droits humains / Jean-Marie Dermagne, Avocat, ancien bâtonnier, porte-parole du 'Syndicat des avocats pour la démocratie' / Eric David, Professeur émérite de droit international public de l'ULB, Président du Centre de droit international de l'ULB / Jean-François Tamellini, Secrétaire fédéral de la FGTB / Nico Cué, dirigeant syndical, candidat à la présidence de la Commission européenne pour le Parti de la Gauche Européenne / Maria Arena,, députée européenne (S&D) / Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE / Ludo De Brabander, porte-parole, Vrede vzw / Estelle Ceulemans, Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles / Claude Rolin, député européen (PPE) / Riccardo Petrella, Professeur émérite Université Catholique de Louvain / Marco Van Hees, député fédéral (PTB) / Maité Mola, co-président du Parti de la Gauche Européenne / Anne-Marie Andrusyszyn, Directrice du CEPAG (Centre d'éducation populaire André Genot) / Olivier Bonfond. Economiste au CEPAG / Pierre Eyben, conseiller communal (Liège) et porte-parole du Mouvement DEMAIN / Muriel Di Martinelli - Secrétaire fédérale CGSP - ALR / Gregory Mauzé, journaliste et politologue, membre de la revue Politique / Franco Carminati et Christine Pagnoulle, pour ATTAC Wallonie Bruxelles / Matthieu de Nanteuil, professeur à l'Université Catholique de Louvain (UCL) / Bernard Duterme, secrétaire général du CETRI / Rudy JANSSENS, Secrétaire général de la CGSP-Bruxelles / Yannick Bovy, journaliste-réalisateu / Ronnie Ramirez, réalisateur de cinéma, ZIN-TV / Guido De Schrijver, Réseau des Comités Oscar Romero / Marie France Deprez (Festival du Cinéma d'Attac) /Eric Toussaint, docteur en sciences politiques (Université de Liège et Paris VIII), militant internationaliste" / Nicole Tonneau, cinéaste / Olivier Renard, coordinateur CGSP Bxl - Gazelco / Pol D'Huyvetter, Member ICAN - International Campaign to Abolish Nuclear weapons / Jean-Claude Englebert, ancien 1er échevin de la Commune de Forest/Pierre Vermeire, journaliste, syndicaliste FGTB / Josy Dubié, ex-journaliste RTBF, sénateur honoraire (ECOLO)/ Alain Adriaens, député régional honoraire, porte-parole des objecteurs de croissance./ Marleen Bosmans, vakbondsafgevaardigde ACOD-AMiO/Baudouin-Luc Bolssens, Rom en Rom ASBL/Paula Andrea Polanco , présidente d' INTAL/Laurent DERY, syndicaliste FGTB-CGSP-Bruxelles./Claudine Pôlet, citoyenne,militante du Comité Surveillance Otan/Ralph Coeckelberghs Ancien Secrétaire Général des asbl de Solidarité Socialiste/Kurt Sissau, Federale secretaris ACOD/CGSP AMiO/Michèle DEHAEN, militante syndicale CGSP/ALR-BRU/Laurent Lardinois, secrétaire régional cgsp Amio Irb..../Jorge Magasich, historien, professeur à l'IHECS/Jean Van Hees, ASBL Dialogue des Peuples/Isabelle Vanbrabant, Présidente Cubanismo.be/Robert Tangre, Président, Secours populaire Wallonie-Bruxelles/Belén Omaira Torres Cardenas, colombo-belge, défenseure des Droits Humains/Alain Ruscio, écrivain et historien/Bruno Drweski, Professeur de l'INALCO (Université de Paris-Sorbonne)/Jean Flinker, responsable d'Attac-Bruxelles/Paul-Emile Dupret, juriste, Membre du Collectif Venezuela 13 Avril et du Comité pour les droits humains "Daniel Gillard"/Vladimir Caller, rédacteur en chef du Drapeau Rouge/Jean-Jacques Heirwegh, professeur d'histoire émérite à l'ULB/Luc Verton, Directeur des éditions Memogrames/Jean Pierre Michiels, ancien conseiller communal à La Louvière, Président du Club Achille Chavée/Marie-José Body, Militante syndicale CGSP/Isabelle Verhaegen, juriste/Marie-Jeanne Jouan-Dalgalian, Attac Bruxelles/Michel Collon, journaliste, Investg'action/Marie-Françoise Cordemans, enseignante/Thierry Delforge, citoyen/Valérie Demeulemeester, Déléguée syndicale/Paulette Keutgen, citoyenne/Manuel Versaen, enseignant/Julie Jaroszewski metteuse en scène, Autrice et chanteuse./Vincent Engel, Professeur UCLouvain et écrivain/Daniel Apelbaum, citoyen/Frédéric Delorca, Essayiste/Monique Lermusiaux, militante pensionnée CGSP-ALR/Robin Delobel, journaliste CADTM/Andrea Nève, citoyenne/Georges Pierseaux, citoyen/Christine Pauporté, ASBL Le Moteur des Cent Sans/Pierre Gehain, citoyen/Christelle Verlsuys, Membre de la Ligue des Droits Humains/Anne Toussaint, citoyenne/Colette Sancy, citoyenne/Daniele Comberiati, citoyenne/Jocelyne Urbain, citoyenne/Yves Pierseaux, chercheur à l'ULB/Irene Zeilinger, sociologue et féministe/Philippe Buchet,, militant syndical FGTB.
Lagerfeld, Trudeau, Netanyahu : à quel cercle appartient Donald Trump ?

Le mois dernier, à l'occasion du décès du couturier Karl Lagerfeld, la "première dame" des Etats-Unis Melania Trump lui a rendu hommage en rappelant que le couturier l'avait dessinée dans une de ses robes. Lagerfeld, très aimé des grands médias, est un personnage controversé, produit du système Chanel. Il a arborait volontiers l'oeil d'Horus, et avait publié un livre sur Faust, l'homme qui a vendu son âme au diable et vivait en permanence entouré de stars associées aux milieux occultistes.

Melania Trump l'a qualifié de génie et a révélé sur Twitter une photo qu'il avait fait d'elle lorsqu'elle était modèle. Il n'en a pas fallu davantage pour que cela rappelle aux conservateurs les liens de l'épouse du président avec le milieu de la mode, et le temps où Trump démocrate faisait la "une" de Play Boy (une revue qui jadis fournissait - et fournit peut-être encore - des filles et des infos à la CIA et que beaucoup associent à l'"Etat profond").
Chez les conservateurs américains le débat est toujours vif sur la question de savoir de quel cercle il est le produit. Beaucoup rappellent qu'il n'est pas né de rien comme sa légende dorée l'a parfois fait croire. Il est le neveu de John Trump, un ingénieur qui, pour le compte du FBI, a participé à la confiscation des travaux de l'inventeur serbe Nikola Tesla (un génie à l'origine de nombreuses découvertes sur les ondes électro-magnétiques) à sa mort en 1943 ainsi qu'à leur exploitation pendant quelques décennies à des fis obscures. Sa famille est donc habituée aux secrets d'Etat...
Trump lui même a été formé par les Jésuites à la Wharton School de l'Université de Pennsylvanie. Sa fille Invanka et son fils Eric ont aussi été formés chez les jésuites.
Il y aurait beaucoup à dire sur les Jésuites et leur livre les Instructions secrètes de la Société de Jésus (dans un récent article on a rappelé que les rosicruciens américains en 1916 voulaient annexer le Mexique pour restaurer la connexion avec l'Egypte via l'Atlantide, or les Jésuites ont joué un rôle moteur à travers Athanase Kircher pour promouvoir le mythe de l'Atlantide, comme l'a évoqué encore récemment dans un de ses livres le catholique traditionaliste - hélas influencé par eux - Laurent Glauzy). On y reviendra peut-être un jour. En tout cas c'est encore un lien possible entre Trump et l'Establishment.
A propos de sociétés secrètes, beaucoup auront fait remarquer Trump Tower mesure 666 pieds de haut et surtout que la famille Trump a acheté très cher en 2007 le bâtiment situé au 666 de la 5e Avenue à New York, bâtiment apparaît dans les films L’exorciste II, L’hérétique et Le loup de Wall Street. Mais là pour le coup c'est surtout sur son gendre Jared Kushner que le soupçon retombe car c'est lui qui l'a acheté pour 1,8 milliards de dollars. Certains chrétiens soupçonnent Kushner, patron de The Observer, dont le père était un vieil ami de Netanyahu, et qui est censé préparer un plan de paix pour le Proche-Orient, d'être impliqué dans un plan antéchristique autour de Jérusalem. Voilà qui explique, disent-ils, la tendance de Trump à faire des cornutos et des 666 avec les doigts comme ses prédécesseurs, et aussi, qui sait, l'omniprésence des anciens de Goldman Sachs dans l'équipe économique de Trump qui est l'analogue de la place des néo-conservateurs dans son équipe de stratèges : Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor de Trump, est un retraité de cette banque. Steve Bannon,qui régnait sur la Maison Blanche avant son limogeage en 2017, était un vétéran de Goldman Sachs. Gary Cohn, conseiller économique en chef de Trump, est l'ancien président de Goldman Sachs. Jay Clayton, candidat de Trump à la direction de la Securities and Exchange Commission, a été un de ses avocats (un peu comme il y a ou il y a eu dans l'Union européenne Mario Draghi et Peter Sutherland qui a aussi un pied dans le Vatican). Mais il est vrai qu'il n'est pas nécessaire d'être dans une société secrète pour travailler avec Goldman Sachs : l'empire économique a suffisamment de tentacules matérielles pour tenir les gouvernements à sa botte...
Ces spéculations vont sans doute un peu loin, mais une question reste centrale quand même : pourquoi le clan Trump aurait-il payé une telle somme pour un immeuble à New York, s'il n'y avait pas derrière quelque enjeu occultiste que révèlent son numéro et son utilisation par la filmographie hollywoodienne - souvent hautement initiée, et pas seulement dans les films de Kubrick ?
Mentionnons aussi pour être complets dans un cercle proche de celui de Kushner le patron de casino milliardaire israélo-américain Sheldon G. Adelson, qui a versé 20 millions de dollars pour la campagne présidentielle de Trump (17 millions de moins qu'à la mission israélienne pour aller sur la Lune, il est vrai...) et qui n'a cessé de faire du lobbying auprès de Trump et de Bannon (dont il était plus proche que de Kushner) pour le déplacement de l'ambassade américaine à Jérusalem. D'après le NY times du 21 mai 2018 c'est lui qui est derrière la nomination du néocon John Bolton (le vétéran du Département d'Etat de Bush qui pousse au "regime change" au Venezuela et au Nicaragua) comme conseiller à la sécurité nationale.
Aux Etats-Unis, le débat est simple : soit Trump est pieds et poings liés - via Melania, ou via J. Kushner - à des réseaux occultes et occultistes de la Haute Finance, et, dans ce cas, le bilan de sa soit-disant politique contre le "Deep State" (Etat profond) américain se sera limité à abroger partiellement le libre-échange, entraver un peu le droit à l'avortement et l'abolition des genres, et limiter la soif d'interdiction des armes, soit il est réellement libre à l'égard de ce milieu, tout en jouant un double jeu à son égard, et, dans ce cas, il pourrait bien passer à l'offensive lors d'un hypothétique second mandat. Ceux qui croient en la seconde hypothèse mettent en avant son bilan statistique en matière de lutte contre la pédocriminalité (moteur supposé des rituels occultistes de l' "Etat profond" et de l'élite financière qui le contrôle, et ciment de la loi du silence médiatique sur beaucoup de sujets graves) et les premiers remaniements au sein du ministère de la justice qui pourraient annoncer la mise en oeuvre planifiée de poursuites judiciaires contre des figures de proue du monde des affaires et de la politique.

Un des indices de l'ardeur réelle ou simulée de Donald Trump à combattre certains réseaux (économiquement, politiquement, "sociétalement") prédateurs de la côte Est américaine et de Californie pourrait se trouver... au Canada...
Le premier ministre canadien Justin Trudeau est une sorte de mélange entre Emmanuel Macron et Christiane Taubira. Economiquement libéral et mondialiste, c'est un champion de la political correctness (qui par exemple incitera les étudiants à dire "peoplekind" pour humanité au lieu du mot habituel "mankind" pour ne pas entendre "man", "homme", qui peut sembler "disciminatoire" - sic).
Son avenir politique est aujourd'hui menacé par une affaire très gênante. En juillet dernier, l’héritière milliardaire Clare Bronfman a été inculpée pour racket devant la cour fédérale mardi, en raison de son implication en tant que directrice des opérations pour la secte NXIVM - Nexium (une secte qui constitue des communautés d'esclaves sexuelles pour le gourou Keith Raniere, et l'actrice Allison Mack sous des dehors de développement personnel New Age et de culte de l'énergie féminine pour un grand maître qui affirme être la réincarnation du nazi Hermann Goering). Sa soeur Sara, spécialisée dans l'humanitaire, est aussi en cause.
Les filles Bronfman sont héritières de la fortune de plusieurs milliards de dollars d’Edgar Bronfman Sr, le mécène milliardaire qui était auparavant à la tête de l'ancien géant canadien de la distillerie Seagram.
La famille Bronfman a des liens étroits avec la dynastie bancaire Rothschild, les membres des deux familles appartenant à plusieurs des mêmes sociétés, y compris leur société financière commune, Bronfman & Rothschild. Et au moins trois membres de haut rang de l’organisation, dont Nancy Salzman et les sœurs Bronfman, sont membres de la fondation de Bill Clinton, la Clinton Global Initiative, qui exige des frais d’adhésion annuels à la hauteur de 15 000 $. Les dirigeants et les principaux associés de NXIVM - ainsi que les membres de leur famille - ont fait don de 29 900 $ à la campagne présidentielle de Clinton de 2006 (cf New York Post du 1.10.2007) alors que trois ans plus tôt le groupe Forman prêtait des millions de dollars à la secte.
En juin dernier, Trump a dû licencier son chef d’état-major chargé chargé des opérations, Joe Hagin (surnommé depuis Reagan le "sage de la Maison Blanche"), pour avoir employé dans son cabinet de conseil de 2011 à 2013, officiellement pour récupérer les réserves d'or illégalement accaparées par Kadhafi, le libyen exilé Basit Igtet, un homme qui s'est vanté de jouer les intermédiaires entre le Conseil national de transition libyen (cher à Bernard-Henry Lévy) et le président du Panama et qui était aussi le mari... de Sara Bronfman. Frank Parlato, ancien porte-parole de NXIVM repenti a déclaré aux enquêteurs qu'Igtet (à qui Raniere faisait croire qu'il serait le futur président de la Libye) et Hagin participaient aux séminaires (sexuels) de la secte.
Aujourd'hui le canadien Justin Trudeau est ébranlé par une affaire dont voici la partie visible : cette semaine, l'ancienne procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould, a témoigné devant la Chambre des communes de son pays que Trudeau avait exercé des pressions sur elle pour qu'elle parvienne à un règlement négocié avec SNC-Lavalin, une grande entreprise canadienne d'ingénierie accusée d'avoir reçu des pots-de-vin jadis de Mouammar Kadhafi (eh oui, Nicolas Sarkozy n'est pas le seul a avoir entretenu une amitié lucrative avec le Guide libyen...).
Mme Wilson-Raybould a été contrainte de quitter son poste en janvier. Le scandale a éclaté le 7 février par un article dans The Globe and Mail.
La partie plus immergée serait la suivante : l'entrepreneur du numérique californien proche des démocrates Jeffrey Peterson a expliqué sur Twitter que Stephen Bronfman - le cousin de Sara - est un ami et financeur majeur de Trudeau. Les finances de Stephen sont gérées par une société dirigée entre autres par Emma Griffin, épouse de Neil Bruce, président de SNC-Lavalin.
SNC-Lavalin, a versé 160 millions de dollars en pots-de-vin à Saadi Kadhafi, le fils de feu Mouammar, et, selon La Presse de Montréal du 27 février, lui a offert un luxueux voyage sexuel (à 1,95 million de dollars) au Canada en 2008 à ce garçon (qui était alors responsable des forces spéciales et d'un corps d'ingénieurs dans l'armée de son père).
Il n'est pas absolument sûr que le lien entre SNC-Lavalin et NXIVM soit très direct, car Stephen Bronfman n'est "que" le cousin de Sara Bronfman, et son lien avec SNC-Lavalin passe par une administratrice qui n'est "que" l'épouse du président de cette société. Néanmoins, compte tenu du caractère clanique et dynastique des milieux économiques, on a là un faisceau d'indices intéressant. En tout cas la nature réelle des implications de Trudeau avec ces cercles-là ne pourra être connue que si les services du Département de la Justice américain dépendant de l'administration Trump font preuve de zèle et de transparence. Sur ce dossier-là entre autres, - qui pourrait d'ailleurs servir directement ses intérêts puisque c'est, une fois de plus, la galaxie Clinton qui est en cause - Donald Trump pourrait avoir l'occasion de montrer à quel cercle il se rattache réellement.