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Le blog de Frédéric Delorca

Un truc vraiment idiot au Liban

18 Juillet 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

"Le ministre libanais des Télécommunications, Gebrane Bassil, a accusé jeudi Israël d'avoir adressé des centaines d'appels téléphoniques menaçants à des individus ou des institutions au Liban. "Des centaines de personnes dans tout le Liban ont reçu sur leur ligne fixe  des coups de téléphone menaçants provenant d'Israël", a déclaré à l'AFP M. Bassil, membre du Mouvement patriotique libre, principale formation  chrétienne de l'opposition soutenue par Damas et Téhéran" (AFP)

Voilà qui semble trop absurde pour être vrai. En sont-ils vraiment réduits à des méthodes marketing aussi idiotes qui ne feront que mobiliser les gens CONTRE eux ?

Nous aussi nous devrions faire quelque chose comme ça : appeler les gens aux heures des repas et leur dire : "Nicolas Sarkozy vous demande de soutenir l'Union européenne et le rapprochement avec les Etats-unis", nul doute qu'avec ça le taux d'hostilité à Sarkozy monterait en flêche.
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Quart d'heure vénézuélien

18 Juillet 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Pour se détendre ce soir, un petit quart d'heure vénézuélien. La première vidéo était sur le site du Monde avec sous-titres français. Hélas je ne la trouve sur You Tube qu'en VO. Désolé.

La deuxième vidéo, je l'ai découverte par hasard sur You Tube, c'est une interview d'Eva Golinger. Miss Golinger fait partie des gens qui ont construit leur existence sociale autour de la révolution bolivarienne. Le journaliste belge Michel Collon lui a fait une grosse publicité il y a quelques années en préfaçant son bouquin sur les plans de la CIA contre Chavez. Je ne suis pas convaincu que le personnage ait une réelle envergure, mais il est toujours bon de mettre des visages sur des noms de temps en temps. Tendez l'oreille, elle a un petit accent étatsunien quand elle parle espagnol.



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Conférence sur Union pour la Méditerranée le 8 juillet dernier

18 Juillet 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Conférences vidéos de résistants

Le groupe anti-impérialiste marseillais COMAGUER (http://comaguermarseille.free.fr/) ayant émis le souhait de connaître le contenu de la conférence "Projet d'Union pour la Méditerranée : quels enjeux, quels dangers, quel avenir après le rejet du traité de Lisbonne ?" avec le Dissident & Pierre Lévy qui a eu lieu le 8 juillet 2008 au Centre culturel syrien de Paris, j'ai assisté à cette conférence dont voici les 56 premières minutes (il manque la dernière demi-heure, la coupure à la fin est un petit peu abrupte, j'en suis désolé).
FD

 

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La CPI contre le Soudan

18 Juillet 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Dans toute la complexité de l'impérialisme occidental, il y a cette dimension particulière des initiatives personnelles ou collectives de certaines institutions - tel groupe de militaires, telle juridiction - qui, parfois, résistent à l'impérialisme, et parfois, "en rajoutent" alors que les Etats, eux, étaient dans une phase d'accalmie.

Je classe sans hésiter sous cette rubrique l'initiative étrange de Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénal internationale, d'inculper le  président soudanais Omar Al-Bachir pour génocide. L'affaire intervient alors qu'en Afrique de l'Est les appétits euro-américains (et même le lobby évangéliste) s'étaient légèrement calmés (surtout depuis que certains avaient découvert que les alliés du Soudan étaient en mesure de renverser le château de cartes tchadien).

Les soi-disant juridictions internationales ont parfois des poussées d'adrénaline de la sorte (cela fut le cas aussi du TPI pour l'ex-Yougoslavie qui gâcha ainsi de nombreux efforts de normalisation avec la Serbie). Ils y trouvent étrangement une justification de leur fonction, quitte à ajouter au désordre mondial.

L'embarras provoqué par le procureur de la CPI est tel aujourd'hui que même le très atlantiste journal Le Monde se sent obligé de donner a parole à un prof de Harvard, Jens Meierhenrich, lequel avoue d'emblée : "Les déclarations publiques de Luis Moreno-Ocampo ne fournissent que très peu de preuves d'un génocide au Darfour." "Si Luis Moreno-Ocampo se révélait incapable de prouver ses déclarations hyperboliques du 5 juin [devant les Nations unies, à New York], et du 14 juillet [à La Haye], sa démarche pourrait se révéler désastreuse. Cela pourrait en effet démontrer que ce dernier avait des motivations essentiellement politiques, et non fondées en droit. " poursit-il.

Jens Meierhenrich, est pourtant un penseur très mainstream, puisqu'il pense lui-même qu'il y a eu des génocides au Soudan pepétrés par les Janjawids. Mais il nuance beaucoup son propos "Le conflit au Darfour est extrêmement compliqué, et ce serait réducteur de le qualifier uniquement de génocide".

Son explication sur la définition technique du génocide par la CPI est intéressante : "La structure légale du crime de génocide, établie avec la Convention sur le génocide de 1948, permet d'inculper des individus, responsables d'actes très spécifiques. C'est donc toujours très problématique de définir un conflit dans son intégralité comme génocide. Par ailleurs, pour pouvoir inculper quelqu'un pour génocide, il faut prouver deux choses. Il faut non seulement prouver que l'individu a commis des crimes mais également qu'il les a commis avec l'intention malveillante de détruire un groupe national, ethnique ou religieux : c'est ce qu'on appelle le mens rea. Les actes ne suffisent pas à suggérer qu'un génocide a été commis, et c'est souvent là que les activistes et militants des droits de l'homme se trompent (...) Dans le cas du Rwanda, des listes de morts, qui incluaient les noms des victimes tutsies, étaient dressées. Elles ont permis de prouver l'intention génocidaire. Dans le cas de l'Holocauste, les nazis gardaient de nombreux dossiers qui ont permis de conclure au génocide. Mais même dans ces cas-là, le problème de l'authentification des documents s'est posé. Par ailleurs, il y a un problème supplémentaire au Soudan "

Mais je crois que ce qui donne le plus à penser tient dans cette phrase : "Les chercheurs et les hommes et femmes de terrain sont très divisés sur cette question. Cependant, il est clair qu'une majorité d'observateurs concluent au génocide au Darfour. Personnellement, je suis convaincu que des actes génocidaires y ont été commis".

Je dois dire que j'aime beaucoup cette phrase parce qu'elle révèle toute l'imposture intellectuelle du système dans lequel notre époque est enlisée. On fait "comme si" dans le monde se trouvaient 50 ou 100 chercheurs, indépendants, libres, courageux, intelligents, et l'on se dit donc qu'on peut faire confiance à l'avis de la "majorité" d'entre eux sur un sujet comme le Darfour.

Le problème, quand on connaît le fonctionnement des structures universitaires, c'est que ça ne se passe pas du tout ainsi. En 1999-2000, une majorité d'universitaires français et étrangers était prête à penser que plus de 10 000 Albanais étaient morts au Kosovo (même Mme Samary l'écrivait dans ses textes). Et aucun n'allait publiquement contester les chiffres gonflés des victimes de la guerre de Bosnie. Ces gens, à supposer même qu'il aient eu une lueur de lucidité et d'indépendance de jugement, devaient aller dans le sens du vent pour ne pas mettre en difficulté personnelle ou ternir l'image de leur labo. Par conséquent presque rien ne les inclinait à mener une recherche indépendante sur les Balkans. Sur la question du Darfour c'est la même chose. Quand le gouvernement américain et les lobbys évangélistes financent des instituts pour qu'ils disent qu'il y a eu un génocide au Darfour, cela mathématiquement produira une majorité de "chercheurs" qui défendent la thèse du génocide parce qu'ils en vivent. Si bien qu'avant de lire leurs textes nous sommes obligés à chaque fois de demander "qui finance leur structure ? dans quelle mouvance intellectuelle évoluent-ils ?". Et nous devons d'ailleurs nous demander la même chose en ce qui concerne ce Jens Meierhenrich et le juge Luis Moreno-Ocampo.
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Politique bureaucratique

17 Juillet 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Avant hier je dînais avec un garçon qui travaille beaucoup - et très sérieusement - à la coordination de ce qu'il reste des ailes gauches des partis communistes de divers pays, notamment du Tiers-monde. Lui aussi introduit du "je" dans ce qu'il fait, comme tout le monde, mais d'une manière très différente de la mienne, évidemment. C'est un homme qui garde plus souvent que moi à l'esprit des intérêts d'appareils. Et je respecte infiniment cela : toutes les formes bureaucratiques - voire militaires - d'organisation de l'action humaine, quels que soient leurs inconvénients, recèlent aussi bien des vertus, dans l'administration des hommes comme dans l'engagement politique. En ce moment je traduis les mémoires de mon aïeul, garde civil à Barcelone en 1936. Ce texte est un éloge permanent de la discipline militaire face à la bordélocratie des milices anarchistes. Un bon contrepoids à une certaine historiographie libertaire. La bureaucratie mérite le respect. Même si bien sûr les libres inclinations de l'ego doivent aussi trouver leur respiration...

FD
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