Argentine, Espagne, Corée, Mexique
En Argentine les méthodes dictatoriales du nouveau président libéral Macri font grincer des dents. Après sa nomination par décret des membres de la cour constitutionnelle sans l'aval du Sénat, il refuse de convoquer le congrès en session extraordinaire pour débattre du programme de licenciements d'emplois publics. L'opposition assimile cette attitude de blocage à une dissolution du parlement, des milliers de citoyens se sont réunis à Buenos Aires pour protester.
En Espagne le leader du PSOE Pedro Sanchez penche pour la création d'un gouvernement d'union de la gauche avec Podemos et Izquierda Unida sur le modèle portugais tandis que le PP lui offre une grande coaltion sur le modèle allemand.
La Corée du Sud demande à Washington de déployer des armes atomiques dans la péninsule après le test de bombe nucléaire nord-coréen qui a provoqué un séisme de magnitude 5,1 (ce sont toujours les clients des USA qui les poussent à l'ingérence). La thèse d'une explosion de bombe à hydrogène reste controversée.
Pour finir rendons hommage à la mairesse de Temixco, au Mexique, Gisela Mota du PRD (gauche), 33 ans assassinée chez elle par les cartels de la drogue juste après sa prestation de serment.
Moldavie
Les Occidentaux ne comprennent pas que dans l'ex-URSS, à l'exception des pays baltes, les régimes pro-européens s'abiment dans la corruption et ne sont pas viables. On l'a vu avec le régime de la première révolution orange en Ukraine. Le régime "Euromaïdan" actuel pourrait bien suivre le même chemin.
Autre illustration : la Moldavie. C'est le magazine libéral The Economist qui l'expliquait le 21 novembre dernier : le 29 octobre dernier, la coalition gouvernementale européiste a éclaté quand le businessman israélien de 28 ans Ilan Shor a dévoilé que le premier ministre Vlad Filat lui avait extorqué 260 millions de dollars de commission. Shor est au centre d'un système de détournement d'1 milliard de dollars (un huitième du PNB moldave) avec toute une opération de blanchiment à laquelle a été associée une compagnie britannique et une banque lettonne. Aujourd'hui les Moldaves qui gagnent 200 euros par mois en moyenne sont prêts à revoter majoritairement pour les partis pro-russes (dont le parti communiste).
En Moldavie plus aucun indicateur économique n'a la moindre valeur tant l'économie parallèle est reine. Le pays a perdu un quart de sa population (comme les pays baltes).
Les nationalistes roumains en tirent argument pour réclamer l'annexion du pays, oubliant qu'il compte 40 % de russophones et que la Moldavie comme nation n'est pas plus artificiel ni plus récent que la Roumanie.
A quand un audit de l'Union européenne sur les aides versées par les Occidentaux (aux frais du contribuable européen) qui ont fini dans les circuits de l'argent sale en Moldavie ?
Réfugiés
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"Ils viennent jusque dans nos bras doigter nos fils nos compagnes" pourraient chanter les gens qui se souviennent encore de leur hymne national.Une centaine d'agressions sexuelles ont été commises la nuit du Nouvel an en gare de Cologne en Allemagne. Une jeune femme sur Euronews hier expliquait comment elle avait été doigtée par derrière sous sa culotte par plusieurs types sans pouvoir se défendre.La police a laissé entendre que les types venaient du Proche-Orient. L'extrême-droite (avec ses excès habituels - repris par cette dame, mais les excès n'effacent pas le réel) montre du doigt les réfugiés de Syrie, dénonce l'irrespect des règles d'hospitalité, et comme toujours la classe ajoute sa petite couche de politiquement correct pour que personne ne se penche sérieusement sur les faits.
Ca me rappelle le temps où certains Kosovars saccageaient les appartements mis à leur disposition (quand on a l'effet de masse pour soi...).
Hier Quatremer sur la même chaîne déplorait que Viktor Orban fasse des émules chez les gouvernements d'Europe centrale. Il a d'autres solutions à nous proposer, lui, Quatremer aux quatre vents ?
A part aider les Kurdes, les forces gouvernementales syriennes et leurs supplétifs, et rompre avec la Turquie, lui imposer un embargo pour qu'elle cesse d'aider Daech et cesse de jouer avec les réfugiés, il n'y a pas d'autre solution.
Burundi, clash Israël/ONG, Ursula Gauthier évaluation de l'action russe en Syrie
Je ne comprends pas ce qui se passe au Burundi, quel est l'objectif occidental dans l'affaire ? Il y a un point de vue pro-gouvernemental ici, dans lequel on explique que le Tchad est panafricaniste, ça ne me paraît pas très juste.
L'opposition accuse Felicen Kabuga et les hutus rwandais du FDLR (rien de moins) de contrôler le Burundi. Selon un de mes correspondants Nkurinzira serait au contraire plutôt lié à Kagamé.
Mais au Rwanda Obama s'oppose à la poursuite du pouvoir personnel de Kagamé, trop proche des républicains américains. Obama vise-t-il Kagamé à travers Nkurinzira ?
L'ancien député allemand Jürgen Todenhöfer , 75 ans, après un séjour au sein de l'Etat islamique déclare “L'unique pays dont Daech ait peur c'est Israel", qu'al-Baghdadi samedi menaçait d'attaquer.
Haaretz s'énerve contre une critique du Washington Post à l'encontre de la nouvelle loi anti-ONG étrangères de gauche votée par la commission des lois de la Knesset. Il n'y a pas qu'en Israël que les ONG sponsorisées par Soros agacent. Il y a 7 mois c'est une créature du lobby pro-israëlien, le Sud-Soudan qui avait engagé le bras de fer avec Human Rights Watch qui avai appelé à l'embargo commercial sr la pays. Un chroniqueur d'Haaretz n'hésite pas à parler de divorce entre Israël et le lobby juif américain à travers cette guerre des anti-ONG.
Une bonne nuance à la propagande du Kremlin. Dans la revue DSI un bon dossier sur les limites techniques de l'engagement militaire russe en Syrie. On peut sympathiser avec Moscou sans gober tout ce qu'il dit.
A part ça, il faut suivre le bras de fer irano-saoudien qui inquiète toutes les chancelleries. Le Bahreïn, les EAU, le Soudan ont coupé les relations diplomatiques avec l'Iran.
A suivre aussi la Catalogne, où après un vote partagé des militants de la CUP, Mas n'a toujours pas l'investiture comme président de la Generalitat.
Enfin pour un autre son de cloche sur l'expulsion de la correspondante de l'Obs (très soutenue par le lobby atlantiste) Ursula Gauthier de Chine, lisez l'article de Vivas ici. Lisez mes livres sur la Transnistrie, l'Abkhazie, la Serbie etc, vous y trouverez mon point de vue sur les journalistes de la trempe de cette correspondante.
Revue de presse
Il arrive qu'on s'énerve trop vite contre Erdogan, par exemple quand on l'accuse d'avoir fait l'apologie d'Hitler alors qu'il a voulu dire le contraire. Néanmoins je crois que l'on aurait tout à gagner à faire sortir la Turquie de l'OTAN. Certes cela compliquerait ses relations avec la Grèce, mais là nous risquons en permanence le conflit avec la Russie à cause de l'aventurisme d'Ankara (la Russie vient de dénoncer le traité d'assistance mutuelle de 1997 signé avec son voisin). Ca n'a pas de sens.
L'Arabie saoudite exécute un haut dignitaire chiite, Téhéran proteste (mais ne pourra sans doute aller au delà). On poursuit les comptes de 2015 : 2 000 enfants palestiniens arrêtés en Israël, 52 000 tués en Irak.
A Taiwan les sondages donnent Tsai Ing-wen du parti progressiste démocratique (indépendantiste) gagnante aux élections présidentielles prévues dans 15 jours. L'ile aurait à son tour une dame de fer comme le Bangladesh et la Corée du Sud. Rien de très encourageant pour la paix en Asie.
Les Azéris tirent sur les Arméniens au Haut Karabakh. L'Ukraine taxe les produits russes et américanise sa police. Evo Morales poursuit sa campagne pour un référendum qui en février devrait lui permettre de briguer un nouveau mandat (il fixe l'objectif à 70 % de "oui"). Jeremy Corbyn en Angleterre prépare les élections locales de mai : objectif 35 % pour les travaillistes (il est pour le moment à 33, dans les sondages, 5 points derrière les conservateurs). Morales c'est le socialisme qui gagne. Pas sûr que ce soit le cas de Corbyn...
Retrouver la culture du débat
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Je parcourais hier dans l'avion (parce que dans les avions et les aéroports il n'y a rien à lire, sauf la propagande capitaliste des pubs "I like to challenge and be challenged") un article du Monde qui retraçait la journée du 13 novembre 2015 vue par les terroristes. Le genre de papier où les auteurs croient faire du journalisme parce qu'ils peuvent dire quelle pizza les terroristes ont bouffée avant d'actionner leur détonateur. Je me rendais compte combien la presse française, comme avant elle le cinoche amerloque, est devenue familière du discours sur la boucherie humaine, ou du discours sur l'humanité vue sous l'angle de la boucherie. "Grâce" à ce nouvel état de la civilisation nos enfants à l'école primaire savent tout sur les décapitations et les ceintures à explosif... à défaut de savoir conjuguer correctement un verbe...
Les terroristes, eux, sont toujours dans le discours "vous bombardez les irakiens, on vous bombarde". Discours complètement con parce que je n'ai jamais vu un militaire français ou américain débarquer dans une salle de spectacle en Irak tirer délibérément dans la foule, même si j'ai vu des aviateurs américains bombarder "par erreur" ou "presque par erreur" (allez savoir...) des mariages en Afghanistan (les Saoudiens ont fait de même au Yémen). Ce n'est pas tout à fait de même nature... Mais là où les terroristes n'ont pas tout à fait tort, c'est que le civil qui reçoit une balle devrait quand même un petit peu interroger ses politiques sur les dégâts collatéraux sur les civils de Raqqa et d'ailleurs, de même qu'il avait raison celui qui reprochait au Front de Gauche (était-ce Mélenchon ?) de n'avoir pas posé la question, cet automne, de la légitimité de nos frappes aériennes contre l'Etat islamique, ou de celle de la prorogation de l'état d'urgence.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas proroger d'état d'urgence. Je pense qu'il faudrait garder un minimum du culture du débat sur le sujet comme sur les autres. Et il faut arrêter de bombarder inutilement (et dangereusement pour les civils) les positions de l'état islamique. L'Etat islamique ne recule que face à l'avancée de troupes au sol, principalement les Kurdes. Donc il faut soutenir les armées qui se battent au sol : celles des Kurdes, du Hezbollah, et de l'armée régulière syrienne. Et puis il faut assécher les sources de financement de Daech, donc être intransigeant avec la Turquie, ne pas entrer dans le chantage du "3 milliards ou je vous inonde de réfugiés" dans lequel Erdogan est entré.
Il faut remettre ces questions sur la table sans tabou, et, pour que le débat soit un tantinet plus sain, virer tous les journaliste qui nous farcissent l'esprit d'idées fausses (ce qui veut dire aussi renationaliser les chaines de TV et cesser de subventionner des journaux profondément anti-démocratiques comme Le Monde, Libération, l'Express, L'Obs, Le Point ou le Figaro qui n'existent que pour verrouiller les discussions).
J'énonce ces quelques idées en sachant bien qu'elles n'ont aucune chance d'être entendues. Mais on ne doit pas renoncer à sa liberté d'expression.