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Le blog de Frédéric Delorca

"Que faire ?"

15 Octobre 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

On m'écrit, on me parle de créer des blogs collectifs. On commence à s'intéresser à mon bouquin. Le premier à m'avoir fait l'amitié d'afficher une présentation du livre sur son blog est Henri de Grossouvre, dans le cadre du Forum carolus. Nous ne nous connaissons pas pourtant. J'ai suivi d'assez loin ce qu'il faisait, dans le cadre de Paris-Berlin-Moscou, puis j'ai rendu compte pour Parutions.com du dernier ouvrage de son think tank, mais je ne connais pas bien son positionnement et n'ai guère eu l'occasion de discuter avec lui.

Un jour peut-être, qui sait ?

A vrai dire je n'ai jamais été pressé de rencontrer les uns ou les autres. Comme disait Mitterrand, il faut donner le temps au temps. La situation des atlantistes est défavorable à l'échelle mondiale, mais ils sont encore en position de force au sein de l'Union européenne. Je pense que Meyssan dans sa dernière interview publiée par le Réseau Voltaire comme toujours exagère les dangers que courent leurs opposants (ceux qui aspirent à l'émergence d'un monde multipolaire). Il n'est pas nécessaire aux atlantistes de les persécuter. Eux-mêmes sont tout-à-fait divisés, et n'ont pas de stratégie claire, ni même de projet politique défini, autre qu'une espèce d'exaspération nauséeuse devant le cours actuel des choses.

L'émiettement est la règle, et je le constate dans les diverses familles politiques traditionnellement anti-atlantistes (communistes, gaullistes), ainsi que chez les gens apolitiques, pragmatiques, "transcourant" qui tiennent des blogs ici et là. Rien n'est plus difficile par les temps qui courent que de dessiner des cohérences. Là où les atlantistes n'ont que la cohérence de la peur (peur du choc des civilisations, peur du reste du monde), les partisans d'un monde multipolaire (les "multipolaristes" ?) cherchent la leur, et ont encore beaucoup à travailler.

Au fait, Parutions.com vient de publier mon compte-rendu du livre collectif dirigé par Tamara Kunanayakam  (http://parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=97&ida=9996), ambassadrice du Sri Lanka à Cuba (http://www.news.lk/index.php?option=com_content&task=view&id=7146&Itemid=52).

Tamara Kunanayakam, Arnaud Zacharie, Walden Bello et Rémy Herrera, Quel développement ? Quelle coopération internationale ?

Au sortir de la décolonisation, dans les années 1970, une des priorités des peuples du Sud fut d’affirmer leur indépendance face aux ingérences des pays du Nord et aux déséquilibres dans la répartition des richesses. Dans cette optique, un concept juridique fut inventé, d’abord avalisé par la commission des droits de l’homme de l’ONU, puis par une résolution solennelle de l’Assemblée générale des Nations-Unies (le 4 décembre 1986).

 

Plus qu’un simple slogan, la notion de droit au développement impliquait la défense d’un nouvel ordre économique et de nouvelles valeurs : autodétermination, souveraineté des peuples sur leurs propres richesses (contre le pouvoir des multinationales), éducation et santé placées au même niveau que les droits individuels formels, droit à la participation des peuples et des Etats (y compris les plus petites) à la définition de la marche du monde.

 

L’essai de la chercheuse sri-lankaise Tamara Kunanayakam intitulé « La Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement, Pour un nouvel ordre international », qui occupe les trois quarts du présent ouvrage, analyse finement la genèse et les implications des diverses chartes et déclarations qui ont permis la consécration de cette notion de droit au développement, malgré les résistances des puissances occidentales. Deux décennies plus tard, le consensus de Washington et les guerres menées au niveau mondial par les Etats-unis et leurs alliés semblent avoir ruiné l’édifice de la résolution de 1986. Pourtant, comme l’expose Arnaud Zacharie, dans le prolongement du texte de Kunanayakam, un certain regain d’intérêt se manifeste depuis quelques années pour les thèmes de la coopération Sud-Sud et de la réhabilitation de la puissance publique face aux dogmes néo-libéraux, qui pourraient remettre cet héritage à l’ordre du jour. L’article de Walden Bello, de l’Institut asiatique de recherches Focus on Global South, sur l’échec des alternatives au consensus de Washington met cependant en question la possibilité d’une réforme anti-néo-libérale sans rupture complète avec le processus de globalisation. A cette interrogation fait écho l’article de l’économiste Rémy Herrera sur l’Alternative bolivarienne pour les Amériques et les Caraïbes (ALBA), qui reprend en partie, développe et actualise le texte du même auteur préalablement publié dans l’Atlas alternatif (Le Temps des Cerises, 2006) et qui offre une illustration de ce qu’un groupe de pays du Tiers-Monde peuvent organiser en rupture avec le modèle dominant.

 

Cet ouvrage, d’une lecture facile, synthétise une réflexion utile sur la redéfinition possible des rapports Nord-Sud et l’avènement d’un nouvel ordre économique planétaire qui place l’émancipation humaine et la justice sociale au centre des circuits de production et d’échange. Il constitue à ce titre, une importante contribution à la réflexion collective sur ce sujet.

 

Frédéric Delorca

 

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G
C'est le début de la gloire, Fred. Bientôt tu passes à Apostrophe.
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E
C'est plus qu'un lien, à droite du blog, c'est pour tes 2 LIVRES tout le texte, et photos (en bas présentation, à côté tee-shirts Arthenice)bien à toi Eva
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E
J'ai ajouté plein de pub pour toi sur mon blog, va voir (présentation, après modération).Tu devrais entrer en contact, de ma part, avec Ramon, l'Allende de Fos, voir mon article il y a 3 jours, auteur aussi, vous serez heureux d'échanger. Il a aussi des projets (politiques). Un bon tuyau ! (lien sur article)A +, ami Delorca Evamoi j'ai au moins 2 bonnes raisons de ne pas être atlantiste : gaullienne et coco(tte)
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F
<br /> Toutes mes excuses Eva. Il y a tant de choses dans tes pages que je n'y avais pas vu ton lien avec mon livre. Merci encore ! bises<br /> F.<br /> <br /> <br />