Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Paris by night

19 Décembre 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Dîné à Paris ce jeudi soir avec deux journalistes et le Dissident internationaliste. Second dîner dans la capitale en trois jours, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Avant hier c'était avec Grégory et Pepa dont vous avez pu voir l'interview vidéo sur ce blog, et qui s'envolent pour Caracas dans un mois. Nous avons parlé de la recension assassine (et à mon avis profondément erronnée) de Balkans Infos contre mon bouquin, de l'Ouzbékistan, de la Transnistrie, du parlement européen, de ce que peut faire encore l'Irlande qu'on oblige à revoter, de cet Institut russe dont je vous ai déjà parlé, de la Lettonie, de la Pologne, du révisionnisme sur l'histoire de la seconde guerre mondiale. Une remarque du Dissident internationaliste que j'ai bien aimée : "J'écoutais une interview de Gorbatchev à la TV polonaise récemment. Après avoir dit qu'on ne peut pas faire confiance aux Etats-Unis, quand on l'interroge sur la démocratie en Russie, il répond : 'on ne peut pas demander à la Russie d'être une aussi grande démocratie que celle des Etats-Unis qui a deux siècles d'histoire' - Voilà toujours le même complexe d'infériorité des Russes, ils ne sont pas assez offensifs. Ils ne voient pas qu'ils n'ont rien à envier à la démocratie étatsunienne". Ca me rappelait les remarques de Bourdieu sur toutes les concessions que les dominés font au discours dominant tout le temps, sans s'en rendre compte (c'est même ce qui, selon lui, définissait la domination symbolique - cette faiblesse du dominé à l'égard des mots, et les idées reçues, du dominant). Un des journalistes qui était là a aussi fait remarquer, à un autre moment, que Francis Wurtz, chef du groupe le plus à gauche au parlement européen, a applaudi, comme le reste de l'hémicycle, quand Sarkozy a déclaré à propos de Vaclav Klaus qu'il était indigne qu'un président de la République refuse d'arborer le drapeau européen. L'autre jour chez Greg et Pepa, un des habitués des cercles communistes faisait la liste des mots et expressions purement libéraux que les cadres et élus du PC adoptent sans même s'en rendre compte dans leurs discours. Cela relève de la même logique.

A la fin du repas, une jeune femme un peu "outspoken" qui dînait avec une sienne amie à une table voisine, a tenu à nous faire la bise à tous les quatre en disant que nous étions de fort beaux hommes et qu'elle avait été impressionnée de nous entendre si bien parler à cette table. Nous ignorions que nos conversations produisaient cet effet. Nous remplaçons peut-être avantageusement les télévisions ou les radios. Nous devrions nous reconvertir là dedans : l'animation des restaurants. Un nouveau job à créer de toute pièce. En tout cas, pour une fois que nos échanges de vues ne nous attirent pas des insultes, l'anecdote méritait d'être relevée.

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article

E
Tu ignorais que de "beaux hommes" "impressionnaient" autant ?eh bien.. Eva  
Répondre