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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Le Kosovo et le monde musulman (un point de vue russe)

22 Février 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Un article de l'agence russe Ria Novosti :


" Kosovo: la solidarité musulmane va-t-elle fonctionner?

Par Maria Appakova, RIA Novosti  OCI-copie-1.jpg

La liste des pays prêts à reconnaître le Kosovo indépendant s'accroît progressivement. Mais de nombreux pays, dont des Etats arabes et musulmans, hésitent encore, bien que Washington les pousse à faire preuve de solidarité avec les musulmans du Kosovo. Quelle en est la cause?

Au cours d'un point de presse qui a suivi la proclamation de l'indépendance du Kosovo, le sous-secrétaire d'Etat américain pour les affaires politiques Nicholas Burns a salué la reconnaissance de cette démarche par l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et donc par les gouvernements des Etats faisant partie de cette structure: "Nous considérons comme très positif le fait qu'un Etat musulman, un Etat à majorité musulmane, ait été créé aujourd'hui".

C'est aux Européens de décider si M. Burns a raison ou pas. Même sans cela, les médias occidentaux, y compris américains, débordent de préoccupations liées à la création d'une enclave musulmane au sein de l'Europe, qui pour l'instant demeure majoritairement chrétienne. La question de l'identité européenne est des plus douloureuses. Elle se pose sans cesse, tantôt lors de l'examen de la Constitution européenne et des perspectives d'adhésion de la Turquie à l'UE, tantôt lors du règlement des problèmes des immigrés, ou bien encore pendant les troubles qui ont suivi la publication de caricatures de Mahomet dans la presse européenne. Mais, répétons-le, cette discussion est l'affaire des Européens. De même que les nouvelles tentatives de Washington de jouer sur le facteur islamique.

A l'heure actuelle, la question la plus importante est de savoir si le cas du Kosovo constituera un précédent pour d'autres territoires. C'est là que réside la cause de l'incertitude de nombreux pays, dont des Etats musulmans, quant à l'opportunité de reconnaître l'indépendance du Kosovo, du moins, ils ne s'empressent pas de figurer parmi les premiers à le faire. Le simple facteur de la solidarité islamique, sur lequel comptaient les Etats-Unis, n'est pour l'instant pas "opérationnel".

Parmi les premiers pays membres de l'OCI à avoir reconnu, presque immédiatement, l'indépendance du Kosovo, on trouve la Turquie, l'Afghanistan et le Sénégal. Trois Etats sur les presque soixante membres de cette organisation. Les autres attendent, en premier lieu à cause de la menace potentielle d'une scission intérieure et/ou d'une éventuelle déstabilisation de la situation chez leurs voisins. Citons simplement quelques zones potentiellement dangereuses: l'Iran, avec des enclaves kurdes et azerbaïdjanaises, le Maroc, avec son problème du Sahara occidental et les troubles réguliers au sein de la population berbère. Le même problème berbère se pose en Algérie. Ajoutez-y d'importantes communautés chiites installées sur les territoires des monarchies du golfe Persique. Les chiites constituent près des deux tiers de la population du Bahreïn, environ 15% en Arabie Saoudite, 11% au Qatar, et 17% aux Emirats arabes unis. Les relations entre ces communautés et le pouvoir central sont loin d'être faciles. La situation en Syrie est, elle aussi, potentiellement explosive. Bien qu'apparemment, la situation soit stable, il suffirait pour le pouvoir central de fléchir quelque peu pour que les conflits intercommunautaires deviennent manifestes. Nul ne doute cependant que la situation dans ce pays est loin d'être aussi difficile qu'au Liban et en Irak.

D'ailleurs, aucun habitant de ces zones explosives n'a encore eu le courage de se déclarer prêt à suivre l'exemple kosovar. Et ce, pas seulement parce que, du point de vue juridique et politique, il ne serait pas tout à fait justifié de comparer ces situations avec celle du Kosovo. Le danger de l'indépendance du Kosovo réside en premier lieu dans le fait que cette décision a été prise sans l'aval des Nations unies, grâce uniquement au soutien des Etats-Unis et de certains Etats européens. C'est-à-dire que la conjoncture politique l'a emporté sur le droit international. Par conséquent, tous ceux qui souhaiteront suivre l'exemple des Albanais du Kosovo pourront jouer le même jeu. Tout dépend de ce qui est le plus avantageux pour Washington. Et c'est justement ce que cherchent à comprendre ceux qui pourraient éventuellement suivre la voie kosovare et ceux qui redoutent la réalisation d'un tel scénario dans leurs pays.

Ce n'est pas un hasard si, quelques jours après la proclamation de l'indépendance du Kosovo, les Kurdes ne se sont toujours pas décidés à suivre cet exemple. Et ce, bien que le problème kurde soit le plus souvent cité par analystes et médias, notamment aux Etats-Unis et en Turquie, dans ce contexte. La question est de savoir comment dire "non" aux Kurdes en ayant dit "oui" au Kosovo.

La situation kurde rappelle beaucoup celle du Kosovo. Mais la donne politique n'est pas favorable aux Kurdes. La plus grande part des territoires majoritairement kurdes se trouvent répartis dans quatre pays: Turquie, Irak, Iran et Syrie. Aussi grand que soit le désir de Washington de piquer au vif Damas et Téhéran, il ne sapera jamais les intérêts d'Ankara, son partenaire et allié de longue date. Qui plus est, les Américains ne se mêlent pas des opérations militaires menées par la Turquie contre les "séparatistes kurdes". En ce qui concerne les Kurdes irakiens, ils ont eux-mêmes besoin du soutien des Etats-Unis, qui leur garantit la sécurité et de considérables dividendes politiques et économiques. C'est pour cette raison que les Kurdes ne se jettent pas sur l'occasion d'être les premiers à emboîter le pas aux Albanais du Kosovo, et qu'Ankara peut déclarer sans crainte qu'il reconnaît l'indépendance du Kosovo.

A la différence des Kurdes, les Palestiniens, eux, ne sont pas restés muets. Yasser Abd Rabbo, l'un des conseillers du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, vient de déclarer que les Palestiniens pourraient suivre l'exemple du Kosovo et proclamer unilatéralement la création d'un Etat indépendant si le dialogue avec Israël ne donnait pas les résultats escomptés. Ceci a, il est vrai, été aussitôt démenti par d'autres hommes politiques palestiniens de haut rang, dont Mahmoud Abbas, qui préconise la poursuite des négociations. Encore une fois, la question n'est pas de savoir si la situation ici ressemble ou non à celle du Kosovo, aussi grande que soit l'aspiration de Washington à tout réduire à cela, quand il prétend que la proclamation de l'indépendance du Kosovo est un cas unique. Tout est beaucoup plus simple: pour l'instant, les Etats-Unis soutiennent par tous les moyens, et même promeuvent, la poursuite des négociations palestino-israéliennes et insistent sur une proclamation rapide de l'indépendance de la Palestine. Si la donne change, les Palestiniens se souviendront sans aucun doute de l'exemple du Kosovo. Et ils seront soutenus dans cette voie par d'autres forces dans le monde musulman.

En attendant, la majorité des gouvernements continuent à calculer ce qui leur reviendra le plus cher, reconnaître l'indépendance du Kosovo ou bien conserver la neutralité sur cette question.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur."  http://fr.rian.ru/analysis/20080222/99861431.html

PS : ci-dessous la carte des reconnaissances du Kosovo publiée par RIA Novosti (pas très actualisée, il y manque le joli "non" de Chavez. Une version plus grande est sur http://fr.rian.ru/img/99870800_free.html. Notez que parmi les Etats non reconnus, Chypre du Nord a reconnu le Kosovo http://www.tiraspoltimes.com/news/kosovo_recognized_by_northern_cyprus_no_people_can_be_forced_to_live_under_the_rule_of_another.html

kosovo-reconnaissance-copie-1.jpg

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Où l'on reparle de pétitions

22 Février 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Souvenirs de l'Appel de Bruxelles, cette grande et belle pétition de l'an 2000 dont aucun journal européen n'a jamais parlé - sauf Liberazione en Italie le 20 juin 2000 - malgré les signatures prestigieuses (allez pour le plaisir je vous en redonne le texte et les signataires ci-dessous ! attention - la liste est actualisée au 1er août 2000, mais nous avions glané bien d'autres signatures pendant l'été, notamment de Tony Benn, d'Harold Pinter, de Trivo Injic).

Aujourd'hui une ambassade américaine brûle et des gens qui n'ont rien à voir avec les Serbes me demandent "quand est-ce qu'on fait une pétition de solidarité avec la Serbie ?"

Alors ?

F.


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Année 2000

KOSOVO, CONTRE L'OUBLI :
 
L’APPEL DE BRUXELLES

 
Au cours du printemps 1999, la ville de Bruxelles, en sa qualité de siège de l’OTAN, était le centre de décision et d’exécution des bombardements de la Yougoslavie par les 19 pays membres de cette organisation, au nom du droit humanitaire. Nous, membres actifs ou à la retraite de l'enseignement du droit, nous croyons que le premier anniversaire d’un événement aussi grave ne peut passer inaperçu et doit, au contraire, susciter chez tout citoyen une sérieuse réflexion à la mesure de l’enjeu.
 
La guerre a été préparée, décidée et menée à l'encontre des principes les plus fondamentaux du droit international.
 
L’action de l’OTAN suivit l’échec des négociations de Rambouillet. Or, ces dernières avaient enregistré des avancées sérieuses sur les dossiers politiques du conflit, avant que des conditions de dernière minute, de toute évidence inacceptables pour la partie serbe, ne précipitent l’impasse. C'est à dire la guerre.
 
Son déclenchement violait à l'évidence la Charte des Nations Unies, qui n'autorise exceptionnellement le recours à la force qu'en cas de légitime défense ou d'autorisation du Conseil de sécurité. Prémisses inexistantes dans ce cas.
 
Enfin, la manière dont les bombardements ont été menés contredit les règles de droit international qui régissent la conduite des hostilités. De manière générale, la destruction systématique de l'infrastructure économique et des moyens de communication, délibérément destinée à décourager la population et à provoquer son soulèvement, sont incompatibles avec les principes humanitaires invoqués pour les justifier.
 
Ceci dit, nous voudrions manifester avec clarté que notre condamnation sans réserve de l’action de l’OTAN, n’implique nullement adhésion ni complaisance envers les autorités de Belgrade et particulièrement envers leur gestion de la question ethnique. De même, notre réprobation, toujours actuelle, de la poursuite sans fondement légal des bombardements de l’Irak et de l’embargo contre ce pays, ne peut être interprétée comme une quelconque allégeance envers le régime de Bagdad.
 
La stratégie de guerre, qui a dévasté la Yougoslavie et rendu non-viable le Kosovo, a produit plus de réfugiés et de victimes qu’en aurait causé toute autre combinaison de pression politique et de diplomatie. Elle mérite d’être contestée, tant du point de vue politique que du point de vue moral. Elle fut par ailleurs accompagnée d’une campagne médiatique visant à légitimer systématiquement l'agression en cours.
 
Les dispositions prises après la fin des bombardements tendant à conditionner l’aide internationale aux résultats électoraux internes en Yougoslavie et à privilégier l’aide en fonction des options politiques prises par ses destinataires, constituent un moyen peu honorable d’intervention politique dans les affaires internes d’un pays tiers. Quant au Kosovo, il est devenu, sous l’administration créée suite à l'agression de l’OTAN, une région quasiment mono-ethnique où les minorités non albanaises, qu’elles soient serbe, rom, slave, musulmane, juive, turque ou croate, ont dû fuir les attentats ou se réfugier dans des ghettos.
 
Nous voudrions aussi souligner le fait que la guerre menée en Yougoslavie revêt une signification qui dépasse de loin le cas de ce pays. En effet, l’intervention de l’OTAN au Kosovo, sous la direction des Etats-Unis d’Amérique, s’inscrit dans une série de choix opérés par l’unique superpuissance du monde. Le gigantisme de son budget militaire; le choix de maintenir l’OTAN malgré la dissolution du Traité de Varsovie et la fin de l’URSS, puis de l’élargir à l’Est de l’Europe; le refus de ratifier le Traité d’interdiction des essais nucléaires; le développement des systèmes antimissiles et la récente révélation de l’existence d’un système mondial d’écoute des communications privées et officielles, tels sont les aspects les plus saillants d’un nouveau modèle d’exercice du pouvoir dessiné à Washington et dont la seule légitimité résiderait dans la possession et l'emploi d'outils de coercition chaque fois plus performants.
 
Voilà pourquoi, nous invitons tous ceux qui partagent ces inquiétudes et qui refusent que les bombes soient l’alternative à la légalité internationale, à la négociation, au dialogue démocratique, à signer cet appel et à faire de lui, partout dans le monde, un instrument de résistance morale face au nouvel "ordre" planétaire qui s'annonce. 
 
Premièrs signataires :
 
Olivier CORTEN, professeur au Centre de Droit International, Université libre de Bruxelles (ULB); Eric DAVID, professeur à l'ULB; Barbara DELCOURT, membre de l'Institut d'études européennes, professeur à l'ULB; François HOUTART, professeur émérite à l'Université catholique de Louvain (UCL); Pierre KLEIN, professeur à l'ULB, Paulette PIERSON-MATHY, professeur à l'ULB, Yves ROGISTER, chargé de recherche auprès du CADOP, université de Liège, François RIGAUX, professeur émérite à l'UCL, ancien doyen de la Faculté de Droit, Jean SALMON, professeur émérite à l'ULB; Eric SUY, professeur émérite à la KUL, ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies.
 
Les adhésions peuvent être envoyées aux adresses suivantes:
Rencontres pour la paix, Boulevard Jacques de Dixmude 124
B- 1050 Bruxelles
 
par e-mail:  
action-kosovo@freegates.be
par fax : 010-45083152
 
Soutien financier: Compte 001-1916606-59; mention: l'Appel de Bruxelles.
 
SIGNATAIRES DE L'APPEL DE BRUXELLES
 
 
CORTEN, Olivier; professeur au Centre de Droit International, Université libre de Bruxelles (ULB)
DAVID, Eric; professeur à l'ULB;
DELCOURT, Barbara; membre de l'Institut d'études européennes, professeur
   à l'ULB;
HOUTART, François; professeur émérite à l'Université catholique de Louvain
   (UCL);
KLEIN, Pierre; professeur à l'ULB,
PIERSON-MATHY, Paulette; professeur à l'ULB,
ROGISTER, Yves; chargé de recherche auprès du CADOP, université de
   Liège,
RIGAUX, Francois; professeur émérite à l'UCL, ancien doyen de la Faculté de
   Droit,
SALMON, Jean professeur émérite à l'ULB.
SUY, Eric; professeur émérite de la KUL; (Université Catholique flamande)
 ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies
 
 
Liste d’adhésions par pays au 01.08.2000
 
 
> ALLEMAGNE
>
>
> Altvater, Elmar ; professeur à l'Université de Berlin, président de la
> Fondation Lelio Basso
> Pavlovic Dragan ; Director "Dialogue", Paris, Research Director, EMA
> University, Greifswald
> Roksandic Mirjana ; Max Planck Institute for Demographic Research,
> Rostock
> Wilke, Joachim ; philosophe
>
> AUTRICHE
>
> Blau, Paul ; professeur à l'Université de Vienne
> Meissner, Freda ; journaliste
>
>
> AUSTRALIE
>
> Juric Kim ; Camberra
> Juric Radovan ; Camberra
>
>
> BELGIQUE
>
> Algoet Peter ; philosophe, socratique, Gand
> Ameye Serge ; licentiaat in de Politieke Wetenschappen, voorzitter van de
> "Belgian Business Club for the Balkan Countries "
> André Edgar ; professeur honoraire, Université de Mons-Hainaut, Havré
> Arnauts Laurent ; avocat, rédacteur en chef du Journal du Mardi
> (Bruxelles)
> Bàrdos-Féltoronyi Nicolas ; professeur UCL
> Bekaert Xavier ; Université Libre de Bruxelles
> Benda Wim ; KU Leuven
> Berghezan Georges ; journaliste, Bruxelles
> Biot, Paul ; directeur du Centre de Théâtre Action
> Bouckaert André ; professeur, UCL
> Bovy Yannick ; journaliste
> Bricmont Jean ; professeur de physique, UCL
>
> Carton Bruno ; chargé de recherches GRESEA
> Collon Michel ; écrivain, journaliste
>
> De Belder Bert ; coordinateur Médecine pour le tiers-monde
> De Brabander Ludo ; Mouvement pour la Paix "Vrede vzw"
> De Cock Herman
> Decroly Vincent ; député Parti Ecolo
> Dermagne Jean-Marie ; avocat, chargé de recherches au SIRDE,
> Louvain-la-Neuve
> Detrez Raymond ; Prof. RUG
> De Vos Pol ; président Ligue anti-impérialiste
> De Wilde Yvon ; documentaliste, Bruxelles
> Dhaene Jan ; fractiesecretaris Agalev Senaat
> Dhont Riet ; Parti du travail de Belgique
> Doyen, Paul, enseignant, Bruxelles
> Dutry Guillemine ; Grez-Doiceau
>
> Franchoo Serge ; chercheur Université Catholique Leuven
> Franck Robert ; professeur Université Catholique de Louvain
>
> Galand Pierre ; ancien président d'OXFAM-Belgique ; président du CNPPD,
> président du Forum Nord-Sud
> Geboers Tim ; student archeologie KUL
> Georlette, Rob ; pharmacien, Putte
>
> Hannotte, Michel ; historien Institut d'Histoire-Seraing
>
> Kapper, Alain ; chercheur
> Kerckhofs J.P. ; porte-parole de l'Appel pour une école démocratique"
> Kervyn Jeanne ; Bruxelles
>
> Kontodimas Christos ; journaliste
>
> Martens Ludo ; président du Parti du travail de Belgique
> Merckx Kris ; nationaal woordvoerder Partij van de Arbeid van België
> Moins, Jacques ; ancien député de Bruxelles ; avocat ; journaliste
>
> Nerinckx Wim ; Université de Gand
> Noiroux, Jeanne-Marie ; historienne ; Institut d'Histoire ; Seraing
>
> Pavic Milan
> Peerlinck Frans ; Dr. theologie
> Peeters Anne ; directrice GRESEA
> Pestiau Jean ; professeur de physique, UCL
> Pillon Agnesa ; chercheuse F.N.R.S. et chargée de cours à l'UCL
> Piérart Pierre ; professeur honoraire Université Mons-Hainaut
> Pierseaux, Yves ; physicien, chercheur à l'ULB et à l'université
> d'Oxford
> Pôlet Claudine ; Comité de surveillance OTAN, Bruxelles
> Poznanski Marcel ; Comité de surveillance OTAN, Bruxelles
>
> Roland, Nicole ; Secretaire
> Romain Roger ; ex-conseiller communal PCB
> Rossa Rosso Nadine ; secrétaire générale du Parti du travail de Belgique
>
> Russe, Lily ; Historienne ; Institut d'Histoire ; Seraing
> Schepers Stefan ; ere-directeur-generaal EIPA
> Soetewey Jan ; Christenen voor het Socialisme
> Spriet Georges ; Vrede vzw
> Stryckers I.. lic. geschiedenis
>
> Van den Hove Didier ; Louvain-la-Neuve
> Valverde t.a., Hernán ; avocat au barreau de Bruxelles ; licencié en
> droit international
> Vandepitte Marc ; Deurne
> Vandermeulen Dirk
> Van Eeckhoutte Dries ; Wetenschappelijk medewerker, Institute for
> International Law, Leuven
> Van Erps Jan ; gewezen Senator en Volksvertegenwoordiger, gewezen
> CVP-woordvoerder Defensie
> Van Geyt, Louis ; ancien député de Bruxelles, PCB/KPB
> Vanhoutte Peter ; député Agalev
> Vanoost Lode ; AGALEV, vice-président de la Chambre de Représentants
> Verbelen François
> Vermeyen Karel ; traducteur
> Verschooten F. ; gew hoogl RUG
> Versluys Jan ; Destelbergen
>
> Watté Jeroen ; KU Leuven
> Wauters Joos ; Agalev volksvertegenwoordiger
> Willems Frank ; Oud-voorzitter Vereniging België-China vzw
>
> Zanatta, Micheline ; historienne ; Institut d'Histoire ; Seraing
>
> BOSNIE HERZEGOVINE
>
> Past Martin S. ; Peace Office Outpost Sarajevo
>
> BULGARIE
>
> Doncheva Blagovesta
>
>
> CANADA
>
> Baillargeon Normand ; professeur, Université du Québec, Montréal
> Black Christopher C. ; barrister, Toronto, Ontario
> Dzeletovich Natalia ; conference manager
> Mandel Michael ; Professor, Osgoode Hall Law School, York University,
> Toronto
> Milojkovic Minja ; professeur, Montreal
> Soda Christopher ; Windsor, Ontario
> Soucy Pascal ; Gaspé
> Wells Christopher ; Hunter River, P.E.I.
>
>
> COSTA RICA
>
> Wagner Ureta Eric
>
>
> DANEMARK
>
> Diwan Zohair ; lecturer, economist
> Tarp Sven ; associated professor Aarhus School of Business
>
>
> ESPAGNE
>
> Pena Lorenzo ; maître de recherches au CSIC, Madrid
> Rademacher, Gerda
> de Trazegnies Granda, Leopoldo ; professeur F.P.O. Seville
> Etxezarreta, Miren ; professeur d'économie appliquée, Université de
> Barcelone
>
>
> ETATS-UNIS D'AMERIQUE
>
> Albert Michael ; Z Magazine, ZNet
> Chomsky Noam ; linguiste, écrivain, professeur au Massachusets Institute
> of Technology
> d'Aymery Gilles ; Swans.com
> Clark Ramsey, International Action Center
> Dajkovic Alex N. ; Kansas City
> Dion Roland ; San Diego CA
> Feldman Alex ; Boston, MA
> Gibbs David N. ; Associate Professor of Political Science, University of
> Arizona
> Haynie Roena ; Professor of Social Work, KansasCity, Mo
> Herman Edward S. ; Wharton School, University of Pennsylvania,Phila, Pa
> Hey Nancy Alison ; Washington D.C.
> Makara Petar ; IBM TJ Watson Research Center, Yorktown, NY
> Mccormack Michael, Kansas City, M.O.
> Mitrovic-Minic Snezana ; Senior Software Engineer, Simon Fraser
> University, Burnaby, BC
> Progovac Ljiljana ; associate professor, Wayne State University, Detroit,
> MI
> Robertson Barton W. ; Torrance, CA
> Thomas Raju G. C. ; Professor of International Affairs, Wisconsin
> Ward, Morehouse ; leading member of the Council on International and
> Public Affairs, New York
> Welsh Joe ; étudiant, Ohio University
>
>
> FINLANDE
>
> Koskinen, Pekka ; professeur de droit pénal, Université d´Helsinki,
> Président du Comité pour la Paix
>
>
> FRANCE
>
> Albala, Nuri ; avocat à la Cour, Paris ; membre de l'AIJD
> Andréani Caroline ; comité "Halte à l'OTAN"
> Badiou, Alain ; philosophe, dramaturge, professeur à l'École Normale
> Supérieure d'Ulm et à l'Université de Paris VII
> Ballin Bernard ; médecin, Chazey-sur-Ain
> Belougne Dominique ; Université de Bordeaux II
> Bidard, Sophie ; site Internet Résistance
> Bourdieu Pierre ; écrivain, sociologue, professeur au Collège de France
> Brahy-Loupan Cécile ; conseillère pédagogique, Garches
> Buisson Jean-Christophe ; journaliste au Figaro Magazine
> Bullard Linda ; présidente Fédération Internationale des mouvements de
> l'agriculture biologique
> Carlebach Emmanuel ; Montreuil s/s bois
> Combes Francis ; poète et éditeur (Le Temps des Cerises)
> Coppo Marc-Antoine ; mathématicien (CNRS), Nice
> Daric Olga ; interprête
> Debray, Régis ; philosophe, écrivain
> Delorca, Frederic ; journaliste ; créateur du site "Résistance"
> Djuric Dragan ; Paris
> Drouet Michel ; maitre de conférences, Université de Haute-Bretagne
> Filabozzi Alessandra ; chercheuse Universita' di Roma "Tor Vergata",
> actuellement au LURE, Centre Universitaire Paris Sud
> Fonseca Jean-Marc
> J R ; enseignant, Paris
> Johnstone, Diana ; journaliste, Paris
> Jovanovic Dragica ; Chenneviers
> Jovanovic Ljuba ; architecte, Chenneviers
> Karcayanni-Karabelia Vassia ; historienne d'art, enseignante à
> l'université Paris IV-Sorbonne, critique d'art
> Krivine Jean-Paul ; psychiatre
> Labica Georges ; professeur émérite des Universités
> Lacroix-Riz Annie ; historienne, Université de Paris VI
> Latour Patricia ; écrivain, conseillère municipale, Aubervilliers Levy
> Pierre ; journaliste
> Manojlovic Bogdan ; universitaire, chercheur, Paris
> Marotel Pierre Olivier ; Paris
> Maubouché Eric ; informaticien
> Maubouché Sabine ; journaliste, Paris
> Menexiadis Dimitri ; maître de conférences, Université Bretagne Sud,
> Lorient
> Miracle Sole, Salvador ; chercheur CNRS, Marseille
> Mojasevic Gordana ; Paris
> Pecker, Jean-Claude ; professeur honoraire d'Astrophysique théorique au
> College de France
> Pergnier Maurice ; professeur émérite Univérsité Paris-Val de Marne
> Richier Jean-Paul ; medecin, Paris
> Savic Aleksandra ; Paris
> Veljovic Maria ; Meudon
> Veljovic Sava ; Meudon
> Veljovic Vladimir ; Meudon
> Verges Jacques,,junior ; jounaliste, Villeparisis
> Vesovic Béatrice ; Bougival
> Weil, Roland ; Avocat ; président de l'Association Internationale des
> Juristes Démocrates
> Zecevic Gradimir ; ingénieur, Paris
> Zecevic Katherine
> Zlatkovic Marie-Françoise ; Aulnay s/s Bois
> Zlatkovic Dimitri ; Aulnay s/s Bois
> Zlatkovic Zoran ; Aulnay s/s Bois
> Znirdasic Nada ; Paris
>
>
> GRECE
>
> Axelos, Loukas ; écrivain
> Charamambidis Michalis ; sociologue
> Damianakou, Maria ; écrivain
> Gatsios Konstantine ; Athens University of Economics and Business
> Meletzis, Spyros ; photographe ; ancien résistant
>
>
> INDE
>
> Kamath P. M. ; Professor of Politics (Retired), University of Bombay &
> Professor Emeritus
> Sharma, Jitendra ; Senior Advocate at the Indias's Supreme Court ;
> Secretary General, International Association of Democratic Lawyers
>
> ISRAEL
>
> Budeiri Musa ; Bir Zeit University, Jérusalem
> Cohen Raya
> Eylon Debbie ; Jérusalem
> Matar Anat ; Tel Aviv University
> Pelleg Sryck Tamar ; Human rights lawyer
> Weiss Ronit
> Wollin Amos ; journalist, Tel Aviv
>
> ITALIE
>
> Alberti Fabio ; president of "Un ponte per..." NGO
> Amit Daniel ; Istituto "La Sapienza", Rome
> Areni Alessandra ; docente dell'Università "La Sapienza", Roma
> Gallo Domenico ; juge, Rome
> Hambye Thomas ; chercheur au Laboratori Nazionali di Frascati, Rome
> La Valle, Ranieri ; sénateur de la République
> Marenco Franco ; ENEA, Roma
> Parisi Giorgio ; Università di Roma "La Sapienza"
> Raffaelli Tiziano ; Dipartimento di filosofia, Università di Pisa
> Tognoni, Gino ; secrétaire général de la Fondation Internationale Lelio
> Basso
> Urgnani Elena ; insegnante, scrittrice e saggista, Milano
>
>
> MEXIQUE
>
> Dvoeglazov Valeri ; profesor, Mexico
> Lopez Castro Gabriel, profesor, Cinvestav-IPN, Mexico
> Lopez Laval Hilda
> Manko Vladimir S., profesor, Cinvestav-IPN, Mexico
>
>
> PALESTINE (territoires occupés)
>
> Budeiri Musa ; Bir Zeit University, Jérusalem
>
>
> PAYS - BAS
>
> Dekker Nico ; Free University of Amsterdam de Tollenaere Herman ;
> historian and author, Leiden
> van Asseldonk Chris, Ton ; Den Haag
>
> PHILIPPINES
>
> Mariano Rafael ; chairperson, BAYAN Philippines (New Patriotic Alliance)
> Pagaduan-Araullo Carolina ; executive director, Philippine Peace Center
>
> ROYAUME - UNI
>
> Browne Chedmond ; African history lecturer, Montserrat
> Cox Lillian ; London
> Hall Duncan ; research student
> Jay John ; London
> Jayan, Nayar ; professor at the School of Law ; University of Warwick
> Keeble Richard ; senior lecturer in journalism, City University, London
> Liebling, Helen ; psychologist, University of Warwick
> McGettigan Andrew ; social housing worker
> Paliwala, Abdul ; professor at the School of Law, University of Warwick
> Rangwalla, Glenn ; Political Sciences professor, Cambridge University
> White Jonathan ; research student
>
>
> RUSSIE
>
> Kashinov Valentin V. ; Ph.D, Prof., Corr.-member of International
> Slavic Academy, Saint-Petersburg
> Lukin Alexander ; Directeur de l'Institut d'études politiques et légales
> Moscou
>
> SRI LANKA
>
> Bala, Tampoe ; General Secretary Ceylan Mercantile Industry, Sri Lanka
>
>
> SUISSE
>
> Sanz Markus ; professeur au collège de Genève ; fondateur du Comité pour
> la Paix en Yougoslavie.
> Weber, Franz ; écologiste, président de la Fondation "Weber"
>
>
> VENEZUELA
>
> Pardo Adolfo ; dirigeant syndical, Caracas
>
>
> YOUGOSLAVIE
>
> Grubacic Andrej ; étudiant, université de Belgrade, site Résistance
> Juric Jovo ; Belgrade
> Juric-Baros Masa ; Belgrade
> Trivunac Ratibor T. ; étudiant, Belgrade
> Vidanovic Djordje ; professeur, Université de Nis
>
>
> PAYS INDETERMINÉS
>
> Chetrit Sami Shalom ; editor in chief MideastLine, écrivain
> Deeks Dustin
> Drozdowski Józef J.
> Lopez Laval Hilda
> Van den Bempt Greta ; cinéaste
>
>
>

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Slaves contre non-Slaves ?

21 Février 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Hier je recevais cette remarque d'un vieux militant trotskiste "En Yougoslavie la solidarité slave orthodoxe (a) succéd(é) depuis longtemps à la solidarité socialiste"

Et aujourd'hui cette remarque d'un ami : "J'ai plusieurs étudiantes polonaises qui sont venues me voir pour me demander comment j'expliquais que la Pologne veuille reconnaître ce Kosovo, alors que "ce sont les Serbes qui sont des Slaves". Drôle d'entendre cette argumentation dans la bouche de filles de 19 ans, nées donc après 1989 quasiment, et bien après le panslavisme."  rally-copie-3.jpg

Nationalismes, communautarismes religieux ou ethniques...

Heureusement certains peuvent encore comprendre que l'indépendance du Kosovo est une mauvaise chose, "en soi", pour l'équilibre européen et mondial, indépendamment de toute référence ethnique. Nous qui nous demandions ces derniers jours à quoi pouvaient encore servir les principes de gauche : précisément à rappeler cela.

undefinedOn notera d'ailleurs qu'Hugo Chavez président du Venezuela, une des fortes sources d'inspiration de la gauche latino-américaine vient de déclarer que son pays ne reconnaîtra pas le Kosovo (http://www.aporrea.org/internacionales/n109479.html) et a accusé Washington de fomenter le même type de sécession à Santa Cruz (Bolivie).
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Izquierda (II)

20 Février 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Comme les commentaires ne sont pas toujours très visibles sur ce blog (mais je ne sais pas trop modifier les configurations) je poste ici un commentaire que mon camarade Laurent a bien voulu glisser à la suite d'un article "Izquierda" qui se trouve un peu plus loin dans la liste des articles. A la suite de sa réponse, j'introduirai quelques remarques brèves qui pourront être développées à l'occasion.

Son commentaire :
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Ton analyse est très pertinente et éclaire un peu mieux ton propos.

Effectivement, de même que les systèmes de régulations hérités de la social-démocratie sont incapables de maîtriser le capitalisme financier mondialisé (quand la socdem ne devance pas elle-même les désirs du Capital), de même les moyens traditionnels de lutte se révèlent totalement inopérants. Les conflits sociaux, même durs (comme celui que j'ai connu en 2003) n'arrivent plus à venir à bout de choix gouvernementaux dictés par de puissants intérêts financiers. Je dis cela en étant tout à fait conscient de n'avoir aucune solution alternative (lors du dernier mouvement de grève dans l'éducation, certains rigolos ont osé proposer de se porter gréviste tout en allant travailler, avec un brassard sur le bras, afin de sensibiliser les parents à notre cause...).

Il y a quelques années, l'émergence du mouvement altermondialiste a suscité un espoir, une dynamique réelle et une prise de conscience, même à ses marges, de la part de gens qui, sans adhérer à l'ensemble des thèses de l'altermondialisme partageaient quand même certaines analyses et pouvaient se mobiliser en vue de luttes communes. Cette dynamique a connu son apogée lors du référendum du 29 mai 2005 (le jour de mon anniversaire) puis est retombée d'un coup... Il appartiendra aux historiens futurs d'analyser comment quelque chose d'aussi prometteur a pu foirer ainsi...

Je discutais de cela lors du rassemblement du 4 février avec un mec d'Anaram qui théorisait le recours à la violence révolutionnaire. Outre le fait que ceux qui tiennent ce genre de propos sont rarement ceux qui les mettent en oeuvre, une explosion de violence irréfléchie est souvent contre-productive. La couverture médiatique de la bande à Bonnot par la presse de l'époque a contribué à dicréditer le mouvement anarchiste, de même pour Action Directe qui a finalement plombé l'extrème-gauche dans les années 80. Actuellement, des menaces terroristes réelles ou supposées sont en train de justifier une surveillance accrue des mouvements anticapitalistes.

Je ne crois pas que le modèle latino-américain soit importable chez nous. De même, je trouve difficile de reproduire en France l'expérience de Die Linke. Tout d'abord je doute de la volonté réelle de Mélenchon de rompre avec le PS. J'ai beaucoup apprécié la lecture de son dernier livre d'entretiens, mais aura-t-il réellement envie de quitter le PS, et donc de renoncer, à terme, à son mandat de sénateur? J'en doute... De toutes façons les conditions politiques sont chez nous, différentes de ce qu'elles étaient en Allemagne en 2005, du moins au sein de la gauche. Il ne me semble pas qu'à l'époque il existait grand chose à gauche du SPD (à part peut-être le Parti Communiste). Chez nous il y a un paysage assez hétéroclite à gauche du PS, et vouloir y créer un mouvement unificateur (sur quelles bases d'ailleurs??) risque au contraire d'ajouter de la division à la division, comme on l'a vu pour les collectifs antilibéraux. Dont la fin me rappelle cette blague qui circule dans les milieux protestants: « Dans une ville, il y avait deux églises: l'église baptiste et l'église méthodiste. Un jour les responsables ecclésiaux des deux bords décidèrent que cette division était un scandale et qu'il était temps d'unifier ces deux communautés. Donc, combien y -a-t-il eu d'églises à la fin? Réponse: trois. L'église unifiée, l'église baptiste, l'église méthodiste. ».

---- « Les peuples vont plutôt chercher une résistance dans des mouvements de "droite" traditionnalistes » 

je le comprends et je perçois (vaguement) les déterminismes qui les poussent à agir ainsi. Je doute cependant de l'intérêt pour les mouvements de gauche de se mettre à la remorque de mouvement réactionnaires, dont l'égalitarisme me paraît douteux. En 1979, les révolutionnaires laïques iraniens avaient fait ce calcul vis à vis de Khomeiny (qui apparaissait comme une personnalité charismatique, plus capable de mobiliser le peuple que les intellectuels de gauche,etc...). Le résultat ne fut pas exactement celui qu'ils escomptaient (surtout pour ceux qui sont morts dans les geôles du régime islamique)...

J'ai appris, par l'intermédiaire de ton blog, l'existence du Comité Valmy. Ce mouvement me paraît, bien sur, plus sympathique qu'Egalité et Réconciliation de Soral, du fait qu'il préfère se référer au gaullisme qu'au FN (j'ai, globalement, plutôt de la sympathie pour la vie et l'oeuvre de De Gaulle). Cela dit, je pense que le gaullisme a été un OVNI dans le paysage politique français et qu'il n'a pas survécu à son fondateur. Quelle peut être l'avenir et la portée d'une telle initiative? Je l'ignore. Je ne sais pas si elle peut aller bien au-delà d'un cercle d'initiés (j'avoue que l'aspect groupusculaire de certains mouvements anti-système me désole un peu)...

1) sur l'union de la gauche en France

Il est clair que la gauche de la gauche a paradoxalement pâti de sa force : s'il n'y avait pas eu des traditions communistes et trots puissantes (aussi bien sur un versant que sur l'autre), il eût été plus facile de les unifier. Notamment le renforcement intellectuel du trotskisme par le bourdieusisme, et sa pénétration susbéquente dans une bourgeoisie d'Etat encore relativement nombreuse en France (profs, petits fonctionnaires) dans les années 1990, qui a rééquilibré le rapport LCR/PCF a compromis leur unité. Je suis personnellement sévère à l'égard des trotskistes (et notamment de la direction de la LCR) qui se sont complus dans une très grande irresponsabilité politique en politique intérieure (notamment en faisant cavalier seul dès le début de la campagne électorale des présidentielles), et en politique extérieure (voir notamment la bouillie intellectuelle qu'ils ont produite sur les Balkans, mais pas seulement). 

Ce faisant ils deviennent comme dit l'autre les idiots utiles du système, une machine à rendre les mobilisations stériles.

Par ailleurs, le système électoral qui rive le PC au PS n'a pas arrangé les choses il faut le reconnaîre.

2) sur la faillite de l'altermondialisme

Il suffit d'avoir assisté à un forum social pour comprendre à quel point cela ne pouvait mener à rien. Forums pour intellectuels, activistes professionnels, étudiants désoeuvrés épris de palabres, travaillé par un certain anarchisme. Ils ne pouvaient déboucher sur aucune proposition politique concrète et réaliste.

Et en effet c'est cette faillite de l'altermondialisme qui nous conduits maintenant à repenser les projets politiques dans un cadre hexagonal. Parce que comme j'ai tenté de le faire sentir dans le Programme pour une gauche française décomplexée, on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion sur l'Etat. Et une politique d'Etat, ça suppose de faire des choix concrets (jusqu'à quel point coopérer avec la Russie de Poutine, avec la Chine, avec tout ce qui fait contrepoids à l'hégémonisme états-unien). Le propre du trotskisme, et par effet de contagion de toute la gauche de la gauche de plus en plus, c'est de raisonner sur un plan "moral", hors du temps et de l'espace, sans jamais poser la question des stratégies concrètes de l'Etat français.

Je regardais hier un DVD du journal bourdieuso-halimien (si j'ose dire) "Plan B" sur Bové : critique des médias, isolement gauchisme dans une pureté hors du réel. Voilà leur crédo. Mais c'est de l'infantilisme. Quid du programme politique pour la France, le peuple français en tant que nation ?

3) sur Mélenchon

Le personnage a des côtés sympathiques. Mais ils est moins profond que des gens comme Chevènement (lequel lui aussi a montré bien des faiblesses qui ont fini par le discréditer).

Mélenchon sur son blog ne dit pas un mot sur le Kosovo, sujet central pour l'avenir de l'Europe ainsi que le soulignent les medias en ce moment. Le même silence que celui de la gauche du PS en 1999 pendant le bombardement de la Serbie (il parait que quand même quelques supporters d'Emmanuelli et Mélenchon assistaient à des réunions anti-guerre dans le Quartier Latin, mais au niveau des dirigeants silence radio).

Quand on se tait sur des sujets aussi importants qui mettent en cause la vassalisation de l'Europe à l'égard des Etats-Unis, c'est un peu comme si on s'était tu sur les Accords de Munich en 1939 (les Tchèques en ce moment soulignent le point commun entre les deux dépeçages). Est-ce par aveuglement ou par lâcheté ? Je ne peux pas pour ma part faire confiance à un dirigeant qui se tait sur un sujet aussi grave.

4) Sur la droite traditionnaliste

Il y a les discours et les réalités. Le Hamas, le Hezbollah doivent leur influence au fait qu'ils ont organisé des solidarités concrètes. Au Liban, seul le Hezbollah a aidé les pauvres à se loger après la destructions des maisons par Israël e 2006, tandis que le gouvernement libanais ne faisait rien. Ca c'est du socialisme concret. Des islamistes qui organisent des oeuvres de charité, et font obstacle aux intérêts américains, ou des nationalistes ailleurs qui empêchent les privatisations, ne font-ils pas davantage de socialisme qu'un Parti communiste français qui siège dans un gouvernement de gauche plurielle qui privatise plus d'entreprises que son prédécesseur de droite, et fait une guerre pour installer une base américaine dans les Balkans ?

Voilà une question qu'on ne pourra pas éternellement éluder sous de la bienpensance...

5) Sur le gaullisme comme OVNI

A voir... Il y avait eu le bonapartisme juste avant qui réunissait des tendances libérales, capitalistes, mais aussi une tendance "césarienne" (Napoléon, tutoyé par ses soldats à Austerlitz, qui porte des gueux au sommet de l'Etat, Napoléon III auteur du "De l'instinction du paupérisme"). Il faut peut-être réfléchir à ce qu'est la droite chrétienne sociale en France. Est-elle "l'idiot utile" du capitalisme mondialisé, ou un meilleur rempart qu'un parti socialiste dont un leader préside aujourd'hui le FMI ?

De toute façon, l'arithmétique est assez simple. Puisque l'Union européenne est sur une voie néolibérale et atlantiste, et puisqu'aucune force ne peut s'y opposer, on n'a plus d'autre choix, si l'on veut rester au service des plus humbles, et être utile à l'équilibre du monde, que de revenir au cadre hexagonal pour faire exploser cette Union, reconstruire sur une base hexagonale une alternative avec toutes les bonnes volontés (quitte à ce qu'ensuite on refasse une Europe mieux inspirée, plus populaire, dans une génération). 

FD

P.S. du 21 février : A la date du 20 février, c'est-à-dire probablement au moment-même où j'écrivais le commentaire ci-dessus, je trouve (enfin !) sur le blog de Mélenchon une condamnation de la sécession du Kosovo - cf http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=562. M. Mélenchon aura attendu 3 jours avant de s'exprimer sur ce sujet... ET PRESQUE 8 ANS AVANT DE CONDAMNER SANS AMBIGUITES L'ATTAQUE DE L'OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie. Dans l'intervalle, il aura laissé de nombreuses voix prêcher en vain dans le désert, et de nombreuses occasions politiques de changer la donne s'évanouir sans prospérer...
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Castro raccroche

19 Février 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Ainsi donc le président cubain cède sa place. Je crois me souvenir que Cohen-Solal précisait dans sa biographie de Sartre qu'une grande déception de ce philosophe face à la révolution cubaine c'est que le Comandante avait promis de ne pas accaparer le pouvoir dans la durée et n'avait pas tenu parole. Cela étant, connaissant la propension de l'homo sapiens, surtout sous les latitudes latines, à s'identifier à un leader, sans doute l'obstination de Castro à ne pas quitter son poste fut-elle pour beaucoup dans la survie de l'expérience socialiste assiégée. Les malades soignés gratuitement depuis 20 ans, les étudiants qui ont accédé à l'université le doivent à la persévérance de Castro. Sans cela Cuba serait un nouveau Nicaragua (avant le retour d'Ortega), et les mafieux floridiens à la Bacardi domineraient à nouveau le paysage. Dans sa  lettre de démission, publiée dans de nombreux journaux de gauche, Castro insiste sur la difficulté de faire survivre une révolution dans le monde actuel, et veut éviter aussi bien l'optimisme béat que le défaitisme. A juste titre. On remarquera aussi à titre plus anecdotique la phrase de Marti qui figure dans son texte comme dans presque toutes ses interventions publiques depuis un an (ça en devient lassant...) : "Toute la gloire du monde tient dans un grain de maïs". Sans doute l'aide-t-elle à prendre du recul. Il ne doit pas être facile, de se défaire de la gloire. En tout cas le processus de changement de génération à Cuba semble tenir la distance. fidel-castro.jpg

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