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Heisenberg et le Logos
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Comme le bon film de Nolan Oppenheimer est encore sur les écrans, j'en profite pour rappeler que E. Michael Jones avait écrit en 2015 sous le titre "Beyond the Bomb" un texte intéressant sur Heisenberg, le spécialiste de la physique quantique qui, lui, était resté dans l'Allemagne nazie quand beaucoup de ses pairs l'avaient quittée.
Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'écrit cet auteur mais disons qu'il a le mérite de poser en des termes tranchés (parfois comparables à ceux de Nietzsche, quoiqu'en moins provocateurs), les termes du débat religieux et culturel, sans trop s'encombrer des tabous de notre époque qui empêchent de penser. Le point intéressant de E. Michael Jones tient à ceci que d'après lui Heisenberg, encouragé en cela par l'harmonie entre nature et culture du paysage bavarois où il séjournait (il a reconnu sa dette intellectuelle à l'égard du paysage dans ses écrits), harmonie due, selon E. Michael Jones, à la culture catholique de ce pays, a d'une certaine façon réhabilité sans trop en être toujours conscient l'idéalisme allemand du début du XIXe siècle en soutenant, dans ses théories quantiques, une participation du sujet dans la réalité même observée, ce qu'on pourrait rattacher, selon E. Michael Jones à l'idéalisme platonicien.
Cette conquête d'Heisenberg, selon l'auteur, serait due au fait qu'il voulait garder une vue d'ensemble du savoir et gardait une approche confiante de celui-ci là où Einstein en tenant à une vision dogmatiquement réaliste (anti-idéaliste) du monde, s'enfermait dans des contradictions entre deux théories de la relativité dont une admettait l'existence de l'éther, et pas l'autre.
E. Michael Jones montre comment, alors que les penseurs juifs avaient été chassés d'une Allemagne nazie qui ne voulait pas entendre de la physique quantique identifiée à une "science juive", Heisenberg lui-même avait été attaqué par des savants proches de la SS (Lenard et Stark) qui l'accusaient d'être une "juif blanc" et de ne pas comprendre la grandeur d'une "science germanique" ou "science nordique" qui revendiquait la volonté comme fondement épistémique (renvoyant ainsi bizarrement Heisenberg du côté du réalisme sans rien comprendre à ses désaccords avec Einstein) - il était aussi reproché d'ailleurs à Heisenberg d'avoir pris des assistants juifs. Cela aurait pu coûter la vie à celui-ci sans les accointances de sa mère avec celle d'Himmler.
Au passage on apprend aussi dans ce livre comment Heisenberg contribua à dissuader des nazis de fabriquer la bombe atomique, et comment ses efforts parallèles pour obtenir le même renoncement de la part des Américains échouèrent du fait d'un malentendu entre lui et le physicien danois Niels Bohr.
Selon E. Michael Jones, après le remplacement du plan Morgenthau (pour affamer l'Allemagne) par le plan Marshall pour faire face à l'URSS, la guerre contre la culture allemande devint plus "mentale" en passant par la psychanalyse et l'Ecole de Francfort.
Heusenberg qui créa en mars 1949 un conseil scientifique de 24 membres ne prit pas position dans le combat contre ces sciences humaines anarchisantes. Il était trop préoccupé (comme Oppenheimer) par les effets de l'invention de la bombe sur le nouveau monde (ce qui n'empêcha d'ailleurs pas le chancelier Adenauer d'installer des missiles nucléaires en Allemagne).
Selon E. Michael Jones (p. 74), le zoologue Alfred C. Kinsey (l'auteur du célèbre et très délétère rapport sur la sexualité), qui débarqua en Allemagne en 1955 auréolé de prestige, et qui allait poursuivre la guerre psychologique contre les institutions sociales issues du christianisme, n'avait retenu de la démarche scientifique que la nécessité d'aligner la morale sur la vérité, là où Heisenberg s'était réfugié dans une "sorte d'averroïsme" avec deux vérités distinctes : la vérité scientifique d'un côté (ésotérique et réservée aux "happy few"), la vérité morale de l'autre comme gardienne de l'ordre social. Dans Der Teil und das Ganze (1971), en anglais Physics and Beyond, en français La Partie et le Tout, il soutint qu'il n'y avait pas de conciliation possible entre les eux ordres de vérité. Il eut le tort de ne pas attaquer les théories de Kinsey, dernière vague de la science juive, et avait la légitimité pour le faire puisqu'il avait été persécuté par les nazis pour avoir défendu justement cette science.
Heisenberg en 1958 attaquait la recherche de la particule ultime qui animait la recherche scientifique depuis les années 1830 et rappelait sur un fondement platonicien que la base de la science est dans les lois mathématiques.
Cependant, estime E. Michael Jones, sa compréhension n'allait pas au delà des pré-socratiques à défaut d'une foi au Dieu incarné. D'où, ensuite, les égarements de ses successeurs sur le monde créé à partir de rien. A cause de ses insuffisances il a fait rentrer le monde dans le Kali Yuga et laissé l'Allemagne tomber définitivement sous les psy ops de la CIA.
Pour terminer cette présentation je soulignerai simplement que E. Michael Jones n’est pas un philosophe, mais, comme Finkielkraut ou Onfray, une sorte de « journaliste philosophique » comme auraient dit dans les années 1990 les collaborateurs des Actes de la recherche en sciences sociales. Lui-même quelque part aime à se définir comme un journaliste. A ce titre son intérêt n’est pas de fournir des analyses crédibles mais simplement des grands récits stimulants, un peu comme en produisaient les grands auteurs du XIXe siècle. Jones en a produits sur des tas de sujets, par exemple sur le chiisme iranien, et toujours d’un point de vue catholique militant. Même si je suis loin, comme je l’ai souvent dit, de tout approuver dans ses théories (même sur le sujet sur lequel je suis le plus proche de lui qui est celui de Medjugorje, j’ai quelques réserves sur ce qu’il avance), mais je lui suis reconnaissant de construire ce genre de récit, même lorsqu'il force le trait, parce qu'il force à remettre en cause des routines de pensée que favorise le martelage de l'idéologie mainstream.
Heisenberg n'était probablement pas le héros potentiel de l'Allemagne face aux sciences humaines qui voulaient détruire son pays mais penser l'émasculation de ce grand pas européen dans les années 1950 à 2000 à travers ce prisme est intéressant. De même, à un niveau plus philosophique, il n'est probablement pas vrai que ce physicien très versé dans la lecture des Grecs anciens ait de quelque manière que ce soit réhabilité l'idéalisme allemand, et, au delà, l'idéalisme chrétien en tenant tête au "réalisme" d'Einstein. Pour creuser ce point, je vous renvoie à l'article du physicien Jean Bricmont dans le livre "Philosophie de la Mécanique quantique", qui rappelle que l'Ecole de Copenhague était surtout marquée par le scepticisme, et qui examine de près la question de savoir si la physique quantique est idéaliste ou réaliste. D'une façon convaincante il montre notamment que le physicien doit au moins postuler l'existence de ses instruments de mesure, et donc l'idéalisme en physique impliquerait la négation même de la science. Bien que j'ai eue des rapports personnels difficiles avec cet auteur qui avait préfacé l'Atlas alternatif sans écrire plus d'une phrase sur son contenu (un tour de force pour un préfacier !) mais qui a tout de même bien voulu accueillir un de mes articles dans un livre collectif sur Chomsky, je crois que son ouvrage, assez ardu pour un non-scientifique, pose des questions beaucoup pus pertinentes que Jones autour de la philosophie quantique.
Cependant encore une fois, ces quelques objections ne me paraissaient pas de nature à m'abstenir de vous proposer, chers lecteurs, ces quelques lignes sur Heisenberg, qui permettent d'aller un peu plus loin que l'avalanche de poncifs à laquelle a donné lieu la sortie du film sur Oppenheimer.
La générale de l'Armée du Salut à Cuba en 1993
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Un passage comme il y en aura quelques uns dans mon livre sur Cuba. Je trouve cela dans le Bulletin hebdomadaire de l'Armée du Salut du 30 mai 1993, sous le titre "La générale Eva Burrows rencontre le Président Fidel Castro. Une visite exceptionnelle qui confirme l’esprit d’ouverture de cette fin de siècle." :
"La rencontre de la Générale avec le Président Fidel Castro, lors de sa récente visite à Cuba, constitue un événement historique. C’est la première fois, en effet, que le Président de cet état marxiste entrait en contact avec un chef international de l’Armée du Salut. La rencontre eut lieu à 22 h 30, juste six heures avant le départ de la Générale, et dura deux heures. La Générale parla des récents développements de l’Armée du Salut autour du monde. Le Président montra un intérêt particulier pour l’extension de notre œuvre en Russie.
Il a une étonnante compréhension de l’histoire théologique et ecclésiastique, discutant des thèmes tels que l’enfer, la rédemption, les persécutions religieuses et la foi en Dieu. Minuit était passé lorsque la Générale et les officiers qui l’accompagnaient quittèrent le bureau du Président, non sans avoir prié pour lui et pour son peuple."
L'article ajoute aussi sous une photo : "La Générale a la joie de retrouver l’ambassadeur du Zimbabwe à Cuba et son épouse Mme Midze. L’ambassadeur est un ancien élève des écoles de l’Armée du Salut dans son pays, où à enseigné Eva Burrows. "
Barbie, le luciférisme et le gnosticisme
Une très bonne vidéo de Doreen Virtue contre la poupée Barbie et contre le récent film sur cette poupée.
La corruption morale de la droite (suite)
J'ai souvent souligné la tartuferie et la corruption morale de la droite en France, y compris (et parfois même surtout) lorsqu'elle se dit chrétienne, corruption qui avait par exemple conduit Pénélope Fillon à écrire, sans sourciller, un article surpayé sur le sataniste Aleister Crowley pour la Revue des Deux Mondes (ce qui allait ensuite enclencher l'engrenage de la chute de son mari, ou faciliter le son fonctionnement).
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Il y a 10 jours la chaîne You Tube de Valeurs Actuelles nous présente Laure Lavalette, "la nouvelle pépite de Marine Le Pen". On la dépeint comme une bonne mère de famille, qui apprécie la messe en latin, les valeurs traditionnelles etc.
Sauf que dans le même temps, un coach en séduction à la minute 26'57 de cette vidéo, nous rappelle quand même que sur Twitter le 21 mai 2022 la dame s'était dite flattée d'être appelée par lui "ma Milf préférée" (Milf = Mother I'd like to fuck / Mère de famille que je voudrais me taper, une invention de l'univers du porno dont l'humanité aurait gagné à se passer).
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Je ne prétends pas que se prêter à ce petit jeu sur les réseaux sociaux de "touche pipi virtuel" soit aussi grave que d'écrire à la gloire d'Aleister Crowley, mais s'il est vrai que, comme le dit le Christ, "Celui qui est fidèle dans les petites choses est aussi fidèle dans les grandes ; celui qui est malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes (Luc 16:10)", on peut redouter que quelqu'un qui laisse entrer des petits démons dans ses conversations publiques (j'insiste sur le côté public, et le côté "je me laisse séduire devant tout le monde par la société du spectacle et la magie malsaine des réseaux sociaux, parce que c'est censé être fun", comme pour la militante anti-IVG qui montrait sa bouteille de bière sur Twitter en plein carême), sera, comme Meloni, incapable de faire quoi que ce soit quand, arrivée au pouvoir, elle aura sur le dos Biden, les Rothschild, Bill Gates, Big Tech, Big Money, Big Pharma et toutes les furies des enfers.
Une psy op en Savoie ?
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On lit des choses étranges sur le fait divers (monté en épingle au niveau national) du 8 juin 2023 à Annecy (six blessés dont quatre très jeunes enfants), si étranges que le journal très suspect Midi Libre, du 13 juin se sent obligé de défendre Henri d'Anselme, le "héros" qui aurait mis en déroute le Syrien accusé d'avoir attaqué des passants au couteau.
Le seul élément à peu près sérieux que cite l'article parmi ceux qui servent d'arguments aux truthers (à ceux qui interrogent la version officielle) est cette phrase dudit d'Anselme: "J'ai fait une longue déposition à la police, qui a duré trois heures, où il fallait rerentrer dans les détails de l'opération... de l'attaque" (je tiens pour secondaires le logo d’Aerographe Fockeur sur son T-shirt, sa poignée de main avec le président et le boulot de son père chez Atos, lié au Big Data).
Sauf que dès le 10 juin, on trouvait par exemple ici des faits assez sérieux dans le registre du soupçon légitime : 1) il n'y a pas de photos des victimes 2) l'assaillant s'enfuit d'un pas assez lent face à Henri d'Anselme 3) Henri d'Anselme, adoubé par Libération et par tous les mainstreams est lié aux identitaires et aux zemmouriens 4) il a travaillé pour le magazine “catholique” l’Homme Nouveau des abbés officiellement traditionalistes mais largement hérétiques (voir les précisions de Ploncard là-dessus) Guillaume de Tanouärn et Grégoire Célier, 5) ses ascendants familiaux le rattachent à l'armée et au complexe militaro-industriel.
Ces éléments posent à tout le moins des questions journalistiques intéressantes sur les circonstances du crime et sociologiques sur ses protagonistes, ce qui ouvre peut-être la voie à d'autres interrogations sur l'intérêt politique que certains milieux peuvent y trouver.
Parmi les commentateurs de cet article un certain "Dany"le 11 juin observait : "Durant le mois de mai tous les murs de la ville d’Annecy était tapissé d’affiche de Zemmour et Maréchal.. une vraie campagne électorale hors élections…" puis il fait référence à une manifestation nationaliste non déclarée à Annecy le 16 mai (il parle par erreur du 20 mai), et renvoie aux liens de Marion Maréchal avec l’Opus Dei, à La Nuit du Bien Commun à Rouen, mais ces digressions n'apportent pas d'éléments directement liés au 8 juin. Ce peut-il que l' "Etat profond" mène des "psy ops" pour faire remonter Zemmour actuellement en mauvaise posture ? voire pour une consécration prochaine d'une Marine Le Pen en nouvelle Georgia Meloni adoubée par le G7 ? ou pour renforcer l'option d'une alternative LR-droite identitaire sur le modèle espagnol tel qu'il se dessine depuis les dernières élections municipales et régionales dans ce pays ?
Les journalistes mainstreams couperaient plus efficacement court aux spéculations en fournissant plus d'éléments sur les victimes, et sur les circonstances du drame (même si l'on peut imaginer que les impératifs de protection de la vie privée des gens, et les besoins de l'enquête judiciaire rendent l'exercice difficile).
L'icône sans Jésus
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Zelensky, agent de l'OTAN en Ukraine, en visite au Vatican, le 17 mai dernier, a offert au pape une icône d'une Vierge à l'enfant où l'enfant-Jésus était effacé et remplacé par un vide noir. Les grands médias n'en ont guère parlé. Le régime de Kiev a justifié ce choix en expliquant que cela représentait les enfants disparus dans le pays. Cela serait crédible si l'on ne connaissait pas la nature spirituelle du gang qui dirige cet Etat. Je vous renvoie à nos précédentes démonstrations à ce sujet. A ce niveau, la justification (typique dans le registre du "damage control/moquerie pour tester encore plus la stupidité des gens" des milieux qui gouvernent notre système culturel) est de même nature que celle (dans les années 70) du groupe les "Eagles" qui, lorsque certains ont remarqué des phrases comme "they can't kill the beast" dans leur chanson très "cool" Hotel California et les convergences avec le Temple de Satan, ont osé une justification du type "En fait s'il y a des paroles bizarres dans la chanson c'est parce que l'hôtel est en réalité un centre de désintoxication, c'est pour cela qu'on n'arrive pas à y tuer le Bête" (what a joke !).
Je pourrais aussi vous parler du gouvernement de l'Ontario au Canada qui propose ce mois-ci à ses concitoyens 75 dollars pour qu'ils renoncent à leur liberté d'utiliser leur thermostat thermique chez eux et en confient le soin à l'Etat, ce qui rappelle la joyeuse époque où l'on offrait des entrée à Dysneyland à ceux qui acceptaient l'injection ARN anti-Covid. Même humour dérisoire et cynique, même mépris pour les gens : votre liberté ou votre corps contre une bouchée de pain. Et évidemment le public est si intoxiqué par la propagande, qu'il signe le pacte faustien avec le sourire aux lèvres.
Kali Malone dans une église bretonne
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Trente-deux catholiques, membres et des proches du parti politique d’extrême droite intégriste Civitas, ont obtenu samedi 13 mai 2023 l’annulation du concert d’orgue de l’artiste américaine Kali Malone (dont le prénom évoque la déesse de la destruction, très prisée par Miley Cyrus et le CERN), qui a grandi à Denver, à l'aéroport très célèbre. Pendant plus d’une heure, le groupe avait bloqué l’entrée de l’église de Saint-Cornély, à Carnac (Morbihan). Ils jugeaient le concert « profanatoire » et interpelaient l'évêque Mgr Centène qui l'avait autorisé (en rappelant les règles canoniques en matière d'occupation des églises).
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"L’événement, écrivent les Cerbères de Libération, rappelle l’annulation, en avril, du concert de Bilal Hassani dans une église désacralisée de Metz (Moselle). L’artiste, icône de la communauté LGBT + dérangeante pour certaines franges extrémistes (et homophobes) catholiques, avait pris cette décision après avoir reçu des menaces.
Eddy de Pretto, lui, avait été cyberharcelé après un concert en l’église Saint-Eustache à Paris, où il avait interprété son morceau A quoi bon, évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et sa foi. La justice a condamné onze harceleurs du chanteur en décembre dernier."
Si vous ne voyez pas bien à quel univers cette "artiste" se rattache, voyez à quoi elle a participé du 15 février au 7 mai 2023 à l'église du Saint Esprit (Paris 12) : la bande son de l'exposition "Au-delà" : "une pièce immersive de la compositrice, accompagnée de Stephen O'Malley à la guitare électrique"...
Vous ne voyez pas bien d'où son camarade Stephen O'Malley tire son inspiration ?
Lisez ici la présentation de sa production musicale "Freemasonry" (franc-maçonnerie) sortie le 1er mai 2016 :
"Cette fois, il s'agit d'une édition double vinyle de Wold's Freermasonry, la première fois sur cire pour une œuvre initialement publiée par Profound Lore Records sur CD en 2011. La troupe de la Saskatchewan, dirigée par un certain Fortress Crookedjaw, ne fait aucun prisonnier et bien sûr ne t vous rencontrer au milieu - ils déchargent plutôt un barrage de bruit putride, zéro-fidélité, totalement addictif au goût de black metal, ancré par des voix qui doivent compter parmi les plus effrayantes et carrément désagréables que nous ayons entendues sur disque ce année.
Mais ces hurlements de chien de l'enfer articulent en fait, selon Wold, "une série de poèmes et de discours" sur des sujets tels que les allusions à la Mère dans le Faust de Goethe, la présence de figures de déesses noires dans les écrits de Plutarque et le symbolisme maçonnique. Bien que complètement éteint et effacé pour baiser, le monde hermétique du bruit que Wold conjure est curieusement discipliné, curieusement sensuel et certainement très, très cathartique. Des invocations démoniaques à outrance comme « Libérez le bouc du Lévitique » contrastent avec des pièces plus rythmées et atmosphériques comme le superlatif « Working Tools For Praxis ». Votre goût pour cette chose dans son ensemble dépendra probablement de votre réceptivité aux voix qui ressemblent à des enregistrements sur le terrain d'une chambre de torture d'animaux prises et alimentées par une pédale d'effet à 5 £ au maximum;"
On sait quel intérêt suscitent les mégalithes de Carnac pour le néopaganisme...
Si vous ne voyez toujours pas de quoi il s'agit, je ne peux pas vous aider davantage...
Retour à Montmartre
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Je trouve ceci sous la plume de Richard Khaitzine (dont j'ai déjà parlé ici) dans le bulletin 62 de la Société d'histoire et d'archéologie Le Vieux Montmartre (1997) :
"Pourquoi élever une église nommée Sacré-Coeur ? Pour comprendre, il nous faut revenir à l'année 1672. A cette époque, une religieuse visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque répandit la dévotion au Sacré-Coeur du Christ, à la suite d'une apparition dont elle aurait bénéficié. Ce culte devint public sous l'impulsion de Marie Leclzinska, en 1765. La France fut consacrée au Sacré-Coeur par Louis XVI, en 1792. Le symbole, un coeur surmonté d'une croix, en fut porté, cousu sur leur veste, par les Chouans.
L'érection du Sacré-Coeur sur la Butte Montmartre se fit à l'instigation d'une organisation connue sous le nom de Hiéron du Val d'Or de Paray-le-Monial. Le fondateur de cette organisation fut un jésuite, le Père Drevon, lequel prêchait le retour du Christ et son règne social. A ce premier fondateur vint se joindre un Basque espagnol, le baron de Sarachaga (1840-1918). Alexis de Sarachaga fonda le Musée-Bibliothèque de Paray-leMonial avec l'aide du Baron Félix d'Alcantara, du Docteur Henri Favre et de sa fille Mme Bessonet-Favre. Ces deux dernières personnalités étaient membres des cercles ésotériques parisiens.
Sous la direction du Baron de Sarachaga, le Hiéron adopta une ligne philosophique empreinte de la pensée gnostique et cette orientation explique l'étrange symbolisme de la basilique montmartroise. Il faut croire que les autorités ecclésiastiques n'en furent pas dupes car le baron, persécuté, fut contraint de se retirer à Marseille.
La dévotion au Sacré-Coeur n'était pas neuve, et déjà, dans l'antiquité, un culte lui était rendu, ainsi qu'en témoigne une amulette égyptienne conservée au musée de Rennes. L'image du cœur rayonnant est également omniprésente chez les Templiers, elle est visible dans les commanderies d'Angleterre et sur les murs du donjon de Chinon. Il s'agit d'un culte très ancien, celui du Coeur du ciel, autrement dit le Soleil. Par conséquent, du moins à l'origine, le mouvement de Paray-le-Monial n'était nullement inféodé au Vatican. Il se rattachait à la Gnose, à une connaissance de nature métaphysique et ésotérique, un courant souterrain qui traversa toutes les époques, et dont nous verrons qu'il eut de singuliers prolongements, à la fin du XIXème siècle, à Montmartre."
Khaitzine attribue dans un numéro de l'année suivante tout simplement la construction de Montmartre à Fulcanelli, ce qu'il démontre à partir d'une symbolique du sein allaitant qu'il juge alchimique, mais laissons cela pour l'instant.
Je suis tombé sur ce passage parce qu'il parle du Hiéron du Val d'Or. Or un de mes correspondants a attiré il y a peu mon attention sur un livre, en forme de roman (mais dans les milieux ésotériques les romans font souvent "passer" des vérités) d'un certain Morris Leblanc (pseudonyme) dont les préfaciers font état d'un "groupe d'hermétistes sulpiciens rattaché au Hiéron du Val d'Or, ou disons à une société clandestine chrétienne entretenant - par voie de réminiscences polaires - un lien profond avec l'Ordre ésotérique fondé par le Baron de Sarachaga (1840-1918)". Un certain Jean Parvulesco (1928-2010), panthéiste roumain, aurait eu accès à certains savoirs secrets de ce groupe dont des éléments sur "la nature atlantéenne de l'Arche d'Alliance" (sic).
J'ai connu un médium très branché sur les aspects ésotériques de Montmartre... On y revient donc par des voies sinueuses... A noter que le médium Reynald Roussel explique dans une vidéo de 2021 que c'est la stigmatisée Edith Royer (1841-1924) qui a choisi l'emplacement du Sacré Coeur en voyant une grand croix bleue au dessus de sa calèche le soir où elle cherchait le lieu adéquat en communication avec Jésus (il dit le tenir de lectures et de prêtres).