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Le blog de Frédéric Delorca

Servitude volontaire : 40 % de sarkozystes en France

18 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

On a beau se répéter que les partis politiques ne font plus recette et que Sarkozy est discrédité, l'UMP représente encore une force dans ce pays (elle l'a prouvé aux dernières européennes, malgré le taux d'abstention dont on ne peut rien déduire), et 40 % des Français continuent d'approuver l'action du président de la République. 40 % d'opinions favorables, ça veut dire presqu'un Français sur deux qui cautionne un homme politique inconsistant, qui leur ment de façon grossière (certains sites se sont même spécialisés dans les plaisanteries autour de ses bobards dans le registre du "plus c'est gros plus ça passe"), qui aligne lâchement sa politique sur la loi du plus fort, qui renonce à tout ce qui a fait la noblesse de la République française. J'ai tendance à rapprocher ce triste constat de la lâche sympathie qu'éprouvent bon nombre de Français par exemple pour les Etats-Unis d'Amérique, un pays qui est en train de les humilier à Haïti en interdisant tantôt à ses ressortissants de quitter le pays, tantôt à ses avions d'atterrir, ou certauns de leurs alliés les plus agressifs comme le régime de Kigali ou celui de Tel Aviv tout aussi prompts à mépriser le drapeau et les diplomates français.
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On ne peut pas prétendre qu'il s'agisse là seulement d'un défaut d'information. Les gens savent. Ils ont tous les moyens de savoir. On ne peut pas non plus imputer la situation à l'absence d'alternative : en Ukraine non plus les alternatives ne sont pas reluisantes, et pourtant depuis des années le président sortant n'était crédité que de 5 % de bonnes opinions.

Le chiffre à peu près incompressible depuis plus d'un an de 40 % de sarkozystes en France est sans doute un des symptomes des changements accomplis autour de nous par le néo-libéralisme enrobé d'idéologie "sympa" médiatique, ce mélange d'esprit petit-bourgeois et de consumérisme effreiné. On aurait envie de rapprocher ce chiffre du recul général des valeurs humanistes que provoque ce système politico-économique : recul du sens de l'honneur, de la parole donnée, de l'amour entre hommes et femmes, du respect des ainés etc. La roublardise et le calcul personnel érigés en étalon de ce qu'il faut faire et de ce qui doit être. En un sens Mitterrand et Chirac nous avaient déjà bien préparés à cela. Comment on tire un peuple vers le bas. Une partie de l'intelligentsia italienne face aux 70 % de berlusconistes est confrontée au même constat.

 

On peut se demander parfois s'il y a encore dans le peuple français quelque sujet de fierté qu'on puisse mettre en avant, autre chose qu'un héritage des siècles passés. Peut-être est-il encore un peu plus "de gauche" que certains peuples. Dans son aptitude encore à défendre ses services publics comme il l'a montré lors du pseudo-référendum sur la Poste (mais il ne descend déjà plus dans les rues comme à l'époque de Villepin). Peut-être aussi dans son ouverture aux peuples étrangers. Une question très débattue. Je crois que c'est Bricmont qui disait récemment que le fait que l'expression "vous êtes raciste" puisse faire mouche de nos jours est le signe que le racisme est devenu minoritaire. Tout dépend où l'on place la barre. Sans doute une bonne moitié des gens sont relativement ouverts à l'autre (les mariages mixtes en attestent), l'autre moitié ronge le frein de sa xénophobie en silence... Mais si l'on entend par "absence de racisme" la disposition à abandonner tout préjugé, tout ethnocentrisme, tout paternalisme, alors cela ne doit concerner qu'un Français sur mille, et encore...

 

Bref tout cela pour dire donc que l'atmosphère n'est pas très saine dans notre "douce France". Mieux vaut ne pas trop savoir sans doute de quoi ces 40 % de sarkozystes "sont le nom", comme dirait l'autre. Mais force est de constater qu'on peine de plus en plus à trouver des vertus à ses compatriotes.

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Femmes noires, regards de Blancs

16 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Je lis ceci sur le blog http://feobus.centerblog.net/3176802-homme-blanc-femme-noire


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Quelle représentation se fait l'homme blanc de la femme noire ?

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Après enquête le verdict tombe tranchant comme le coutelas. Une noire ne pèse sur la balance de la séduction que par les fantasmes qu'elle suscite, largement à cause des stéréotypes liés à sa couleur.

Yann Le Bihan chercheur au laboratoire de psychologie sociale de l'EHESS à fait la constatation suivante :

"J'avais remarqué que la femme noire exerçait une certaine attraction sur les hommes blancs de mon entourage. Je voulais comprendre pourquoi. Ensuite savoir quelle était la représentation associé a cette attraction, en me focalisant sur deux aspects : la fonction de la représentation et le rôle qu'y jouait le statut social."

Yann Le Bihan a employé pour ce faire plusieurs méthodes complémentaires

Entretiens directs (association de mots)
Petites annonces piégées (même annonces avec 3 libellés différents dans 2 journaux au lectorat différent)

Femme noire de 26 ans
Femme blonde de 26 ans
Métisse de 26 ans

Introduire des variables a permis d'obtenir une base de comparaison et une grille d'analyse par rapport à la noire.

Les résultats sont désespérants, car ils établissent d'une manière formelle que les idées reçues et les stéréotypes ont la vie dure. La femme noire apparaît comme une femme de second choix, vers qui l'homme blanc se tourne lorsque tout autre choix est épuisé.

La femme noire se réduit aux yeux du blanc a un pur fantasme sexuel. Elle est réduite à une série de clichés aussi négatif les uns que les autres. Elle en prend pour la couleur de sa peau. Une tendance qui s'est amorcée des la phase des entretiens directs. A son évocation, la quasi-totalité des hommes interrogés avaient associé instantanément des mots « sexualité » « volupté » « sensualité » etc. à la femme noire. Toutes les descriptions données par les hommes blancs furent exclusivement centrées sur le corps de la femme noire.

Quant aux petites annones elles ont correspondu aux caractères sexuels de l'intérêt porté aux femmes noires.

Sur les 3 annonces il y a eu 637 réponses


Blonde 241 soit 41%
Métisse 213 soit 33,4%
Noire 163 soit 25,6%

Le constat est le suivant :

Les hommes qui se sont intéressés à la femme noire sont loin de faire partis de la crème sociale ou de l'élite économique. Il s'agit ensuite d'hommes assez âgés par rapport à l'age correspondant à celui de l'annonce ; en moyenne + de 43 à + de 50 ans présentant des stigmates ou des handicaps physiques limitant leur charme et leur pouvoir de séduction, enfin tout ce qui compromet de pouvoir séduire une jeune femme de 20 ans leur cadette.

Ce qui inversement signifie qu'une femme noire ne suscite pas l'intérêt d'un jeune homme blanc de même classe d'age, du même niveau social et économiquement à l'aise.

Autre triste constat, la femme noire a eu plus de réponse d'homme économiquement inactif, au chômage avec une proportion de divorcés plus élevé. Egalement de provinciaux ayant un capital économique plus faible et un statut social plus bas que la moyenne…Certains ont même indiqué rechercher une femme solide pour les travaux des champs

Sur les critères de relations sérieuses et du mariage, si les blondes et métisses ont bien reçut des réponses a caractère nuptial, la noire en revanche a croulée sous les indécences d'ordre sexuelles…Ce qui recoupe les entretiens directs aux cours desquels elle était dépeinte comme :

- Voluptueuse
- Lubrique
- Sexuellement disponible...Etc


Comment les hommes blancs sont-ils arrivés à associer systématiquement femme noire et sexualité, voir perversité ?

D'après Yann Le Bihan l'explication se trouverait dans le stéréotype que véhicule les noirs d'une manière plus générale. Si l'homme blanc fantasme sur la femme noire, la femme blanche peut aussi avoir la projection fantasmagorique de l'étalon noir. Car homme et femme noir dans ce stéréotype sont tous deux dotés d'une sexualité débridée. On peut définir cette attitude comme liés aux aspects négatifs que représentent les stéréotypies. Mais aussi de préjugés négatifs pré-définis non fondés et dévalorisants. Ce qui nous mène à une attitude discriminatoire et raciste.

Pour moi malgré le dénie de la communauté scientifique qui voudrait plus de preuve et de la communauté banche en général ce raciste est bien encré dans la société blanche même si n'est pas à fleurs de conscience le constat scientifique lui, le prouve. Car la réalité au quotidien montre cette tendance, et prouve que notre société n'a pas mis fin aux idées préconçues.

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Publicistes de Bakchich, Haïti, etc.

15 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

Vous le savez, je me tiens à l'écart des querelles journalistiques parisiennes qui, le plus souvent ne sont pas réellement portées par de vrais projets politiques et visent uniquement à conforter l'égo de tel ou tel. Je préfère observer des réalités humaines comme l'Abkhazie ou ma banlieue nord, je veux dire observer les actions d'anonymes qui "font" la réalité sociale où ils sont, que d'observer les observateurs, leurs effets de manche, leurs effets de plume, leurs belles parades nuptiales et guerrières. C'est pour cela sans doute que je n'ai prêté qu'une oreille distraite à l'existence de Bakchich (né il y a 2 ou 3 ans). Je n'ai connu le nom de Sébastien Fontanelle (c'est bien ça son nom ? ou Fontenelle ?) lorsqu'il est venu s'asseoir à la table où je prenais un verre  avec Houria Bouteldja l'an dernier, non pas parce que je m'intéressais à Politis ou à Bakchich (je crois qu'il collabore aux deux) mais parce que "Les Indigènes de la République" m'intriguaient, je voulais voir de quoi ce mouvement pouvait être porteur (8 mois plus tard je suis un peu sceptique pour être franc, mais bon, j'espère qu'ils peuvent encore me surprendre agréablement).

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Aujourd'hui je découvre un autre publiciste de cette mouvance : Jean-Marie Bourget, un ancien reporter de Paris-Match si je comprends bien. Je tombe par hasard (via un post sur le blog d'Edgar qui mentionnait un article de Bakchich  l'Afrique - cf ci dessous) sur sa polémique avec Esther Benbassa. Je n'ai pas lu le livre de Benbassa, mais je trouve que cette polémique a du bon. Benbassa jouit d'une bonne réputation chez les pro-Palestine. Bourget pointe des insuffisances de l'auteur, ses partis pris cachés, que son statut de "grande chercheuse" la dissuade d'interroger elle-même avec humilité. Le travail sur les mots (par exemple la prohibition de l'expression "conflit israélo-palestinien") a toujours du bon. Les amateurs de duels médiatiques trouveront aussi leur compte dans l'attaque de Bourget contre l'épuisante Caroline Fourest.

Toujours pour nous faire réfléchir, utilement, dans le sens du "Sud", notez cet article français, Haïti, pornographie compassionnelle néocoloniale, publié sur le site d'une TV vénézuélienne par un jeune type de Sciences Po Toulouse.

La ville où je bosse se mobilise pour les sinistrés d'Haïti. Il y a le drame de ce peuple que la France a si injustement traité au 19ème siècle en plombant sa croissance par une dette d'esclavage. Au fait vous souvenez-vous du rapport fait par un intellectuel français pour le compte de Dominique de Villepin expliquant que la France ne devait pas rembourser les indemnités comme le père Aristide le lui demandait ? Renseignez vous.

Dans mon entourage, on s'inquiète pour Luis ex compagnon du Che qui bossait à Haïti. Notez aussi le singulier destin d'une de mes correspondantes d'Abhazie, l'arménienne que nous appellerons dans notre livre "Sophia". En 1992 elle a connu les horreurs de la guerre dans le nord de l'Abkhazie. Elle travaillait depuis deux ans pour les Nations Unies en Haïti. A Noel dernier elle est rentrée en Abkhazie pour ses vacances. Hier je lui écris "Heureusement tu étais en Abkhazie au moment du tremblement de terre haïtien". Elle me répond "Je ne suis pas en Abkhazie mais en Haïti. C'est la seconde fois de sa vie que cette femme se trouve ainsi confrontée à la mort, aux destructions, à la désolation autour d'elle. Ce doit être épouvantable.

Un site d'information arménien a repris dans ses pages mon article "Le Caucase et nous" sur la mobilisation proposée par un dirigeant de l'aile gauche de Die Linke. J'ignore comment ils ont connu l'existence de cet article.

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néocolonialisme : un texte hélas très réaliste

15 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

P1020404-copie-1.jpgPetites astuces pour bouffer l’argent européen sans se fatiguer

Chers frères africains, pour devenir riches, captez les fonds européens autrement : créez des ONG.


Frères africains, au cours des cinquante dernières années, nous avons suffisamment enrichi l’Europe
. Par notre travail, par nos ressources naturelles pillées, par nos argents publics détournés et planqués dans des banques du Vieux Continent. Il est à présent temps que nous songions à nous enrichir nous-mêmes.


Beaucoup d’entre nous partagent cette ambition légitime
, mais bien peu nombreux sont ceux qui parviennent à sortir de la camisole de force de la pauvreté que les Européens nous ont enfilée. Pourquoi ? Entre autres, parce que nous pensons pouvoir utiliser le système de prédation ultra-capitaliste qu’ils ont mis en place pour nous en sortir à notre tour.


Par exemple, nombre de nos frères montent de prodigieux projets d’entreprise ou de PME et font par la suite la manche devant les guichets de banques pour obtenir un crédit. Ce qu’ils oublient, c’est que ces banques, essentiellement des succursales de banques européennes, ne sont pas là pour financer l’économie des pays africains, mais presque exclusivement, pour pomper les épargnes africaines et les orienter vers le financement des PME-PMI européennes installées en Afrique, tandis que les bénéfices mirobolants retirés de ces épargnes placées ailleurs sont rapatriés en métropoles.


De même, inutile de compter sur les gouvernements africains
. La plupart d’entre eux comptent aussi sur les soutiens financiers européens, y compris pour payer leurs fonctionnaires. Que faire ? S’installer dans l’informel ? Cela servirait juste à survivre, car les travailleurs du secteur informel sont depuis longtemps plus nombreux que ceux du secteur formel. La concurrence y est, de surcroît, plus vive.


Créer une PME et faire les yeux doux à l’administration pour obtenir des marchés publics de gré à gré ? Cela peut marcher pendant un certain temps. Mais tout l’édifice échafaudé peut fondre du jour au lendemain comme beurre au soleil, lorsque le ministre protecteur est « victime » d’un remaniement ministériel, comme cela arrive fréquemment, ou quand survient un changement brutal de pouvoir, ce qui n’est pas rare.


Un ami à qui je faisais part de mon pessimisme
quant à la possibilité de s’enrichir dans un tel contexte m’a donné des conseils utiles que je m’en vais vous répéter. Il faut, précisément, tirer profit du contexte, m’a-t-il dit.

De quoi s’agit-il ? Les Européens disent que nos États sont défaillants et qu’au lieu d’y injecter des fonds par la suite irrécupérables, il vaut mieux soutenir les acteurs non étatiques : associations, collectivités locales, etc. Chers frères africains, cessez de perdre votre temps devant des banques qui ne vous accorderont aucun argent susceptible de faire prospérer vos affaires. Cessez de contourner le fisc en faisant disparaître vos entreprises du secteur formel pour les faire renaître dans l’informel. Pour devenir riches, captez les fonds européens autrement : créez des ONG.


De nos jours, l’ONG nourrit bien
son homme – ou sa femme, égalité des sexes oblige. Par exemple, au lieu de se casser la tête dans des montages financiers pour des projets de développement agricole pour lutter contre la faim, créez plutôt une ONG pour la sauvegarde des grands chimpanzés d’Afrique centrale menacés d’extinction, à cause des barbares de cette région qui les prennent pour du bon gibier. Vous obtiendrez à coup sûr une sinon plusieurs subventions d’Europe et d’autres parties du monde civilisé.


Il faut être malins, mes frères. Guettez les signaux émis par les grands intellos européens. Vous saurez ainsi, par exemple, que quand ils parlent des droits de l’homme, ils ne pensent pas au droit à l’alimentation, à la santé, au travail. Ces droits, pour eux, sont secondaires. Leurs vrais droits de l’homme, ce sont les droits politiques.


Par conséquent, chers frères, les ONG des droits politiques rapportent plus que les ONG à vocation sociale ou économique. Elles rendent aussi ceux qui les dirigent plus importants que les autres. Alors, créez le maximum d’associations de défense de la démocratie, de la liberté de presse, de la liberté sexuelle. Ce sont alors les subventions européennes qui viendront vous chercher.


Pour gagner toujours plus de subventions
, attaquez régulièrement vos gouvernements. Que vous soyez inquiétés ou non, racontez partout que vous êtes privés de tout. Vous serez la coqueluche des médias européens. On vous déroulera le tapis rouge partout. Vous visiterez le monde entier. On vous décernera des prix, vos poitrines croupiront sous le poids de décorations.


Ne vous arrêtez pas tant que les programmes européens de financement ne sont pas achevés
. Pour gagner plus, quelqu’un l’a dit, il faut travailler plus. Alors, au sein de vos ONG, faites travailler vos méninges pour maintenir vos subventions.


Par exemple, secrétez plusieurs associations satellites à qui vous reverserez une partie des fonds reçus, juste de quoi les faire survivre et donner l’illusion d’un travail en réseau. Votre lecture quotidienne doit être le site Internet de l’Union européenne. Il fournit des renseignements précieux sur les partenaires potentiels à intégrer pour avoir plus de chances d’être subventionnés, ainsi que sur la façon de rédiger les formulaires de demandes d’aides.


Dans vos projets, prenez bien soin d’indiquer en premier partenaire une ONG européenne des droits de l’homme, etc. Même dans le secteur de la « société civile », c’est celle du Nord qui domine et fixe les règles du jeu.


Vous l’avez compris : vous perdriez temps, énergie et « amis » européens en créant une ONG de défense de la souveraineté de vos États. Aucun fonds européen n’est disponible à cet effet. Aucune ONG européenne ne travaille dans un sens non européen. Et aucun parti politique européen, y compris ceux ayant accolé l’épithète socialiste, ne vous aidera sérieusement.


En réalité, en captant les fonds européens, nous ne ferions que récupérer notre argent indûment détourné par les banques et les multinationales européennes. Voler un voleur, est-ce voler ?


Valentin Mbougueng est président de la Ligue internationale des journalistes pour l’Afrique.
http://www.bakchich.info/Petites-astuces-pour-bouffer-l,09795.html
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"Un pays communiste ? Pas du tout ! c'était une dictature !"

14 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

autruche-copie-1.jpgVu cet après-midi une jeune chef de service des relations internationales d'une mairie communiste en banlieue parisienne.
Moi : "Vous êtes jumelés avec une ville de ce pays africain depuis quelle année ?
Elle - 1985.
Moi - Ah oui ! c'était le temps où il avait un gouvernement communiste.
Elle - Non pas du tout. C'était une dictature !
Moi - Oui mais marxiste-léniniste.
Elle, le regard vide, certaine que je me trompe.
Moi - Je vous assure. Il y avait des conseillers soviétiques et cubains dans ce pays !"

J'ai bien aimé le "Pas du tout. C'était une dictature". Pour les néo-communistes et leurs employés aujourd'hui les régimes communistes n'ont jamais pu être des dictatures, il y a une antinomie d'essence entre communisme et dictature, qui fait relèguer hors de l'histoire de ce mouvement tout ce qui ne fut pas pluraliste et démocratique (et donc notamment toute l'aventure cubano-soviétique sur le continent africain à l'époque de Brejnev, Andropov et Tchernenko). Dans l'esprit de cette jeune femme - manifestement peu cultivée - tout cela n'avait à l'évidence pas existé, jamais, ou en tout cas, si c'était avéré, c'était sans rapport avec la commune où elle travaillait. D'ailleurs j'ai découvert un peu plus tard qu'elle avait complètement procédé à une recréation mythique des origines du jumelage : "le maire avait été très sensibilisé par une famine qui avait eu lieu là bas" (comme si à l'époque le PCF fonctionnait - comme il le fait aujourd'hui - en fonction des émois collectifs dictés par les médias et non selon la logique de la solidarité avec les "pays frères" et "partis frères"). C'est en vertu de tout cela que le PC actuel a renié l'expérience soviétique, mais aussi, peu ou prou, toutes les tentatives communistes du 20ème siècle, pour à la rigueur retrouver les tentatives du 19ème, et plus souvent encore ne se reconnaître aucun passé. Un PC sans passé, suspendu dans les airs, et prêt à prendre pour fondements légitimes de son action les incitations compassionnelles des grands médias. Voilà ce que j'ai trouvé dans ce service administratif cet après-midi. Cela faisait drôle quand même.
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Pourquoi il faut arrêter d'écrire des livres

13 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

books.gifJ'ai souvent dit pourquoi le livre me paraît constituer le meilleur espace possible de mise en forme d'une idée, d'une thématique. Mais il n'est que trop évident qu'il faut se hâter d'écrire les derniers livres, parce que le livre n'a plus du tout sa place dans la société actuelle. Coincé entre les grands éditeurs qui publient les livres de stars médiatiques les plus inconsistants (et les plus rapidement voués au pilon au bout de trois ou quatre semaines) et les livres de petits éditeurs parmi lesquels on trouve beaucoup de feuilles de chou d'un grand amateurisme (d'autant que les petits éditeurs n'ont même pas les moyens de relire sérieusement vos coquilles), on en est réduit à chaque fois à jeter des bouteilles à la mer, en se demandant quelle bibliothèque universitaire ou municipale aura l'audace de vous sauver de l'oubli en vous recueillant dans ses rayons (la BPI de Beaubourg a acheté mon livre sur la Transnistrie, la BNF mon roman, pourquoi ces livres plutôt que d'autres ? mystère).

En outre, pour le lien avec le public, on dépend trop du bon vouloir du journaliste Lambda, qui vous cite ou ne vous cite pas selon son humeur. Récemment une certaine Laurène je-ne-sais-plus-trop-quoi annonce qu'elle citera mon livre sur la Transnistrie dans une revue liée au Courrier international, puis y renonce parce que j'ai eu le tort de lui demander à quelle date elle le ferait. Même mésaventure avec une journaliste de la presse féminine sur mon livre de sociologie du corps. Au dernier moment on cite quelqu'un d'autre, un autre livre. Peu importe que l'autre livre soit meilleur ou pire, de toute façon les livres sont assez mal lus, en diagonale, ça n'a aucune importance (et cela n'ira qu'en empirant avec le livre électronique dont on pourra alterner la lecture avec Internet sans changer de support). En choisissant de citer l'auteur le plus "sympa", celui qui accepte le mieux la souveraineté des médias sur les livres, on prive juste les lecteurs de la possibilité d'aller plus loin dans leur réflexion, de prendre plus d'indépendance. Mais who cares ?

De toute façon, citer les gens quand on choisit de le faire c'est juste leur permettre d'ajouter une note "sympa" dans le flot du "sympa" comme on le fait avec Badiou, et donc les hâper dans la spirale du néant. Ne pas les citer c'est les laisser se replier sur leur club de 50 amis qui pensent comme eux sur Facebook, et voilà tout. Le choix récent de Nabe de boycotter l'édition classique présenté comme un bon coup financier se lit d'abord et avant tout lui aussi comme un repli sur le cercle des fidèles. Il n'y a plus d'espace public où chacun peut trouver des valeurs communes et s'en nourrir. Il n'y a qu'un supermarché de valeurs tribales. Chacun est prié de trouver sa tribu, et va y consommer tranquillement, dans l'attente de passer, peut-être dans cinq ans, dans une autre tribu, mais sans qu'aucun horizon de bien public, d'universalisme humaniste ne puisse se dégager de tout cela.

Mélenchon aujourd'hui regrette que le trostkiste Daniel Bensaïd soit mort sans que personne ait eu vraiment l'occasion de savoir ce qu'il écrivait, sauf les intellos proches de la LCR et du "mouvement social". On pourrait en dire autant de tant d'autres. Ca n'a pas d'importance de toute façon, puisque plus personne n'a plus d'énergie ni de temps pour structurer quoi que ce soit sur la base de ce qu'il lit.

Tout le monde sait qu'il ne serait pas sorcier de fiche en l'air les partis politiques, de rétablir l'autorité de l'Etat, liquider le système de consommation, tout nationaliser, et, sur cette base, recommencer à réfléchir sérieusement au bien commun. Mais qui est prêt à consacrer plusieurs années de sa vie à ce projet ? Où est passé le jeune gars qui il y a 15 jours m'a dit s'intéresser au socialisme réel et vouloir rencontrer des organisations de jeunesse en Transnistrie ? Par l'entremise d'un de mes contacts j'étais même parvenu à le mettre en relation avec une des dirigeantes du mouvement guévariste Proriv dans ce pays. Mais il a probablement oublié de donner suite. La logique du zapping et de l'émiettement est plus forte que tout. Les moyens techniques mettent les plus grands révolutionnaires à deux clics de votre boîte email... mais entre le matin où vous avez demandé leurs coordonnées et le soir où on vous les donne, vous avez juste changé d'avis, vous êtes passé à autre chose. "De mon côté je suis malheureusement trop du genre gauchiste velléitaire dont tu parles dans "dix ans sur la planète résistante" ", m'écrivait un jeune militant du PCF la semaine dernière.

Alors non, pas de livre. Basta ! Il faut savoir en finir avec ça.


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Pauvres territoires

13 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn

PAU.jpgVoici la vidéo du dernier conseil municipal de ma ville natale : http://www.pau.fr/webtv/?video=cm141209&debit=haut. Toute cette réunion est placée sous le signe de la "concurrence des territoires", la lutte de tous contre tous, le néolibéralisme. Toute la politique locale est déterminée par cette problématique, et la gauche comme la droite y adhèrent. Une ville doit se vendre comme une savonette, comme une prostituée, si elle veut survivre. Bien fol qui adhère encore aux valeurs de la société dans laquelle nous vivons !
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Le Caucase et nous

13 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Un ami me dit que Piotr Luczak, un des dirigeants de l'aile gauche, marxiste, de Die Linke, organise vendredi 15 janvier à 10h devant l'ambassade de Géorgie à Berlin une petite manifestation pour exiger la libération des prisonniers de guerre sud-ossètes et abkhazes toujours retenus en Géorgie. A cette occasion, il remettra une pétition à l'ambassade. En même temps, il y aura un petit piquet devant l'ambassade à Bruxelles qu'il a organisé avec des députés de die Linke et quelques Belges. Piotr Luczak souhaiterait qu'un rassemblement comparable se tienne à Paris le même jour avec une dizaine de personnes devant l'ambassade pour faire de même brandissant une banderole : "libérez les prisonniers de guerre sud-ossètes et abkhazes !" 

Franchement je doute que ce genre de combat mérite d'être mené. Je retire de mon voyage en Abkhazie l'impression qu'il y a une réalité humaine qui mérite d'être connue en Occident (mais, quand il s'agit de réalité humaine, comme l'a souligné un lecteur géorgien sur ce site, il faut aussi citer les souffrances des civils géorgiens, qui ont payé un prix très élevé aussi dans les guerres civiles du Caucase).

Ensuite il y a la réalité politique. Sur le plan politique, je crois qu'il faut toujours combiner deux principes. Le premier est qu'on ne peut forcer deux peuples qui se sont entretués à construire une nation ensemble. Le second est qu'il faut prendre garde à ce qu'un sécessionnisme ne vienne renforcer le pouvoir du capitalisme occidental globalisé.

De prime abord le cas abkhaze satisfait aux deux conditions. Les Abkhazes ne veulent plus entendre parler du gouvernement géorgien. Et en soutenant l'Abkhazie les militants de Die Linke peuvent avoir le sentiment de "faire la leçon" au gouvernement géorgien de M. Saakachvili, qui, allié de M. Bush naguère, a cru contracter une assurance tout-risque en travaillant pour les grandes puissances occidentales.

Mais en y regardant de près, le cas abkhaze ne fait que compliquer les choses en matière de droit international et pour l'avenir-même du Caucase (spécialement d'ailleurs du Caucase nord). Tout indique du reste que le capitalisme russe pourrait n'en faire qu'une bouchée. Je reste donc assez réservé sur l'intérêt de se mobiliser pour l'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud.

J'observe toutefois une tendance intéressante chez des gens qui ont été formés pendant la guerre froide à utiliser l'Abkhazie comme un thème anti-impérialiste mobilisateur du genre "peuples musulmans et chrétiens (car l'Abkhazie est musulmane et chrétienne) tous ensemble contre l'impérialisme américain basé en Géorgie !". Piotr Luczak n'est pas le seul représentant de cette tendance.

Regardez par exemple cette curiosité que je trouve sur http://www.abjasia.org.ve/cuba.html après traduction par Alta Vista. Vous noterez qu'à part le constat étrange "nos deux pays sont organisés de la même manière puisque les députés aux assemblées nationales sont élus pour la même durée de mandat", les seuls arguments en faveur de l'amitié abkhazo-cubaine sont liés à l'époque du Pacte de Varsovie et du CAEM. Néanmoins que quelqu'un ait pris la peine sur Internet d'écrire cet argumentaire est en soi significatif...

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L'Abkhazie et Cuba

L'Abkhazie et Cuba entretiennent des liens étroits et chaleureux depuis un demi-siècle.

Depuis la première visite de Fidel Castro Ruz à l'Abkhazie en 1963, les liens entre l'Abkhazie et Cuba ont été d'une grande amitié et de fraternité.


En avril 1963, le leader de la Révolution était en Abkhazie pour trois jours, comme invité spécial du premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev.


Ensemble, les deux dirigeants socialistes ont visité les villes de Pisunda abkhaze et Gudauta, pour terminer par des réunions à Soukhoumi la capitale actuelle.


Au cours de la visite historique, Castro a déclaré que les Soviétiques "ont, exprimés dans leur action leur amour et leur solidarité avec Cuba."

Abkhazie a toujours été un rempart solide du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), et de nombreux fonctionnaires de l'Abkhazie sont allés travailler et à coopérer avec Cuba, avec pour résultat que résident aujourd'hui en Abkhazie de nombreux locuteurs hispanique.


Même avec la chute de l'URSS en 1991, le peuple d'Abkhazie a maintenu ses contacts avec Cuba et le Voyage vers la grande île n'a jamais cessé. Un exemple est Zaur Gvadzhava, L'actuel chef de mission, Mission permanente de la République d'Abkhazie, dans la République bolivarienne du Venezuela, qui a été envoyé à la République de Cuba pendant 3 ans (1978 à 1981) par l'Union soviétique. Il maintient de forts et fréquents contacts avec la République de Cuba, et s'est rendu en visite à Cuba plusieurs foirs par an.

Aujourd'hui, poussés par les présidents actuels de Cuba et la Russie, Raúl Castro et Dmitri Medvedev, les liens entre Cuba et la vieille terre soviétique d'Abkhazie sont en train de  se renforcer toujours plus. Abkhazie est un facteur de l'indépendance de Cuba et le soutien de Cuba a aussi exprimé clairement sa position:

«Cuba a été parmi les premiers pays à soutenir la Russie dans son conflit avec la Géorgie et avec ceux qui sont derrière elle», a déclaré le président cubain Raúl Castro, et a souligné que «la renaissance de la Russie" est un facteur "positif" pour le monde.

Selon les deux parties, les relations russo-cubaines sont à leur plus haut niveau depuis la chute de l'URSS, a commencé l'année où les difficultés économiques pour l'île.

Parmi les constitutions de Cuba et de l'Abkhazie il y a beaucoup de similitudes. L'organisation politico-administrative de l'Abkhazie est très semblable à l'organisation politique et administrative de Cuba. L'organe suprême du pouvoir, c'est l'Assemblée du peuple, dont les membres sont élus pour cinq ans soit une durée égale aux membres de l'Assemblée nationale de Cuba.


Soutenir le droit international à l'autodétermination des peuples, Cuba a été le principal instigateur du document final du Quatorzième Sommet des chefs d'État des pays non alignés, Mouvement du 11 au 16 Septembre 2006, La Havane, Cuba. En présence de Kofi Annan, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, les envoyés des 118 membres de l'Organisation approuvé à l'unanimité le document où "A été souligné le droit fondamental et inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination, l'exercice est essentiel pour assurer le respect universel des droits de l'homme et des libertés fondamentales."


Selon les termes de Sergei Bagapch, le président de l'Abkhazie, "Cuba et l'Abkhazie sont deux pays frères, unis tous les jours par la solidarité et par un ensemble de principes communs comme consigne directrice."





 
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