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Article sur la conférence « Les nécessaires progrès de l’Europe de la défense »
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Le 24 septembre dernier s’est tenue à l’école militaire sous le titre « les nécessaires progrès de l’Europe de la défense » une de ces réunions de famille où le centre-droit euro-fédéraliste peut savourer ses petites victoires : de ces réunions entre gens bien élevés et contents d’eux-mêmes, où ministres et présentatrices se font la bise et se tutoient, sous le « haut patronage » du président de la République (absent), de la Fondation Robert Schuman, du Constantinos Karamanlis Institute for Democracy et du Center for European Studies.
A défaut de Nicolas Sarkozy, le ministre de la défense Hervé Morin était présent pour clamer avec enthousiasme que, contrairement à ce qu’a déclaré le néoconservateur Robert Kagan – que l’Amérique vient de Mars et l’Europe de Vénus –, « l’Europe peut être tout à la fois Mars et Vénus en même temps ! ». Certes, a reconnu l’ancien conseiller technique de François Léotard, pour des raisons historiques après 1945 notre continent a reculé devant l’usage de la force au-delà de ses frontières, lui préférant le « soft power », mais il n’y a pas de raison pour que cela perdure. Selon lui, l’Europe incarne un message, des valeurs. « Le modèle de société européen, a martelé le ministre à la fin de son intervention, n’est ni celui des Etats-Unis, ni celui de la Chine ou de l’Inde (il a failli dire « encore moins »). Et ce modèle est le plus beau qui existe à la surface de la planète ». L’Europe vaut donc bien quelques dépenses militaires communes.
Après cette profession de foi lyrique partagée par tout l’auditoire un quart de l’amphithéâtre Foch s’est vidé (les hauts gradés obligés d’assister au discours du ministre). Restait aux spécialistes à décortiquer les modalités de construction de cette Europe de la Défense voulue par les fédéralistes comme le moule d’une « nouvelle citoyenneté » de la Mer Baltique à Tamanrasset (ou presque).
Et là, force fut de constater que le tour d’horizon des succès de ce volet de la politique européenne était assez vite effectué : une relève européenne de l’OTAN en Bosnie et en Macédoine, une mission d’interposition en Géorgie montée en seulement trois semaines en 2008, une opération Atalante contre les pirates au large des côtes de Somalie, un projet commun d’espionnage spatial (MUSIS), un ERASMUS militaire, une force commune de transport aérien.
Les difficultés, elles, sont de taille, et revenaient à demi-mots d’un « panel » de discussion à l’autre : la résistance des britanniques à accepter la création d’un « HQD » (un quartier général permanent) pour les opérations civiles et militaires, une manie des pays européens (sauf la France) à baisser les budgets de défense à la première crise financière venue, la réticence des opinions publiques à tolérer que des soldats meurent, le conflit turco-chypriote qui pourrit les relations avec Ankara, pièce importante du dispositif stratégique.
Mais qu’importe. Un bon européiste est un fédéraliste pragmatique : les objectifs sont ajustés au (maigre) champ des possibles. Pas question d’opposer la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) à l’OTAN – l’entrée de la France dans le commandement intégré a mis fin à ce « vieux débat ». Au contraire : tout doit être basé sur la complémentarité. L’Union européenne est fière de savoir conjuguer dans la gestion des crises la dimension civile et l’action militaire d’une manière intégrée, elle pourrait l’enseigner au partenaire étatsunien. Ainsi en Somalie nos accord juridiques nous permettent de livrer les pirates appréhendés sous le drapeau de l’UE dans le cadre d’Atatante aux autorités kenyanes, alors que les Américains, dans le cadre de l’opération parallèle de l’OTAN Ocean Shield sont obligés de les relâcher. Si bien, allait déclarer avec fierté le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes Pierre Lellouche qu’Ocean Shield a périclité et que le SACEUR de l’OTAN aujourd’hui reconnaît que sa structure « complète » celle de l’Union européenne dans la corne de l’Afrique et non l’inverse. A la limite les remarques de plusieurs intervenants laissaient entendre que plus l’OTAN (qui est enlisée dans beaucoup de problèmes bureaucratiques) sollicitera une action de la PESD, plus cela la légitimera… Autrement dit rien ne se fera sans le soutien de l’Amérique. De ce point de vue là l’empêtrement de Washington en Afghanistan serait presque une aubaine pour faire émerger un besoin de PESD sur d’autres théâtres d’opérations – notamment ceux où les soldats américains ne sont plus acceptés comme l’Afrique et le Proche-Orient –, si toutefois cette même crise afghane n’absorbait par ailleurs aussi vainement une bonne part des budgets européens, refroidissant ainsi l’ardeur interventionniste de tout le monde. Et du reste pour l’instant la PESD indiffère à ce point l’OTAN qu’il n’existe même pas d’interconnexion entre les missions de l’une et de l’autre sur leurs théâtres d’opérations (à Kaboul, et au Kosovo).
Après la pause déjeuner devant un auditoire franchement clairsemé les vérités désagréables ont ressurgi dans le panel consacré au marché de l’armement. Cette fois la tonalité devenait franchement amère : l’ardeur libéralisatrice de la commission, exprimée par une directive récente, a dû s’arrêter aux particularités de ces « marchandises » que sont les armes au regard de la souveraineté des Etats a souligné le représentant de la Délégation générale à l’armement. La recherche et développement en ce domaine reste l’affaire de trois ou quatre Etats pas plus. Les Etats membres ont quand même accepté le principe de préférence communautaire a reconnu le directeur général international de Dassaut Aviation Eric Trappier, ce qui peut laisser espérer que certains parmi les plus atlantistes cessent de s’approvisionner en armes américaines… sauf, a-t-il immédiatement déploré, que la moitié des dépenses de recherche aujourd’hui vont dans le projet d’avion anglo-américain JSF (Joint Strike Fighter) que la firme américaine Lockheed. Il n’y a plus, a reconnu le secrétaire d’Etat Pierre Lellouche en conclusion, de grands programmes d’armement comme dans les années 1990. L’Europe, qui investit trois fois moins dans ses programmes que les Etats-Unis, disperse ses dépenses sur trois programmes d’avions, six programmes de sous-marins, une vingtaine de programmes de blindés. Quand on sait comme disait le secrétaire d’Etat que « sans grand programme d’armement il n’y a pas d’industrie d’armement, et sans industrie d’armement il n’y a pas de défense européenne », les chantres de l’Europe de la défense paraissaient soudain un peu nus… heureusement, à cet heure tardive de l’après-midi, il n’y avait plus grand monde pour entendre ces dures vérités.
Le dernier livre de Michel Collon sur Chavez
http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=97&ida=11414
Lénine et la charia
Des débats historiques intéressants se développent dans la mouvance communiste autour du rapport des bolchéviks à l'Islam. Vous en trouverez un écho dans l'article suivant du Dissident, qui rappelle notamment le rôle de Sultan Galiev, auquel un livre fut consacré chez Fayard en 1986. Tout cela est sans doute utile pour les débats actuels de la gauche..
Til death tears us apart
Le deuil crée ce terrible sentiment de vide, mêlé à une révolte contre ce foutu temps qui passe et ou anéantit tous.
Avez-vous vu cette vidéo sur Dailymotion à propos de la fin du monde ?
Le Scientifique belge m'a écrit avec un humour agacé : "Heureusement qu'il y a le Coran pour nous enseigner la physique-pourquoi se faire chier à faire des exprériences?". Sa mauvaise humeur visait le Coran parce que c'est lui que mentionne la vidéo. Mais je sais qu'il pense la même chose des apocalypses de la Bible, qu'ils soient canoniques ou apocryphes.
Moi j'ai surtout été bluffé par la démonstration sur la fin de la matière. J'ignore si elle prête à débat chez les scientiques ou pas. Le cerveau humain a du mal à penser un "avant la matière" et un "après la matière". Tout simplement parce que ce bel organe n'a pas été sélectionné pour penser des problème d'une telle envergure...
En parlant de sélection naturelle, je suis assez sceptique devant les réflexions de Pascal Boyer sur le rapport de l'humain aux cadavres, tout en reconnaissant ne guère avoir de billes pour les contrer. En revanche j'aime beaucoup le texte de Luc Faucher et Edouard Machery Construction sociale, biologie et évolution culturelle (dans Naturalisme versus constructivisme ? Paris, Editions de l'EHESS, 2007 p. 213 et suiv) qui évoque notamment l'avantage darwinien de l'invention des ethnies il y a 50 000 ans... Un texte très fécond pour nos réflexions sur le racisme.
A mon retour du Sud-ouest, des journalistes de la TV m'interviewaient... toujours sur le même sujet... voilà au moins qui nous soustrayait au thème de la mort...