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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #philosophie et philosophes tag

Philhellène

23 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Les livres ne sont rien de plus que des lettres écrites à des amis, c'est à dire quelque chose, mais au fond pas grand chose, juste des étapes. Que ceux qui veulent les faire circuler le fassent, mais il ne faut pas s'en soucier. Aller vers les Grecs, la terre féconde, le travail rigoureux. Porter son père sur son dos. Athènes au dessus du Proche-Orient antique, Zénon le phénicien qui se fait stoïcien grec. En Grèce presque tout est pythagoricien, puisque presque tout vient de Platon, tout est pythique, apollinien, tout a à voir avec les déesses mères. Mais on ne gaspille pas sa semence. Aussi l'importance de la bonne musique. Pas celle des empuses ni de Néron. Apollonios de Tyane au préfet de police de Néron : "J'ai plus d'estime que vous pour votre empereur : vous l'estimez quand il chante, moi je l'estime quand il ne chante pas."

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Epicurisme et stoïcisme

16 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

diogenosJ'ai beaucoup soutenu le stoïcisme contre l'épicurisme - car je n'aime pas le côté "secte religieuse à l'écart du monde". Mais, c'est une thèse de l'historienne Mme Renée Koch-Piettre et pas seulement d'elle, l'église chrétienne, comme grand entreprise révolutionnaire de transformation du monde, s'est inspirée des deux écoles. Aux épicuriens elle emprunte la notion d'église avec ses rituels (que n'avaient pas les stoïciens), aux stoïciens la vision des hommes comme organes d'un corps universel. L'Eglise est une volonté d'étendre l'épicurisme aux dimensions du stoïcisme, c'est à dire à l'ensemble de la société, tout comme si l'on veut l'Islam est une tentative d'étendre les règles exigeantes et totalisantes du judaïsme - initialement réservées au "peuple élu" - à l'univers entier.

 

Saint Paul a grandi à Tarse en Cilicie, grand centre d'étude à la fois du stoïcisme et de l'épicurisme. Sa très bonne connaissance de ces écoles se vérifie quand il discute avec l'Aréopage d'Athènes dans les Actes des Apôtres.

 

Peut-être avons nous donc besoin des deux logiques, stoïcienne et épicurienne...

 

Pourquoi est-ce que je vous raconte cela ? Parce que je vois apparaître dans les milieux ésotériques actuellement (milieux petits bourgeois ou populaires assez invisibles des écrans officiels et pourtant il s'y joue des choses importantes sur le plan humain pour qui sait voir par delà les mots, "rien de ce qui est humain ne saurait m'être étranger", humani nihil a me alienum puto), des logiques épicuriennes : des chaînes d' "amis" se créent, sur la base de douleurs personnelles, d'envies d'aider et d'aimer.

 

Après un rude coup subi fin décembre, j'ai été dans la position de Kant dialoguant avec le mage Swedenborg dans un échange avec une jeune médium. Je voudrais d'ailleurs travailler avec le photographe Guillaume Poli, qui fut mon complice sur l'Abkhazie, sur l'univers de cette femme. J'entrevois à travers elle ces chaînes d'amitiés néo-épicuriennes (mais paradoxalement moins ecclésiales, plus libres et libertaires que l'épicurisme originel) entre gens seuls qui ont besoin de se sentir en symbiose avec des forces universelles. Tout cela mérite beaucoup de respect car ces gens brisent l'égoïsme de notre époque, ils cassent l'instinct de destruction, eux qui ont le sens du don et de la responsabilité pour autrui. Moi qui suis fidèle au Christ de Pasolini tout en étant rationaliste et athée, je suis dans leur camp, sans hésitation, contre les arrivistes, les obsédés de l'égo, les pilleurs et pilleuses, les trouillards de tout poil.

 

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Arrêt sur image

30 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Comme je l'ai déjà indiqué à propos de ma collaboration avec le photographe Guillaume Poli, l'arrêt sur image est devenu une nécessité existentielle, éthique, 100_0344.JPGet politique de notre époque, comme le 100_0315.JPGralentissement du rythme de vie, le choix des chemins les plus longs, le refus de l'utilitarisme, bref tout ce qui était constitutif, autrefois, du mysticisme.  

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Tristesse de notre époque : Voltaire chez les Circassiens...

26 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes, #Abkhazie

maruiz.jpgJe lisais il y a peu un texte de Voltaire amusant qui attribue l'invention des vaccins aux Circassiens. Texte de pure ironie voltairienne, mais qui possède peut-être un fond de vérité. J'ai demandé à une amie turque si l'on en débat en Abkhazie (pays circassien comme quelques autres). Elle me répond ce matin qu'elle a "parlé avec un auteur abkhaze venu de la Turquie" qui lui a dit  "qu’il avait eu un petit conflit avec un journal turc qui avait publié, il y a des années, la nouvelle de l’invention du vaccin contre la petite-vérole, inspirée du texte de Voltaire" Elle m'informe qu'après une petite recherche sur Google elle tombe "sur des informations ou des commentaires en turc (qui sont semblables les uns des autres)". "Je vois que les Circassiens, quelques Tcherkesses, sont irrités par le texte de Voltaire" note-t-elle, "Surtout de cette histoire de la vente des filles pour les harems. D’après eux, cela découle d’un point de vue orientaliste. Ils disent que même si les circassiens étaient pauvres, ils faisaient de l’agriculture, élevaient des animaux, etc pour survivre."

 

Voilà une réponse qui m'a déçu. Voilà des gens qui ne comprennent rien à l'ironie voltairienne. Et je ne leur ferais pas lire Nietzsche.Toute la tristesse de notre époque est dans cette réaction obtuse aux grands auteurs. On se drape dans l'honneur national ou le particularisme "humilié", on ne s'intéresse pas à l'humour. Que les auteurs du passé n'aient pas cherché "spécialement" à abaisser les Circassiens à partir d'un point de vue "orientaliste" (quel anachronisme : l'orientalisme n'a étouffé nos universités qu'au XIXe siècle, ont était loin de cela à l'époque de Voltaire), mais qu'à travers leurs anecdotes ils cherchent à ramener aussi bien les Caucasiens que les Français et l'humanité de tous les peuples à leur juste mesure, ils n'y songent même pas. Ces gens se prennent trop au sérieux dans leurs postures plaintives et ratent toute profondeur historique. Et qu'est-ce qui leur a communiqué ce vice là ? Les sciences humaines européennes du dernier quart du XXe siècle dont l'idéologie s'est déversée sur eux et sur le monde entier pour en éradiquer l'intelligence, le style et l'humour...

 

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Pour la peine voilà le texte complet de Voltaire (pour la partie qui concerne les Circassiens) :

 

" LETTRE XI. (1)
 
 
Sur l’insertion de la petite-vérole. (2)
 
 
         On dit doucement dans l’Europe chrétienne que les Anglais sont des fous et des enragés : des fous, parce qu’ils donnent la petite-vérole à leurs enfants pour les empêcher de l’avoir ; des enragés, parce qu’ils communiquent de gaieté de cœur à ces enfants une maladie certaine et affreuse, dans la vue de prévenir un mal incertain. Les Anglais, de leur côté, disent : Les autres Européans sont des lâches et des dénaturés : ils sont lâches, en ce qu’ils craignent de faire un peu de mal à leurs enfants ; dénaturés, en ce qu’ils les exposent à mourir un jour de la petite-vérole. Pour juger laquelle des deux nations a raison, voici l’histoire de cette fameuse insertion dont on parle en France avec tant d’effroi.
 
         Les femmes de Circassie sont, de temps immémorial, dans l’usage de donner la petite-vérole à leurs enfants même à l’âge de six mois, en leur faisant une incision au bras, et en insérant dans cette incision une pustule qu’elles ont soigneusement enlevée du corps d’un autre enfant. Cette pustule fait, dans le bras où elle est insinuée, l’effet du levain dans un morceau de pâte ; elle y fermente, et répand dans la masse du sang les qualités dont elle est empreinte. Les boutons de l’enfant à qui l’on a donné cette petite-vérole artificielle servent à porter la même maladie à d’autres. C’est une circulation presque continuelle en Circassie, et quand malheureusement il n’y a point de petite-vérole dans le pays, on est aussi embarrassé qu’on l’est ailleurs dans une mauvaise année.
 
         Ce qui introduit en Circassie cette coutume, qui paraît si étrange à d’autres peuples, est pourtant une cause commune à tous les peuples de la terre, c’est la tendresse maternelle et l’intérêt. Les Circassiens sont pauvres, et leurs filles sont belles ; aussi ce sont elles dont ils font le plus de trafic. Ils fournissent de beautés les harems du grand-seigneur, du sophi de Perse, et de ceux qui sont assez riches pour acheter et pour entretenir cette marchandise précieuse. Ils élèvent ces filles en tout bien et en tout honneur à caresser les hommes, à former des danses pleines de lasciveté et de mollesse, à rallumer, par tous les artifices les plus voluptueux, le goût des maîtres très dédaigneux à qui elles sont destinées. Ces pauvres créatures répètent tous les jours leur leçon avec leur mère, comme nos petites filles répètent leur catéchisme sans y rien comprendre. Or il arrivait souvent qu’un père et une mère, après avoir bien pris des peines pour donner une bonne éducation à leurs enfants, se voyaient tout d’un coup frustrés de leur espérance. La petite-vérole se mettait dans la famille, une fille en mourait, une autre perdait un œil, une troisième relevait avec un gros nez ; et les pauvres gens étaient ruinés sans ressource. Souvent même, quand la petite-vérole devenait épidémique, le commerce était interrompu pour plusieurs années ; ce qui causait une notable diminution dans les sérails de Perse et de Turquie.
 
         Une nation commerçante est toujours fort alerte sur ses intérêts, et ne néglige rien des connaissances qui peuvent être utiles à son négoce. Les Circassiens s’aperçurent que sur mille personnes il s’en trouvait à peine une seule qui fût attaquée deux fois d’une petite-vérole bien complète ; qu’à la vérité on essuie quelquefois trois ou quatre petites-véroles légères, mais jamais deux qui soient décidées et dangereuses ; qu’en un mot jamais on n’a véritablement cette maladie deux fois en sa vie. Ils remarquèrent encore que quand les petites-véroles sont très bénignes, et que leur éruption ne trouve à percer qu’une peau délicate et fine, elles ne laissent aucune impression sur le visage. De ces observations naturelles, ils conclurent que, si un enfant de six mois ou d’un an avait une petite-vérole bénigne, il n’en mourrait pas, il n’en serait pas marqué, et serait quitte de cette maladie pour le reste de ses jours. Il restait donc, pour conserver la vie et la beauté de leurs enfants, de leur donner la petite-vérole de bonne heure ; c’est ce que l’on fit en insérant dans le corps d’un enfant un bouton que l’on prit de la petite-vérole la plus complète, et en même temps la plus favorable qu’on pût trouver. L’expérience ne pouvait pas manquer de réussir. Les Turcs, qui sont gens sensés, adoptèrent bientôt après cette coutume, et aujourd’hui il n’y a point de bacha dans Constantinople qui ne donne la petite-vérole à son fils et à sa fille en les faisant sevrer.
 
         Quelques gens prétendent que les Circassiens prirent autrefois cette coutume des Arabes ; mais nous laissons ce point d’histoire à éclaircir par quelques bénédictins, qui ne manquera pas de composer là-dessus plusieurs volumes in-folio avec les preuves. Tout ce que j’ai à dire sur cette matière, c’est que dans le commencement du règne de George 1er, madame de Wortley-Montague, une des femmes d’Angleterre qui ont le plus d’esprit et le plus de force dans l’esprit (3), étant avec son mari en ambassade à Constantinople, s’avisa de donner sans scrupule la petite-vérole à un enfant dont elle était accouchée en ce pays. Son chapelain eut beau lui dire que cette expérience n’était pas chrétienne, et ne pouvait réussir que chez des infidèles, le fils de madame Wortley s’en trouva à merveille. Cette dame, de retour à Londres, fit part de son expérience à la princesse de Galle, qui est aujourd’hui reine ; il faut avouer que, titres et couronnes à part, cette princesse est née pour encourager tous les arts et pour faire un bien aux hommes ; c’est un philosophe aimable sur le trône ; elle n’a jamais perdu ni une occasion de s’instruire, ni une occasion d’exercer sa générosité. C’est elle qui, ayant entendu dire qu’une fille de Milton vivait encore, et vivait dans la misère, lui  envoya sur-le-champ un présent considérable ; c’est elle qui protège le savant P. Courayer (4) ; c’est elle qui daigna être la médiatrice entre le docteur Clarke et M. Leibnitz (5). Dès qu’elle eut entendu parler de l’inoculation ou insertion de la petite-vérole, elle en fit faire l’épreuve sur quatre criminels condamnés à mort, à qui elle sauva doublement la vie ; car non-seulement elle les tira de la potence, mais à la faveur de cette petite-vérole artificielle, elle prévint la naturelle, qu’ils auraient probablement eue, et dont ils seraient morts peut-être dans un âge plus avancé. La princesse, assurée de l’utilité de cette épreuve, fit inoculer ses enfants : l’Angleterre suivit son exemple, et depuis ce temps, dix mille enfants de famille au moins doivent ainsi la vie à la reine et à madame Wortley-Montague, et autant de filles leur beauté.
 
         Sur cent personnes dans le monde, soixante au moins ont la petite-vérole ; de ces soixante, dix en meurent dans les années les plus favorables, et dix en conservent pour toujours de fâcheux restes. Voilà donc la cinquième partie des hommes que cette maladie tue ou enlaidit sûrement. De tous ceux qui sont inoculés en Turquie ou en Angleterre, aucun ne meurt, s’il n’est infirme et condamné à mort d’ailleurs ;"

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Sur Chateaubriand et Voltaire

23 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

vall-e-d-ossau.jpgBrève interview de Frédéric Delorca qui sera publiée dans le numéro de décembre de la Gazette philosophique de mon vît, petit journal littéraire publié à Laruns.

 

"M. Delorca, on vous a vu récemment défendre la lecture de Chateaubriand, puis celle de Voltaire, où voulez vous en venir exactement avec ces suggestions de lecture ?

 

- Il faut s'intéresser aux frères ennemis. Je ne dirais pas avec Bourdieu que Bakhounine a la vérité de Marx et Marx celle de Bakhounine, mais il faut lire ensemble les opposés, souvent d'ailleurs pour décourvrir qu'ils ne sont pas si opposés que cela comme les couples qui s'adorent et se détestent. Chateaubriand et Voltaire (le premier ayant construit son oeuvre contre le second) sont tous les deux de grands encyclopédistes - ce qui n'était pas le cas d'écrivains avant eux comme Montaigne, Pascal ou Corneille qui étaient avant tout formés par Plutarque et les classiques gréco-latins. Voltaire et Chateaubriand sont parfaitement au courant de leur époque, et peuvent parler de ce qui se passe dans les contrées les plus reculées aussi bien  que des dernières découvertes scientifiques. On dira que l'ampleur des découvertes du moment le leur imposait, mais cette explication ne me convainc qu'à moitié. Ce qui me frappe surtout chez l'un comme chez l'autre c'est la profondeur de leur vision et leur capacité à en faire un système, avec un style très particulier à chaque fois, et très "enveloppant", qui vous prend au piège de leur toile, et dont on ne peut pas rendre compte par de brèves citations ou des extraits (en ce sens les internautes se trompent quand ils se limitent à des morceaux choisis, c'est le mouvement de livres entiers qui doit vous emporter*). On comprend que ces visions (qui ne se réduisent pas à des stratégies rhétoriques) aient envoûté chacune deux générations.

 

- Tout de même, l'un est l'adversaire de la religion, l'autre le partisan de sa restauration.

 

- L'un est l'homme de la grande remise à plat, par l'ironie. On va ressortir le de dérisoire, l'ubuesque, retrouver dans l'humain le "singe de son idéal" comme disait Goethe. L'autre veut réhabiliter le coeur, la foi du charbonnier, tout ce qui relève de la sensibilité (et c'est une entreprise très subtile, qui n'a rien à voir avec de la mièvrerie, même si le risque existe toujours). La grandeur du geste absurde de celui qui s'avance désarmé avec un petit crucifix en bois devant la horde des guerriers bardés de lances. Mais ce sont deux mouvements complémentaires et nécessaires. La remise à plat n'a qu'un temps. Et la remise à l'honneur des coeurs n'est pas nécessairement la remise en scelle des cardinaux et des évêques - qui ont plus d'une fois voué Chateaubriand aux Gémonies. L'enjeu du romantisme est ailleurs, il a à voir avec le mysticisme, comme à sa suite la philosophie nietzschéenne et l'heideggerianisme.

 

- Mais Nietzsche dédie le "Gai savoir" à Voltaire....

 

- Oui, parce qu'il sait bien que le mysticisme - l'intérêt pour le chemin, pour un autre rapport au temps, à la chose, au silence et à la solitude - passe par une critique profonde de la religiosité - qui est avant tout un rapport grégaire à l'autre et une façon stupide de neutraliser les questions". Nietzsche n'est pas loin du mysticisme même s'il ne l'assume pas, et on peut se demander si les partisans des Lumières, à leur manière aussi, ne le sont pas, comme on finit par le voir aux heures les plus sombres de la Terreur. Toute sortie "par le haut" de la médiocrité passe peut-être par le mysticisme, qui est cependant aussi une façon d'abîmer l'humain, de l'anéantir dans "le bas"... "

 

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* voir à ce sujet cette remarque de Chateaubriand contre les historiens de son époque dans "Des études historiques" p. 115

 "On trouve aujourd'hui beaucoup d'hommes qui savent écrire une cinquantaine de pages et quelquefois un 
tome (pas trop gros) d'une manière fort distinguée; mais des hommes capables de composer et de coordonner
un ouvrage étendu, d'embrasser un système, de le soutenir avec art et intérêt
pendant le cours de plusieurs volumes, il y en a très-peu :
cela demande une force de judiciaire, une longueur d'haleine,
une abondance de diction, une faculté d'application, qui diminuent
tous les jours. La brochure et l'article du journal semblent être devenus la
mesure et la borne de notre esprit. "
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