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"Vaincre Macron" du chrétien communiste Bernard Friot
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Il existe une détermination apocalyptique du sens de l'histoire, mais on ne peut en déduire qu'il faille s'abandonner à la contemplation passive des complots antéchristiques pour, au sein des élites, réduire l'humanité en esclavage (qui ne sont qu'une partie des complots des forces des Ténèbres menés à tous les niveaux contre l'humain, et dont nous sommes complices par nos vices et nos aveuglements) : le devoir de charité nous impose de continuer, humblement, à tenter d'aider la société dans laquelle nous vivons et oeuvrer à son organisation pour limiter les effets désastreux (aliénants) de l'exploitation économique et morale. C'est pourquoi on ne peut pas négliger l'analyse économique pour s'en tenir à une posture purement moralisatrice, même si la morale est aussi nécessaire et non entièrement réductible à l'économie.
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Et donc, à titre personnel, même si j'ai dépassé le clivage droite gauche, je continue d'évoquer de temps en temps la réflexion sur la transformation sociale que j'avais menée dans mon livre (ma brochure) "Programme pour une gauche française décomplexée" (paru il y a quatorze ans au Temps des cerises, et republié depuis) et continue à dialoguer avec la pensée marxiste, comme je l'ai fait il y a peu à propos du "chrétien révolutionnaire" communiste Loïc Chaigneau. Je veux aujourd'hui parler d'un autre chrétien communiste, ex prof de sociologie à Paris X-Nanterre, membre du PCF, Bernard Friot, et plus précisément de son livre publié en 2017 "Vaincre Macron".
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L'intérêt premier de ce livre, dont je trouve le titre un peu réducteur, est de rappeler que le travail doit appartenir aux travailleurs. Par là ceux-ci peuvent s'approprier le pouvoir social sur le monde et sur eux-mêmes, ce qui est une façon de poser la question sociale en des termes diamétralement opposés aux théories de la régulation et au misérabilisme du discours en faveur du revenu universel garanti que même Soros soutient en vue d'imposer un gouvernement mondial (mais c'est la même chose pour ceux qui soutiennent le projet au niveau national). Comment prétendre encore sauver le pouvoir du travailleur sur le fruit du travail quand la religion actuelle de l'intelligence artificielle menace de supprimer tout travail humain ? Voilà une question qui vient immédiatement à l'esprit et l'on peut se demander si l'espoir communiste de réappropriation du travail ne procède pas d'une volonté chimérique de repousser une apocalypse déjà largement commencée dans le processus du Great Reset du Forum de Davos, mais c'est un point que nous ne pourrons aborder qu'après avoir détaillé plus en détail les thèses du "Vaincre Macron".
Le point important du livre de Friot est qu'il part de l'existant, et notamment de l'héritage communiste qui existe en France à travers la grande conquête que fut la création de la Sécurité sociale sous la houlette du PCF en 1946 (une expérience que j'avais évoquée dans mon livre sur la résistante communiste Denise Albert), un héritage que la culture bourgeoise mainstream déforme, mais qui au départ était conçue pour permettre aux salariés de contrôler directement la redistribution au titre de l'assurance maladie et des retraites d'un tiers du fruit de leur travail prélevé sous forme de cotisations obligatoires. Friot fait un récit brillant et synthétique de cette conquête sociale qui ne doit rien contrairement à ce que prétend l'histoire officielle à une harmonie préétablie gaullo-communiste.
L'autre conquête de nature communiste quoique moins directement liée à l'exercice formel du pouvoir politique par le PCF c'est la définition du salaire comme attaché à une qualification, donc à une participation au procès de production, une valeur propre de l'individu dans son emploi et même au delà et non pas à la valeur de la force de travail, salaire attribué à vie indépendamment de sa part dans la valorisation du capital (que ce soit pour un médecin à qui la sécurité sociale fournit une rémunération après même la fin de son activité professionnelle, par répartition de la part de richesse socialisée, pour un fonctionnaire à travers son statut).
Le salariat n'a donc pas été seulement une prison pour la classe ouvrière comme l'a prétendu par exemple Castel, mais par les revendications syndicales (spécialement de la CGT au XXe siècle), qui ont abouti à la définition du patron comme employeur (astreint aux obligations du code du travail), il a abouti à une sorte de front commun des salariés, ouvriers et cadres confondus a pu se créer (p. 44), ce qui explique que le capitalisme aujourd'hui s'acharne à détruire le salariat pour le remplacer par la sous-traitance et le travail indépendant comme au XIXe siècle.
Il y a donc eu une mise en place d'une sortie du capitalisme déjà présente. Par exemple avec la fonctionnarisation des soignants (même libéraux) qui inaugure les "prémices d'une production communiste de la santé".
Le problème avec le néo-libéralisme, nous dit Friot, c'est moins le déplacement de la répartition de la valeur au bénéfice du capital, mais celui du contrôle accru de la bourgeoisie sur la production. Face à cela il ne faut pas demander une meilleure répartition de la richesse mais une meilleure valorisation du producteur. La caisse d'amortissement de la dette sociale est une machine à payer des intérêts aux créanciers. Le gel des cotisations remet en selle les régimes complémentaires aux coûts de gestion bien plus onéreux que le régime général de sécurité sociale. L'indemnisation des chômeurs au pro rata des cotisation brise la logique d'un salaire à la qualification personnelle à vie hors du cadre de l'emploi, de même que l'indexation (en 1986) des retraites sur les prix et non sur les salaires pour ne plus en faire un salaire continué, le projet de Macron de transformer la retraite en récupération des cotisations versées, l'alignement du salaire sur la performance etc. Le RMI est une "aide aux pauvres" dont le concept se substitue à celui de salaire.
Pour contrer cette réaction Bernard Friot propose un combat pour un statut économique des personnes non négociable et inscrit dans la constitution ainsi que pour la propriété d'usage de l'outil de travail par le travailleur (qui choisira les stratégies, les investissements, les financements) et pour un recentrage complet de la démocratie autour du travail (au point qu'il n'y aurait plus d'impôts mais uniquement des prélèvements de l'entreprise que l'Etat tirait le financement de ses services publics et du salaire à vie, et les banques seraient remplacées par des caisses d'investissements gérées par les travailleurs, ce qui prolongerait le geste de collectivisation inauguré par la Sécurité sociale de 1946 au delà du seul domaine de la santé).
Je trouve le travail de Friot très utile pour éclairer le sens des mots des luttes sociales à la lumière de leur histoire réelle, en se désintoxiquant du lexique bourgeois médiatique. Il souligne aussi l'importance de réfléchir à la souveraineté du travailleur entendu au sens large (amener ses enfants à l'école c'est un travail), une souveraineté-dignité qui se retrouve tout d'abord dans les mots (refuser de parler de "dépenses de santé" en lieu et place de "travail de soin médical", refuser la "victimisation" du pauvre, la simple demande de rééquilibrage des répartitions de richesse etc). Mais il me semble que son discours est plus spirituel (il a failli devenir prêtre voyez la vidéo ci-dessous) que marxiste en ce sens que sa revendication vise principalement à l'inscription dans le droit d'un statut du travailleur libéré des caractéristiques de l'emploi et de sa participation à la valorisation du capital. C'est un marxisme réformiste et non de rupture, très axé sur le juridisme, qui pense changer les choses en changeant la loi. L'apport chrétien "dé-virilise" ici un peu le marxisme. Et je ne suis pas étonné que Friot avoue sans s'en repentir avoir adhéré aux sottises de l' "eurocommunisme" dans les années 1970.
C'est à divers égards une dévaluation du marxisme (même s'il en réhabilite l'utilité pour la réflexion sur la praxis quotidienne des gens), qui, en retour, dévalue aussi le christianisme, parce qu'il laisse entendre en filigrane qu'on contribue à la venue du Royaume de Dieu en oeuvrant à l'émancipation du travail du cadre capitaliste, ce qui est une façon de dire que le Royaume pourrait n'être "que ça". Or rappeler que l'Evangile ne cesse de parler du "travail" et de la justice (mais n'oublions pas que la justice de Dieu n'est pas celle des hommes... voyez les ouvriers de la 11ème heure...) est utile, penser la charité (au sens le plus fort du terme) à ce niveau l'est aussi, mais rabattre le christianisme sur cette dimension (ce fut une tentation très forte chez les chrétiens de gauche dans les années 1970) n'est pas seulement blasphématoire et suicidaire pour les âmes individuelles : cela conduit aussi à désarmer les peuples dans le combat titanesque qui s'annonce contre le globalisme luciférien avançant aujourd'hui sous le drapeau de la pseudo-pandémie. Le travail de Bernard Friot est donc à prendre pour le moins avec des pincettes...
Loïc Chaigneau et le dialogue marxisme-christianisme
Ma conversion et mon intérêt maintenant pour la sémiologie apocalyptique ne me font pas dédaigner complètement mes apprentissages antérieurs en philosophie et en sociologie. Il y a une raison profonde à cela. Un chrétien doit placer la Révélation scripturale au dessus des spéculations humaines, et donc aussi de la raison humaine, tout en laissant également une place à l'action de l'Esprit saint dans sa vie quotidienne pour l'éclairer. Mais ce principe ne saurait faire regarder comme vaine toute rationalité. Ce serait là céder à une facilité qu'apprécient les charismatiques mais qui peut faire verser dans un obscurantisme dangereux. Le Livre de la Sagesse dans l'Ancien Testament, la désignation de Jésus comme Logos dans l'Evangile de Jean, le fait que Saint Paul se soit donné la peine d'argumenter devant l'Aréopage d'Athènes sont une preuve que cette fonction rationnelle introduite par Dieu en l'homme n'est pas supposée être éradiquée, même s'il convient de fortement l'endiguer et d'empêcher sa fétichisation orgueilleuse.
L'histoire du christianisme occidental est celle de la difficile localisation de la place légitime de la raison, avec des poussées en sa faveur (dans la scolastique, dans le classicisme de Bossuet, dans le christianisme libéral français - quoique ce fût avec une coloration romantique très sulfureuse, comme pour les théologies de la Libération au siècle suivant) et des retours vers l'intuition charismatique en réaction (le mysticisme du XVII ème siècle, la charge de Léon Bloy contre les dominicains et contre le christianisme de salon à la fin du XIX ème siècle etc).
Un enjeu important de cette place à donner à la rationalité est de savoir quel poids il faut accorder aux lois de l'économie, car dans cette thématique se glisse toute la problématique de la pauvreté matérielle et culturelle, et celle du juste salaire qui est très importante déjà dans le Nouveau Testament (mais aussi dans l'Ancien), ce qui signifie qu'elle l'est aussi pour Dieu, ce que les chrétiens bourgeois évidemment évitent de prendre en considération en se contentant de diaboliser le communisme et les mouvements révolutionnaires. Si l'on est purement charismatique, on se borne à mener une action spontanée inspirée au service des pauvres comme l'a fait Savonarole à Florence avec tous les égarements apocalyptiques que cela a entraîné (car aucune inspiration n'est à 100 % exempte d'influence démoniaques). Si l'on laisse une place à la raison, il faut entretenir une forme de dialogue avec les sciences sociales athées (marxisme, bourdieusisme etc), sans se laisser prendre au piège de leurs présupposés antéchristiques mais en conservant seulement ce qui dans leur méthode d'analyse relève d'un exercice de la raison et d'une défense du bien commun conformes aux lois divines.
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Dans le cadre de ce "maintien du dialogue", j'ai été intéressé par les prises de position du jeune Loïc Chaigneau, ancien professeur de philosophie de lycée, et membre du Parti communiste français, marxiste "classique", qui peut m'être sympathique à la fois parce qu'il défend une position réellement conforme aux intérêts des classes populaires françaises (refus du pass vaccinal anti-Covid, refus des mythes écologistes, défense de la démocratie directe et de la sortie de l'Union européenne), et parce qu'il adhère aussi dans le même mouvement au christianisme révolutionnaire.
Il faudrait prendre du temps pour discuter des thèmes qu'il traite dans ses vidéos et dans le cadre de son "Institut Homme Total". Je me contenterai simplement pour l'heure de brèves observations. Lorsqu'il instruit le procès du bourdieusisme ou du spinozo-bourdieusisme dans cette vidéo contre le salaire universel recommandé par Frédéric Lordon, il relance le vieux débat entre idéalisme et matérialisme dialectique, en reléguant Bourdieu clairement dans le premier camp (Bourdieu étant pour lui réduit à sa composante wébérienne), là où Marx permettrait de penser une praxis des classes populaires, beaucoup plus fondamentale et efficiente, par delà le jeu des catégorisations. Il s'agit là d'un procès ancien fait à Bourdieu qui néglige le fait que celui-ci entendait synthétiser à la fois Weber-Durkheim et Marx dans un structuralisme à la fois linguistique et pratique, pour intégrer en quelque sorte toutes les interactions ou inter-implications pourrait-on dire entre la structure et la superstructure. Bourdieu prétendait laisser toujours une place à la praxis, contrairement à ce que laisse entendre Loïc Chaigneau.
On peut penser qu'il le faisait insuffisamment parce qu'il laissait une place excessive au constructivisme néo-kantien qui réduit la réalité sociale à des représentations. C'est ce que j'ai développé il y a plus de dix ans maintenant dans mon article sur Bourdieu et Chomsky ici. Loïc Chaigneau combat cette dérive qu'il qualifie de "contre-révolutionnaire" au nom d'une philosophie de l'histoire (que l'on peut qualifier d'eschatologique) qui restitue à la praxis sociale son autonomie indépendamment du langage. La révolution devrait être pensée à partir de cette praxis seule, et à partir des contradictions systémiques qu'elle révèle. Je ne sais pas trop ce que cela peut signifier concrètement. Ce que je sais c'est que cette analyse du sens de l'histoire ne peut pas reposer sur un matérialisme dialectique, puisque la matière par elle-même ne pense pas. Sauf à la considérer sous l'angle du travail et la praxis le partenariat entre Dieu et l'âme humaine (l'idée promue par le Nouveau Testament que Jésus partage le joug avec ses disciples), dans la définition concrète au niveau du travail d'un horizon social nouveau. C'est peut-être ce que Loïc Chaigneau désigne quand il fait référence dans une autre de ses vidéos au fait que le Royaume de Dieu est à la fois à venir et toujours déjà. Mais cela pose un problème premièrement à l'égard du marxisme : car si c'est de la présence de Dieu qu'il s'agit, il n'est plus question ici d'une matière qui se donne à elle-même ses propres loi, et pourquoi devrait-on étudier les lois qui régissent les facteurs de production, si l'issue historique peut dépendre du lien privilégié de l'âme à Dieu, ou au diable d'ailleurs (comme on le voit souvent avec l'émergence des leaders providentiels ou démoniaques dans l'histoire des peuples) ? Le deuxième problème est à l'égard du christianisme : concevoir le Royaume de Dieu comme simplement un horizon d'émancipation sociale, c'est, comme Joaquim de Flore, intercaler un possible millénarisme avant la fin définitive des temps (ce que je retrouve aussi dans les prophéties catholiques sur le Grand Monarque). Mais intercaler des millénarismes, des sortes d'Age d'Or de Saturne, qui retardent la fin dernière, c'est possiblement désarmer les croyants qui sont censés veiller spirituellement, et au contraire les endormir sous un règne antéchristique (car George Soros et Bill Gates peuvent très facilement vous pondre un Grand Monarque ou une République communiste égalitaire dont ils tireront les fils en vous disant : voici le Royaume de Dieu sur Terre). Et c'est aussi ré-introduire la possibilité d'un temps cyclique chère au paganisme et à l'hindouïsme (et à sa synthèse New Age), dans lequel les apocalypses ne seraient que des événements périodiques sans que la regénérescence complète du monde matériel et spirituel ne soit vraiment envisageable.
Si, comme le laisse entendre Loïc Chaigneau la révolution n'est pas seulement affaire de déterminations (ou de volonté divine) mais aussi de volonté humaine (de participation de nos âmes), ce qui est effectivement conforme à l'image du partage du joug dans l'Evangile que je citais plus haut, alors on peut penser aussi que l'Apocalypse finale ne peut être le fruit que d'une volonté conjointe de Dieu, des incroyants et des croyants. La somme des trois étant ce qui aboutit à la révélation de l'Antéchrist et au retour de Jésus. Mais si le Royaume est pensé en des termes économicistes marxistes sous la catégorie de la fin de l'exploitation (ou de la fin du néo-fascisme capitaliste actuel), je crois qu'on ne fera que retarder cette Apocalypse, et donc retarder la venue de ce que doit être réellement le Royaume de Dieu, un Royaume dont l'économie n'est qu'une partie et non pas le centre.
NB : actualisation 2023 : Une vidéo de fin 2022 fait remarquer que Loïc Chaigneau naguère se présentait comme un coach en PNL et développement personnelle, on voit bien les risques de se dire "hérétique" sur le plan spirituel, en toute bonne conscience
Haine de l'humanité, emprisonnement des corps, et un mot de la Chouette du président
Les manifestations se multiplient contre le passe sanitaire. Ce n'est pas une garantie du fait que les autorités vont reculer, loin de là (tant qu'elles ont le soutien d'une moitié de la population, voire du tiers, qui sont hypnotisés, elles peuvent continuer d'enfoncer le clou) mais c'est un bon baromètre de la psychologie des gens et de leur capacité à se battre pour leur dignité. On a constaté cela aussi en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne, ou dans un pays très martyrisé par le fascisme "sanitaire" : l'Australie. Heureusement les gens ne sont pas encore complètement vaincus.
Je me faisais ce matin la réflexion que les satanistes qui administrent nos nations pour le compte des grands pouvoirs financiers globalistes et des forces spirituelles qui les gouvernent jouaient sur une corde très facile à actionner : la haine de l'humanité. Tout le thème de l'écologie enseigné à nos enfants depuis l'école primaire à nos enfants s'inscrit dans cette haine, et l'on sait maintenant que ce vaccin soi-disant destiné à "sauver des vies" est en réalité le fruit des recherches de dépopulationnistes comme Bill Gates qui ont inscrit la réduction du nombre d'êtres humains dans le marbre de monuments comme les Georgia Guidestones et dans le conditionnement des séries hollywoodiennes.
Il est très facile de cultiver la haine de l'humanité, parce que n'importe qui parmi les êtres humains peut se rendre compte que l'humanité est quelque chose de mal fichu. On peut aimer certains êtres humains à titre individuel, à la rigueur certains groupes. Mais aimer l'humanité globalement est chose presque impossible. On essaie de l'aimer quand on est religieux parce que c'est l'oeuvre d'un Créateur qui nous commande de l'aimer, ou, quand on est athée, en vertu d'un projet pour la rendre meilleure (c'était un peu ma démarche avant ma conversion). Autrement dit : l'amour pour l'humanité devient un outil d'action, plus qu'un sentiment spontané.
Les religions abrahamiques nous disent que Dieu a placé l'humanité au centre de l'univers et de son projet, en en faisant la seule espèce animale capable, tout en sachant que son existence est possible, et qu'il existe des lois morales, d'ignorer cela délibérément en commettant le mal parfois même de la façon la plus atroce. C'est ce que l'on appelle la liberté. Et parce que l'homme est le seul animal libre, il est la créature la plus précieuse dont la conversion (l'acceptation de Dieu et de ses lois) devient l'enjeu même du sens de l'histoire de tout l'univers.
Personnellement j'adhère à cette idée depuis que j'ai dû admettre l'existence du monde invisible et comprendre comment tout cela "marchait", mais je dois dire que, du point de vue de mon intelligence très limitée, je trouve assez étrange que Dieu ait accordé ce privilège "cosmique" à des animaux si pitoyables. Il suffit de nous regarder. Même d'un point de vue esthétique. Nous appartenons à la famille des primates, qui est sans doute une des moins élégantes du règne des mammifères. Si nous n'avions le vêtement pour dissimuler notre laideur la plupart d'entre nous serions réellement affligeants. Et cela est d'ailleurs dû à une certaine dérive démocratique. Ma compagne me faisait remarquer il y a peu : "Regarde les femmes dans la rue. Pratiquement aucun n'a la moindre classe. Aucune ne fait l'effort de se tenir droit. Elles n'ont aucune allure dans leurs démarches. Les hommes non plus d'ailleurs, la plupart marchent en canard. A cela s'ajoute la négligence vestimentaire. On dirait qu'ils ont tous capitulé devant la médiocrité".
Je dis "démocratique" au sens péjoratif du terme, sans perdre de vue que certaines "démocraties" ou "démocratures" "populaires", qui n'ont pas perdu le sens d'une certaine utopie arrivent à mieux limiter que nous les dégâts esthétiques. Je pense à Cuba où, paraît-il, la tradition de l'apprentissage de la danse classique introduite par les Soviétiques dans l'île a contribué à maintenir chez les femmes un sens du port du buste perdu en Occident, et il paraît aussi que là bas les hommes arrivent à préserver quelque chose de leur apparence...
Bref il est aisé de ne pas aimer l'humanité ne serait-ce que sur le plan physique, d'autant plus que celle-ci renonce à prendre soin d'elle-même (et à se soigner moralement, le physique étant en partie ici le reflet du mental). Et donc il est facile aux nihilistes de jouer sur ce désamour voire sur cette haine, pour pousser les pions de leurs plans destructeurs, car, du coup, beaucoup de gens mêmes s'ils pressentent que leurs dirigeants jouent contre eux, renonceront à résister du seul fait qu'ils conçoivent qu'il y a quelque chose d'au fond légitime dans ce complot pour leur destruction, et, de ce fait, ils préfèreront fuir dans des univers virtuels dans lesquels justement le Microsoft de Bill Gates et ses sorciers de service (voyez l'affaire du casque Hololens en plein premier confinement) veulent les enfermer...
Je ne développerai pas ici la politique du corps qu'on trouve dans la matrice actuelle et qui avait été déjà entrevue par ce "vieux dégueulasse" de Foucault, comme dit un de mes correspondants (vieux possédé en réalité, ce sont des démons contre des démons). C'est un mélange étrange de poursuite de l'idéal des Grecs païens et des Perses zoroastriens du corps parfait et de mépris pour les corps réels, le premier nourrissant le second. En tout cas on voit bien que le "biopouvoir" va s'acharner là-dessus désormais. Mais on peut espérer que la persécution des corps (les entraves à la liberté d'aller et venir notamment) contribuera à libérer les âmes. Les Juifs racontent qu'en 1812, un de leurs sages, en Russie, le Baal HaTanya (Rabbi Shneur ben Baroukh Zalman de Liadi) avait pris parti pour le Tsar contre Napoléon (alors que beaucoup de Juifs considéraient la France issue de la Révolution comme une Nouvelle Jérusalem) en disant que si les tsars tenaient les corps captifs, au moins ils n'emprisonnaient pas les âmes, comme risquait de le faire l'esprit moderne républicain français (il y a d'ailleurs une histoire rocambolesque sur la manière dont ce sage échappa à Napoléon qui recherchait ses ongles et ses cheveux pour lui jeter des sorts).
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On peut espérer que plus on cherchera à emprisonner les corps, plus on donnera les moyens aux âmes de s'élever.
Je termine d'un mot avec le débat intéressant qu'a déclenché la chouette arborée par le locataire de l'Elysée sur TikTok la semaine dernière. On a parlé à juste titre du Bohemian Grove. La chouette de Minerve revient souvent dans les créations à connotation maçonnique comme les vidéos que faisait l'auteur de l'habillage sonore du logo de Canal+ (cf ici) ou les sacs à main de Kate Spade (cf ici), et le fameux " Do you think the last paragraph violates the owl/minerva rule ?" dans les mails fuités d'Hillary Clinton en 2011.
En plus la chouette d'E.Macron a une tête en pyramide inversée comme dans The Boy in the Bubble...
Nous ne sommes pas en de bonnes mains...
Le Covid et le déclin du courant chomskyen
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Je regardais tantôt sur YouTube le débat Chouard/Bricmont. Celui-ci défend la dictature, notamment en partie parce qu'il a été lui-même malade du SRAS-Cov-2, et parce qu'il croit beaucoup (trop) en la validité de la technoscience actuelle et en l'indépendance des structures étatiques à l'égard du capitalisme (de l'OMS à la Chine). Chouard avait selon moi l'avantage, même si Bricmont a raison de combattre certaines dérives des anti-vaccins. La manière qu'a ce dernier de demander le musèlement de la dissidence fait penser au ralliement de Chomsky à Biden sur la question du climat. Cette mouvance est en train de perdre la force critique qui était la sienne au moment de la guerre du Kosovo et de la guerre d'Irak.
Cela montre les limites d'une approche purement ou étroitement rationaliste des problèmes de notre temps. Ce qui ne signifie pas pour autant, bien sûr, qu'il faille verser dans des positionnements purement "inspirés", chamaniques etc.
Définir une position qui équilibre raison et inspiration est difficile. Je travaille un peu, depuis quelques mois, sur le catholicisme libéral français des années 1830-1840 (Lamennais, Lacordaire, Montalembert, Ozanam), pour voir comment ce courant géra sur un mode créatif le problème de l'héritage antéchristique de la Révolution française. Cela ne nous aidera pas forcément à nous positionner à l'égard des aspects antéchristiques de la "gouvernance mondiale" actuelle (qui prolonge à maints égards une certaine trajectoire de 1789), mais il est toujours bon de voir comment les générations antérieures (et celle-là fut très brillante) ont réfléchi à des problèmes qui avaient des points de congruence (sur les questions de la rationalité, du progrès, de l'autoritarisme, de la justice sociale etc) avec les nôtres.
La chute de Michel Foucault (mon article en anglais paru aux Etats-Unis)
Pour l'infirmation de mes lecteurs, je signale la parution dans l'e-magazine chrétien américain Culture Wars (mai 2021) de mon article (en anglais) qui tire toutes les conséquences des révélations récentes de Guy Sorman sur le fait que le philosophe français "post-structuraliste" Michel Foucault en 1969, maître à penser international depuis 50 ans, exploitait la misère économique des enfants tunisiens en leur imposant des rapports sexuels nocturnes dans des cimetières. En voici le début ci-dessous :
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The Fall of Michel Foucault
Last month, March 2021, during an interview on France TV-France 51 channel, philosopher Michel Foucault’s former friend and “right wing” columnist Guy Sorman (who’s 77 years old now), declared:
I think it is important to know when an author was or wasn’t a bastard (“salaud”). And when we learn that he was a bastard – just like Celine and Morand – we still can read his works. I’m not asking to burn Celine’s or Paul Morand’s books, but I believe it is important to know when an author was a terrible person. I’m talking about Foucault. What Foucault did with kids in Tunisia (in 1969) – and I saw it and I blame myself for not having denounced it at the time – drives me, not only to reject Foucault’s work, but to look back at it in a different way. It’s not about “cancel culture” like in the US, but we have to look at culture with a double sight. These things were completely despicable – with young children! – not to mention the problem of consent. They [the children] were not white, not even French. This is extremely ugly morally stuff.” Mainstream British Newspaper The Sunday Times2 was even more specific on the subject after interviewing Sorman: “Young children were running after Foucault saying ‘what about me? take me, take me’ he recalled … They were eight, nine, or ten years old. He was throwing money at them and would say ‘let’s meet at 10pm at the usual place.’ He would make love there on the gravestones with young boys. The question of consent wasn’t even raised.”
This news, coming a few days after his very anti-Christian book (mainly aimed at the early Fathers of the Catholic Church) Confessions of the Flesh: The History of Sexuality, Volume 4, published in an English translation, had the effect of a bombshell. Many French speaking mainstream media in France like Yahoo!3, weekly Le Point,4 French TV CNews,5 etc., in the Maghreb like Courrier de l’Atlas6, but also various media in different languages from Middle-Eastern Al-Bawaba7 to Argentinian Pagina128 spread the news.
Although most media outlets commented on the fact that the matter of the consent of those abused children was never raised and on the silence of the journalist who witnessed the facts in Tunisia 52 years ago, none emphasized the Satanic nature of these sexual orgies performed on tombs, something which connects to demonic realms and shows the real deadly face of the so-called “liberation sexuelle” whose most prominent 20th century prophet was Foucault.
As a matter of fact, from the French public perspective, this was just one more nail in Michel Foucault’s coffin. Foucault used to enjoy an unparalleled reputation in French intellectual left wing circles (which means in the vast majority of intellectual milieux) in the 1970s, just after the “revolution” of 1968, as a brilliant advocate of the “liberation des moeurs” (sex liberation) attacking Christianity, but also psychoanalysis and other forms of State or institutional repression of individual desire. But that tide had already begun to ebb at the end of the 1980s. When I was myself a student at the prestigious Institut d’Etudes Politiques de Paris (“Sciences Po”) and the Paris-Sorbonne University (from 1989 to 1991), most scholars commented on Luc Ferry’s book La Pensée 68, published in 1985.9 Professor Ferry, a proponent of neo-Kantian secular humanism and typical member of the elite, who would later become the minister of public education under Jacques Chirac at the time of the Iraqi war, rightly pointed out (with his co-author Alain Renault) that all the intellectual post-1968 trends rooted in structural linguistics like Louis Althusser’s Marxism, Pierre Bourdieu’s sociology, Jacques Derrida’s deconstructivism, Jacques Lacan’s psychoanalysis or Gilles Deleuze’s and Michel Foucault’s versions of Nietzscheanism dangerously undermined the notion of free will and moral responsibility which was an essential part of the thought of figures like Saint Augustin and René Descartes.
During the course of the 1990s, Foucault lost his influence at philosophy departments in French universities, which became more and more interested in analytical philosophy imported from English speaking countries, Foucault being considered less a philosopher and more like a historian of social institutions and their relation to the body. Paradoxically, Foucault’s second wave of success in France in the first decade of the 21st century came more as a boomerang effect from the USA through two kinds of strongholds: gender studies and LGBT lobbying on the one hand and health care sociology on the other.
Even after losing his reputation as a “real philosopher,” Foucault remained a kind of icon in the gay community as a heroic fighter for the rights of minorities. Activist writers like his former companion Daniel Defert (who sold Foucault’s archives to the Franch national library for 3.8 million euros (4.5 million dollars) in 2014 on the 30th anniversary of his death after selling part of his library for 350,000 dollars to Yale university 10 or like Didier Eribon11 who published his biography in 1989 and was a columnist in prestigious liberal media outlets like L’Observateur, Le Monde, Libération, Les Inrockuptibles, tried to preserve the cult of Foucault amongst their bourgeois (“bobo”) readers making him indispensable for the gay cause in general and in particular for the gender studies that popped up in the 2000s and 2010s, which used Foucault as a deconstructivist tool against the legacy of patriarchy.
This influence of Foucault declined from what it had been in in the 1970s, because no one could seriously believe any more that social reality was the mere product of “discourse,” as the structuralists had claimed. But there were other reasons for the decline of his reputation. Fallout from the Sokal hoax12 after 1996 combined with the development of neurosciences and evolutionary psychology studies in the 2000s challenged the cultural hegemony of all post-structuralist thinkers,13 while the prestige of human science universities declined.
The legacy of Foucault might have survived in the ghettoes of gay rights and gender studies if another stronghold for Foucauldism hadn’t emerged around the same time, namely, the field of biopolitics and biopower that Foucault had developed as the last part of his oeuvre after 1976. As the corporate global power of Big Pharma became more and more visible after the first SARS and H1N1 pandemics, multiple controversies arose concerning the side effects of chemical medication in all fields from psychology to oncology, and exposed the grasp of medical technostructures on the public long before the outbreak of Covid19. SUITE DE L'ARTICLE ICI AVEC LE RESTE DU NUMERO DE MAI POUR 4 DOLLARS
Le CERN toujours aussi occultiste
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Continuons de suivre les remises de prix annuelles du prix "Collide International" qui octroient des résidences d'artistes subventionnées par le Centre européen de recherche nucléaire. En 2018, le prix était revenu à une créatrice britannique de jeu de tarot, auteure d'une exposition en hommage à un projet de contact extraterrestre nazi qui aujourd'hui poursuit des expériences de voyages astraux extra-corporels avec la Galerie Serpentine de Londres ; en 2019 à une autre auteure de jeu de tarot, hollandaise cette fois. Le mois dernier, 16 février, on apprenait que le nouveau lauréat (parmi 564 projets soumis) était le projet Black Quantum Futurism (BQF) de Philadelphie (Etats-Unis) de Camae Ayewa et Rasheedah Phillips.
«Le projet, explique le site du CERN, cherche à comprendre comment la physique quantique peut influencer la façon dont les gens pensent, expérimentent et mesurent le temps dans la réalité quotidienne, en explorant les possibilités qu'offre la physique quantique au-delà des limites des notions traditionnelles et linéaires du temps», expliquent les artistes. «Grâce à ce projet, nous nous connecterons avec des scientifiques basés au CERN pour en savoir plus sur leurs recherches sur le temps en physique - en particulier en étudiant les expériences menées sur la symétrie CPT, les recherches des scientifiques du CERN sur les théories quantiques de la gravité et d'autres phénomènes de physique quantique puisqu'il s'agit d'enquêtes sur le temps. »
Par delà ce verbiage, retenons que Camae Ayewa est une musicienne qui pratique ce qu'elle appelle le "rap de sorcière" ("witch rap") incantatoire et écrit de la poésie sur les "ossements fétiches".
Rasheedah Phillips, juriste, militante féministe, investie dans "l'afro-futurisme" à Philadelphie, développe des théories sur les temps subjectifs cycliques par les personnes de couleur aux Etats-Unis, leur utilisation des objets du quotidien pour voyager dans le temps (une thématique très utilisée à Hollywood, notamment dans des films ésotériques qui faisaient référence à Trump), leur projection dans une société apocalyptique.
Vous ne le croiriez pas peut-être, mais cette troisième remise de prix du CERN a elle aussi ... un rapport avec le jeu de tarots ! Sur le site de l'Institut d'art contemporain (ICA) de l'université de Pennsylvanie le 28 septembre 2016 on pouvait lire : "Rejoignez l'ICA pour une soirée de musique et de performance de Black Quantum Futurism ( Rasheedah Phillips + Moor Mother) avec des lectures de Metropolarity, des paysages sonores de Mind Over Matter Music Over Mind, de la musique de l'ensemble de jazz Irreversible Enanglements et des tirages de tarot gratuits avec des prophétesses. Servez vous pour obtenir gratuitement des cartes de tarot de Black Quantum Futurism à emporter et une affiche sérigraphiée à emporter avec un graphique BQF pour un changement d'espace-temps à faire soi-même. BQF installera également un stand Oral Future, avec une enquête sur le temps et la mémoire."
Oui, Black Quantum Futurism a son propre jeu de tarot pour y faire parler des entités occultes ! Les diseuses de bonne aventure vous offraient une lecture sur ses cartes à la soirée organisée par l'université pennsylvanienne en 2018 (ben voyons...)
A bien y réfléchir personne ne devrait s'en étonner quand on sait que cette mouvance veut réhabiliter la soi-disant spiritualité ancestrale noire (vaudou, santeria, c'est à dire la sorcellerie) contre les religions monothéistes abrahamiques (christianisme, judaïque) qui ont une conception linéaire de la temporalité et de l'histoire. Une fois de plus le CERN choisit le domaine antéchristique de l'invocation des esprits ancestraux pour anticiper l'avenir...
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"Les droits de l'homme contre le peuple" de Jean-Louis Harouel
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Je lisais hier "Les droits de l'homme contre le peuple", de Jean-Louis Harouel, professeur émérite de Panthéon Assas (un livre court et profond, publié en 2016, dont je vous conseille la lecture pendant la fêtes car il se lit très vite et très bien). Je suis loin d'être d'accord avec tout ce qui est dit. Notamment je pense que le livre surestime le "péril musulman" (même si, c'est vrai, il ne faut pas sousestimer la gravité de menaces que font peser sur notre civilisation des projets comme ceux des Frères Musulmans, trop creuser le fossé entre immigrés musulmans et autochtones chrétiens est une erreur dangereuse). Mais il nourrit une réflexion très intéressante sur les dangers de l'idéologie des droits de l'homme comme nouvelle forme de stalinisme. Il montre sur le plan philosophique que cette idéologie, comme toutes les doctrines de gauche (y compris le marxisme), s'enracine à la fois dans la Gnose (cette hérésie chrétienne qui divinise l'humanité) et dans le millénarisme (une philosophie de l'histoire qui veut préparer ici bas, notamment par la lutte contre les inégalités, le règne terrestre de mille ans du Christ), deux courants synthétisés par les prophéties de Joachim de Flore. C'est donc largement là du christianisme dévoyé qui ne retient du message messianique que l'amour et pas la justice, et qui, en ouvrant la possibilité d'un paradis terrestre dans l'avenir légitime l'amoralité, puisqu'on peut étouffer son prochain aujourd'hui au nom de ce futur Bien rédempteur qu'on se prépare à faire advenir.
Sur le plan juridique, ajoute Harouel, le droit-de-l'hommisme a connu un glissement en se transformant d'une idéologie de résistance à l'oppression étatique (ce qu'était déjà le christianisme sous l'Ancien régime), en une doctrine de lutte contre les discriminations. En empruntant cette voie, estime l'auteur, les droits de l'homme introduisent l'amour dans le droit, puisqu'il faut accorder toutes sortes de privilèges au ressortissant de la minorité au nom de l'amour qu'on lui doit (là où le christianisme, fidèle en cela au judaïsme de l'Ancien Testament situait seulement l'amour au niveau de la morale individuelle, tout en légitimant le système punitif légal nécessaire à la sauvegarde de la société). Cet amour obligatoire se nourrit en réalité d'une haine de soi-même, affirme Harouel, et, pour cette raison, porte en germe un suicide collectif de l'Occident. Et cette introduction de l'amour dans le droit, qui s'apparente à l'augustinisme de l'époque carolingienne (la volonté de l'Etat d'assumer une fonction spirituelle de rédemption des âmes, ce qui fait des ministres et des hauts fonctionnaires des prêtres) s'illustrerait notamment dans l'arrêt GISTI du Conseil d'Etat du 8 décembre 1978 imposant le regroupement familial des immigrés en France et non à l'étranger.
Un tel amour obligatoire du migrant va avec une indifférenciation totale de tous les êtres humains pris comme une abstraction (sans identité culturelle, sans genre etc), l'identité culturelle n'étant acceptée et valorisée que lorsqu'elle émane du minoritaire, lorsque celui-ci l'invoque à l'appui d'une revendication juridique qui lui permettra d'arracher quelques prébendes.
La thèse du professeur Harouel comporte beaucoup de biais inhérents à la pensée conservatrice qu'on est habitué de trouver dans beaucoup de pays riches. Je l'ai dit plus haut, elle force un peu le trait sur le péril musulman. Et elle exagère le thème de la "vertueuse civilisation européenne sommée de se suicider", en omettant que cette civilisation continue à commettre des crimes épouvantables (les politiques de changements de régimes au Proche Orient, la course insensée aux armements y compris dans l'espace, l'encerclement militaire de l'Eurasie, l'exploitation odieuse des matières premières dans les pays du Sud, le soutien à des régimes qui empêchent toute émancipation des peuples), crimes dont on ne peut rendre coupables les seuls banquiers de Wall Street (aujourd'hui ce sont les bons électeurs conservateurs partisans de Donald Trump qui ne lèvent pas le petit doigt pour permettre au peuple vénézuélien de respirer). De même la thèse est outrancière quand elle ne voit plus dans les droits de l'homme qu'une machine à détruire la culture européenne au profit des minorités comme si elle n'avait pas aussi conservé sa vocation à préserver (dans l'héritage du christianisme) l'individu face au pouvoir de l'arbitraire.
Cependant le livre de JL Hérouel a le mérite de montrer ce qu'une certaine élite cosmopolite (mondialiste), avec des gens - qu'il se garde bien de nommer car sa visée est plus philosophique que sociologique, mais c'est bien d'eux qu'il s'agit - comme Rockefeller, Rothschild et Soros, mais aussi les 30 % d'idiots utiles (bobos urbains) qui les soutiennent, veulent effectivement faire avec l'idéologie des droits de l'homme (et ils y parviennent largement au terme d'un patient travail de confiscation des médias, et des pouvoirs publics, notamment des instances judiciaires comme la cour européenne des droits de l'homme). C'est effectivement une entreprise de liquidation à grande échelle, profondément mortifère, et cynique, à laquelle se livre ce système au nom d'un idéal d'amour totalement dévoyé (on a déjà évoqué d'ailleurs toutes ces chansons, tous ces films, marqués par la sorcellerie et l'oeil d'Horus qui nous servent l'amour à toutes les sauces et nous imposent maintenant le confinement, le masque, la vaccination, le traçage, le transhumanisme, la haine de soi puissance dix et le "together at home/together as one" le plus totalitaire et destructeur qui soit au nom de cet "amour" antéchristique). Grâce à ce livre on comprend bien les origines spirituelles de la terrible gangrène universelle que nous subissons aujourd'hui.
On comprend aussi, au passage, un point auquel je songe depuis des années : que le christianisme ne peut pas être une doctrine politique, sauf une doctrine de résistance à l'oppression gouvernementale (la résistance à César). Les politiciens qui veulent vous vendre un programme inspiré par Jésus sont donc à fuir. De l'Etat (nécessairement voué à un contrôle partiel par Satan), on peut seulement attendre que, tout en assumant vaille que vaille son devoir de protection et de redistribution à l'égard de tous, il édicte des lois modérées sous le contrôle d'un peuple qui, par la prière et par l'intervention divine, se donne les moyens de le contraindre à se limiter dans son pouvoir de nuisance.
Le Da Vinci Code et l'androgynie
Si un jour l'envie vous prend de mieux comprendre certains facteurs occultes de l'histoire du monde et de ses développements contemporains, je vous conseille de jeter un oeil à ce long texte en plusieurs parties de la prédicatrice américaine Barbara Aho (en anglais, il faudrait que quelqu'un le traduise en français un jour) qui s'employait il y a quinze ans à "remettre sur leurs pieds" divers mensonges du best seller de Dan Brown "Da Vinci Code". Tout n'est pas exact dans cet exposé (ne serait-ce que sur le plan factuel), mais c'est très intéressant : sur la tribu de Dan, les Mérovingiens, les Templiers, les Jésuites, les Rothschild, la couronne britannique et le Vatican ça décape.
Très modestement je vais me contenter aujourd'hui de vous présenter ici ce que dit dans cette vidéo postée hier (21 mai) en anglais un youtubeur ("Transapocalypse Now") à propos du film de Ron Howard (de 2006) avec Tom Hanks, Audrey Totou et Jean Reno tiré du roman de Dan Brown. Il s'y trouve des clés de compréhension importantes de l'ingénierie sociale actuelle.
Au delà de la simple thèse "hétérodoxe" selon laquelle Jésus et Marie-Madeleine auraient été à l'origine d'une lignée royale secrète gardée par les Mérovingiens et les Templiers, le film renvoie surtout au principe alchimique (au fondement des plus hauts degrés de la franc-maçonnerie actuelle) de la divinité androgyne - c'est ce que représentent Jésus et Madeleine - source de libération pour l'humanité.
Robert Langdon, professeur de symbologie, dès les premières images du film esquisse une poignée de main maçonnique et il fera le même signe à la fin du film, quand il aura découvert le secret, ce qui montre bien dans le cadre de quelle "initiation" le film se situe. Sur le feuillet qu'il ouvre (minute 1'40 de la vidéo) s'affiche le symbole de Saturne, familier de l'illuminisme contemporain, puis le dieu égyptien Horus nourri par Isis. Horus est une figure androgyne qui réunit Isis et Osiris. Une encyclopédie de la franc-maçonnerie d'Albert Mackey de 1916, explique le youtubeur, décrit Horus comme l'hypoténuse du triangle rectangle dont les côtés sont formés par Isis et Osiris. Horus mélange les principes masculin et féminin, une combinaison qui se retrouve dans la svastika hindoue (qui à travers le groupe de Thulé inspira les nazis) et dans les deux triangles, l'un pointé vers le haut, l'autre pointé vers le bas, qu'on retrouve dans l'étoile de David (l'hexagramme, symbole occultiste dans la sorcellerie médiévale que l'on retrouve d'ailleurs dans les églises anciennes) et dans l'équerre et le compas de la maçonnerie. Howard les met en scène dans l'architecture du Louvre (minute 4'28 de a vidéo).
Le film montre aussi l'homme de Vitruve dans le cadavre maculé de sang (minute 4'35) aussi représenté par Léonard de Vinci dans une esquisse célèbre. Le youtubeur nous en montre une utilisation récente par le chanteur sataniste Marilyn Manson. On voit comme cet homme se trouve placé par la tradition occultiste au centre d'un X qui comme l'hexagramme représente l'Adam androgyne originel de la kabbale, Adam Kadmon dans lequel se réalise la divinité (luciférienne) de l'homme.

Le youtubeur explique ensuite que la pentagramme dessiné sur le professeur assassiné (joué par Jean-Pierre Marielle récemment décédé récemment qui jouait le rôle d'un franc-maçon dans "Mon oncle" inspiré de Maupassant et l'était probablement) est aussi le symbole de la réunion du masculin et du féminin. Howard dans le film, par la bouche de Tom Hanks le présente comme le symbole de Vénus - parce que le divin féminin doit conduire à l'androgynisme. Le plan suivant montre Mona Lisa et l'on explique que la gauche est féminine, la droite masculine dans le pythagorisme, et chacun sait en effet que la Joconde est androgyne, représentant deux personnages en un.
Le film insiste sur le tableau "La Cène" de Léonard de Vinci. Non seulement Madeleine est à la droite de Jésus, et le professeur de symbologie souligne "remarquez comme Jésus et Marie-Madeleine paraissent soudés par la hanche". Cela renvoie à l'androgyne bicéphale de l'alchimie (minute 9'37).

Et c'est Sophie (jouée par Audrey Tautou), la Sophia des Gnostiques qui se révèlera être la descendante de cet androgyne. Cette lignée est représentée par le rose-ligne (le méridien de Paris qui passe par Saint Sulpice qui a eu son début d'incendie juste avant Notre Dame cette année).
Le Youtubeur affirme (au vu de ses épaules et de sa pomme d'Adam) que la fille du réalisateur du film Ron Howard, Bryce Dallas Howard, née en 1981 (qui avait donc 25 lors de la sortie du film), qui a joué dan Jurassic World et La Couleur des Sentiments, serait un transgenre qui a suivi en cela l'initiation de son père.
Jessica Chastain et Bruce Dallas Howard sont souvent assimilées l'une à l'autre. Selon le Youtubeur cela procèderait d'une mise en scène de com pour montrer que l'androgynie peut se dupliquer comme dans une lignée. On ne peut peut-être pas le suivre jusque là.
Mais la vidéo a le mérite de rappeler que l'androgynie est fondamentale dans l'ésotérisme de la franc maçonnerie et le rôle de certains films dans la préparation du public au programme d'unité alchimique à l'arrière plan de tout cela.
Le youtubeur conclut par une référence à la nomination de Wonder Woman par l'ONU comme ambassadeur de l' "empowerment" des femmes. Wonder Woman est la déesse Diane dit-il. Dans la BD Wonder Woman est Diana Prince, et donc certaines spéculations peuvent relier tout cela au culte de Diane au fondement de l'antique sorcellerie (voir "Le Sabbat des Sorcières" de Ginzburg) voire au Baphomet comme le fait le Youtubeur mais là encore on est sur un terrain glissant...
Notons qu'Audrey Tautou est une figure importante de l'androgynie. Dans son exposition Superfacial elle porte une moustache. "Elle quitte plus, sa coupe à la garçonne, qui lui donne des airs de coco Chanel et affirme son physique androgyne" notait le Journal des Femmes 7 juillet 2016. Le magazine Elle relevait qu'elle avait le même "charme androgyne" qu'Audrey Hepburn. Il ne lui reste plus qu'à faire le même signe que celle-ci (voir photo ici à droite).
Pour mémoire nous avons en France de nombreux occultistes qui banalisent le culte du Baphomet, dont Anton Parks un ancien employé du rayon musique du Virgin Mégastore de Paris, adepte de la sorcellerie (il a avoué sa dette à la médium toulousaine Anna Zu'u en 2014) et du culte de la déesse-mère (donc de Lilith) qui a besoin d'une casquette pour se protéger des visions qu'il reçoit depuis ses 14 ans : il canalise des informations sur Sumer, l'Atlantide et les extra-terrestres et prétend que le Baphomet serait une déesse égyptienne heureusement importée en Europe par les Templiers.
