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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Aphrodite's Tortoise, le voile féminin en Grèce

2 Août 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

Je me réjouis de voir ce blog continuer à attirer des lecteurs alors même que nous sommes censés nous trouver en période estivale.

 

Je lisais hier Aphrodite's Tortoise : The Veiled Woman Of Ancient Greece de Lloyd Llewellyn-Jones. Décidément d'excellents livres anglosaxon gagneraient à être traduits en Français. Il s'agit d'un ouvrage universitaire magnifique qui analyse sous toutes les coutures les usages que les femmes grecques faisaient de leur voile ans l'Antiquité et les significations sociales que cela revêtait.

 

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On y apprend notamment que le voile dans la période archaïque est un attribut de la noblesse qui va ensuite se démocratiser pour toucher les classes inférieures. Il est même possible qu’il ait concerné les esclaves (sur les représentations, les différences vestimentaires entre esclaves et femmes libres ne sont jamais visibles, seules les occupations les distinguent). Le tegidion, voile du visage, apparaît au IVème siècle en même temps que les statues d’Aphrodite nue et au moment où la présence de la femme dans l’espace public (mais toujours dans une logique patriarcale comme représentante de la famille de l’homme) est de plus en plus attestée. Dans un monde où, comme dans la culture musulmane (à laquelle le livre fait beaucoup référence), les univers entre hommes et femmes sont strictement séparés (ce qui ne veut pas dire que les femmes sont recluses puisqu’elles font beaucoup de choses entre elles), le voile devient un moyen pour les femmes d’être présentes dans l’univers extérieur des hommes tout en en étant symboliquement absente. A noter que l’aidos (équivalent de la qaida arabe) impose des normes de regard et de comportement aussi très sévères aux hommes.

 

Après cette lecture, je voudrais trouver des ouvrages sur la place des femmes dans les cultures celtiques et germaniques, car il est certain que celle-ci a influencé beaucoup la culture occidentale. J'ai donc commandé "Sans peur et sans vergogne : De l'honneur et des femmes aux premiers temps mérovingiens" de Nira Pancer. Je vous en reparlerai si le livre mérite le détour.

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Un mot de Voltaire

30 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #XVIIIe siècle - Auteurs et personnalités

"Qui n'a pas l'esprit de son âge

De son âge a tout le malheur"

 

(Voltaire cité par Schopenhauer)

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Graine d'élite

29 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Discussion avec une diplômée de l'Institut d'Etudes Politiques d'Aix (2002) avant hier :

 

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Moi - "L'Abkhazie est un Etat autoproclamé du Caucase qui a été ravagé par une guerre en 1992.

Elle - C'est une conséquence de l'éclatement de la Yougoslavie ?

Moi - Non, c'est dans le Caucase.

Elle - Et ce n'est pas lié à l'éclatement de la Yougoslavie ?

Moi - Ben non, la Yougoslavie c'est dans les Balkans"

 

Elle m'a parlé de la Russie : "Je rêve de m'y rendre. La Russie, c'est une race à part entière. Vous voyez, déjà le fait qu'ils se soient séparés de l'Eglise catholique, c'est bien le signe qu'ils étaient différents.

Moi - Ils n'ont pas trop eu le choix, puisqu'ils ont été évangélisés par les Grecs. Ce ne sont pas les Russes qui ont provoqué le schisme avec Rome. Ce sont les Grecs qui se sont séparés bien avant que les Russes ne soient convertis au christianisme.

Elle - Mais les Grecs sont catholiques pas orthodoxes ! euh... ah oui, non, vous avez raison."

 

Au chapitre sociologie ce fut un petit peu mieux : "Ah vous êtes sociologue ? Vous êtes individualiste ou holiste ? Moi j'ai été terriblement émue à la mort de Bourdieu. Bon, je ne l'ai jamais lu parce que quand même c'est indigeste à lire. Mais j'ai quand même été très émue."

 

Moi "- Vous avez déjà entendu parler de Noam Chomsky ?

Elle - Non, c'est qui ?"

 

Pourtant la fille se disait rationaliste, et prétend préparer l'écriture d'un livre. Vous allez me dire que ce n'est banal : dans le monde actuel tout le monde prépare un livre, estime être à même d'avoir un grade supérieur partout où il est, n'aime pas trop regarder en face ses limites. C'est la règle du jeu social... Pour que ça marche, il suffit juste d'éviter de causer avec des gens qui savent trop de choses, des gens rasoirs. C'est la règle du jeu...

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odium humani generis

29 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

penan.gifUn certain Caleb Irri écrit à propos des théories de la décroissance : "je ne peux me satisfaire d’une théorie qui frustre les désirs et les espoirs d’un monde meilleur, sans lesquels il est vain de vouloir perpétuer l’espèce humaine". L'article ne dit par ailleurs à peu près rien sauf "d'accord il ne faut pas trop exploiter la nature, mais on peut bien arriver à continuer à produire sans surexploiter, abolissons l'argent", et donc j'en déconseille la lecture, mais ce qui m'intéresse c'est la phrase que je viens de citer sur la perpétuation de l'espèce humaine. Voilà au moins un auteur qui dit tout haut ce que l'extrême gauche pense tout bas : l'humanité peut disparaître si elle n'a pas les moyens de réaliser ses utopies. Ca a un côté polpotiste, et cela porte surtout la marque d'un nihilisme profond, d'une haine de la vie, dont je n'avais jusque là jamais remarqué la violence - mais que Nietzsche, lui, avait identifiée dans les utopismes de son époque, quoique lui-même en ait parfois partagé certains traits. L'humanité ne mérite pas de vivre et de se reproduire s'il n'y a pas d'utopie dans son horizon ? Tiens donc ! Veut-on dire par là que l'animal humain est nécessairement inadapté au monde où il vit ? que son évolution darwinienne aurait échoué de sorte que l'humain ne peut plus vivre que dans l'attente angoissée de son propre dépassement ? Quand je vois mon fils grandir j'aurais plutôt le sentiment inverse. Il est extrêmement grave de proférer ce genre d'accusation. Veut-on dire que les trois quarts de l'humanité qui n'ont aucune utopie politique concrète et les neuf dixièmes (voire plus) des humains qui nous ont précédés sont des erreurs de la nature ? On accuse souvent les écologistes conservateurs de détester, au fond, l'humanité et de ne voir en elle qu'un parasite d'une Nature idéalisée. Mais on peut en dire autant des anti-écolos utopistes qui conditionnent leur sympathie pour l'humanité à son adhésion à leurs projets politiques fumeux. Il est au moins un domaine dans lequel l'humain excelle (et notamment ceux des humains qui prétendent expliquer aux autres ce qu'il faut croire et ce qu'il faut pensée) : c'est dans la haine globale de sa propre espèce...

 

 

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Interview de Denise Albert

26 Juillet 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Interviews-reportages vidéos réalisés par FD

Voici l'extrait d'une interview que j'ai réalisée avec deux camarades en Seine-Saint-Denis en décembre dernier de Denise Albert, ancienne résistante FTP. J'essaie de faire un petit bouquin à partir de cette interview.

 

 

 

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