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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

La biographie de Nadia Murad

5 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Aide aux femmes yezidies, #Le monde autour de nous, #Lectures

Bien sûr je ne détourne pas le regard de ce qui se passe à Gaza, ni des sites qui dénoncent le conditionnement idéologique (même si certains vont un peu trop loin, comme Le Grand Soir à propos d'Astérix - je n'approuve pas du tout ce qu'il en dit). Mais on ne peut se concentrer seulement sur cette tragédie contre laquelle on se sent bien impuissant. Il y a d'autres sujets d'intérêt aussi, comme cette histoire d'élus de la NUPES devenus relais du Qatar (c'est le Canard Enchaîné qui a révélé l'affaire).

Je lisais par exemple hier "The Last One" (en version française "Pour que je sois la dernière") de la prix Nobel de la Paix yézidie irakienne Nadia Murad.

Il est toujours mieux que la vie d'un personnage soit raconté par un écrivain, mais il faut ici reconnaître que le "nègre" comme on dit en littérature (ou peut-être la "négresse" si c'est une femme ?) auteur probable du livre a fait un travail remarquable pur pousser cette femme symbole du génocide commis par Daech en 2014 raconte par le menu son histoire. Ayant moi-même écrit des biographies de gens ordinaires, je sais par expérience qu'il est difficile de faire raconter le passé, de faire émerger des anecdotes pertinentes, des images qui font mouche. Les personnes qu'on questionne peinent à trouver intéressant ce qui leur est arrivé, c'est un travail de maïeutique très compliqué. Dans le cas de Nadia Murad, c'est réussi.

Personnellement je ne cherchais pas spécialement à connaître les horreurs qu'elle a subies entre les mains de Daech. C'est un sujet que je connais par coeur (voyez mes autres billets sur les Yézidis sur ce blog). Mais je voulais comprendre la vie de cette communauté, de ses rapports avec les Arabes, les Kurdes etc, avant 2014. Près d'un tiers du livre de la Prix Nobel est consacré à cela et c'est réellement limpide.

Et cependant j'avoue qu'affectivement je peine à entrer dans ce monde là. Peut-être est-ce un effet du début de ma vieillesse - mais je reconnais que je ne suis jamais vraiment entré non plus dans l'univers mental des Serbes, des Abkhazes, ni d'aucun des peuples qui ont été mis sur mon chemin ; je me suis contenté de parler avec bienveillance de leur histoire. Le monde de cette fille de paysan née dans les années 1990, onzième de sa fratrie, ses petites joies et peines quand elle va planter des oignons avec ses frères et soeurs à Kocho ou fêter le Nouvel An à l'arrière du pick up familial sur la montagne de Sinjar est trop éloigné du mien puisque je puisse vraiment comprendre ses rêves ou ses colères. Je peux seulement imaginer ce que c'est que d'évoquer cela comme on parle d'un objet précieux sauvagement brisé.

Sur le plan plus "géopolitique" on entrevoit en tout cas le regard que cette minorité a pu poser sur l'occupant américain (un soldat yankee lui a offert une bague), ce qui illustre peut-être le regard qu'on posé toutes les minorités instrumentalisées par l'empire occidental par le passé (les Hmongs au Vietnam, les Albanais dans les Balkans etc). Et l'on comprend mieux le processus d'enfermement des voisins sunnites dans l'islamisme radical quand les Kurdes prenaient le pouvoir dans la plaine de Ninive. Engrenage des injustices qui ouvre le cycle interminable des vengeances... Hélas notre regard sur les injustices est toujours très sélectif, partout, et en suscite toujours de nouvelles...

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A propos d'un documentaire féministe sur les Yézidies

1 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Aide aux femmes yezidies, #Les rapports hommes-femmes, #Colonialisme-impérialisme, #Proche-Orient, #La gauche, #Débats chez les "résistants", #George Soros

Mylène Sauloy est une journaliste apparemment fascinée par les femmes combattantes kurdes, un peu comme la protégée de Bernard Henry Lévy, Caroline Fourest (dont j'ai critiqué le film "Soeur d'armes" ici), au point qu'elle leur a consacré une bande dessinée. Elle a livré en 2022 un reportage diffusé sur Arte qui fait le point sur la situation des Yézidis.

Le reportage commence par des images du programme "boxing sisters" un programme de réhabilitation psychologique mené par "The Lotus Flower" dans un centre au nord de l'Irak. C'est un programme qui a été inventé par Cathy Brown, boxeuse professionnelle britannique à la retraite et thérapeute cognitivo-comportementale certifiée. L'association a été fondée par Taban Shoresh, la fille d'un intellectuel kurde qui a failli être enterrée vivante sous Saddam Hussein dans les années 1980. "Toutes les encadrantes sont yézidies" dans le centre, dit le reportage. Les femmes yézidies y participent, nous dit-on, malgré le refus des hommes. On soupçonne une inspiration bouddhiste ou New Age derrière le logo, mais on n'en saura pas plus. L'association dit être financée par le "Prism the Gift Fund" dont la présidente a été nominée comme conseillère anthropique de l'année 2022 des Awards du Cercle Magique de la prospérité urbaine... Il faudrait faire un peu de journalisme d'investigation pour savoir ce que recouvrent ces termes...

Puis on nous parle de "Rosa", 19 ans, qui retrouve sa famille dans un village après huit ans aux mains de Daech (tout comme sa soeur cadette). Elle ne sait plus parler kurde. Elle a été achetée par un homme de Tel-Afar cinquantenaire grand-père, revendue à un Libanais qui meurt rapidement. Puis elle erre entre Syrie et Irak. On nous montre la visite du "chef de la tribu" chez la jeune fille. La grand mère a aussi été captive pendant 10 mois. Le petit cousin capturé à 2 ans a été racheté pour 7 000 dollars au bout de 4 ans. Une vingtaine de membres de sa famille sont toujours portés disparus.

On nous montre le rituel de purification au sanctuaire de Lalish qui semble avoir été adapté ad hoc pour les femmes violées. Le rituel est effectué par une femme qui semble faire une invocation à la "source blanche" (min. 5'50). "Ce sont les religieux qui ont sauvé (les femmes violées rejetées par leurs familles) en proposant cette cérémonie" dit la présentatrice (mais en réalité on va voir que le reportage n'est pas spécialement orienté en faveur des forces religieuses de cette communauté, au contraire). On nous parle rapidement de cette religion qui leur a valu d'être accusés de vénérer le diable "par un Islam rigoriste", dit la commentatrice (personnellement je ne vois pas où est le rigorisme à refuser le paganisme, en d'autre temps on aurait seulement dit "orthodoxe"... quant à l'accusation de vénérer le diable, elle n'a pas grand chose à voir avec l' "islam rigoriste"). "Tout ce qu'on demande c'est la libération de nos captifs" dit la jeune fille qui se pose ainsi en porte-parole autoproclamée "on ne demande rien à personne, on ne veut ni argent ni visa, on veut nos captifs" (7e minute) - pas sûr que tous les yézidis aient une revendication aussi limitée.

Pour expliquer où peuvent se trouver le tiers de femmes et enfants qui manquent toujours à l'appel, la journaliste va enquêter au Rojava, dans un village de la province de Hassaké où une association bénévole a pu libérer plus de 400 femmes et enfants captifs. Ce sont eux qui ont accueilli Rosa avant qu'elle ne retrouve sa famille. Rosa avait dit à l'association explique un de ses responsables, que tel ou telle captif de Daech s'est fait exploser dans des attentats suicides, car Daech leur ont "lavé le cerveau et leur ont même fait croire que des Yézidis ont tué leur famille" (min 9). Pour mémoire en mai 2018 Paris Match avait interviewé un Yézidie au Maroc qui était sincèrement convertie à l'Islam. Il n'y a pas eu que du "lavage de cerveau"...

L'association mène parfois des recherches au camp d'Al-Hol, l' "incubateur de djihadistes" comme l'appelait Le Point en janvier dernier... 60 000 personnes y vivaient en 2022, et bourreaux et victimes s'y mélangeaient. C'est un "bourbier de violence" nous dit-on, où "Daech fait la loi"... Bon, on réservera une analyse plus approfondie de ce microcosme là pour un autre jour peut-être. On nous décrit les méthodes de recherche de l'association, à partir de quelques photos ils essaient de reconnaître les gens à travers de minces indices comme des rictus de lèvre, des arcades sourcilières.

Certaines femmes ont été emmenées en Turquie et y restent pour ne pas être séparées de leurs enfants. On nous montre un orphelinat dans un lieu tenu secret au Rojava. Il s'y trouve des orphelins de guerre et des enfants yézidis.

Celle qui est présentée comme la ministre des femmes du Rojava en visite dans cet orphelinat regrette que les lois de Syrie et d'Irak attribue à l'enfant la religion du père de sorte qu'ils ne peuvent plus être repris par leur communauté (min 12'48). Très bizarrement on ne nous indique pas le nom de cette ministre. Il semble qu'au Rojava chaque canton ait un ministre des femmes (cf ici)... La dame dit qu'il faudrait faire pour les yézidis des sortes de villages de femmes, comme les Kurdes du Rojava en ont déjà...

"Au Rojava une révolution a eu lieu,s'enthousiasme la voix off (min 14'23). La loi protège les femmes et les enfants portent le nom de leur mère" (sic). S'esquisse ici la dimension la plus clairement idéologique du reportage, qui va être de plus en plus martelée.

La caméra nous amène à Sinjar avec un journaliste qui fait visiter les décombres du centre-ville. Il explique que les forces irakiennes et les peshmergas ont abandonnés les Yézidis en 2014. La voix off dit qu'aujourd'hui (16'14) "ces mêmes forces irakiennes discréditées tentent de prendre le contrôle du territoire par la menace, sans investissement aucun pour le retour des yézidis sur leurs terres" (sic)... Sauf qu'on aurait tendance quand même à penser qu'il n'est pas illégitime que la police d'un Etat chercher à en contrôler le territoire qui lui appartient (surtout si l'on sait, comme on le verra plus loin, quelles forces assez suspectes sont en train d'en prendre le contrôle à leur place...). 

"Cette fois les femmes sont en première ligne pour s'y opposer" exulte la voix.  Et là on entre dans la dimension "éloge des amazones" qui était en fait le but ultime de tout ce reportage (comme avant lui du film de Caroline Fourest). "Sous l'influence des combattantes du PKK" ajoute la voix. "Ici le check point est féminin et les bombardements turcs fréquents", poursuit-elle. Une Yézidie (ou une Kurde ?) déclare en 17ème minute "Pendant les combats nous les mères on vivait sous des tentes isolées quand les 'femmes camarades du PKK' (sic) so,t venues pour alléger nos peines. Elles nous ont aidées et on a créé l'assemblée des femmes ici même".

"Le destin des femmes était aux mains des hommes, dit une autre, ils avaient droit de vie et de mort sur nous, mais ça ne peut plus être comme ça". On nous montre des femmes criant "femme ! vie ! liberté !" en nous disant que l'assemblée des femmes a "pris de la voix", et des manifestations féminines contre les forces de sécurité irakiennes et les bombardements turcs. On nous dit que ces femmes veulent pour Sinjar un gouvernement autonome, paritaire, avec sa propre armée comme au Rojava syrien.

On nous montre une nouvelle assemblée de femmes "émancipées". On ne nous explique pas trop quelle est cette structure. C'est une assemblée du mouvement Tevgera Azadiya Jinên Êzidî ( Mouvement pour la liberté des femmes yézidies). La commissaire politique (qui a tout à fait le physique de l'emploi, surtout le regard) incite les femmes assises sur des coussins à faire sortir de chez elles les soeurs et belles soeurs de celles qui sont venues. La voix off fait l'éloge de Yadê Şemê

Si l'on veut un aperçu de ce personnage, on peut se reporter à cet article d'un site kurde de 2021 dans lequel on nous dit :

"Un nouveau massacre a été commis hier à Shengal (Sinjar, au Kurdistan irakien /// En fait Sinjar ne fait administrativement pas du tout partie du Kurdistan !///) qui a entraîné la mort de Hesen Seîd, commandant de l'YBS [Unités de résistance yézidies] et père du martyr Beriwan et d'Isa Xwedêda, combattant de l'YBS. Alors que l’État turc a entrepris de massacrer les Yézidis, tâche que l’État islamique n’a pas réussi à accomplir, il continue d’attaquer Shengal avec le soutien de l’Irak et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), et avec le consentement des États-Unis et d’autres acteurs internationaux. pouvoirs.

Les caméras ont capturé la colère d’une mère yézidie à côté d’une voiture accidentée et d’un enterrement. Elle appelait à des représailles contre les tueurs, contre leurs complices. Les gens autour qui essayaient de la calmer avaient également leur part de cette colère. Cette femme en colère qui a crié au visage des soldats irakiens en disant : « C'est le résultat de vos plans, de votre trahison. Que Melek Tawus /// l'ange suprême des yazidis /// vous détruise tous », était Yadê Şemêi."

On le voit donc, cette dame est la voix de la colère et de la vengeance. Le reportage la montre parlementant avec l'armée irakienne qu'elle empêche de laisser passer (alors que, rappelons le, techniquement Sinjar ne fait pas partie du Kurdistan autonome même si les peshmergas s'y étaient installés en 2014, de sorte que le gouvernement irakien a parfaitement le droit de la gouverner). "Même si vous me crevez les yeux vous ne passerez pas" crie-t-elle aux soldats qui rebroussent chemin. Elle se plaint ensuite devant la caméra de ne pas pouvoir sortir de la région sans risquer de se faire arrêter soit par le gouvernement kurde soit par le gouvernement irakien.  La commissaire politique (dont jamais le nom n'est donné) lui emboîte le pas pour déplorer qu'aussi sur les réseaux sociaux comme Facebook et TikTok on se moque d'elle "Ils mènent une guerre psychologique" dit-elle pour se moquer des femmes dans des vidéos et leur faire baisser les bras. Elle montre des vidéos sur son portable. Elle ajoute qu'il y a aussi des menaces de mort des services turcs par téléphone.

On nous vante le "Nisan Café" la cafétéria en préfabriqué construite "pour les familles" par l'assemblée des femmes "loin des cafés réservés aux hommes", le parc pour les enfants, le centre de formation professionnelle, tout cela créé par le PKK (avec quel argent ? le reportage de propagande ne le dit pas...). "C'est l'assemblée des femmes qui a mis en place ce projet pour que les jeunes femmes yézidies puissent travailler", nous dit la responsable de cette structure devant son four à pain (minute 22). "On distribue 300 à 400 pains par jour gratuitement aux pauvres et aux plus précaires".

Puis le reportage enchaîne avec un meeting dans la montagne ("journée festive d'hommage aux femmes") où l'on voit des femmes "ninja" libérer d'autres femmes au terme de combats. "Le génocide a agi comme un détonateur pour l'émancipation des femmes d'une société ultra-conservatrice", nous dit-on.

La parole est donnée à une commandante qui dit sur un air de défi "maintenant les femmes sont armées". Ce qui, du coup, donne un sens très différent, rétrospectivement, au début du documentaire : l'éloge des exercices de "réparation psychologique" par la boxe, n'était en fait qu'un éloge de la haine et de la violence.

Pour mémoire j'avais déjà remarqué qu'à l'ONU en mai 2019 les clients de Soros comme Amal Clooney instrumentalisaient la cause des yézidis pour faire passer un discours pro-ingérence et pro-avortement. Puis avec Caroline Fourest on avait un discours de revanche contre la masculinité en général. Cette fois, avec Mylène Sauloy c'est l'éloge de la haine, des femmes "entre elles" armées, qui lancent des malédictions contre les gouvernements en place (aussi bien kurde qu'irakien) comme le fait cette Yadê Şemêi. Il faut que les femmes sortent de leurs foyers avec leurs enfants (et pas seulement les foyers de leurs violeurs en Syrie, mais aussi leurs foyers à Sinjar en Irak), rejoignent des camps militaire, coupent les ponts avec les hommes et avec les gouvernements légaux. Qu'elles se mettent aux ordres du PKK, en ordre de marche, et leurs enfants aussi !

Divers éléments ont démontré que Daesh était un rejeton de la CIA. Il en résulte qu'on peut avoir beaucoup de soupçons sur les véritables commanditaires du massacre des Yézidis d'Irak en 2014. S'est-il agi d'un génocide "spontané" ou planifié ? et s'il fut planifié dans quel but était-ce ? Ce qu'on voit aujourd'hui dans l'ordre de la récupération de la colère des Yézidis a-t-il été aussi planifié et à quel moment ? Qui aujourd'hui finance ces centres de formation du PKK à Sinjar ? Ceux qui, comme cette journaliste ou ceux qui la diffusent sur Arte, cautionnent un féminisme extrémiste et militariste chez les rescapées yézidies ont-ils conscience que, ce faisant, ils ne vont faire que parachever le travail de Daech, c'est à dire la destruction de cette communauté, ? car séparer les femmes et les enfants des maris à Sinjar ne mènera à rien qu'à couper les Yézidis de leurs traditions, renforcer le totalitarisme du PKK, et encourager en représailles le gouvernement irakien, les Turcs et le gouvernement régional kurde à réprimer ces pauvres Yézidis embrigadés. En tout cas les Yézidi(e)s ont tout à perdre à mettre le doigt dans l'engrenage du féminisme extrémiste. Et Arte enfonce un clou de plus dans le cercueil des yézidis morts en versant dans ce genre de délire.

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Gaza, Debout face à la Mer 14 ans plus tard...

31 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

Rappelez vous. En 2009 j'écrivais le compte rendu du livre de Béatrice Guelpa "Gaza, Debout face à la Mer" pour Parutions.com. Guelpa nous faisait aimer Gaza par l'archéologie. Elle interviewait un dominicain français archéologue, Jean-Baptiste Humbert. Elle décrivait ses trouvailles à partir de 1994 : au début des tessons de bouteille de l'époque d'Alexandre le Grand, puis carrément le site du port d'Anthédon dont on ignorait la localisation auparavant, des maisons patriciennes etc.

Aujourd'hui Jean-Baptiste Humbert ne parle pas de Gaza, en tout cas pas sur Internet (peut-être si les immeubles sont rasés et si Israël construit une "smart city" à Gaza, y aura-t-il beaucoup d'antiquités nouvelles à exhumer, qui feront le bonheur des marchands d'oeuvres d'art). Béatrice Guelpa, elle, est toujours sur le pont. Avant-hier elle fournissait un très beau reportage sur la situation à Gaza à la Radio télévision suisse (RTS) à voir ici. Heureusement qu'il y a la Suisse  pour dire la vérité.

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Michel Collon chez Rémy Watremez

31 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

Il m'est arrivé notamment pendant la crise sanitaire de regarder sur You Tube "Juste Milieu" la chaîne de Rémy Watremez. Ce n'est pas à proprement parler une chaîne d'information alternative, plutôt de divertissement, équivalent dans l'ordre contestataire de ce qu'est par exemple "Le Quotidien" du côté des mainstream. Il y a quatre jours le Youtubeur interviewait Michel Collon, l'homme que je surnommais "Le Missionnaire" dans mon livre "L'ingérence de l'OTAN en Serbie" où j'évoque notamment mes échanges avec lui à l'époque.

Je n'ai pas tout écouté, seulement la façon dont le journaliste belge présentait son itinéraire. C'est amusant la façon dont un homme de 77 ans résumé son engagement devant un youtubeur de 29... Le jeune ne connaît pas vraiment le contexte politique des années 1990-2000. Donc le vieil homme peut aisément présenter les choses comme cela l'arrange. Dans un sens il n'a pas le choix : il ne dispose que de 5 minutes. Mais la synthèse, la cristallisation, produisent un effet curieux. Comme si tout était naturel, linéaire. Collon était fils de bourgeois, mais il a découvert la gauche, l'usine, puis "Manufacturing consent", puis la propagande de guerre, et puis il y a eu Internet, et l'altermondialisme etc... La jeunesse gobe ces mots comme elle lirait un livre d'histoire. Tout cela est finalement bien abstrait.

Le récit gomme tout ce qui n'allait pas de soi. Les coups de poignards, contre les ennemis, mais aussi contre les alliés, et surtout contre la vérité, à chaque étape - c'est embêtant de la part de gens qui s'érigent en professionnels de la lutte contre le mensonge. De vrais "saint Jean de la Croix" du combat pour la vérité (pour reprendre le mot de Sartre qui comparaît Fidel Castro à ce mystique). En réalité tout est bien plus complexe, mais qui se soucie de la complexité ? La complexité est dans les livres. Il faut aller les trouver chez des éditeurs confidentiels, les livres sont longs à lire.

Moi qui suis aussi un ancêtre (quoique plus jeune que Collon), astreint à ce titre au devoir de mémoire, je n'ai pas oublié. Ce qu'était la République fédérale de Yougoslavie à l'été 2000 quand Michel Collon organisait des visites à Belgrade alors que les opposants (de gauche et de droite) étaient en tôle. L'histoire de la création du portail Internet qui n'a jamais vu le jour au début des années 2000 voulez-vous que je vous la raconte ? Et la façon dont Taddei cooptait les opposants légitimes (Collon-Bricmont) pour l'émission "Ce soir où jamais" à l'époque où le socialisme de Chavez était à la mode ? Chaque fois qu'un opposant crée son petit "business de la vérité" et joue des coudes pour être reconnu, il en écrase une vingtaine d'autres, mais surtout, il écrase aussi beaucoup d'aspects de la vérité qui auraient gagné à être compris et qui auraient dû être portés par ceux qui ont glissé dans l'oubli. Je ne parle pas de moi : je n'avais pas la "gnaque" pour devenir un porte-drapeau, mais de beaucoup de gens de trente ou quarante ans plus jeunes que Collon auxquels celui-ci n'a pas fait la courte-échelle, qu'il a utilisés pour vendre ses cassettes, ses livres, et qui ont pâti de ne pas avoir plus d'espace pour s'exprimer et devenir à leur tour de bons journalistes alternatifs.

Problème des égos. Problèmes des idéologies aussi. Collon me hérisse à chaque fois qu'il affirme que les guerres impériales sont faites pour le pétrole. Il ose le répéter aujourd'hui à propos de la Palestine. On sait pourtant que l'ampleur du problème est plus vaste. Elle est spirituelle. Mais parler de pétrole simplifie le débat, comme lorsque les gens à l'époque du Covid croyaient avoir atteint le sommet de l'esprit critique quand ils disaient "c'est une question de pognon". Raisonner de la sorte arrange bien tout le monde.

Allez, je vous montre ce qui fut malgré tout le meilleur côté de Collon à mes yeux : Les damnés du Kosovo. Car avec ce film là, tourné quelques années après l'entrée de la KFOR dans la province serbe, il avait quand même le grand mérite de traiter un sujet qui n'intéressait plus personne dans les grands médias : la persécution des minorités non albanaises.

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Les votes à l'ONU sur Gaza et l'Europe

30 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

La bande de Gaza (2,5 millions d'habitants), privée d'eau et d'électricité, subit maintenant un blackout total téléphonique et sur Internet, ce qui revient à donner un permis de tuer absolu à la soldatesque israélienne à l'abri de tout regard. Certains bons esprits demandent à Elon Musk d'activer Starlink pour les Gazaouis comme il l'a fait pour les Ukrainiens en 2022. Mais, malgré les manifestations massives à Londres et Berlin (alors que Macron interdit toujours massivement toute expression démocratique dans la rue sur le sujet), on peut parier qu'Elon Musk ne lèvera pas le petit doigt.

Il suffit de regarder ce que donne le signe du réseau social X (ex-Twitter) pour comprendre à qui Elon Musk obéit.

Le 27 octobre l'Assemblée générale une majorité de pays ont voté pour une trêve humanitaire à Gaza, sauf la poignée de pervers impérialistes habituels, Etats-Unis en tête, avec leurs alliés anglo-saxons (Australie, Canada-Royaume-Uni) qui se sont lâchement abstenus (et l'Inde aussi au sein des BRICS).

Si vous zoomez sur l'Europe, vous verrez que la France, l'Espagne (où une ministre a appelé à suspendre les relations diplomatiques avec Tel-Aviv), la Belgique et le Portugal sont encore un peu dans le camp de la compassion pour les civils. Mais une grande majorité de pays se sont abstenus, dont l'Allemagne, la Pologne, la Roumanie, la Grèce, les Pays Baltes et l'Italie, avec un vote "contre" régime de droite anti-immigrationnistes (assimilables à nos zemmouriens) : la Hongrie, l'Autriche, la République tchèque, la Croatie (presque tout l'ex empire austro-hongrois). Ces gouvernements ont donc voté en conscience pour la famine et la diffusion des maladies dans la bande de Gaza (où déjà 3 400 enfants sont morts).

Songez à ce que cela aurait donné si les fédéralistes européens menaient à bien ce qu'ils ont proposé encore cette semaine (le 25 octobre):  à savoir que l’environnement et la biodiversité relèvent exclusivement de la compétence de l’Union et surtout que "les compétences de l’UE en matière d’affaires étrangères, de sécurité et de défense extérieures ainsi que d’infrastructures transfrontalières, entre autres, soient également considérablement élargies". (Voir le rapport adopté par les eurodéputés de la commission des Affaires constitutionnelles - AFCO -). Suivant cette logique les pays membres perdraient leur droit de véto en matière de politique étrangère, et se serait soit la Commission, transformée en Exécutif européen (sous la houlette de la très corrompue Von der Layen, ou d'un de ses successeurs et clones, Emmanuel Macron ou un autre) soit un Conseil européen où le droit de véto aurait disparu (comme c'est la volonté des fédéralistes, cf encore Von der Layen récemment) qui déciderait en lieu et place de la France, en vertu de la majorité simple des pays membres. Or quelle est la tendance majoritaire des pays de l'Union européenne à l'ONU sur la trêve à Gaza en ce mois de septembre ? L'abstention.

Autrement dit être européiste aujourd'hui vouerait la France à accepter que l'Union européenne à notre place s'abstienne lorsqu'il s'agit de demander que les civils de Gaza puissent ne pas mourir de faim et de maladie, et bénéficier d'une trêve humanitaire. Voilà à quel niveau de honte nous en serions.

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La complexité politique de la Croatie

28 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Christianisme, #La gauche, #La droite, #Divers histoire

Le journal croate Narod (Le Peuple) est comme Valeurs Actuelles en France : avec lui on n'est jamais assez proches de l' "identité chrétienne de l'Europe" et des intérêts de la bourgeoisie, ni assez anti-immigré, anti-palestinien, anti-russe, etc. Je les rejoins sur leur hostilité (au moins de façade) au Nouvel ordre mondial, aux lobbys sociétaux etc, je m'en éloigne sur bien d'autres points.

Le lire m'instruit toujours, moi qui fus, dans les années 1999-2000 très hostile à la propagande antiserbe de l'OTAN (voyez ce livre), très favorable aussi à l'idéal yougoslaviste finissant (quoique Milosevic en eût fait quelque chose d'aussi cynique que Mitterrand de l'Union de la Gauche, mais bon Milosevic était acculé là où Mitterrand ne l'était pas...). J'ai comme beaucoup d'anti-OTAN été à juste titre détesté l'expulsion des Serbes de Krajina par les Croates en 1995, mais j'ai aussi fait mon pèlerinage à Medjugorje (qui n'est pas en Croatie, mais dans la partie croate de la Bosnie, et j'ai traversé presque tout le pays pour m'y rendre) d'où j'ai tiré une impression pourrait-on dire... contrastée (il faudrait que j'en parle un jour dans un livre).

Mais revenons à Narod. Ce quotidien qui met un point d'honneur à se tenir à équidistance du communisme et du nazisme des oustachis, s'étranglait du fait que dans le village natal de du premier président de l'indépendance croate F. Tudjman, Veliko Trgovišće, l'office du tourisme envisage d'inclure dans l'Allée des grands hommes en cours de construction un monument au maréchal Tito (natif de Croatie), héros de la résistance, leader des Non-Alignés, et dictateur communiste de 1944 à 1980.

Narod y voit la preuve que la Croatie est un pays "sans repères" intellectuels. Il cite un communiqué de l'Association croate des journalistes et publicistes. (HNiP), présidée par Krešimir Čokolić qui rappelle que Tito avait poussé Nasser à faire la guerre à Israël, et que des restes de ce parti-pris pro-arabe imprègnerait la société croate. Ce communiqué déplore aussi que "la persistance du problème du soutien au culte de Tito dans les médias et dans la société a récemment été attestée par une situation désagréable similaire lorsque le Parlement croate n'a pas pu mettre en œuvre une coopération militaire avec l'Ukraine (sur la question de la formation de l'armée ukrainienne en Croatie)".

Voilà un passage intéressant sur la complexité de la Croatie. En politique, rien n'est jamais si simple qu'il y paraît. Rappelons que début octobre, le journal serbe Politika avait souligné les liens entre nationalisme croate et communisme. "Après la formation de la première Yougoslavie, écrivait Milan Tchetnik, le Komintern a ouvertement et programmatiquement préconisé la destruction de l’État slave du sud nouvellement créé et la création d’une Croatie souveraine, c’est-à-dire la réalisation du rêve chauvin de l’idéologie de droite et l’expulsion ultérieure des Serbes.(...) En juillet 1932, le Komintern de Moscou confia la « tâche » au Parti communiste de Yougoslavie de conclure des « accords de combat » avec les nationalistes anti-yougoslaves. La direction du « Groupe des révolutionnaires nationaux croates » dirigé par G. Dimitrov, et la principale force du Groupe était censée être les partisans des Oustachis et du Parti paysan croate (selon l'étude de Branislav Gligorijević : Komintern - Question yougoslave et serbe, 1992) (...) En 1971 (lors du Printemps croate),  le chef de l'émigration oustachi, le Dr Branko Jelić, « avait des contacts avec la direction du parti communiste croate », mais aussi : « On a également appris que la direction du parti croate envisageait de séparer la Croatie. de Yougoslavie et la placer sous la protection de l'URSS- et qui voulaient des bases militaires navales sur l'Adriatique" (Andrej Jakopović, Attitude de J.B. Tito envers le Printemps croate /maspok, op. author./, Osijek 2021)."

Tout cela n'était pas sans lien avec l'attitude ambiguë de Tito avec l'Eglise catholique (qui a aussi milité contre le yougoslavisme dans l'entre-deux-guerres). Il fut en 1971 "le premier dirigeant communiste, à se jeter aux pieds du pape romain Montini (Paul VI) le 29 mars. "bien que les plus hauts fonctionnaires de l'URSS aient également rendu visite au pape, bien qu'à titre privé" (P. Radosavljević : Relations entre la Yougoslavie et le Saint-Siège 1963-1978)."  D'ailleurs on a appris récemment, avec la publication du livre Čudesni život Josipa Broza Tita (La vie miraculeuse de Josip Broz Tito) de Žarko Petan que Tito a demandé, contre l'avis de son entourage, les derniers sacrements à un prêtre catholique slovène juste avant sa mort et ce serait la raison pour laquelle il n'y a pas d'étoile rouge sur sa tombe. 

Milovan Djilas ancien compagnon d'armes de Tito raconta que, de retour des funérailles du résistant slovène Boris Kidrič en 1953, dans le train bleu à destination de Belgrade, Đilas a abordé avec moquerie le sujet de l'au-delà. Tito l'interrompit brusquement : "N'en parle pas ! Qui sait ce que c'est !" Et quand ils ont brûlé le corps de l'économiste Edvard Kardelj (né en Slovénie) en 1979, Tito a déclaré qu'ils auraient dû l'enterrer selon la vieille manière chrétienne (ce en quoi il s'était montré plus rigoureux que beaucoup de chrétiens actuels qui acceptent la crémation).

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Il pleut des psy-ops sur le Béarn

25 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

elles et ils nous ont alertéesUne visite en Béarn reste un moyen de faire une sorte d'inventaire des différentes "psy ops" et manipulations idéologiques qui tombent sur la France profonde en ce moment.

Je parcours le journal local (franc maçon avec ces deux pics en forme de pyramides égyptiennes). Celui du vendredi 20 octobre nous dit qu'il y a moins de fréquentation pour la Journée d'Octobre Rose à Mourenx (Octobre Rose est une "psy op" venue du monde angli-saxon dont j'ai décortiqué les ressorts il y a un an ici. Le journal épluchera encore cette thématique la semaine suivant dans d'autres villages.

Puis vient le tour inévitable de l'Ukraine. On nous parle dans le journal du 25 octobre d'un Nouveau Choeur qui se produira à l'église Sainte Bernadette de Pau le 26 octobre (en fait en tournée dans tout l'ouest de la France). On ne sait pas grand chose de ce choeur, ni de son chef Igor Mykhailevsky, si ce n'est qu'il s'appelait avant "Choeur de Crimée". Si je cherche dans de vieux sites je trouve (en 2018) qu' Igor Michailevsky, diplômé du conservatoire Prokofiev de Donetsk, citoyen d'honneur de la République de Crimée et fondateur de l'Académie de musique de Simféropol, capitale de la Crimée.

"Ce choeur, nous disait-on, se veut le propagateur d'un message spirituel invitant les hommes de tous horizons à la spiritualité, la paix, l'amitié et la bienveillance. Depuis plus de 20 ans, il sillonne l'Europe pour le plus grand ravissement des spectateurs. A l'époque ils avaient en première partie des chants sacrés de la liturgie orthodoxe slave, dont de nombreuses compositions contemporaines de Irina Denisova, chef de choeur au monastère Ste Elisabeth de Minsk. Sûrement donc un choeur ouvert sur la Russie qui a dû se rebaptiser ("Nouveau Choeur") avec la guerre pour ne plus traîner les casseroles de la Crimée russe... On nous dit que les "recettes seront envoyées en Ukraine"... on ne sait où... Je suis triste pour ce pauvre choeur russe qui ne peut plus assumer son identité...

Ensuite on nous dit quelques pages plus loin que le Collectif Ukraine-Pays de Nay charge à Coarraze (ville natale d'une de mes correspondantes conseillère d'Etat) pour l'association Pycaou (Pyrénées Comminges Aide aux Orphelinats d'Ukraine ) 70 colis pour le lycée hôtelier de Tchernihiv, au nord de Kiev (assez loin de la zone des combats)... Pourquoi des médicaments dans un lycée hôtelier ? L'association a collecté des vivres dans un Super U de Haute-Garonne cet été, des médicaments à la pharmacie d'Asson (64).  Le chauffeur est ukrainien, l'association existe depuis 2003... On ne saura pas trop le pourquoi ni le comment de tout cela. Tout ce qui compte c'est d'entretenir l'impression qu'il faut aider les pauvres Ukrainiens, qu'on est tous derrière eux contre le méchant Poutine, comme en 1999 derrière les Kosovars contre le méchant Milosevic. Beaucoup d'émotion peu de réflexion. Même au bout de plus d'un an de guerre : maintenir les émotions mobilisées.

Même conditionnement dans les rues de Pau. Pour l'écologie cette fois-ci. La rue Tran est rebaptisée Rue des Trente de Stockholm", et la rue Bernadotte Rue du premier sommet de la Terre avec de petites affiches "Pau Act now - elles et ils nous ont alerté.e.s".

Visiblement une des nombreuses ONG subventionnées qui viennent agiter l'apocalyptisme en langage barbare "inclusif", avec la complicité de la mairie qui laisse les affiches en place. Comme si cela ne suffisait pas d'avoir eu cela à la "une" de TF1 et de toutes les chaînes le soir cet été...

Les slogans sont matraqués partout. Mais les gens ordinaires résistent plus qu'on ne le croit. La Haute autorité de santé nous assure qu'il faut se vacciner à la fois contre le Covid et la grippe tous les ans avec un vaccin ARN, mais la pharmacienne du coin m'explique que ce vaccin n'existe "pas encore", au pire la pharmacie mélange les deux vaccins dans une même seringue. Les commentaires goguenards des gens autour de moi laissent entendre qu'ils n'ont aucune envie de continuer à subir des injections Covid. C'est une "psy op" qui a pris l'eau...

Et pendant ce temps le macronisme passe le rouleau compresseur contre une ZAD édifiée contre le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres. Je ne partage pas la panique climatique des écologistes, mais je soutiens le combat pour l'environnement. Sur Blast ci-dessous Paloma Ritz explique à juste titre que ce tronçon d'autoroute sera pour les riches (un des plus chers de France), ne fera gagner qu'un quart d'heure aux usagers, ralentira au contraire ceux qui empruntent la nationale, et ce pour un coût écologique excessif. Le gouvernement explique que les militants sur la ZAD sont en majorité des dangereux cagoulés, la journaliste démontre le contraire images à l'appui (elle était sur place le weekend dernier). Toujours les mêmes mensonges de l'Etat policier. Un fait intéressant : les ZAD se créent pour ralentir les travaux dans l'attente des jugements des juridictions qui mettent trois ans à statuer, souvent pour donner raison aux manifestants comme dans le cas de Sainte Soline. Rêvons une minute : ah si nous avions en France un Etat démocratique moins attaché aux intérêts des riches et sincèrement ouvert au dialogue, qui ne lâcherait pas à tout bout de champ les forces de l'ordre et les calomnies contre ses opposants !

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Petits règlements de comptes russes

21 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

Avouons qu'il est assez étrange de voir ressurgir depuis le début des combats à Gaza des gens que j'ai amplement cités dans mes ouvrages en les dissimulant sous des pseudos (Michel Collon, Meyssan etc). A croire que le milieu militant ne se renouvelle plus...

En ces temps difficiles on peut cependant s'amuser un peu en suivant la politique russe où les propos ne volent pas toujours très haut c'est le moins qu'on puisse dire. J'avais signalé il y a deux semaines, les tirades incendiaires d'un politologue, Satanovsky, que j'appelais "le bien nommé", président de l'Institut du Moyen-Orient, à l'encontre de l'Arménie qu'il accusait, sans nuance, de vouloir chasser la Russie de Transcaucasie. Le même Satanovsky a récidivé il y a quatre jours dans l'outrance en déclarant, dans un échange avec le journaliste israélien Alexander Waldman (sur chaîne à 250 000 abonnés), que Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères russes, "n'aime pas vraiment les Juifs", "ne supporte pas Israël", et ajoute, pour faire bonne mesure, que c'est une "racaille qui boit beaucoup". Au passage il dénonce aussi le penchant pour la boisson d'un ambassadeur russe au Caire.

En politique russe on ne sait jamais trop qui est l'alcoolique, si c'est l'accusé ou l'accusateur. Satanovsky s'est excusé mais le mal était fait. En commentaire sous la vidéo la plupart des Russes défendent Zakharova dont ils saluent le patriotisme, estiment qu'elle n'est pas antisémite, et rappellent qu'ils en veulent à Israël de soutenir Zelensky. Une photographie intéressante de l'état de l'opinion au pays de Tolstoï... Satanovsky s'est excusé depuis lors, mais ses propos continuent à se retourner contre lui. Le journaliste Vladimir Soloviev a fait savoir qu'il ne l'inviterait plus sur sa chaîne Telegram.

Pour ma part cela m'encourage à rester équidistant du jeu des blocs BRICS/OTAN (qui ne sont pas de vrais blocs, mais bon...) que le roman 1984 avait déjà préfiguré (d'ailleurs dans une interview ici, le catholique traditionnaliste Hillard a fourni il y a peu une analyse fine du contenu globaliste du programme des BRICS, et leur alignement sur la covidisme, l'agenda 2030 etc).

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