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Œufs et lacrymos au "parlement" du Kosovo
"L'avenir de l'Europe se joue au Kosovo" avait dit Cohn-Bendit en 1999. Dans la grande démocratie que nous y avons créée, on se jette des œufs en plein parlement, et plus si affinités.
Le "premier ministre" Isa Mustafa avait déjà reçu une coquille sur la tête parce que l'opposition volait l'empêcher de faire un discours sur le dialogue avec la Serbie. Cette fois-ci (hier) les œufs ont encore volé, puis une bombe lacrymogène - deux députés femmes se sont retrouvées à l'hôpital. Le chef du Mouvement pour l'auodétermination Vetëvendosje, Albin Kurti, que Libération en 2007 présentait comme un "non-violent" (sic) a lui même lancé un des projectiles au gaz lacrymogène.
En cause un projet de dévolution de pouvoirs aux municipalités serbes, impulsé par l'Union européenne. Washington et Bruxelles ont protesté.
Le Kosovo essaie en ce moment d'adhérer à l'UNESCO avec entre autre le soutien de la Grèce de Tsipras qui, depuis son accord avec Merkel, a aussi "légèrement" trahi Belgrade. Autre nouvelle kosovare il y a quelques mois déjà (l'agence albanaise en langue anglaise n'est pas à jour) : le champion de boxe thaï natif de ce pays Valdet Gashi a rejoint les rangs de l'Etat islamique en Syrie qui a menacé d'attaquer les Balkans...
5 pays de l'Union européenne ne reconnaissent toujours pas le Kosovo : la Grèce, Chypre, l'Espagne, la Slovaquie et la Roumanie.
Xi Jinping : "Une société modérément prospère à tous égards"
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"Chers compatriotes : Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour célébrer l’anniversaire du "1er mai" Journée internationale du travail, la grande fête des classes laborieuses et des travailleurs du monde entier. Aujourd’hui, en honorant les travailleurs modèles et personnes exemplaires de tout le pays, nous nous efforçons de respecter l’esprit des travailleurs modèles, de promouvoir la valeur du travail, et de célébrer la grande figure de la classe ouvrière et des travailleurs de notre pays." La suite du discours est ici.
Pendant ce temps Washington annonce que ses bateaux de guerres iront partout où le droit international l'autorise, c'est-à-dire aussi au large des ilôts que la Chine revendique.
Syrie : on retient son souffle
Les événements en Syrie sont à suivre de près. On a parlé de bras de fer entre chasseurs russes et israéliens sur la côte méditerranéenne. Le weekend dernier c'était la polémique sur la frontière turque (avec une grande mobilisation rhétorique de l'OTAN) parce que l'armée russe s'en prendrait à des sanctuaires terroristes frontaliers que l'armée d'Assad n'osait pas attaquer (le Comité Valmy fait un éloge de l'efficacité des chasseurs russes à ce sujet).
En début de semaine, Moscou surprend tout le monde en tirant des missiles depuis la Caspienne (surprise technologique car on ignorait que ces missiles avaient cette portée), surprise politique car ça suppose l'accord des pays riverains de cette mer et de l'Irak que les missiles survolent (Irak au rôle ambigu à la fois pro-iranien et pro-américain depuis dix ans, mais il est vrai qu'il demande l'intervention russe sur son sol désormais). Du coup CNN tente de discréditer le matériel russe (car il y a des contrats d'armement à la clé), en proclamant que quatre missiles se sont écrasés sur l'Iran, ce que Téhéran dément.
Les beaux coups de Poutine affolent les Occidentaux : et s'il parvenait à vaincre Daech avec le Hezbollah et Assad là où l'Ouest ne savait qu'évoquer une guerre longue ? Tristesse dans les services de renseignement qui n'ont rien vu venir de l'investissement militaire russe en Syrie (un investissement dont on apprend qu'il était sollicité par l'Iran, qu'il visait à prévenir la création d'une zone d'exclusion aérienne en prélude à une opération occidentale de "regime change" et des rumeurs américaines parlent désormais de tanks russes pré-positionnés, prêts à agir sur le terrain une première depuis l'Afghanistan). Spéculations de Meyssan sur une supposée alliance Poutine-Obama contre les néo-cons. La France d'Hollande et Fabius rivés à leur mantra "ça va faire une guerre générale sunnites-chiites" (alors pourtant que l'Egypte sunnite approuve la politique de Poutine), se taille une image d'agressivité sans pareille comme pendant les négociations sur le nucléaire iranien.
Ca bouge beaucoup en Syrie, et l'on retient son souffle...
Cameron à la Jamaïque
Quoi que l'on passe de la question du remboursement de la "dette d'esclavage", voici un article intéressant, paru dans la presse du Zimbabwe : LIRE ICI.
Le regard sur l'histoire romaine de St Augustin
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Qu'on prenne le catholicisme dans son sens le plus rigoureux, ou dans un sens plus inclusif (en y incorporant la Gnose, et diverses hérésies "bénignes"), je crois qu'on peut lui reconnaître le mérite d'avoir été à l'origine de la philosophie de l'Histoire, parce qu'il inventa un sens universel à l'ensemble de l'Histoire humaine, de l'alpha à l'omega, là où les autres systèmes (païens pré-chrétiens) ne fournissaient que des réflexions ponctuelles sur des séquences historiques.
Chez les Chrétiens, même une réflexion ponctuelle sur une séquence donnée (l'Antiquité, la Révolution française, le nazisme) permet d'éclairer l'ensemble d'une téléologie globale.
Dans cette perspective j'apprécie beaucoup "La Cité de Dieu" de St Augustin. On peut regretter son côté trop rhétorique, lié à son côté polémique contre les païens de son temps et leurs dieux (comme Le Génie du Christianisme de Chateaubriand est une polémique contre les encyclopédistes du Siècle des Lumières), mais il faut savoir oublier l'emphase combattive, pour aller au fond du propos.
Le propos est une belle réflexion sur qu'est Rome, sur ses échecs, sur ce que Dieu fit pour la sauver d'elle-même en quelque sorte. J'aime regard très noir d'Augustin sur la république finissante, sur Caton d'Utique (quand il dit que s'il avait été fidèle à ses principes il aurait conduit sa progéniture au suicide plutôt que de la laisser sous le joug de César ce qui revient à dire qu'il s'est suicidé par simple orgueil - rappelez vous mes remarques sur l'orgueil de Caton près du sanctuaire d'Amon-Rê.
St Augustin ne me parle pas quand il raille le nombre de dieux qu'il peut y avoir en charge de la seule croissance des épis de blé (avec leur incroyable spécialisation respective). Il me fait rire quand il écrit à propos de l'autel du Capitole : qu'au retour de Marius "cette dernière table dressée par Sylla égorge plus de sénateurs qu'aujourd'hui les Goths n'en peuvent dépouiller" (t. 1 p. 156).
A propos des Goths justement St Augustin m'apprend qu'un de leurs rois païen en 405, Rhadagaise, menaçait Rome. Je ne sais s'il faut croire le saint quand il dit que ce roi perdit "cent mille des siens" "en une seule journée" sans qu'il ne coûte "aux Romains ni une mort, ni une blessure". Je le crois en revanche quand il écrit : "Si cet impie fût entré dans Rome avec ce déluge de barbares, qui eût-il épargné ? Quelles tombes de martyrs eût-il honorées ? En quel homme eût-il respecté Dieu même ? A qui eût-il laissé la vie ou la pudeur ?" (p. 245)
"On nous disait à Carthage que les païens croyaient et publiaient victorieusement qu'avec la faveur et la protection des dieux, à qui, disait-on, il sacrifiait chaque jour, il ne saurait être vaincu par ces Romains dégénérés qui n'offraient plus et ne promettaient plus d'offrir de tels sacrifices aux dieux de Rome".
En lisant Augustin on comprend que la défaite de Rhadagaise (ou Radagaise) fut un miracle divin, et l'invasion de Rome par un Goth chrétien, Alaric, en 410, un signe de la clémence de Dieu, car Alaric a laissé la vie sauve à ceux qui se réfugiaient dans les églises, et respecté les sanctuaires chrétiens.
Les événements historiques se comprennent toujours mieux à la lumière de ce qui aurait pu advenir de pire... On ne doute pas que si Radagaise avait fait raser Rome, outre le drame pour les habitants de la ville, cela eût pu signer la fin du christianisme dans l'Empire. Comme le souligne Jonathan Black, toutes les guerres du Bas Empire furent des guerres d'une religion contre une autre, de divinités contre d'autres. Avec les Huns, c'est la chamanisme qui est vaincu en Europe, avec Radagaise, c'est le paganisme, au moins provisoirement, même si, en apparence, la Rome christianisée vit ses pires instants.
L'évêque d'Hippone, fin lecteur de ses prédécesseurs historiens romains (quelque part il n'hésite pas par exemple à citer mon chouchou Lucain), est ainsi une source indispensable pour penser les premiers siècles de notre ère. J'ai lu dans la "Maison Dieu" de Dominique Iogna Prat que Charlemagne aimait qu'on lui lise des extraits de "La Cité de Dieu". Preuve que c'était un grand empereur.
Catalogne, Syrie, Afghanistan
La politique est bien imprévisible. Les partis ne respectent pas leur programme, voilà d'ailleurs pourquoi les électeurs s'en détournent. Du coup, les pronostics deviennent hasardeux.
En Grèce A. Tsipras a trahi son électorat en signant le pacte d'austérité, ce qui n'empêche cependant pas le peuple grec, peu rancunier de revoter pour lui (mais avec 44 % d'abstention).
En Catalogne, je croyais que Podemos introduisait du flou dans le scrutin, mais c'est finalement Candidature pour l'unité populaire, parti indépendantiste d'extrême-gauche, qui apporte de la confusion en refusant de s'associer à Artur Mas, ce qui peut enrayer le processus d'indépendance (d'ailleurs que vaut un tel processus auquel 48 % des Catalans sont opposés ?).
Les Talibans reprennent Kunduz en Afghanistan. François Hollande joue les anti-Assad bornés à l'AG de l'ONU et se réjouit des frappes que nous menons sans mandat de l'ONU (vivement qu'il sombre dans l'oubli en 2017).
Elections catalanes
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Apparemment la vague Mas (dans son partenariat CiU-ERC) n'est pas arrêtée dès lors qu'en sièges l'indépendantisme dépasse les 50 % en comptant les anarcho-syndicalistes de CUP. J'observe que Solona a menacé la Catalogne de sortir de l'OTAN. J'ai vu que CUP est radicalement anti-union européenne et anti OTAN. Je me demande si cela ne va pas pousser Mas à assumer la sortie de l'UE dont Bruxelles le menace, ce qui dialectiquement serait bon pour les anti-UE français...
Points de vue peu entendus : Farage, les Hongrois
Il faut écouter tout le monde, y compris ses adversaires, pour se faire une opinion. Quand on écouter M. Farage, on apprend que la Grande Bretagne a une grande tradition d'accueil des réfugiés (pas seulement la République française très centrée sur elle même, farage prétend même qu'elle est plus ouverte aux réfugiés politiques que la France), qu'il n'y a pas que Mme Le Pen qui dit que la majorité des réfugiés sont économiques : cela vient du premier ministre slovaque. La remarque de Farage sur la Lituanie a perdu ses classes moyennes, ce qui arrivera à la Syrie aussi, mérite aussi réflexion.
Farage veut oublier le clivage gauche droite en rappelant que le système de santé britannique ne résisterait pas au futur traité transatlantique. Il courtise le travailliste "atypique" Jeremy Corbyn.
J'ajoute aussi une vidéo sur le point de vue hongrois sur la crise des migrants, ainsi qu'une petite interview de Galloway, candidat à l'élection à la mairie de Londres, qui a encore été agressé en 2014.