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Le rôle pacificateur de l'Espagne
Aujourd'hui deux bons points pour le gouvernement de Pedro Sanchez dans les journaux (même si ce sont des actes assez timides)
1) Sánchez défend, en visite en Chine, le rapprochement avec Pékin auprès de Xi : « Nous considérons la Chine comme un partenaire de l'UE. »
2) Ce vendredi, la télévision publique espagnole TVE a demandé aux organisateurs de l'Eurovision d'ouvrir un débat sur la participation d'Israël à la prochaine édition du festival, qui se tiendra à Bâle, en Suisse, en mai. Cela se fait à travers une lettre officielle du président de l'entreprise publique, José Pablo López, au directeur général de l'Union européenne de radio-télévision (UER), Noel Curran, conformément à l'accord conclu lors de sa dernière réunion du Conseil d'administration, explique RTVE dans un communiqué
"Ukraine : Des hommes, des faits, le piège: Un autre regard sur la guerre" de V. Caller
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Ci-dessous ma recensions du livre de Vladimir Caller : dans L'Arme et la Paix n° 48, revue de l'association ICD. Caller est celui que j'appelais "Delfuego" dans mon livre sur la Serbie.
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La guerre d’Ukraine a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de l’ « opération spéciale » russe en 2022, mais pas toujours à bon escient. Il est donc d’autant plus appréciable de voir publier aujourd’hui le livre d’un militant attaché à la vérité des faits et réfractaire aux embrigadements bellicistes, l’ouvrage du directeur du journal du Parti communiste de Belgique, Vladimir Caller. L’auteur, qui s’était notamment distingué au tournant de 1999-2000, par son engagement contre l’ingérence de l’OTAN en Serbie (il avait alors lancé à ce sujet l’Appel de Bruxelles), puis par son travail d’information alternative sur des pays peu appréciés par les stratèges de Washington comme la Biélorussie ou le Venezuela, nous propose ici une somme à la fois minutieuse et pédagogique sur les dix dernières années de l’histoire de l’Ukraine.
Ne ménageant ses critiques ni à l’égard des Occidentaux, ni à l’égard de Poutine, il rappelle en des termes clairs certains aspects cruciaux passés sous les radars par la presse mainstream : la duplicité des Occidentaux sur l’application des accords de Minsk, le fait que les Etats-Unis dès 2021 avaient prévu l’attaque russe et obtenu dès ce moment-là un engagement des Allemands à interrompre les livraisons de gaz, la façon cynique dont les Occidentaux par la voix de Boris Johnson ont exploité les premiers revers militaire pour torpiller toute chance d’aboutir à la paix, en dissimulant d’ailleurs leur forfait derrière les massacres de Boutcha, la manière dont tout cela, tout en affaiblissant économiquement l’Europe, remet en selle le militarisme allemand (la gauche pacifiste outre-Rhin ayant finalement été écrasée par la fausse-gauche au pouvoir, comme le gouvernement Jospin jadis faisait taire les adversaires au bombardement de Belgrade en donnant un vernis « socialiste » à l’OTAN). D’une façon très claire, Vladimir Caller met en lumière les traits saillants de la folie qui s’empare de nos élites à partir de l’été 2022 quand il s’agit de sacrifier en pure perte des centaines de milliards de dollars et le sang de milliers d’Ukrainiens et de Russes, et enivrer les masses de haine anti-russe, en amenant à plusieurs reprises, en 2023 et 2024, le monde au bord de la catastrophe nucléaire.
Le style est percutant, imagé, souvent humoristique, les sources sont solides, souvent empruntées aux grands médias pour éviter l’accusation de ne reposer que sur des rumeurs « complotistes ». Les chapitres sont parsemés de pages avec des encadrés qui permettent de bien fixer les idées. La démarche à maints égards rappelle les meilleures pages des livres jadis de Michel Collon ou Diana Johnstone sur l’ex-Yougoslavie.
Bien sûr on pourrait éprouver, à sa lecture, le regret que l’ouvrage n’aille pas plus loin sur les aspects les plus dangereux du conflit : par exemple les parties de bras de fer autour des centrales nucléaires, les jeux d’attaques sur les dispositifs de défense atomique russe jusqu’au cercle polaire arctique, ou encore cet aspect trouble qui avait été évoqué en deux mots devant le congrès étatsunien des laboratoires de guerre bactériologique financés par l’administration Obama en Ukraine (laboratoires qui existaient aussi en Géorgie – la complémentarité Ukraine-Caucase dans la déstabilisation de tout le bassin de la Mer Noire ne sont pas non plus assez développés à notre goût). De même toute la dimension proprement mafieuse de cette guerre aurait mérité d’être plus thématisée : les intérêts économiques de la famille Biden, de Soros, des néoconservateurs à la Victoria Nuland, Robert Kagan, Anthony Blinken, Jake Sullivan, les jeux triangulaires stratégiques compliqués avec le Proche-Orient, les détournements massifs de l’aide financière à Zelensky dont une grande partie a terminé dans les paradis fiscaux des oligarques. Il ne faudrait d’ailleurs pas hésiter à ajouter à ces eaux troubles la collaboration bizarre de la Russie de Poutine juste avant le conflit avec le Forum économique mondiale dans le cadre de scénarios de simulation de cyber-attaques généralisés, le genre de détail qui pourrait suggérer des convergences d’intérêt par delà l’affrontement de façade. Cependant il est vrai qu’on eût touché là à des aspects certes fondamentaux (et que peut-être un jour des historiens jugeront plus importants que tout ce qui attirait notre attention prise dans le feu de l’actualité) mais nécessitant des enquêtes assez approfondies inaccessibles au commentaire géopolitique ordinaire.
A ces réserves près, il faut saluer dans cet ouvrage de Vladimir Caller un bel outil d’analyse stratégique de la guerre ukrainienne, qui sera utile à tous les militants pour faire de l’éducation populaire et organiser la résistance intellectuelle à la grande mobilisation militariste dont les dirigeants européens hélas nous rebattent les oreilles depuis quelques semaines.
Frédéric Delorca
Francesca Gee, Grasset, l'espionnage, le Consentement et la galaxie Maxwell
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On en parlait en 2024, Francesca Gee avec "Le Scandale du consentement" revient au micro d'Alexis Poulin pour expliquer qu'après l'élection de Macron l'Etat profond voulait lancer la notion de consentement en remplacement de la morale sexuelle. C'est une notion issue du droit mercantiliste anglosaxon qui permet tout (Béloubet voulait en abaisser l'âge limite à 13 ans).
Elle enquête sur les origines mendésistes des éditions Grasset, et dénonce le film de 2023 "Le Consentement" avec Jean-Paul Roux, qui "nettoie" l'aspect complicité des éditeurs, modifie le personnage de Matzneff, et se donne, malgré son côté voyeur, comme un film à diffuser dans les écoles. Tout le Kompromat auquel Matzneff a pu contribuer est neutralisé, notamment ses cahiers des années 1990 (tous n'auront pas le sort de Christophe Girard, ex-homme de l'empire Bergé et patron de la culture à la mairie de Paris).
Gee née en 1958 rappelle (min 43 de l'entretien) que son père journaliste britannique (souvent employé par Maxwell qui a fini par saboter sa retraite) était entouré de barbouzes, lui-même a avoué travailler pourle Mossad (elle a d’ailleurs grandi dans les années 1960 dans la Plaine Monceau à deux pas de l'ambassade d'Israël où son père était toujours fourré, a été interrogée à Bruxelles en 1973 par des Israéliens après avoir commencé sa relation avec Matzneff et a fait un voyage en Israël très jeune). L'autre victime de Matzneff Vanessa Springora, souligne-t-elle, éditrice, ultra-soutenue par les hiérarques littéraires depuis Me-Too, qui fait aujourd'hui l'apologie de la sorcellerie et de la guerre, dit que son père Patrick Springora, ancien directeur délégué au Groupe du "Quotidien, mort esseulé en 2020 après la sortie de son livre "Le Consentement", était lié aux services secrets.
On a aujourd'hui une polarité Gee-Springora (très maçonnique en un sens), l'une "noire" dans la symbolique maçonnique, diabolisée, "populiste l'autre, "blanche", ultra-soutenue par le système (le même qui a soutenu Matzneff jadis), dans une bataille symbolique pour la définition légitime d'une orthodoxie des rapports hommes-femmes, et de la condamnation de la pédophilie.
Pointe-à-Pitre/Soukhoumi (suite)
Paul Quellery-Selbonne m'envoie les pages suivantes de l'Etincelle au moment du jumelage entre Soukhoum (Abkhazie) et Pointe-à-Pitre du temps de l'URSS en novembre 1977
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Distributions de capital : le Caucase, l'Europe etc
Je lis des passages de Derlugian sur la sociologie du Caucase. Il dit des choses profondes sur le fait qu'une mémoire historique a besoin de relais institutionnels dont seule la sociologie peut rendre compte. Celle des Arméniens a eu son Eglise orthodoxe autocéphale, pour perpétuer les souvenirs des persécutions ottomanes, ensuite remplacée par des intellectuels laïques, comme Tchobanian que j'évoquais hier, qui surent se faire respecter du peuple comme autrefois les popes. Au contraire les Grecs orthodoxes de Russie n'ayant pas d'Eglise à eux ne purent perpétuer leur mémoire et émigrèrent en Grèce quand les persécutions arrivèrent.
L'importance des Eglises dans la structuration des faits sociaux est sousestimée par notre enseignement républicain. Par exemple j'entendais la semaine dernière un professeur du Collège de France rappeler que la tentative d'histoire universelle impulsée par Voltaire était une réplique à l'histoire universelle de Bossuet. Des thuriféraires comme E. Michael Jones sont ensuite fondés à demander que l'Eglise catholique romaine reprenne ou revendique son héritage.
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Concernant la cause du Haut-Karabagh, j'ai été frappé l'an dernier de le voir récupéré par les conservateurs de la mouvance Bolloré (souvent islamophobes) avec la participation de prêtres d'apparence pourtant plus apolitique (quoique j'aie déjà dénoncé ses incartades un peu dangereuses sur l'Iran) qui posent le conflit azéro-arménien en termes d'islamophobie, là où par exemple les alliés serbes des Azéris y voient une simple question de souveraineté nationale. Je ne suis pas sûr que les Arméniens gagnent beaucoup à long terme de voir leur cause récupérée par ce lobby occidental dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne sert pas la paix mondiale.
Les lectures sur le Caucase m'aident un peu à me détacher de la grande redistribution de capital symbolique que semble occasionner la victoire des conservateurs aux Etats-Unis. Tous les nationalistes en Europe semblent chercher à en tirer profit (y compris Mme Le Pen dans son combat contre les juges), à commencer bien sûr par les adversaires de l'Union européenne qui voient avec délectation la guerre des tarifs douaniers imposée par Trump littéralement dynamiter le crédo mondialiste qui fut la colonne vertébrale de la Commission de Bruxelles depuis plus de trente ans.
L'impact sur les sociétés européennes pourrait aller bien au delà de la perturbation des logiciels des élites à laquelle on assiste actuellement. Par exemple il y a quelques jours le "grand frère" américain a fait savoir par le truchement de son ambassade aux grandes entreprises françaises qui commercent avec lui que si elles ne renoncent pas à leurs programmes de diversité les échanges avec elles prendraient fin. Nul doute que cela doit "ringardiser" rapidement ces programmes aux yeux de leurs dirigeants formatés de longue date par le "modèle américain" duquel ces programmes étaient précisément inspirés, et ceux quand bien Starmer et Macron crieront à l'ingérence. Giuliano da Empoli peut s'étrangler contre ces nouveaux "prédateurs", ces Borgia, ces "conquistador", beaucoup de laissés-pour-comptes de la révolution wokistes vont en profiter pour relever la tête.
Les sociétés secrètes ont-elles un plan pour que ce nouveau chaos à terme remette en selle le globalisme après l'expérience Trump, ou par un double-jeu du même Trump ? Pour l'heure on doit prendre en tout cas acte du fait qu'elle redistribue le capital dans les couches moyennes et supérieures d'une manière qui pourrait affecter profondément (par delà des effets de la société de spectacle) les catégories mentales et le quotidien des gens ordinaires.
Bon, je sens que ce billet, comme les précédents depuis un mois, va encore me faire perdre des abonnés. Ce n'est pas grave.
L'Arménie à Soukhoumi et Soukhoumi en Guadeloupe
La revue France-Arménie me demande ce matin une photo d'un monument arménien en Abkhazie. Je retrouve dans mes archives celle de la statue d'Archag Tchobanian devant l'école arménienne de Soukhoum où nous avions effectué du contrôle électoral en décembre 2009. Mais ma photo est floue.
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Du coup, en effectuant quelques recherches sur le Net, je tombe sur une conférence de cet Archag Tchobanian, le mardi 9 mars 1897. a donnée à la société de Géographie, 184 boulevard Saint-Germain (notez que cette noble institution existe toujours à la même adresse qu'elle partage avec l'école de l'IPAG - à l'époque l'immeuble était flambant neuf et n'avait que 18 ans...).
La conférence était introduite par le grand Anatole France. France présente Tchobanian comme un ambassadeur de la culture française parmi les Arméniens de Constantinople auprès desquels il traduisait beaucoup de livres dès sa jeunesse. "Durant son exil en France, il révéla les massacres atroces et méthodiques dans lesquels périrent trois cent mille Arméniens (en 1895) par l’ordre du sultan, monstre de puissance et de faiblesse, despote fou d’épouvante" rappelle France. En 1896 (Tchobanian n'avait que 24 ans) il a publié les Lettres d'Arménie préfacées par Clemenceau. Par cet exposé, conclut France "nous reconnaîtrons que ce peuple, intelligent et héroïque, enclin à embrasser les idées les plus hautes du monde occidental, a droit par son génie autant que par ses malheurs à la sympathie des peuples d’où sont sorties les idées de justice et de liberté."
Tchibanian prend la parole. Il détaille la liste des personnalités qui se sont intéressées aux massacres des Arméniens : le Père Charmetant, Clemenceau, Rochefort, Drumont, Séverine, Bauër,Bergerat et Anatole Leroy-Beaulieu, L. Marillier, P. Quillard M. Albert Vandal, et à la Chambre, les députés Denys Cochin, de Mun et Jaurès. Puis il vante la "race arménienne aryenne", résistante, industrieuse, par opposition aux Turcs oisifs. "’Egypte, dit Tchobanian, dut sa transformation administrative à •un Arménien, Nubar Pacha. En Perse, en Pologne, en Hongrie, les Arméniens jouèrent et jouent encore un rôle trèsjunportant dans le commerce, les arts et l’administration. En Russie, l’Arménien a produit des guerriers de premier ordre". Puis il présente l'histoire de la littérature et des arts arméniens. Trente ans plus tard il donnera une conférence sur la femme arménienne et sur les atrocités infligées par les Turcs notamment à travers le témoignage d'Astlik Bizian. Ce travail de conférencier, Tchobanian le déployait d'Epinal (Vosges) à Vienne (Isère). Entretemps il était revenu en Arménie en 1908 à la faveur de la révolution turque, puis avait dû reprendre son combat en exil.
Ce soir je découvre que Pointe-à-Pitre en Guadeloupe est jumelée avec Soukhoumi. Ce fut une initiative du maire communiste Henri Bangou, lors du vingtième anniversaire de la Fédération mondiale des villes jumelées-cités Unies. A l'occasion de cet anniversaire la fédération avait tenu son IXe congrès en Guadeloupe en novembre 1977. Il y a d'ailleurs une rue de Soukhoumi (parallèle à la rue Lucien Parize) à Pointe-à-Pitre.
Tibo Inshape sous contrôle, et la fausse polémique autour de Gardin
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Quand je vois l'influenceur Tibo InShape s'afficher sur Libé avec un X antéchristique (et d'Osiris), dans un article de Libération qui insiste sur des 33 ans... et que je le compare avec la photo à droite (666 dans les doigts, short orange couleur du 33), j'ai tendance à penser qu'il met en scène sa mise sous contrôle. D'ailleurs que signifie le logo derrière lui ?
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Quant à la polémique Blanche Gardin/rabbine Horvilleur, elle me laisse aussi très sceptique.
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L'humoriste Gardin dit qu'elle n'a plus de propositions professionnelles depuis son sketch sur Gaza, mais il y a un mois elle présentait à la 75e Berlinale un film tourné avec l'occultiste Philippe Katerine. Je peine à croire qu'elle n'ait rien à voir avec ses propres réseaux. De même elle a été en couple avec le comédien Louis CK très consacré à Hollywood. On ne peit même pas exclure que cette polémique relève de la punition maçonnique publique classique dans les confréries secrètes.
Conférence sur la Palestine au Yémen
L'éternel enthousiaste des BRICS Pepe Escobar (d'un naturel trop enthousiaste qui nous annonçait en 2003 que Saddam Hussein pouvait résister longtemps aux Américains) était le 25 mars à Sanaa (Yémen) et interviewé du la chaîne YouTube du juge Napolitano après avoir visité la maison de l'imam Yahya. J'avais parlé de lui notamment quand il était à Donetsk en mars 2015.
Il a publié des images de l'hôpital spécialisé dans le traitement du cancer récemment bombardé à Sanaa et la zone résidentielle également détruite (des frappes cruelles de Trump qui ont donné lieu à un débat secondaire sur des fuites dans The Atlantic).
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Il était invité à la conférence internationale "Palestine, la question centrale de la nation", aux côtés de Jackson Hinkle, promoteur d'un improbable "communisme MAGA" (et qui explique sur X que Xi Jinping est le future leader du monde), de Zwelivelile Mandla Mandela (qu'on voit ici crier "Viva Hamas" à Sanaa). De même étaient présents Christopher Helali, du Parti communiste américain, les irlandais Mick Wallace et Clare Daly (qui pour l'occasion était voilée) dont on a souvent parlé sur ce blog, le britannique Steven Sweeney basé à Beyrouth, le représentant du Hamas Sana'a Moaz Abu Shamala, un émissaire du Front populaire de libération de la Palestine Yamil Mezher l'ex-ministre des affaires étrangères de Bolivie Fernando Huanaconi, l'ex-premier ministre irakien Adel Abdel-Mehdi (de 2018 à 2020) Aminu Rashidi, directeur du Centre d'Etudes sur Jérusalem de l'université de Malaisie. En 20e minute de son interview Pepe Escobar dit qu'il y avait aussi un professeur musulman chinois de l'ethnie Hui qui parlait chinois et arabe et a été très populaire à Sanaa, mais son nom est introuvable dans la presse de langue anglaise, française ou espagnole. Au total 173 participants pendant 4 jours. Apparemment pas de Français.
Une bonne partie sinon tous ont rencontré Yahya Saree, le porte parole d'Ansar Allah, dont Escobar explique qu'il est une méga-star en Chine (min 15 de l'interview, Escobar rappelle qu'il y avait des travailleurs chinois au Yémen à l'époque de Mao, un obélisque en arabe et chinois a été érigé à leur mémoire).
Les Yéménites derrière Ansarallah sont très populaires dans le Sud Global en raison de leurs attaques contre le dôme de fer israélien et contre les bateaux qui approvisionnent les sionistes (voyez notre bilan ici, et d'autres articles ici et là), des attaques en solidarité avec Gaza en ce moment privée d'aide humanitaire à nouveau après la rupture du cessez-le-feu par Netanyahou.
Les démons de Tel Quel (une page d'histoire)
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Rien de tel qu'un démon pour dénoncer d'autres démons. Avec le journal de Jacques Henric "Les Profanateurs" qui vient de sortir chez Plon, on plonge dans ceux de la revue Tel Quel dont les effluves empoisonnaient ma jeunesse du temps où j'écoutais France Culture.
Par exemple en 2002 il révèle l'homosexualité d'Aragon lors d'un colloque au centre Pompidou et ses fantasmes sur les SS ce qui exaspéra Régis Debray. A la page du 26 juin 1976, il raconte l'histoire de Louis Dalmas (un type que j'ai croisé le 8 février 2001 au comité de rédaction de Balkans Infos), qui a épousé une ex-cover girl serbe fondatrice du premier sex-shop de Paris en 70 (qui a maintenant 93 ans). "Le bonhomme semble naïf, un peu con, plus con que méchant, d'une vulgarité sans nom", commente-t-il (c'est en effet l'impression qu'il m'avait laissée, ainsi que sa revue bien qu'il y publiât certains de mes articles). Le 2 juillet 1977 il dénonce un mensonge de Kristeva qui dans le Nouvel Obs fait croire qu'elle est arrivée en France comme dissidente, alors qu'elle y est arrivée comme "étudiante communiste bulgare reçue par le Parti communiste français".
Ou encore on y lit à la date du 24 janvier 1999 que la femme de Kundera, Vera au restaurant sortit un pendule en présence de Sollers pour juger le repas. Sollers voulut en rire, Kundera fit les gros yeux. Quelques jours plus tard rebelote chez les Kundera : Vera sort le pendule sur la bouteille de Château d'Yquem. Sollers devra la jeter. Ambiance glaciale pour le reste de la soirée. Commentaire d'Henric "J'aimerais que notre ami Philippe Muray, spécialiste des mages et de la théosophie (...) nous explique comment son très admiré Kundera en est arrivé là". Je regrette de n'avoir pas connu cette anecdote quand j'ai écrit mon livre sur Prague.
Des échos de la guerre de Serbie cette année là bien sûr. Henric soutient Sollers contre Debray mais dit du bien de la revue d'extrême droite Eléments. Puis il juge "insensée" la position (anti-OTAN) de son ex-camarade maoïste Badiou, juge Debray "influencé par la propagande serbe" et son article dans Marianne "assez nul" - normal : cet Henric aimait tant Saint Germain des Prés et hurler avec les loups. Il fait de même ensuite aux côtés de BHL sur la Tchétchénie. Il nuancera un peu son jugement sur Debray en 2000 quand celui-ci lui dédicacera son livre L'Emprise. Des pages de l'affaire Renaud Camus dont je me rappelle qu'elle avait été au menu de mon dîner chez Elisabeth Lévy.
Amusantes ses attaques contre Baudrillard pour défendre Catherine Millet en 2001, puis sur le même sujet contre Elisabeth Lévy "dévouée et très énamourée admiratrice" de Philippe Muray son coach. Etrange description d'un spectacle de l'ex- strip-teaseuse Rita Renoir le 4 décembre 1972. L'auteur lisait aussi les mystiques chrétiens, mais apparemment sans profit.
L'arrestation d'Ekrem Imamoglu et actualités diverses
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Ci-dessous une intéressante analyse politique de ce qui se passe en Turquie, avec notamment une remarque sur le fait qu'Ekrem Imamoglu est un homme de centre-gauche mais très attaché à l'Islam et à la famille (il est originaire de la côté de la Mer Noire très conservatrice). Un point aussi sur l'enjeu électoral kurde pour tous les partis. L'analyste remarque à juste titre qu'Erdogan n'avait pas d'intérêt immédiat à incarcérer Imamoglu. "Y aurait-il été incité par ses rivaux de gauche ?" se demande-t-il.
Pour le reste pas de commentaire de l'actualité pour l'instant. Les négociations de paix sur l'Ukraine, la reprise de la guerre à Gaza, le bombardement du Yemen, les menaces bizarres de Trump contre les pays qui achètent le pétrole vénézuélien ne m'inspirent pas de réflexions particulières autres que celles que j'ai déjà fournies précédemment sur ce blog à propos des différents pays cités.
Le papier des théologiens dans Le Monde contre Trump et Poutine a un peu retenu mon attention. Mais vous avez que je suis équidistant du christianisme identitaire autoritaire et de la bien-pensance chrétienne "de gauche". L'une et l'autre faisant à sa manière le jeu de l'oligarchie et des démons. Il faut cibler stratégiquement d'une façon très différente le "glaive de la parole de Dieu" comme disait Saint Paul.
L'actualité moldave nous apprend que "la Bachkana de l'autonomie gagaouze, Evghenia Guțul, acolyte du fugitif Ilan Șor, a été arrêtée mardi soir, 25 mars, par les forces de l'ordre à l'aéroport international de Chisinau", ce qui annonce des difficultés nouvelles avec la Gagaouzie. L'ex-président socialiste moldave Dodon critique l'annulation des élections roumaines et le globalisme LGBT dans les mêmes termes que CNews en France. Il faudra peut-être que je refasse un point sur la Moldavie à l'occasion.