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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Féminisation des Grands corps

18 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

juillet-2006-043.jpgJe suivais cet après midi une formation juridique assurée par une membre du Conseil d’Etat. Quadra, jolie minois, plus grande que moi (peut-être grâce aux talons), elle a commencé son exposé en disant qu’elle devait se  libérer pour 16 h 45 « pour assister à une réunion de parents d’élèves dans un collège ». Elle a ajouté qu’elle se plaindrait auprès des organisateurs mis en place cette formation « en période de rentrée scolaire ». Comme son public était essentiellement féminin, on a senti monter une grande satisfaction collective, expression d’une solidarité de « genre » bourrée d’oestrogènes. Je n’aurais pas imaginé ce genre de scène avec les maîtres des requêtes du Conseil d’Etat hommes d’il y a vingt ans.

A part cela, la fille était du même narcissisme que ses collègues du Conseil d’Etat masculins. Mais d’un narcissisme plus démocratique, plus plébéien, avec force incorrections langagières comme les relevait naguère Renaud Camus contre France Culture (notamment le refus de faire les liaisons après l’expression « c’est » "c'est hintéressant"). Une coquetterie : elle faisait son autocritique sur certains arrêts, mais en montrant si ostensiblement qu’elle se critiquait que ça ne pouvait pas ne pas sembler coquet. Une inélégance : des tics au coin de sa lèvre très souvent.

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Nouvelle interview de Frédéric Delorca sur BBC Afrique

16 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

ukrainePour ceux que cela intéresse j'ai été à nouveau interviewé sur BBC Afrique, cette fois ci sur la loi d'autonomie du Donbass, cela sera diffusé demain ici (édition des infos du matin en version audio).

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The tide is high

12 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Cinéma

Cécile Duflot l'a dit assez intelligemment à l'émission de Laurent Ruquier il y a huit où quinze jours lorsqu'elle y présentait son livre anti-Hollande : la politique c'est une dynamique, disait-elle en substance, ça ne s'arrête jamais, ça penche dans, un sens, dans l'autre. On se place à un endroit, ça bouge dans un sens, on se place à un autre, ça bouge dans l'autre, ce n'est jamais stabilisé (une image que synthétise bien ce petit passage du Muppets show...)

 

 

Voyez l'Ukraine. Il y a eu la Révolution orange très pro-occidentale, un basculement "centriste" (pas si pro-russe que ça) avec Youkanovitch, puis l'Euromaïdan fascisant, la belle réaction du Donbass (même s'ils ont leurs fachos aussi), et puis aujourd'hui ce journaliste du Guardian qui écrit en substance "you ain't see nothing yet", parce que les néo-nazis qui ont été vaincus dans le Donbass veulent faire payer l'ardoise à Porochenko, et que cela selon lui pourrait conduire au coup d'Etat (le second) à Kiev... Là non plus ça ne s'arrête jamais. Une fois que la boite de Pandore du néo-nazisme est ouverte on ne sait pas où cela va.

 

En Irak, on a ouvert la boite de Pandore d'Al Qaida en dégommant Saddam, on se retrouve avec EEIL. Hollande joue les gros bras, se vante d'avoir dégommé le chef des Shebab (un peu trop bruyamment, on dirait qu'il veut des attentats sur son sol) et semble content de se pavaner à Bagdad au soutien d'Obama, mais comme dit Villepin dans Le Monde aujourd'hui "on a l'air malins avec notre quinzaine de foyers djihadistes aux quatre coins du monde musulman" (c'est en substance son message, je crois) et on se demande bien quelle nouvelle catastrophe nous prépare la spirale de l'ingérence (au fait, vous y croyez vous à l'ouverture d'une ambassade de l'Azawad aux Pays Bas ? Les Maliens en ont l'air convaincus...).

 

Chacun vit cela aussi dans sa vie personnelle évidemment. Je peux vous citer des tas de gens qui ont été enthousiasmés de me rencontrer au premier semestre et qui, aujourd'hui, m'accablent de leur mépris (ça c'est un mécanisme psychologique assez connu surtout chez la gent féminine surtout quand on publie des livres : "oh, vous publiez des livres, vous êtes écrivains comme c'est intéressant, ça fait plaisir de parler avec quelqu'un de subtil !", l'égo de la personne est flatté de dialoguer avec vous, se gonfle, se gonfle, et ça finit par "ha ha, quel écrivain de pacotille et humainement sans intérêt j'ai croisé sur mon chemin !", le processus est plus ou moins rapide mais fréquent, et très banal). Cette inconstance humaine rend notre espèce intéressante, mais aussi très fatigante à la longue, et finalement assez minable, de mon point de vue.

 

Heureusement le citoyen, peut suivre la politique nationale et internationale comme un téléfilm en se disant que les épisodes suivants ne seront pas nécessairement aussi noirs que le prédisent les Cassandre, et suivre aussi sa propre vie comme un  film en se distrayant dans la lecture d'un livre, le zapping sur les réseaux sociaux, n'importe quel hobby.

 

En parlant de film, je regarde "Au hasard Balthazar" de Bresson en écrivant ce billet. Pourquoi diable en minute 21'45 y a t il une voiture immatriculée dans mon coin de France paumé, le Béarn ? La voiture est immatriculée MQ, celle de mes parents pendant mon enfance était JQ, un peu plus ancienne donc. Tourner avec un baudet des Pyrénées, était-ce raisonnable ? Oui, le film se passe entre Béarn et Pays Basque. La convocation en minute 35"46 est à la brigade de police de Mauléon.

 

 

A part cela, je dois l'admettre, l'esthétique du film ne me convainc pas trop, même si l'idée de mettre en scène un animal "biblique" comme dit Bresson n'est pas mauvaise, de même d'ailleurs que l'idée de produire des énoncés sur un ton monocorde. Marrant comme la curauté fascinait les années 60, époque où on n'a jamais autant commenté Sade. Cela dit à la minute 1H09 il y a une bonne scène où le langage de la douceur se retourne en langage de la méchanceté, cela rejoint bien l'idée de "dynamique qui ne s'arrête jamais". "La vie n'est qu'un champ de foire, un marché où la parole n'est même pas nécessaire" dit le paysan dans le film.

 

En parlant de foire, voyez la phrase de Michel Onfray à propos de l'ex-maîtresse de François Hollande, "quelqu'un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant dont on connaît le trajet de Rastignac. Ce n'est pas une oie blanche, on sait que la libido lui a beaucoup servi dans son trajet". C'est quand même plus réaliste que le brûlot de cette Mme Bourcier de Lille 3 non ? Chaque affaire de moeurs de nos politiques, tous les ans, est prétexte à polémique théatrale entre féministes, amoureux de l'amour, rigoristes, que sais-je encore. Une fois ce sont les excès de M. Strauss-Kahn, une autre les rancoeurs d'une ex-concubine du président...

 

Pour finir une petite interview de Bresson :

 

 

 

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La chasse aux BRICS

11 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

dollarJe vous invite à regarder sur le blog de l'Atlas alternatif les opérations de déstabilisation du "soft power" occidental contre Jacob Zuma en Afrique du Sud (via la titulaire du poste de Médiatrice), et contre Dilma Rousseff au Brésil (avec la candidature aux élections du 5 octobre de Marina Silva soutenue par le WWF et le groupe Rothschild, c'est-à-dire la monarchie britannique et la City... c'est à se demander si l'accident mortel du candidat qu'elle remplace cet été était si "accidentel" que cela...).

 

Il semblerait que la nouvelle banque des BRICS qui prête des milliards à l'Argentine et veut évincer le dollar fait vraiment peur... Tout est fait pour casser les BRICS !

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Une ex-ministre

7 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Mme Filipetti à la Une de l'Huma dimanche. La grande presse de centre-gauche, pour sa part, fait des portraits croisés : Mme Filipetti la normalienne chiante qui cite Aragon et reste fidèle à la gauche, Mme Fleur Bidule, son successeur, ENA-ESSEC, social-libérale, dialoguant avec des rapeurs à la TV, branchée, moderne.

 

Retrouvé dans mes archives un lien URL

http://www.primo-europe.org/showdocs.php?rub=11.php&numdoc=Do-718022906 où Mme Filipetti était verte tendance "Mamère" (il y a 10 ans) et tentait de diviser la résistance à la guerre à l'Irak et à la colonisation des territoires palestiniens en appelant les Palestiniens "modérés" à se dissocier des "radicaux" dans les manifestations. Dommage, le lien ne fonctionne plus.


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L'individu et l'institution

7 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Un président patriote devant l'hymne de son pays. L'individu et l'institution qu'il incarne. Il la tire vers le haut ou vers le bas. Elle le tire vers le haut ou vers le bas. Le président Hollande après ses reniements et les attaques (plutôt basses) de son "ex" (voir le bon commentaire de la journaliste "Ariane Bozon") : "Je dois protéger l'institution que je représente". Trop abstrait pour les journalistes (qui incarnent le versant non institutionnel de la nomenklatura). Pas assez abstrait pour les juristes.

 

Quiconque participe au débat public se forge une petite image institutionnelle de lui-même qui légitime sa prise de parole (sans quoi il ne se sentirait pas autorisé à parler). Le citoyen dans la constitution est une institution.

 

Sujet de méditation...

 

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Les Kurdes et la question d'une politique "proactive" et prospective

5 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Avant l'été j'ai mis en contact le jeune docteur Assem Sayede, juriste kurde syrien, avec le rédacteur en chef de l'e-zine "Courrier du Maghreb et de l'Orient".

 

Puis, en ma qualité de responsable de la section française du site, j'ai procédé à la relecture et correction de son article. La question kurde est particulièrement délicate comme tant d'autres au Proche-Orient, mais on ne peut pas la glisser sous le tapis sous prétexte que les Israéliens ou les Américains seraient susceptibles de l'instrumentaliser contre des Etats-nations fragilisés.

 

On ne peut pas imposer aux Kurdes syriens de rester une nation marginalisée et opprimée par un Etat central se réclamant d'un panarabisme d'un autre âge. Les Kurdes sont une question sérieuse en Irak, en Turquie, en Syrie, en Iran, comme les Albanais et les Hongrois l'étaient en ex-Yougoslavie. On ne peut pas ériger un tabou de l'intangibilité des frontières sans regarder en face les problèmes humains que celle-ci pose. A la lecture de l'article d'Assem Sayede, même si on relativise son parti pris, on voit bien en quoi le statu quo n'est pas tenable, en quoi l'anti-impérialisme ne doit pas être un alibi à l'immobilisme, en quoi il faut être tourné vers l'avenir, prospectif, pro-actif, ce que la gauche de la gauche ne sait pas toujours faire hélas...

 

L'article est en ligne ici.

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Il y a 50 ans, Carlos Castaneda...

4 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

penan.gifLa plupart des médiums en France (quelle que soit leur place dans la hiérarchie de l'inspiration) sont "secs" : ils obtiennent leurs révélations sans stupéfiant, sans substance. Tel n'était pas le cas dans le vieux monde chamanique amérindien. Jeune anthropologue d'origine latino, Castaneda explorait leur univers il y a 50 ans jour pour jour.

 

Dans "L'herbe du diable et la petite fumée", je lis en ce qui concerne 1964 : "Le samedi 5 septembre vers le soir, le vieillard a chanté la chanson du peyotl pour recommencer la cérémonie. Cette fois-là, je n'ai mâché qu'un seul bouton, et je n'ai pas écouté les chants (....) Pendant que les hommes chantaient, j'ai demandé au Mescalito, à voix haute, de m'apprendre une chanson. Ma demande se mêlait aux chants des autres. Immédiatement, j'ai entendu un chant à mes oreilles. Je me suis retourné e je me suis assis le dos tourné aux autres. J'ai écouté. J'ai entendu.(...) Le matin venu, j'avais chanté ces deux chansons un nombre énorme de fois. Je me sentais rajeuni et plus fort".

 

Cet épisode que je cite juste parce que nous en célébrons le cinquantenaire aujourd'hui (ce que je viens de découvrir) n'est pas le plus marquant du livre, qui décrit des découvertes absolument sidérantes sous l'empire des herbes des sorciers (sidérantes, mais aussi, souvent, horriblement pénibles). Il y a 25 ans (à mi-chemin entre 1964 et aujourd'hui), il y avait des livres de poche de Castaneda dans les supermarchés (ce qui n'est plus le cas - notez qu'il y avait aussi des que-sais-je dans les magasins Galeries Lafayette de province), et je m'en détournais avec mépris (signe que j'étais moins libre et ouvert d'esprit qu'aujourd'hui). Aujourd'hui, je trouve très forte et courageuse l'aventure de ce chercheur. Et en même temps la petite familiarité que j'ai acquise avec la pensée inspirée au printemps dernier me fait trouver assez logique ce qu'il a découvert. Au fond il a été récompensé à proportion de ses efforts (mais s'il a fait l'effort d'aller avaler des substances au milieu des Amérindiens c'est parce que quelque chose de profond en lui l'y poussait, il n'est donc pas absurde que ce "quelque chose" ait trouvé ce qu'il y avait à trouver). Il est sans doute cependant un peu dommage qu'il ait cherché ensuite à faire une analyse "structurale" de tout cela. Ce dont le milieu universitaire ne l'a d'ailleurs pas su gré, et qui l'a empêché d'aller au bout de son initiation. Mais il est probable aussi qu'une limite "en lui" devait nécessairement le conduire à ce repli vers les platitudes du structuralisme, qui, in fine, l'ont maintenu du côté de la raison didactique, qui demeurait sa vocation première.

 

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